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Tag: Frank Beke
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Ensemble, résistons pour le droit de grève.
Personnel en solde, droit de grève en liquidation.
Alors que la lutte ouvrière d’Alost, fin du 19e siècle, constitue l’arrière-plan de la comédie musicale Daens, l’agression patronale de l’époque redevient actuelle. Malheureusement pas sous la forme d’une comédie musicale mais bien dans le monde réel des huissiers, des piquets de grève et des directions qui économisent sur leur personnel.
Par Bart Vandersteene, porte-parole du MAS (LSP)
L’histoire de Daens raconte comment les directeurs d’usines se sont entendus entre eux pour effectuer une pression commune sur les salaires et augmenter la flexibilité (entre autres, en faisant tourner le même nombre de machines avec moins d’ouvriers). Cela doit sembler très actuel pour les travailleurs de Carrefour dont la direction veut diminuer les salaires de 30% et augmenter la flexibilité, via le précédent brugeois. A l’époque de Daens, il était demandé de travailler plus pour un salaire moindre et ceux qui protestaient recevaient une raclée. La différence aujourd’hui ? La gendarmerie de l’époque n’existe plus ; maintenant, on retourne à la tradition des shérifs (comme celui de Nottingham que Robin des Bois combattait), sous la forme d’huissiers.
L’arrestation de 30 militants syndicaux à un piquet de grève de Ninove est alléede pair avec une interdiction d’actions. Toute une série d’«experts», parmi lesquels des représentants d’organisations patronales et d’autres libéraux mais aussi le professeur Blanpain, ont proclamé que des piquets de grève empêchant l’accès à une entreprise seraient «illégaux» car ils compromettraient «la liberté de travail et d’entreprise».
Ceci rappelle quasi littéralement l’argumentation de la loi anti syndicale Le Chapelier et le décret D’Allarde (datant tous deux de 1791 et importés chez nous pendant la période napoléonienne) : «Tout attroupement d’artisans, d’ouvriers, de domestiques, de journaliers ou de ceux qui, suite à leurs incitations, s’opposent au libre exercice de l’industrie et du travail de qui que ce soit… sera considéré comme attroupement séditieux et sera, en tant que tel, dispersé par la force publique…». L’envoi d’huissiers sur base de requêtes unilatérales et avec astreintes est une application actuelle de cela. Les Napoléons patronaux déplorent encore toujours la suppression en 1919 de la législation susmentionnée.
Il y a tout un tas de bases légales pour le droit à des actions collectives, piquets de grèves inclus. Ceci est garanti par la Charte Sociale Européenne et les règles de l’Organisation Internationale du Travail. Différents tribunaux, dont la Cour de Cassation, ont confirmé que les piquets de grève et/ou les barrages routiers font partie du droit de grève. Il y a quelques années encore, le Comité Européen des Droits Sociaux a jugé que des astreintes contre un piquet de grève sont inacceptables. Il n’a jamais été question d’un projet de loi pour confirmer cela : ce n’était pas une priorité pour les membres du parlement.
Les juges aussi ont leurs priorités. L’enquête judiciaire suite à la méga fraude du géant du textile Roger De Clerck (Beaulieu) traîne depuis plus de 18 ans et il ne semble pas que cela aboutira à une condamnation, étant donné que le « délai raisonnable » est dépassé. Toutefois, lors d’une grève sur l’implantation-Beaulieu de Wielsbeke, tout a pu aller très vite : en un rien de temps, des huissiers ont été mobilisés pour casser la grève. Il est frappant de voir comme la justice belge peut se montrer rapide et efficace lorsqu’il s’agit de casser une grève.
Auparavant, les matraques des gendarmes s’occupaient de la dispersion des piquets. Il semble que cela n’était pas assez douloureux et c’est sans doute pourquoi, à présent, les grévistes se voient infliger des astreintes astronomiques. C’est ainsi que les patrons foulent aux pieds des accords pris par le passé… En 2002, un soi-disant «accord de parole» a été conclu, dans lequel les employeurs s’engageaient à ne plus procéder à des requêtes unilatérales contre les grévistes. Ces dernières semaines, nous avons malheureusement constaté de nombreuses fois que les patrons sont loin d’être des «gens de parole».
