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Tag: Front des Gauches
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Elections : PTB, VEGA et Gauches Communes
Renforcer la vraie gauche et, surtout, saisir ensemble le potentiel par la suite
S’exprimant en interview au sujet de l’émergence du PTB sur le plan électoral, Anne Demelenne, secrétaire générale de la FGTB, a déclaré: “Le PTB a sa raison d’être, c’est un parti qui met en avant le débat. Je déplorerais simplement que l’on divise la gauche, on n’a vraiment pas besoin de ça en Belgique”. A nouveau, une partie de la direction syndicale nous ressert l’argument du ‘‘sans le PS, ça aurait été pire’’, une rhétorique qui pour beaucoup reste bien calée en travers de la gorge après l’offensive d’une ampleur historique lancée contre nos conquêtes sociales par le gouvernement Di Rupo.
Par Boris Malarme, article tiré de l’édition de février de Lutte Socialiste
C’est cette colère qui vit très certainement dans la base syndicale qu’exprime l’appel de la FGTB de Charleroi à rassembler l’ensemble des forces de la vraie gauche pour construire une alternative à la gauche du PS et d’Ecolo ou encore les prises de position de la CNE via les déclarations de son secrétaire général.
Certaines expériences dans d’autres pays ont toutefois plutôt démontré que l’émergence de nouvelles formations de gauche n’a pas affaibli le débat autour des idées de gauche et leur soutien dans la société, mais l’a au contraire renforcé. Ce débat est crucial aujourd’hui, la classe dominante belge souhaitant que la période qui suivra les prochaines élections (4 ans sans élection, phénomène plutôt rare en Belgique) voit une accélération du rythme et de l’ampleur de l’austérité. Pour elle, le scénario d’un nouveau gouvernement Di Rupo, mieux à même de teinter l’austérité d’un vernis social, est préférable. Elle craint qu’un gouvernement de droite dure avec la N-VA ne mette de l’huile sur le feu au point de provoquer une résistance généralisée.
Les idées de gauche trouvent un écho grandissant
A l’image du développement du PTB depuis les élections communales, le lancement du nouveau livre de son porte-parole Raoul Hedebouw, Première à Gauche, rencontre un franc succès. Les soirées de présentation à Liège, Charleroi, Namur et Bruxelles ont rassemblé des centaines de participants. Ce livre va au-delà de la simple présentation d’initiatives du PTB comme Médecine pour le Peuple et la campagne pour la taxe des millionnaires et a le mérite d’aborder des notions de base du marxisme.
Mais il existe une couche de jeunes anticapitalistes et de travailleurs qui ne se reconnaissent pas dans le modèle proposé par le PTB. En Flandre, le mouvement Rood! avait tenté d’être avec d’autres une composante plus large du mouvement organisé des travailleurs. C’est la raison pour laquelle le PSL a participé à l’initiative. Suite à l’abandon de sa figure publique Erik de Bruyn, qui a considéré son résultat électoral comme un échec, Rood! s’est engagé dans un processus de réflexion sur son orientation et ne participera pas à ces élections.
D’autre part, le lancement du Mouvement Vega, autour de la coopérative politique liégeoise du même nom (liste sur laquelle le PSL disposait de candidats aux dernières élections communales à Liège) ainsi que de l’ancien parlementaire écolo Vincent Decroly, peut compter sur un certain écho. Vincent Decroly a expliqué à diverses soirées de présentation que la campagne du Front des Gauches(1) en 2010 l’avait poussé à se réinvestir sur la scène politique après plusieurs années de retrait et qu’il avait évolué de l’anti-néolibéralisme à l’anticapitalisme. Lors de ces réunions de présentation, nous avons pu entendre des positions plus ouvertement marquées à gauche que celles habituellement exprimées par la coopérative politique liégeoise Vega.
Le nouveau mouvement Vega, lancé officiellement à Charleroi le 1er février, est centré autour de trois axes : ‘‘Ecologie, socialisme et démocratie’’. Pour Vega aussi, les problèmes écologiques ne peuvent être résolus qu’en sortant du capitalisme et en étant liés à la question sociale, notamment au partage des richesses. Reste à voir à l’avenir comment ces axes seront concrétisés en termes de programme et d’action. Même si Vega semble plus incliner vers le milieu associatif que celui du mouvement ouvrier organisé, Vincent Decroly a pris le temps au cours de ces soirées de clarifier qu’il soutient l’appel de la FGTB de Charleroi et se retrouve dans son programme anticapitaliste en 10 points.
