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Tag: Donald Tsang
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Hong Kong : ‘Socialist Action’ lance sa campagne électorale
C’est la première fois que Socialist Action (CIO-Hong Kong) se présente aux elections du conseil de district de Hong Kong, dans le cadre d’un accord électoral conclu avec le groupe de gauche radicale de la Ligue des Sociaux Démocrates (LSD). La candidate de Socialist Action/LSD à Un Chau et So Uk est Sally Tang Mei-ching, une étudiante de 22 ans.
Vincent Kolo, chinaworker.info
Sally sera la seule candidate féminine sur les 22 candidats des listes de la LSD pour ces élections, et elle sera également la plus jeune. Sa candidature a donc généré beaucoup d’enthousiasme parmi les femmes et les jeunes de la LSD et parmi les autres militants de gauche. Les élections, pour un total de 412 sièges au conseil de district, prendront place le 6 novembre prochain.
Lors de sa nomination le 23 septembre dernier, devant ses partisans et ‘Long Hair’ Leung Kwok-hung (membre du Conseil législatif de la Région administrative spéciale de Hong Kong, surnommé Cheveux Long depuis qu’il a annoncé qu’il ne se couperait les cheveux que lorsque le régime de Pékin reconnaîtrait le massacre de Tienanmen), Sally a expliqué que la lutte pour les droits des femmes serait une de ses priorités. Elle a également annoncé qu’elle n’accepterait qu’un salaire de travailleur si elle était élue, et a exigé la démission d’Andy Tsang Wai-hung (le chef de la police, impliqué dans un scandale concernant les méthodes répressives de la police).
“Les politiciens de Hong Kong sont extrêmement surpayés,” a déclaré Sally. “Donald Tsang [chef de l’exécutif de Hong Kong] gagne plus d’argent qu’Obama.” Dans la droite lignée de ce qui est appliqué au niveau international par les membres du Comité pour une Internationale Ouvrière (comme le député européen Paul Murphy ou encore les députés irlandais Joe Higgins et Clare Daily), elle a expliqué que, si elle était élue, elle n’accepterait qu’un tiers du salaire mensuel d’un conseiller de district, soit HK$25.000 (2.300 euros). “Je donnerai le reste aux campagnes de Socialist Action pour défendre les droits des travailleurs et des pauvres” a-t-elle ajouté.
Pauvreté de masse et promesses non-tenues
Un Chau et So Uk est une subdivision du district de Sham Shui Po, l’un des plus pauvres de Hong Kong. Sham Shui Po a le taux de chômage parmi les jeunes le plus élevé de la ville (12%) et le revenu mensuel moyen par ménage y est de HK$14.500 (1300 euros), soit un tiers de la moyenne en vigueur dans la ville. Plus d’une famille sur cinq vivant dans le district de Sham Shui Po est sous le seuil officiel de pauvreté.
Le siège de Un Chau et So Uk est actuellement occupé par l’Alliance for Democracy and People’s Livelihoods (ADPL), un petit parti pro-démocratie de droite. Malgré son label ‘‘pro-démocratie’’, l’ADPL soutien le paquet de réformes anti-démocratiques du gouvernement passé l’an dernier, et ses dirigeant sont sur une ligne de ‘‘compromis’’ et de négociations (c’est-à-dire sans aucune lutte) avec la dictature du régime de Pékin qui contrôle le gouvernement de Hong Kong. Le rival traditionnel de l’ADPL dans la région est la Democratic Alliance for the Betterment and Progress of Hong Kong (DAB), le plus grand parti pro-gouvernemental et pro-Pékin. La DAB est un front constitué par le pendant du Parti Communiste Chinois (qui n’existe pas officiellement à Hong Kong, mais dirige bel et bien le territoire). La DAB est favorable à des réformes néolibérales et à des politiques pro-capital, autoritaires et répressives.
