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Tag: Delhaize
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Première grève chez Ahold Delhaize aux USA depuis 1988

Le 13 avril, 31.000 employés de la chaine de supermarchés Stop & Shop sont rentrés en grève en Nouvelle-Angleterre, aux Etats-Unis. Cette chaîne appartient à Ahold Delhaize depuis 1995. Après le secteur de la restauration rapide et les enseignants, c’est maintenant la grande distribution qui entre en lutte. Le rapport ci-dessous a été écrit par Elan Axelbank, de Socialist Alternative, notre organisation-sœur américaine.
Tous les travailleurs doivent se battre pour conserver les avantages sociaux que nous avons gagnés. Nous sommes toujours sur la défensive mais, maintenant, les travailleurs commencent à riposter dans tout le pays. Les enseignants, les travailleurs de la restauration rapide et bien d’autres ramènent la grève au goût du jour pour défendre leurs salaires et leurs avantages sociaux, mais aussi pour gagner davantage de droits. Ce 13 avril, les 31.000 employés de supermarchés de Stop and Shop en Nouvelle-Angleterre leur ont emboîté le pas, en faisant grève pour la première fois depuis 1988.
Stop and Shop est la propriété d’une grande multinationale appelée Ahold Delhaize. Aux États-Unis, elle est la 11e plus grande société de vente au détail et la troisième plus grande épicerie. Elle détient plusieurs des principaux magasins d’alimentation de la côte Est, dont Hannaford et Food Lion. L’an dernier, Ahold Delhaize a réalisé plus de 2 milliards de dollars de profits.
Les travailleurs sont entrés en grève pour réagir face à un certain nombre d’attaques lancées par l’entreprise dans le cadre des négociations collectives. Stop and Shop tente d’augmenter les coûts de la couverture de soins de santé jusqu’à 500 % (les Etats-Unis ne possèdent pas de système de santé universel, l’assurance médicale est régulièrement comprise dans les avantages liés aux contrats de travail). Pour certains travailleurs, cette augmentation peut représenter de passer d’un coût de 13 $ par semaine à 100 $. L’entreprise veut également s’en prendre aux primes pour les dimanches et les jours fériés, dégrader le système de retraite, réduire le nombre de congés payés et instaurer un plafond salarial pour tous les employés. Pendant ce temps, les cadres supérieurs gagnent de plus en plus d’argent chaque année.
Des piquets de grève solides et un soutien de la communauté
Les travailleurs et travailleuses doivent partout soutenir cette grève. Si Stop and Shop est capable de vaincre les grévistes, cela donnera confiance à d’autres grandes entreprises pour procéder de la sorte et lancer une offensive similaire contre les droits des travailleurs. Mais si les travailleurs organisent bien leurs piquets de grève et que le mouvement syndical dans son ensemble se mobilise pour soutenir activement ces travailleurs en lutte, il sera possible de repousser les attaques patronales. Les autres syndicats devraient prendre exemple sur le syndicat des Teamsters (les conducteurs), qui s’est engagé à ne pas franchir le piquet. Concrètement, cela signifie de refuser d’alimenter les services destinés à garder un magasin ouvert (livraisons, réparations,…) tout en appelant ses membres à ne pas se rendre dans ces magasins en tant que clients, à l’instar de l’Association des infirmières du Massachusetts.
Les membres de Socialist Alternative seront présents tous les jours aux piquets de grève afin de les soutenir. Les grévistes doivent tenter d’empêcher les clients de pénétrer dans les magasins en engageant avec eux la conversation sur les enjeux de cette lutte. Les piquets de grève seront plus efficaces s’ils sont faits le plus près possible de l’entrée du magasin. Si les TUAC (United Food and Commercial Workers International Union, Travailleurs Unis de l’Alimentation et du Commerce) organisaient des rassemblements à l’extérieur des magasins, en encourageant les clients et la population à être solidaires, cela donnerait un sérieux coup de fouet à la grève. D’autres syndicats pourraient rejoindre ces rassemblements en force. Les travailleurs sont plus forts quand ils sont solidaires !
