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Tag: Dominique Strauss-Kahn
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France : L'austérité rejetée dans la seconde économie de l'eurozone
A côté de la profonde défaite des partis pro-austérité en Grèce, la chute de Sarkozy constitue un réel tournant dans la situation actuelle. Il s’agit du huitième gouvernement européen à subir le désaveu des urnes au cours de cette dernière année, mais les élections françaises et grecques ont représenté jusqu’ici les plus grands rejets de l’austérité sur le plan électoral.
Par Robert Bechert, CIO
A la suite de la lutte massive sur les pensions en 2010, nombreux ont été les travailleurs, les jeunes et les membres d’autres couches de la société à concentrer leur attention sur l’effort visant à assurer que Sarkozy ne soit pas réélu. Mais cette élection présidentielle n’a pas seulement été un vote de nature à rejeter la personne de l’arrogant président Nicolas “bling-bling” Sarkozy. Il s’agissait également d’un rejet des attaques antisociales qu’il a lancées ainsi que d’une réaction face à l’impact croissant de la crise économique sur les travailleurs et leurs familles.
Tous les sondages illustrent que la plupart des gens n’ont pas voté pour Hollande en soutien à sa politique, mais principalement pour faire dégager Sarkozy. Cependant, la victoire de Hollande a suscité de grands espoirs et de grandes attentes, pas seulement en France mais internationalement, que le temps est venu pour un changement face à la politique d’attaques contre les conditions de vie. Hollande a dû refléter cette pression anti-austerité et anti-riches issue de la base de la société, en faisant quelques promesses limitées et en se présentant comme le candidat de la croissance et contre l’austérité. Le programme de Hollande comprend ainsi une augmentation du salaire minimum, la création de 150.000 emplois pour la jeunesse, l’engagement de 60.000 nouveaux enseignants et de 5.000 policiers supplémentaires.
Hollande a continué à jouer sur le thème pro-croissance lors de la soirée des élections, en disant que “L’austérité ne peut plus être la seule option” dans son discours à Tulle. Plus tard cette nuit-là, Place de la Bastille à Paris, Hollande a affirmé à la foule que “Vous êtes plus que des gens qui veulent un changement. Vous êtes déjà un mouvement qui se lève en Europe et peut-être dans le monde.” Cela est vrai, mais Hollande peut-il donner ce que des millions de gens réclament et espèrent ?
Que fera Hollande?
L’étroite victoire de Hollande est la première pour le Parti Socialiste (PS) aux élections présidentielles depuis 24 ans, et il s’agit seulement de la troisième (après 1981 et 1988) dans toute l’histoire de la cinquième République, créée en 1958 par Charles de Gaulle. Mais, en dépit du nom du parti de François Hollande, ce n’est en rien une victoire pour le socialisme pour ce qui est de rompre avec le capitalisme. Bien que, dans sa campagne, Hollande ait déclaré que son “réel adversaire” était le monde de la finance, il n’y oppose aucune résistance réelle sous la forme de la nationalisation des banques, des sociétés financières et des grandes entreprises. Le PS est un parti qui cherche avant tout à fonctionner au sein même du système capitaliste. Cela ne signifie toutefois pas que de nombreux partisans du PS ne veulent pas de changement, de réformes, etc., cela veut simplement dire que ce n’est pas un parti qui a vocation d’en finir avec le capitalisme. Le fait que Dominique Strauss-Kahn, l’ancien chef millionnaire du Fonds Monétaire International, ait été avant sa disgrâce publique le candidat favori du PS en dit énormément au sujet de l’attitude du PS face au capitalisme.
A côté de ses promesses d’améliorations, Hollande a également un plan de réduction du déficit similaire à celui de Sarkozy. Tant les plans économique de Hollande que ceux de Sarkozy sont basés sur une perspective de croissance de 1,7% pour l’an prochain. Cela est incroyablement irréaliste; une croissance plus faible ou aucune croissance du tout augmentera la pression des marchés sur Hollande.
