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Tag: Droit des femmes
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[50 ans après Mai ‘68] Les droits des femmes ont été imposés par les luttes ouvrières
En mai de cette année, nous commémorons les 50 ans de Mai ‘68, lorsque la résistance étudiante et la répression ont provoqué une grève générale à laquelle ont participé 10 millions de travailleurs français. Les étudiants se sont battus pour la démocratisation de l’enseignement, les travailleurs ont réclamé leur part de l’accroissement de richesses. Au cours de ce combat se sont épanouies diverses idées concernant la manière dont les choses pourraient être différentes, non seulement au sujet de la société mais aussi de la façon dont les gens interagissent entre eux. Certaines de ces idées ont depuis lors été connues sous le nom de ‘‘révolution sexuelle’’. La plupart des journalistes confinent Mai ‘68 à cet aspect, mais la révolution sexuelle et la révolte de masse des travailleurs et des jeunes contre le capitalisme sont inextricablement liées.Par Anja Deschoemacker
La carte blanche de Catherine Deneuve & Co a également réduit Mai ‘68 à ce point, en défendant la ‘‘liberté sexuelle’’ contre un nouveau ‘‘puritanisme’’ qui s’élèverait au sein du mouvement féministe sous la forme du hashtag #MeToo. Elles se sont trompées d’ennemi : le ‘‘réveil éthique’’ contre les idées de Mai ‘68 ne vient pas du mouvement féministe, mais de figures telles que Trump, Poutine, Erdogan et… Bart De Wever, qui a ouvertement exprimé son aversion pour Mai ‘68 à l’occasion du 40ème anniversaire de l’événement. Tous aspirent à un retour aux valeurs telles que l’autorité parentale (des parents sur les enfants, de l’homme sur la femme), ce qu’ils considèrent comme ‘‘l’éthique du travail’’ (faire ce que veut le patron sans protester), l’autorité de l’État, ‘‘l’ordre public’’ et les ‘‘valeurs familiales’’… Ils suivent ainsi fidèlement les traces de Margaret Thatcher.
La révolution sexuelle de Mai ’68 : conquêtes et limites
En 1968, la France n’était pas isolée. Une grande partie du monde connaissait une résistance de masse contre le capitalisme : de la part du mouvement ouvrier réclamant sa part des richesses produites, des femmes, des personnes LGBTQI+, en faveur des droits civiques et de la libération sociale, contre les guerres impérialistes ou encore contre la colonisation et pour l’indépendance.
Ces mouvements ont laissé une empreinte durable sur la société. Dans la plupart des pays développés, cela a conduit à la reconnaissance du droit à l’avortement ainsi qu’à des modifications législatives qui ont facilité le divorce. Ces changements législatifs – qui n’ont vu le jour qu’au cours des années 1980 et 1990 en Belgique en raison de la résistance du parti social-chrétien flamand CVP alors dominant (l’ancêtre du CD&V actuel) – traduisaient un changement dans la vision de la société envers les valeurs et normes traditionnelles. En général, les idées dominantes dans la société sont celles de la classe dominante, propagées par l’éducation et les médias. Seule une lutte de classe de masse généralisée peut faire en sorte que les idées des masses opprimées outrepassent les normes et valeurs traditionnelles.
Le mouvement de masse dans des pays comme la France, mais aussi les Etats-Unis, avait mis en branle de larges couches de la société. La solidarité croissante entre les différents mouvements a poussé à l’arrière-plan les idées dominantes de division (sexisme, racisme, homophobie) dans un contexte de marché du travail tendu, qui permettait de repousser toute discrimination. Les femmes quittaient leur foyer pour travailler tandis que la migration était encouragée.
Mais le mouvement s’est arrêté à mi-parcours, en grande partie à cause d’un manque de leadership de la part des sociaux-démocrates et des communistes staliniens. Mai ‘68 disposait d’un énorme potentiel pour renverser le système, avec une classe ouvrière numériquement, mais aussi culturellement, immensément plus forte que la classe ouvrière russe en 1917. Ce qui a manqué, c’est une direction révolutionnaire capable de mener le mouvement jusqu’à sa conclusion logique et d’éviter ainsi que cette énorme énergie ne s’évapore pour ne laisser que des ombres sous forme de lois progressistes tandis que le système à la base de toute discrimination, oppression et exploitation continuait d’exister. Cela a permis aux capitalistes d’adapter leur système et de défendre leurs intérêts dans de nouvelles circonstances.