Lors des discussions que nous avons eues aux piquets de grève, de nombreux travailleurs ont exprimé leur mécontentement face au temps qu’il a fallu aux dirigeants syndicaux pour déclencher la grève. Cette grève pourrait servir de point de départ pour assurer que les TUAC deviennent un syndicat plus démocratique reposant sur l’implication de la base syndicale. Cela placerait le syndicat en bien meilleure position pour faire face à de futures attaques et obtenir de nouveaux acquis.
Cela aiderait grandement ce processus que des représentants syndicaux se rendent plus fréquemment aux divers magasins pour informer et impliquer les affiliés. Il faudrait également des réunions syndicales plus fréquentes. Tous les représentants syndicaux élus devraient recevoir le salaire moyen des travailleurs qu’ils représentent pour s’assurer qu’ils sont liés aux seuls intérêts des membres du syndicat. Gagner ce genre de changement exigera d’exercer une pression maximale en organisant les affiliés à la base.
Des enseignants aux travailleurs des supermarchés, le mouvement des travailleurs connait actuellement une renaissance aux Etats-Unis. Si les travailleurs de Stop and Shop remportent la victoire avec cette grève, ce serait une puissante démonstration de la capacité des travailleurs à faire face aux attaques des patrons, à riposter et à gagner. Mais la victoire n’est pas garantie. Les grévistes et leurs soutiens doivent maintenir les piquets de grève et assurer qu’ils soient bien fournis dans le but de maximiser le manque à gagner de l’entreprise. Quant aux dirigeants syndicaux, ils doivent taper du poing sur la table des négociations.
- AUCUNE réduction de salaire, AUCUNE réduction des vacances ;
- MAINTIEN du système de retraite, MAINTIEN des soins de santé abordables ;
- MAINTIEN du salaire à 150% les dimanches et jours fériés ;
- Travailleurs et clients : ne franchissez pas le piquet de grève ! Fermer les magasins ;
- TUAC : Mobilisons des RASSEMBLEMENTS à l’extérieur des magasins pour démontrer la force du syndicat et le soutien de la communauté pour la grève ;
- A partir de cette grève, construisons un syndicat plus démocratique et plus combatif avec participation pleine et entière des militants pour se défendre contre d’autres attaques et passer à l’offensive.
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Stand de solidarité avec les travailleurs de Delhaize à Ixelles
Hier matin, nous sommes intervenus au Delhaize de la rue de Hennin à Ixelles. Comme en juin, après avoir discuté avec les travailleurs lors de leur piquet de grève, nous avions décidé d’organiser la solidarité devant le magasin. Nous avons donc fait signer une pétition de soutien et distribué un tract accompagné d’une affichette de solidarité pouvant être collée sur les fenêtre ou dans les voitures. Nous en avons récolté une centaine et avons fait un bon stand qui nous a permis de bonnes discussions. Une personne a laissé ses coordonnée pour discuter avec nous des idées et du fonctionnement du parti et nous avons vendu un journal ainsi qu’un badge.
Tract du PSL
Solidarité avec les travailleurs du Delhaize
Chers habitants du quartier, vous avez sans doute, durant ces derniers mois, entendu parler du conflit social qui fait rage chez Delhaize. Le conflit a commencé le 11 juin, quand la direction de l’entreprise a annoncé son intention de fermer 14 de ses magasins, licencier 2.500 personnes, et réduire drastiquement les conditions salariales et de travail pour les travailleurs restants.Le secteur de la distribution est connu, depuis quelque temps, pour tirer les salaires vers le bas. Rappelons-nous ce vaste plan de restructuration de Carrefour en 2010 qui avait été lancé pour fermer 21 magasins, supprimer 1.672 emplois et ensuite ré-ouvrir les sites sous une autre commission paritaire, avec de moins bonnes conditions de travail et de salaire pour le personnel réembauché.
Concernant Delhaize, sur ses 852 magasins, seuls 147 lui sont en gestion propre, les autres sont tous franchisés. Malgré cela, Delhaize est une entreprise rentable: en 2013, elle a connu le plus gros chiffre d’affaire de son histoire et a su verser plus de 160 millions d’euros de dividendes à ses actionnaires, et de somptueux cadeaux aux managers partis cette même année.
