Tag: ING

  • Liège : Action de solidarité avec les travailleurs d'ING

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    ing_ega_02Jeudi dernier, les Étudiants de Gauche Actifs ont mené une action de solidarité avec les travailleurs d’ING à Liège. Devant une des agences de la banque, ils ont scandé des slogans tels que: “Finance partout, justice nulle part” ou encore “Résistance internationale contre l’Europe du capital”.

    Ils ont également engagé la discussion avec les passants intrigués et ainsi accru la visibilité d’un des nombreux exemples de la rapacité des capitalistes : cette entreprise a fait 588 millions de bénéfices en un semestre et veut sacrifier 3500 employés (et leurs familles) sur l’autel du profit. Le dernier slogan crié était bien entendu : “Aujourd’hui dans la rue, demain on continue”. Une réunion ouverte a ensuite eu lieu sur le thème “Finance partout, justice nulle part, quelle riposte contre la dictature des banques et des multinationales”.

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  • Liège. Action de solidarité avec les travailleurs d’ING menacés de licenciement

    • stopbankstersRassemblement ce jeudi 13 octobre à 17h30 place du XX Août et départ vers l’ING – Opéra.
    • L’action sera suivie à 19h par une réunion ouverte des Etudiants de Gauche Actifs sur le thème “Finance partout – justice nulle part : Quelle riposte contre la dictature des actionnaires ?”

    Lundi 3 octobre, la direction d’ING a annoncé la suppression de près de 3500 emplois en Belgique, ainsi que la fermeture d’environ la moitié de ses agences. La digitalisation du secteur bancaire est invoquée pour justifier ces licenciements, « une nécessaire modernisation » diront certains. En fait de nécessité, c’est plutôt celle d’augmenter les plantureux bénéfices du groupe qui prime.

    Une chose est sûre : ING n’a pas à s’inquiéter pour sa pérennité, bien au contraire : lors du 1er trimestre de 2016, elle a réalisé un bénéfice 588 millions d’euro, soit plus que pour l’ensemble de l’année 2015. Au cours des dix dernières années, 7,2 milliards d’euro auraient été distribués aux actionnaires. Que ce soit via la déduction des intérêts notionnels ou d’autres dispositions légales, l’Etat belge offre à ING de nombreux outils pour gonfler ces chiffres.

    Et pour quel résultat ? La suppression de 3500 emplois sur 8100, la fermeture de 600 agences sur 1250, des services au contact d’un agent plus difficiles d’accès et plus cher,… Derrière le prétexte de la digitalisation se cache une logique simple : « Faites-plus vous-même, et donnez-nous plus ». Donner à qui ? A ces mêmes grands patrons et actionnaires dont la soif dévorante de profits a provoqué la crise économique de 2008 dans laquelle d’énormes quantités d’argent public ont été englouties, et dont le poids fut supporté par la collectivité sans que les responsables aient été inquiétés.

    L’attitude scandaleuse de la direction d’ING, prête à jeter des milliers de personnes dans la misère et à nier le droit à des services adaptés à des dizaines de milliers d’autres dans le seul but de gonfler les profits de quelques-uns exige une réponse. Vendredi 7 octobre, un millier de personnes se sont réunies devant le siège d’ING à Bruxelles. Contre ces licenciements et l’avidité des banksters, nous vous donnons rendez-vous ce jeudi 13 place du XX Aout à 17h30 pour une action de protestation et de solidarité devant l’ING-Opéra.

    Néanmoins, le comportement d’ING n’a rien d’un fait isolé : elle est profondément inscrite dans la nature du système capitaliste. Qu’il s’agisse de licenciements ou de spéculation, une réflexion est nécessaire, tout comme une réponse politique capable de mettre un terme aux dégâts occasionnés par la dictature des actionnaires. C’est pourquoi l’action sera suivie d’une réunion ouverte d’Étudiants de Gauche Actifs sur le thème « Finance partout, justice nulle part : quelle riposte contre la dictature des actionnaires ? »

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  • Bruxelles. Rassemblement des travailleurs d'ING et d'AXA

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    Ce matin, plus de 1000 personnes ont manifesté devant le siège de la banque ING et d’AXA, avenue Marnix, en solidarité avec le personnel menacé de licenciement. Quelque 200 agences étaient fermées pour l’occasion chez ING. Pour rappel, le groupe ING a annoncé 3158 pertes d’emplois pour la Belgique, soit près de la moitié du personnel. Au vu de l’annulation de la grève générale annoncée en mai dernier pour ce 7 octobre, ce rassemblement est devenu le point d’attraction de la journée et le nombre de syndicaliste a rapidement grimpé.

