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Tag: European Union
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Contre l’austérité, pour un syndicalisme de combat!
Lors de l’assemblée Wallonne des pensionnés et prépensionnés de la FGTB qui s’est tenue à Ciney le 13 octobre 2011, Gustave Dache a fait une intervention remarquée. Voici ci-dessous le texte intégral qu’il aurait voulu faire si le temps le lui avait permis. L’auteur de "La grève générale insurrectionnelle et révolutionnaire de l’hiver 60/61” aborde notamment la nécessité d’un plan d’action contre l’austérité, et défend la nationalisation par expropriation des banques et des secteurs clés de l’économie, sans indemnités ni rachats et sous contrôle ouvrier, comme intégré dans le programme de la FGTB dans les années ’50.
Étant donné que les intervenants à cette assemblée n’avait droit qu’à trois minutes. J’en ai d’ailleurs fait la critique à la tribune, car sur 3 minutes il n’est pas permis de développer une intervention que j’ai été obligé d’écourter. C’ est la raison pour laquelle je l’ai mise par écrit. Encore une fois les interventions de la base sont limitées bureaucratiquement, alors que la situation est d’une gravité exceptionnelle et exige la pleine liberté d’expression ainsi que le temps nécessaire pour que la base s’exprime entièrement qui elle demain se retrouvera dans la rue.
Gustave Dache
Camarades,
Après 50 ans, la situation a changé et nous savons tous que chaque époque garde sa spécificité. Mais ce que nous savons aussi avec certitude, c’est que les antagonistes de classe sont restés les mêmes. En effet, le capitalisme et son cortège de misère existent toujours. Ils font toujours des ravages sociaux et économiques. La pauvreté n’a cessé d’augmenter partout alors que les capitalistes font continuellement des bénéfices faramineux. Les bénéfices des entreprises belges sont passés de 47 milliards d’euros en 2000 à 82 milliards d’euros en 2009 : une hausse de 75 %. Les dividendes des actionnaires sont passées de 9 à 26 milliards d’euros dans la même période : une augmentation de 200 %.
Et pendant que les capitalistes remplissent leurs coffres, les travailleurs sont licenciés, les chômeurs sont exclus de leurs indemnités et les pensions en Belgique sont parmi les plus basses d’Europe. Il y a environ 25 % des pensionnés qui vivent sous le seuil de pauvreté, et il y a dans notre pays 15 % de taux de pauvreté. Il y a socialisation des pertes alors que les bénéfices des banques et des entreprises restent strictement privés.
Le socialiste français Jean Jaures avait parfaitement raison lorsqu’il disait il y a longtemps que : ”le capitalisme porte en lui la guerre, comme la nuée porte l’orage.” Il en va de même pour la misère. La lutte entre les deux classes antagonistes est permanente, elle est toujours d’une brulante actualité. Aujourd’hui comme hier, la lutte des classes reste la priorité absolue.
”La FGTB Wallonne espère faire progresser la réflexion et le débat sur le fait que penser l’après capitalisme est maintenant une nécessité absolue” a-t-on pu lire dans le Syndicat de septembre 2011. Tous les syndicalistes doivent souscrire à cette nécessité absolue, car ce qui est posé avec encore plus de nécessité aujourd’hui qu’hier, c’est le remplacement du capitalisme par le socialisme démocratique.
Je pense, camarades, que vous partagez le même sentiment que moi. Je m’adresse ici aux plus anciens qui, comme moi, ont fait grève en 1950 et en 60/61. Je considère qu’il y a aujourd’hui beaucoup de similitudes avec la situation qui existait juste avant la grève générale de 60/61. Rappelez-vous camarades, à l’époque, il y avait des grèves un peu partout. Aujourd’hui, il y en a beaucoup plus, presque tous les jours dans tous les secteurs, ce qui démontre que la situation s’est dégradée constamment et devient explosive. A l’époque, le gouvernement de droite du premier ministre Gaston Eyskens voulait nous imposer avec la Loi unique une austérité de 10 milliards de francs belges. Aujourd’hui, le futur gouvernement veut nous imposer une austérité de 22 milliards d’euros, ce qui représente 880 milliards de FB. Ce n’est pas vrai qu’il se limitera à 10 milliards d’euros, Ce n’est qu’un début pour 2012, le reste viendra les années suivantes. Cette austérité n’a aucune comparaison avec celle de 60/61. Elle est 88 fois supérieure.
