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Tag: Inami
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INAMI : la prise d’otage des étudiants continue, le mouvement reprend !
Rebelote la crise des fameux n° INAMI !
Petit retour en arrière : l’année passée, après un bras de fer à 3 participants entre le Ministre Marcourt, les étudiants et la Ministre De Block, un accord avait été trouvé selon quoi, en échange d’un “remboursement” des n° inami accordés dans les années futures et d’une sélection à l’entrée des études (ici, un concours en fin de bac1), les étudiants en cours de cursus pourraient recevoir le précieux sésame.
Par Nicolas P. (Bruxelles)
En juillet, changement de programme, la Ministre libérale De Block change d’avis et prévient qu’elle ne délivrera les n° qu’après avoir testé la «fiabilité» du filtre, c’est-à-dire pas avant octobre 2016. Évidemment, pour les étudiants actuellement en dernière année, la situation est intenable…
Face à une menace aussi lourde, les Doyens des Facultés de médecine francophones décidèrent, il y a quelques semaines, de remettre la pression sur le politique par une lettre ouverte, en appelant les responsables à respecter les accords et à cesser de prendre en otage les étudiants.
En réaction, les deux organisations communautaires de représentation étudiante (la FEF et l’Unécof) se mirent d’accord pour appeler à la formation d’Assemblées Générales dans les facultés, et à organiser une manifestation nationale le vendredi 16 octobre. Cette manifestation devait porter les revendications décidées lors des différentes AG.
Des revendications identiques ?
Là où elles eurent lieu, les Assemblées Générales ont été plus loin dans leurs revendications que celles de l’année passée.
En effet, l’année passée tout le débat sur la limitation des n° inami (le fameux « Numerus Clausus ») en fin de master, étaient bâillonné par une manipulation honteuse des médias, des universités et de certains groupes politiques pour orienter le mouvement vers une revendication peu commune dans les combats étudiants… POUR une sélection à l’entrée ! Pris entre le marteau et l’enclume, les étudiants avaient l’impression qu’accepter (voire revendiquer) une telle sélection était le seul moyen pour eux de débloquer la situation et d’obtenir les n° inami.
Cette année, la sélection est installée. Dès lors, les masques tombent ! Les étudiants ont bien vu que derrière des discours pompeux, pas grand monde au gouvernement ne se soucie de la pénurie. Derrière des arguments défaitistes les organisations étudiants qui ne remettent pas en cause le Numerus Clausus, il était bien visible que s’offraient deux possibilités : défendre uniquement son intérêt propre et ne revendiquer qu’un n° inami, ou se battre pour un système de santé de qualité, accessible à tous et sans pénurie chronique. Avec courage, les étudiants ont choisi la deuxième voie.
C’est donc plus de 1500 étudiants qui ont participé à la manifestation vendredi à Bruxelles pour une modification du Numerus Clausus et pour des n° inami pour tous, malgré la démobilisation organisée par certains groupes et malgré la météo et le peu de temps de préparation. Un début encourageant, qui doit pousser chacun à accroitre sa combativité et sa détermination !
Photos : Philippe Callot
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INAMI : calmer le mouvement pour ne rien changer
Suite à une rencontre avec les ministres de l’enseignement supérieur des deux communautés (J-C. Marcourt et H. Crevits), la Ministre de la santé Maggie De Block a annoncé que les étudiants en médecine et en dentisterie, en pleine mobilisation depuis près de deux mois, auraient accès à un numéro INAMI. Mais qu’en est-il réellement ?Par Nicolas P.( Bruxelles)
Une solution partielle…
Si la Ministre a demandé aux doyens de « lisser » pour cette année (c’est-à-dire donner des numéros même si les quotas sont dépassés), il en va différemment pour les années ultérieures. Celles-ci, si elles dépassent les quotas, se verront accorder un numéro uniquement si un « lissage négatif » est appliqué, c’est-à-dire que ces numéros seront déduits dans le prochain quota (pour les diplômés post-2020). La situation finale est donc qu’aucun numéro supplémentaire n’est créé, et les étudiants n’ont à l’heure actuelle que des promesses sur la table, promesses d’autant plus scandaleuses qu’elles ne résolvent pas les problèmes principaux des soins de santé de ce pays.
Alors que la pénurie est démontrée par de plus en plus de chiffres officiels, et tangibles par tous les travailleurs de la santé, la Ministre préfère suivre les dogmes corporatistes et conservateurs de l’Absym, qui consiste à limiter le nombre de médecins et de dentistes pratiquant en Belgique.
« Diplômé recherche place de stage »
Une récente étude a montré que 43% des hôpitaux étaient actuellement dans le rouge (endettés de plus en plus chaque année…). Or, ce sont eux qui assument l’essentiel du coût de spécialisation des médecins (qui deviennent donc « assistants »). Une des revendications principales des étudiants lors de leurs mobilisations était un refinancement public des structures de stage. En effet, à quoi bon se retrouver avec un numéro INAMI si aucun hôpital ne peut prendre en charge la suite de la formation ?
