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  • Elections du 14 octobre : la crise politique n'est pas finie

    Les bonnes nouvelles ont dominé jusqu’aux élections du 14 octobre. Personne n’a parlé d’assainissements et, dans tous les partis, de beaux visages souriants ont tenté de nous convaincre de leur dévouement et de leur engagement. Mais la crise économique, politique et sociale est loin d’être finie, et cela a été confirmé par les résultats de ces élections. Les partis traditionnels ont perdu du terrain, particulièrement en Flandre au profit de la N-VA. Mais on constate aussi une plus grande ouverture pour une gauche conséquente.

    Mécontentement à l’égard des partis établis

    Une période de crise conduit à l’érosion des partis établis ainsi qu’à la recherche d’alternatives. A titre d’exemple, les résultats des élections provinciales dans la ville d’Anvers ont donné aux trois principaux partis traditionnels moins d’un tiers des voix (18,1% pour le SP.a, 7,9% pour l’Open-VLD et 5,9% pour le CD&V). Aux communales, un certain nombre de bourgmestres ont tenu le coup, mais les partis au pouvoir ont en général perdu du terrain. La casse a été limitée par le caractère local des élections, les choses auraient pu être bien pires pour des élections nationales. L’espace est là pour une plus grande instabilité politique avec des changements rapides et importants dans les résultats électoraux.

    En Flandre, l’attention était concentrée sur la N-VA et sa capacité à s’implanter localement. Avec ses 37,7% obtenus à Anvers, le parti de De Wever est passé de un siège à 23 et a littéralement balayé les précédents records électoraux de ses prédécesseurs, tant du Vlaams Belang que de Patrick Janssens. Dans la plupart des autres villes flamandes, la N-VA a également engrangé des scores impressionnants (d’une ampleur similaire à Alost, Turnhout, Roeselare et Sint-Niklaas et au-dessus ou autour des 20% à Ostende, Bruges, Hasselt, Malines et Louvain), tout comme dans de nombreuses petites communes. Dans la banlieue d’Anvers, à Brasschaat ou Schoten, la N-VA obtient près de 40%.

    Le résultat de la N-VA indique à quel point la situation politique est instable et combien est large le mécontentement éprouvé envers la politique actuelle. La question reste maintenant de savoir dans quelle mesure la N-VA sera apte à profiter de cette lune de miel en arrivant au pouvoir. De Wever a envahi l’Hôtel de ville tel un empereur, mais il devra y mener une politique d’austérité héritée de l’administration précédente (à laquelle a également participé De Wever) et en accélérant le rythme des attaques.

    Le mécontentement contre la politique en place se manifeste également à gauche. A Anvers, le PTB a obtenu 8% et quatre élus. Dans différents districts d’Anvers, ce parti obtient même des résultats supérieurs aux listes du CD&V et de l’Open-VLD mises ensemble. Ailleurs également, le PTB a progressé (et possède aujourd’hui dans tout le pays 31 conseillers communaux, 17 conseillers de district et 4 conseillers provinciaux) tandis que d’autres listes de gauche ont connu des résultats respectables et généralement meilleurs qu’en 2006.

    Là où nous avons participé à des listes de gauche, nous avons pu remarquer l’ouverture croissante qui se marque dans la société pour la gauche. En 2006, nous n’avions obtenu que 1% à Saint-Gilles, et des scores à décimales ailleurs. Maintenant, Gauches Communes a pu remporter 3,65% des voix à Saint Gilles et des liste unitaires de gauches ont généralement pu obtenir plus de 1%. À Saint-Gilles, un front unitaire entre Gauches Communes et le PTB aurait permis d’obtenir deux élus. A Gand, une dynamique similaire aurait permis de faire entrer une voix d’opposition de gauche au conseil communal.

