Tag: Coventry

  • Une semaine de ‘Protestation et de solidarité’ tenue à travers l’Europe

    Faisons de la manifestation de la Confédération Européenne des Syndicats du 29 Septembre une "journée d’action" décisive pour la mobilisation des travailleurs

    A la suite de l’appel lancé par 16 députés européens de la Gauche Unitaire Européenne / Gauche Verte Nordique (GUE/NGL), et initié par Joe Higgins et le Socialist Party (CIO-Irlande), des protestations et des activités ont pris place dans plusieurs pays européens la semaine dernière. Même si ces actions étaient de taille restreinte, elles ont activement pointé la direction dont nous avons besoin : des actions de protestation de masse au niveau européen pour résister aux attaques des gouvernements et des patrons du continent.

    Par Paul Murphy, CIO

    A l’initiative du Socialist Party, 500 personnes ont défilé dans les rues de Dublin ce samedi 26 juin, mobilisées autour des slogans "Stop au renflouage des banques – Opposons-nous aux coupes d’austérité du Fonds Monétaire International et de l’Union Européenne – Pour la fin de la dictature des marchés." Plutôt cette semaine, une protestation à Belfast, devant les locaux de la Commission Européenne, avait reçu le soutien officiel du syndicat des pompiers, d’un syndicat des enseignants (INTO – région du nord), du syndicat de la fonction publique (PCS) et de l’association des enseignants et lecteurs (ATL). Environ 150 personnes étaient présentes à cette action.

    En Grèce, des protestations ont été organisées par Syriza, avec également un meeting qui a réuni des centaines de personnes le vendredi soir à Athènes. En Angleterre, le réseau national des délégués syndicaux (National Shop Stewards Network) a organisé un meeting le samedi 26 juin au soir, sur le thème de la solidarité internationale. En Suède, des militants de 4 organisations socialistes et syndicats (de l’Alliance de Septembre), se sont réunis devant les bureaux de la Commission Européenne à Stockholm. Ils avaient une bannière déclarant "Non à l’Europe du grand capital" et ont donné une lettre de protestation à la Commission Européenne.

    A Lisbonne, l’après-midi du 26 juin, des militants du Bloc de Gauche ont distribué 200.000 tracts concernant la crise économique. Un peu plus de 80 personnes ont protesté à Bruxelles lors d’une manifestation organisée par le Front des Gauches, avec le soutien de Synaspismos (Grèce) et de la Federazione Comunista del Belgio (Italie). Cette protestation s’est déroulée dans un quartier habité par plusieurs communautés du Sud de l’Europe et a reçu les applaudissements et le soutien de plusieurs habitants. Les membres du CIO en Autriche (Sozialistische Linkspartei) ont organise une protestation devant la Chambre de Commerce de Salzburg le mercredi 23 juin et avaient une banderole longue de 35 mètre clamant "Protestation et solidarité internationales" utilisée lors d’une manifestation le vendredi.

    Au Danemark, le meeting annuel de l’Alliance Rouge-Verte s’est déroulé à Copenhague le mercredi 23 juin, avec la participation de centaines de personnes. Finn Sørensen, le vice-président d’un syndicat de Copenhague, a attaqué les déclarations selon lesquelles la crise grecque est conséquente au fait que les travailleurs grecs vivent au-dessus de leurs moyens. Il a insisté sur la responsabilité de l’Union Européenne, du gouvernement grec et des spéculateurs. Un puissant message de solidarité a été envoyé aux travailleurs grecs du Danemark. En Italie, la semaine de protestation a été relayée par les camarades de Controcorrente, qui sont intervenus dans la grève générale du 25 juin.

    L’Europe regarde en direction de la Grèce

    Les niveaux différents de protestations dans les divers pays reflètent les différents niveaux de lutte et les situations qui existent dans les divers pays européens. Cependant, avec les mesures budgétaires draconiennes du gouvernement Tory/Libéral en grande Bretagne et avec l’annonce des attaques vicieuses d’Angela Merkel en Allemagne, ainsi que les mesures d’austérité annoncées en France, il est maintenant très clair que c’est toute l’Europe qui se dirige vers la Grèce. Au cours de ces derniers jours seulement, il y a également eu des grèves générales ou des grèves générales partielles en France, en Italie et au Pays Basque en Espagne.