Sur cet aspect-là encore, la Ministre fait l’autruche, et aucune réponse n’est apportée.
Sélection, sélection et re-sélection !
Tenace, la Ministre libérale a également demandé à la FWB de mettre en place, dès la rentrée 2015, une sélection à l’entrée des études de médecine et dentisterie.
L’opposition traditionnelle des organisations de gauche (et donc bien sûr des Étudiants de Gauche Actifs) et d’une partie des organisations étudiantes à la sélection à l’entrée des études (qu’il s’agisse d’un examen d’entrée ou d’une session de janvier hyper-contraignante) ne relève ni du caprice ni du dogme.
La Belgique possède un des enseignements secondaires les plus inégalitaires de l’OCDE. Sélectionner les étudiants, même en janvier, qui auront accès à l’apprentissage et à la formation ne va faire que perpétuer des inégalités sociales qui ne font que se creuser depuis une trentaine d’années. De plus, spécifiquement en médecine, le taux de prédictibilité de tels tests est extrêmement faible, les matières évaluées n’étant absolument pas celles qui seront nécessaire à être un bon médecin.
La capitulation comme seul horizon ?
Personne ne nie actuellement la nécessité de financer massivement les structures de stage. Personne n’ose remettre en cause les problèmes et injustices énormes causés par la sélection à l’entrée. Personne n’ose encore défendre le système actuel de numérus clausus et de panification centralisée tels qu’ils sont gérés pour l’instant. Malgré cela, beaucoup sont tentés de capituler. Admettre que « c’est comme ça » et cesser toute forme de contestation.
Mais face aux corporatistes de tous poils, aux ailes conservatrices et néolibérales de la politique belge, et à l’abdication de certaines organisations étudiantes, il est nécessaire de continuer à revendiquer ce qui est juste ! Un système d’éducation égalitaire, fondé sur l’amélioration des compétences et pas sur la concurrence, un système de soins de santé de qualité pour tous et pas à deux vitesses, pour une société juste, tout simplement.
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Les étudiants en médecine amplifient leurs actions !
Après la journée du 8 octobre qui avait vu défiler plus de 5000 manifestants dans les rues de Bruxelles, les étudiants des facultés de médecine et de dentisterie ont continué leur combat par une grève ce lundi chez les 7ème année à l’UCL, qui a été rejointe jeudi par leurs homologues de l’ULg et de l’ULB, et même par la totalité des étudiants de médecine et de dentisterie de l’UCL !
Par Nicolas P. (Bruxelles)
Les actions des 7ème de l’UCL (ou MED24) ont mis le feu aux poudres et entrainé dans l’action l’entièreté de la faculté de médecine et médecine dentaire, ainsi que les autres MED24 du pays (ULg à Liège et ULB à Bruxelles). Suspendue pour mardi et mercredi, c’est le jeudi que la mobilisation a atteint son apogée, avec la participation de milliers d’étudiants aux différentes actions.
Ce mouvement de grève a été utilisé par les étudiants pour sensibiliser la population, notamment avec des équipes réparties sur des dizaines d’hôpitaux et de lieux publics de la capitale. Conscients de la nécessité de démocratie au sein du mouvement, la grève a été votée non seulement lors d’Assemblées Générales, mais souvent même au sein de chaque auditoire, où elle a été confirmée à une large majorité partout !
L’écrasante majorité des citoyens est en effet peu informée, et prompte à soutenir les étudiants : comment en effet ne pas appuyer les étudiants qui réclament un numéro INAMI et un financement adéquat des soins de santé, quand la pénurie médicale est si souvent criante ?
À chaque mouvement ses opposants…
Comme à son habitude, le syndicat médical le plus conservateur, l’Absym, a rappelé son opposition au mouvement de grogne et sa volonté de faire respecter les quotas avec rigueur. L’Absym jouit depuis longtemps d’une certaine hégémonie médiatique sur la position des médecins. Mais il est rare que les médecins qui s’y affilient connaissent réellement ses positions et ses impacts. Rappelons d’ailleurs, que en prenant en compte les taux de participation et l’entièreté des votes, l’Absym ne recueille le soutien que de 20,71% des médecins.
Examen d’entrée : instrumentalisation et fausses solutions
Le problème actuel d’étudiants en bout de cursus qui ne recevront pas de numéros INAMI touche essentiellement les francophones, mais pas seulement. Les flamands seront d’ici à 2018 en surnombre de 512 diplômés (pour un peu plus de 1000 du côté francophone). L’examen d’entrée, instauré en Flandre depuis de nombreuses années, ne garantit donc pas à chaque étudiant un accès à la profession, et encore moins un comblement efficace de la pénurie. En 2011, la Flandre comptait par exemple 111 communes en manque de médecins généralistes (avec un nombre identique pour la Wallonie et 10 communes –sur 19 !- pour Bruxelles).