Pour défendre le droit à l’action collective et s’opposer à la détérioration des conditions de travail et de salaires, nous ne pouvons évidemment pas compter sur le patronat, ni sur les politiciens traditionnels, ni sur la justice. A un moment où l’on ressort Marx pour analyser la crise des capitalistes et où Daens (sponsorisé par Fortis) chante l’agression patronale, nous devons tirer une leçon : une opposition commune des syndicalistes rouges et verts peut offrir un contrepoids.
Nous ne pouvons compter que sur nos propres forces. Au niveau syndical, sous forme d’actions de protestation massives, il est possible d’arrêter 30 personnes mais 300 ou 3000 ? Au lieu d’engager le combat entreprise par entreprise, il est nécessaire de faire preuve de solidarité. Pour construire un rapport de force, il nous faut aussi mener le combat sur le terrain politique. L’expérience que nous tirons de la politique gouvernementale ainsi que du manque d’opposition nous apprend qu’il ne faut pas compter sur le PS ou le Spa ni sur Ecolo ou Groen. Aujourd’hui, ce n’est pas aux piquets de grève que l’on trouve les « socialistes » mais bien dans les conseils d’administration de Carrefour (Willy Claes), Ethias (Steve Stevaert), Dexia (Patrick Janssens et Frank Beke), BIAC (Luc Van Den Bossche)… Il y a nécessité d’un nouveau parti politique qui reprenne, défende et soutienne les exigences syndicales pour engager le combat aux côtés des travailleurs.
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Logement. C’est à Gand que le prix des maisons augmente le plus vite
L’enquête de l’agent immobilier Century 21 démontre que le prix moyen d’une maison à Gand a doublé cette dernière décennie, passant de 46.258 euros en 1993, à 91.775 euros en 2003, soit une augmentation de 98%.
Kristof Bruylandt
Gand est donc la ville où les prix immobiliers augmente le plus, mais reste relativement “bon marché” par rapport à Anvers, Bruges, Bruxelles, Louvain et Hasselt, où une maison coûte au moins 100.000 euros. A Courtrai et Malines, on paie un peu moins.
L’échevine gantoise de l’urbanisme Karin Temmerman pense savoir pourquoi à Gand les prix ont tellement grimpé, Par ses projets prestigieux de renouvellement, la ville est redevenue attractive et « tendance » pour des habitants plus aisés qui veulent à nouveau vivre dans la veille ceinture du 19e siècle. Le nombre d’habitants progresse légèrement chaque année et la demande fait grimper les prix.
Elle reconnaît ainsi que la rénovation de la ville provoque l’éviction sociale. Les bas revenus qui pouvaient encore se permettre une petite maison, sont maintenant simplement éjectés par le marché, ou alors sont expropriés par la ville pour faire de la place aux revenus élevés. On appelle cela « créer un mix social sain » et cette politique est évaluée positivement par des géographes comme le professeur gantois Saey comme « courageuse et nécessaire pour pouvoir continuer à financer les services du centre-ville (bibliothèques, écoles, culture,…) ».
Voilà le cynisme asocial des pseudo « réalistes »! Que dire de Groen ! (ex-Agalev), s’inquiétant tellement de la qualité de l’habitat que selon Dirk Holemans (éphémère président des verts) les maisons du 19e siècle peuvent toutes être démolies parce qu’elles ne remplissent pas les normes actuelles de qualité. Nous sommes les derniers à nier que la qualité d’habitation dans la ceinture du 19e siècle doit être améliorée. Mais on ne peut le faire en chassant les pauvres pour les remplacer par des familles plus aisées. Au contraire, il faut des investissements massifs dans la construction d’habitations sociales de bonne qualité, éparpillées dans toute la ville.