    A première vue, la situation semble plus stable en Wallonie et à Bruxelles. Des changements aussi majeurs qu’en Flandre ne s’y rencontrent pas (il suffit de penser au 23% perdus par le Vlaams Belang à Anvers aux communales, aux 29,4% perdus dans le district de Deurne et aux 37% réalisés par la N-VA à Anvers). A Charleroi, le MR perd son bonus de 2006 (après les scandales liés au PS) pour le PS. A Liège, le PS se maintient. Ecolo et le CDH sont au coude-à-coude, sauf dans le Luxembourg. A Bruxelles, le FDF maintient sa position malgré la rupture avec le MR.

    Mais du côté francophone, on assiste aussi à une croissance du mécontentement contre la politique dominante. A Charleroi et Liège, des élus de gauche radicale sont désormais élus, avec 2 élus pour le PTB et 1 pour la liste VEGA (verts et à gauche) à Liège. En dépit de sa grande division, l’extrême-droite obtient 2 élus à Charleroi et plus de 10% (en réunissant les six listes qui se sont présentées). A Bruxelles, la gauche conséquente a réalisé des progrès avec l’obtention d’élus pour le PTB à Molenbeek et Schaerbeek. À Saint-Gilles, Gauches Communes atteint les 3,65%, mais sans remporter d’élu.

    La Question nationale n’a pas disparu…

    Concernant l’essence même de la politique d’austérité, les partis établis savent s’accorder. Ce constat est évident au vu de la formation des diverses coalitions où règne l’interchangeabilité des partis établis, y compris concernant la N-VA et les verts. A Courtrai, l’Open-VLD, la N-VA et une partie du SP.a figurent dans une coalition anti-CD&V. A Malines le cartel du VLD, des verts et d’indépendants constitue une coalition de droite avec la N-VA et le CD&V. A Gand, le bourgmestre Termont avait adopté une rhétorique de gauche avec son cartel ‘‘progressiste’’, mais pour former une coalition, il frappe à la porte du VLD alors que ce parti avait adopté une approche bien plus à droite que le CD&V. Ecolo n’a pas hésité à former ou poursuivre des coalitions avec la droite, notamment à Schaerbeek où Ecolo rempile avec le FDF et le CDH tandis que le parti participe à une coalition anti-PS à Molenbeek.

    Un certain nombre de patrons flamands (qui éprouvent généralement de la sympathie pour la N-VA) se sont plaints durant la campagne électorale de la politique soi-disant ‘‘marxiste’’ de Di Rupo, au moment-même où les patrons français sont attirés par le paradis fiscal belge. Afin de parvenir à vendre la politique d’austérité du côté francophone, le PS doit tenir compte des fortes traditions du mouvement ouvrier. De cette nécessité proviennent parfois quelques paroles de gauche, sans toutefois connaître de concrétisation (ce en quoi n’est pas différent Termont et le SP.a à Gand). Pour être capable de soutenir cette rhétorique, le PS doit jouer sur les contradictions communautaires afin de se faire passer comme le rempart érigé contre la droite flamande de la N-VA, alors qu’il applique lui-même une politique d’austérité. Compte tenu de la faiblesse des partis traditionnels flamands et du renforcement de la N-VA, les négociations de 2014 seront très difficiles.

    Maintenant que les élections sont derrière nous, l’avalanche d’austérité peut se poursuivre. Le gouvernement fédéral annoncera bientôt un nouveau budget et les attaques antisociales frapperont à tous les niveaux de pouvoir. Le fait que sept communes flamandes sur dix termineront cette année dans le rouge, tout comme six sur dix à Bruxelles et quatre sur dix en Wallonie, indique suffisamment que la marge dont bénéficiera la politique communale sera limitée. Pour réussir à vendre d’impopulaires mesures d’austérité au niveau local, le grand jeu communautaire va être ressorti. La N-VA aura besoin de couvrir sa propre politique locale et le PS saisira la menace de la ‘‘droite flamande’’ pour se parer de la cape du ‘‘moindre mal’’.