Le nouveau président français propose également d’introduire une obligation constitutionnelle pour que le gouvernement ait systématiquement un budget en équilibre et d’éliminer le déficit budgétaire d’ici 2017, un an plus tard que ce que Sarkozy avait prévu de faire. Hollande cherche à y parvenir en sauvant 100 milliards d’euros par an avec un mélange d’augmentation de taxes et de coupes dans les dépenses, sans qu’il ait précisé de quelles coupes il allait être question.
Le potentiel pour des luttes de masse
Cependant, de nombreux capitalistes craignent que Hollande soit sous pression pour au moins limiter les mesures d’austérité et l’impact de la crise sur la population. Sa victoire a renforcé la confiance des travailleurs, des jeunes et de tous les opprimés de France en montrant que la droite pouvait être vaincue.
Cela peut réveiller les traditions françaises de mouvements de masse par en-bas, ce qui pourrait forcer Hollande à aller plus loin que ce qu’il avait initialement prévu.
De telles luttes pourraient surgir tant sur base de revendications offensives, comme pour des augmentations de salaire, que sur base de riposte contre des attaques, comme des licenciements. A la fin du mois d’avril déjà, Hollande avait averti dans Le Parisien que sa victoire pourrait voir une vague de licenciements en disant que des décisions prises puis postposées pour après les élections, et que ce n’était pas l’arrivée du PS au pouvoir qui allait être responsable de ces licenciements. Dans une interview radio, Hollande a déclaré qu’il ne laisserait pas ce cortège de licenciements prendre place. Les travailleurs qui auront à faire face à ces attaques tenteront de pousser Hollande à respecter ces phrases et lui demanderont de soutenir leurs luttes.
Hollande et son gouvernement feront face à une grande pression des marchés pour résister à l’opposition aux coupes budgétaires et aux revendications visant à améliorer les conditions de vie des masses. Mais en même temps, les divisions deviennent de plus en plus grandes entre les divers gouvernements et capitalistes concernant ce qu’il convient de faire. Même les agences de notation reflètent cette situation en demandant plus de coupes et en se plaignant simultanément que trop peu est fait pour stimuler la croissance économique, ce qui est nécessaire pour rembourser les dettes.
L’Europe de l’après "Merkozy"
Merkel et le gouvernement allemand ne veulent pas changer de position, tant face à l’appel de Hollande pour renégocier le traité fiscal européen que sur la Grèce, mais ils pourraient être forcés d’accepter certaines mesures destinées à atténuer l’impact de la crise. De tous les dirigeants des principaux pays européens qui étaient en fonction au début de la crise, seule Angela Merkel est restée au pouvoir, et il est loin d’être garanti que l’actuel gouvernement allemand survivra aux prochaines élections de septembre 2014. Le jour de la victoire de Hollande, Merkel a parlé des “deux faces d’une même pièce – le progrès n’est possible qu’avec des finances solides, en plus de la croissance”.
Un commentateur allemand a écrit “Jusqu’à présent, il n’existe pas d’alternative réaliste sur la table autre que de consolider les budgets nationaux en coupant dans les dépenses. Hollande devra reconnaître ce fait dans un délai de quelques courtes semaines. Le nouveau dirigeant français aura un paquet de stimulus en tant que complément au pacte fiscal, mais rien de plus. Cette concession a déjà été acceptée par la chancelière allemande, par le président de l’euro-goupe Jean-Claude Juncker et par le président de la Banque Centrale Européenne Mario Draghi.”
La pression combinée de la crise économique et de la base de la société constituera un test pour Hollande. Sans défier le capitalisme, Hollande pourra être poussé dans des directions contradictoires, forcé à la fois de faire des concessions sociales et de mener des attaques contre le niveau de vie de la population.
Après les leçons tirées de l’expérience du PS au pouvoir entre 1981 et 1995 sous la présidence de François Mitterrand et entre 1997 et 2002 avec le gouvernement Jospin, de nombreux travailleurs en France n’accordent plus aucune confiance au PS, un parti qui est considéré par cette couche radicale comme un administrateur du capitalisme. Le gouvernement de Jospin a ainsi plus privatisé que les gouvernements de la droite traditionnelle. Cela explique l’enthousiasme extraordinaire qui a soutenu la candidature de Jean-Luc Mélenchon et du Front de gauche aux premier tour des présidentielles, dont le slogan de “Prenez le pouvoir” a été vu comme un cris de ralliement contre la classe dirigeante. Cette atmosphère anticapitaliste a aussi été illustrée par les plus de 600.000 personnes qui ont voté au premier tour pour le Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) et pour Lutte Ouvrière (LO), qui se situent à la gauche du PS et du FdG. De façon similaire, le soutien électoral était déjà large en 2002 et en 2007 pour LO et la LCR qui se situaient à la gauche de la ‘Gauche Plurielle’ de Jospin (qui rassemblait le PS et le Parti Communiste).