Dans le quartier gantois de Brugse Poort, 89 maisons modestes vont être démolies pour n’être remplacées que par 60 habitations (surtout des appartements) pour un autre public. Les habitants actuels sont expropriés vers des buildings gris et peu attractifs, éloignés du centre.
Le loyer de ces « habitations sociales » a augmenté au cours des 3 dernières années de 9% parce que les sociétés de logements sociaux sont à court d’argent. On a fait payer le déficit par les socialement faibles. Gand fourmille de projets, mais ils rencontrent la résistance des habitants lésés. Le projet le plus récents « des ponts vers le Rabot », un projet de prestige près du nouveaux palais de justice, est désapprouvé même par l’administration, qui le juge futile.
La rénovation de la ville doit se faire en premier lieu en dialogue avec les habitants des quartiers concernés. On doit leur offrir une alternative attractive en cas de démolition. Pour pouvoir faire cela, il faut une politique de logement qui peut faire baisser les prix en augmentant l’offre sociale. Et pour cela il faut de l’argent.
A Gand, il y a maintenant une dizaine de projets de construction à grande échelle, dont la construction du port de yacht Portus Ganda, ouvrir le Nederschelde, le forum de musique, etc. En soi il n’y a peut-être rien à dire contre ces projets, si ce n’est qu’ils sont prioritaires sur un besoin humain important, un logement abordable et de bonne qualité. Une ville comme Gand peut tirer de son port et de son industrie assez de moyens pour remplir ses caisses afin que le centre-ville soit fonctionnel tout en donnant aux habitants un logement de qualité et d’autres services publics. Mais l’establishment politique ne demande rien au capital, privatise même ses services et présente la note aux revenus les plus bas. J’aimerais bien qu’on m’explique ce qu’il y a de «courageux» dans cela et pourquoi cette politique, personnalisée par le bourgmestre Frank Beke, mérite le Prix de la Démocratie !
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Comment combattre le Vlaams Blok?
LE 2 DÉCEMBRE nous organisons une manifestation contre le NSV raciste à Gand. Chaque nouvelle victoire électorale du Vlaams Blok relance la discussion sur la Lmeilleure manière de le combattre. On ne compte plus les mouvements antiracistes et tous les partis traditionnels qui jurent la main sur le coeur qu’ils sont contre le racisme. Cela n’empêche pas le Blok de continuer à progresser.
Boris Van Acker
Une grande partie du mouvement anti-raciste s’imagine pouvoir faire reculer le Blok avec des fêtes multiculturelles, des grands débats académiques, des actions symboliques ou en faisant signer des plate-formes par les organisations sociales. Ceux qui votent pour le Vlaams Blok sont les grands absents de ces actions ou de ces débats. On se contente trop souvent de pointer sur eux un doigt accusateur: «C’est mal d’être raciste, vous êtes contre la politique, vous avez peur, vous vous plaignez pour un rien». Si le mouvement antiraciste est à bout de souffle, c’est justement parce que sa stratégie est trop souvent la même que celle des partis traditionnels. Qu’il puisse y avoir quelque chose d’erroné dans la politique de ces partis leur effleure rarement l’esprit. La question de savoir comment le Vlaams Blok parvient à faire autant de voix reste finalement sans réponse. On cherche alors des solutions qui n’en sont pas.