    De Wever bourgmestre

    Avec 37,7% et 23 sièges, Bart De Wever est le nouveau bourgmestre d’Anvers. Il a directement décrit l’évènement comme un ‘‘dimanche noir et jaune’’, une référence directe au ‘‘dimanche noir’’ de 1991, lorsque le Vlaams Blok avait réalisé une grande percée. Il n’a guère de choix pour son partenaire de coalition. A l’exception d’une ‘‘grande coalition’’ avec le Stadspartij (le parti de la ville, composé du SP.a et du CD&V) de Patrick Janssens (SP .a), il reste la possibilité d’une coalition avec le CD&V (ce qui signifierait une rupture avec le SP.a et laisserait les chrétiens démocrates avec 5 siège), ou avec le Vlaams Belang, ou encore avec les verts et le PTB. De Wever a déclaré qu’il discutait avec tout le monde, en précisant toutefois qu’une coopération avec le Vlaams Belang n’est pas à l’ordre du jour.

    Qu’attendre de De Wever ? Les programmes de Bart De Wever et de Patrick Janssens se sont rapprochés et tous les deux sont basé sur la politique de manque de moyens pour les besoins sociaux. De Wever a déjà annoncé qu’aucun nouveau logement social ne sera construit, et que le manque de crèches et d’autres services devra être comblé en étant laissé à la soif de profits d’entreprises privées. Concernant le personnel communal, De Wever veut réaliser d’importantes économies, le vieillissement étant à ses yeux une ‘‘opportunité’’ pour réaliser des économies sur le dos du personnel de façon relativement indolore en évitant de remplacer des départs en pension et donc en exerçant une grande pression sur les travailleurs restants, de même que sur la qualité du service. La N-VA veut aussi mettre en œuvre son approche répressive.

    Patrick Janssens et son SP.a ont semé avec leurs politiques ce que De Wever peut désormais récolter. La défaite du Stadspartij de Janssens n’est pas due au désaveu de la gauche, mais au manque de véritables éléments de gauche dans la politique menée à Anvers (et même au niveau de la rhétorique). Il ne semble pas que cela puisse changer si le parti entre dans une grande coalition. L’opposition serait divisée entre trois partis de force à peu près égale : le Vlaams Belang, le PTB et Groen. La Ministre Turtelboom (Open-VLD) s’est faite élire, accompagnée d’un unique second élu libéral. Le Vlaams Belang s’est fait remarquer dans la campagne par sa rhétorique radicale, qui ne va pas s’améliorer maintenant que le parti d’extrême-droite a été décimé dans son bastion. Selon l’ancien président du Vlaams Belang Frank Vanhecke, l’élément fort du parti était constitué de la fraction du conseil communal anversois, qui ne comprend dorénavant plus que cinq membres (les trois chefs de groupe du VB, au Parlement Flamand, à la Chambre et au Sénat accompagnés par le président du parti et un illustre inconnu élu suite à un problème rencontré par le vote électronique…). Groen a tenté de se présenter comme étant plus à gauche durant la campagne, tout en restant très vague concernant des questions cruciales comme celles du logement, de l’emploi, de l’enseignement ou encore des soins de santé.

    Avec quatre sièges, le PTB a fait une entrée remarquée au conseil communal. Le PTB a mené une vaste campagne à Anvers et a également pu compter sur une bonne présence dans tous les médias (De Morgen a ainsi calculé que Peter Mertens, président du PTB et candidat à Anvers, était 14e en termes de temps de parole à la chaîne VRT). Le PTB a surtout réalisé un grand bond en avant à Borgerhout, en passant de 2,4% à 17,1%. Dans son bastion de Hoboken, le PTB a réalisé le score de 16%. Cette progression du PTB illustre l’ouverture qui existe pour une opposition de gauche. Cela élargit l’espace dans la société pour des discussions portant sur les alternatives à la politique dominante actuelle (ce qui, inévitablement, nécessitera aussi d’avoir une clarté sur le passé et les réalisation du socialisme) et offre à l’opposition de la rue une opportunité de s’exprimer au conseil communal. Nous espérons que le PTB ne cherchera pas à se présenter comme un parti comme les autres, mais comme une réelle force d’opposition avec une approche ouverte envers tous ceux qui s’opposent aux politiques néolibérales.