    Par Julien (Bruxelles)

    A l’instar de Caterpillar, la raison derrière cette décision n’est pas que l’entreprise soit en perte. La motivation, c’est la soif de profit et la possibilité d’engranger encore plus de bénéfices en jetant à la porte une partie des employés pour mieux presser les autres comme des citrons. Le vieux dogme néolibéral affirmant qu’il faut un climat fiscal avantageux pour les entreprises si on veut créer de l’emploi a une nouvelle fois montré son inconsistance.

    Le grand nombre de licenciements collectifs de ces dernières semaines augmente la colère parmi les travailleurs. Dans ce contexte, une étincelle pourrait mettre le feu aux poudres et faire renaître un mouvement du type de celui de l’automne 2014, avec un plan d’action crescendo comprenant une manifestation de 150.000 personnes, une tournée de grèves provinciales et une grève générale nationale. Le gouvernement avait alors vacillé, mais les directions syndicales avaient hésité, douté, et n’avaient pas donné de suite sérieuse au mouvement.

    Nous ne pouvons pas nous permettre de laisser ce gouvernement de malheur agir encore deux ans. C’est inacceptable. Il nous faut d’autre part riposter face à l’avalanche de pertes d’emplois dans le privé. Notre meilleure force, c’est celle de notre nombre: réagissons tous ensemble pour renverser le gouvernement Michel et défendre la revendication de la nationalisation sous contrôle et gestion des travailleurs des entreprises qui procèdent à des licenciements collectifs.

    Photos: Mario et Els

    Bruxelles. Rassemblement de solidarité avec les travailleurs d'ING et d'AXA

  • ING. Un bénéfice de 588 millions au 1er semestre 2016. Et un nouveau carnage social

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    Pour les actionnaires des banques, les choses vont à merveille. C’est beaucoup moins le cas pour le personnel et les clients. Les quatre grandes banques ont réalisé 3 milliards d’euros de bénéfices durant le premier semestre de cette année: 1,1 milliard pour KBC, 1 milliard pour BNP Paribas Fortis, 588 millions pour ING et 252 millions d’euros pour Belfius. Au cours du second trimestre 2016, ces bénéfices pourraient être encore plus élevés, la taxe bancaire étant en effet presque entièrement réalisée lors du premier semestre. Pourtant, des milliers d’emplois sont menacés et il est parallèlement annoncé que les clients auront à payer plus pour moins de services. Pourquoi ? Pour les profits.

    3500 emplois menacés chez ING

    L’an dernier, ING avait réalisé un demi-milliard d’euros de profits, somme déjà dépassée dans la première partie de cette année uniquement. Et pourtant, un bain de sang social particulièrement sévère vient d’être annoncé : près de la moitié du personnel doit dégager. Les bénéfices devront encore augmenter avec la moitié du personnel en moins.

    Deux tiers des agences devraient également fermer leurs portes. Les agences indépendantes et celles de sa filiale Record Bank seraient destinées à être intégrées dans un réseau de 650 agences essentiellement indépendantes au lieu des 1200 actuelles d’ING et de Record Bank. 3.500 emplois devraient disparaître sur les 8.100 emplois d’ING-Belgique et les 600 de Record Bank. Internationalement, il s’agit de 7000 postes menacés sur les 52.000 employés d’ING. La moitié de ces pertes devraient s’effectuer via des départs volontaires, l’autre moitié par licenciements secs. Dans les deux cas, le résultat est le même: des emplois décents disparaissent pour les générations futures.
    La raison derrière cette restructuration, ce n’est pas que l’entreprise est en perte. C’est que les profits sont insuffisants selon la direction. Au vu du nombre de services bancaires aujourd’hui disponibles en ligne par PC ou smartphone, il est en outre plus facile de réduire fortement la prestation de service. Pour la direction d’ING, les personnes âgées et toutes celles qui ne savent pas maîtriser les nouvelles technologies comptent pour du beurre.

