Tag: Grande-Bretagne

  • En bref…

    Chaque samedi, nous publions dans cette rubrique quelques faits marquants, des citations, de petites vidéos,… Aujourd’hui, notamment, quelques critiques d’économistes de haut niveau contre les mesures d’austérité et quelques données sur le chômage en Europe et particulièrement en Grande Bretagne.


    Près d’un quart des jeunes au chômage en Europe

    En ce moment, 22,7% des jeunes européens (sous les 25 ans) sont sans emploi. Il s’agit du double du taux de chômage total de l’Union Européenne (qui est de 9,8%). Une fondation européenne a examiné le coût de cet énorme gaspillage de jeunes travailleurs. La conclusion du rapport suggère que le chômage des jeunes dans les 21 pays de l’UE coûte jusqu’à 2 milliards d’euros par semaine, soit plus de 100 milliards d’euros par an. Les jeunes chômeurs de notre pays coûtent 4,1 milliards d’euros à la société.


    C’est pas la crise pour tout le monde…

    Sur le site Express.be, on a pu lire ce jeudi: ‘‘Varsano, courtier en jets privés, explique que depuis la crise financière, il y a bien eu un ralentissement de l’activité, notamment pour les avions les moins chers, ceux d’un million de dollars, mais rien de comparable avec ce qui se passe ailleurs. En particulier, les candidats à l’achat des avions les plus chers – 30 millions de dollars – ne sont pas plus rares. « Il y a toujours quelqu’un qui fait de l’argent », explique-t-il. « je ne fais que suivre l’argent ».’’


    L’austérité conduit l’Europe au désastre

    ‘‘Les responsables européens doivent en finir avec leur obsession d’éliminer les déficits’’ a écrit Jeff Madrick dans un article du New York Review of Books intitulé « How Austerity is Killing Europe ». Ce journaliste et consultant économique américain déclare que la situation européenne rappelle celle qui a précédé la crise de 1929 et les coupes budgétaires ne feraient que ‘‘creuser et non pas régler la crise financière et des millions de personnes vont souffrir inutilement.’’ Il poursuit en expliquant que l’austérité qui frappe l’Europe n’est pas sans rappeler les politiques d’ajustement structurel qu’imposaient le FMI et la Banque mondiale en Afrique et en Amérique latine durant les années ‘80 et ‘90. Avec les résultats que l’on connait….


    Zone euro: Joseph Stiglitz, austérité et médecine médiévale

    Le prix Nobel d’économie américain Joseph Stiglitz dénonce les mesures d’austérité présentées comme des solutions pour la crise des dettes souveraines de la zone euro. A ses dires, les remèdes vont tuer le patient, un peu comme les saignées de la médecine du Moyen Age. C’est ce qu’illustrent des pays comme la Grèce, le Portugal ou l’Irlande, où l’austérité n’a fait qu’augmenter le poids des dettes publiques, en détruisant les conditions de vie de la population.


    L’eau, bientôt un produit de luxe ?

    Le prix de l’eau augmentera cette année, et tant en Wallonie qu’à Bruxelles. En Wallonie, les ménages qui sont raccordés au réseau de la SWDE (65% du territoire) paieront 413 euros (TVA comprise) pour avoir consommé 100 m3 en 2012, contre 399 euros l’an dernier (+ 3%). A Bruxelles, la hausse des tarifs s’affichera à 2%. Quant à la hausse de la taxe wallonne sur les captages d’eau, les distributeurs affirment qu’ils n’ont ‘‘pas encore pu la répercuter dans leurs nouveaux prix.’’ L’augmentation devrait donc se poursuivre… Les prix du gaz et de l’électricité sont par contre gelés, avec la très forte probabilité d’une augmentation drastique en 2015. Charmante perspective.


    Grande Bretagne : record de chômage depuis 17 ans

    Il n’y a jamais eu autant de personnes à la recherche d’un emploi depuis 17 ans en Grande Bretagne, selon les données officielles publiés cette semaine, soit 2,68 millions de personnes, un niveau inconnu depuis 1994. Le chômage touche plus particulièrement les jeunes de 16 à 24 ans, qui sont plus d’un million à rechercher un emploi.


    Le Kazakhstan accepte des observateurs électoraux internationaux, mais seulement s’ils se taisent…

    Le président-dictateur du Kazakhstan, Noursoultan Nazarbayev, a déclaré ce mercredi que les observateurs électoraux critiquant les élections ne seront plus invités au Kazakhstan, en réponse aux observateurs de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) qui avaient estimé que les élections de dimanche dernier n’avaient ‘‘pas respecté les principes fondamentaux d’une élection démocratique.’’ Nazarbayev n’a par contre pas de soucis à se faire, ses très bonnes relations avec les Etats-Unis, la Chine et l’Union Européenne, sur fonds de vente des ressources naturelles du pays, le protègent de lourdes condamnations internationales. Mais la population gronde.

  • Pour une grève générale européenne contre la dictature des marchés – Nous voulons décider ! A bas les régimes technocratiques !

    A quelques jours d’intervalle, des technocrates sont arrivés à la tête des gouvernements d’Italie et de Grèce, avec l’argument que ces éminents personnages seraient ‘‘au-dessus des considérations politiciennes’’ pour prendre des mesures destinées à préserver le ‘‘bien commun’’. Un mensonge ridicule et surtout bien incapable de masquer la réalité : ces financiers de haut vol ont été propulsés au pouvoir afin d’assurer que la population paie le coût de la crise au prix fort et que l’avidité des vautours capitalistes soit satisfaite.