C’est la plus grave offensive contre la classe ouvrière et les petites gens de toute l’histoire de la Belgique. Si on laisse faire les politiciens ou vont-ils s’arrêter ?
Devant une austérité de 10 milliards de FB, la classe ouvrière de l’ensemble du pays s’est dressée massivement et spontanément dans une grève générale insurrectionnelle et révolutionnaire. Cela peut paraitre osé aujourd’hui de rappeler que cette grève générale de 60/61 était insurrectionnelle et révolutionnaire. Pourtant, il n’en est rien. Elle était bien insurrectionnelle dans ses actes et révolutionnaire dans ses objectifs.
Rappelez-vous camarades, une grève générale historique, ”la grève du siècle” qui a duré 35 jours, paralysant toute l’économie du pays, avec ses plus de 100 actes de sabotages par jour, ses nombreuses arrestations arbitraire, ses nombreux blessés et ses 4 morts abattus par la gendarmerie.
Rappelez-vous camarades, nous étions descendus dans la rue contre la loi unique, mais aussi pour changer la société.
Rappelez-vous camarades nous voulions marcher sur Bruxelles, comme en 1950, pour affronter l’Etat bourgeois dans la capitale. Nous pouvions réussir, toutes les conditions objectives à une insurrection étaient réunies. La bourgeoisie tremblait sur ses bases, et ce n’est pas par hasard si toutes les gares du pays étaient occupées militairement, si toutes les armureries du pays étaient vidées de leurs munitions, si la fabrique nationale (FN) était également occupée militairement. Des mitrailleuses étaient postées sur les routes conduisant à la capitale. Toutes ces précautions exceptionnelles ont été prises par le gouvernement et la bourgeoisie parce qu’ils craignaient que la masse des grévistes montent spontanément sur Bruxelles. Mais toutes les directions traditionnelles nous ont empêchées, André Renard y compris.
Cette fois ils ne nous arrêterons pas !
Pour nous, la rigueur ou l’austérité c’est kif kif. La rigueur, nous la subissons depuis plus de 35 ans. La rigueur on en veut plus, et ça, ce n’est pas négociable.
D’ailleurs, les plans de rigueur, ça ne fonctionne pas. La Grèce en est un exemple typique avec l’application de la rigueur et de l’austérité, la dette publique est passée de 120 % au début de l’année à 160 % du PIB sans rien résoudre, au contraire. La crise s’accentue profondément.
Avec ce plan d’austérité en Grèce, il y a environ 20 % de réduction des salaires et 15 % de réduction des pensions. Les politiques de rigueur sont des politiques aveugles et ceux qui les prônent vivent sur une autre planète. Le capitalisme connait la plus grave crise structurelle de toute son histoire. Aujourd’hui la crise structurelle du capitalisme a atteint un tel niveau, qu’elle a révélé au monde entier que cette économie capitaliste est tellement vulnérable qu’elle peut mettre toute l’économie mondiale à genoux.
D’ailleurs, les plus grand partisans de cette économie capitaliste en crise mortelle ne trouvent aucune solution de sauvetage. Toute ces crises à répétitions dévoilent au grand jour l’absurdité et l’inefficacité du capitalisme à l’agonie. Le cœur même du capitalisme mondiale, les Etats Unis d’Amérique, sont touchés de plein fouet par la crise, avec comme conséquence que le pays se trouve au bord d’une dépression avec son cortège de misère, comme dans les années 30. Jamais aux EU autant de personne n’ont vécu sous le seuil de pauvreté.