    Les bénéfices sont principalement consacrés aux actionnaires. Le PTB a révélé qu’au cours de ces dix dernières années, 7,2 milliards d’euros ont été versés aux actionnaires en dividendes sur les 10,9 milliards d’euros de bénéfice. La banque a également été en mesure de soustraire 1,9 milliard d’euros des impôts via le mécanisme de la Déduction des intérêts notionnels. Son taux d’imposition moyen est de 12,5%. Cela donne un nouveau sens au terme de ‘‘braquage’’. Une fois de plus, l’idée selon laquelle les allègements fiscaux conduisent à de nouveaux investissements et à de nouveaux emplois prend du plomb dans l’aile. Seuls les actionnaires comptent. Quant à la collectivité, c’est elle qui paye le prix des baisses d’impôts et elle doit en plus subir les effet d’un bain de sang social.

    “Des services plus chers sont inévitables ”

    Les quatre grandes banques ont réalisé 3 milliards d’euros de bénéfices durant le premier semestre de cette année, mais 3 milliards d’euros de bénéfices sur un semestre, c’est visiblement insuffisant. Max Jadot de BNP Paribas Fortis a déclaré : “Des services bancaires plus chers sont inévitables.” Il explique que les banques “du fait des taux bas, doivent chercher d’autres revenus”. Il a ainsi déjà été décidé d’augmenter les frais de dossiers pour les nouveaux crédits hypothécaires de 350 à 500 euros et lors d’une révision, ils sont même doublés et passent à 700 euros.

    Les banques ne se limiteront sans doute pas à des services généralement uniques, comme les crédits pour l’achat d’une maison. Les frais pour les comptes à vue ou les cartes de crédit sont également dans le viseur. Le nombre de filiales diminue et nous devons faire de plus en plus d’opérations bancaires nous-mêmes via des automates ou l’ordinateur alors que les frais que pour ces opérations ne font qu’augmenter. L’objectif est clair : faire plus de bénéfices.

    Le ministre Kris Peeters a indiqué qu’il voulait soumettre les frais de dossier à des règles. “Je comprends que les gens ne voient pas pourquoi les banques font des bénéfices d’un côté et que de l’autre, les frais augmentent”, a-t-il déclaré. Mais il est loin d’être sûr que le fait qu’il comprenne soit suivi d’effets. Ce gouvernement de droite roule pour les grandes entreprises et les super riches qui ne veulent pas qu’on touche à leurs dividendes et bénéfices.

    Le secteur bancaire ne peut augmenter ses bénéfices en allant en dessous du taux légal minimum. En augmentant les frais, dans la pratique, ce taux est baissé, et ce, avec une taxe identique pour tout le monde : celui qui emprunte 150.000 euros pour une modeste habitation doit payer autant en plus que celui qui peut se permettre une grosse villa. L’augmentation des frais pour un compte à vue signifie que celui qui doit faire des efforts tous les mois pour rester au-dessus de zéro devra payer autant que les super riches. Non pas que la suppression du taux minimum légal serait une avancée, car alors nous paierions rubis sur l’ongle pour pouvoir confier nos petites économies aux banques.

    Enfin, il est dit que la régulation du secteur bancaire est un problème. Apparemment, les banques ne peuvent pas fonctionner de manière sûre, elles ont besoin que l’avidité des actionnaires les poussent à prendre les plus grands risques. Les spéculateurs peuvent bien jouer, à la collectivité d’éponger les pertes ?

    Nationalisation des banques !

    Nous voyons chez ING la même chose que chez Caterpillar: une entreprise rentable est responsable d’un bain de sang social pour satisfaire sa soif de profits. Toute l’argumentation gouvernementale concernant les incitations fiscales pour créer de l’emploi n’est qu’un vaste mensonge. Les actionnaires profitent de ces avantages pour augmenter les dividendes et elles n’hésitent ensuite pas le moins du monde à balancer leurs employés à la porte. Les seuls emplois créés aujourd’hui sont peu payés et super-flexible. Les emplois bien rémunérés et relativement stables disparaissent. Le progrès technologique actuel n’est pas utilisé pour faire progresser la société mais pour imposer une profonde régression sociale au nom du profit.

    Lorsque les banques se sont retrouvées au bord de l’abîme après avoir joué au casino et s’être compromises dans toutes sortes de spéculations, les autorités ont dû intervenir et certaines banques ont même été nationalisées. Mas la gestion des banques est quand même restée aux mains de cette même clique de banksters. L’idée était de faire passer les pertes à la collectivité pour assurer que les bénéfices futurs remplissent à nouveau les poches des actionnaires privés.

