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  • Nationalisation du secteur sidérurgique sous le contrôle des travailleurs !

    Combien de trahisons et de mensonges de la part du patronat et des autorités ? Combien de sacrifices pour les travailleurs ? Tout ça pour arriver à la fermeture ?! Voilà le mépris et l’arrogance du capitalisme. Pourquoi poursuivre avec cette logique ? Un secteur aussi vital que celui de la sidérurgie, ou encore de la finance ou de l’énergie, devrait être placé sous le contrôle démocratique de la collectivité. Pourquoi Mittal est-il en droit de définir quel sera notre avenir et celui de nos enfants ?

    Tract du PSL

    Tract en version PDF

    Le front commun syndical est allé protester auprès du formateur Di Rupo : l’Etat a pu dégager 4 milliards d’euros pour sauver les spéculateurs et les actionnaires de Dexia. Ce n’est pas la première fois que les banques profitent des caisses de la collectivité. Pourquoi l’arme de la nationalisation ne peut-elle pas être utilisée pour la sidérurgie ? Pour sauver les emplois, pas les profits des actionnaires.

    Pourquoi notre sueur doit-elle servir LEURS profits?

    Depuis la faillite des Forges de Clabecq en 1997, on a dit aux métallos que la sidérurgie était condamnée. ”Faut se faire une raison ”camarades”… Le seul espoir, c’est un repreneur privé”. Combien de fois a-t-on entendu ce refrain ? Attirer ce ”privé” passe évidemment par la flexibilité ou des concessions salariales. Et des cadeaux au patronat, on en a vu défiler. Combien d’argent est parti dans les caisses des super-riches alors que nos écoles étouffent, faute de moyens ? Et nos pensions, nos routes, nos hôpitaux ? On nous a fait payer de tous côtés, et encore une fois maintenant ?

    Il faut chercher une autre logique. ”Un âne ne butte jamais deux fois sur la même pierre”, dit le proverbe. N’entretenons aucune illusion envers le privé, il n’a pas de solution pour nous. Une seule chose peut sauver nos emplois : retirer l’outil des griffes du privé pour le placer aux mains de la collectivité. Attention, pas pour le refourguer au privé ensuite ! Pourquoi collectiviser les pertes et privatiser les profits ? Nous avons déjà connu cette situation dans les années 1980-1990, avant la vente à Usinor, avec une forte implication du gouvernement wallon, qui attendait de tomber sur un repreneur privé.

    Nationaliser : Impossible ? Et comment ?

    Pour le ministre wallon Jean-Claude Marcourt, c’est ‘‘impossible pour l’Union européenne’’. Seule une reprise de la part d’un opérateur industriel pourrait sauver la phase à chaud. Mais ArcelorMittal devrait la céder à un concurrent. Les directives européennes contre les nationalisations ont été levées en 2008 pour que les États membres courent porter secours aux banques. Pourquoi pas pour sauver l’emploi ?

    Les déclarations de Marcourt & Co illustrent qu’on ne peut pas compter sur les politiciens traditionnels pour nous aider. Si on parvenait à arracher la nationalisation par la lutte, il faudrait éviter à tout prix de laisser de tels énergumènes gérer une sidérurgie nationalisée. La manière dont est actuellement géré le public (la SNCB par exemple) est un argument massue pour dire : non merci ! Cette fois-ci, on aimerait bien que ça fonctionne…

    Nationaliser, sans rachat ni indemnité, sous le contrôle des travailleurs et de leurs familles

    L’impact de la sidérurgie sur la région est tel qu’il justifie pleinement le rachat de l’outil par les autorités. Mais pourquoi racheter ? La collectivité a suffisamment été volée par ArcelorMittal. En plus des très généreux cadeaux fiscaux, 236 millions d’euros ont été accordés pour les quotas de CO2, la Région wallonne a investi 20 millions en recherche scientifique à destination d’ArcelorMittal,… Il faut même réclamer de l’argent !

    ArcelorMittal n’est pas un évènement isolé. Partout dans le monde, les travailleurs et les jeunes entrent en action contre ce système qui n’agit qu’en fonction des profits. Ils occupent les grandes places et les gèrent sur base d’assemblées générales. Pourquoi, après l’occupation des places en Egypte, en Espagne, en Grèce, à Wall Street, ne pas commencer à occuper notre entreprise.