    Résistance contre la politique d’austérité

    La surenchère communautaire correspond à de véritables aspirations nationales et à la l’espoir de réalisations à long terme, mais il s’agit aussi d’éviter d’avoir une opposition unifiée contre la politique d’austérité. C’est une tentative de diviser les travailleurs, ce face à quoi la meilleure riposte est faite de l’unité des travailleurs et d’une opposition constante à l’austérité, à tous les niveaux de pouvoir. Un certain nombre de questions importantes sont à l’ordre du jour, tels que le budget fédéral, l’accord interprofessionnel (AIP) et la norme salariale, l’austérité aux niveaux régional et communal et de nouveaux carnages sociaux qui arriveront inévitablement en conséquence de la crise du capitalisme.

    Les résultats obtenus par la gauche conséquente lors de ces élections communales sont un premier aperçu, relativement faible, du potentiel d’une opposition conséquente de la part du mouvement syndical. Cela permettra d’accroître l’espace disponible pour la gauche, et offrira de nouvelles opportunités pour toutes les formations de gauche. Le test consistant à savoir si les forces de gauche peuvent véritablement faire une différence se trouve principalement dans les luttes. La profondeur de la crise capitaliste laisse peu d’espace à la tergiversation politique et aux compromis. Cela signifie de disposer d’un programme de rupture anticapitaliste et de redistribution des richesses basé sur propriété collective et publique des principaux leviers de l’économie – des secteurs clés tels que l’énergie, la finance, la sidérurgie,… – sous le contrôle démocratique et la gestion du mouvement ouvrier. Les critiques portant sur le capitalisme et sa faillite sont aujourd’hui plus largement acceptées, et cela ouvre également la porte à des discussions plus pointues sur ce qu’une alternative socialiste signifie ainsi que sur ce qu’ont représenté les diverses expériences historiques que nous avons connu et en quoi elles nous concernent aujourd’hui.

    Les liens entretenus entre les dirigeants syndicaux et les partis traditionnels constituent un obstacle dans la direction d’un plan d’action cohérent sur le plan syndical afin de défendre les intérêts des travailleurs et de leurs familles. Le monde syndical, le pan le plus fort du mouvement ouvrier, doit aussi investir le champ politique. La rupture de ces liens pourrait constituer la base de la fondation d’un nouveau parti des travailleurs où chaque opposant à la politique néolibérale pourrait trouver sa place.

    Nous avons franchi une étape dans cette direction en participant à ces élections locales en collaboration avec toutes les forces de gauche qui y étaient disposées. Avec Rood ! (Rouge !), côté flamand, une base électorale a pu être rapidement constituée et partout les résultats ont été supérieurs à 1%, y compris à Anvers où la pression était grande pour voter contre De Wever et où le PTB était vu comme un vote efficace contre les partis établis. A Gand, Rood ! a également obtenu 1% et d’autres scores ne se limitent pas à une décimale après zéro (comme 5% à Niel ; 1,4% à Oostkamp, 1,1% à Ostende et 1,8% pour LSP-Rood! à Keerbergen). À Herzele, LEEF a obtenu 9,2% et 1,7% à Zottegem. A Bruxelles, Gauches Communes a réalisé 3,7% à Saint-Gilles (soit un meilleur score qu’avec le Front des Gauches lors des élections de 2010) et 1,4% à Ixelles. A Jette, le résultat de 1,3% a été obtenu et celui de 0,62% à Anderlecht. La liste Gauche à Etterbeek a obtenu 2,48%. En Wallonie, des campagnes enthousiastes de ‘‘Front de Gauche’’ ont été menées à Charleroi et La Louvière et la liste VEGA a obtenu un siège à Liège. Enfin, le Front des Gauches a obtenu 6,12% et un siège à Courcelles. Le nouveau ‘‘Mouvement de Gauche’’ constitué autour de l’ancien membre d’Ecolo Bernard Westphael n’avait pas participé à ces élections locales.

