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Tag: De Tijd
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Battons-nous pour chaque emploi !
L’économie se grippe à nouveau et la locomotive des licenciements collectifs est déjà bien lancée. 267 emplois ont été perdus à Photovoltech (Tirlemont), 136 à Renolit (Oudenaarde), 322 à Crown Cork (Deurne) (etc.), ce à quoi s’ajouteront plus que probablement des pertes d’emplois à Alcatell Lucent, Bekaert et ArcelorMittal tandis que l’avenir de Ford Genk est lui aussi incertain. Au cours du premier semestre de 2012, 3524 emplois ont disparu en Flandre suite à un licenciement collectif (1418 en juin uniquement !), contre 1610 en Wallonie et 318 à Bruxelles. Le taux d’emploi chute pour la première fois depuis 2009, et le pire reste à venir si l’économie continue à se dégrader.
Par Geert Cool, article tiré de l’édition de septembre de Lutte Socialiste
La lutte pour un plan social constitue un élément important en cas de licenciement collectif. Quitte à être jeté à la rue, autant y aller avec un sac à dos, même si cela n’a rien à voir avec les parachutes dorés des managers. Mais pourquoi donc limiter le combat à un plan social ? Combien de plans sociaux faisant disparaître de bons emplois peut-on se permettre ? Il ne restera bientôt plus d’emploi convenable pour les jeunes.
Les travailleurs ne sont pas les seuls à remarquer le développement alarmant des emplois précaires et mal payés. Un responsable financier d’ING a ainsi déclaré dans le journal De Tijd: ‘‘Le taux d’emploi est censé avoir augmenté ces dernières années. Mais en dépit de cela, la consommation n’a pas suivi la même courbe. Je me suis donc posé des questions sur la qualité de ces emplois’’.
Dans le combat contre ces licenciements collectifs, si nous voulons obtenir des victoires qui puissent servir d’exemples pour d’autres entreprises, nous ne devons en aucun cas nous contenter de plans sociaux qui représentent une perte pour la collectivité. Chaque emploi mérite qu’on se batte pour le préserver, sans que cela retombe sur les épaules des travailleurs de chaque entreprise prise isolément. Il nous faut une campagne offensive impliquant l’ensemble du mouvement syndical, qui est très puissant en Belgique.
Contre la dictature du Capital (des ‘‘marchés’’), le mouvement des travailleurs doit utiliser ses points forts, principalement son nombre et son organisation. Les actions timides ou symboliques ne sont pas de nature à renforcer la lutte, contrairement à un bon plan d’action reposant sur la solidarité dans le secteur, au niveau régional et sur le plan national.
Si les entreprises privées refusent d’investir et de maintenir les emplois, c’est au gouvernement de prendre ses responsabilités pour préserver l’emploi, en retirant l’entreprise des griffes du privé et en organisant la production en fonction des intérêts des travailleurs et de la communauté, avec une nationalisation sous le contrôle démocratique des travailleurs. Cela peut sembler radical, mais quelle autre alternative avons-nous ? Regarder patiemment les massacres sociaux se suivre les uns après les autres ?
Les syndicats sont confrontés à un choix qui n’accepte aucun compromis: accepter la logique néolibérale et accompagner le démantèlement de nos acquis sociaux ou riposter et rompre avec la politique de la classe capitaliste. Aucune voie médiane n’est crédible. Toute hésitation sera saisie par notre adversaire, notamment dans une offensive médiatique réactionnaire du même type que celle qui a accompagné la grève générale du 30 janvier dernier.
Nos emplois exigent d’être défendus par des syndicats combatifs où la base est capable de prendre les décisions concernant la préparation de son plan d’action et la formulation de ses revendications. La colère et la rage contre la politique d’austérité se sont répandues à travers l’Europe. Le mouvement syndical doit les organiser pour sérieusement engager la lutte, avec la ferme volonté de l’emporter. Tant sur le plan politique que syndical, il nous faut aller de l’avant !
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Quel plan d’action nous faut-il ?
Plus de pouvoir d’achat par plus de salaire !