    Par Nicolas Croes

    Quell e est cette caricature de démocratie ?

    ‘‘Wall Street a deux partis, nous avons besoin du nôtre’’ défendent nos camarades américains de Socialist Alternative aux USA, une question cruciale aux quatre coins du globe. Mais si les sommets syndicaux peinent à rompre fermement leurs liens avec des partis traditionnels du type du PS, nous ne pouvons qu’être frappés par la rapidité à laquelle les marchés règlent cette question. Pour eux, Silvio Berlusconi et George Papandréou n’étaient plus les hommes de la situation. Les marchés ont donc ‘‘voté’’ à leur manière, avec l’envolée des taux d’intérêt de la dette, et les parlementaires se sont très docilement pliés à ce choix : ils ont soutenu l’arrivée antidémocratique de gouvernements de banquiers.

    Mario Monti est l’ancien commissaire européen à la concurrence, également ancien président ou membre dirigeant de différents groupes de pression néolibéraux (dont le fameux Groupe de Bildeberg) et jusqu’à tout récemment il était encore conseiller pour le géant bancaire Golman Sachs. Son gouvernement comprend notamment le patron de la seconde banque du pays (Intesa Sanpaolo) au poste de ministre du Développement économique, des Infrastructures et des Transports.

    En Grèce, Lucas Papadémos est l’ancien vice-président de la Banque Centrale Européenne. Son gouvernement est une alliance qui regroupe le PASOK (équivalent local du PS), la Nouvelle démocratie (droite officielle) et enfin le parti d’extrême-droite l’Alerte populaire orthodoxe (LAOS). C’est la première fois depuis 1974 (c’est-àdire la fin de la dictature des colonels) que l’extrême-droite entre au gouvernement grec. Voilà donc les ‘‘hommes de la situation’’.

    Ce nouveau développement politique de la crise économique illustre la gravité de cette crise pour la classe capitaliste ainsi que sa panique. Avec l’aide de la troïka – Fonds Monétaire International (FMI), Union Européenne et Banque Centrale Européenne – les marchés ont balayé le suffrage universel pour placer directement leurs propres pions et assurer ainsi que l’austérité soit promptement appliquée. Cette menace pèse sur tous les pays.

    Pour une grève générale européenne !

    Face à la crise de l’euro, le danger du développement d’un repli nationaliste, même ‘‘de gauche’’, existe. Nous devons défendre nos droits sociaux durement acquis contre les prédateurs capitalistes internationaux, c’est vrai, mais aussi nationaux. Ainsi, nous nous sommes toujours opposés à l’Union Européenne du capital, mais sans pour cela tomber dans le piège du nationalisme. C’est en ce sens que nos sectionssoeurs en Irlande et en France avaient mené campagne contre la Constitution Européenne et le Traité de Lisbonne qui lui a succédé, mais sur base d’un programme de lutte pour défendre tous les acquis sociaux et propager l’idée d’une Fédération socialiste européenne.

    Divisés, nous sommes faibles. Opposons à la dictature des marchés une résistance internationale. C’est tout à fait possible. La volonté de lutter contre l’austérité ne manque pas. En France, les syndicats appellent à une journée de mobilisation pour le 13 décembre. En Grande Bretagne, une grève générale d’ampleur historique a frappé les services publics le 30 novembre. Le Portugal (le 24 novembre), l’Italie (le 6 septembre) et l’Espagne (le 6 décembre également) ont connu des grèves générales et la Grèce a déjà une bonne douzaine de grèves générales derrière elle. Qu’attend-on encore pour unifier la résistance ?

    Le 7 décembre, la Fédération Européenne des Métallos a appelé à une grève européenne sur tous les sites d’ArcelorMittal, sur base directe de l’annonce de la fermeture de la phase à chaud liégeoise, mais aussi pour répondre aux menaces diverses dans tous les sites de la multinationale. Cet exemple doit être suivi et développé. Il est grand temps de nous diriger vers une journée de grève générale européenne, première étape d’un plan d’action européen contre l’austérité capitaliste.

    L’une des revendications les plus cruciales de ce plan d’action devrait être d’assurer que les travailleurs et leurs familles puissent avoir le contrôle des décisions économiques prises dans leurs pays, par la nationalisation des secteurs clés de l’économie (énergie, sidérurgie, finance,…) sous le contrôle démocratique des travailleurs. La démocratie réelle passe par le contrôle de l’économie et le renversement du chaos capitaliste, par l’instauration d’une production démocratiquement planifiée.

  • 30 novembre: Grève générale des services publics britanniques

    Ce mercredi, la Grande Bretagne connaîtra sa plus grande grève depuis 1926. Environ 3 millions de travailleurs devraient prendre part à cette grève générale qui va toucher les services publics. Les ouvriers communaux, les fonctionnaires, les enseignants,… partiront tous ensemble en action pour riposter contre la politique d’austérité du gouvernement Cameron.

    Article basé sur l’édito de l’hebdomadaire ‘The Socialist’, de notre parti frère le Socialist Party (CIO-Angleterre et Pays de Galles)

    Ce gouvernement de millionnaires (qui en comprend pas moins de 18 sur 25) voulait que les politiques d’économies très sévères permettent de retrouver un budget en équilibre pour 2014-15. Comme nous l’avons toujours dit, le Premier ministre David Cameron doit maintenant reconnaître que ce ne sera pas possible.

