Tag: Exxon

  • La Nouvelle-Zélande frappée par une catastrophe écologique sans précédent

    Au large de l’île de Tauranga, au nord de la Nouvelle-Zélande, la situation est dramatique. La quantité de fioul déversée par le porte conteneur libérien Rena est ahurissante. Encore une fois, la soif de profit et ses conséquences en termes d’économies sur la sécurité, le matériel et le personnel ont provoqué une catastrophe environnementale.

    Le porte conteneur s’est échoué dans une baie touristique, à 22 kilomètres à peine de la côte. La marée noire a causé des dégâts importants aux alentours et a rapidement atteint la côte. Le capitaine du navire a directement été arrêté pour avoir mis le bateau en danger et emmené au tribunal de Tauranga, mais sous haute protection policière afin d’éviter la colère de la population. Son avocat avait également demandé que son nom et sa photo ne soient pas publiés pour éviter que “le public se charge lui-même de faire justice”.

    La quantité de fioul déversée dans les eaux a augmenté de jour en jour, de 20 tonnes le premier jour jusqu’à 350 tonnes rapidement. La marée noire, longue de 100 kilomètres, atteindra les plages des semaines durant. La population doit rester éloignée de celles-ci en raison de risques pour la santé. Plus de 500 personnes se sont directement organisées pour tenter de nettoyer les plages, mais le travail est titanesque et le temps particulièrement mauvais, ce qui a également permis que plus de pétrole soit déversé. Le bateau transportait 1300 tonnes, et on peut pomper au maximum 3 à 4 tonnes par heure.

    Les conséquences de ce naufrage se feront sentir longtemps. Même 22 ans après la catastrophe de l’Exxon Valdez en Alaska, tout n’est pas revenu à la normale. Le Rena était utilisé par la plus grande entreprise de porte-conteneurs au monde, MSC. Ce désastre soulève de nombreuses questions: pourquoi le navire a-t-il navigué par mauvais temps, pourquoi est-il venu si près de la côte, les normes de sécurité étaient-elles respectées,… Et, en fait, il est assez aisé de répondre.

    La Rena était un vieux porte-conteneurs qui ne remplissait pas toutes les conditions de sécurité, mais il est toujours possible aujourd’hui d’utiliser des navires aussi dangereux. Ce bateau était grec, mais battait pavillon libérien pour échapper à certaines législations, et le personnel engagé était composé de marins philippins choisis pour être exploités à bas prix et non pour leurs compétences. Laconique, le Centre d’action marin international (ISAC, un syndicat philippin de matelots) a commenté la catastrophe en disant : ‘‘Ce n’est pas surprenant. Tôt ou tard, ce navire devait avoir un accident.’’

  • En Bref…

    Cette rubrique est destinée à mettre en avant différents faits, citations, vidéos ou petites nouvelles particulièrement frappantes. Cette semaine, les raisons fiscale de l’amour de Bernard Tapie pour la Belgique, le nouvel emploi de Tony Blair auprès de la dictature kazakhe ou encore les conséquences du coût des soins de santé en Belgique.


    La Belgique, plus sûre que la Suisse pour les riches

    Notre pays est la ‘‘terre d’accueil rêvée pour ceux qui refusent de payer l’ISF, beaucoup plus sûre que la Suisse" selon Charlie Hebdo, qui commentait la création en Belgique du Holding Groupe Bernard Tapie. Le magazine français explique que cette société a reçu en décembre près de 61.000 titres de son groupe français, équivalent à une somme d’environ 215 millions d’euros. C’est une somme similaire à celle que tapie a reçue de l’Etat français dans le cadre du dossier du Crédit Lyonnais. Selon Charlie Hebdo, cette décision s’explique par la volonté de Tapie d’échapper à l’impôt sur la fortune, qui n’existe pas dans notre pays, ainsi qu’à l’impôt sur la revente des titres de société, une opération exonérée d’impôt en Belgique. Comme quoi, Mittal n’est pas le seul à profiter des largesses de l’Etat belge…