Les négociations salariales ne devaient commencer qu’en automne mais, dans au moins 80 entreprises, des votes ont eu lieu et il y a eu des négociations salariales anticipées. Il faut retourner aux années ‘70 pour retrouver une telle pression sur les négociations salariales au départ des lieux de travail.
C’est que, d’année en année, les entreprises réalisent des profits record(1) et distribuent copieusement des dividendes(2) tandis que les salaires des managers explosent (3). Même les anciens services publics n’échappent pas à la soif de profit et à l’égoïsme propres aux dirigeants du secteur privé(4). Beaucoup de travailleurs s’attendaient à une indemnité raisonnable pour leurs efforts, maintenant que les prix des produits de base ont explosé. Le fait qu’environ un demi-million de travailleurs ont été confrontés à un gel salarial de fait dans les secteurs où les accords-all-in sont en vigueur(5) a mis le feu aux poudres.
Ce n’est pas un hasard si la vague de grève a commencé en Flandre. Depuis des années, les travailleurs y sont inon-dés de bonnes nouvelles : la Flandre appartient aux régions les plus riches au monde, les offres d’emploi ne sont guère remplies, le chômage aurait presque disparu et le Flamand serait de nature un bon travailleur. Comment dès lors ne pas avoir confiance en soi? On oublierait presque que la Flandre a une position élevée au classement de la longueur des listes d’attente pour les handicapés, qu’elle ne construit presque plus de logements sociaux, qu’elle est en retard d’un demi-siècle pour la rénovation des bâtiments scolaires, qu’elle comprend énormément de prépensionnés et qu’elle impose une telle pression au travail sur les travailleurs que la Flandre est à la première place au niveau des infarctus et de l’utilisation de calmants. Les travailleurs flamands en ont marre de ce trafic à sens unique. Maintenant que le coût de la vie explose, ils revendiquent leur part du gâteau avant que les profits ne soient consommés.
L’arrogance avec laquelle le patronat les accuse «d’hystérie du pouvoir d’achat» et rejette leurs revendications justifiées sous prétexte qu’elles sont « émotives » ne fait que jeter de l’huile sur le feu. Au moment où la vague de grèves a semblé perdre en vitesse, les collègues des services de l’administration flamande ont pris le relais.
En Wallonie et à Bruxelles, on a pu entendre un soupir de soulagement : tous les Flamands ne parlent pas la langue de Leterme, de Somers, de De Wever et du VOKA(6). En Flandre aussi, il existe des gens qui revendiquent des salaires décents et des conditions de travail plus humaines. Depuis des années, la Belgique francophone a été montrée du doigt par le patronat, les médias et les politiciens. Elle serait conservatrice et fermée au renouvellement. Le chômage y est le double de celui de la Flandre, et les dépenses de santé y sont aussi plus élevées. En Wallonie et à Bruxelles aussi, le patronat, les médias et les politiciens essaient de faire croire aux familles des travailleurs que tout cela est de leur faute : contrairement aux «bons travailleurs» flamands, ils seraient des «paresseux» et des «profiteurs» pour qui, en plus, ces bons travailleurs flamands devraient payer. Il n’est donc pas surprenant que la Wallonie et Bruxelles, à l’exception de quelques entreprises, soient restés à la traîne lors de la récente vague de grève.
Pouvoir d’achat : Rien de prévu
On ne peut évidemment pas compter sur Leterme & Co pour nous aider à compenser la perte du pouvoir d’achat des familles. L’argument principal du gouvernement et du patronat pour ne pas accorder d’augmentation salariale est la crainte d’une «spirale salariale» à l’ancienne, où les augmentations salariales provoqueraient des hausses de prix qui entraîneraient des revendications salariales plus importantes encore, qui, à leur tour, engendreraient une augmentation des prix plus forte encore.
Il s’agit là d’un tour vieux de cent cinquante ans qui vise à nous faire croire qu’il n’est pas nécessaire de lutter pour des augmentations salariales. Marx y a déjà répondu à l’époque dans sa brochure “Salaire, prix et profit”. En réalité, le patron s’efforce de s’emparer d’une partie toujours plus importante de la valeur que les salariés ont produite. La crainte d’une croissance de l’inflation n’a jamais empêché le patronat de réaliser un maximum de profits, de distribuer de gigantesques dividendes aux actionnaires ou de payer les managers avec des salaires scandaleusement élevés.