“Cette élection sera une bataille ardue, particulièrement parce que nous sommes une nouvelles force,” a admis Sally. “L’ADPL considère que Un Chau est sa propriété. Mais ils ne constituent pas une réelle alternative aux politiques de la DAB et du gouvernement. Ils ne soutiennent pas la lutte des masses contre la dictature, et leur soutien à la démocratie n’est en fait que pure rhétorique sans contenu. En réalité, comme l’a montré leur trahison de l’an dernier [concernant les réformes électorales], ils deviennent de plus en plus proches du gouvernement.”
Une alternative socialiste
Socialist Action se présente pour défendre une réelle alternative socialiste, et pour défendre le plus largement possible la nécessité d’une lutte collective – pour les logements, les salaires, les horaires de travail et les droits démocratiques. Sur tous ces sujets, les autres partis sont du côté des capitalistes. Traditionnellement, en raison de la pression de l’establishment capitaliste et de la dépolitisation des conseils de district, ces élections sont considérées comme des évènements de peu d’enjeux et dépourvus de contenu politique. En opposition à cela, Socialist Action a décidé d’utiliser ces élections comme une plateforme pour élever la conscience politique de la population.
Les principaux slogans de la campagne sont:
- Pour les masses, pas pour les millionnaires
- Pour la diminution des salaries des politiciens – Sally Tang Mei-ching a promis de ne garder pour elle qu’un tiers du salaire de conseiller de district
- Non à ‘l’hégémonie immobilière’ – jetons dehors les capitalistes
- Abolition de l’Article 23 [Loi de sécurité nationale], abolition du régime de parti unique, augmentation des dépenses sociales dans les pensions, les hôpitaux et les services publics
Socialist Action et sa candidate ont déjà su capter l’attention de certains médias, particulièrement au vu du faible nombre de candidates dans ces élections.
‘L’hégémonie immobilière’
Partout à Hong Kong, le thème des loyers et du prix des habitations est discuté, et est connu sous le nom ‘d’hégémonie immobilière’ pour parler du contrôle hégémonique du Grand Capital. Quatre personnes sur cinq réclament du gouvernement un programme massif de construction de logements sociaux, en vain. (Voir l’article Hong Kong’s housing bubble feeds popular anger)
“Les deux plus grandes compagnies immobilières de Hong Kong contrôlent 70% du marché des nouvelles résidences,” dénonce Sally. “Nous revendiquons des investissements massifs dans les logements sociaux afin de construire 50.000 logements à loyers bon marché chaque année. Le niveau actuel de construction de logement sociaux n’atteint même pas les 15.000.”
Socialist Action revendique également la nationalisation des banques sous le contrôle démocratique de la population.
Le coût des loyers dans le privé a augmenté de 10% cette année, et de nombreuses petites entreprises sont également obligées de fermer leurs portes ou de partir à cause des loyers trop élevés pour leurs locaux. Les loyers élevés représentent un facteur majeur d’inflation. L’inflation a atteint cet été un record jamais vu depuis 16 ans, à hauteur de 7,9%.
Alliance électorale
La décision de faire une alliance avec la LSD, un parti plus important, n’empêche pas Socialist Action de produire son propre matériel électoral et d’avoir ses propres slogans. Ses tracts comportent les logos de la LSD et de Socialist Action. La LSD se présente sur la plateforme la plus radicale de tous les partis représentés au Conseil Législatif (sorte de parlement de Hong Kong), et appelle à la renationalisation de l’infrastructure des transports, à l’instauration d’une taxe sur la fortune et à l’augmentation des dépenses sociales. Socialist Action soutient toutes ces demandes, mais précise aussi qu’il est crucial de lutter contre le système capitaliste lui-même et de gagner du soutien pour un programme réellement socialiste.
“Notre objectif est d’entrer en dialogue avec la population – travailleurs, pensionnés, chômeurs et immigrés – et de soulever la nécessité d’une alternative socialiste. Nous avons aussi l’intention d’utiliser cette campagne pour construire notre organisation et pour recruter de nouveaux membres, ce qui a déjà commencé,” a encore expliqué Sally Tang.