    Un belge sur cinq ne se soigne pas, surtout à cause du coût

    Ce jeudi, Le Soir a rapporté qu’un Belge sur cinq refuse de se rendre chez le médecin quand il est malade et que, dans quatre cas sur dix, c’est à cause du prix. Plus de six patients belges sur dix limiteraient aussi leurs dépenses de base (logement, carburant, alimentation, éducation) pour leurs factures de santé. Ces données sont issues d’une étude internationale menée par l’auditeur Deloitte. Le seul pays où les gens s’abstiennent plus qu’en Belgique d’aller chez les médecins sont les Etats-Unis. A quand un nouveau documentaire de Michael Moore sur les soins de santé ? Mais cette fois-ci, en Belgique…


    Des milliards de profits dans la pétrochimie

    Un certain nombre d’entreprises également actives dans notre pays ont fait connaître leurs résultats pour le troisième trimestre de 2011. A nouveau, ce sont de profits gigantesques dont il est question. Exxon a réalisé un bénéfice de 7,3 milliards d’euros au troisième trimestre, soit 41% de plus que pour le même trimestre l’an dernier. La multinationale est suivie par Shell, avec 4,9 milliards d’euros. Mais si les recettes de Shell ont augmenté de 36%, la production a diminué de 2%. BASF a réalisé un bénéfice net de 1.192 milliard d’euros, quand même 50 millions de moins qu’au même trimestre l’année dernière. Bayer, de son côté, a obtenu un bénéfice trimestriel de 642 millions d’euros (contre 285 millions l’an dernier). Et ce serait à nous de payer pour la crise?


    Les conservateurs catholiques contre le mouvement Occupy

    A Anvers, le KVHV (cercle des étudiants catholiques conservateurs) a répondu par un communiqué de presse au mouvement Occupy Anvers. Nos pieux étudiants de droite estiment qu’il n’existe aucune raison de s’indigner. Mais, très vite, le cœur du problème a été dévoilé : ‘‘Le mouvement Occupy n’est pas un mouvement neuf. C’est un nouveau déguisement pour le communisme révolutionnaire. Les organisateurs ne le savent que trop bien, mais gardent le silence envers les participants." Contre la menace rouge, choisissez le camp du KVHV ! Cette organisation réactionnaire a aussi déclaré que ‘‘relever le gant de la défense du marché libre et du capitalisme. Nous faisons cela parce que le capitalisme est le seul système au monde qui favorise le bénévolat et la promotion de l’Homme." Qui garde au chaud un siège au Conseil d’administration de Dexia pour le KVHV ?


    Tony Blair conseiller de la dictature kazakhe

    Tony Blair ose encore se considérer comme un homme de gauche. C’est particulièrement drôle au regard de la politique qui a été appliquée par son gouvernement… A la fin de ce mandat de Premier ministre britannique, Blair est resté actif dans la politique. Mais, depuis cette semaine, il est également devenu conseiller du dictateur Nazarbayev au Kazakhstan ! À cette fin, un contrat affirme que Tony Blair recevra 9,2 millions par an ! Blair a également été conseiller auprès de la banque américaine Morgan JP (2,3 millions d’euros de salaire par an). Jusqu’au début de cette année, Blair aidait également le dictateur libyen Kadhafi pour ses contrats lucratifs en Libye. Blair s’est fait connaître comme le petit caniche de Bush pendant la guerre en Irak. Il reste à ce niveau maintenant, mais pour Nazarbayev.


    Un soutien croissant pour le mouvement Occupy

    L’agence de presse IPS a diffusé cette semaine les données d’une étude demandée par le New York Times et CBS News qui disent que ‘‘43% des Américains soutiennent les idées d’Occupy Wall Street. A la mi-octobre, l’agence Gallup avait publié un sondage qui montrait que seuls 22 % de la population étaient derrière les objectifs du mouvement. Les manifestants peuvent recevoir de meilleurs chiffres avec leurs revendications pour une plus grande égalité. Ce mardi, une étude du Bureau du budget du Congrès (CBO) a montré que le revenu moyen après déductions fiscales pour le 1% le plus riche a connu une croissance de 275% entre 1979 et 2007. C’est sept fois plus que la croissance des revenus du reste des 99% de la population sur cette même période."