Parfois, on propose d’instaurer un contrôle des prix comme outil dans la lutte contre l’inflation. C’est d’ailleurs ce que propose la FGTB dans un tract, de bonne qualité, « Parlons franc, parlons pouvoir d’achat ! ». Un contrôle sur les prix de l’alimentation, de l’énergie et du loyer serait le bienvenu pour beaucoup de personnes. Au Venezuela, Chavez a également introduit un contrôle sur les prix des denrées alimentaires, mais le résultat est que les rayons des magasins sont presque vides. Cela ne va pas se produire de si tôt en Belgique, ni avec la nourriture, ni avec les logements, ni avec l’énergie, mais la leçon à tirer de cette expérience, c’est qu’il est illusoire d’espérer contrôler la distribution tant que la collectivité ne prend pas en main la production et, dans le cas des petits producteurs, ne garantit pas leurs revenus.
Quelle réponse syndicale ?
La FGTB a dressé une plate-forme de revendications forte, qui doit encore être massivement distribuée avant les élections sociales et la CSC a, elle aussi, laissé entendre qu’elle partage les inquiétudes des travailleurs.
Hélas, il n’y a aucun mot d’ordre ni appel qui clarifie ce que nous allons concrètement pouvoir faire ou comment nous allons lutter ensemble au lieu de combattre chacun de son côté. Le temps de la sensibilisation est tout de même loin derrière nous. Après des actions dans 80 entreprises et une grève des fonctionnaires flamands, ni les militants ni les délégués n’ont été consultés sur la stratégie à adopter. Les dernières actions interprofessionnelles datent d’avant la vague de grève de février! Que sont sensés penser les travailleurs?
Les syndicats veulent-ils des augmentations salariales oui ou non ? Comment les délégués sont-ils sensés mener la campagne pour les élections sociales? La faiblesse incite à l’agression, c’est ce qui explique le ton bleu foncé de l’accord gouvernemental.
Nous appelons à mettre un maximum de pression dans les réunions interprofessionnelles à travers toutes les régions pour discuter de la plate-forme de revendications et avant tout pour établir un plan d’action pour le pouvoir d’achat.
Une grève interprofessionnelle liée à une manifestation massive, cette fois-ci bien préparée à l’avance dans les entreprises et accompagnée d’un tract massif destiné à la population. Voilà ce qui pousserait tant le gouvernement que le patronat sur la défensive. En outre, cela affaiblirait ceux qui se servent d’une rhétorique communautaire pour dresser les salariés les uns contre les autres pour mieux leur imposer un programme néolibéral.
Pour en savoir plus:
- Rubrique "Pouvoir d’achat" de ce site
Notes :
- En 2007, les 30.000 plus grandes entreprises belges ont enregistré ensemble, selon l’hebdomadaire Trends/Tendances un bénéfice record de 77 milliards.
- Selon l’édition du journal flamand De Tijd du 21 mars 2008, les dividendes annoncés pour les sociétés cotées en Bourse de notre pays sont 40% plus élevés que l’année précédente.
- Selon l’hebdomadaire Trends/Tendances (en décembre 2007) les salaires des PDG des entreprises du BEL20 ont augmenté de 30% en 2006.
- L’édition de « L’Echo » du 17 mars 2008 a donné un aperçu choquant des salaires des managers des services publics dans l’article « Les salaires fous du secteur public ».
- Dans un accord all-in, les augmentations d’index sont entièrement ou partiellement supprimées passé un certain taux fixé dans l’accord salarial.
- Le VOKA est le « syndicat » du patronat flamand (l‘équivalent de l’Union Wallonne des Entreprises)
- Rubrique "Pouvoir d’achat" de ce site
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S’il y a moins de lettres, d'autres types d’envois ont fait gonfler le volume postal!