    Cette semaine d’action initiée par le Comité pour une Internationale Ouvrière a mis en avant le chemin à suivre pour les travailleurs partout à travers l’Europe: celui de la nécessité d’actions communes à l’échelle européenne pour vaincre les attaques antisociales qu’on cherche à nous imposer.

    Maintenant, les regards se tournent vers la "Journée d’action" annoncée par la Confédération Européenne des Syndicats pour ce 29 septembre. Les syndicats espagnols ont annoncés qu’ils partiraient en grève générale ce même jour. Le CIO plaide pour que cette journée d’action devienne une réelle journée de mobilisation des travailleurs à travers l’Europe. Là où cela est approprié, comme en Espagne, des grèves générales pourraient être organisées ce jour-là, avec des manifestations régionales et une manifestation majeure à Bruxelles.

    Dublin

    Joe Higgins, eurodéputé du Comité pour une Internationale Ouvrière (Socialist Party, CIO-Irlande)

    Clare Daily (Socialist Party, CIO-Irlande)

    Joe Higgins, eurodéputé du Comité pour une Internationale Ouvrière (Socialist Party, CIO-Irlande)

    Autriche

    Angleterre – Coventry

    Suède

    Danemark

    Belgique

  • Grande-Bretagne: No2EU : Un pas en avant vers une voix politique ouvrière

    No2EU-Yes to Democracy a été lancé il y a sept semaines à l’initiative du syndicat des travailleurs du rail – le RMT – cette alliance électorale construite à la-va-vite est parvenue à recueillir 153.236 voix lors des élections européennes de juin : 1% des votes. Le vote de gauche combiné au niveau de tout le Royaume-Uni a été de 340.805 voix, soit 2,25%

    Hannah Sell, vice-secrétaire générale du Socialist Party (CIO-Angleterre et Pays de Galles)

    No2EU-Yes to Democracy a rassemblé le Socialist Party (CIO-Angleterre et Pays de Galles), le Parti Communiste de Grande-Bretagne, l’Alliance pour un Socialisme Vert, certaines sections de Respect, et d’autres encore. Parmi ses candidats, on trouvait les dirigeants des luttes les plus militantes du Royaume-Uni de cette année, y compris les délégués des usines d’Enfield et de Basildon Visteon, des membres du comité de grève du chantier de Lindsey, et Rob Williams, délégué martyr de l’usine de pièces détachées automobiles de Linamar.

    Parmi beaucoup de travailleurs qui ont entendu parler de No2EU, c’était l’enthousiasme. Mais à cause de son très jeune âge, et en particulier du boycott médiatique qu’elle a subi, la liste No2EU n’a été capable d’avoir qu’un impact limité sur la conscience de la masse des travailleurs. No2EU a obtenu plus de couverture dans les médias capitalistes depuis le jour de l’élection qu’au cours de toute la campagne !

    Il est bien entendu qu’aucune nouvelle formation de gauche ne pourra instantanément gagner la confiance des travailleurs, même après avoir obtenu de la visibilité ou une certaine «reconnaissance»: les travailleurs préféreront toujours, à juste titre, tester cette formation dans l’action sur une certaine période. Le RMT est un des syndicats les plus militants de toute la Grande-Bretagne. De nombreux candidats No2EU, parmi lesquels les membres du Socialist Party ne sont pas les moindres, bénéficient d’un long curriculum de luttes dans les intérêts de la classe salariée dont ils peuvent être fiers. Toutefois, la campagne en soi était très nouvelle. Dans ce contexte, sa capacité à convaincre plus de 150.000 personne de voter pour elle indique les possibilités qui existent pour la création d’une alternative de gauche combative. Dans les régions où les candidats bénéficiaient d’un passé électoral conséquent, No2EU a reçu de meilleurs résultats, avec par exemple un score de 4,5% à Coventry.