Pourtant, de l’agent, il y en a. Avec raison, la FGTB pose la question ”où est passé l’argent”?
Le gouvernement en affaire courant a déboursé 22 milliards d’euros pour sauver les banques en 2008. Les milliards d’euros absorbés par les intérêts notionnels (plusieurs milliards d’euros par an) et les 9 milliards d’euros de diminution de charge au patronat par an. Cette série d’avantages fiscaux a permis à ArcelorMittal de ne quasiment rien payer en Belgique alors que des milliards de bénéfices étaient réalisés. De fait, les grosses entreprises payent peu d’impôts et la fraude fiscale est estimée à + ou – 20 milliards d’euros. Tous ces plantureux cadeaux ont été accordés avec la participation du PS à tous les gouvernements successif. Dans ces circonstances, le MR n’a plus le monopole du libéralisme, le PS s’en charge.
Le capitalisme est atteint d’une maladie incurable, d’un cancer généralisé, et le PS joue le rôle de médecin au chevet du capitalisme malade. Nous, ce dont nous avons besoin, ce n’est pas d’un médecin, mais d’un chirurgien qui pratique l’euthanasie .
Autour de la table des négociations sur l’accord de BHV, c’était la joie, la droite et la gauche se sont congratulées pour avoir, d’après eux, trouvé un accord historique. Entre la droite et la gauche, les nuances politiques ont disparu. Pendant toute cette période de crise pour former un gouvernement, il y a eu des informateurs, des démineurs, des clarificateurs. Maintenant nous avons un démolisseur de nos acquis sociaux et de notre citadelle ouvrière qu’est les sécurité sociale !
Oui camarades, notre citadelle ouvrière est attaquée, pas seulement par la droite mais aussi par le formateur chef de file de la gauche. Comme le disait Nico Cué, secrétaire des métallurgistes : ”le formateur négocie une note qui fait injure au valeur du socialisme”.
Ce n’est pas parce que nous sommes devenus des papys et des mammys, que nous courrons moins vite et que nous ne sommes plus actifs dans les usines que nous n’allons pas dire aux politiques que nous sommes toujours capables de faire ce que nous avons fait lors de la grève 60/61!
Aujourd’hui plus que jamais, nous devons rester mobilisés et en revenir à un syndicalisme de combat. Car, à la FGTB, qu’on en soit conscient ou pas, qu’on soit d’accord ou pas nous sommes les dépositaires d’une doctrine révolutionnaire, s’appuyant sur la pratique de la lutte des classes, qui doit nous conduire vers la transformation totale de la société et son remplacement par une société socialiste démocratique.
C’est principalement pour cela que la FGTB est née en 1945. Si nous voulons vraiment changer la société, nous devons avancer un plan d’action offensif anticapitaliste, qui s’attaque au fondement même du capitalisme. Ce plan, il ne faut pas l’inventer, il existe, il se trouve dans les tiroirs de la FGTB qui a été décidé par les congrès de la FGTB en 1954 et 1956 : la nationalisation par expropriation des banques et des secteurs clés de l’économie, sans indemnités ni rachats et sous contrôle ouvrier. Non à une caricature de nationalisation par rachat!
Je pense que vous serez d’accord avec moi pour dire que la FGTB nationale doit remettre dès demain matin au formateur un préavis de grève générale illimitée contre toute forme de rigueur qu’elle qu’elle soit!
Si le futur gouvernement s’obstine à nous imposer l’austérité ou la rigueur, nous devons lui dire que ses jours sont déjà comptés. Le PS nous dit régulièrement et depuis bien trop longtemps d’ailleurs que : ”sans nous, ce serait pire.” Pire que quoi ? La peste ou le choléra !
Nous sommes en colère, car tous ceux qui veulent nous imposer la rigueur sont complètement déconnectés de la réalité. C’est du terrorisme social contre toute la classe ouvrière du pays.