Dans cette période trouble, Hollande va être testé. Mais comme son gouvernement se base sur le capitalisme, il est inévitable qu’un processus similaire à celui connu avec Jospin se développe après un certain temps. Mais en ces temps de crises sociale et économique, cette période sera bien plus agitée qu’alors. Nous assiterons à une radicalisation à gauche, avec l’opportunité de construire une nouvelle force capable de rompre avec le capitalisme. Mais des opportunités existent aussi pour le Front National qui recourt à un mélange de populisme, de racisme et de nationalisme afin de se construire un soutien. Une nouveau chapitre s’ouvre en France et en Europe.
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N’acceptons aucune discrimination !
Ces dernières années, on nous a répété que tous les problèmes de discrimination avaient été résolus : l’égalité légale pour les homosexuels et les femmes avait été obtenue et le dernier élément de discrimination – le ‘‘plafond de verre’’, c’est-à-dire les obstacles que rencontrent les femmes pour accéder à des postes élevés au travail – était en train de rompre.
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Action du personnel hôtelier lors de la parution de DSK devant le juge.
[/box]Mais lutter pour les droits des femmes ou ceux des LGBT (lesbiennes, gays, bis et trans) reste nécessaire, comme en témoignent la violence homophobe croissante dans des villes comme Bruxelles et Anvers ou encore l’omniprésence du sexisme et de la violence contre les femmes dans notre société. Ces derniers temps, de nouveaux exemples ont encore attiré l’attention sur ces problèmes. Le fait que Berlusconi est un homophobe en plus d’être effroyablement sexiste était déjà connu de longue date. Mais l’affaire Dominique Strauss-Kahn (DSK) a aussi éclaté.
Lorsqu’il a dû paraître devant le juge, 200 travailleuses du secteur hôtelier ont manifesté devant le tribunal, une action organisée par le syndicat du personnel hôtelier. Ce syndicat comprend 30.000 membres à New York et a remarqué que beaucoup de travailleurs du secteur sont victimes d’abus sexuels, et mène donc campagne à ce sujet. La femme de chambre qui est la victime présumée de l’affaire DSK est d’ailleurs membre de ce syndicat, et c’est suite au travail du syndicat qu’elle a osé parler.
En Italie, en février dernier, un million de femmes (et d’hommes) sont descendus en rue de 230 villes de tout le pays pour protester contre le sexisme, dans un pays où le ministre de l’Egalité des chances est une ancienne miss Italie… Plus tard se sont aussi déroulées les ‘‘Slutwalks’’.
La société capitaliste est totalement pénétrée de sexisme, c’est une société où la femme est présentée comme objet sexuel, comme une marchandise à ‘‘embellir’’ à l’aide de l’industrie cosmétique.
Parallèlement, nous devons nous opposer à toutes les tentatives réactionnaires destinées à revenir sur nos droits, comme c’est le cas avec les réactionnaires anti-avortement. Cette offensive est notamment soutenue par l’archevêque Léonard et d’autres personnalités religieuses, qui participent chaque année à une manifestation ‘‘pour la vie’’.
Nous défendons le droit des femmes à faire leur choix en toute liberté, de préférence d’ailleurs avec une prolongation du délai durant lequel il est possible de se faire avorter. Mais nous lions ce combat à celui pour une vie décente, avec de bons salaires et de bonnes allocations sociales, afin d’assurer qu’aucune femme ne choisisse d’avorter principalement pour des raisons financières.