    Il a toutefois été démontré qu’il est bel et bien possible de nationaliser les banques. Pourquoi donc ne serait-ce pas possible aujourd’hui pour éviter un bain de sang social? Mais alors, ne nationalisons pas pour laisser les commandes aux mêmes banksters : c’est au personnel du secteur, aux syndicats et à la collectivité en général de prendre le contrôle de l’administration pour faire tourner les choses de manière démocratique.

    Peut-être bien qu’ING sera suivie par d’autres banques. Les licenciements à grande échelle frappent aussi le secteur des assurances. Comme nous l’avons fait remarquer dans l’édition d’octobre de Lutte Socialiste au sujet des pertes d’emplois chez Axa et P&V: «Assurances, crédit, banques,… sont trop importants pour être laissés à l’appât du gain du secteur privé. Pourquoi ne pas placer l’ensemble du secteur sous contrôle démocratique de la collectivité ? Le secteur des assurances pourrait alors faire porter les catastrophes et dégâts collectivement sans que des spéculateurs et autres actionnaires en tirent des profits toujours plus grands. Les banques pourraient fournir des crédits bon marché et rendre des services à la collectivité. »

  • PLAN D’AUSTERITE: Ca va faire mal après les élections

    Tous les partis traditionnels sont d’accord : la crise économique va mener à un déficit budgétaire record. Les revenus des contributions vont baisser : si les revenus de la plupart des gens actifs sont aisément vérifiés et le paiement de leurs impôts étroitement contrôlé, le gouvernement, avec Reynders aux Finances, accepte par contre sans problème que les entreprises soient plus “créatives” avec les impôts pour en payer toujours moins.

    Par Peter Delsing

    e, les dépenses pour le chômage et la sécurité sociale augmentent par contre rapidement. Le déficit de la sécurité sociale pourrait monter cette année à presque 2 milliards d’euros. Comme c’est le cas pour beaucoup d’estimations économiques ces derniers temps, il est fort probable que celle-ci devra encore être revue à la hausse. Sans les réductions de charges sociales patronales qui atteignent 5 à 6 milliards d’euros par an, la situa-tion financière de la sécurité sociale serait évidemment bien plus saine. Comme dans le cas des milliards versés pour les banques, la logique est claire : les bénéfices sont pour le secteur privé, les charges pour la collectivité.

    De son côté, le nouveau gouvernement Van Rompuy doit revoir les prévisions économiques à la baisse. Il y a quelques semaines, il se basait encore sur le pronostic d’une décroissance de 1,9%. Aujourd’hui cela semble encore trop optimiste. Selon le FMI, nous allons atterrir dans “une récession profonde” où la croissance négative atteindrait les -2,5%. Les banques ING et KBC sont encore plus pessimistes : leurs analystes prévoient respectivement une décroissance de 2,7 et 3,2%. Van Rompuy est bien décidé à garder le silence jusqu’aux élections. D’autres avancent de noirs scénarios au sujet des mesures à venir. Le Conseil Supérieur des Finances (CSF) estime que le déficit budgétaire atteindra 4,5 ou même 5% du PIB dans les prochaines années. Ce qui ferait entre 15 et 17 milliards d’euros. Selon le journal De Standaard, nous allons vers “la mère de tous les plans d’austérité”. Le CSF conseille “d’assainir” 3,7 milliards d’euros par an pendant quelques années, ce qui représente une somme bien plus élevée que le Plan Global de 1993 (voir l’article qui sera publié demain).

    Cela s’ajoute au fait que la protection sociale a été fortement réduite. La pauvreté en Belgique, qui atteint aujourd’hui 15%, a triplé depuis les années 1980. Est-ce que ce taux va atteindre 20 ou 25% dans les prochaines années ? Dans la presse, on peut déjà lire des appels à porter l’âge de la retraite à 67 ans. Et cela, à un moment où les sondages montrent que 47% des travailleurs belges éprouvent des problèmes de stress à cause de la charge de travail trop élevée. 21% des retraités sont pauvres. Comment pourrait-on encore “assainir” les pensions ? Il serait plutôt nécessaire de les augmenter à un niveau correct mais cela exige le choix politique d’aller chercher l’argent là où il se trouve : chez les capitalistes et les grands actionnaires qui contrôlent la moitié de la richesse du pays.