    Le gouvernement prétend que le secteur privé bénéficierait de la réduction du secteur public. Mais il est maintenant devenu lipide que cela n’est pas le cas. La destruction du secteur public n’a conduit qu’à une aggravation de la crise économique capitaliste et a assuré une augmentation du nombre de travailleurs sans emploi (pas moins de 2,62 millions, dont 1,2 million de jeunes) de même qu’une réduction des recettes fiscales pour les autorités. Le déficit budgétaire s’est encore accru.

    Mais ce gouvernement de conservateurs et de libéraux-démocrates continue à se cramponner à la politique d’austérité. Seuls les riches y ont intérêt. L’an dernier, les topmanagers des 100 plus grandes entreprises ont reçu une augmentation de 49% de leurs primes. Les récentes données de la High Pay Commission démontrent que l’écart entre les plus riches et le reste de la population est maintenant aussi grand que durant le règne de la reine Victoria!

    Les coupes budgétaires détruisent la vie de millions de personnes, et parmi eux, les jeunes, les aînés, les malades et les handicapés sont les plus touchés. Cette politique des autorités ne réserve qu’une dégradation des conditions de vie pour la majorité de la population.

    Assez, c’est assez! Il est grand temps de mener la contre-attaque! C’est très précisément ce que vont faire les millions de travailleurs du personnel du secteur public le 30 novembre (”N30”), notamment pour défendre leurs pensions. Ce sera la plus grande journée de grève depuis 1926, et le gouvernement tremble de peur.

    Pour le gouvernement, les travailleurs du public doivent cotiser plus pour leurs pensions et travailler plus longtemps pour recevoir une pension moindre. Les pensions ”trop généreuses” actuelles ne seraient plus payables. Ces propos sortent de ministres conservateurs qui vont recevoir un bonus pour leur pension de 731.000 livres en plus de leur pension annuelle de 43.825 livres!

    Le 30 novembre, il sera directement question des retraites, mais aussi plus largement de la question de la meilleure riposte contre l’austérité. Nous sommes tous confrontés aux réductions de salaires et de la prestation de services, au manque d’emplois,… Une grève impliquant trois millions de travailleurs donnera au gouvernement Con-Dem un avant-goût de la résistance qui est possible. Nous disposons d’une force potentielle gigantesque, et il faut l’organiser en une direction capable de remporter la victoire.

    Les syndicats doivent faire de ce 30 novembre un véritable commencement pour une stratégie résolue contre l’austérité, et non pas une journée destinée à laisser un peu de pression de la base s’échapper. La fédération syndicale TUC doit utiliser cette journée pour annoncer la prochaine journée grève générale, de 24 heures ou de 48 heures au cours des deux mois à venir.

    Les actions doivent également être étendues au secteur privé. Nous devons regarder comment il est possible de faire de la prochaine journée de grève une véritable grève générale touchant tant le secteur privé que le public. Il faut donc appeler les différents syndicats à coordonner leurs actions. Pour l’instant, par exemple, des actions sont prévues pour les électriciens, en lutte contre l’accord salarial national qui prévoit des diminutions de salaires allant jusque 35% dans les entreprises qui bénéficient des crédits des autorités.

    D’autres grèves

    Des actions nationales contre les attaques qui menacent les pensions peuvent renforcer d’autres grèves. Il y a d’autres thèmes spécifiques en jeu, comme celui des privatisations.

    Pour obtenir une stratégie combative, il est des plus crucial que les décisions ne soient pas simplement prises par un petit groupe de dirigeants au sommet des syndicats. Il doit y avoir l’implication la plus large possible de la base syndicale, tous les syndicalistes doivent pouvoir user d’un contrôle démocratique sur les négociations et le plan d’actions.

    Au sein des syndicat, il y a grand besoin d’une gauche combative qui assure la défense des intérêts de la base syndicale. Une revendication allant en ce sens est que chaque permanent responsable du syndicat soit élu et que les dirigeants syndicaux ne gagnent pas plus du salaire moyen d’un travailleur. Le réseau de délégués National Shop Stewards Network (NSSN) organise les syndicalistes combatifs et peut jouer un rôle important dans l’organisation de cette gauche combative et militante.

    Des actions de grève coordonnées peuvent faire chuter ce gouvernement. Cela renforcerait grandement la confiance des masses en leurs capacités. Mais il n’y aurait pas grand chose de changé si cela ne conduisait qu’à un nouveau gouvernement travailliste.

    Les sociaux-démocrates du Parti travailliste reçoivent la majeure partie de leurs moyens des syndicats qui participent à cette journée du 30 novembre. Cependant, le dirigeant travailliste Ed Balls a déclaré lors d’une conférence du parti plus tôt cette année qu’un gouvernement travailliste opérerait lui aussi des économies sur les pensions du secteur public et défendrait encore de travailler plus longtemps, de cotiser plus, et de recevoir moins. Au niveau local, chaque conseil communal qui comprend une majorité travailliste applique l’austérité du gouvernement national avec loyauté. Aucun élu local du parti Travailliste n’a voté contre les économies dans les conseils communaux contrôlés par les travaillistes.

    Le président du parti Travailliste Ed Milliband a clairement exprimé de quel côté il est en condamnant les actions de grève du 30 juin dernier. Pour illustrer cela, il s’est laissé photographier ce jour-là en prenant joyeusement une tasse de thé avec le Premier ministre Cameron et le dirigeant des libéraux-démocrates Nick Clegg. Et maintenant, malgré le soutien énorme dont dispose la grève générale du 30 novembre, il refuse de la soutenir. Même le quotidien ‘Daily Mirror’ appelle à ne pas critiquer ces “travailleurs du secteur de la santé, du personnel communal, enseignant,… qui se révoltent contre le fait qu’ils doivent payer pour les bonus des ‘banksters’ [jeu de mot basé sur les termes ”banquiers” et ”gangsters”]”.