Mais la soif de profit n’est jamais assouvie pour ces actionnaires avides d’argent, ils en veulent toujours plus, même si cela ne peut se faire que sur le dos des travailleurs.
Le fait que les gens, en temps de crise, soient plus prudents dans leurs dépenses, et qu’ils aillent plus facilement faire leurs courses dans un supermarché moins cher, est utilisé comme prétexte pour mettre la responsabilité du bain de sang social sur les clients. C’est dans cette même logique qu’il est argumenté que le personnel coûte trop cher, plutôt que de parler d’une frénésie des dividendes chez une poignée d’actionnaires.
Bien sûr, les supermarchés ont ressenti l’impact de la crise et de la baisse du pouvoir d’achat durant ces dernières années, mais cet impact reste relatif, puisque les bénéfices continuent de croitre.
Par contre, cette course vers les salaires les plus bas va continuer de casser ce pouvoir d’achat. Avec son plan de licenciement et d’attaques salariales pour le personnel restant, la direction de Delhaize y contribue grandement. On a le diagnostic, maintenant passons au remède.
La lutte des Delhaisiens n’est pas une lutte isolée. Elle est le résultat de la crise que nous vivons tous actuellement. La bourgeoisie veut faire payer cette crise aux travailleurs, même si ces derniers ne l’ont pas causé. Des milliers de personnes ont déjà perdus leur emploi depuis la début de la crise, des centaines de milliers ont du faire des concessions sur leurs salaires ou leurs conditions de travail.Si nous nous battons entreprise par entreprise, nous ne gagnerons pas. Seule la solidarité à travers tous les secteurs pourrait offrir une solution. Les plan d’austérité sont loin d’être fini, et les mesures du nouveau gouvernement ne nous vont clairement pas nous sortir de la crise, mais au contraire, nous enfonce encore plus dedans.
Ainsi, il est important de montrer notre solidarité avec les travailleurs en lutte, et d’entrer nous aussi en résistance. Ceci peut se faire de plusieurs manières: posez l’avant de ce tract devant votre fenêtre, pour donner plus de visibilité à leur combat, et leur montrer que vous aussi, vous les soutenez. Participez aux actions, manifestations, grèves, etc. qui sont annoncées pour cette fin d’année, afin que tous ensemble, nous fassions entendre nos voix !
– Bloquons les projets de la direction : pour le maintien de chaque emploi et des salaires !
– Pour de meilleures conventions collectives de travail et l’implantation de délégations syndicales dans les magasins franchisés ! Harmonisation à la hausse des conditions de travail et de salaire ! -
Delhaize : la lutte continue
Intervention au Delhaize d’Ixelles
Par Laure (Bruxelles)
Ce samedi 18 octobre, de nombreux magasins Delhaize en étaient à leur second jour de grève contre le bain de sang social annoncé par la direction. Nous étions déjà intervenus en juin lors de cette annonce. Aujourd’hui, les négociations ne révèlent rien de bon, pire même, Delhaize veut baisser les salaires bruts de 90 euros/mois. Les employés rencontrés au piquet étaient déterminés à ne pas se laisser faire et discutent déjà d’actions à venir.Evidemment, ils ont beaucoup d’attentes vis-à-vis de leurs directions syndicales, et leurs portent à l’heure actuelle toute leur confiance.
Cela n’empêche que les salariés devraient se réunir, non seulement dans les magasins mais aussi plus largement avec les autres entités et décider démocratiquement d’actions concrètes pour mettre la pression sur leur direction.
Ils sont conscients qu’une victoire serait un énorme pas en avant pour l’ensemble des salariés aujourd’hui mis sous pression et confrontés à des directions de plus en plus avides de bénéfices, prêtes à sacrifier sans hésitation la vie (professionnelle) de leur salariés.
Nous allons continuer à les soutenir. Samedi prochain, nous interviendrons devant le Delhaize de notre quartier avec des affichettes de soutien et un tract pour inviter les clients du magasin à eux aussi se positionner du côté des salariés.
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Delhaize: Personnel en solde, actionnaires en fête
Luttons pour le maintien des emplois !