Par exemple, la nouvelle liberté des femmes travaillant à l’extérieur a été instrumentalisée pour permettre de poser les premiers pas dans la création d’emplois mal payés, en particulier le travail à temps partiel. Les vagues généralisées de résistance de la classe ouvrière n’ont pas pu contrarier la pression qui s’est exercée sur les salaires de chacun entre le milieu des années 1970 et aujourd’hui, deux salaires étant dorénavant nécessaires pour maintenir une famille à un niveau de vie équivalent à ce que permettait précédemment un seul salaire. De plus, les économies budgétaires continuelles ont réduit les services publics qui permettaient aux femmes de travailler à l’extérieur du foyer à un tel point qu’un grand nombre de femmes se voient aujourd’hui forcées de travailler à temps partiel pour concilier vie familiale et vie professionnelle. Le travail à temps partiel, certainement au vu de la réduction des allocations de chômage, ne constitue toutefois pas une base suffisante pour se construire une vie indépendante et décente au regard de l’actuelle cherté de la vie.
De la même manière, l’émancipation sexuelle des femmes a été déviée pour profiter à des secteurs très rentables comme la pornographie et la prostitution, la publicité et les industries textile et cosmétique. La disparition relative du tabou sexuel a permis de commercialiser le corps féminin à une échelle que nous n’avions jamais connue auparavant. La pornographie et la prostitution existent depuis la première société de classe de l’antiquité, mais la commercialisation du corps féminin n’a jamais été aussi omniprésente qu’aujourd’hui.
Que faire ?
Pour répondre au sexisme qui sévit dans la société, devrions-nous pour autant remettre en cause la libération sexuelle et revenir à un schéma traditionnel, comme le préconisent Bart De Wever et d’autres ? En aucun cas. Combattre le harcèlement sexuel n’a rien à voir avec la négation de la liberté sexuelle, comme le prétendent les auteurs de la tribune favorable à la ‘‘liberté d’importuner’’ autour de Catherine Deneuve. La liberté signifie également de dire ‘‘non’’ aux sollicitations et de très nombreuses travailleuses n’ont pas cette opportunité si elles veulent conserver leur emploi. D’autre part, de nombreuses travailleuses sont également en position de faiblesse dans leur famille en raison de leur revenu plus faible, qui induit une dépendance vis-à-vis de leur conjoint. Nous exigeons le droit de dire non et de pouvoir réellement le faire. Cela nécessite d’aller plus loin dans le chemin de la libération sexuelle.
Ce chemin vers la libération sexuelle suit, comme ce fut le cas en Mai ‘68, celui de la lutte des classes. Le mouvement des femmes à lui seul n’aurait jamais réussi à provoquer un tel changement sans la résistance sociale généralisée de tous les opprimés et tout particulièrement du mouvement des travailleurs. Celles qui veulent mettre fin au harcèlement sexiste sur leur lieu de travail doivent lutter contre les bas salaires et les contrats précaires – de même que contre le démantèlement de la sécurité sociale, qui n’offre plus aux chômeurs qu’une maigre allocation de survie – qui les rendent impuissantes face à ce phénomène. La meilleure façon de mener cette bataille est de s’impliquer dans un syndicat et, avec ses collègues masculins, de constituer un front contre les patrons et contre la politique austéritaire des autorités. Seul le mouvement des travailleurs dispose d’une force suffisante pour faire vaciller les gouvernements de droite et mettre fin à leur politique antisociale.
Mener un combat rigoureux contre le harcèlement, le sexisme et l’oppression des femmes dans la société ne signifie pas que les femmes doivent combattre les hommes, cela implique au contraire un soulèvement général de tous les opprimés contre les actuels détenteurs du pouvoir. Ce ne sont pas ‘‘les hommes’’ qui sont coupables des bas salaires, de la cherté de la vie, du chômage, du manque de services publics, des coupes dans la sécurité sociale et de toutes ces conditions matérielles qui expliquent que, 50 ans après Mai ’68, les femmes doivent encore se battre pour accéder à une véritable émancipation. De même, ‘‘les hommes’’ ne sont pas non plus coupables de la commercialisation du corps féminin. La majorité des hommes de la société n’ont rien à voir avec les décisions qui impactent la majorité des femmes.