Le PSL souhaite à nouveau participer à la mobilisation pour un rassemblement ‘‘pro-choix’’ contre le rassemblement anti-avortement qui se tiendra fin mars 2012. Vous voulez collaborer à cette protestation ? Contactez-nous : femmes@socialisme.be
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La “Gay pride” moscovite et la lutte pour l’égalité
Une fois de plus, comme toujours à cette époque de l’année, la une des nouvelles internationales est remplie d’images de militants LGBT en train de se faire arrêter à Moscou et confrontés à la violence de l’extrême-droite et de la police. Mais les journalistes ne montrent que rarement ce qui se passe réellement derrière les caméras. Cette année, la campagne pour les droits des LGBT à Moscou a montré que le mouvement est divisé, non seulement en ce qui concerne les tactiques, mais aussi en ce qui concerne la direction politique qui doit être prise.
22 mai – la “Marche pour l’égalité”, dirigée entre autres par les membres du CIO
Depuis son lancement, la “Gay Pride” à Moscou s’est aliénée un nombre croissant de militants LGBT par son approche, qui est basée non pas sur des tentatives de mobiliser la plus large couche de LGBT possible et de les unifier dans la lutte avec d’autres groupes qui subissent des discriminations, en particulier les femmes. À la place, ce mouvement s’est basé sur une approche qui consiste purement à “faire de la com”, marketing, en invitant des personnalités internationales bien connues pour participer à un spectacle élitiste dans le centre-ville qui, de la manière dont il est organisé, ne peut mener qu’à l’arrestation de ses participants. Il ne fait absolument rien pour rallier à soi l’opinion publique ; au lieu de ça, il se présente simplement en tant que petite minorité persécutée qui se bat contre le reste de la société. Comme un de leurs organisateurs l’a écrit sur son blog : « Mieux vaut avoir deux militants et mille journalistes, plutôt que mille militants et deux journalistes ». Leur approche élitiste et arrogante a été démontrée lors d’un talk show télévisé, quelques jours seulement avant la gay pride, lorsque leur principal organisateur Nikolaï Alekseïev a déclaré de but en blanc qu’il « chie sur ce que pense la majorité de la population ». (Toute personne qui se rend sur son blog peut aussi lire de merveilleux commentaires sur ce qu’il pense des juifs ou de Lady Gaga, de même qu’en ce qui concerne la “pute clandestine” qui aurait selon lui été utilisée pour discréditer Dominique Strauss-Kahn).
Cette année, la “Gay pride” n’a pas échappé à cette règle. Des dizaines de milliers d’euro ont été dépensé pour faire venir des gens tels que Peter Tatchell du Royaume-Uni, les militants LGBT Dan Choi et Andy Thayer, avec aussi Louis-Georges Tin qui est venu de France. Ces derniers ont été détenus par la police aux côtés de trente autres personnes, dont la moitié étaient des partisans d’extrême-droite qui avaient tenté d’attaquer la Gay pride.
La réalité est que le mouvement pour la “Gay pride” russe est en crise. Il n’a été capable de mobiliser que quelques dizaines de gens – après tout, à quoi bon venir à une manif si c’est juste pour se faire arrêter sans que cela n’émeuve le moins du monde l’opinion publique ? L’ampleur de la crise a été démontrée par le comportement de son dirigeant, Nikolaï Alekseïev, qui n’est même pas venu à la Pride, sous prétexte qu’il se serait fait mal au pied lors du talk show deux jours auparavant.
Mais ce n’est pas que son pied qui a été blessé lors de l’émission “Duel”. Sa fierté en a elle aussi pris un fameux coup. L’émission consiste à un débat entre deux orateurs debout chacun derrière une barrière, faisant participer également le public. Face à un membre dirigeant du parti de Poutine, Russie unie, et à un public composé de droitiers et de fanatiques religieux, il s’est avéré complètement incapable de mettre en avant le moindre argument. Même lorsqu’on lui a simplement demandé quel était la revendication de la Gay pride, tout ce qu’il a pu sortir a été la décision de la “Cour européenne des droits de l’Homme” qui disait que c’était mal d’interdire la marche. Confronté à des questions de plus en plus provocantes, il a craqué et s’est enfui du plateau.