Photo : Collectif KrasnyiPour amorcer l’attaque contre le personnel, le management de Delhaize a été ajusté. Quelques tops managers ont dû partir. Le CEO Pierre-Olivier Beckers est parti avec un parachute doré de 7,6 millions d’euros. Frans Muller a été choisi comme big boss parce que, selon le journal financier De Tijd, il est “moins émotif” et de plus, moins impliqué envers le personnel. La même chose s’est passée chez Delhaize-Belgique où Denis Knoops a été placé. L’objectif était clair : bain de sang social avec préméditation.
Article tiré de l’édition d’été de Lutte Socialiste
Non seulement 2.500 emplois sont menacés, dont des centaines dans les 14 magasins menacés de fermeture, mais le personnel restant doit casquer. La direction veut licencier partout et grignoter les salaires et les pauses de ceux qui restent. Moins de collègues, moins de salaire et moins de pauses (deux fois un quart d’heure par jour), voici ce que la direction a à offrir au personnel. Après des années de loyaux services, une grande partie du personnel est jetée au rebut et ceux qui restent sont traités comme des déchets.
La direction pointe les coûts salariaux et les bénéfices en baisse. Ces deux dernières années, il y a eu, pour l’ensemble du groupe, 31 nouveaux magasins pour un total de 852. Ils ont récolté le chiffre d’affaires de 5,071 milliards d’euros, une hausse de 3% par rapport à 2012. Au cours de la même période, les effectifs ont diminué d’1% pour passer à 16.227. Le bénéfice de l’entreprise est passé de 242 millions à 187 millions d’euros. Avec moins de personnel et plus de magasins, le chiffre d’affaires a progressé alors que le bénéfice a été restreint. La chute de la rentabilité a été mise sur le dos du personnel. Un détail : avec les millions qui ont été payés aux top-managers lors de leur départ, la chute du bénéfice d’entreprise aurait pu être fortement moindre. La chute du bénéfice d’entreprise n’a pas empêché Delhaize de refiler un peu plus aux actionnaires: le dividende est passé l’année dernière à 1,56 euro brut par action soit 11% de plus que l’année précédente.
Que veut la direction ? Elle se réfère au personnel “meilleur marché” d’Albert Heijn (voir la réaction d’un délégué chez Albert Heijn) qui, par exemple, ne perçoit pas d’indemnisation pour le travail du dimanche. On plaide aussi pour des magasins franchisés, ce qui ferait que le supermarché est soi-disant indépendant et ne fait que reprendre les produits et logos de Delhaize tout en décidant lui-même du sort du personnel. En divisant le personnel, il est plus difficile de les réunir pour lutter pour de meilleures conditions de salaire et de travail. Diviser pour régner au nom des profits.
Avec cette attaque contre l’emploi et les conditions de salaire et de travail, la direction des chaînes de supermarchés veut construire un secteur à bas salaires. L’engagement de l’ancien directeur de la Poste, Johnny Thijs, comme membre “indépendant” du conseil d’administration de Delhaize indique l’orientation prise, chez Bpost aussi, par exemple, il a été proposé d’engager des livreurs mal payés au lieu des facteurs qui ne gagnent déjà pas grand-chose. Si cela réussit chez Delhaize, les autres chaînes saisiront l’opportunité pour aller encore plus loin. Cora a déjà annoncé que le personnel devra se contenter de moins. Alors que les tops managers s’octroient des millions, ils exigent que nous acceptions une spirale infernale et sans fin vers le bas. La seule manière de stopper ça est de s’y opposer ensemble.
La faute des clients ?
Le fait qu’en temps de crise, les gens doivent surveiller leurs dépenses et font plus facilement les courses dans les supermarchés discount a été utilisé pour placer la responsabilité du bain de sang social que va subir le personnel de Delhaize sur le dos des clients. Tout comme l’argument que le personnel coûte trop cher, la responsabilité est rejetée pour que la soif de profits des actionnaires ne soit pas démasquée.
Il va de soi que les supermarchés ressentent les effets de la crise de ces dernières années et les attaques incessantes de longue date contre le pouvoir d’achat de la majorité de la population. Tout comme dans les périodes de crise précédentes, aujourd’hui aussi, on constate une augmentation des magasins vendant des produits de moindre qualité à bas prix, pensons, par exemple, à la propagation des magasins à 1 euro. Si tel est le cas, cela n’est pas dû à un choix conscient des consommateurs d’acheter des produits de moindre qualité mais à une baisse du niveau de vie.