“Nous allons lutter durement pour dénoncer la faillite du camp gouvernemental, mais aussi le mensonge qui réside derrière le caractère ‘démocratique’ des partis tels que l’APDL.”
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Une manifestation de 8.000 personnes à Hong Kong pour commémorer le massacre de Tiananmen
Ce rassemblement était le plus grand depuis le début des années ’90, et démontre que le souvenir du «6/4» (le massacre du 4 juin) reste un facteur important et lourd de significations parmi le peuple chinois
Ce dimanche 31 mai, ils étaient des milliers à marcher à travers l’île de Hong Kong en mémoire de tous ceux qui ont été massacrés à Pékin le 4 juin 1989. Au moins 8.000 manifestants étaient présents selon les organisateurs, l’Alliance de Hong Kong en soutien des mouvements patriotiques démocratiques. Il s’agissait du plus grand rasseblement depuis des années, 1992 selon quelques vétérans de la lutte pour la démocratie. Le dernier dimanche avant le 4 juin est devenu une date traditionnelle pour organiser une manifestation à Hong Kong, seule région de Chine où de telles protestations sont permises. Chaque année, une veillée a ensuite lieu au parc Victoria, le jour même de «l’anniversaire».
Vincent Kolo, chinaworker.info
Reportage – photos, chinaworker.info
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Livre: “Tiananmen 1989 – Seven weeks that shook the world”
Le nouveau livre de Chinaworker.info sur les évènements de Tiananmen sera très bientôt disponible ici aussi, par l’intermédiaire du PSL. Ce livre (en anglais) de 96 pages republie le témoignage de Stephen Jolly, qui était présent lors des gigantesques manifestations estudiantines d’avril-juin 1989 contre l’autocratie et la corruption, et est complété par de nouveaux articles de Vincent Kolo et de Chen Mo.
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On s’attend à la plus grande mobilisation depuis plus d’une décennie ce 4 juin, pour le 20ème anniversaire de la brutale répression ordonnée par Deng Xiaoping et les dirigeants âgés du parti soi-disant «communiste» de Chine. L’année dernière, la veille du 4 juin avait rassemblé environ 50.000 personnes en dépit du tremblement de terre du Sichuan et de l’hystérie olympique. Cette année, peut-être que 100.000 personnes pourraient participer. Sur base de la marche de ce dimanche à Hong Kong, huit fois plus grande que la précédente, cela semble très réaliste. Au côté des militants de l’ancienne génération, il y avait beaucoup de jeunes cette année, la manifestation était d’ailleurs menée par un groupe de jeunes tous nés en 1989. La fédération des étudiants de Hong Kong a aussi lancé le 1er juin une grève de la faim de 64 heures en mémoire des grèves de la faim de Tiananmen. Ceci balaye les déclarations selon lesquelles les jeunes ne s’intéressent pas à ces événements vieux de 20 ans.
«La participation d’aujourd’hui illustre qu’il y a une augmentation du nombre de voix réclamant une démocratie véritable» a dit «Long Hair» Leung Kwok, représentant de la Ligue Social-Démocrate au Parlement de Hong Kong. «Il y a plusieurs facteurs en œuvre cette année. C’est le 20ème anniversaire, c’est un élément, mais il y a également la crise économique, très sérieuse en Chine et à Hong Kong, qui a intensifié les revendications populaires de démocratie, et l’erreur stupide de Donald Tsang [chef de l’exécutif] est un autre facteur», a-t-il déclaré à chinaworker.info.
Hong Kong est entrée dans une profonde récession. Le chômage va doubler et une étude récente a montré que la majorité des travailleurs devront faire face à des diminutions de salaire en 2009. Il y a deux semaines encore, Donald Tsang, qui est nommé par la dictature de Pékin, a expliqué que le massacre de Tiananmen c’était déroulé il y a longtemps et que la croissance économique rapide de ces deux dernières décennies signifiait que la répression méritait «une évaluation objective»! La popularité de Tsang s’est effondrée depuis ce discours, qui a déclenché une énorme polémique en exposant, s’il le fallait encore, à quel point ces technocrates sont détachés des principes démocratiques. En fait, Tsang a simplement laissé échapper ce que la plupart des chefs d’entreprises et des capitalistes qui opèrent à partir de Chine pensent vraiment : la priorité, c’est que les affaires prospèrent. Comme l’a dit un manifestant ce dimanche : «Si un meurtrier devient un homme riche, s’excuse-t-il de ses crimes? Naturellement pas».
