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Tag: Etienne Davignon
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Ils nous demandent de nous serrer la ceinture, mais eux s’en foutent plein la panse !
Alors qu’en Grèce, le taux de pauvreté record force des centaines de milliers de personnes à se présenter aux distributions de nourriture gratuite pour survivre (phénomène bassement récupéré par le parti d’extrême-droite Aube Dorée) et que l’Espagne et le reste de l’Europe dévalent la même pente, à Bruxelles, c’est une avalanche de bouffe sur laquelle une centaine de multimillionnaires et milliardaires, membres du think-tank ‘‘Friends of Europe’’, pourront se jeter le jeudi 11 octobre, dans le cadre d’un repas organisé au palais d’Egmont en l’honneur de son président le vicomte Etienne Davignon.
Par Romain (Liège)
Rassemblement contre le banquet des riches : Jeudi 11 octobre à 18h au Petit Sablon, rue de la Régence à Bruxelles (arrêt tram 92).
Il s’agit du diner annuel en l’honneur du président de ce think thank néolibéral, un rendez-vous qui rassemble une centaine de personnalités européennes : des politiciens, des experts de la finance, des personnages influents des médias et de la société civile, des ambassadeurs ainsi que des dirigeants de 40 firmes parmi lesquelles BP, Total, ou encore Coca Cola. La liste des invités comprend le financier et spéculateur George Soros (à qui l’on doit par exemple l’invention des hedge funds), le président de la commission européenne José Manuel Baroso ou encore le président du conseil européen Herman Van Rompuy. ‘‘Friends of Europe’’ est un think thank basé à Bruxelles sous la présidence d’Etienne Davignon, par ailleurs déjà créateur du lobby de la très patronale ‘‘Table ronde des industriels européens’’ et destinée à ‘‘encourager les discussions et les réflexions sur les problèmes auxquels font face l’Europe et ses citoyens’’. La nature de ces ‘‘discussions’’ et de ces ‘‘réflexions’’ est notamment indiquée par la composition de son conseil d’administration, où l’on retrouve entre autres Pascal Lamy, directeur général de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC).
Ce triste personnage s’est taillé une certaine notoriété en étant l’instigateur de l’Accord multilatéral sur l’investissement (AMI) négocié secrètement au sein des vingt-neuf pays membres de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) entre 1995 et avril 1997 et qui prévoyait notamment de permettre aux entreprises d’attaquer en justice un Etat suite à une grève ou une manifestation (!). Heureusement, la divulgation publique de ce traité a suscité tellement de protestations que le projet fut enterré en 1998. Ce n’est qu’un exemple, mais il est extrêmement révélateur de la nature des discussions qui prennent place dans un tel diner où l’on retrouve beaucoup d’invités réguliers des conférences du groupe Bilderberg (autre réunion ‘‘informelle’’ des puissants de ce monde). Entre deux plats dont le prix pourrait payer le loyer d’un ménage, il sera question de la domination de l’élite capitaliste sur l’économie, et de la meilleure stratégie à appliquer pour la préserver.
Les Comités Action Europe, ‘‘un collectif qui rassemble des militants syndicaux, des altermondialistes, indignés ou des citoyens révoltés’’, appellent à une mobilisation massive le 11 octobre à 18h devant le palais d’Egmont pour faire entendre notre colère. Ce n’est pas à une élite qu’il appartient de manipuler l’économie afin de sauvegarder ses privilèges et asseoir son influence !
Le PSL et les Etudiants de Gauche Actifs soutiennent cet appel, et mobilisent pour faire de cette action un succès. Ce sera aussi, pour tous les participants, l’occasion, au-delà de la protestation, de discuter ensemble de la meilleure manière d’en finir avec la domination d’une infime élite de parasites capitalistes sur l’économie. Nous revendiquons l’organisation de l’économie de façon démocratiquement planifiée, sur base de la nationalisation des secteurs vitaux de l’économie. De cette manière, il serait possible d’orienter la production de la société vers la satisfaction des besoins de la population et non pour tenter de calmer l’avidité sans borne des spéculateurs, des grands actionnaires et des grands patrons.
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Comment faire payer la crise aux riches ?
C’est par la lutte que nous leur présenterons la note
Au moment où, dans la plupart des pays européens, d’importantes économies sont réalisées, se pose la question de la justesse de ces attaques contre nos salaires, nos pensions et nos allocations sociales. Les travailleurs se sont déjà serrés la ceinture ces 30 dernières années, depuis le début des contre-réformes néolibérales plus précisément. Pendant ce temps, les revenus des riches ont augmenté de façon exponentielle.