    Les ‘‘communistes’’ grecs contre les Indignés

    Le KKE (le parti ‘‘communiste’’ grec) n’ont pas compris les Indignés. Ces jeunes gens ne feraient que détourner l’attention de la lutte organisée par le syndicat communiste PAME. C’est en tout cas ce qu’ont affirmé deux membres du Comité Central du KKE dans un entretien qui a été très rapidement supprimé du site du PTB belge. Voici toutefois un extrait de ce que Kostas Ziogas disait au sujet des Indignés: ‘‘"Sur le fond, il s’agissait d’un mouvement constitué par la bourgeoisie pour calmer la tension, pour détourner les travailleurs du PAME et du KKE. Ce type de protestation a été présenté en opposition avec le mouvement de la classe ouvrière ; l’action se déroulait loin des lieux de travail. La bourgeoisie ne parvient pas à endiguer la protestation populaire alors elle a tenté de la miner de l’intérieur en avançant des revendications diverses, qui ne la menace pas." C’est un peu rapide comme analyse…

  • Eco-terrorisme dans le Golfe du Mexique

    Nationaliser BP et le secteur pétrolier

    Suite à l’explosion, le 20 avril dernier, de la plate-forme Deepwater Horizon, le président américain a qualifié la catastrophe de ‘‘11 septembre écologique’’ ! Il n’a malheureusement pas poussé son raisonnement jusqu’au bout… Le capitalisme et sa logique de maximisation du profit est prêt à causer des dégâts irréversibles à l’environnement et à ceux qui y vivent. La ‘‘guerre contre le terrorisme’’ est un échec, et si nous voulons éviter que la lutte contre ‘l’éco-terrorisme’ n’emprunte la même voie, nous devons détruire la base matérielle de cet ‘éco-terrorisme’ : le système de production capitaliste. Seule une gestion démocratiquement planifiée de l’économie peut à l’avenir assurer qu’une telle catastrophe ne se reproduise plus.

    Par Alain, Namur, article tiré de l’édition d’été de Lutte Socialiste

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    Multinationales pétrolières et changements climatiques

    La réalité des changements climatiques est aujourd’hui généralement acceptée, mais les sociétés pétrolières ne jouent pas seulement un rôle important dans la pollution. Elles essayent aussi de jouer sur la perception que nous avons de cette pollution.

    Le journaliste d’investigation George Monbiot a démontré qu’ExxonMobil avait ainsi directement ou indirectement subventionné 124 organisations dont le but était de contester les changements climatiques. La tâche de ces organisations est de semer la confusion en affirmant qu’il existe d’autres positions scientifiques que celles qui dénoncent les modifications climatiques. Cela aboutit parfois à des conclusions absurdes, comme de dire qu’il y a plus de chance de connaître une invasion extra-terrestre qu’un changement climatique… Tout est bon pour semer le trouble dans les médias et l’opinion publique.

    Sécurité ignorée

    Des documents démontrent que BP a ignoré des avertissements au sujet de la possibilité d’une fuite. En 2009, un rapport de la multinationale a affirmé qu’un accident était peu probable, voire même impossible. Mais les scientifiques et les membres du personnel ont toujours dit que c’était une conclusion un peu trop rapide. BP a économisé de toutes les manières imaginables, notamment en travaillant avec des sous-traitants, ce qui a assuré le licenciement de centaines d’ingénieurs. On a vu le résultat qui accompagne ces pratiques.

    Les amis de BP

    Jusqu’à présent, BP a entretenu de très bons liens avec l’establishment politique. Sarah Palin peut bien faire des critiques aujourd’hui, les liens entre son parti, les républicains, et le secteur pétrolier ne sont plus à démontrer. Le président Obama a, par exemple, reçu une aide financière de la compagnie pour sa campagne électorale. A peine un mois avant le désastre du Golfe du Mexique, le gouvernement Obama avait d’ailleurs examiné une loi destinée à élargir les possibilités pour le forage en haute mer. Quant au secrétaire d’Etat à l’énergie du gouvernement Obama, Steven Koonin, il était encore il y a fort peu directeur de recherche au service de… BP. Il était notamment responsable de la surveillance de la sécurité des plateformes en haute mer !

    A lire aussi:

    • Rubrique "écologie" de ce site
    • Nationalisation de BP et des sociétés pétrolières – Transition vers l’énergie propre MAINTENANT! – Tract de Socialist Alternative (CIO-USA)
    • Marée noire catastrophique dans le Golfe du Mexique – Arrêtons les pollueurs !