Le gouvernement rencontre l’opposition
La grande participation de ce dimanche confirme qu’il y a un plus grand intérêt pour les événements de 1989 et une position plus critique envers le régime de Pékin. Une récent sondage de l’université de Hong Kong a publié que 69% des habitants de Hong Kong pensent que la répression était une erreur et que 61% croient que le gouvernement chinois devrait cesser de condamner les protestations. Une autre indication de cette atmosphère l’intérêt fébrile pour les mémoires «illégales» de l’ancien dirigeant du parti «communiste» Zhao Ziyang, éditées la semaine dernière. Hong Kong est déjà en rupture de stock. Il s’agit d’une critique dévastatrice de l’establishment politique chinois par un de ses anciens portes-parole de premier plan.
La renaissance d’un intérêt de masse pour le destin du mouvement révolutionnaire de 1989 pose une grave menace au régime chinois, en lutte avec une crise économique profonde et plusieurs autres défis politiques. Durant le premier trimestre uniquement, il y a eu 58.000 incidents de masse, c.-à-d. des grèves, des protestations en rue et autres, ce qui constitue un chiffre hallucinant. Pour cette raison, les héritiers de Deng Xiaoping qui sont le gouvernement actuel ont tout fait pour éviter chaque débat public ou commémoration du mouvement de Tiananmen. De Pékin, nous entendons parler d’un afflux de nouvelles arrestations et d’un harcèlement intensifié de la part de la police contre les dissidents, les militants des droits de l’homme, les véritables socialistes et les militants pro-démocratiques. La répression est même plus grave encore que durant les Jeux Olympiques de l’an dernier. La censure des médias et le contrôle accru d’Internet sont aussi des ingrédients de la stratégie du régime pour amoindrir le risque du «4/6».
Un exemple particulièremenbt clair est l’enquête dans le comté de Badong, à Hubei, dans le cas d’une jeune fille de 21 ans, Deng Yujiao, qui a poignardé à mort un fonctionnaire du gouvernement local qui avait tenté d’abuser d’elle sexuellement. Ce cas s’est retrouvé en première ligne par les bloggers et les militants des droits civiques. Les dernières nouvelles de Hubei font état de douzaines de militants expulsées de la région, tous les médias sont fortement censurés, et le secteur lui-même a été isolé du reste de la Chine par un cordon de sécurité, avec un blocage total d’Internet à proximité immédiate de Badong. De même, les appels pour des protestation à l’occasion du 4 juin ont rencontré une contre-attaque sévère de la part des fonctionnaires. Les professeurs dans les universités doivent être très sévère avec chaque étudiants arrivant en classe avec un T-shirt blanc le 4 juin!
Défendez le mouvement de 1989 dans les rues !
Dans les rues de Hong Kong, par contre, en conséquence des droits démocratiques qui existent à l’intérieur de la région administrative spéciale (même si les habitants ne peuvent toujours pas élire de gouvernement ni tous les parlementaires), le thème du 20ème anniversaire de Tiananmen est profondément discuté. Cela reflète l’atmosphère qui existe en Chine continentale, là où les gens sont de force empêchés de tenir de telles discussions, mais où les efforts sont innombrables pour surmonter les interdictions, particulièrement sur Internet. Beaucoup de participants à la manifestation de Hong Kong ont exigé un retour sur le mouvement étudiant de 1989, certains font appel au parti «communiste» pour qu’il change sa position sur ces événements. Chinaworker.info ne peut pas ajouter sa voix à de tels appels, parce que nous ne croyons pas que le parti et le gouvernement qui ont ordonné le massacre ont un tel droit. Le mouvement de masse de 1989 est déjà défendu et honoré par le soutien ardant et passionné qu’il produit dans les rues de Hong Kong, comme l’a montré ce 31 mai 2009, et assurément encore plus dans le courant de cette semaine.