Bien entendu, les syndicats ne sont pas à l’abri du sexisme, du racisme, de l’homophobie et d’autres formes de discrimination. Les militants de gauche doivent se battre en faveur d’un programme de revendications combatif et offensif ainsi que pour un travail syndical démocratique impliquant le plus grand nombre de travailleurs possible sur leur lieu de travail. Une partie de ce programme combatif consiste à intensifier la lutte dans les secteurs où le degré de syndicalisation est très faible et où les femmes, mais aussi d’autres groupes discriminés tels que les jeunes et les migrants, sont surreprésentés. En Grande-Bretagne, la première grève du personnel de McDonald’s a été une victoire, tandis qu’aux États-Unis, les actions visant à augmenter les salaires du personnel des grandes chaînes de supermarchés ont joué un rôle important dans l’émergence du mouvement en faveur d’un salaire minimum de 15 dollars de l’heure.
En même temps qu’ils se battent pour ces revendications directes sur le lieu de travail, les militants doivent lutter contre toutes les idées capables de diviser les travailleurs et lutter pour que les syndicats défendent tous les travailleurs, sans distinction de genre ou d’orientation sexuelle, quel que soit leur âge, quelle que soit leur origine nationale, qu’ils aient des papiers ou non.
Ce n’est qu’ainsi que l’on pourra construire une force comparable à celle de Mai ‘68 et la pousser plus loin. Pour cette étape, outre les syndicats, il faut aussi un instrument politique capable de mener la lutte dans ce domaine, un parti des travailleurs féroce qui, à travers la défense d’un programme socialiste, soit apte à unir les masses et à mettre un terme une fois pour toutes au capitalisme et à toutes les formes d’oppression et de discrimination qu’il génère et entretient au quotidien.
Quelques dates clés :
- 1908. Le 8 mars 1908, une grève des femmes a pris place dans le secteur textile de New York. Elles exigeaient ‘‘du pain, mais aussi des roses’’, c’est-à-dire non seulement de quoi pouvoir survivre, mais aussi de quoi pouvoir jouir des plaisirs de la vie.
- 1911. La socialiste allemande Clara Zetkin proposa, lors d’une conférence socialiste des femmes à Copenhague, de faire du 8 mars une journée internationale des femmes : une journée de lutte pour l’égalité des droits.
- 1917. À Saint-Pétersbourg, en Russie, une grève commença lors de la Journée internationale des femmes. Ce fut le début de la Révolution russe de février, qui mit fin à la dictature tsariste. Le mouvement révolutionnaire russe a renforcé la lutte pour le droit de vote des femmes à travers le monde.
- 1919. Après la Première Guerre mondiale, avec la radicalisation générale provoquée par l’aversion pour la guerre et sous l’influence de la révolution russe, des concessions ont été obtenues. En Belgique, le suffrage universel masculin fut instauré, de même que la journée des 8 heures, la reconnaissance des syndicats et l’augmentation du salaire minimum. Les femmes ne pouvaient pas voter aux législatives (sauf les veuves de guerre), mais bien aux communales.
- 1948. Après la Seconde Guerre mondiale, un mouvement massif des travailleurs a imposé la mise en place de la sécurité sociale. Parallèlement, le droit de vote des femmes a été acquis et appliqué pour la première fois en 1949.
- 1966. Les ouvrières de la FN-Herstal ont fait grève sous la revendication ‘‘à travail égal, salaire égal’’. C’est jusqu’à ce jour la plus importante grève des femmes en Belgique. Des augmentations salariales ont été arrachées.
- 1973. L’interdiction de la distribution et de la publicité pour les contraceptifs fut abolie. Trois ans plus tard, en 1976, l’égalité juridique entre hommes et femmes au sein du mariage est entrée en vigueur.
- 1990. Légalisation conditionnelle de l’avortement en Belgique.
- 2017. Le 8 mars, des grèves des femmes ont pris place dans une trentaine de pays et de nombreuses actions ont été menées pour remettre le combat pour l’émancipation des femmes et contre le sexisme à l’ordre du jour. Le 8 mars fait son retour comme journée de lutte. Pour la première fois depuis longtemps en Belgique, une manifestation combattive réunit plusieurs centaines de personnes à Gand avec la Marche contre le sexisme.