    La seule réponse, c’est la nationalisation du secteur entier, sans rachat ni indemnités, sous le contrôle démocratique des travailleurs et de la collectivité. Cela signifie que les métallos, qui connaissent parfaitement leur entreprise, forment un collectif de direction démocratique.

    Comment pouvons nous concrétiser cette idée ? Par une occupation de l’entreprise et par la formation d’un comité de lutte démocratique, basé sur des assemblées générales souveraines.

    IL FAUT UNE LUTTE INTERNATIONALE

    Au Luxembourg, ArcelorMittal vient d’annoncer la fermeture ‘‘provisoire’’ de l’aciérie et de l’un des deux laminoirs de Schifflange. 600 métallos vont se retrouver dans une ‘‘cellule de reclassement’’ et d’innombrables emplois seront perdus chez les sous-traitants. En France, le site de Florange-Hayange est menacé de fermeture : 1.100 ouvriers au chômage technique et au moins 400 intérimaires aux contrats résiliés. D’autres sites sont encore menacés à travers l’Europe, tandis que les conditions de travail sont attaquées partout dans le groupe.

    Aucune confiance dans le futur gouvernement !

    Leterme l’avait déjà dit : on ne peut pas économiser 2-3 milliards d’euros par an sans toucher à la “population”. Les 10 milliards d’euros qui devront être trouvés l’an prochain le seront sur le dos de notre bien-être.

    VOLER AUX PAUVRES POUR DONNER AUX RICHES

    Quelle alternative ? En 2009, les entreprises ont réalisé 94 milliards d’euros de profit avant imposition en Belgique, et n’ont payé que 11 milliards d’euros d’impôts (soit un taux de 11,8%). Est-il irréaliste de penser faire un effort à ce niveau-là ?

    Selon les quatre partis traditionnels, c’est hors de question. Dès qu’on parle d’impôt sur la fortune, ce ne serait “pas applicable parce qu’il n’y a pas de cadastre sur la fortune”. Si les négociateurs essayent de soulever la question de la hausse de la taxe nucléaire à 750 millions d’euros, le patron de GDF-Suez-Electrabel menace de bloquer tous les investissements en Belgique. Le sommeil des plus riches ne sera pas perturbé par l’austérité…

    Contre cette logique, nous avons besoin d’une bonne riposte syndicale. Le SETCa a soulevé la question d’une grève générale contre l’austérité, et c’est une excellente initiative. Mais le combat syndical doit avoir un prolongement politique.

    Cette fois-ci, le premier ministre sera PS. A quel point le programme d’économies sera-t-il différent? EN Flandre, un nouveau mouvement socialiste a été lancé : ‘ROOD!’ Cette initiative a été prise par SP.a-Rood, l’aile gauche dont le porte-parole Erik De Bruyn avait reçu 33% des votes aux élections présidentielles du SP.a en 2007. Ce groupe était arrivé à la conclusion qu’il est impossible de rendre le SP.a plus à gauche ou plus démocratique.

    Chaque jour, nous sommes harcelés par la propagande des riches, sans que personne n’y réponde. Nous ne disposons plus d’un parti qui se batte pour défendre nos droits.

    Le PSL pense qu’un tel parti, avec des syndicats combatifs, est nécessaire pour mettre fin à la casse sociale. CONTACTEZ-NOUS !

  • Nationalisation du secteur sidérurgique sous le contrôle des travailleurs !

    ArcelorMittal : annonce de la fermeture définitive de la phase à chaud liégeoise

    Séisme en région liégeoise : la direction d’ArcelorMittal a annoncé sa volonté de fermer définitivement la phase à chaud. Après avoir été baladés pendant des années de promesses en désillusions, les travailleurs sont menacés d’être vulgairement balancés à la poubelle. Un millier d’emplois (581 emplois fixes et près de 400 intérimaires) sont directement concernés, bien plus encore indirectement, et l’avenir de la phase à froid est loin d’être garanti. Comment sauver l’emploi ?

    Par Nicolas Croes

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    Les nerfs des travailleurs mis à rude épreuve dix années durant

    L’histoire de la sidérurgie est longue en région liégeoise. Mais le moins que l’on puisse dire, c’est que les dix dernières années ont été mouvementées.