    Les dépenses dans les soins de santé seront également touchées par les assainissements. Nous payons déjà personnellement un tiers des frais de santé et cette proportion risque encore d’augmenter. Faute d’un refinancement public de l’enseignement et des soins de santé, l’accès à ces services devient de plus en plus coûteux. Si les gouvernements doivent encore couper dans l’enseignement, le danger d’une forte augmentation des coûts d’inscription dans l’enseignement supérieur devient réel. L’enseignement deviendra un privilège pour les riches, directement au service du monde patronal, et non tourné vers le développement général de l’individu ou de la société.

    Les discussions sur une scission communautaire de la sécurité sociale (en tout ou en partie) seront utilisées pour diviser et affaiblir la riposte des travailleurs et pour pouvoir ainsi “assainir” davantage. Cela se voit clairement dans l’enseignement, déjà “scissionné” et tout aussi attaqué des deux côtés. Les travailleurs doivent s’opposer à ce rideau de fumée communautaire. Nous ne devons pas nous laisser entraîner dans une lutte nationaliste pour gérer les déficits produits par un capitalisme en crise.

    Rudy De Leeuw (président de la FGTB) a raison lorsqu’il dit qu’il est impossible “d’assainir” encore plus sur le dos des travailleurs et des pauvres. Mais, s’ils le pensent vraiment, lui et les autres dirigeants syndicaux devraient arrêter de négocier les mesures “d’accompagnement social” des plans d’assainissement et des restructurations d’entreprises et organiser une véritable opposition aux plans de régression que les gouvernements vont nous imposer à tous les niveaux au cours des prochaines années. Il nous faut un plan d’action solide couplé à une réponse idéologique claire au capitalisme décrépit : c’est la seule façon d’éviter un retour aux années 1930 avec leur chômage et leur appauvrissement massifs.

  • La crise bancaire provoque un nouveau cirque politique

    Les diverses commissions et autres groupes de travail sur les questions communautaires ayant été enterrés en sourdine, les amateurs de « grandes réunions » au sein des partis traditionnels se sentaient bien perdus. Heureusement pour eux, la commission Fortis est venue combler un vide. Mais, pour une écrasante majorité de la population, la discussion qui s’y est menée a été aussi incompréhensible que le labyrinthe des opérations menées pour vendre du vent sur les marchés financiers.

    Par Geert Cool

    Rappelez-vous l’automne dernier. Pendant un moment, le gouvernement a essayé de camoufler son échec retentissant sur le plan communautaire avec la « réussite » de sa gestion de la crise bancaire. Mais cette « réussite » s’est vite révélée construite sur du sable. Fortis a été achetée avec l’intention de la revendre aussi vite que possible, même si cette vente était surtout avantageuse pour BNP-Paribas.

    Séparation des pouvoirs

    La commission Fortis s’est penchée sur les contacts qui auraient eu lieu entre le gouvernement et la justice dans le cadre du procès autour de Fortis et qui constitueraient une violation de la séparation entre pouvoirs exécutif et judiciaire. Comme si l’appareil judiciaire – où les nominations politiques sont monnaie courante – était hermétiquement séparé des autres appareils de l’Etat. Si la querelle entre les cabinettards, les juges et les membres du ministère public a mis quelque chose en lumière, c’est bien que tous ces gens forment un petit monde où « tout le monde se connaît ».

    Les contacts entre les représentants CD&V des cabinets de Vandeurzen et Leterme et les milieux judiciaires avaient déjà été établis avant. La commission Fortis a permis de rendre publics les contacts entre les cabinets Reynders et ces mêmes milieux : il y en a eu plus de 70 ! Ces contacts n’ont apparemment pas suffi pour mettre au pas la justice et la forcer à avaliser la vente de Fortis..

    Qui paiera la note ?

    La question qui devrait être centrale dans la discussion sur Fortis est la suivante : qui paiera la note ? Ces dernières années, les banques ont réalisé des profits exorbitants. En 2006 et 2007, Fortis a réalisé un profit de 4 milliards d’euros par an. En 2006, KBC/CBC et Dexia ont totalisé plus de dix milliards d’euros de profit ! Quand les choses allaient bien, les actionnaires ont encaissé des dividendes royaux. Maintenant que le vent a tourné, c’est la collectivité et les salariés qui paient la note. Voilà la logique des partis traditionnels et du monde des affaires. Depuis août, des milliards d’euros de moyens de la collectivité ont été engloutis dans le secteur bancaire. Cependant, dans le top 10 des entreprises qui ont procédé à des licenciements collectifs, on trouve justement deux banques : Dexia et ING avec respectivement 350 et 530 licenciements. En outre, la collectivité se retrouve avec une dette exorbitante en conséquence des interventions et des garanties gouvernementales.