    Le N30 montrera le potentiel gigantesque qui est celui de la classe ouvrière organisée. Mais sans instrument politique, nous partons au combat une main liée dans le dos. Nous défendons que les syndicats construisent un nouveau parti, un parti qui se lève pour défendre les intérêts de la majorité de la population.

    Ces 18 derniers mois, le Socialist Party a participé à la Trade Unionist and Socialist Coalition (TUSC), une alliance électorale qui implique notamment des syndicalistes combatifs membres du RMT, du PCS et de la NUT. L’intérêt de cette TUSC est grand, car cela offre aux syndicalistes, aux activistes et aux socialistes l’opportunité de participer aux élections et de donner une voix à la résistance contre le consensus d’austérité des partis traditionnels. Cette initiative peut se développer grandement au cours de la période devant nous. Lors de la grève du 30 juin dernier, l’appel lancé aux grévistes de se présenter eux-mêmes aux élections en tant que candidats contre l’austérité a reçu de très très bonnes réactions.

    Programme

    Même avec un programme limité – contre toutes les économies sur le dos des travailleurs, en défense des pensions et des services publics, contre toute législation antisyndicale – la présentation de candidats syndicalistes serait un énorme pas en avant. La lutte du personnel du secteur public sera renforcée. Cette lutte est en réalité un combat à mener contre les conséquences du capitalisme, il faut donc aborder la question de l’alternative socialiste à proposer.

    La crise économique ne vient pas de la population, c’est la crise du système capitaliste. Ces mêmes banquiers et spéculateurs à la base de la crise revendiquent maintenant que le gouvernement nous fasse payer pour leur crise. Partout à travers l’Europe, les gouvernements défendent les revendications de ces charognard.

    Une société socialiste défendrait les intérêts des millions de gens issus de la population ordinaire, pas ceux des milliardaires. Il faut commencer avec la nationalisation du secteur financier – pas pour sauver les banquiers comme le veulent les travaillistes – mais pour placer ce secteur sous le contrôle démocratique de la population.

    Cela ne serait qu’un début. En Grande-Bretagne, environ 10% des richesses ont été perdues en conséquence de la récession. Il y a maintenant 2,62 millions de chômeurs selon les statistiques officielles. Nous devons placer toutes les grandes entreprises qui contrôlent l’économie dans les mains du public afin d’orienter la production et la distribution selon une planification destinée à répondre aux besoin de tous, et pas à la soif de profits de quelques uns.

  • L’enseignement supérieur, bientôt une usine à diplômes rentable ?

    L’accès à l’enseignement en ligne de mire

    Au début de cette année universitaire, des deux côtés de la frontière linguistique, les médias ont accordé beaucoup d’attention à l’état de l’enseignement supérieur. Le constat est partout identique: un personnel insuffisant pour le nombre d’élèves, et une infrastructure famélique. A Louvain, une des réponses proposées face au manque d’infrastructure était de suivre les cours chez soi, par internet ! Heureusement, les protestations ont balayé ce projet. Nous ne pouvons pas continuer ainsi.

    L’institut Itinera a publié une étude qui affirme que : “En 1972, les pouvoirs publics octroyaient un subside de 139.000 francs par étudiant”, expliquent-ils. “Ce montant ne s’élevait plus qu’à 78.000 francs en 1998 (exprimé en francs de 1972) soit une baisse réelle de 45% en 25 ans. Depuis 1998, le nombre d’étudiants a encore cru de 26% alors que le budget public n’a cru que d’1% par an, en termes réels. Nous avons calculé, sur base des données de la Communauté Française, que les subsides par étudiant ont connu une décroissance réelle de 8% entre 2001 et 2008. La Belgique est dans les six seuls pays de l’OCDE à avoir diminué la dépense par étudiant sur les 10 dernières années.” Ce manque de moyens, a eu des effets néfastes en terme d’encadrement des étudiants. “En 1975, le taux d’encadrement était de 10,8 étudiants pour un enseignant. Ensuite ce taux est monté à 15,9 en 1998, avant d’atteindre 19,5 en 2008. Il est difficile d’imaginer une réduction du taux d’échec en 1re année d’université (75% en médecine et 60% en économie et gestion en 2011) si on ne cesse de diminuer l’encadrement des étudiants

    Ce constat est correct, de nombreux étudiants en subissent très durement les conséquences, mais nous nous opposons à la solution que propose Itinera. Il faudrait selon cet institut augmenter le minerval, le taux d’inscription, mais de le faire payer plus tard, ‘‘pour ne pas nuire à l’accueil d’étudiants provenant de milieux défavorisés’’. Ils ne précisent pas de combien il faudrait augmenter ce taux d’inscription, mais certains recteurs, en Flandre, parlent de rattraper celui qui est d’application en Grande-Bretagne : plus de 10.000 euros par an ! En bref, chaque étudiant sortirait de ses études fortement endetté, sans avoir la moindre assurance de trouver un emploi, ne parlons même pas d’un bon emploi !

    Nous sommes pour une autre logique:l’augmentation des moyens publics consacrés à l’enseignement, à tous niveaux. En 1980, 7% du Produit National Brut était consacré à l’enseignement, contre 5,5% aujourd’hui. Nous avons fort à faire pour rattraper ce retard mais, en plus, il faudra lutter simplement pour ne pas voir ce fossé entre les besoins et les moyens accordés se creuser plus encore ! Le climat politique actuel est construit autour du ‘‘nous devons tous assainir’’. Beaucoup est fait pour préparer les esprits à ‘‘l’inévitable diminution des moyens’’ dans divers secteurs, et notamment dans l’enseignement.