Chinaworker et le CIO à la manifestation
Les partisans de chinaworker.info et du Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO) ont participé à la manifestation de Hong Kong avec une pétition «Donald Tsang ne parle pas en notre nom», qui critiquait les récents commentaires du dirigeant et réclamant une enquête indépendante sur les événements de 1989 et le rôle des fonctionnaires chinois dans ce masacre. Notre pétition réclame aussi des compensations pour les familles des victimes, ainsi que la fin de la répression policière, la fin du règne du parti unique et la libération de tous les prisonniers politiques. La pétition exige encore l’obtention de droits démocratiques en Chine, avec entre autres la liberté d’association, une presse libre et le droit de se rassembler.
Un thème a particulièrement reçu de l’attention et du soutien : l’appel à soutenir les luttes des travailleurs en Chine continentale et pour construire des syndicats indépendants afin d’en finir avec l’exploitation. Ces revendications définissent ce qui est nécessaire pour continuer et construire le mouvement sur base de la tradition de lutte des mois de mai et juin 1989.
Le stand du CIO/chinaworker était un des plus remarqués à la manifestation de dimanche dernier. Des centaines de personnes ont signé notre pétition et des douzaines ont exprimé leur soutien en achetant notre T-shirts sur Tiananmen. Plus de 30 exemplaires de notre nouveau livre «Tiananmen 1989 – sept semaines qui ont ébranlé le monde» ont également été vendus. Plusieurs personnes ont d’ailleurs déjà dit qu’elles avaient le livre, en vente dans les librairies de Hong Kong depuis la semaine dernière. Des partisans de chinaworker.info ont été interviewés par Canadian Broadcasting Corporation et Radio Free Asia, en donnant notre avis sur les événements de 1989, un mouvement révolutionnaire contre le capitalisme et le stalinisme.
Le Comité pour une Internationale Ouvrière, CIO
Chinaworker.info est un site internet du CIO.
Le capitalisme est un système mondial et il doit être combattu à la même échelle. C’est pourquoi le Parti Socialiste de Lutte fait partie d’une organisation marxiste internationale: le Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO), un parti mondial actif sur tous les continents. Notre lutte en Belgique s’inscrit dans le cadre d’une lutte des travailleurs du monde entier pour un société socialiste car si la révolution socialiste éclate sur le plan national, elle se termine sur l’arène internationale. La démocratie ouvrière et la planification socialiste de la production ne peuvent se limiter à un seul pays. C’est d’ailleurs l’isolement de la Russie soviétique qui a conduit à sa dégénérescence à partir de 1924.
- Histoire du CIO
- Liens vers différents sites du CIO et de ses sections
- Rubrique de ce site consacrée aux nouvelles du CIO
- Site du CIO, socialistworld.net
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Réélection de “Long Hair” Leung Kwok-hung
Hong-Kong
Grands gains pour la “Ligue des Sociaux-Démocrates” lors des elections générales.
Les élections du dimanche 7 septembre du Conseil Législatif ou Legco, le pseudo-parlement de Hong Kong, ont été un sévère coup porté au Parti Libéral, parti de droite, qui a été massacré lors de ces élections et a été rayé de la carte. Mais elles ont aussi constitué une victoire importante pour la Ligue des Sociaux-Démocrates (LSD), la force la plus à gauche à s’être présenté à ces élections. La LSD a vu sa représentation monter de deux à trois sièges. La participation à été inférieure au dernier suffrage de 2004 – autour de 45% cette fois-ci. Ceci reflète la colère croissante parmi les travailleurs et la jeunesse vis-à-vis des salaires, du prix des services publics et des privatisations. Au total, en présentant 5 candidats, la LSD a reçu presque 153.000 voix. C’est là un résultat stupéfiant qui représente environ 10% des voix (1,52 million).