A gauche : un besoin d’unité
L’attention des électeurs opposés aux diverses formes de politique de casse sociale des partis traditionnels se porte souvent en premier lieu sur le PTB. Celui-ci souhaite obtenir cinq élus : deux à Anvers et deux à Liège pour les parlements fédéral, wallon et flamand et un autre au parlement bruxellois en contournant le seuil électoral de 5% via un regroupement de listes. Le PTB est actuellement positionné comme l’organisation la plus à même d’exploiter une partie de l’espace à la gauche du PS/SP.a et d’Ecolo/Groen.
Pour ces raisons, le PSL a formulé en mai 2013 une proposition à l’ensemble de la gauche pour des listes ‘‘PTB-Unité’’ afin de parvenir à une participation unitaire au scrutin du 25 mai 2014. Après quelques mois sans réponse, le PTB a finalement répondu lors de rencontres, par ailleurs cordiales et franches, que des candidats du PC et de la LCR seraient présents sur leurs listes, mais qu’il n’était question d’unité qu’avec des organisations qui n’ont plus l’ambition de se construire, ce qui nous excluait. Nous déplorons cette attitude, mais éviterons de présenter des candidats là où cela pourrait faire obstacle à l’obtention d’élus de gauche en tenant ainsi compte du fait que l’arrivée des premiers élus de gauche radicale depuis les années ‘80 pourrait renforcer le mouvement des travailleurs dans son ensemble. Cela créerait aussi un débat politique propice à chaque composante de la gauche dans cet environnement politique aujourd’hui dominé par ceux qui veulent faire payer la crise aux travailleurs. A Bruxelles, le PSL compte participer aux élections avec le Parti Humaniste ainsi que tous ceux qui souhaitent renouer avec l’expérience positive des listes ‘‘Gauches Communes’’ déposées aux dernières élections communales. Vega, qui participera aux élections européennes, pourrait également être présent au scrutin bruxellois mais n’exclut cependant pas de former des alliances à gauche. Nous ne savons jusqu’ici pas encore si un accord électoral entre Véga et Gauches Communes est possible.
Le système de groupement(2) des listes à la Région bruxelloise offre l’opportunité qu’un vote Gauches Communes ou PTB ne soit pas un vote perdu pour un élu de gauche, ce qui permet un vote de conviction pour la liste de gauche de son choix.
Gauches Communes en campagne
Il est possible de bénéficier d’un large soutien électoral sur base d’un programme ouvertement socialiste et d’utiliser une position élue afin de renforcer sur le terrain la lutte des travailleurs. C’est ce qu’a illustré la récente victoire de notre camarade Kshama Sawant à Seattle, et ce fut l’objet d’un débat remarquable organisé récemment par le PSL dans la commune bruxelloise de Saint-Gilles. Dans le même esprit, Gauches Communes organise le 1er février un rassemblement pour la gratuité des transports publics et contre l’augmentation des tarifs de la Stib votée au parlement bruxellois, en mobilisant dans les quartiers et parmi la jeunesse. Avec le soutien d’une position élue, ce type de résistance active pourrait trouver un plus large écho.
Ce genre de campagne et d’action autour de revendications concrètes doivent être liés à une alternative politique basée sur ce qui est nécessaire aux travailleurs et à leurs familles, et non pas sur ce qui est ‘‘réaliste’’ avec des budgets possibles dans le cadre du système capitaliste. Tout comme plus de 80% de la population, nous soutenons l’instauration d’un impôt sur les grosses fortunes. Mais comment éviter la fuite des capitaux ? Il faut sortir des demi-mesures et défendre audacieusement une politique basée sur le refus du paiement de la dette publique et sur la nationalisation des banques et des secteurs vitaux de l’économie sous contrôle démocratique. Voilà de quoi pouvoir lancer un plan radical d’investissements publics massifs pour l’emploi, le pouvoir d’achat, le logement, l’enseignement, l’environnement, la santé, la culture, etc.
Une fois les élections passées, poursuivons ensemble autour de l’Appel de la FGTB de Charleroi !