Modèle 9, Bulletin d’information et de discussion par et pour les postiers
Régions
Beauraing: le lundi 17 juillet, un facteur est décédé. Yves Smal n’a sans doute pas supporté la lourde charge de travail consécutive à un service de 10,5(!) heures d’après un communiqué de presse de Jean-Marie Flamey, secrétaire intersectoriel CGSP de Namur. La charge de travail: chaque jour, il devait distribuer les journaux jusqu’à 7h30 avec un véhicule de La Poste, ensuite il devait organiser sa tournée jusqu’à 9h30 pour finir à 13h (en théorie). En réalité, il était encore à la tâche à 14h25 lorsqu’il est mort officiellement d’une maladie “inconnue”. (Le Soir Namur-Luxembourg 28/07/06)
Louvain: Georoute 2 y est implanté le 18/9, soit 3 semaines avant les élections! Le bureau passe de 87 à 80 tournées! (Het Laatste Nieuws 07/09/06). Encore un exemple de décision éclairée à La Poste…
A Bruges, les facteurs ont cessé le travail la semaine du 4 septembre à cause de la charge de travail. Des intérimaires vont distribuer les imprimés électoraux… (un militant du MAS-LSP)
Chers postiers,
Depuis la parution du dernier Modèle 9, de nouveaux changements sont intervenus dans les bureaux. Géoroute 2 devrait être arrivé dans les bureaux distributeurs, parfois flanqué de nouvelles têtes à la direction suite à Refocus! Est-ce que la situation s’est améliorée depuis lors? Vous en jugerez vous-mêmes. Rappelons-nous qu’ils justifiaient l’introduction de Géoroute 1&2 par la soi-disant diminution du volume de courrier. Le journal De Tijd du 18/01/2006 confirme ce que nous écrivions dans le dernier Modèle 9, à savoir que le volume de courrier n’a pas diminué ces deux dernières années. C’est en contradiction avec la commande des ENA (envois non adressés) avant l’introduction de Géoroute 2 dans les bureaux distributeurs. Est-ce que c’est une attitude correcte de la part de la direction et de Johnny Thys?
La Gazet van Antwerpen du 24/08/06 a fait le même constat. Nous citons : « l’entreprise a vu son chiffre d’affaires croître de 5%, soit 1 milliard 122 millions d’euros. Les bénéfices ont crû de 3%, soit 83 millions d’euros pour la première moitié de l’année ». Qu’est-ce que le personnel a reçu en échange? Plus de boîtes à servir, plus d’ENA, plus de kilos à transporter sur des tournées plus longues. Une fois de plus, on n’a pas tenu compte des intérêts du personnel et des clients. Depuis l’introduction de Géoroute 1&2, les clients ont vu trois facteurs différents se succéder dans un bref intervalle de temps. Donc plus question d’entretenir de bons rapports sociaux avec les clients. Est-ce que le facteur y trouve son compte? Est-ce que le client y trouve son compte? La dernière enquête menée par Test-Achat en juin 2006 prouve le contraire.
S’il y a moins de lettres, d’autres types d’envois ont fait gonfler le volume postal. Il y a plus d’envois plastifiés, donc plus de volume et plus de poids. La direction veut encore en rajouter; elle accorde une réduction de 50% sur les imprimés électoraux pour les élections du 8 octobre… et Géoroute 3 montre déjà le bout du nez! Ce n’est certainement pas ce que veut le personnel. Seule une lutte unifiée de tous les postiers, soutenue et organisée par les syndicats, peut changer la situation. Les directions syndicales doivent assumer leurs responsabilités.
Le Pacte des Générations et la dernière convention collective ont rendu plus difficile l’accès à la prépension et ce malgré le nombre de jeunes qui cherchent du boulot. Pendant les grèves et les manifestations en octobre de l’année passée, les travailleurs et leurs familles n’ont pu compter sur aucun relais politique. Et pas davantage sur le PS/SPa et le CDh/CD&V qui, comme les autres partis, mènent aussi une politique néo-libérale sur le dos des travailleurs. On a besoin d’un parti politique qui défende réellement les intérêts des travailleurs et qui les soutienne dans leurs luttes. Le samedi 28 octobre, une CONFERENCE pour Une Autre Politique aura lieu à l’ULB à Bruxelles. On y tentera, en collaboration avec le MAS-LSP (www.socialisme.be), de constituer un front de gauche vraiment large contre le démantèlement de nos acquis sociaux et la casse des services publics comme La Poste. Vous y êtes tous les bienvenus !