26 mai – Jennia Otto lors de l’émission “Duel”
Heureusement, une membre du CIO, Jennia Otto, est parvenue à bondir sur le podium et à prendre sa place. Elle a été un véritable électrochoc. En à peine trois minutes, elle a été vue par trois millions de gens, a annoncé le fait qu’elle est membre du CIO, a rabattu leur caquet aux bigots, a expliqué que l’enjeu de la campagne n’est pas le droit des LGBT à organiser des carnavals, mais fait au contraire partie prenante de la lutte de tous les opprimés – LGBT, femmes, travailleurs, immigrés – pour leurs droits et pour l’égalité. Ce soir-là, le site web du CIO russe a quasi explosé sous l’afflux de visites, 6000 personnes tentant d’en savoir plus sur la position de Jennia et du CIO. (L’émission peut être regardée ici : http://www.youtube.com/watch?v=PvoPuswCqu0 – l’intervention de Jennia démarre après 50 minutes)
Un peu plus tard, Alekseïev a fait l’âpre commentaire suivant : « Grâce à Dieu, il n’ont pas laissé l’anticapitaliste parler pour plus de quelques minutes. Je devrais dire ici ce qui est important. Je suis un fidèle partisan du système capitaliste. Je suis contre le communisme, le socialisme, l’égalité, l’unité des travailleurs du monde entier et toutes ces conneries paranoïaques. Le capitalisme triomphera, et avec lui, la Gay pride ».
Le fait est qu’il y a un mouvement croissant de militants LGBT qui lient leur lutte à la campagne pour l’égalité et qui cherchent la victoire via l’unité avec les autres couches opprimées dans une lutte commune contre le capitalisme. À peine quelques jours avant la Gay pride, une formidable “Marche pour l’égalité” a rassemblé plus de 80 militants LGBT, féministes et socialistes, qui sont parvenus à descendre toute une rue du centre de Moscou. Le CIO a joué un rôle crucial dans l’organisation de cet événement.
Les autorités avaient refusé d’accorder l’autorisation pour cette marche, sous prétexte qu’elle « provoquerait une réponse hostile dans la société » et qu’elle « pourrait avoir un effet négatif sur la santé psychologique des enfants et des adolescents ». De telles considérations, évidemment, n’empêchent pas les autorités d’autoriser des marches fascistes destinées à renforcer les sentiments homophobes. Mais au contraire de la Gay pride, la Marche pour l’égalité n’avait pas pour objectif l’arrestation de ses participants. Ceux-ci s’étaient donné rendez-vous à un endroit secret ; certains membres avaient été envoyés en reconnaissance afin de détecter toute présence policière le long de l’itinéraire ; puis, lorsque la police est arrivée, un plan de dispersion maintes fois répété a été mis en œuvre.
Tout en défilant, les manifestants ont entre autres scandé : « Non à la discrimination sur base du sexe ou de l’orientation ! », « Non à la discrimination, oui à l’émancipation ! », « À bas le fascisme, l’homophobie et le sexisme ! », « Mon corps m’appartient ! », « Égalité sans compromis ! », « Les travailleurs sont unis, ne laissons pas les racistes les diviser ! », « Tout comme deux et deux font quatre, seule la lutte nous permet de gagner des droits ! », « À bas le capitalisme ! ».
Clairement, alors que la Gay pride devient de plus en plus isolée, le soutien croit pour des événements tels que la Marche pour l’égalité, qui en est à sa deuxième édition cette année. Les membres du CIO jouent un rôle crucial dans cette marche, afin de garantir le fait que les idées socialistes y soient clairement mises en avant. Ils ne limitent pas la lutte pour les droits des LGBT à un événement médiatique qui se déroule une fois par an, mais mènent campagne toute l’année contre toutes les formes de discriminations, de répression et d’exploitation en montrant au cours de ce processus que dans le cadre d’une lutte commune, les travailleurs perdent leurs préjugés et leurs stéréotypes. Au contraire d’Alekseïev pour qui “le capitalisme vaincra”, de nombreux jeunes militants LGBT voient bien que la discrimination exercée à leur encontre est liée aux injustices dans l’ensemble de la société, et en tirent des conclusions socialistes. Le CIO en Russie, en liant la lutte pour l’égalité à la lutte contre le capitalisme et pour le socialisme, est convaincu que c’est uniquement par cette stratégie que le mouvement peut être construit et qu’une victoire peut être obtenue.