    Étant donné le peu de temps disponible afin d’établir le profil de No2EU, le nom de la campagne était un certain désavantage par rapport à certaines personnes. Ce nom était très attractif vis-à-vis d’une couche de travailleurs mécontents de la manière dont la législation européenne est utilisée par les patrons et le gouvernement pour saper leurs salaires et leurs conditions de travail – comme ceux du chantier de Lindsey qui ont récolté 400£ pour contribuer au financement de No2EU. Cependant, il y avait d’autres travailleurs – consciemment à la recherche d’une alternative de gauche ou socialiste – qui, s’ils avaient entendu parler de No2EU, n’auraient pas réalisé ce que cela représentait. Il ne fait aucun doute que certains parmi eux ont voté pour le Socialist Labour Party d’Arthur Scargill, qui a récolté un petit peu plus de voix que No2EU.

    Bien que modeste, le vote combiné pour la gauche a été le meilleur qui ait jamais été réalisé sur une base nationale pour une élection européenne ; ce fait représente un pas en avant en direction de la construction d’une représentation politique indépendante pour la classe salariée de Grande-Bretagne.

    De nombreux travailleurs à la recherche d’une alternative à la gauche du New Labour sont déçus du fait qu’il y ait plus d’une liste de gauche qui se présente, ce qui est compréhensible. Parfois, de tels conflits seront inévitables ; malheureusement, le SLP n’a pas daigné rejoindre une campagne commune pour les élections européennes. Toutefois, le désir de créer une voix électorale pour la classe salariée qui soit la plus forte possible est entièrement correct. No2EU a été un bloc électoral qui visait justement à cela : rassembler différentes organisations autour d’un programme commun afin de maximiser son impact électoral. En conséquence, le programme de No2EU était bien entendu limité, sans toutefois être nationaliste, comme certains l’ont laissé entendre. Au contraire, il appelait à la «solidarité internationale des travailleurs».

    En même temps, les diverses organisations participantes avaient une liberté totale de produire leur propre matériel. Par exemple, le Socialist Party a produit des tracts qui mettaient en avant notre programme socialiste et qui expliquait que nos candidats, s’ils étaient élus, ne recevraient qu’un salaire de travailleur.

    Une approche similaire est nécessaire lors de l’élection générale. Nous voulons nous assurer que – dans autant de postes que possible – des militants socialistes et ouvriers soient disponibles en tant qu’alternative aux partis de l’establishment. Le Socialist party appelle tous les syndicalistes et les socialistes, y compris le SLP, qui veulent relever un tel défi à œuvrer pour créer un bloc électoral sur une échelle plus grande encore que No2EU a été capable de l’accomplir.

    Contre le BNP

    Une des principales motivations de No2EU était le désir de fournir une alternative de gauche au BNP, parti d’extrême-droite. Il est clair que, dans certaines communautés ouvrières, d’importantes couches de la population sont si dégoûtées de tous les partis traditionnels au service du grand patronat, qu’elles se sont tournées vers le BNP, qui cherche à se faire passer pour un parti de la «classe salariée blanche». A Barnsely, par exemple, qui est traditionnellement une région fortement Labour, le vote Labour s’est effondré de 45 à 25%, et le vote BNP a monté de 8 à 17%. En réalité, comme l’a montré leur opposition aux grèves dans le secteur public ou à la grève historique des mineurs, le BNP est antisyndical et antigrève, il ne remet aucunement en question la domination de la Grande-Bretagne par une minuscule bien classe capitaliste immensément riche.

    Toutefois, le BNP ne sera pas vaincu simplement en suppliant les travailleurs de ne pas voter pour lui. Il est nécessaire de commencer à créer un parti de masse qui soit véritablement en faveur des travailleurs, quelle que soit leur nationalité. No2EU a été un pas en avant vers la création d’une telle alternative. A l’annonce des résultats, Bob Crow, secrétaire général du RMT et tête de liste à Londres, a dénoncé le rôle des partis «pro-capitalistes, pro-UE» dans la responsabilité des gains du BNP, et a montré l’issue en avant :

    «Aux côtés de nos collègues du SLP et d’autres groupes de gauche, nous avons remporté presque un tiers de millions de voix. A partir de No2EU, nous avons remporté 150 000 sympathisants, malgré le blocage des médias. Ceci nous octroie une plate-forme solide sur laquelle bâtir. Nous avons maintenant de toute urgence besoin de discussions avec les partis et les campagnes politiques et avec nos collègues des autres syndicats tels que le CWU (Communication Workers Union), afin de développer une réponse politique face à cette crise.»