    Le scandale de Fortis, ce n’est pas quelques coups de téléphone passés à des magistrats trop zélés. C’est la vente en soldes de Fortis elle-même qui est scandaleuse.

    C’est pourquoi nous disons qu’il faut une nationalisation totale du secteur financier. Pas pour le restructurer ensuite sur le dos du personnel et de la collectivité. Mais pour placer les banques et les institutions de crédit sous le contrôle de la collectivité pour que les besoins de la majorité de la population soient au cœur de sa gestion.

  • Les opportunités de la crise

    Avec les derniers développements de la crise économique capitaliste, l’ambiance médiatique générale est anxiogène. Fort de ce constat, certains médias ont décidé de prendre le contre-pied de la morosité ambiante et de voir la crise comme une opportunité…

    Par Alain (Namur)

    Le Soir a publié plusieurs articles sur le thème : c’est la crise, tant mieux. Ce thème iconoclaste se voulait dépasser le négativisme généré par les mauvaises nouvelles qui tombent chaque jour du front économique. Pour exemple, le FMI a revu encore à la baisse ses prévisions de croissance pour la Belgique : de -1,9% la prévision est passée à -2,5% et la banque ING annonce -2,7%… Cela signifie que le déficit budgétaire qui s’établissait à 12 milliards d’euros va encore augmenter. Malgré cela, le Soir a présenté une vision résolument optimiste basé essentiellement sur les discours de managers du type : derrière chaque situation quelle qu’elle soit, il y a une opportunité… On ne peut qu’être déçu de la faiblesse en termes de contenu des dossiers présentés. À lire les articles, on comprend que le choix éditorial a été effectué par des personnes qui n’ont pas peur de perdre leur emploi ou de voir leur condition de vie se dégrader.

    Mais les autres médias n’ont pas été en reste, RTL-TVI a actuellement une campagne «RTL-positive» qui vise à promouvoir des gens qui font « charité » autour d’eux ou qui par leurs actions mettent un peu de lumière dans ce sombre monde.

    Nous n’avons bien entendu rien du tout contre la solidarité. Mais la charité a ses limites. Il est plus que temps pour la classe ouvrière de s’organiser parce que vivre de charité, ça ne rempli ni bien, ni éternellement le frigo. Il faut dès à présent organiser une marche nationale pour l’emploi afin de résister à la tentative de la bourgeoisie de nous faire payer la crise. Mais cette lutte, les médias acquis au système n’en veulent pas.

    C’est sympathique de la part de la presse de tenter de nous remonter le moral, ajoutons tout de même néanmoins un petit bémol à cette altruisme médiatique…

    Dans son livre : On achète bien les cerveaux, la publicité et les média, Marie Bénilde nous apprend qu’en 10 ans, les dépenses publicitaires ont augmenté de 10 milliards d’euros (chiffre pour la France). En Belgique, le budget annuel pour la publicité est de 9 milliards d’euros. Le secteur de la communication est souvent le premier poste de dépense des entreprises après les salaires. Il est salutaire de se rappeler en cas de doute cet extrait de discours de Patrick Le Lay qui était en 2004 PDG de TF1 : «A la base, le métier de TF1, c’est d’aider Coca-Cola à vendre son produit(…). Or pour qu’un message soit perçu il faut que le cerveau du téléspectateur soit disponible (…). Ce que nous vendons à Coca-Cola, c’est du temps de cerveau humain disponible».

    Avec les découvertes récentes sur le cerveau humain et le développement de l’imagerie cérébrale, le neuromarketing a pu faire des bons en avant. Ceci a un impact direct sur les contenu des médias quel qu’il soit. Afin de rendre son "produit" attractif, le média qui vend des espaces publicitaires doit faire attention à « l’environnement programme ». Afin de préparer le cerveau humain à la réceptivité, il faut privilégier les contenus et les formes qui surexpriment l’émotion cela afin de ne pas mettre en éveil le côté rationnel qui pourrait nuire à la réception du message publicitaire. Sans que cela soit affirmé de manière irréfutable, les études menées à ce sujet, conduisent à penser que lorsqu’un individu est placé dans un contexte émotionnellement positif il est plus réceptif au message publicitaire.