    Au Chili, depuis des mois, des centaines de milliers de jeunes sont dans la rue pour exiger le droit à un enseignement gratuit et de qualité, financé par la renationalisation du secteur du cuivre. En Grande-Bretagne, l’année dernière, les protestations contre l’augmentation des frais d’inscription ont elles-aussi été massives. Voilà la voie à suivre !

    Ce 17 novembre, la Journée internationale de l’étudiant mènera une première action à Gand pour protester contre l’effondrement du caractère démocratique de l’enseignement supérieur. Dans d’autres villes, nous devrons prendre des mesures similaires. Pour défendre notre enseignement et notre avenir, nous allons devoir nous battre !

    www.gauche.be

  • En Bref…

    Cette rubrique est destinée à mettre en avant différents faits, citations, vidéos ou petites nouvelles particulièrement frappantes. Ce samedi, différentes données concernant les ”99%” et les ”1%” sont mises à l’honneur.


    Les inégalités aux Etats-Unis

    L’économiste américain Paul Krugman a très clairement illustré à l’aide d’un graphique à quel point augmentent les inégalités aux USA, en comparant le développement des revenus des 1% les plus riches à ceux des autres 99%. Les 80% les plus pauvres ont vu leur situation s’empirer. Les 1% les plus riches n’ont fait que s’enrichir encore. Les deux tiers de l’augmentation des richesses sont allés vers les 0,1% les plus riches. La plupart des gens qui composent ce 0,1% sont à la tête de grandes entreprises et de grandes banques. Krugman parle d’une concentration croissante des richesses et des revenus.


    Quel changement sous Obama?

    Les banquiers de Wall Street ont gagné bien plus sous le mandat présidentiel d’Obama que sous celui de Bush. Sous la présidence de Bush, il y a eu des années de croissance sans précédent pour les salaires et les primes des plus riches. La crise de 2008 est ensuite arrivée mais, ces 2,5 dernières années, les profits et les salaires sont allés encore plus haut. Pourtant, Obama veut épargner, principalement sur le dos de la population. La promesse de ”changement” est restée confinée à de belles paroles, le seul changement que la population peut percevoir est un changement négatif. Pendant ce temps, les riches deviennent encore plus riches.


    L’homme le plus riche de tous les temps vit aujourd’hui

    Dans le journal britannique The Guardian, George Monbiot a écrit cette semaine que les 10% les plus pauvres de Grande-Bretagne ont perdu 12% de leurs revenus entre 1999 et 2009, alors que les 10% les plus riches ont vu les leurs augmenter de 37%. Monbiot affirme aussi que la personne la plus riche de tous les temps vit aujourd’hui, c’est Carlos Slim, . Par rapport à la quantité des forces de travail qu’il peut acheter dans son pays, il serait 14 fois plus riche que Crésus, l’homme le plus riche de l’histoire de l’empire romain et allié crucial de Jules César. Slim est neuf fois plus riche que Carnegie, le magnat de l’acier du 19e siècle, et quatre fois plus riche que Rockefeller, autre grand capitaliste américain du 19e siècle. Forbes estime la fortune de Slim à 63,3 milliards de dollars.



    ”La frontière de la faim commence ici”

    ”La frontière de la faim, qui se situait jadis au nord du Sahara, a gagné le sud de l’Espagne et du Portugal”. C’est ce que déclare un des travailleurs de la Banque alimentaire de Lisbonne (The Guardian, relayé par Courrier International) en commentant un chiffre, celui des 160.000 personnes qui ont bénéficié de l’aide de cette banque alimentaire l’an dernier. Ce nombre augmente d’année en année.



    Roger Waters (Pink Floyd) concernant le mouvement “Occupy”

  • Une marche des jeunes pour l’emploi de Jarrow à Londres

    Après la marche des Indignados d’Espagne vers Bruxelles, voici la marche de Jarrow à Londres en Grande-Bretagne. Cette marche était une initiative de la campagne Youth Fight for Jobs, une campagne contre le chômage massif des jeunes, et faisait référence à une manifestation de 200 chômeurs qui s’est déroulée il y a 75 ans. Partie le 1er octobre de Jarrow (au nord de l’Angleterre), elle est parvenue à Londres le 5 novembre dernier.

    Par Thomas B (Gand)

    Cette marche des jeunes pour l’emploi a pris place à un moment où le chômage des jeunes a atteint le million de personnes en Grande-Bretagne. Et ce chiffre ne dit encore rien sur le travail temporaire ou les statuts précaires… Quant au gouvernement britannique, il n’a aucune solution à offrir face au chômage et aux problèmes qui en découlent. Bien au contraire ! Toute sa politique ne fait qu’empirer les choses, en détruisant des milliers d’emplois dans les services publics tandis que ceux qui restent doivent travailler plus longtemps et que ceux qui n’ont plus d’emploi doivent travailler gratuitement.

    Un certain nombre de syndicats nationaux soutiennent la campagne Youth Fight For Jobs, mais pas le syndicat le plus important (Unison), ce qui est une expression du fait que, souvent, il manque une riposte claire et résolue de la part du mouvement ouvrier. Cela conduit à des explosions spontanées de colère et de frustration, comme lors des émeutes de l’été dernier (voir nos articles ici et ici).