    Pour le Socialist Party, la prochaine étape est de construire une réponse de la classe salariée pour les élections générales face à aux partis de l’establishment. Pourtant, selon certains, No2EU n’aurait pas du se présenter aux élections européennes, surtout au Nord-Ouest, parce que si les électeurs de No2EU avaient voté Green, le BNP n’aurait pas été élu.

    La raison pour laquelle le BNP a obtenu deux parlementaires européens a été l’effondrement total du vote Labour. En conséquence, le BNP a remporté deux sièges, malgré le fait qu’ils aient obtenu moins de voix qu’en 2004, aussi bien dans le Nord-Ouest qu’au Yorkshire.

    De plus, il est faux de suggérer que No2EU devrait s’être abstenu au profit des Greens. Sur le plan national, le Green Party, n’a jamais accepté aucun accord politique avec des candidats de gauche ou socialiste, malgré les tentatives faites par le Socialist Party ou d’autres d’en discuter avec eux.

    Si No2EU ne s’était pas présenté, il est erroné de penser que l’ensemble de ses électeurs se seraient tournés vers les Greens. La majorité de ceux qui ont voté Green les ont certainement perçus comme une alternative de gauche. Bien que sur le plan local, les conseillers communaux Green ont soutenu des mesures néolibérales antisalariées, les Greens n’ont pas encore été testés sur le plan national, comme ils ont pu l’être en Allemagne et en Irlande où ils sont entrés dans des gouvernements néolibéraux, et ils sont donc toujours considérés par certains comme étant à «gauche».

    Toutefois, dans le Nord-Ouest, malgré l’effondrement du vote New Labour de plus de 240 00 voix par rapport à 2004, les Greens n’ont été capables d’accroître leurs voix que de 10 000. Dans le Yorkshire, les Greens ont gagné 14 000 voix de plus.

    Sur le plan national, le vote Green s’est accru de plus d’un demi-million, mais ce vote était concentré de manière disproportionnée dans des régions avec une grande classe moyenne urbaine. Au Yorkshire, les Greens ont remporté 104 000 voix contre 120 000 pour le BNP.

    Toutefois, le schéma n’est pas le même pour les villes ouvrières en ruine du South Yorkshire, où le BNP a réalisé sa plus grande percée. A Barnsley, où le BNP a reçu 17% des voix, les Greens ont obtenu 6%.

    Ceci reflète le fait que les Greens ne sont pas perçus par la plupart des salariés comme un parti qui défende leurs intérêts, et le fait qu’ils ne soient par conséquent pas capables d’empêcher la croissance du BNP.

    No2EU n’était qu’un pas en avant vers la création d’un parti de masse des salariés qui puisse saper le BNP, mais c’était néanmoins un pas important en ce sens.

    Pour la première fois depuis la fondation du Labour Party, un syndicat national a pris la décision de se présenter, au côté d’autres, dans des élections nationales et avec un programme de gauche.

    C’était le devoir des socialistes de soutenir une telle initiative. Le RMT a maintenant établi l’idée que le mouvement ouvrier peut présenter ses propres candidats aux élections.

    Le syndicat du service public, le PCS, discute en ce moment d’un départ vers une direction similaire. Tous ces pas en avant doivent être encouragés.

    Lorsque les salariés commencent à trouver leur propre voix politique, il est du devoir des socialistes de ne pas rester sur le côté pour critiquer, mais de s’impliquer et d’oeuvrer pour faire en sorte que ces premiers pas puissent se développer en un mouvement de masse.


    Le Comité pour une Internationale Ouvrière, CIO

    Le Socialist Party est la section du CIO en Angleterre et Pays de Galles.