Avec la spirale constante des salaires vers le bas, le pouvoir d’achat est miné. Avec sa politique d’économie sur le dos du personnel, la direction de Delhaize y contribue. Le diagnostic de la direction est aussi mauvais que le remède.
Peut-on éviter le bain de sang social chez Delhaize ?
La direction et les médias veulent nous faire croire que s’opposer à ce plan ne sert à rien parce cette restructuration est absolument nécessaire. On dit même que faire grève est contre-productif parce cela pousse les clients vers la concurrence et empire encore la position de Delhaize. S’opposer au bain de sang social n’est pas facile. Mais si nous ne faisons rien, la direction ne s’arrêtera pas à cette attaque.
Cela se remarque dans chaque magasin où des actions sont menées ou même à d’autres moments de campagne : le soutien pour le personnel concerné est énorme. Là où les syndicats ont lancé des pétitions, les clients y ont répondu massivement. Il serait utile de mener une campagne d’affichage et une pétition unique dans tous les magasins de Delhaize. Dans ces magasins, le personnel pourrait donner toutes les heures ou toutes les deux heures, des informations via le micro officiel aux caisses et lancer un appel à la solidarité avec le personnel. En consacrant quelques semaines à la construction d’une journée d’action nationale, il est possible de transformer le large mouvement de sympathie en un soutien actif et une implication dans la lutte.
Nous ne devons pas mener la lutte magasin par magasin, il faut une coordination nationale. Pour impliquer un maximum de clients, il peut être utile de maintenir des actions locales, par exemple, dans le cadre d’une journée d’action nationale préparée lors d’une assemblée du personnel et des clients où des mots d’ordre seront pris pour après la journée d’action aussi.
En mettant directement en avant des revendications telles qu’une harmonisation des conditions de travail et de salaire dans l’ensemble du secteur de sorte que les magasins ne puissent pas être mis en concurrence, nous pourrons renforcer l’unité à la base. Sur base d’un mouvement fort chez Delhaize avec le soutien et l’implication des clients, il sera possible d’arriver à d’autres actions telles qu’une grève de 24 heures dans l’ensemble du secteur.
Agissons ensemble pour le maintien des emplois !
– Suspension des plans de la direction : pour le maintien de chaque emploi, pas touche à nos salaires !
– Pour de meilleures conditions salariales et la construction de délégations syndicales dans les magasins franchisés ! Harmonisation vers le haut des conditions de travail et de salaire dans tout le secteur !
– Pour un plan d’action avec une journée d’action nationale et des manifestations mobilisant le personnel et les clients (par exemple, campagne de pétition et d’affichage combinée) précédée d’une assemblée des membres du personnel et des sympathisants en prélude à une grève de 24 heures dans tout le secteur ! -
Notre solidarité contre leur avidité
Tous ensemble contre l’austérité et les pertes d’emploi !
Une fois les élections passées, il n’a pas fallu attendre longtemps pour que l’actualité redevienne des plus préoccupantes pour les travailleurs et leur famille. Une chose est sûre : sans une résistance sérieusement organisée, nous allons en baver, et pas qu’un peu.
Par Nicolas Croes
Pas moins de 2.500 emplois sont aujourd’hui menacés chez Delhaize tandis que les salaires de tous les travailleurs restant sont sur la sellette. Ce ne sont pourtant pas les profits qui manquent avec un bénéfice net de 179 millions d’euros en 2013. Mais ce n’est toujours pas suffisant pour les actionnaires, qui réclament un retour sur capitaux investis à deux chiffres.
Ces rapaces célèbrent un massacre social avec la joie qui est la nôtre en accueillant une naissance chez nos proches. Quelques heures à peine après l’annonce de ces mesures, l’indice boursier de Delhaize augmentait ainsi de 1,09%. Pour les actionnaires, l’orgie est tout simplement interminable : ceux de Delhaize s’étaient encore accordés une hausse de leurs dividendes de 11% l’an dernier, tandis que le taux d’imposition après divers cadeaux fiscaux était de… 0,15% ! L’exemple servira de prétexte dans le reste du secteur, une infernale spirale à la baisse que nous connaissons partout.