    Mais grâce à la pression exercée par la base syndicale, une grève générale aura lieu dans le secteur public le 30 novembre prochain, en riposte aux attaques contre les retraites. Cette action de masse peut constituer un point de cristallisation pour ceux qui s’opposent à toutes les mesures antisociales, tant au niveau national que local. La politique nationale des conservateurs et des libéraux locaux trouve son prolongement dans la politique de tous les partis établis. Les sociaux-démocrates du Parti travailliste ne sont pas un allié dans la lutte contre l’austérité, ils l’appliquent là où ils sont au pouvoir dans les communes.

    Le 30 novembre sera l’une des plus grandes grèves générales de l’histoire britannique, avec des millions de participants. Après cette action du secteur public, il faudra poursuivre l’organisation de la résistance, renverser le gouvernement et construire une alternative politique de masse à la gauche des partis traditionnels.

  • Enseignement et sous-financement

    Septembre, la période de rentrée des classes. Comme chaque année, les médias nous abreuvent d’images sympathiques montrant des élèves joyeux ou nerveux à l’idée de retourner au cours. La réalité est souvent plus inquiétante : manque de place, inégalité scolaire, frais exorbitants…20% des écoles regroupent 80% des élèves défavorisés socialement. La rentrée n’est pas facile pour tout le monde : selon les études Pisa, l’enseignement en Belgique est l’un des plus inégalitaires au monde.

    Par Thomas (Namur)

    Le budget de l’éducation en communauté française est de plus de 6 milliards d’euros, mais cela est insuffisant car les manques sont partout. Certaines écoles vont jusqu’à couper le chauffage dans les locaux par manque de budget ou à donner cours dans des préfabriqués par manques de locaux. Par manque de moyens disponibles le nombre d’heures de cours particuliers explosent. Les prix varient mais se situent aux alentours de 25-30 euros par heure, à charge des familles.

    Comment nos politiciens réagissent-ils à ces carences flagrantes ? De la même manière dont ils gèrent les autres secteurs. La ministre Simonet avait d’abord pensé prendre de l’argent aux écoles pauvres, pour le redistribuer aux écoles encore plus pauvres, le fameux décret robin des bois, mais sans augmentation du budget global de l’éducation il n’y aura pas de solution! Face à la grogne sociale que ce décret avait suscité, la Communauté Française a finalement débloqué quelques millions d’euros et à neutraliser les effets notamment pour l’enseignement libre. Un soi-disant ‘‘grand accord’’ qui est l’équivalent d’une goutte dans la mer du Nord…

    40% des enseignants quittent leur profession dans les cinq premières années. La majorité des jeunes profs sont baladés de contrats temporaires en mission de remplacement pendant des années avant de trouver un poste stable. Les classes sont surpeuplées, les installations vétustes. Le manque de moyens affecte beaucoup les activités pédagogiques, visites, excursions. Quelle est la réponse de l’Olivier face à ces conditions de travail extrêmement dures : l’attaque des prépensions et la culpabilisation des profs pour l’état actuel de l’enseignement.

    La gestion des groupes-classes pose de plus en plus problème. Par rapport à l’école d’antan, les groupes-classes se sont diversifiés (massification de l’enseignement et arrivée de l’immigration), il y a eu aussi une évolution de la société vers le consumérisme (le tout et tout de suite) et l’individualisme. Il y a aussi les effets de 30 ans d’une période économique aux prises avec des caractéristiques dépressionnaires, aggravé par la crise profonde du capitalisme de ces dernières années. L’Ecole est peu armée pour gérer les conséquences de tout cela. Une réforme de la formation des profs comme d’aucuns le proposent peut constituer un élément de solution et d’amélioration de la qualité d’enseignement mais ne peut à elle seule suffire dans un contexte ou les liens sociaux se désagrègent sous les coups de butoir des capitalistes assoiffés de profit D’après le CRIOC (Centre de Recherche et d’Information des Organisations de Consommateurs), le prix d’une rentrée scolaire serait de 436 euros en maternelle, 339 euros en primaire et secondaire 609 euros et enfin en supérieur, 1315 euros. Et on ne parle que de la rentrée, le coût d’une année d’étude est bien plus élevé ; plus de mille euros en maternelle, à plus de 2000 euros à la charge des parents en primaire et secondaire. Pour le supérieur, avec 800 euros de minerval, le coût des études est très variable selon la distance de l’université et s’il faut payer un kot au jeune. Entre 2008 et 2011, on voit une augmentation de 15% d’étudiants qui ont eu besoin du revenu d’intégration sociale, soit 16.874 jeunes.

    Le déficit budgétaire de la communauté française est de 450 millions d’euros en 2011 et on nous assène que les caisses sont vides. La moyenne d’imposition des entreprises a diminué de 19.9% en 2001 à 11.8% en 2009. Le coût des seuls intérêts notionnels était estimé en 2009 à 5.7 milliards d’euros de pertes pour l’Etat. D’énormes cadeaux fiscaux distribués à des actionnaires qui, soi-disant, font tourner l’économie et créent de l’emploi. Quel emploi rétorquera-t-on, il y a officiellement 700.000 chômeurs dans ce pays, et même réussir de grandes études n’assure pas un avenir stable pour les étudiants. Un think thank libéral, l’Itinera Institute, propose pour pallier au manque budgétaire, d’augmenter le minerval que l’étudiant payera à crédit. Ce genre de fausses solutions qui est déjà en œuvre depuis longtemps en Grande-Bretagne ne ferait qu’accroitre le fossé entres les jeunes issus d’un milieu aisé et ceux des couches moyennes et modestes. Comment étudier sereinement avec une dette de plusieurs dizaines de milliers d’euros ?