    Le capitalisme est un système mondial et il doit être combattu à la même échelle. C’est pourquoi le Parti Socialiste de Lutte fait partie d’une organisation marxiste internationale: le Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO), un parti mondial actif sur tous les continents. Notre lutte en Belgique s’inscrit dans le cadre d’une lutte des travailleurs du monde entier pour un société socialiste car si la révolution socialiste éclate sur le plan national, elle se termine sur l’arène internationale. La démocratie ouvrière et la planification socialiste de la production ne peuvent se limiter à un seul pays. C’est d’ailleurs l’isolement de la Russie soviétique qui a conduit à sa dégénérescence à partir de 1924.

  • Grande-Bretagne. Les protestations augmentent contre la guerre à Gaza

    Les protestations britanniques contre la guerre en Irak avaient déjà été particulièrement massives, et il en va de même aujourd’hui contre la guerre dans Gaza. Le week-end dernier, une manifestation nationale a rassemblé plus de 50.000 personnes selon les organisateurs. D’innombrables actions locales prennent également place, avec de grandes participations. Nous publions ici un court rapport de quelques unes.

    Londres

    Les organisateurs parlent donc d’une présence de plus de 50.000 personnes à la manifestation nationale de samedi dernier, ce qui est un chiffre énorme compte tenu de la rapidité de l’organisation de cette protestation. Il faut y voir une expression d’engagement et de solidarité avec les Palestiniens de Gaza soumis aux attaques aériennes, puis terrestres, de l’armée israélienne. Beaucoup de jeunes étaient là, issus d’Asie, du monde arabe, mais aussi des blancs et des noirs. Nombreux étaient ceux qui participaient là à leur première manifestation.

    Tous les tracts du Socialist Party (notre organisation-sœur en Angleterre et Pays de galles) ont été pris par les manifestants, à la recherche d’analyses sur la crise actuelle dans le conflit israélo-palestinien. Au stand du Socialist Party, de vives discussions ont eu lieu sur la possibilité d’une réponse politique socialiste.

    Le jour suivant cette manifestation nationale s’est déroulée une action à l’ambassade israélienne, avec environ 500 participants. Là encore nos camarades ont distribué leur tract et vendu 70 exemplaires de leur hebdomadaire, The Socialist.

    Manchester

    Le 3 janvier, 3.000 manifestants ont défilé à Manchester. Cette grande manifestation n’a été dépassée en termes de présence que par celle de Londres, et elle a également été largement plus suivie que les précédentes actions anti-guerre dans cette ville. Beaucoup de militants de gauche étaient présents, mais aussi des centaines de personnes de la communauté arabe et asiatique dont beaucoup de jeunes femmes musulmanes.

    Coventry

    A Coventry, environ 150 personnes se sont rassemblées devant l’hôtel de ville le 5 janvier. Cette action avait été organisée par de jeunes membres du Socialist Party de Coventry en 24heures de temps, notamment via des appels lancés sur le net. Des orateurs de différentes organisations y ont pris la parole, les conseillers communaux du Socialist Party Rob Windsor et Dave Nellist, un orateur du Centre Musulman, un autre du syndicat Unison, un de la coalition anti-guerre et du Parti Vert. Un témoignage poignant a été fait par Manal Timraz, qui a déjà perdu plusieurs membres de sa famille au cours du conflit. Cette action s’est déclarée solidaire de la manifestation de 10.000 personnes qui avait eu lieu plus tôt à Tel Aviv.

    Pays de Galles

    A Swansea s’est tenue une manifestation de 200 personnes, où un orateur du Socialist Party a, entre autres, pris la parole. Cette semaine, différents meetings publics sont prévus par nos camarades au sujet de cette guerre. A Cardiff, il y a également eu une manifestation de 300 personnes.

    Liverpool

    A Liverpool, une manifestation de plusieurs centaines de personnes a occupé le centre ville, après plusieurs rassemblements symboliques pour rendre hommage aux victimes de la guerre.

    Yorkshire

    Les organisateurs de la manifestation de Sheffield ont parlé de 1.500 participants. Là encore, beaucoup d’intérêt a été démontré pour nos tracts et nos meetings publics. D’autres manifestations ont encore eu lieu à Leeds, Bradford et York.