Par Peter Delsing
L’impasse économique du capitalisme menace le consensus idéologique sur le marché libre et conduit à une résistance massive. C’est dans ce contexte que nous assistons à de soudaines poussées de ‘‘générosité’’ de la part de milliardaires tels que Warren Buffet (troisième fortune mondiale). Il a bien vite été suivi par un certain nombre de superriches à travers le monde qui, eux aussi, ont estimé qu’ils payaient trop peu d’impôts. En Belgique, le millionnaire Etienne Davignon a suivi le mouvement, avec un peu de retard. C’est amusant de voir qu’alors que nous avons dû attendre 30 ans pour cela, ces déclarations coïncident avec la plus grande “crise systémique” en 80 années !
Entre 1970 et 2007, ce que nous produisons chaque année en Belgique a augmenté de 140%. Cela a donc plus que doublé. Mais au lieu de donner une vie décente à chacun – ce qui est parfaitement possible – la pauvreté a triplé depuis les années ‘80 (pour atteindre 15%). Aujourd’hui, une famille a besoin de deux salaires pour faire face à l’augmentation du coût de la vie. Bref, la croissance de la richesse s’est principalement écoulée vers un club de riches. En Belgique, 10% de la population possède plus de 50% des moyens.
Pour accompagner de lourdes économies, le PS veut aujourd’hui imposer à hauteur de 0,5% les fortunes de plus de 1,25 million d’euros. Le PSL est favorable à chaque mesure vers une plus juste répartition des richesses, mais pas en brisant nos services publics et notre pouvoir d’achat… Il est illusoire de penser qu’une majeure redistribution des richesses puisse réussir sans lutte massive des travailleurs et des jeunes, et sans toucher aux vaches sacrées du capitalisme.
Aujourd’hui, les revenus du travail composent plus de 50% des recettes fiscales belges, tandis que les taxes sur l’alimentation représentent encore 7,3% du total. Le secret bancaire doit être complètement aboli afin de pouvoir connaître ce que représentent les revenus et les fortunes des plus riches. Ce sont des sommes énormes: la richesse financière sur les comptes d’épargne (200 milliards d’euros en mars 2011), les actions et obligations, etc. dépassent le double de ce que nous produisons annuellement dans le pays. Les grandes banques doivent être retirées des mains des actionnaires privés et de leurs gestionnaires pour avoir un suivi réel de ces avoirs.
Mais comment les travailleurs et leurs familles peuvent-ils laisser le contrôle de ces institutions aux mains de l’Etat actuel ? Le même Etat capitaliste qui désorganise consciemment le contrôle des impôts sur les entreprises et donne année après année de gigantesques cadeaux fiscaux aux multinationales et aux super-riches? Avec la déduction des intérêts notionnels et autres mesures fiscales, plusieurs grandes entreprises paient moins d’impôts qu’un travailleur de base.
Si les entreprises avaient payé en 2009 un impôt effectif similaire à celui de 2001 (19,9% au lieu de 11,8%), selon la CSC, cela aurait permis de récolter 7,6 milliards d’euros de plus. Et si elles avaient payé ce qu’elles devraient normalement payer (un taux de 33,99%), c’est 20 milliards d’euros supplémentaires qui auraient été perçus, un montant quasi identique à la grande opération d’austérité qui se prépare. Imposer les sociétés à hauteur des plus haut taux d’imposition sur les personnes physiques (52% et 55%) engrangerait à nouveau 6 milliards. La lutte contre la fraude fiscale rapporterait quant à elle entre 6 et 30 milliards d’euros (selon les diverses estimations)… En 2009, les entreprises avaient réalisé 93,3 milliards d’euros de bénéfice en Belgique.
Opposons à ces déclarations hypocrites un véritable contrôle démocratique des ressources de la société: une économie démocratiquement planifiée sous le contrôle des travailleurs et de leurs familles.
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En Bref…
Cette rubrique est destinée à mettre en avant différents faits, citations, vidéos ou petites nouvelles particulièrement frappantes.
Pas touche à mes profits !