    Un nombre croissant d’électeurs se dirige vers la gauche et la première (relativement) grande progression a été rencontrée. Le danger est que les formations de gauche, dans leur impatience électorales, accordent des concessions sur leur programme et virent à droite (relativement parlant bien entendu), et ne représentent ainsi pas l’outil politique que désirent les électeurs qui vont dans l’autre direction. Le résultat de Gauches Communes obtenu à Saint-Gilles illustre qu’il est possible de défendre un programme ouvertement socialiste (comprenant par exemple la question de la nationalisation des secteurs clés de l’économie) et d’obtenir un score électoral.

    Les résultats électoraux indiquent que l’espace pour la gauche s’élargit, y compris sur le plan électoral. Dans nos pays voisins, cet espace ne s’est pas limité à une seule formation et nous avons pu constater que les collaborations entre partenaires politiques avec une attitude ouverte réalisaient généralement de meilleurs résultats. Nous allons poursuivre la construction d’une force marxiste révolutionnaire avec le PSL, tout en poursuivant parallèlement notre collaboration constructive avec ceux qui ont été nos partenaires dans ces élections, autour de la nécessité de construire un large front de gauche composé de tous les opposants aux politiques d’austérité.

  • Elections communales du 14 octobre : Choisir entre ‘‘rigueur’’ et austérité ? Un seul mot : Résistance !

    Pour ces élections, le PSL participe à diverses initiatives unitaires locales ouvertes regroupant des syndicalistes, des militants politiques ou associatifs et diverses organisations de gauche. L’approche que nous avons adoptée est basée sur la nécessité de construire aujourd’hui un relais politique pour les luttes des travailleurs et de leurs familles à la gauche du PS et d’Ecolo. Dans ce cadre, une coordination unitaire de la vraie gauche pour les élections législatives de 2014 serait un sérieux pas en avant. En même temps, nous avons voulu profiter de cette campagne pour avertir de l’arrivée de la prochaine vague d’austérité et propager la nécessité d’un syndicalisme de combat lié à la lutte contre les politiques antisociales de tous les niveaux de pouvoir.

    Nous avons déjà largement abordé nos campagnes à Bruxelles avec les listes unitaires ‘‘Gauches Communes’’ (soutenues par le PSL, le Parti Humaniste et le Comité pour une Autre Politique) ainsi qu’à Gand avec la liste Rood! (Rouge!). Voici un petit tour d’horizon d’autres initiatives auxquelles nous participons.

    Liège : Verts et à gauche (VEGA)

    VEGA est une initiative politique qui a vu le jour au début de l’année 2012. Son manifeste précise : ‘‘contre les ravages du capitalisme, il faut lutter à tous les niveaux et VEGA se présente d’abord comme un lieu de résistance et d’action au niveau communal.’’ Trois mots d’ordre sont au cœur des préoccupations de ses membres : écologie, socialisme et démocratie. Durant l’été, VEGA est entré en discussion avec le PSL afin que ses membres renforcent la liste déposée. Trois camarades du PSL figurent au final parmi les 49 candidats, auprès de membres de VEGA et de divers indépendants, avec l’idée de poursuivre après les élections communales les discussions portant sur le relais politique dont nous avons besoin au-delà du niveau communal pour faire face à l’austérité qu’acceptent tous les partis traditionnels. Sur cette liste se retrouvent d’ailleurs différents militants avec lesquels nous avons déjà pu mener campagne sur cette question, comme avec la liste du Front des Gauches en 2010, aux côtés de l’ancien porte-parole du Parti Communiste Wallonie-Bruxelles Pierre Eyben ou encore de Christine Pagnoulle.