  • Grande-Bretagne. Les dernières élections de Blair

    Grande-Bretagne

    Le New Labour a pour la troisième fois consécutive remporté les élections en Grande-Bretagne. Victoire sans beaucoup d’éclat pour Tony Blair qui sort fortement affaibli des élections. La majorité du Labour dans le parlement britannique est tombée de 166 à 66 parlementaires. L’atout le plus important pour Blair est la faiblesse de l’opposition et le manque d’une alternative de gauche.

    Karel Mortier

    Le Labour a été élu avec 36 % des voix. Moins de 21 % des 44 millions d’ électeurs britanniques ont voté pour le Labour. Cela est cependant suffisant pour obtenir une majorité dans le parlement britannique. Les Conservateurs, sous la direction de Michael Howard, ont regagné un nombre de sièges en jouant sur nombre de préjugés racistes et sur les sentiments d’insécurité mais ils ne constituaient toujours pas une menace pour le Labour. Les Libéraux n’ont que partiellement réussi à prendre des électeurs mécontents au Labour malgré qu’ils se soient profilé comme parti anti-guerre.

    Le journal d’affaires The Financial Times, qui soutient le Labour, dit qu’il n’y a plus de différences fondamentales entre les trois grands partis et que pour les entreprises, la question de savoir qui est au pouvoir n’a pas beaucoup d’importance. Les oppositions entre gauche et droite selon le même journal ne devraient pas persister longtemps en Grande-Bretagne, tout au moins pas entre les trois grands partis. Le Financial Times a calculé que la différence entre les plans de dépenses des trois grands partis est de 4 milliards de Livres. Cela semble beaucoup d’argent, mais cela est moins de 1 % des dépenses totales de l’Etat britannique. L’hebdomadaire britannique The Economist et le quotidien populaire The Sun, du magnat australien des médias Ruppert Murdoch, soutiennent le Labour car selon eux il n’y a pas d’alternative.

    Une défaite importante pour Blair est la victoire de George Galloway, expulsé du parti car il protestait trop fort contre la guerre en Irak. Il se présentait contre Oona King, défenseur de la guerre et protégé de Blair. Un point négatif est cependant que Galloway approche les électeurs musulmans d’une façon opportuniste sans mettre en avant un programme socialiste

    Le secrétaire général du syndicat des conducteurs de trains (RMT), Bob Crow, dit à juste titre qu’il est impossible pour le Labour d’être à nouveau un parti des travailleurs, seulement il ne veut pas encore pour le moment en tirer des conclusions. En ce moment il n’y a pas encore d’ avancée significative dans le lancement d’un nouveau parti des travailleurs en Angleterre et au Pays de Galles.

    En Ecosse il y a le Scottish Socialist Party (SSP), dans lequel nos camarades écossais sont également actifs. Le SSP n’a pas fait une si bonne prestation dans les élections pour des raisons de frictions internes. Le système électoral britannique joue très fort au désavantage des plus petits partis, ce qui joue évidemment aussi un rôle.

    En Angleterre et au Pays de Galles, la campagne électorale du Socialist Party, qui avait 17 candidats, était surtout orientée sur le renforcement du parti. Nous avons eu un certain nombre de bons résultats (5% dans le Nord-Est de Coventry – 2,4 % dans le Lewisham – 2,4 dans le Walthamstow – 1,8 % à Newcastle – …) mais le soutien reçu dans la campagne ne s’est pas reflété dans les résultats électoraux.

    Malgré la petite majorité du Labour et la position faible de Blair, on voit que c’est du Labour que proviendront les attaques sur les acquis sociaux de la classe ouvrière. L’attaque sur les pensions, suspendue juste avant les élections, va être relancée les prochains mois. L’économie britannique ne va pas rester non plus immunisée contre les problèmes économiques du reste du monde. La faillite de Rover, le dernier fabricant indépendant britannique de voitures, et la perte de 20.000 emplois en sont une illustration. La bourgeoisie va essayer de faire payer la crise aux travailleurs. On a plus que jamais besoin de syndicats combatifs et d’une alternative politique.