    En 2001, peu après la fusion d’Usinor (France), Arbed (Luxembourg) et Aceralia (Espagne) qui donnera naissance à Arcelor, le groupe annonce un plan d’économie de 700 millions d’euros. Bien vite, il est aussi question de gel des investissements.

    Début 2003, Arcelor annonce la fermeture de la phase à chaud liégeoise. La manifestation contre la fermeture, en plein centre de Liège, réunira 50.000 personnes, la plus forte mobilisation ouvrière dans la Cité Ardente depuis la ‘‘Grève du siècle’’ de 1961. Suivent aussi deux manifestations au Grand Duché du Luxembourg (où se trouve le siège social du groupe), marquées par une répression policière particulièrement féroce. Un accord social est conclu, prévoyant la fermeture du HF6, le haut fourneau de Seraing, effectif en 2005.

    En juin 2006, Mittal reprend Arcelor, qui confirme la fin de la phase à chaud, puis laisse entendre que cette décision pourrait être revue, ce qui est effectivement fait en 2007. Une première date de relance avait été fixée pour le mois de novembre 2007, reportée en raison du problème des quotas de CO2 (la Région wallonne sortira plusieurs millions d’euros pour accorder des quotas de CO2 supplémentaires à la multinationale..).

    Le 21 janvier 2008 se déroule une grève générale de la sidérurgie liégeoise et, le 27 février, le HF6 est enfin relancé… jusqu’en octobre, où ArcelorMittal annonce sa fermeture ‘‘pour 3 mois’’. Il n’a plus jamais fonctionné depuis. En 2009, le second haut fourneau, le HFB, est ‘‘mis sous cocon’’, puis remis en marche un an, puis ‘‘mis en veille’’ le 1er août de cette année. Enfin est arrivée cette annonce de fermeture définitive.


    Il faut une lutte internationale

    Au Luxembourg, après la délocalisation du service informatique, ArcelorMittal vient d’annoncer la fermeture ‘‘provisoire’’ de l’aciérie et de l’un des deux laminoirs de Schifflange. 600 métallos vont se retrouver dans une ‘‘cellule de reclassement’’ et d’innombrables emplois seront perdus chez les sous-traitants. En France, après l’extinction du site de Gandrange, c’est celui de Florange-Hayange qui est menacé de fermeture, ce qui concerne 1.100 ouvriers au chômage technique et au moins 400 intérimaires aux contrats résiliés. D’autres sites sont encore menacés à travers l’Europe, tandis que les conditions de travail sont attaquées partout dans le groupe.


    Phase à chaud et phase à froid

    Ce que l’on appelle ‘‘phase à chaud’’ ou ‘‘phase liquide’’, ce sont les deux hauts fourneaux (HF6 et HFB), l’agglomération qui prépare le minerais, la coulée continue de Chertal et deux batteries de hauts-fourneaux. La phase à froid, c’est la seconde partie de la production, où les lames d’acier sont transformées en produits finis. Depuis toujours, les syndicats demandent le maintien d’une sidérurgie dite ‘‘intégrée’’. Le froid n’est pas directement menacé aujourd’hui, mais tout laisse à penser que son avenir est des plus sombres dans les plans d’ArcelorMittal.

    Depuis la faillite des Forges de Clabecq en 1997, tous les métallos se sont déjà entendus dire que la sidérurgie était condamnée en Belgique. Ce refrain a été instrumentalisé depuis plus de 10 ans pour faire avaler des efforts incroyables, une flexibilité de travail accrue et, dans le cas d’ArcelorMittal, un gel des salaires en 2009. Au final, ce sont uniquement les bénéfices de la multinationale qui ont été sauvés.

    C’est encore avec cet argument de l’emploi qu’est arrivé tout un tas de mesures fiscales extrêmement favorables au patronat – comme la célèbre Déduction des intérêts notionnels – représentant un gigantesque manque à gagner pour la collectivité. Concrètement, les chiffres sont tout bonnement révoltants.