    “Aujourd’hui, à Liège comme ailleurs, seule manque la volonté politique pour réquisitionner les dizaines d’immeubles inoccupés qu’on laisse pourrir pour spéculer et qui pourraient très bien abriter les nombreuses familles en attente d’un logement social. Faute de responsables politiques qui défendent nos intérêts, c’est nous, travailleurs, qui devons nous mobiliser pour imposer une politique qui réponde à nos besoins.”

    Charleroi : Prenons le pouvoir !

    Cette liste, c’est la ‘‘gauche dure’’, comme l’a expliqué un journaliste de la RTBF suite à la première conférence de presse du Front de Gauche – Charleroi, une liste complète de 51 candidats combatifs avec des militants du Parti Communiste, du PSL et de nombreux indépendants, des militants syndicaux ou associatifs ou simplement des travailleurs qui en ont marre de subir la politique du camp d’en face.

    L’un d’entre eux, Thomas Hericks, expliquait à Vers l’avenir : ‘‘Je ne me suis jamais retrouvé dans aucun grand parti. Mais la pertinence du programme du Front de Gauche français m’a enthousiasmé. Et j’adhère à cette forme de structure qui permet à chacun de partager les valeurs de la véritable gauche tout en gardant son indépendance d’esprit.’’ C’est le défi posé par le Front de Gauche – Charleroi : populariser l’idée d’une nouvelle force de gauche qui ne verra pas les idées divergentes comme des faiblesses, même lorsqu’elles sont consciemment organisées au sein de structures, mais comme une opportunité de débat constructif. C’est dans ce sens que la tête de liste pour les communales, l’ancien délégué syndical communiste René Andersen, a déclaré à la presse : ‘‘L’enjeu pour nous, au final, n’est pas de savoir si nous récolterons 300 ou 3.000 voix mais bien d’être présents sur l’échiquier local pour vivifier le débat et trouver de nouveaux partenaires pour solidifier ce Front de Gauche.’’

    Pour le Front de Gauche, tous ensemble, on peut :

    • réaliser un plan de construction et de rénovation massive de logements sociaux !
    • accorder plus de moyens publics pour l’enseignement (7% du PIB) pour davantage d’enseignants, des classes plus petites et une rénovation massive des bâtiments scolaires !
    • multiplier massivement le nombre de crèches publiques et élargir différents types de services qui permettent de combiner famille, travail et loisirs.
    • créer des milliers d’emplois statutaires en nommant les agents et en introduisant la semaine de 32 heures sans perte de salaires avec embauches compensatoires.
    • construire une vaste coalition anti-austérité ainsi qu’un relais politique large véritablement de gauche, dans le respect de chaque tendance.
    • mettre en place une société guidée par les principes de la planification écologique.
    • prendre le pouvoir et construire une démocratie réelle en vue d’établir la justice sociale.

    Un programme impayable ?

    Nous rejetons le diktat de la pensée néolibérale. Nous devons abolir la dette et les cadeaux fiscaux aux grandes entreprises. Nous pouvons régler la facture en imposant les grandes fortunes et les profits. Nous avons besoin d’un refinancement massif des communes et des budgets pour satisfaire les besoins de l’ensemble de la population et non pas d’une logique d’austérité. Jamais les richesses, le potentiel technique et scientifique n’ont été aussi importants qu’aujourd’hui. Nous devons nous libérer du carcan de l’économie de marché qui ne profite qu’à quelques-uns.

    Et ailleurs ?