C’est le cas de nos pensions. ‘‘A politique inchangée, le système de pension actuel n’est pas soutenable financièrement. Il ne correspond plus à l’évolution de la société et il pose des problèmes de qualité sociale’’, expliquait doctement Frank Vandenbroucke en juin dernier, lorsque la commission de réforme des pensions a publié son rapport. Ce sera un des chevaux de bataille du prochain gouvernement.
Il est vrai qu’entre 1964 et 2002, la baisse du nombre de naissance a été de 31% (de 168.000 à 115.000)(1). Mais sur la même période, la productivité a augmenté de 215%(2)! Où donc sont passés tous ces moyens ? Pas dans nos poches, ça c’est certain. Depuis le milieu des années 70’, la part des salaires (y compris le salaire socialisé ; les cotisations sociales servant à financer la sécurité sociale) dans la richesse collectivement produite n’a cessé de diminuer, alors que cette richesse était en pleine croissance. Gel des salaires, diminution drastique de cotisations sociales pour les gros patrons (et donc attaques sur notre salaire socialisé), explosion du chômage, etc. voilà ce qui mine notre système de pension. A titre d’exemple, les exonérations de cotisations sociales pour les patrons reviennent à plus de 7 milliards d’euros par an !
Selon la logique dominante, il faut donc travailler plus longtemps. Cela a aussi l’avantage d’accroître la pression sur les salaires et conditions de travail en augmentant la concurrence entre travailleurs pour des emplois de plus en plus précaires et moins nombreux… A terme, il sera bien entendu question de privatiser ce gâteau des pensions, qui représente tout de même quelque 30 milliards d’euros par an.
Résistance !
L’establishment capitaliste ne vise qu’à réanimer un système archaïque en puisant dans les caisses de la sécurité sociale pour accorder subventions salariales et réductions de cotisations sociales. Pour la majorité sociale, rien n’a été sauvé de cette façon. Les travailleurs de Delhaize en savent quelque chose, tout comme ceux d’ArcelorMittal ou de Caterpillar. Ce chaos capitaliste doit être remplacé par un système basé sur la planification rationnelle de l’économie, sur base de la collectivisation des secteurs-clés de l’économie et de leur gestion démocratique par les travailleurs.
Il est urgent de rendre aux travailleurs la confiance en la lutte collective. En Belgique, les 20% les plus riches possèdent 61,2% du patrimoine total (et 52% des revenus) et le nombre de millionnaires a augmenté de 12.000 personnes en 2013 (notamment avec les nombreux touristes fiscaux). Mais s’ils ont le capital, nous avons le poids du nombre, et le monde du travail représente une force potentielle monumentale. Réfléchissons à la meilleure manière de l’organiser et partout à la contre-offensive.
Notes
1. SPF économie: Structure de la population selon âge et sexe : pyramide d’âge
2. The Conference Board Total Economy Database -
Pétition : Non à la restructuration chez Delhaize !
Une pétition a été lancée sur le site avaaz.org en solidarité avec les travailleurs de Delhaize, à destination des clients. Nous vous invitons à signer cette pétition ainsi qu’à la diffuser largement autour de vous.“En tant que clientes et clients de votre enseigne, nous refusons d’être servis par des travailleurs mal traités et mal payés pour satisfaire vos actionnaires. Nous désapprouvons la fermeture de 14 magasins et le licenciement de 2.500 travailleuses et travailleurs.” -
Delhaize. Réaction d’un délégué d’Albert Heijn
Quand on parle du projet de restructuration de Delhaize, il est beaucoup question de la chaîne de supermarchés néerlandaise Albert Hein, nouveau concurrent sur le marché flamand. Les deux premiers supermarchés ont été introduits en Belgique en 2011, et l’enseigne prévoit de disposer de 50 supermarchés en Flandre d’ici 2016. Un jeune délégué FGTB d’Albert Heijn a réagi face à l’annonce du massacre social qui menace de frapper ses collègues de Delhaize.