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    11 travailleurs payent de leur vie la course aux profits

    Selon plusieurs sources (dont deux élus démocrates au congrès US), BP aurait pris des risques lors du forage de la plateforme afin de se débarrasser de certains coûts… dont celui de la sécurité. Les économies ainsi réalisées seraient comprises entre 7 et 10 millions de dollars. De plus, avant l’explosion, plusieurs rapports avaient rapporté des incidents, sans que BP ne juge utile de leur donner suite.

    Lors de l’explosion de la plateforme, 11 travailleurs sont décédés, une illustration du fait que la classe ouvrière paye toujours le prix fort de la course au profit. La classe des travailleurs toute entière sera touchée de diverses manières : les travailleurs de Louisiane (déjà victimes de l’ouragan Katrina) vont subir le choc de la catastrophe sur un secteur important de l’économie régionale, celui de l’élevage de crevettes (40% des fruits de mer consommés dans le pays proviennent de Louisiane). Le coût engendré par le nettoyage des plages ne sera que partiellement payé par BP. Des bénévoles sont parfois à l’œuvre sur certaines plages pour éliminer les galettes de pétrole qui s’y échouent. Et comment évaluer la perte subie par le patrimoine naturel (poissons, fonds marins, modification du biotope et de la biocénose) ? Le coût de la catastrophe ne pourra être que sous-évalué, au détriment de la collectivité.

    La énième catastrophe

    Le 24 mars 1989, l’Exxon Valdez a été responsable d’une marée noire de 38.500 tonnes en Alaska. Exxon a payé 3.4 milliards de frais de nettoyage et 500 millions de dollars de ‘‘dommages punitifs’’. Le 16 mars 1978, l’Amoco Cadiz a été responsable d’une marée noire de 227.000 tonnes de pétrole sur les côtes de Bretagne. Standard Oil a payé 1,25 milliard de dollars après 14 ans de procédure. Le 12 décembre 1999, le naufrage de l’Erika a déversé 20.000 tonnes sur les côtes de Bretagne, Total ne payant que 570 millions d’euros, dont 200 millions font toujours l’objet d’un pourvoi en cassation. Le Prestige, le 13 novembre 2002, a déversé 64.000 tonnes sur les côtes d’Espagne, de France et du Portugal. Le fond international d’indemnisation pour les dommages dus à la pollution (FIPOL) par les hydrocarbures estime à 1.05 milliard d’euros le coût de cette catastrophe. Finalement, le désastre du 20 avril 2010, qui aura déversé (selon les estimations du gouvernement américain) entre 177.000 et 322.000 tonnes de pétrole dans le Golfe du Mexique coûtera 9,8 milliards de nettoyage et environ 8,6 milliards d’indemnisation et de frais de justice (Le Soir, 16 juin 2010). Cette somme, même astronomique au regard des salaires et des sommes avec lesquelles la classe ouvrière doit se débrouiller, n’est qu’une grosse cacahuète au vu des dividendes versés par BP ces dernières années (environ 8,7 milliards d’euros par an).

    Le titre de BP a subi des troubles en Bourse suite aux annonces menaçant de ne pas verser de dividende cette année. Cela démontre encore une fois de quelle rapacité font preuve les actionnaires face aux désastres écologiques et humains.

    Une catastrophe qui en cache des tas d’autres dans le secteur

    Dans le delta du Niger, un oléoduc d’ExxonMobil s’est rompu rejetant 4 millions de litres de brut pendant 7 jours avant que la brèche ne soit colmatée. Avec ces 606 champs pétrolifères, le Delta du Niger fournis 40% des importations américaines de pétrole. C’est devenu aussi la capitale mondiale de la pollution pétrolière… En deux générations, l’espérance de vie est retombée à 40 ans dans certaines régions de ce Delta. Entre brèche et fuite, tous les sols sont souillés. La corruption des régimes compradores de la région permet que les compagnies pétrolières ne soient pas trop inquiétées.

    Plus jamais ça ?

    Barack Obama a appelé l’économie américaine à se libérer de sa dépendance face au pétrole pour s’orienter vers les énergies du 21 siècle. Ce genre de déclaration ne vise qu’à restaurer son image, fortement écornée par sa gestion de l’affaire, qualifiée au mieux de molle.