    Les manques des écoles sont énormes. Il nous faut exiger un refinancement massif du secteur, à hauteur de 7% du PIB, comme cela a déjà été le cas dans les années 80. Ne tombons pas dans le piège de la division : parents, élèves et professeurs et personnel technique et administratif ont en dernière analyse les mêmes intérêts à exiger un enseignement de qualité.

    La seule manière d’obtenir ce refinancement est de l’imposer à nos politiciens, grâce à des actions massives et coordonnées. Comme la grève massive du cinq mai dernier, ou douze mille enseignants manifestaient pour de meilleurs salaires, contre l’austérité budgétaire, et contre l’allongement de la prépension. Les différents politiciens en charge de l’éducation ont répondu à cette mobilisation par des effets d’annonces, qui n’ont toujours pas été suivis de mesures concrètes.

  • La crise de la zone Euro vers son dénouement ?

    La crise de la zone Euro a atteint son sommet ces dernières semaines, à l’occasion directe de l’annonce que la Grèce serait en défaut si la sixième part du plan de sauvetage (8 milliards d’euros) n’était pas versée dans les semaines à venir. Il est improbable que la troïka laisse les choses en arriver là. Des analystes sont néanmoins convaincus que la question à se poser n’est plus de savoir si la Grèce fera défaut, mais bien quand elle le fera. Les conséquences seront alors catastrophiques pour les Grecs, mais aussi pour les autres pays d’Europe du Sud ainsi que pour le secteur bancaire européen, à cause du danger de contamination. On calcule déjà le coût d’un effondrement de l’eurozone.

    Article par Eric Byl

    Un défaut de payement signifie que la Grèce n’amortirait pas ses dettes, ou seulement partiellement. Cela déchargerait la pression sur le budget et pourrait libérer des moyens afin d’adoucir la politique d’économies. De plus en plus d’observateurs se demandent d’ailleurs combien de sacrifices on peut exiger d’une population avant qu’elle se révolte. Nouriel Roubini, professeur d’économie à New York, plaide en faveur du défaut et ajoute que, dans ce cas, la Grèce ferait mieux de quitter l’eurozone. Il espère qu’une forte dévaluation monétaire puisse suffisamment rétablir la compétitivité pour assurer la croissance.

    Paul De Grauwe, professeur d’économie à la KUL, a écrit en avril dernier qu’il avait jusque là toujours pensé que l’entrée d’un pays dans l’eurozone serait une meilleure protection, mais qu’il s’était trompé. Pour illustrer sa pensée, il comparait l’Espagne à la Grande-Bretagne; tous deux ont des déficits budgétaires comparables, mais sont traités de manière différente sur les marchés financiers. La Grande- Bretagne peut emprunter sur 10 ans à un taux de 2,52%, alors que l’Espagne doit payer le double d’intérêts. Cela s’explique par le fait que la Banque Centrale Britannique peut imprimer de l’argent si nécessaire, tandis que l’Espagne doit se fier à la Banque Centrale Européenne.

    Retourner dans le passé n’est toutefois pas gratuit. Quitter la zone Euro, c’est autre chose que de ne jamais l’avoir intégré. Qui va financer la dette si la Grèce réintroduit sa propre monnaie? Il faudrait certainement des mesures pour stopper une panique bancaire et imposer des contrôles sur le capital. Des entreprises avec des dettes extérieures tomberaient en faillite. Des spécialistes estiment que le PIB se réduirait de moitié durant la première année. Les prix des produits importés dégringoleraient et continueraient à miner le bienêtre des foyers. Sur base du capitalisme, cela ne serait pas une solution.

    Pour la zone Euro également, mettre la Grèce à la porte ou l’abandonner – ce qui ne laisserait pas d’autre choix à la Grèce que de quitter la zone – n’est pas une option. Les spéculateurs sélectionneraient immédiatement leur prochaine victime jusqu’à la chute de toute la zone. Dès que l’Italie sera menacée, aucun fond ne suffira. Selon beaucoup d’économistes, il ne reste pas d’autre choix que de continuer à financer la Grèce, le Portugal, l’Espagne, l’Irlande, l’Italie et qui sait quels autres pays encore. On songe à des obligations européennes ou, comme De Grauwe, à la planche à billets agitée par la BCE. Il est improbable que les pays plus résistants soient d’accord, puisque cette facture aussi sera de plus en plus lourde. Par conséquent, on continuera probablement à trainer jusqu’à ce que s’impose un pénible divorce.

    Qu’ils traînent est logique puisque, sur base capitaliste, aucune solution n’existe. Le problème fondamental, c’est que le marché capitaliste sous-utilise et freine les capacités scientifiques et techniques. Il faut libérer l’économie de la course au profit et la mettre au service de la collectivité, de son environnement de travail et de vie, par la gestion collective et libre des secteurs clés de l’économie et du savoir au travers d’une planification démocratique.

    Un gouvernement qui agirait ainsi serait probablement éjecté de la zone Euro, mais ce ne serait pas choisir l’isolement. Des jeunes et des travailleurs, partout en Europe, comprendraient vite cette démarche comme étant une tentative de les couper de la seule alternative possible.

  • La répression kazakhe également en vigueur à Bruxelles ?

    Un parlementaire européen condamne l’arrestation des supporters

    De pacifiques supporters qui voulaient soutenir les travailleurs du pétrole au Kazakhstan et dénoncer la répression à l’œuvre dans ce pays au régime dictatorial ont implacablement été arrêtés lors du match de ce soir entre les Diables Rouges et l’équipe du Kazakhstan. Le pouvoir dictatorial du Président Nazarbayev s’étend apparemment jusqu’à Bruxelles.