    C’est là que les bonnes intentions sont démasquées. La campagne de RTL comme celle du Soir sont une aubaine pour les annonceurs, en effet un message positif est placé à des endroits stratégiques : entre le journal et la météo pour la télé et dans les premières pages pour le Soir. Cela met le consommateur potentiel dans de bonnes conditions pour absorber le message publicitaire.

    Cette manière de procéder du monde publicitaire et des médias ne peut que mériter notre mépris, cela justifie d’autant plus le besoin d’une presse et de médias des travailleurs. Cela pose aussi la question de la recherche scientifique. En effet allons-nous laisser les magnifiques découvertes de la science aux mains du secteur privé ? Il faut que la recherche scientifique bénéficie à l’ensemble de la population et pas le contraire. Il faut donc mettre l’entièreté ce secteur sous contrôle public.

    Les élections européennes et régionales vont être l’occasion de discuter largement de ces thèmes et de populariser l’idée d’un nouveau parti des travailleurs qui serait le relais des aspirations de la classe ouvrière. Ce parti aurait comme première tâche de défendre les intérêts et la vision de notre classe contre tout ceux qui voit la crise comme un moyen de s’enrichir encore et encore sur nos dos.

  • Participez aux discussions lors de Socialisme 2007 !

    Il est temps pour une alternative socialiste !

    « Après la pluie vient le beau temps » dit le proverbe populaire. Et c’est aussi le discours de nos dirigeants : « certes, nous connaissons une série de problèmes aujourd’hui mais faites-nous confiance, serrez-vous un peu la ceinture, ouvrez un peu plus votre portefeuille et demain tout ira mieux. »

    Nicolas Croes

    Mais le beau temps ne veut rien dire pour les dizaines de milliers de personnes qui décèdent chaque jour dans le monde faute d’un accès à l’eau potable ou à des soins de base. Et, chez nous, le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il tarde à venir (malgré le réchauffement climatique).

    Les bénéfices de la croissance, tout comme les sacrifices de la crise, sont loin d’être répartis équitablement. Ces 5 dernières années, les bénéfices des entreprises belges cotées en Bourse ont augmenté de 41%… Un record ! Et votre salaire, il a atteint des records ? La banque ING a terminé l’année 2006 avec un bénéfice de 7,7 milliards d’euros. Pourtant, on nous rabâche encore qu’il faut faire plus de sacrifices : travailler plus longtemps, pour moins cher, mais dépenser plus pour acheter n’importe quoi.

    « Après la pluie, le beau temps »… un bien bel argument pour ne pas se rebeller contre quelque chose qui paraît « naturel ». Mais ce ne sont pas les tendances climatiques qui poussent des millions d’êtres humains à vivre dans la pauvreté et la misère mais bien la politique de ceux qui contrôlent la société.

    Après la deuxième guerre mondiale, tout le monde a crié « plus jamais ça ». Qu’en reste-t-il aujourd’hui ? Plus de guerre ? Inutile d’en parler, l’idéal de paix est écrasé sous les bottes et les bombes tous les jours en Irak, en Palestine, en Afghanistan, au Sri Lanka, …Plus de fascisme ? En Europe de l’Est, en France, en Belgique,… les nostalgiques du IIIe Reich profitent du désaroi des victimes du système pour relever la tête.

    Pour un véritable avenir, il nous faut lutter ! Mais si la colère explose souvent, elle se dissipe souvent avant de pouvoir être canalisée en une véritable force. C’est de cela qu’il sera question à la journée de discussion « Socialisme 2007 » : comment, en profitant de l’expérience des luttes passées et présentes, offrir une véritable alternative à cette société d’exploitation et comment avancer aujourd’hui dans cette direction.

    Venez discuter avec nous, avec des syndicalistes et d’autres participants aux luttes, de Belgique, mais aussi de Pologne, d’Italie, de France,… Et rejoignez la lutte pour un monde dénué d’exploitation. Pour qu’enfin l’on voit le beau temps après la pluie…

    Socialisme 2007 à Bruxelles le samedi 31 mars. Pour tous les renseignements, voir le tract ou notre site: www.socialisme.be.

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