C’est ainsi que Frank Beke, le bourgmestre de Gand, a reçu le Prix de la Démocratie des mains d’Eric Goeman, le porte-parole d’ATTAC/ Flandre et de Démocratie 2000. Le Vlaams Blok est le deuxième parti à Gand où il a obtenu 22,8% des voix en 2004 et 19,4% en 2003. C’était 2% de moins qu’aux élections de 1999. L’idée qui sous-tend la remise du Prix de la Démocratie … à Beke est que c’est la bonne gouvernance de la ville qui a fait reculer le Vlaams Blok. Une étude de l’université de Gand démontre pourtant qu’une des principales raisons que les électeurs du Vlaams Blok invoquent pour expliquer leur vote est le sentiment «d’impuissance politique». Le constat que la politique de la ville ne prend pas leurs intérêts en compte. Ce sentiment a encore augmenté entre 2003 et 2004. Les raisons pour lesquelles le Blok a obtenu moins de voix en 2003 seraient dues à des facteurs externes comme des changements dans la population gantoise et la présence d’un grand nombre de figures politiques de premier plan. En effet, il y a beaucoup d’étudiants qui s’installent à Gand tandis que nombre de personnes à bas revenus doivent déménager à cause du prix des loyers.
Les gens ont raison lorsqu’ils disent que la ville ne s’intéresse pas à leurs problèmes. Le dernier exemple en date est la volonté de la ville d’utiliser 20 millions d’euros du Fonds des communes pour un parking souterrain en-dessous de la Place Saint-Pierre. Cet argent est pourtant destiné à des projets sociaux. La politique qui consiste à démolir des quartiers ouvriers pour faire place nette … à des logements de standing, histoire d’attirer des ménages à plus hauts revenus, n’est pas moins antisociale.
Cette politique ne diffère pas fondamentalement de celle des villes hollandaises où on exige des gens qui veulent s’installer dans certains quartiers qu’ils aient un revenu minimum. Frank Beke ne mérite pas le Prix de la Démocratie. C’est même un scandale qu’il le reçoive des mains de ceux-là même qui se targuent d’être la conscience de la gauche.
A l’approche de la manifestation anti-NSV, nous espérons que d’autres organisations partageront notre analyse et cesseront de chercher leur salut dans des procès contre le Vlaams Blok ou dans des actions symboliques censées démontrer l’absurdité du racisme et de flirter avec le SP.a et Groen! Ce serait un tournant.
Le MAS agit depuis quelques années déjà dans des quartiers plus populaires. Nous avons su unir des électeurs du Vlaams Blok et des immigrés dans des campagnes concrètes contre la politique antisociale. Des campagnes comme celle que nous avons menée contre la démolition de 89 maisons dans un quartier de Gand leur font comprendre que leur véritable ennemi n’est pas celui qui habite dans la même rue qu’eux, mais bien celui qui prend de telles décisions dans le salon de sa villa cossue. On ne peut que regretter que la plus grande partie de la gauche soit restée au balcon dans ces moments-là.
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Gand: La majorité violette du conseil communal dévoile son visage antisocial
Le matin du jeudi 23 septembre, le conseil communal a fait couper l’eau, le gaz et l’électricité – sans préavis – dans 28 foyers du quartier de la Brugse Poort. L’opération s’est accompagnée d’un impressionnant dispositif policier.
Bart Vandersteene
Le projet d’expropriation «Oxygène pour le quartier Brugse Poort» (89 maisons seront démolies pour laisser place à un parc) montre le vrai visage de coalition socialiste-libérale communale. En laissant dans le flou les futurs expulsés, qui étaient à peine – ou quasiment pas – informés de leurs droits, sans réellement émettre d’avis d’expulsion, les autorités ont réussit à faire chasser la majorité des habitants, c’est-à-dire ceux qui ne pouvaient plus supporter la situation de précarité dans laquelle on les avait mis.
Les maisons vides à Gand pousse beaucoup de gens sans domicile à squatter. Ce phénomène est de plus en plus répandu et fournit entre autres un gîte à des familles de sans papiers. Ces familles (et le conseil communal le sait!) sont largement intégrées dans le quartier. Leurs enfants fréquentent régulièrement l’école. Elles font également tout leur possible pour garder en état ces habitations.
Si la majorité communale violette avait avertit qu’elle allait raser ces logements dans quelques mois, les personnes concernées les auraient quitté volontairement ces habitations. Des familles avec enfants sont maintenant sans eau, gaz ni électricité grâce au bourgmestre social-démocrate Frank Beke.