    Une de nos camarades est également présente sur la liste Front de Gauche à La Louvière, et nous soutenons cette initiative emmenée par le conseiller communal communiste Jean-Pierre Michiels (voir photo ci-dessous). A Etterbeek, nous soutenons la liste ‘‘Gauches’’ à l’initiative de militants du Parti Communiste. Là où nous n’avons pas de candidats, nous appelons à soutenir des candidats combatifs issus du mouvement ouvrier.

    Rouge de colère en Flandre

    En Flandre, nous soutenons l’initiative Rood! (Rouge), issue d’un groupe de militants du SP.a (l’équivalent flamand du PS) qui a quitté ce parti et veut rassembler des forces en vue de créer un nouveau mouvement politique. Anvers : Notre ville n’est pas à vendre !

    A Anvers, Rood ! dépose une liste pour la conseil communal et une autre pour le district de Deurne. Voici ci-dessous quelques mots de notre camarade Jarmo Van Regemorter, 5e candidat pour la ville et 3e pour le district de Deurne.

    “Les deux grands partis ne veulent pas lutter contre les pénuries qui frappent tous les secteurs (place d’accueil pour enfants, logements sociaux,…). Le bourgmestre sortant Patrick Janssens considère cette situation sociale inacceptable comme une réalisation, tandis que son principal opposant Bart De Wever considère le maintien de ces pénuries comme un changement! Chou vert et vert chou comme on dit…

    “Rood! a déposé une liste de 55 candidats emmenée par Ivo Janssen, délégué syndical dans la chimie. Contrairement aux autres listes, il s’agit d’un travailleur, d’un véritable homme de la rue. Erik De Bruyn, qui fut à l’initiative de la sortie du groupe Rood! hors du SP.a, pousse la liste, et la tire à Deurne.

    “Nous sommes ravis de pouvoir nous engager dans cette campagne afin de défendre la nécessité de construire une organisation politique de gauche démocratique et large, où les différents courants de pensées, organisés ou non, peuvent se côtoyer et travailler ensemble dans le respect mutuel. La campagne illustre que le potentiel est énorme, et cela augure de grandes possibilités pour l’après-14 octobre !”

    Keerbergen, Dendermonde, Zottegem, Ostende,…

    A Keerbergen, notre camarade Christophe De Brabanter tire une liste LSP-Rood!, seule liste de gauche à côté du cartel du SP.a et des libéraux. Nous sommes également présents avec une liste LSP à Termonde et sur la liste LEEF à Zottegem (LEEF dépose aussi une liste à Herzele). Même si nous n’y avons pas de candidats, nos camarades mènent les campagnes des listes locales de Rood! à Oostende, Oostkamp, Niel et à Edegem, sous le nom de DemocratiEdegem.

  • La lutte contre l’extrême-droite est plus que jamais nécessaire

    Dans les villes d’Anvers et de Gand, on aurait enfin fait barrage au Vlaams Belang. Pour la première fois après tant d’élections, le 8 octobre n’aurait pas été un dimanche noir. Du moins, c’est ce que disent en chœur les médias à propos des dernières élections communales.

    Farid Rasoolzadeh

    Cette analyse est d’autant plus absurde que le Vlaams Belang progresse à Anvers par rapport à son score de 2000 qui avait déjà semé la panique : 33,51% contre 32,95% à l’époque. Dans les districts anversois de Hoboken, Deurne et Merksem, le Vlaams Belang a récolté respectivement 41%, 43,5% en 41,5%. Nous ne voyons pas pourquoi ce serait une bonne nouvelle.

    Du côté francophone, la montée de l’extrême-droite ne s’est pas réalisée entièrement. Le Front National a récolté des scores très élevés dans le Hainaut (11% à Quaregnon, 12,6% à Pont-à-Celles et presque 10% à Charleroi).

    L’achat d’une villa privée par le président du FN Daniel Féret dans le midi de la France, largement commenté dans les médias, n’a certainement pas eu d’effet salutaire pour le FN. L’absence totale de militants actifs a empêché le parti d’extrême-droite de changer la donne. Malgré cela, 27 conseillers communaux FN ont été élus dans le Hainaut.