"Si l’Etat belge devait revoir ses engagements, cela conduirait également GDF Suez à revoir globalement ses politiques d’investissements, d’emploi, de formation et de mécénat en Belgique." C’est ce qu’a déclaré Gérard Mestrallet, big boss de GDF Suez, dont Electrabel est la filiale, contre toute menace d’augmenter les prélèvements sur les profits d’Electrabel. Cette phrase arrive aussi au moment où sont dévoilés les pratiques tarifaires d’Electrabel pour la SNCB (10 millions d’euros de payé en trop !). Décidément, un secteur aussi important que celui de l’énergie ne devrait pas être laissé dans les mains du privés…
Des efforts qui vont dans le bon sens…
Cette semaine, le ‘‘capitaine d’industrie’’ (ne devrait-on pas dire pirate ?) français Arnaud Lagardère était à Bruxelles, et a livré une interview au Soir (édition du 18/10/11). Il y a été question d’amour (beaucoup) et de la crise (un peu). Mais c’est sur ce point que le requin de la presse a le plus ouvert son cœur… ‘‘Nous avons vécu plusieurs crises, et il y en aura d’autres. C’est malheureusement les cycles du capitalisme. Celle-ci est sév ère dans son intensité et sa durée. Et elle implique tous les acteurs de l’économie : les Etats, les banques, les consommateurs,… (…) On ne voit pas encore la fin de ce marasme. Mais il y a des solutions : la patience, le temps, les efforts réalisés par les gouvernements européens qui vont tous, je trouve, dans le bon sens.’’ Dans le bon sens ? Ce type est a reçu en 2009 un salaire de 2,3 millions d’euros (ce qui n’en fait que le 39e patron le mieux payé de France…) et dispose d’une fortune estimée à 343 millions d’euros (la 113e de France). Alors quand on s’attaque aux pensions, aux services publics, aux salaires des travailleurs, cela ne le touche pas trop et ‘‘cela va dans le bon sens’’.
Time for change
C’est l’ancien président français Valéry Giscard D’Estaing qui le dit : ‘‘Quand une montre ne donne plus l’heure exacte, il ne faut pas changer les aiguilles, mais le mécanise. C’est pareil pour les banques.’’ C’est surtout pareil pour le système…
Les riches cherchent à éviter de payer l’impôt
L’austérité se prépare à frapper la majorité de la population, et on essayera de la faire passer en disant que ‘‘tout le monde paye’’. Mais pour les super-riches, les mesures seront toutes symboliques. Alors que des super-riches du style d’Etienne Davignon font les gros titres de la presse en demander à payer plus d’impôts, les autres, en catimini, sont à la recherche de la moindre échappatoire pour échapper aux taxes. Le quotidient De Tijd a donné la parole à un avocat spécialisé qui explique : ‘‘Nombre de nos clients demandent quelles possibilités existent pour échapper aux impôts’’. Une des options est de déménager à l’étranger, en Suisse par exemple. Il semblerait que certains Belges l’envisageraient sérieusement.
28.000 Belges n’arrivent plus à rembourser leur hypothèque
28.000 personnes n’arrivent plus à rembourser leur crédit hypothécaire dans notre pays en conséquence de la crise financière (au moins trois mois de retard sur leur remboursement), selon les données sorties aujourd’hui dans la Gazet van Antwerpen. En 2008, il y avait 24.000 cas similaires, soit 16 % de moins.
Cartoon sur la crise économique
Le cartoon suivant circule pas mal sur Facebook, et peut assez bien illustrer les données ci-dessus. ‘‘C’est de votre faute. Vous avez acheté une maison que vous ne pouvez pas payer’’, dit le banquier au pauvre. Une petite illustration de la manière dont les élites trouvent les responsables de la crise.
Comment renflouer les banques?
Autre cartoon en circulation sur Facebook, qui clarifie ce qu’il y a réellement derrière le renflouement des banques…
L’armée portugaise soutient les manifestants
L’Assemblée nationale des sous-officiers (ANS) au Portugal a déclaré qu’ils choisissent le camp des manifestants. Ces militaires sont eux aussi en colère contre l’austérité gigantesque qui frappe le pays. Selon eux, le rôle de l’armée est de protéger la population, pas les intérêts financiers du secteur privé. Ils revendiquent le droit de protester eux aussi. Cette déclaration est de première importance, notamment au vu du rôle joué par les soldats lors de la révolution portugaise des œillets, en 1974.
Un ancien militaire proteste contre la répression policière
Dans la même ligne que la nouvelle précédente, voici une vidéo qui a circulé cette semaine, d’un ancien soldat américain qui participe aux actions d’#OccupyWallStreet. Ce vétéran de la guerre en Irak s’en prend de façon virulente à la répression policière qui frappe les manifestants de Wall Street.