    Le taux d’imposition ‘normal’ sur les bénéfices des entreprises est de 34% en Belgique. L’an dernier, la filière financière d’Arcelor Mittal (ArcelorMittal Finance and Services Belgium) a réalisé un bénéfice de 1,394 milliard d’euros, sans payer le moindre cent d’impôt. Cette même année, ArcelorMittal Belgium, qui chapeaute l’activité industrielle du groupe en Belgique, a réalisé un bénéfice de 59 millions d’euros, ce sur quoi le groupe a payé 42.000 euros seulement! ArcelorMittal Liège Upstream, dont c’est la fermeture prochaine qui vient d’être annoncée, a réalisé un bénéfice de 35 millions d’euros à elle seule et a payé… 936 euros d’impôts ! Pour sauver l’emploi ? On en voit le résultat…

    Nationaliser ?

    Le front commun syndical d’ArcelorMittal a officiellement demandé au formateur Elio Di Rupo de nationaliser la sidérurgie liégeoise, constatant que l’Etat avait bien pu débourser 4 milliards d’euros pour sauver les spéculateurs et les actionnaires de Dexia, en lui présentant un plan de un milliard d’euros. ‘‘Une idée qui mérite au moins d’être étudiée’’, pour Didier Van Caillie (professeur de stratégie d’entreprise à l’Université de Liège). Mais il par le en fait d’une ‘‘nationalisation-relais’’ temporaire en vue de prévoir la transition vers un nouvel acquéreur privé.

    C’est un peu aussi l’idée de Fabrice Jacquemart, Directeur Politique et Communication de la FGTB Métal Liège-Luxembourg, quand il déclare que ‘‘Notre idée, c’est qu’il faut revenir à la situation des années 1980-1990, avant la vente à Usinor, avec une implication forte du gouvernement wallon en attendant de trouver un autre repreneur industriel.’’

    Le ministre wallon de l’Economie Jean-Claude Marcourt (PS) – que l’on a encore entendu, sans rire, se dira ‘anticapitaliste’ (!) – a très vite expliqué qu’une nationalisation était impossible parce que ce n’est ‘‘pas le rôle de la Région wallonne’’ et que c’est ‘‘impossible pour l’Union européenne’’. A son cabinet, on défend que seule une reprise par un opérateur industriel permettrait de sauver la ligne à chaud liégeoise, ce qui implique qu’ArcelorMittal accepte de céder les outils qu’il souhaite fermer. Et c’est loin d’être garanti.

    D’abord, les directives de l’Union européenne, on en fait ce qu’on veut. Mais, visiblement, uniquement quand il s’agit de l’intérêt des patrons et des banques ! Ainsi, celles s’opposant aux nationalisations ont été levées en 2008 afin de permettre aux divers États membres de se précipiter au chevet des banques. Comment pourrait-on encore défendre de ne pas intervenir dans le cas présent ? Quand il faut sauver l’emploi, ça ne va pas ? Evidemment, si c’est pour que les autorités gèrent une sidérurgie nationalisée comme elles gèrent la SNCB, il y a de quoi se poser des questions… Mais nous entendons autre chose par ‘nationalisation’.

    Sauver l’emploi, pas les profits

    S’en remettre à un hypothétique repreneur, c’est de nouveau livrer l’emploi et la collectivité aux aléas de la soif de profit du privé. Et il n’est pas uniquement question des emplois directs, mais aussi des sous-traitants, des communes (qui dépendent des taxes d’ArcelorMittal pour 5 millions dans le cas de Seraing sur un budget de 90 millions ou encore de 3,7 millions dans le cas d’Oupeye), ou des services publics. Ainsi, 70% du trafic de la gare de triage de Kinkempois concerne la sidérurgie. Si l’activité de la gare n’est pas trop directement menacée par la fermeture de la phase à chaud (essentiellement basée sur le transport fluvial), celle de la phase à froid, à l’avenir plus qu’incertain, constituerait une véritable catastrophe.

    Un secteur de l’économie aussi crucial que la sidérurgie ne devrait pas être laissé aux mains capricieuses et avides de profit du privé. Imaginons qu’à Seraing, le taux de chômage parmi les jeunes est déjà actuellement de 35%…

    Plusieurs économistes affirment d’ailleurs que l’impact de la sidérurgie sur la région est tel que cela justifie amplement le rachat de l’outil par les autorités. Mais pourquoi racheter ? La collectivité a suffisamment été volée par ArcelorMittal et les autres entreprises du secteur. En plus des très généreux cadeaux fiscaux, des dizaines de millions d’euros ont été accordés pour les quotas de CO2, la région wallonne a investi 20 millions en recherche scientifique à destination d’ArcelorMittal,… En fait, c’est même lui réclamer de l’argent qu’il faut faire !