Article issu de chinaworker.info
Ces résultats sont extrêmement significatifs en dépit de la nature limitée et antidémocratique de la « démocratie parlementaire » de Hong Kong. Le gouvernement de la Région Administrative Spéciale n’est pas élu mais nommé. Le régime chinois dirige Hong Kong par un Chef de l’Exécutif à ses ordres, Donald Tsang, dont les politiques peuvent à peine être contrôlées par le Legco (une majorité des deux tiers est nécessaire pour un véto). Cet arrangement est très commode pour la classe de chefs d’affaires qui dirige l’économie de Hong Kong ainsi que pour ses alliés du gouvernement « communiste » de Chine. Malgré le fait que ces élections se soient déroulées si peu de temps après les jeux olympiques et la vague de nationalisme chinois qui a déferlé jusqu’à Hong Kong, les élections de dimanche dernier ont été peu confortables pour l’administration Tsang – dont le soutien publique est à son niveau le plus bas – ou pour Pékin. Dans les 30 collèges électoraux géographiques qui font partie du Legco, les pan-démocrates ou « l’opposition », comme ils sont également connus dans les médias, ont augmenté leur représentation de 18 à 19 sièges. L’étiquette de pan-démocrate se rapporte à une constellation de partis et de groupes qui exigent le suffrage universel – ce n’est pas un bloc ou une alliance électorale formelle. Le soutien au régime est issu des quartiers les plus riches, où l’on trouve les médecins, les avocats, les banquiers et les promoteurs immobiliers. Cela illustre quelle classe à Hong-Kong est proche de Pékin.
Ce résultat s’oppose à ce qu’avaient prévu les commentateurs bourgeois. Ils avaient en particulier prédit la chute de l’élu socialiste le plus populaire du LSD, « Long Hair Leung Kwok-hung (notamment le Wall Street Journal du 7 septembre 2008. Une dépêche de l’agence de presse AFP prévoyait avec plaisir le jour des élections que « Long Hair » pourrait « sombrer dans l’obscurité politique ». En réalité, il a été réélu avec une marge confortable, récoltant presque 45.000 voix, arrivant ainsi en seconde place dans le collège électoral où il s’était présenté. Le fait que les travailleurs, les bas salaires et les étudiants en lutte aient voté pour un socialiste comme « Long Hair » n’a fait que conforter les riches de leur droit de s’opposer au suffrage universel et à n’importe quelle extension des droits démocratiques.
Les thèmes sociaux étaient dominants
De même, les stratèges de Pékin étudieront à n’en pas douter ces résultats électoraux avec la plus grande attention et la plus grande inquiétude. L’homme de Pékin à Hong Kong n’est autre que Xi Jinping, l’héritier présumé assurer la présidence de la Chine après que Hu Jintao se soit retiré en 2012. Le fait que plus de « modérés », c’est-à-dire des « démocrates » pro-capitalistes, aient perdus du terrain pour les « sociaux-démocrates » les plus radicaux qui se sont clairement positionnés contre les privatisations et ont appelé à l’instauration d’un salaire minimum illustre le danger que court Pékin. Les gains du LSD illustrent que les habitants ordinaires de Hong-Kong voient la question de la démocratie comme étant fortement liée aux améliorations sociales nécessaires – un salaire décent, de véritables emplois et un secteur public plus fort et plus juste.
« Notre groupe n’est pas encore un parti, mais une alliance » a déclaré « Long Hair » à chinaworker.info. « Mais maintenant nous devrons avoir des discussions au sujet de la façon de développer ceci à l’avenir. Une chose que nous avons à discuter discuterons est la nécessité d’une section jeune pour travailler dans l’esprit pionnier de la social-démocratie d’il y a 100 ans », a-t-il ajouté.
Chinaworker.info envoie ses félicitations à Lon Hair et à ses camarades pour cet impressionnant résultat électoral extrêmement significatif. Nous, ainsi que tous les socialistes, suivrons ces développements et ces discussions avec grand intérêt. Une analyse complète des élections de Legco apparaîtra bientôt sur chinaworker.info.