    Communiqué de presse

    Un tract avait été produit afin d’être distribué aux supporters à l’entrée du match contre le Kazakhstan. C’est visiblement un crime dans notre pays ; exprimer une opinion est catalogué de ‘‘nuisance’’, tout comme au Kazakhstan. Ou alors les supporters ne peuvent-ils savoir ce qui se passe actuellement au Kazakhstan?

    Pour le Parti Socialiste de Lutte, ce genre d’approche répressive est l’apanage des régimes dictatoriaux où seul le parti du président est élu au Parlement et où toute forme de protestation organisée est victime de répression. Nous l’affirmons : ce soir, la répression kazakhe est en vigueur au Stade Roi Baudouin.

    Récemment, différentes actions de solidarité ont eu lieu, entre autres en Grande-Bretagne, en Suède, en Allemagne,… Ce lundi, une audition a pris place au Parlement Européen avec des porte-parole de l’opposition kazakhe suite à la répression qui frappe les grévistes du secteur du pétrole à Manguistaou, à l’ouest du Kazakhstan, une lutte qui se développe depuis maintenant quatre mois. Le chanteur britannique Sting, notamment, a lui aussi exprimé sa solidarité avec les grévistes et a refusé de jouer dans la capitale kazakhe, Astana.

    Le député européen Paul Murphy (Socialist Party, Irlande), porte-parole de la campagne de solidarité avec les travailleurs du pétrole au Kazakhstan, a bien entendu été choqué par l’arrestation des supporter s belges. Il a déclaré : "Je dénonce cette approche répressive de la part de la police belge. Ceci est une violation des droits démocratiques".

    Plus d’informations :

    Geert Cool: 0485/40.07.80

    Tanja Niemeier, assistante de Paul Murphy: 0486/37.51.99

  • De quel gouvernement avons-nous besoin ?

    Après tous ces mois de querelles sur la formation du gouvernement, qui suit encore ce que font les partis traditionnels ? Pour les partis impliqués dans les négociations, ce contexte sert de prétexte pour pouvoir présenter la politique d’austérité comme étant le ‘‘moindre mal”. Car, aucune ambiguïté à ce sujet, Elio Di Rupo fera tout ce qu’il peut pour trouver un “compromis” basé sur encore plus d’économies néolibérales.

    Par Geert Cool

    Sous couvert de mesures prétendument équilibrées, ce sont les travailleurs et leurs familles qui subiront de dures attaques, alors que les riches n’auront que des mesurettes symboliques. Le Vicomte Davignon a d’ailleurs très clairement expliqué qu’un impôt temporaire pour les super-riches ne changerait en rien sa “vie quotidienne”. Ce n’est pas le cas pour les chômeurs ou les travailleurs… En pratique, Di Rupo plaide notamment pour une limitation du chômage dans le temps et pour relever l’âge de la pension.

    L’opposition de droite de la N-VA prétend défendre le “Flamand qui bosse dur”, mais elle défend surtout les 75.600 millionnaires de notre pays ! A croire que selon elle, ce sont les millionnaires qui constituent la classe moyenne… Avec en tête le ‘’modèle allemand’’ de bas salaires et de destruction de droits sociaux, ce parti ne pense qu’à faire tourner la machine d’austérité à plein régime. En Grande-Bretagne nous constatons les conséquences de cette logique. L’ami britannique de De Wever, le Premier ministre David Cameron, a tellement coupé dans les budgets qu’il a envoyé l’économie droit dans l’abîme. C’est ce qui s’appelle ‘’une véritable réforme” dans le nouveau jargon flamand.

    Les désaccords entre les partis qui négocient et la N-VA concernent principalement le rythme des économies et non le fond de cette politique elle-même, tout cela dans un ‘’emballage communautaire’’. La question communautaire est avant tout une question de ressources et de déficits : quel groupe de la population ou quelle communauté doit se serrer la ceinture en premier ? Étant donné le contexte international d’aggravation de la crise économique, la période à venir ne sera pas propice à toute conclusion aisée d’un accord communautaire.

    Nous comprenons bien que nombreux sont ceux qui en ont marre et qui espèrent avoir un gouvernement après plus d’un an. Demandons-nous toutefois quel type de gouvernement nous voulons. Un gouvernement qui fait payer la pénurie de moyens aux travailleurs et aux chômeurs ? Des économies sévères dans une communauté seront utilisées comme bélier pour finalement s’en prendre à toutes les conditions de vie et de travail.

    Nous nous opposons aux mesures présentées par Di Rupo dans sa note. Nous pensons que ce qu’il nous faut, c’est une politique qui s’en prenne aux nombreuses lacunes de la société : au manque d’emplois, au manque de moyens dans l’enseignement, dans les soins de santé, en termes d’infrastructures (il suffit de penser aux routes et aux transports publics),… Ce n’est pas à partir de cela que réfléchit la classe politique traditionnelle.

    Les syndicats ne peuvent pas tomber dans le piège du ‘’moindre mal’’. Ils doivent organiser la résistance contre la politique de casse sociale avec un plan d’action démocratiquement élaboré. D’autre part, nous pensons qu’il est crucial de construire une alternative politique conséquente pour opposer une alternative de gauche à la politique d’austérité. Le PSL soutient chaque étape vers la construction d’une telle opposition, en défendant des solutions socialistes contre le capitalisme.

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