    Quand on demande aux travailleurs du secteur de la crevette dans la région s’ils sont favorables à la fermeture des plates-formes, leur réponse n’est pas unilatérale. En effet, le secteur pétrolier est aussi un grand pourvoyeur d’emplois et chaque crevettier a soit un fils, soit des amis qui travaillent dans le secteur. L’attitude incantatoire d’Obama tente en fait de masquer que les USA sont dépendants de l’industrie pétrolière. La seule solution, pour sortir de cette dépendance, est de nationaliser ce secteur hautement stratégique et en même temps dangereux. La mise sous contrôle des travailleurs de sites critiques comme ceux des plateformes en haute mer permettrait de ne pas laisser au seul soin du profit d’évaluer la politique de gestion du risque.

    Pour sortir de la dépendance aux énergies fossiles, il faut planifier la transition vers les énergies renouvelables. Cela ne peut se faire que dans le cadre d’une économie planifiée. En effet, sur base capitaliste, la transition vers les énergies renouvelables est bloquée par l’investissement énorme qui est nécessaire afin de développer le secteur.

    La concurrence dans un secteur pour obtenir une bonne part de marché et réaliser son profit, combinée à la concurrence entre tous les secteurs de l’économie, donne lieu à une répartition sectorielle du taux de profit. Le capitalisme vert n’est qu’une modification sectorielle de la répartition du taux de profit. Cela signifie que cela reste du capitalisme et, sous ce système, on ne peut trouver aucune solution pour répondre aux besoins sociaux tout en faisant face aux contraintes environnementales.

  • Marée noire catastrophique dans le Golfe du Mexique – Arrêtons les pollueurs !

    Nationalisons les géants du gaz et du pétrole

    Une catastrophe environnementale menace la côte des Etats-Unis qui entoure le Golfe du Mexique, à la suite de l’explosion et de la submersion d’une plateforme pétrolière de la compagnie Deepwater Horizon (louée par BP), le 20 avril.

    The Socialist, journal du Socialist Party (CIO-Angleterre et Pays de Galles), 5 mai 2010

    Tandis que près d’un million de litres de pétrole s’échappent chaque jour du puits détruit, et sans perspective immédiate de pouvoir boucher les trois fuites majeures, les effets environnementaux et économiques dans la région vont être graves et durables sur le long terme. Les bassins à crevettes et les marécages côtiers fragiles seront ruinés pour des années si une importante quantité de pétrole parvient sur la côte.

    Dans l’Etat de Louisiane (où est ancrée la deuxième plus grande flotte de pêche américaine, avec un chiffre d’affaires de 1,8 milliards de dollars par an), un habitant sur cinq vit déjà sous le seuil de pauvreté. Ce nombre ne peut que s’accroître au fur et mesure que le désastre se développe.

    Le Président américain Barack Obama est déterminé à ne pas être perçu comme en train de roupiller pendant cette crise, contrairement à son prédécesseur George Bush lorsque l’ouragan Katrina a dévasté la région en 2005.

    A la grande déception de ses partisans environnementalistes, Obama avait récemment annoncé la vente aux enchères pour les grandes multinationales pétrolières des permis d’exploitation des gisements pétroliers de l’espace maritime américain atlantique. Il a maintenant mis en suspens son annonce précédente, et à la place, son administration est tombée sur le géant pétrolier BP – une cible relativement facile, étant donné que cette compagnie n’est pas basée aux Etats-Unis, et étant donné son passé affreux tant sur le plan environnemental que sur celui de la sécurité.

    Obama a accusé BP de n’entreprendre que des mesures de nettoyage de la fuite pendant les quatre jours qui ont suivi la submersion de la plate-forme à cause de l’explosion. Malheureusement pour les riches propriétaires de BP, la catastrophe du Golfe du Mexique coïncide avec le versement en dividendes de l’immense somme de 3,6 milliards de livres de profit accompli pendant le premier trimestre de cette année – surtout à cause d’une hausse rapide du prix de l’essence.

    La catastrophe du Golfe du Mexique est en train d’être comparée à celle d’Exxon Valdez en Alaska en 1989, lorsque plus de 40 millions de litres de pétrole brut se sont échappés d’un super-pétrolier échoué.

    Les gens demandent des réponses de la part de BP et des autorités américaines, quant à savoir pourquoi les mécanismes de sécurité de la plateforme n’ont pas fonctionné.