    Partout dans le monde, les travailleurs et les jeunes entrent en action contre ce système qui n’agit qu’en fonction des profits. Ils occupent les grandes places et les gèrent sur base d’assemblées générales régulières et souveraines. A ArcelorMittal, la seule riposte qui s’impose est la nationalisation du secteur entier, sans rachat ni indemnités, sous le contrôle démocratique des travailleurs et de la collectivité. Les métallos connaissent leur entreprise parfaitement et sont bien capables de former un collectif de direction démocratique. Peut-être faudrait-il commencer à réfléchir à la manière d’imposer cela par l’occupation de l’entreprise et par la formation d’un comité de lutte démocratique, basé sur des assemblées générales régulières et souveraines. Ainsi, on passerait de l’occupation des places à la saisie, par la collectivité et les travailleurs, des outils qui devraient leur revenir de droit.


    Nationalisations sous contrôle ouvrier ?

    Voici quelques liens vers des articles qui développent cette idée de nationalisation sous le contrôle démocratique des travailleurs et de la collectivité.

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  • Arcelor Mittal : France, Luxembourg, Belgique, Allemagne : même patron, même combat !

    La profondeur avec laquelle un être humain perçoit et ressent les conséquences de cette crise endémique qui grippe sérieusement le mode de production capitaliste, dépend de son appartenance à une des deux classes sociales. Ainsi, Monsieur Mittal, 6e fortune du monde, avec ses 80 milliards dans les poches, voit le chamboulement mondial avec beaucoup plus de détachement que son salarié métallo qui se retrouve du jour au lendemain projeté au chômage et dans la précarité. Le métallo, lui, est devenu la victime de l’appétit insatiable des actionnaires à ramasser toujours plus !

    Comité NPA Transfrontalier Longwy-Luxembourg (54)

    Alors que Monsieur Mittal a pu amuser ses actionnaires en leur annonçant un bénéfice net de 238 milliards de dollars pour l’ensemble du groupe depuis 2007, le ballet des innombrables plans de restructurations n’a jamais cessé de tourner : fermeture de sites, délocalisations, destruction de milliers d’emplois, chômage et une mise en concurrence des salariés non seulement sur le plan mondial, mais aussi entre sites dans un même pays.

    Les plans dévastateurs des barons de l’acier

    Le géant de l’acier, dans le cadre d’une stratégie établie depuis belle lurette, accroît son recours au travail intérimaire et à la sous-traitance, sans se soucier ni de la dégradation des conditions de travail ni des accidents, tout en amplifiant les cadences de travail.

    Le groupe n’investit plus un seul centime de ses bénéfices faramineux dans ces installations (coulée permanente ou fours électriques) arrivées à échéance d’amortissement. Il s’agit donc de fermer les usines non rentables, surtout celles qui se trouvent en Europe et de concentrer le reste de la production vers les côtes, près des ports tout en délocalisant en direction des pays émergents du tiers-monde.

    Les intérêts des actionnaires d’ArcelorMittal sont évidents : réduction des coûts de transports, tout en accédant plus facilement aux matières premières (mines, charbon, ferrailles…) et surtout profiter d’une main-d’œuvre docile et ‘‘bon marché’’. On comprend donc pourquoi ArcelorMittal achète partout dans le monde des mines de charbon et de minerais, construit des aciéries au Brésil où la forêt tropicale fournit du charbon de bois à bas coût, pourquoi ArcelorMittal devient un opérateur sur le marché de l’énergie.

    Même patron, même misère

    Au Luxembourg, après la délocalisation du service informatique, ArcelorMittal vient d’annoncer la fermeture ‘‘provisoire’’ de l’aciérie et de l’un des deux laminoirs de Schifflange, tandis que la production au site de Rodange passera de deux à un poste/jour. Avec la complicité du gouvernement luxembourgeois, qui est toujours actionnaire chez ArcelorMittal, 600 métallos vont se retrouver dans cette fameuse ‘‘cellule de reclassement’’ où l’État, venant en aide à ces pauvres actionnaires, paiera une grosse partie des salaires des travailleurs ! Quant aux innombrables emplois qui vont se perdre dans le secteur de la sous-traitance, on n’en parle même pas.