La vieille garde meurt mais ne se rend pas! Vive le classe ouvrière, vive le socialisme!
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Pas touche à nos fins de carrière!
Le démantèlement de notre système de pensions est inscrit dans l’agenda politique depuis longtemps déjà. Politiciens, médias et représentants du patronat nous ont enfoncé dans le crâne que nos pensions sont impayables. Il est question de donner suite au Pacte des Générations de 2005, qui n’était selon eux pas assez fort. Entretemps, l’environnement économique a radicalement été modifié par la crise.
Tract du PSL
Pour les patrons, c’était l’occasion de claironner plus fort qu’il faudrait travailler plus longtemps. Cela ne les empêche pourtant pas de mettre à la porte des dizaines de milliers de personnes, dont bon nombre de plus de 50 ans.
Un quart des pensionnés sous le seuil de pauvreté
Notre système de pension doit être revu, c’est vrai. En octobre 2007, Le Soir écrivait déjà que l’allocation moyenne de pensions après impôts ne représentait plus que 64,4% du salaire moyen en Belgique. Un salarié pensionné reçoit en moyenne 976,13 euros par mois et, pour un indépendant, il s’agit de 767,91 euros, selon la FGTB. D’après l’enquête EU-Silc 2007 (portant sur les revenus 2006), 23 % des Belges de plus de 65 ans vivent sous le seuil de pauvreté, et disposent donc d’un revenu inférieur à 893€ par mois. Soit pas moins d’un pensionné sur quatre…
L’argument selon lequel ces retraites extrêmement basses sont impayables est un pur mensonge. La vérité, c’est que la multiplication des baisses de ‘‘charges patronales’’, a creusé des trous profonds dans les caisses de la sécurité sociale. Sans parler de la fraude fiscale, estimée à plus de 20 milliards d’euros au bas mot.
Nos fins de carrière sont en danger. Dans la note du formateur Di Rupo figure la déstructuration du système des pensions. Les périodes assimilées (chômage, prépension, maladie) risquent d’être remises en cause pour le calcul des pensions et l’âge de la pension est augmenté dans les faits par l’attribution de bonus par année de travail supplémentaire. Cette note comprenait aussi la proposition de diminuer l’enveloppe destinée à la liaison des allocations sociales au bien-être (de 400 millions d’euros à 240 millions).
Pour une riposte syndicale et politique
Récemment, lors d’une action de la FGTB wallonne devant le Parlement wallon, une lettre de protestation a été remise au secrétaire d’État à la lutte contre la pauvreté Jean-Marc Delizée et à la ministre wallonne de l’Action Sociale Eliane Tillieux. Tous deux sont membres du PS et ont affirmé qu’ils défendraient les pensionnés et les prépensionnés. Pourtant, le PS était lui aussi derrière le tristement célèbre ”Pacte de solidarité entre les générations”. D’autre part, le ministre des pensions Michel Daerden a prévenu dans son ”livre vert” sur les pensions qu’il était ”nécessaire” de s’en prendre aux fins de carrière. Il parlait de ”reporter l’âge effectif de la retraite de trois ans” en ”décourageant les mécanismes de départ anticipé à la retraite”.
La FGTB redoute l’austérité, et elle a bien raison. Il faut espérer que les actions de sensibilisation et de protestation qui ont pris place ces derniers temps ne soient que les premiers pas vers un plan d’action offensif destiné à repousser toute attaque contre notre niveau de vie et toute tentative de nous faire payer la crise. Mais ce ne sera pas suffisant. Tout comme la discussion avait été largement lancée en 2005, il faudra aussi sérieusement réfléchir au prolongement politique des revendications syndicales. Peut-on encore sérieusement croire que le PS se placera du côté des travailleurs ? Nous ne le pensons pas, et trouvons qu’il est dangereux d’entretenir la moindre illusion à ce sujet. Ce sentiment est d’ailleurs largement partagé. Mais, en l’absence d’une alternative de gauche combative, le PS pourra toujours jouer la carte du ”moindre mal”. La meilleure manière de riposter contre cet ‘argument’ est d’aborder la question de la construction d’un nouveau parti des travailleurs, d’une nouvelle force politique large et démocratique qui sera l’instrument politique de la base syndicale.