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Pologne : levée de bouclier pour le droit à l'avortement
Le 31 mars, la premier ministre polonaise Beata Szyd?o a déclaré qu’un projet de loi interdisant totalement l’avortement était en discussion. De nos jours, l’avortement n’est légal en Pologne qu’en cas de viol, de danger pour la vie de la femme enceinte ou de malformations du fœtus. Les médecins qui pratiquent l’IVG clandestinement risquent des peines de prison.Par Tiphaine, Alternatywa Socjalistyczna (section polonaise du Comité pour une Internationale Ouvrière)
Les évêques polonais ont appelé dans une lettre ouverte à revenir sur ce « compromis », pour que l’avortement devienne illégal dans tous les cas sauf danger pour la femme, et que toutes les personnes impliquées puissent être poursuivies. Après Beata Szyd?o, plusieurs dirigeants du parti conservateur au pouvoir (le PiS) ont apporté leur soutien à cette proposition.
Suite à la victoire électorale du PiS, on pouvait s’attendre à des attaques contre les droits des femmes. Mais il ne semble pas que le gouvernement comptait jouer cette carte si tôt, alors qu’il profite encore de l’effet de ses promesses.
Malgré le caractère imprévu de cette annonce, la réaction spontanée a été énorme. Des rassemblements ont eu lieu dès le lendemain. Les groupes féministes et le parti de gauche Razem ont mobilisé sur les réseaux sociaux pour des manifestations le dimanche 3 avril. Un des groupes facebook a réuni 66 000 utilisateurs en 2 jours !
Ce dimanche 3 avril, 4000 à 5000 personnes se sont rassemblées à Varsovie, 2000 à Cracovie et plusieurs centaines dans différentes villes de Pologne, ainsi qu’à Londres et Oslo. Pour la Pologne, ces chiffres représentent une grande mobilisation. A Varsovie et Cracovie, les manifestants étaient plus nombreux que pour la journée internationale des femmes, alors que celle-ci est préparée plusieurs mois à l’avance.
Un autre mot d’ordre était de se retirer de l’église le dimanche matin lors de la lecture de la lettre des évêques. Bien entendu, beaucoup admettent qu’ils se sont rendus à la messe exprès pour cette occasion, mais le nombre à sortir a été impressionnant et les vidéos des églises se vidant ont fait le tour d’internet. Dans certaines églises de Cracovie, les prêtres ont préféré renoncer à lire le texte.
Les cintres, symbolisant les avortements clandestins, sont devenus le symbole du mouvement. A Varsovie, les manifestants en ont couvert les arbres en face du conseil municipal. Ils rappellent que l’illégalité de l’avortement n’en limite pas le nombre mais en rend les conditions plus dangereuses. Chaque année, 80.000 à 200.000 femmes en Pologne avortent dans l’illégalité, avec le manque de suivi médical et le coût financier que cela représente. Outre la santé, d’autres slogans revendiquent le droit de disposer de son corps et la fin de l’ingérence de l’Eglise dans la politique polonaise.
Dès le lundi 4 avril, la Premier Ministre a battu en retraite et déclaré qu’elle n’avait fait « qu’exprimer une opinion personnelle ». Plutôt que de faire rentrer les manifestants chez eux, cela va probablement leur donner confiance en leur force à faire plier le gouvernement. Un nouveau comité, « Entente pour Reconquérir le Choix », appelle à manifester samedi devant les bureaux du Premier Ministre.
Au sein de ce comité, certains s’opposent projet de loi sans vouloir revendiquer l’avortement libre et gratuit. Ce serait une erreur, premièrement parce que le soi-disant « compromis de 1993 » ne garantit même pas de pouvoir avorter dans les cas prévus par la loi : les médecins ont le droit de refuser de pratiquer une IVG (et même de prescrire la contraception!) au nom de leurs convictions personnelles. Les femmes sont alors contraintes de se rendre d’hôpital en hôpital pour trouver un médecin qui accepte de s’occuper d’elles. Certains font aussi en sorte de prolonger la procédure jusqu’à ce que le délai légal soit dépassé.
Mais ce serait aussi manquer une occasion unique d’obtenir un droit réel à l’avortement. La spontanéité et l’ampleur, relativement à la Pologne, de la réaction, montrent que nous pourrions être à l’aube d’un mouvement de masse qui pourrait faire fléchir le gouvernement malgré le lobby de l’église. Si c’était le cas, cela serait aussi un formidable précédent pour les futures luttes sous le mandat du PiS. Si au contraire nous laissons passer cette occasion, il faut s’attendre à d’autres attaques contre les droits des femmes, des LGBT et des migrants.