    Mais le fait d’éviter de tels désastres (et pas simplement BP qui paye la facture du nettoyage, sous-estimée à hauteur de 1 milliards de dollars) ne pourra se faire que s’il y a un contrôle sur la production. Ceci requiert la mise en propriété publique de l’industrie pétrolière, ce que les gouvernements capitalistes occidentaux qui apprécient leurs relations fraternelles avec les multinationales du pétrole se refusent à faire.

    Toutefois, dans les pays producteurs de gaz et d’électricité tels que la Bolivie et le Venezuela, les gouvernements de gauche élus ont en partie nationalisé leurs industries gazière et pétrolière. Ces mesures populistes ont infligé un coup énorme aux intérêts de l’impérialisme occidental en Amérique latine.

    Un gouvernement socialiste qui nationaliserait complètement ses industries d’hydrocarbures sous le contrôle et la gestion des travailleurs – dans le cadre d’un plan global de production économique – non seulement permettrait une production d’énergie en toute sécurité, mais plus encore, tenterait de rompre avec la dépendance par rapport aux carburants fossiles, pour aller vers des sources d’énergie renouvelables.

    La mentalité « chéquier » de BP

    BP est la quatrième plus grande compagnie pétrolière au monde. Sa taille et sa richesse ont été bâties au prix des vies des travailleurs et de l’environnement. Onze personnes ont été portées disparues – on les suppose décédées – après que la plateforme Deepwater Horizon, louée par BP et appartenant à la firme américaine Transocean, ait pris feu et ait coulé.

    En 1991, BP a été citée comme l’entreprise la plus polluante aux Etats-Unis. Selon une recherche du PIRG, BP a été responsable de 104 fuites de pétrole entre janvier 1997 et mars 1998.

    En 2006, une fuite d’un des pipelines de BP sur la Pente Nord de l’Alaska a causé la perte de plus d’un million de litres de pétrole brut qui se sont répandus dans la toundra.

    Il y a cinq ans, 15 personnes ont été tuées et 180 ont été blessées à la raffinerie BP à Texas City. Une enquête a déclaré que c’était l’ensemble de la politique de gestion de l’entreprise qui était responsable d’avoir ignoré les avertissements quant aux problèmes de sécurité catastrophiques, aggravé par une « mentalité chéquier ».

  • Exxon Mobil: « Don’t Worry, Be Happy… »

    Que font les multinationales pétrolières de leurs profits? Elles protègent leurs intérêts pardi ! Fidèle à sa réputation, le groupe Exxon avait en 2002 exercé moult pressions sur le Groupe Intergouvernemental d’experts sur le climat, par le biais complaisant des USA, pour écarter le président de celui-ci, jugé trop militant…

    Il est vrai que chez Exxon, l’objectivité est de rigueur. Ainsi, entre 2000 et 2003 uniquement, cette chaleureuse entreprise a dépensé 8.793.450 dollars pour sponsoriser des études contestant le réchauffement climatique.

    Le podium est composé de 712.200 dollars pour l’Américan Legislative Exchange Council (« Le réchauffement climatique pourrait même sauver des vies »), de 960.000 dollars pour l’American Entreprise Institute (qui a publié un article intitulé « Don’t Worry, Be Happy »), et enfin de 1.380.000 dollars à la Competitive Entreprise Institute qui a comparé le danger du réchauffement climatique à celui d’une invasion extraterrestre…

  • Kazakhstan: Un rapport d’Alma Ata

    «Nous sommes la seule organisation socialiste révolutionnaire et cela offre beaucoup de perspectives» explique un membre de Démocratie Ouvrière, ancien meneur de grèves dans une usine d’armement d’Ouralsk. Deux semaines durant j’ai discuté avec des dizaines de militants d’Alma Ata, fait plusieurs rapports sur le travail du CIO et ai pu me rendre compte des actions locales.

    Eric Byl

    Alma Ata, verte métropole peuplée de 1,2 millions d’habitants nichée au fond d’une vallée, était jusqu’en 1998 la capitale administrative, aujourd’hui déménagée à Asnata. La construction d’Astana, projet du président Nazarbaïev, absorbe 50% du budget national. Nazarbaïev était secrétaire général du Parti communiste avant l’indépendance (1991) et, entre-temps – grâce à des multinationales occidentales comme Exxon-Mobil, La Lyonnaise des Eaux et précédemment Tractebel – est devenu multimillionnaire.