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Opération ”caddies vides” des pensionnés à Namur
A l’appel de la FGTB, une centaine de pensionnés ont manifesté hier matin aux portes du gouvernement wallon, à Namur, afin d’y protester contre les pensions extrêmement basses qui ont cours en Belgique et contre les menaces qui pèsent sur les fins de carrière. En moyenne, un salarié pensionné reçoit en Belgique 976,13 euros par mois et, pour un indépendant, il s’agit de 767,91 euros, dénonce la FGTB. Comment remplir son caddie avec des pensions pareilles ?
Photo ci-contre: manifestation du 15 septembre 2010 pour la défense des fins de carrière à l’occasion du sommet européen des ministres des Affaires sociales
Une centaine de militants environ se sont donc rassemblés ce mercredi. Parmi eux, des pensionnés, des pré-pensionnés, mais aussi des militants Jeunes-FGTB venus exprimer leur solidarité et leur inquiétude, partagée avec celle de leurs aînés, concernant l’avenir des fins de carrière. La situation des pensions en Belgique n’est déjà pas fort glorieuse – on le sait – et les choses risquent d’être pires encore dans un futur très proche. Tous ensemble, ils demandaient donc une revalorisation des pensions dans le cadre des négociations concernant le volet socio-économique, car la FGTB craint – à juste titre – que la situation des pensionnés n’empire encore. D’après l’enquête EU-Silc 2007 (portant sur les revenus 2006), 23 % des Belges de plus de 65 ans vivent sous le seuil de pauvreté, et disposent donc d’un revenu inférieur à 893€ par mois.
Comment faire pour trouver l’argent ? A cette question, la FGTB-wallonne propose d’aller chercher l’argent dans les poches des riches. Le président de la FGTB-wallonne Thierry Bodson expliquait ainsi au micro de la RTBF: ”En réinstaurant une fiscalité un peu plus progressive, par exemple une tranche de 55% pour les salaires supérieurs à 8.000 euros, on va rechercher 250 à 300 millions d’euros.”
Il a aussi expliqué à la presse "Lundi, le socio-économique devrait être abordé à la table des négociations gouvernementales. Et la note du formateur fait plusieurs attaques frontales aux pensions qu’on ne peut pas accepter. Tout d’abord, il y a la déstructuration du système des pensions. Ensuite, les périodes assimilées (chômage, prépension, maladie) risquent d’être remises en cause pendant le calcul des pensions. Enfin, on repousse l’âge de la pension de façon pernicieuse, en attribuant des bonus par année supplémentaire (…) Dans la note, il est aussi question de raboter l’enveloppe permettant la liaison ‘allocations sociales – bien-être’ et donc, de passer d’une enveloppe de 400 millions d’euros à 240 millions. Avec cette somme, nous ne pouvons atteindre nos objectifs."