Depuis plusieurs mois, certaines organisations politiques comme les Étudiants Libéraux et un nombre significatif de membres des autorités facultaires tentent d’utiliser la colère actuelle des étudiants pour avancer la « nécessité » d’un examen d’entrée. À grands renforts de matraquage médiatique unilatéral pour ce dernier, ils le présentent comme un au mieux comme un « moindre mal » ou une « main tendue au Nord du pays ».
S’il est vrai qu’une partie significative des responsables politiques et des étudiants en médecine flamands défendent cet examen, il est évident que l’écrasante majorité de la population peut trouver absurde l’idée d’empêcher des étudiants d’entreprendre des études de médecine, alors que la pénurie touche tout le pays et n’ira qu’en s’aggravant ! 30% des spécialistes ont actuellement plus de 60 ans, et un médecin généraliste sur deux a plus de 55 ans : cette réalité dépasse la barrière linguistique !
L’opposition de principe de la plupart des organisations étudiantes et partagée par les Étudiants de Gauche Actifs part d’un constat très simple : l’enseignement secondaire belge étant un des plus inégalitaires d’Europe, comment espérer ne pas creuser davantage le fossé social avec un même test en fin de rhéto ? La fausse bonne idée selon laquelle il suffirait de créer une année propédeutique pour remettre tout le monde à niveau repose les mêmes problèmes : pourquoi empêcher, en temps de pénurie, des étudiants capables de réussir ces études d’accéder aux Universités ? Et pourquoi financer une année propédeutique plutôt que de lever les fonds pour permettre aux Universités et aux écoles (qui le réclament depuis longtemps !) de former correctement chaque étudiant ?
La question de l’examen d’entrée, et les attaques honteuses et bien souvent mensongères de certains envers les organisations syndicales qui s’y opposent ont pour unique but d’utiliser le formidable mouvement qui se développe sur les campus pour imposer des revendications politiques libérales.
Quelles perspectives ?
Le mouvement qui nait depuis quelques semaines ne fait que commencer. Malgré des horaires lourds, des stages obligatoires et des études difficiles, les étudiants ont montré une grande détermination.
Souvent isolés dans la population, ils ont avec raison tenté de gagner l’opinion publique à leurs revendications. C’est sans aucun doute la voie à suivre ! Un étudiant, parti tracter aux alentours de la Gare Centrale, a recueilli le soutien d’un cheminot qui lui déclarait « si vous nous soutenez pour notre combat, on soutiendra le vôtre ! » (en référence aux actions syndicales prévues à la SNCB). Les étudiants doivent aller chercher le soutien de chaque patient, de chaque travailleur et de chaque citoyen pour tous ensemble exiger des soins de santé de qualité et accessibles à tous !
Les Étudiants de Gauche Actifs (EGA) s’opposent, comme entre autres la FEF et le réseau des hôpitaux publics et privés non-confessionnels Santhea, à tout contingentement et demandent la suppression du numerus clausus en fin de cursus. Un refinancement public immédiat des soins de santé de notre pays est la seule réponse rationnelle à apporter aux problèmes rencontrés par les étudiants en médecine et par la population toute entière !
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Bruxelles. Manifestation : Un numéro INAMI pour tous!
Par Nicolas et Hicham (Bruxelles), étudiants en médecine
Ce vendredi 14 mars, plus de 2000 étudiants en médecine et en dentisterie se sont regroupés place Albertine à Bruxelles afin de revendiquer l’accès à un numéro INAMI pour chaque étudiant au terme du cursus de médecine. En effet, le numéro INAMI (Institut national d’assurance maladie-invalidité) permet au médecin de rembourser ses patients lors d’un service donné. D’après le CIUM (le comité inter-universitaire des étudiants en médecine), il n’y aurait, pour les futurs étudiants diplômés entre 2014 et 2020, plus que 2830 numéros INAMI pour 7500 étudiants.
La manifestation, organisée principalement par le CIUM, obtint de La ministre de la Santé publique, Laurette Onkelinx, la promesse de l’obtention d’un n°INAMI pour chaque étudiant. La problématique des numéros INAMI dépasse l’aberration administrative dont elle a l’air. En effet, derrière ces numéros se cache la nécessité de trouver du financement pour former tous les assistants-spécialistes qui, une fois leur diplôme de médecine en poche, décident de se spécialiser. Le manque de maîtres de stages, de places disponibles et de sources pour rémunérer ces assistants est criant, et la période d’austérité généralisée actuelle ne fait naturellement qu’aggraver le problème.