Une partie d’Entente pour Reconquérir le Choix est pour une approche apolitique, c’est à dire pour se limiter à la question de l’avortement et ne pas afficher son appartenance politique au sein du mouvement. Cela ne pourrait qu’affaiblir la lutte, alors que la lier aux questions sociales, notamment les bas salaires, la faible converture sociale et les coupes dans les hôpitaux, permettrait de l’élargir à de nouvelles couches de la population.Alternatywa Socjalistyczna s’est jointe avec enthousiasme à cette lutte pour obtenir le droit à l’avortement libre et gratuit, tout en montrant en quoi le capitalisme n’offre aucune porte de sortie pour les femmes, mais utilise également leur oppression pour maintenir sa domination.
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L’austérité précarise les femmes !
Tract de Gauches Communes
Difficultés financières, prix élevés du logement,manque d’écoles, de crèches, d’emplois,… Pour un plan radical d’investissements publics pour des écoles, des crèches, des logements, des emplois et plus de pouvoir d’achat !
Mon corps, mon choix, ma liberté !
Avortement: libre – public – gratuit !
Pour la 5ème année consécutive, les opposants au droit à l’avortement défileront à Bruxelles pour exiger la fin de ce droit des femmes à disposer de leurs corps au cours d’une mal-nommée “marche pour la vie”. Régulièrement, d’inacceptables actions d’intimidation sont également organisées devant des centres d’avortement en Belgique.
L’interdiction tue
En Espagne, si la mobilisation sociale ne l’em- pêche pas, la nouvelle réforme ne permettrait d’avorter qu’en cas de viol ou de risque pour la santé. Cette réforme n’impliquerait dans les faits que l’organisation d’avortements clandestins, aux conséquences pouvant être fatales. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, 47.000 femmes décèdent chaque année suite aux complications conséquentes aux interventions à risque ou clandestines.
Choisir en toute liberté avec l’austérité ?
Les femmes sont particulièrement touchées par la détérioration des pensions et des al- locations de chômage, le gel des salaires, la limitation de l’accès aux soins, le démantèle- ment des services publics, etc. Ces mesures asociales menées par tous les partis traditionnels renforcent leur dépendance financière. La situation sociale pèse lourdement sur la décision d’avoir un enfant ou non. C’est inacceptable.
Pour disposer d’un véritable choix, nous avons besoin d’un avortement libre, gratuit, public et sans risque; de la fin de toutes les coupes budgétaires dans la Santé, l’enseignement, le chômage, l’accueil des enfants,… ainsi que d’une lutte conséquente contre les réactionnaires qui exigent la fin du droit à l’avortement.
Elever des enfants sans s’appauvrir
L’impact de ces cinq années de crise a été bien plus lourd pour les femmes. En Belgique, elles doivent travailler en moyenne 3 mois de plus pour atteindre le même salaire qu’un homme. L’imposition de la flexibilité horaire et de la précarité du travail oblige la moitié des femmes à bosser à temps partiel.
Avec les jeunes chômeurs, elles représentent la majorité des personnes suspendues ou exclues des allocations de chômage. La dégressivité des allocations les placent rapidement dans une situation de dépendance. Elles prennent aussi en charge toute une série de soins dus aux pénuries croissantes dans les services sociaux.
Pénurie de crèches à Saint-Gilles
Il existe moins d’une place pour cinq enfants dans les crèches publiques à Bruxelles. À Saint-Gilles, c’est même 1 enfant sur 10 ! En 2012, 750 familles s’y sont re- trouvées sur liste d’attente, contre 120 places disponibles en moyenne par an. Seule alternative – et très coûteuse – chercher une place dans les crèches privées. Cela peut aller jusqu’à coûter 800€ par mois !
Une place pour chaque enfant
Ne laissons pas aux familles – c’est-à-dire le plus souvent aux femmes – l’obligation de combler les besoins en termes d’accueil de l’enfance. Concilier sa vie privée et sa vie professionnelle pour encore disposer de loisirs nécessite des services publics forts et correctement financés ainsi qu’une répartition équitable du travail disponible entre tous, avec un bon salaire et diminution du rythme de travail.
Une alternative à l’austérité
30 années de sous-financement des services collectifs ; ça suffit ! L’austérité, ça ne fonctionne pas ! Une politique qui refuserait de payer la dette publique destructrice et nationaliserait les banques et les secteurs vitaux de l’économie permettrait de lancer un plan radical d’investissements publics pour relancer l’économie, créer des logements, des écoles, des crèches et des emplois décents.
30 mars Rassemblement pro-choix à 14h Pl. Poelaert
Ne laissons pas le mouvement anti-avortement s’organiser en Belgique! Gauches Communes appelle à se mobiliser pour la contre-action contre la “marche pour la vie”, une action de protestation à l’initiative de la plateforme pro-choix.