‘‘En tant que délégué à Albert Hein, je suis bien sûr préoccupé par ce qui arrive pour mes collègues de Delhaize : fermetures, licenciements, franchises, flexibilité accrue, réduction salariale,… Pour les employés d’Albert Heijn, entendre que les conditions de travail et de salaire se dégradent chez la concurrence, ce n’est pas une bonne chose. À Albert Heijn, il n’y a pas encore de Convention Collective de Travail car la délégation syndicale n’existe que depuis quelques mois, et il n’y a pas encore eu de concertation avec la direction. Par conséquent, nous n’avons que les minimums légaux, et aucune compensation pour le travail le dimanche par exemple.
‘‘Le quotidien De Tijd affirme qu’Albert Heijn est l’une des causes de l’opération antisociale chez Delhaize, notamment parce que ce sont essentiellement de jeunes travailleurs qui acceptent sans mot dire de travailler le dimanche. Il est vrai que les travailleurs d’Albert Heijn travaillent sous une extrême flexibilité et que c’est sur leurs épaules que l’on a fait porter ce nouveau projet, avec de nombreux sacrifices. Cependant, en tant que délégué, je pense que la ‘‘lune de miel’’ est finie pour de nombreux ‘‘nouveaux’’ magasins et que nombreux sont ceux qui veulent revenir sur cette flexibilité. Maintenant, tout devrait être suffisamment organisé pour cette nouvelle enseigne, et les horaires devraient être connus plus d’une semaine à l’avance !
‘‘Qu’Albert Heijn n’engage que de jeunes travailleurs, ce n’est d’ailleurs pas tout à fait vrai. C’est l’ancienneté qui est basse, et donc également les salaires. L’ancienneté s’accumule au fil des ans, et il devrait y avoir en retour une augmentation de salaire à l’avenir.
‘‘Les employés des autres magasins ne sont pas nos concurrents, mais nos collègues. Une attaque sur leurs salaires et leurs conditions de travail est une attaque contre nos salaires et conditions de travail. Nous ne pouvons pas nous permettre d’accepter cette spirale à la baisse. Si les travailleurs d’une autre entreprise du secteur sont plus flexibles et moins bien payés, ce sera ensuite à notre tour. Nos conditions de travail et de salaire doivent au contraire aller vers le haut !’’
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Action du personnel de Delhaize au conseil d’entreprise
Ce matin, plusieurs centaines de syndicalistes se sont réunis en front commun devant le siège de Delhaize à Molenbeek, où se tenait un conseil d’entreprise extraordinaire. On pouvait trouver face au bâtiment des employés et des ouvriers, unis derrières le slogan ”nous sommes tous des Delhaiziens”. Sans surprise, la colère était grande face au carnage social annoncé semaine dernière.
Il faut organiser cette colère en un mouvement de lutte unissant personnel et clients pour stopper les pertes d’emplois et partir à l’offensive vers une harmonisation à la hausse de tous les statuts du secteur, en lieu et place de l’actuelle spirale à la baisse des conditions de travail et de salaire dans le secteur de la distribution. La logique patronale s’en prend aux droits du personnel mais aussi des clients, qui peuvent de moins en moins bénéficier d’une bonne prestation de service. Un plan d’action visant à l’implication la plus large possible du personnel et des clients pourrait utiliser le potentiel existant pour construire un rapport de force favorable aux travailleurs. Ainsi, la victoire serait possible.
Ci-dessous, photos de l’action de ce matin, par Geert.
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Intervention de solidarité devant le Delhaize d’Ixelles
Jeudi, nous sommes allés au piquet tenu par les travailleurs de Delhaize à Ixelles pour montrer notre soutien et faire une interview de l’un d’entre eux . Après discussion avec les employés présents, nous avons décidé d’organiser notre stand mensuel devant le magasin et de récolter, ce samedi, via la pétition du syndicat, des signatures de soutien aux travailleurs menacés par les plans de restructuration.
Par Laure (Bruxelles)
L’accueil a été extrêmement positif. D’une part, nous avons récoltés, en trois heures, plus de 300 signatures de clients solidaires (distribués 200 tracts et vendu plusieurs exemplaires de notre journal ainsi que des badges). D’autres part, nous avons été remerciés à de nombreuses reprises par des travailleurs qui venaient travailler ou avaient la chance de pouvoir prendre une pause.