    Nazarbaïev contrôle 80% de l’économie et presque tous les partis: son parti (Patrie), le deuxième plus grand parti «d’opposition» (Tous Ensemble) dirigé par sa fille aînée, le troisième (Choix Démocratique) par son beau-fils, le PC Populaire qui le soutient ouvertement, le PC officiel qui siège au front populaire et poursuit une politique néolibérale avec le Choix Démocratique. La petite Fraction Marxiste-Léniniste appelle avec nous à un boycott des jeunes aux élections.

    L’exploitation pétrolière et du gaz entretient une classe moyenne prospère, mais la majorité ressent l’économie de marché différemment: avant 1991 le revenu mensuel d’un travailleur était de 150 roubles contre 200 dollars aujourd’hui, le loyer s’élevait à 3 roubles contre 50 dollars actuellement, et les soins de santé et l’enseignement gratuits sont dans un piètre état. La qualité se paie comme en Occident.

    Malgré la répression, la résistance s’organise: Démocratie Ouvrière a des sections dans une demi-douzaine de villes au Kazakhstan et est en discussion avec des groupes d’Ouzbékistan, du Kirghizistan et du Tadjikistan.

  • Les consommateurs paient le prix de la politique de Bush

    Augmentation du prix des produits pétroliers

    LE PRIX du pétrole a commencé cet été à grimper à un rythme effréné. Ceci reflète la politique instable et la situation économique dans le monde. L’État belge percevra 60 à 65 millions d’euros de rentrées supplémentaires via les taxes sur les produits pétroliers.

    Bart Vandersteene

    Entre-temps, les multinationales pétrolières maximalisent leurs bénéfices: comparé à l’année 2003, ceux-ci ont augmenté de 35% pendant les six premiers mois de cette année. Exxon Mobile prévoit un bénéfice annuel de 25 milliards de dollars, ce qui équivaut aux bénéfices de toutes les entreprises belges mis en commun. Les cinq plus grosses multinationales pétrolières pourraient finir l’année 2004 avec un bénéfice total de 100 milliards de dollars. Quand on examine les prix de l’essence à la pompe et du mazout de chauffage, qui ont déjà grimpé de plus de 34% depuis le début de cette année (chiffres au 20/08), on se rend compte que c’est une fois de plus le consommateur qui paie la facture.

    On attribue souvent la montée du prix du pétrole à la forte croissance économique en Chine et aux USA mais, dernièrement, celle ci a commencé à ralentir. Cet explication pourrait conduire à une menace de déficit. En fait, la montée du prix du pétrole est surtout l’expression de la peur que la situation politique internationale ne mène à une rupture dans l’approvisionnement de pétrole.

    La production pétrolière est très fragile au Moyen Orient et surtout en Irak. L’intervention militaire dans ce pays avait pour but de placer à long terme l’approvisionnement pétrolier sous le contrôle direct des Etats Unis. La force de l’OPEP devait ainsi diminuer. Cependant, la production pétrolière en Irak est encore plus basse un an et demi après le début de la guerre qu’avant celle ci. Dans le nord du pays, l’exportation de pétrole est paralysée depuis des mois déjà et, dans le sud, les installations pétrolières sont de plus en plus fréquemment la cible d’attentats.

    En Arabie Saoudite aussi, la crainte d’attentats contre la production pétrolière est grande. En outre, il faut prendre en compte les problèmes liés au groupe pétrolier russe Youkos et l’instabilité politique au Nigéria et au Venezuela (ce dernier exporte chaque jour 3,1 millions de barils vers les USA, soit plus que l’Arabie Saoudite).

    La chaîne se brise toujours dans son maillon le plus faible. Concernant l’économie mondiale, ce maillon pourrait être en ce moment l’approvisionnement pétrolier. La montée du prix du pétrole pourrait freiner la consommation aux Etats Unis. Hors, une consommation privée était fondamentale ces dernières années pour reporter la crise. Un retard de la croissance aux Etats Unis pourrait entraîner le monde entier dans une longue dépression, une dépression qui démontrera la fragilité des arguments allant en faveur de la dernière reprise économique.

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