Anja Deschoemacker, porte-parole de Gauches Communes, avait tenu les propos suivants en tant qu’oratrice lors d’une précédente manifestation pour le droit des femmes:« C’est clair que les organisateur de la marche « Pro-Vie » essayent de cacher leur nature réactionnaire derrière un discours autour de la pauvreté des femmes, autour des bas salaires. Il faut être conscient que la crise menace l’indépendance financière des femmes et menace le droit à avoir des enfants sans tomber dans la pauvreté ou la dépendance. (…)
L’année prochaine, ils seront de nouveau là, et nous devons assurer que nous y serons aussi en nombre en cherchant des alliés dans le mouvement syndical, dans les mouvements sociaux, dans le mouvement LGBT,… Pour leur montrer que nous n’accepterons jamais leurs idées et leur manière d’intimider et de culpabiliser les femmes.»
Récoltez les signatures de parrainage
Gauches Communes participe aux élections à Bruxelles pour la Chambre et la Région. Nous devons récolter cinq cents signa- tures d’électeurs validées. Aidez-nous à présenter les listes en faisant signer vos amis, voisins, collègues ou votre famille !
Qu’est ce que Gauches Communes ?
Gauches Communes, ce sont des listes unitaires pour les élections à Bruxelles rassemblant des tra- vailleurs, des syndicalistes, des jeunes, des pension- nés, des allocataires sociaux et différentes compo- santes de la gauche qui s’opposent à l’austérité et qui sont déjà préparées à construire un relais poli- tique large véritablement de gauche. L’initiative est soutenue par le Parti Socialiste de Lutte (PSL-LSP) et le Parti Humaniste (PH-HP).
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Manifestation Pro-choix : Mon corps! Mon choix! Ma liberté!
Tract de la plateforme Pro-choix
Non à la marche anti-avortement
Ce 30 mars 2014, les opposants au droit à l’avortement – le mouvement « pro-life » – tiennent leur « Marche pour la vie ». Alors qu’en Espagne le droit à l’avortement est violemment attaqué par le gouvernement, en Belgique, les « pro-life » s’organisent aussi : intimidation des femmes qui veulent avorter, action devant les centres pratiquant l’IVG1, lobbying au niveau européen…
Le droit à l’avortement doit être défendu. Sept pays européens ne reconnaissent toujours pas, ou très restrictivement, l’avortement dans leur législation. Dans les pays où celui-ci est interdit ou limité, les femmes confrontées à une grossesse non désirée s’en remettent à des moyens incertains qui mettent leur vie en danger (achat sur internet de pilules abortives dangereuses, actes chirurgicaux
non encadrés,…). Dans le monde entier, des femmes meurent tous les jours de complications de grossesse alors qu’un avortement leur aurait sauvé la vie. L’interdiction de l’avortement tue !Défendons le droit à l’avortement ! Que ce soit dans la rue ou dans les couloirs des institutions, ne laissons pas de place aux « pro-life » pour intimider et culpabiliser les femmes.
En période de crise c’est l’austérité qu’il faut combattre ! Le mouvement pro choix n’est pas uniquement destiné à défendre le droit à l’avortement. Nous revendiquons notre droit à effectuer un choix libre. La montée de la pauvreté en Europe, la crise et les politiques d’austérité ne doivent pas devenir des raisons pour limiter les droits des femmes. En Espagne, suite à la crise économique et à la montée des idées réactionnaires, le gouvernement veut limiter le droit à l’avortement. Les femmes ne pourraient alors avorter qu’en en cas de viol ou de risque pour leur santé.
La lutte pour un vrai choix passe par la défense du droit à l’avortement libre et gratuit partout, y compris en Belgique où il reste soumis à condition; mais également par d’autres revendications sociales comme : des salaires dignes, des allocations sociales et familiales couvrant réellement le coût d’un enfant, des services publics permettant aux femmes de combiner travail et famille, une interdiction des intimidations faites aux femmes devant les centres pratiquant l’IVG, une contraception gratuite ainsi qu’une éducation à la sexualité digne de ce nom…
Nous devons garantir qu’aucune femme ne soit contrainte à avorter pour des raisons financières. Ne laissons pas les mouvements « pro-life » s’organiser en Belgique.
Participons à la MANIFESTATION PRO CHOIX le 30 mars ! 14h, place Poelaert
Pour la liberté des femmes à disposer de leur corps et de leur vie !