En effet, un hasard malheureux pour la direction a fait qu’au même moment, une réunion en présence de la Haute Direction se tenait dans le magasin. Le directeur adjoint du magasin (suivi par le directeur), nous a gentiment demandé si nous ne pouvions pas récolter nos signatures sur la place Flagey pour ne pas contrarier ces grands dirigeants. Nous avons évidemment milité de plus belle aux portes du magasin.
Pour les travailleurs à l’intérieur, la pression était optimale de la part de la direction. De nombreux travailleurs n’ont pas pu prendre leur pause de toute la journée, et se faisait rabrouer au moindre ralentissement. La direction était sur les dents, et notre intervention lui a carrément foutu les nerfs.
Les discussions tant avec les clients qu’avec les travailleurs étaient très riches et très stimulantes. La question de la nécessité d’une grève générale contre l’austérité a été soulevée à plusieurs reprises. Beaucoup ont le sentiment que ce qui arrive aujourd’hui aux travailleurs de Delhaize peut arriver à chacun d’entre nous demain, mais surtout que ce n’est qu’une annonce supplémentaire qui vient s’ajouter à la longue liste de licenciements opérés pour maximaliser la soif des actionnaires. Les politiques pro-austérité des partis traditionnels sont sérieusement interrogées dans les discussions : défendre les intérêts capitalistes est-il un système viable, alors qu’à ce bain de sang social s’ajoute des mesures d’exclusion et de dégressivité des allocations de chômage touchant durement la population ?
Ce fut donc une intervention très positive. Nous invitons chacun à réitérer près de chez lui une action de solidarité avec la pétition et le tract du PSL. Les travailleurs, encore sous le choc de l’annonce, ont été très heureux de l’initiative, cela ne peut que leur donner confiance pour les actions futures à mener. La direction, quant à elle, était forcément contrariée de voir cet élan de solidarité, plus préoccupée par son image que par le sort de ses employés.
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Delhaize. Visite de solidarité au piquet de Herstal
Par Cathy et Olivier V. (Liège)
Une trentaine de personnes, travailleurs et délégués syndicaux de la CNE et du SETCA sont présents ce vendredi 13 juin devant les grilles fermées du Delhaize d’Herstal.
Le ressenti général est d’avoir été bafoués par la Direction de Delhaize : « On l’a appris par les medias, comme vous, et on nous a interdit toute communication à la presse ». Les travailleurs dénoncent que la Direction lance son attaque à la veille des vacances, période de mobilisation difficile pour le personnel et les délégations syndicales ont refusé un agenda de négociations durant les vacances d’été qui ne permettent pas d’informer correctement leur base. « Ils comptent sur l’essoufflement du mouvement avant même que les négociations commencent », explique la représentante de la CNE.
Suite à une initiative spontanée des travailleurs, 13 des 14 magasins susceptibles d’être fermés sont en grève, et ce jusqu’à samedi au moins. Il est possible qu’un nouveau conseil d’entreprise ait lieu mercredi prochain mais aucune information claire n’a encore été donnée par la Direction. « Nous sommes et resterons derrière le personnel, quoi qu’il décide, et transmettrons leur colère lors des négociations. Ca fait 10 travailleurs en moyenne par magasin qui perdront leur emploi et, en tant que déléguée syndicale, je peux aussi perdre le mien ! Nous resterons solidaires ».
Ces actions spontanées des employés ne sont qu’un début, il faut maintenant organiser la résistance du personnel de la distribution, tous magasins confondus. Les attaques qui sont menées aujourd’hui contre les employés de Delhaize sont celles que subiront demain les travailleurs d’autres secteurs. Il nous faut un plan audacieux pour stopper les provocations de la Direction.
Pour un plan d’action avec une manifestation nationale massive qui mobilise personnel et clients conscientisés des conditions de travail imposées, en tant qu’étape vers une grève de 24h de la totalité du secteur de distribution !
« C’est de la base que ça doit partir, des travailleurs, tous secteurs confondus. N’oublions pas que nos acquis sont partis des luttes dans la rue », conclut la représentante des délégués syndicaux.