Qu’importe l’exacte composition des prochains gouvernements, ils serviront d’Étatsmajors pour une offensive d’austérité plus franche, à tous les niveaux de pouvoir. La riposte nécessite un front uni à la gauche du PS et d’Ecolo autour d’un programme tel que celui proposé par la FGTB de Charleroi. Le renforcement électoral d’une – ou plusieurs – des composantes de la gauche doit être utilisé pour aider à concrétiser cet appel à la constitution d’un relai politique large des travailleurs, pluraliste et respectueux de ses diverses composantes.
Notes
1) Le Front des Gauches était le nom d’une alliance conclue entre le Parti communiste, la Ligue communiste révolutionnaire, le Comité pour une autre politique, le Parti humaniste, Vélorution et le PSL pour les élections de 2010
2) Mécanisme permettant à des listes du même groupe linguistique de faire déclaration réciproque de groupement afin que leurs voix soient additionnées. La répartition des sièges s’effectue sur base de ce total.
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En finir avec l’Europe au service des banques et de la finance
Hier, des membres du PSL ont participé à l’intervention du Front des Gauches lors de l’action menée au Parlement Européen à l’initiative de la Confédération Européenne des Syndicats. Les orateurs ont donné une carte rouge au Parlement, ont condamné les plans d’autrorité et ont annoncé que des actions se tenaient au même moment dans 14 pays.
Déclaration du Front des Gauches
Tout le monde commence à comprendre que la crise financière dans le monde et particulièrement en Europe est très profonde, même si elle ne semble pas encore toucher aussi gravement les Belges que les Grecs, les Irlandais, les Britanniques, les Portugais, les Espagnols, …
Les Etats et l’Union Européenne essaient de sauver les banques. Ce sauvetage, ils veulent le réaliser par l’austérité et le démantèlement des acquis sociaux et des services publics. L’Union Européenne a déjà prévu les fonds pour garantir les intérêts des banques au cas où des états ne pourraient plus rembourser.
Les Etats ne règleront jamais la dette des banques car les dettes des banques sont supérieures au PIB des Etats (passif de 360% pour banque d’Irlande et de 450% pour celle du Royaume Unis). Il faut sortir de ce cercle infernal !
Le sommet européen de décembre 2010 a notamment comme objectif, la modification du Traité de Lisbonne pour permettre le sauvetage des banques par les Etats, qui est interdit par le texte dans sa forme actuelle.
Ce sauvetage des banques est de toute façon une cause perdue. Le mouvement Bankrun 2010 inspiré par Eric Cantona est un symptôme de la colère qui monte au niveau du peuple. La population en a marre de cette société de plus en plus à 2 vitesses où tout est fait pour préserver et augmenter la richesse d’une petite minorité en faisant payer une majorité, tous les autres. Les mobilisations massives des jeunes et des travailleurs en France, Grèce, Italie, Espagne, Portugal, Irlande et en Angleterre sont aussi un signal important de l’opposition aux attaques contre les acquis sociaux. Il est urgent d’élaborer un plan d’action au niveau européen qu pourrait aboutir sur une grève générale de 24 heures dans toute l’Union Européenne.
La seule solution pour les Etats est de na pas laisser le secteur financier dans les mains de quelques vautours privés, afin de préserver les dépôts des particuliers et de l’économie réelle. Il faut interdire la spéculation. Cette spéculation correspond de toute façon à des dettes fictives puisque qu’elles ne correspondent qu’à des paris sur l’augmentation de ceci ou la baisse de cela.
En Islande, lors d’une consultation populaire, la population a refusé de renflouer les banques. Et même s’il a fallu mettre en place un plan d’austérité, le pays ne se porte pas plus mal que ceux qui se sont soumis aux diktats du Fons Monétaire International, de l’Union Européenne et de sa banque centrale.
- Le Front des Gauches maintient sa position de refus du Traité de Lisbonne, et a fortiori de toute modification renforçant la politique libérale. Toute modification ou nouveau traité doit être validé par une consultation populaire ou un référendum.
- Le Front des Gauches refuse que l’argent des contribuables belges serve à renflouer des banques ou rembourser leurs dettes illégitimes, que ce soit en Belgique ou ailleurs.
- Cette crise illustre que le secteur financier ne peut pas être laissé dans les mains de vautours privés. Il faut également interdire, pour ces banques devenues publiques, toute activité spéculative et il faut mettre en place une politique publique d’investissement dans le logement, la santé, l’éducation, les infrastructure.