    En France, après l’extinction du site Gandrange, le couperet vient de tomber, sur le site de Florange-Hayange : 1.100 ouvriers vont se retrouver au chômage technique, au moins 400 intérimaires verront leur contrat résilié.

    En Belgique, la région de Liège continue d’être dévastée par ArcelorMittal qui vient de décider que le haut-fourneau d’Ougrée restera définitivement éteint. Et maintenant, c’est le tour du site de Fontaine de fermer les portails, mettant 60 sidérurgistes sur le carreau et amorçant la fin de la tréfilerie à la Fontainoise.

    Perspectives de lutte et responsabilités des syndicats

    Depuis le démantèlement de la sidérurgie à la fin des années 1970 dans la Grande Région, les syndicats français, belges ou luxembourgeois n’ont guère digéré les défaites accumulées et ont finalement accepté plan social sur plan social. L’organisation d’une riposte unitaire et solidaire dès à présent, dans l’ensemble de la Grande Région et au-delà des frontières nationales, n’est pas une option pour le comité d’entreprise européen: il se tait !

    Mais il est évident que pour stopper la rapacité des actionnaires d’ArcelorMittal, pour contrer la ‘‘concurrence libre et non faussée’’, il faut d’autres arguments: un combat qui s’étend sur l’ensemble du groupe ! Donner une dimension internationale à l’action est nécessaire !

    Les métallos doivent se donner tous les moyens de combat possible en exigeant la coopération des syndicats au-delà des frontières nationales, avec des revendications percutantes :

    • Interdiction des suppressions de postes et des licenciements!
    • Maintien des contrats de travail, conditions de travail et qualifications!
    • Généralisation des 35 heures sans perte de salaire et avec nouvelles embauches sur tous les sites ArcelorMittal de la Grande Région!
  • Nationalisation d’ArcelorMittal sous le contrôle des travailleurs

    Sauvons l’emploi, pas les profits !

    Hier soir, c’est une véritable bombe sociale qui a explosé en région liégeoise : le groupe ArcelorMittal a annoncé la fermeture définitive de la phase à chaud liégeoise. Plus de 600 emplois directs sont concernés, sans parler des centaines de sous-traitants ou encore de l’impact destructeur sur le budget de Seraing. Pourquoi ne pas nationaliser ArcelorMittal? C’est ce qu’ont officiellement demandé les syndicats d’ArcelorMittal à Elio Di Rupo : mettre un milliard d’euros sur la table avec l’argument que la Belgique a bien pu sortir 4 milliards d’euros en un week-end pour Dexia…

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    Manifestation de solidarité avec les travailleurs d’ArcelorMittal à l’appel du front commun syndical CSC-FGTB ce mercredi 26 octobre, à 10h, place communale à Seraing, devant l’Hôtel de ville.


    ArcelorMittal : même patron, même combat !

    Comme le dénonce le communiqué de presse du Comité NPA Transfrontalier Longwy-Luxembourg (54) : ‘‘Au Luxembourg, après la délocalisation du service informatique, ArcelorMittal vient d’annoncer la fermeture ‘‘provisoire’’ de l’aciérie et de l’un des deux laminoirs de Schifflange, tandis que la production au site de Rodange passera de deux à un poste/jour. Avec la complicité du gouvernement luxembourgeois, qui est toujours actionnaire chez ArcelorMittal, 600 métallos vont se retrouver dans cette fameuse ‘‘cellule de reclassement’’ où l’État, venant en aide à ces pauvres actionnaires, paiera une grosse partie des salaires des travailleurs ! Quant aux innombrables emplois qui vont se perdre dans le secteur de la sous-traitance, on n’en parle même pas.