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Appel pour une nouvelle Marche des Jeunes pour l’Emploi
Actuellement, selon l’ONEm il y a officiellement 536.662 demandeur d’emploi en Belgique, parmi lesquels 426.071 chômeurs complets indemnisés. Si on y ajoute les nombreux chômeurs à temps partiel, les prépensionnés, et tous ceux qui ont un statut Aprécaire, on dépasse le million.
Nikei De Pooter
1 jeune sur 5 est officiellement au chômage
En 2003, le gouvernement violet avait promis la création de 200.000 emplois d’ici 2007 et de s’attaquer au chômage des jeunes…beaucoup de bruit pour rien, à l’image des plans d’embauche des jeunes des 10 dernières années. Les chiffres du chômage des jeunes ne cessent de grimper d’année en année. En décembre 2003, près d’un jeune sur cinq était officiellement au chômage; une hausse de 4501 unités par rapport à décembre 2002, soit +13 % en Flandre, + 8 % en Wallonie et +9 % à Bruxelles. Dans certaines villes de Wallonie, plus de 30% des jeunes qui sortent de l’école atterrissent au chômage. A Charleroi, ce chiffre grimpe à 43 % chez les jeunes filles!
En réponse à l’augmentation du chômage, le gouvernement a créé toutes sortes d’emplois précaires couplés à des baisses de charges supplémentaires pour les entreprises. Citons par exemple la carte-emploi du Ministre flamand de l’Emploi Renaat Landuyt. Cette carte donne droit à une soi-disant formation dans une entreprise, c’est-à-dire que le jeune travaille 6 mois dans une entreprise.
Entre-temps, il continue de toucher ses allocations de chômage, la différence avec le salaire net réel étant compensée par l’ONEM. Un autre exemple, ce sont les plans Rosetta successifs dont Laurette Onkelinx a exécuté la troisième version. Avec tous ces plans d’embauche, l’emploi des jeunes est largement subsidié par les pouvoirs publics. Aucun patron ne va recruter des jeunes chômeurs s’il n’a pas besoin de main d’oeuvre. Ce n’est donc rien d’autre qu’un cadeau aux entreprises. La stratégie du gouvernement est de faire en sorte que les travailleurs âgés puissent être licenciés le plus vite possible, car ils coûtent plus cher du fait de leur ancienneté. On dresse ainsi les travailleurs âgés contre les plus jeunes. Le patronat va utiliser les jeunes pour faire pression sur les conditions de travail et les salaires de l’ensemble des travailleurs.
Les jeunes sont de plus en plus considérés comme une main d’oeuvre flexible et sous-payée. Aujourd’hui, plus d’un jeune sur cinq trouve son premier emploi dans une agence d’intérim. Ces emplois intérimaires dépendent particulièrement de la conjoncture: quand l’économie entre en crise, ce sont ceux-là qui disparaissent en premier lieu. Cela ne va pas s’améliorer avec la proposition de Frank Vandenbroucke (SP.a) de créer 25.000 “emplois” par le truchement des titresservices. D’après Vandenbrouke, les agences d’intérim devraient pouvoir en fournir également. C’est la négation de toute idée d’emploi fixe avec un salaire digne de ce nom.
Les allocations ont également été soumises à forte pression ces 20 dernières années. Alors que les allocations de chômage représentaient 42 % du salaire moyen il y a 20 ans, ce n’est plus que 28 % aujourd’hui. L’allocation d’invalidité est tombée de 44% à 33 % du dernier salaire.
Le gouvernement veut exclure 30.000 chômeurs
Les mesures d’austérité du gouvernement signifient des profits plus élevés pour les entreprises, des salaires plus bas et des conditions de travail plus flexibles pour les jeunes. Ceux qui ne sont pas disposés à fonctionner dans cette logique sont sanctionnés. Le journal De Tijd a publié des notes internes de plusieurs cabinets qui font état du projet de radier 30.000 chômeurs d’ici 2007. En outre, le gouvernement a per-mis à l’ONEm d’accéder aux données des organismes de placement régionaux, ce qui constitue une sérieuse rupture avec le passé. Cela ne va pas servir à “accompagner” les chômeurs, mais bien à mettre en oeuvre un mécanisme d’exclusion et de suspension pour des dizaines de milliers de chômeurs. Ce genre de mesures va acculer à la pauvreté une couche encore plus large de la population. En 2003, 19.000 jeunes entre 18 et 25 ans ont demandé un revenu d’intégration au CPAS. C’est quatre fois plus par rapport à 1990!