Voilà, dans les grandes lignes, la teneur d’une lettre de protestation remise au secrétaire d’État à la lutte contre la pauvreté Jean-Marc Delizée et à la ministre wallonne de l’Action Sociale Eliane Tillieux, tous deux membres du PS. Ces derniers ont affirmé en cœur qu’ils défendraient les pensionnés et les pré-pensionnés lors des futures négociations sur le socio-économique. On se rappelle pourtant que le PS était lui aussi derrière le tristement célèbre ”Pacte de solidarité entre les générations” qui avait attaqué les fins de carrière en 2005 et avait déclenché les deux premières journées de grève générale en Belgique depuis 1993 et les luttes contre le Plan Global. D’autre part, le ministre des pensions Michel Daerden, lui aussi membre du PS, avait prévenu qu’il était ”nécessaire” de s’en prendre aux fins de carrière dans son ”livre vert” sur les pensions. Dans celui-ci, le ministre parlait de ”reporter l’âge effectif de la retraite de trois ans” en ”décourageant les mécanismes de départ anticipé à la retraite”. Il est dès lors bien difficile d’accorder le moindre crédit aux déclarations de Jean-Marc Delizée et d’Elianne Tillieux…
La FGTB redoute l’austérité, et elle a bien raison. Il faut espérer que cette action des pensionnés n’est que le premier pas vers un plan d’action offensif destiné à repousser toute attaque contre notre niveau de vie et toute tentative de nous faire payer la crise. Ce ne sera toutefois pas suffisant.
Tout comme la discussion avait été largement lancée en 2005, il faudra aussi sérieusement réfléchir au prolongement politique des revendications syndicales. Peut-on encore sérieusement croire que le PS se placera du côté des travailleurs ? Nous ne le pensons pas, et trouvons qu’il est dangereux d’entretenir la moindre illusion à ce sujet. Ce sentiment est d’ailleurs largement partagé. Mais, en l’absence d’une alternative de gauche combative, le PS pourra toujours jouer la carte du ”moindre mal”. La meilleure manière de riposter contre cet ‘argument’ est d’aborder la question de la construction d’un nouveau parti des travailleurs, d’une nouvelle force politique large et démocratique qui sera l’instrument politique de la base syndicale.
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Vive la révolte du 15 mai !
- Une démocratie réelle est le seul moyen d’en finir avec la dictature des marchés !
- Pour la construction d’un mouvement démocratique des travailleurs et des jeunes !
- Pour une grève générale, maintenant !
- Pour une politique socialiste révolutionnaire !
La révolte qui a commencé le 15 mai et qui se déroule encore aujourd’hui dans des dizaines de villes espagnoles illustre que les capitalistes, avec leurs partis politiques et leurs moyens de communication, ne vont pas pouvoir imposer leur agenda sans que les masses opposent une résistance. Les manifestations du 15 et les occupations ont mis au premier plan de l’attention nationale la situation désespérée et les revendications des précaires, des chômeurs et des travailleurs qui subissent les attaques des capitalistes.
Tract de Socialismo Revolucionario (CIO-Espagne)
Ils ont fait irruption dans le grand jeu électoral entre le PSOE et le PP, avec l’idée claire que les deux appuient ces attaques et la politique du grand capital. Les camarades de la Plaza del Sol à Madrid ont chassé de là le PSOE, qui devait y faire son grand meeting électoral et a finalement dû le faire en dehors de la capitale, pour se cacher des gens. Cela montre l’impact énorme qu’a déjà le mouvement. Maintenant, comment pouvons-nous aller de l’avant et obtenir ce que nous voulons vraiment ?
Non à la répression ! Défendons le droit de protester !
Les partis et les médias capitalistes ont tout d’abord ignoré le mouvement. Ensuite, ils ont essayé de le ridiculiser ou de profiter de lui pour les élections, et dernièrement, devant la crainte de voir leur position privilégiée et leurs intérêts mis en danger, ils essaient de l’interdire et de le criminaliser.
La décision de l’Assemblée Électorale d’interdire les manifestations et les concentrations est une attaque contre les droits démocratiques. Nous ne devons pas les laisser paralyser notre lutte avec des instruments ‘‘légaux’’ de répression. Nous avons déjà montré que lorsque nous sommes unis et que nous nous organisons, les lois et le bouclier policier ne peuvent agir comme ils le voudraient. La manifestation du 17 à Madrid a été aussi ‘‘interdite’’, mais ils n’ont pas pu attaquer tant de manifestants avec un soutien social aussi énorme. Défendons le droit de manifester pacifiquement dans nos propres rues et places ! Repoussons les méthodes violentes et les provocations de tout type, surtout celles de l’Etat.