    En France, après l’extinction du site Gandrange, le couperet vient de tomber, sur le site de Florange-Hayange : 1.100 ouvriers vont se retrouver au chômage technique, au moins 400 intérimaires verront leur contrat résilié. (…) pour stopper la rapacité des actionnaires d’ArcelorMittal, pour contrer la ‘‘concurrence libre et non faussée’’, il faut d’autres arguments: un combat qui s’étend sur l’ensemble du groupe ! Donner une dimension internationale à l’action est nécessaire ! Les métallos doivent se donner tous les moyens de combat possible en exigeant la coopération des syndicats au-delà des frontières nationales.’’

    Solidarité internationale, pour une lutte internationale !

    ‘‘Bande d’hypocrites, vous avez donné plein d’espoirs aux travailleurs en leur disant ‘‘soyez compétitifs et ça va allez’’. Et les travailleurs ont accepté de faire des efforts et des sacrifices. Tout ça pour fermer ! Et bien si Mittal ne veut plus de l’outil, on va le reprendre.’’ Voilà ce qu’a déclaré Francis Gomez, président des métallos de la FGTB tandis qu’Anne Demelenne (secrétaire générale de la FGTB) et Thierry Bodson (président de la FGTB Wallonne) ont été reçus aujourd’hui par le formateur Elio Di Rupo et lui ont donné le plan de nationalisation d’un milliard.

    Très nombreux sont ceux qui, aujourd’hui, sont tout simplement choqués par le cynisme de la direction du groupe, par toutes les belles promesses non-tenues en échange d’une flexibilité accrue. Les travailleurs se sentent tout simplement plumés, et avec eux toute la société. Les syndicats font bien de le relever, cet évènement se produit dans un contexte bien particulier après ce qui est arrivé à Dexia.

    D’autre part, remuées par cette annonce, différentes données refont surface. Comme celles du dossier du magasine Trends-Tendances datant d’il y a un an (les ‘‘20 plus gros employeurs qui ne paient pas d’impôts’’). Dans celui-ci, ArcelorMittal figurait en bonne compagnie (Belgacom, Delhaize,…). En 2009, comme l’avait révélé le service d’étude du PTB, la filiale financière ArcelorMittal Finance & Service Belgium avait payé un impôt de 496 euros… Chiffre qu’il faut comparer au 1,3 milliard d’euros de profit de cette année. Bien peu de personnes peuvent se vanter d’avoir un taux d’imposition de 0,00038 % (le taux officiel pour les sociétés est de 33,99%). Qui a dit que les entreprises sont trop taxées en Belgique ? Selon Trends-Tendance, en 2010, les bénéfices étaient de 2,9 milliards de dollars, et de 1,1 milliard de dollars durant le seul premier trimestre de 2011. Du propre aveu d’Etienne Botton (porte-parole d’ArcelorMittal à Liège), le montant des impôts payés en 2009 est dû au système de la Déduction des Intérêts Notionnels. Rappelons que ce système avait été défendu par l’argument que la mesure visait à préserver l’emploi en Belgique… En bref : Take the money and run !

    Quel type de nationalisation ?

    Le 12 mars 2003, quand le groupe Arcelor (repris par le groupe Mittal en 2006) avait décidé la fermeture de la phase à chaud de Cockerill Liège, pas moins de 50.000 personnes avaient participé à une manifestation contestant cette décision. Ce nombre à lui seul exprime le potentiel de solidarité qui est présent : il s’agissait de la plus grande manifestation ouvrière dans la Cité Ardente depuis la grande grève générale de 1961 ! D’autres secteurs avaient débrayé et des métallos français ou allemands étaient également venus. A l’époque, nous avions écrit : ‘‘La manifestation dégageait à la fois un sentiment de force et d’impuissance. Force de la mobilisation. Impuissance de la direction politique. Les travailleurs de Cockerill suivent leurs délégués syndicaux qui suivent les secrétaires syndicaux qui suivent les politiciens locaux! Non pas que les travailleurs fassent confiance aux politiciens traditionnels (lors du meeting à la fin de la manif la seule évocation des responsables politiques provoquait une vague de huées et de sifflets). Mais faute d’alternative politique, les travailleurs suivent avec méfiance. Au meeting final, lorsqu’un responsable syndical en appelle à la nécessité de légiférer pour empêcher que cela ne reproduise plus, mon voisin, un ex-ouvrier de Continental venu par solidarité, me dit: "Tu vois, il nous a déjà laissé tomber! Il parle pour le futur!"