Le gouvernement a annoncé ces mesures avant les élections de juin. Cela doit nous faire craindre le début d’une offensive plus générale contre les acquis de la classe ouvrière. Le gouvernement a maintenu son budget en équilibre par le bradage de son «argenterie» et par la reprise du fonds de pension de Belgacom. Nous nous attendons à ce que le gouvernement lance après les élections un plan d’austérité comparable à ceux des Pays-Bas, de France et d’Allemagne.
La privatisation des services publics est également à l’agenda. La Poste se transforme en une “entreprise rentable, compétitive”, ce qui implique la perte de 10.000 emplois. La SNCB est désormais scindée en deux parties, ce qui ouvre la voie à la privatisation du transport de marchandises et du transport international de voyageurs. Ici aussi on parle de milliers de pertes d’emploi. La privatisation des services publics signifie qu’ils ne seront plus des services à la population: le profit passe avant tout. Cela se fera aux dépens des conditions de travail et de la qualité du service à la population.
Les acquis de la classe ouvrière sont clairement dans la ligne de mire du gouvernement. Pour résoudre fondamentalement le problème du chômage, il faut des mesures structurelles. Il faut s’en prendre au chômage et non aux chômeurs ! Cela ne peut se faire qu’en luttant contre la politique néo-libérale : pour une semaine de travail de 32 heures sans perte de salaire avec embauches compensatoires, pour que l’emploi disponible soit réparti parmi tous les travailleurs. De cette façon le progrès scientifique et technique ne mène plus à une augmentation du chômage et à plus de profits pour les entreprises, mais à garantir plus de temps libre et un revenu décent pour tout le monde. Si une même quantité de richesse peut être produite en moins de temps de travail, il n’y a aucune raison d’échanger ce temps de travail gagné par des salaires plus bas.
Fait campagne avec nous pour la Marche des Jeunes pour l’Emploi.
Si nous voulons empêcher les mesures du gouvernement et apporter de vraies solutions au chômage galopant, nous devons construire un rapport de force.
En ’82 et ’84, il y a eu des marches de jeunes pour l’emploi contre les plans anti-sociaux du gouvernement. La dernière marche des jeunes a eu lieu le 24 octobre 1993. Blokbuster avait pris pour cela l’initiative de contacter une série d’organisations, en tenant compte des expériences des années ’80. 10.000 jeunes avaient alors manifesté pour l’emploi et contre le racisme. Le FAF, les jeunes-FGTB flamands et les Jeunes Socialistes flamands avaient participé à l’organisation de cette marche des jeunes.
En 1993, il y avait officiellement 107.000 jeunes de moins de 25 ans au chômage et le gouvernement avait lancé une attaque contre les chômeurs. L’article 80 avait été introduit, qui permettait de suspendre les chômeurs cohabitants de longue durée. Durant la première moitié de l’année 1993, 67.000 chômeurs furent privés d’allocation. Ce sont surtout des jeunes et des femmes qui en furent les victimes. En 10 ans, pas moins de 193.000 femmes ont perdu leurs allocations. A l’apogée du mouvement anti-raciste, nous pensions qu’il était nécessaire de combiner la lutte contre le racisme avec la lutte pour des emplois stables et un revenu décent pour tous. Nous ne voulions pas nous laisser diviser sur base de la crise économique.
Nous pensons qu’aujourd’hui il est nécessaire de renouer avec ces traditions comme premier pas vers la construction d’un rapport de force. C’est dans ce cadre que nous avons écrit une lettre aux organisations jeunes des syndicats. En ce moment nous attendons leur réponse…mais dès maintenant, nous appelons toutes les personnes intéressées à nous donner leurs coordonnées pour pouvoir commencer la campagne à pleins tubes dès que nous aurons reçu le feu vert.
Aidez-nous à faire de cette marche des jeunes une réussite !