    A Gand et dans les districts anversois de Borgerhout et d’Anvers-centre le VB a reculé. Cela est avant tout dû aux projets de prestige à grande échelle qui ont fait s’envoler les loyers. Une partie des couches les plus pauvres a été substituée par de jeunes ménages à deux revenus pouvant se permettre une bonne habitation près du centre-ville.

    Au lieu de fournir une réponse au taux de chômage et aux loyers impayables, la coalition anversoise lors des négociations après les élections s’est occupée de discussions sur l’augmentation de « projets de renouvellement de ville ». Les partis n’ont négocié sur les logements sociaux que 10 minutes durant.

    La politique antisociale des partis traditionnels a mené à une croissance de l’extrême-droite. Tant que ces partis s’accrocheront au pouvoir, et tant qu’une véritable opposition contre la politique néolibérale fera défaut, le VB pourra continuer à accumuler les victoires électorales. Une campagne de publicité bien élaborée n’est pas une barrière face à l’extrême-droite !

    Venez manifester le 8 mars à Anvers !

    Le 8 mars (ou le 1 mars), les étudiants du VB (NSV, Mouvement Nationaliste Etudiant) veulent manifester à Anvers. Blokbuster (la campagne anti-fasciste flamande du MAS) organisera une contre-manifestation qui vise l’extrême-droite, mais aussi la politique des partis traditionnels. Nous voulons mettre en avant la nécessité d’une alternative à la politique qui crée le terreau de l’extrême-droite.

    Le NSV est un groupuscule d’étudiants racistes et violents. En 1996, ils écrivaient encore que les « nègres n’égalent pas intellectuellement notre niveau car leur cerveau est plus petit ». Lors de l’ouverture de la nouvelle année académique à Anvers, le NSV est passé à la violence contre un militant d’Etudiant de Gauche Actif (organisation étudiante du MAS). Nous ne voulons pas que ce groupuscule occupe les rues d’Anvers sans opposition.

  • DEURNE: La coalition locale fricote avec le Vlaams Blok

    A Deurne, le Vlaams Blok a remporté aux dernières élections communales 12 des 27 sièges du conseil de district. Tous les autres partis ont formé une coalition afin d’écarter le blok du pouvoir. Cette coalition n’occupe pour le moment que 11 sièges, les 4 derniers conseillers étant indépendants et n’hésitant pas à soutenir le parti fasciste. Cette situation a mené à un rejet du budget du district et la coalition a dû entamer des négociations avec le Vlaams Blok.

    Jeroen Weyn, Deurne

    Par un communiqué de presse, le blok a proclamé triomphalement la fin du cordon sanitaire et prétend avoir apporté une «amélioration fondamentale» à la situation financière du district de Deurne.

    Ce que ce parti appelle une «amélioration fondamentale» est en réalité le transfert de 100.000 euros (une petite somme comparé au budget total) permettant d’accorder une prime de naissance pour chaque premier enfant qui naît, mesure inspirée par le Front national en France.

    Le Blok ne s’oppose cependant pas à la privatisation des services publics, comme par exemple la récolte des déchets ménagers. Il n’investit pas non plus dans des mesures sociales mais prépare au contraire de nouveaux coûts d’austérité. Précédemment, il a utilisé la tactique raciste de «diviser pour régner» pour s’opposer à la construction de terrains de jeux dans les quartiers, ces terrains ne profitant «seulement qu’aux jeunes Marocains». Des larges couches de la population s’attendent à un changement de politique si le Blok arrive au pouvoir (le Blok atteint 40 % aujourd’hui à Deurne). Nous ne nous faisons pas d’illusions: il n’y aura pas de changement mais plutôt un durcissement de la politique asociale. Pour arriver à un véritable changement, il nous faut un parti des travailleurs qui n’ait pas peur d’aller chercher l’argent là où il est.

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