    2003 : Le PSL, à l’époque Mouvement pour une Alternative Socialiste, était intervenu dans les diverses manifestations et actions (ici au Grand Duché du Luxembourg) en défendant la nationalisation de Cockerill sous le contrôle des travailleurs, sans rachat ni indemnité.
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    Nous avions à l’époque distribué un tract défendant la nécessité de la nationalisation de Cockerill sans rachat ni indemnité et sous contrôle ouvrier comme seule manière de préserver l’emploi. Certains avaient alors critiqué cette revendication comme hors de portée, mais nous ne pouvons que constater aujourd’hui que la situation est arrivée à un cul-de-sac.

    La nationalisation est la seule solution, mais pas n’importe quelle nationalisation ! Les responsables de la Région wallonne sont incapables de diriger une sidérurgie. On a vu cela aux Forges de Clabecq ou encore lorsque l’État belge a racheté (à prix d’or) Cokerill-Sambre en 1981 pour ensuite transmettre l’entreprise à la Région wallonne. Quand nous parlons de nationalisation, nous ne parlons pas d’une entreprise gérée dans le cadre du capitalisme et respectant sa logique, où les moyens de la collectivité sont utilisés pour provisoirement venir ”boucher les trous” en fonction des intérêts patronaux quand un secteur n’est plus suffisamment rentable.

    Dans le cas de Cockerill-Sambre, ce processus a conduit à l’intégration dans le groupe Arcelor, la Région Wallonne restant le premier actionnaire d’un groupe essentiellement contrôlé par des fonds de pensions américains… C’est en 2006 qu’Arcelor est devenu Arcelor-Mittal suite à une OPA hostile de Mittal Steel (un rachat des actions d’une entreprise par une autre sans accord préalable), numéro un de l’acier mondial.

    La seule manière de préserver l’emploi tout en orientant l’activité vers une production écologiquement responsable et socialement utile est de procéder à une nationalisation sans rachat ni indemnité, sous le contrôle démocratique des travailleurs. Les métallos connaissent leur entreprise parfaitement et sont capables de former un collectif de direction impliquant la mobilisation de tous les travailleurs et la mise sur pied de comités de vigilance et de contrôle ouvrier qui seront les yeux et les oreilles des travailleurs sur l’entreprise. Pour voir clair dans les comptes il faut aussi la levée du secret bancaire. Sans cela, tout sera perdu à terme: le chaud, le froid, l’emploi chez les sous-traitants et dans les services. Dans d’autres pays où ArcelorMittal est implanté, la revendication de la nationalisation est aussi discutée, comme en Algérie, où une grève générale a éclaté sur cette question en mai de cette année, ou au Kazakhstan.

    A terme, un tel type de nationalisation ne saurait être viable qu’avec l’instauration d’une société où les secteurs clés de l’économie (notamment ceux de l’énergie et des banques) seraient retirés des griffes du privé pour être collectivisés dans le cadre d’une économie démocratiquement planifiée, c’est-à-dire totalement soustraite du chaos de l’économie capitaliste.

    Nous proposons:

    • La nationalisation sans rachat ni indemnité. Sans rachat car on ne doit pas payer une deuxième fois ce que les travailleurs ont déjà payé une première fois par leur travail et leur santé.
    • L’ouverture des livres de comptes et la levée du secret bancaire de l’entreprise et de ses filiales. Les travailleurs ont le droit de savoir où est passé l’argent et qui en a profité.
    • Afin d’assurer à chacun un emploi, le PSL défend les 32 heures, partout, sans perte de salaire et avec embauche compensatoire
    • La mise sous contrôle ouvrier. Aucune confiance aux politiciens ni à la Région Wallonne pour gérer l’entreprise. Il faut élire à Cockerill dans chaque atelier et dans chaque pause des délégués à un comité de contrôle ouvrier (beaucoup plus nombreux que les délégations syndicales) pour assurer le contrôle de l’entreprise: contrôle des stocks, des produits finis, des commandes, des livraisons, des fournitures, des paiements bancaires, etc.
    • La nationalisation des secteurs clés de l’économie, dans le cadre de l’élaboration d’une planification démocratique de l’économie en fonction des intérêts de la majorité de la population.
    • L’instauration d’une société socialiste démocratique.
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