Construire un mouvement démocratique des masses
Les élections vont déboucher sur une situation sans changements importants, bien qu’il soit très probable que le vote de la gauche alternative augmente. Nous devons continuer à intensifier la lutte. En manifestant ensemble, nous avons eu un grand impact. Imaginons l’impact que l’on pourrait avoir en faisant ensemble une grève. Il faut frapper les spéculateurs là où cela leur fait le plus de mal, dans le portefeuille. Pour une grève générale comme premier pas de la lutte !
Nous devons nous rapprocher du mouvement ouvrier organisé, des mouvements de protestation contre les coupes budgétaires et des luttes des fonctionnaires pour la défense de leurs postes et conditions de travail et contre les coupes dans la santé, l’éducation et les autres services publics. Mais en même temps opposons-nous durement à nos soi-disant dirigeants syndicaux qui nous représentent. Ces dirigeants doivent être destitués parce que les syndicats peuvent être réellement des instruments démocratiques de lutte. Il faut démocratiser la lutte encore plus, en formant des comités d’action pour discuter et planifier les pas suivants, et créer des liens dans nos quartiers, sur nos lieux de travail, dans nos régions et Etats.
Les attaques des capitalistes sont internationales, la réponse doit être internationale ! Pour une grève générale européenne !
Pour les capitalistes, les frontières n’ont aucune importance quand ils nous attaquent. Ils ont toute une série d’organisations internationales pour imposer leurs plans d’austérités brutaux (FMI, EU etc.). Nous aussi nous devons nous organiser au-delà des frontières – un internationalisme solide est indispensable pour faire face aux attaques du capitalisme mondial. Nous exigeons des actions coordonnées des travailleurs et des jeunes de toute l’Europe avec l’objectif de construire une grève générale européenne. Le CIO (Comité pour une Internationale Ouvrière, dont le Parti Socialiste de Lutte est la section belge) est organisé dans plus de 45 pays, et lutte pour la fin de la dictature des marchés et une politique révolutionnaire.
Le capitalisme ne peut pas être démocratique ! Pour une alternative socialiste révolutionnaire internationale !
Une démocratie réelle ne peut pas réussir quand les décisions qui nous affectent le plus (l’emploi, l’économie, le logement etc.) sont prises par les marchés capitalistes et les spéculateurs, les chefs de Zapatero et Rajoy. Nos revendications, pour de l’emploi et une vie dignes, sans précarité, ne peuvent pas se réaliser dans un système capitaliste en crise profonde. Nous avons besoin de moins d’ambigüité et de plus de clarté. Un programme viable et avec une alternative à la situation actuelle doit faire face au système capitaliste jusqu’au bout. Pour contribuer au débat, Socialismo Revolucionario (la section espagnole du CIO) propose les revendications suivantes :
- Stop au paiement de la dette externe des banquiers !
- Non au remboursement de la dette !
- Opposons-nous aux coupes budgétaires ! Pour un grand plan d’emplois et de services publics comme l’éducation, la santé et les transports !
- Stop aux plans de sauvetage des banques ! Nationalisation du système bancaire sous contrôle démocratique des travailleurs, pour satisfaire aux besoins de tous, et pas pour engendrer des bénéfices pour une minorité !
- Pour une grève générale imminente comme premier pas d’un programme de lutte unie des travailleurs et des jeunes organisés ! Pour la construction d’organes démocratiques pour diriger et planifier la lutte !
- Pour la résistance internationale contre les marchés et les attaques capitalistes internationales !
- Pour une grève générale partout en Europe !
- Pour une politique socialiste révolutionnaire ! Les piliers de l’économie doivent être dans les mains du public, contrôlés démocratiquement par les jeunes et les travailleurs ! Pour un gouvernement des travailleurs à la place de la dictature du marché capitaliste !
Rejoins dès à présent notre lutte !