  • Élections européennes: une défaite pour l’establishment

    LES ELECTIONS européennes de juin ont gravement sanctionné Blair, Schröder, Berlusconi, Chirac , Verhofstadt et Co. La faible participation de l’électorat (en moyenne 42%) et le succès des formations résistant contre le projet de l’Union Européenne (UE) ou ayant un discours populiste en disent long sur l’engouement pour l’UE.

    Geert Cool

    Les résultats de nos camarades ailleurs en Europe

    Le MAS n’avait pas seulement des candidats en Belgique, ses organisations soeurs étaient présentes aux élections dans plusieurs pays : en Irlande, le Socialist Party a obtenu 5,5% des voix à Dublin pour les élections européennes. Ses forces était surtout mobilisées pour les communales où le nombre d’élus du Socialist Party a doublé de 2 à 4. Nous avons maintenant des conseillers communaux à Dublin et Cork.

    A Coventry St. Michaels, les marxistes ne devaient pas nécessairement se contenter d’un beau pourcentage après la virgule: le Socialist Party a obtenu 4,2% et a décroché deux élus. De bons résultats ont aussi été enregistrés ailleurs en Angleterre et au Pays de Galles.

    Enfin, 2,5% dans la ville Rostock a permis à notre organisation soeur allemande d’obtenir sa première élue communale. C’est un résultat significatif car Rostock fut, au début des années 90, le théâtre du spectaculaire incendie d’un centre d’asile provoqué par des groupements néo-nazis. Aujourd’hui, une véritable opposition est présente dans le conseil communal de Rostock.

    La quasi totalité des partis au gouvernement ont perdu des plumes : les sociaux-démocrates de Schröder récoltaient 21,5% des votes (jamais il n’ont fait si peu depuis 1932), le Labour Party de Blair n’était que le troisième parti (après les Tories et les Liberal- Democrats) aux élections communales et n’obtenait que 22% aux européennes (leur score le plus bas depuis 1918), l’UMP de Chirac faisait juste 17%…

    Pour une couche croissante de la population, il devient évident que l’UE est un instrument du capital, responsable des attaques sur les acquis sociaux et les conditions de travail: l’UE fait pression sur les états-membres pour progressivement supprimer les allocations de chômage, pour augmenter l’âge de la retraite, L’UE propose de libéraliser les services (via la directive Bolkestein, par exemple), ce qui va exercer ici une pression énorme sur les salaires et les conditions de travail. Rien d’étonnant à ce que l’enthousiasme pour l’UE soit si limité. Remarquons aussi que dans les nouveaux états-membres, la participation électorale était de 28%.

    La défaite de l’establishment ne peut être expliquée que partiellement par la politique de l’UE. L’élément le plus important est le dégoût général envers ces gouvernements sur le plan intérieur et/ou vis-à-vis du soutien pour la guerre en Irak : Blair et Berlusconi payent cher ce soutien à l’encontre de l’opinion publique ; les privatisations et les assainissements dégradant le niveau de vie sont aussi des éléments majeurs à la perte de confiance envers les instruments politiques de la bourgeoisie. Le plus grand problème lors des élections européennes était l’absence générale d’alternatives claires. Des formations populistes pouvaient donc facilement gagner du terrain. L’UK Independance Party (UKIP) d’un politicien raté Labour Kilroy-Silk (ayant échoué contre les socialistes de gauche dans le Labour Party à Liverpool et qui est ensuite devenu présentateur TV) obtenait un score spectaculaire de 16,7% pour les élections européennes. Faut-il le souligner ? L’UKIP n’a pas de membre et manque cruellement de sections dans des grandes parties de la Grande-Bretagne.

    D’autres scores remarquables ont été enregistrés pour des figures vues comme incorruptibles, comme Paul Van Buitenen (fonctionnaire de l’UE s’étant fait connaître en résistant à la corruption) avec sa liste "Europe Transparent" aux Pays-Bas qui a obtenu 7%. En Autriche, il existait une liste comparable. La montée rapide de telles formations est surtout l’expression d’un manque total de confiance envers les partis traditionnels. La défaite de ces derniers était d’ailleurs le message central des européennes.

    Ceci rend très concrète la question d’une alternative politique. Que va faire la gauche pour répondre aux couches de la population toujours plus larges qui se détournent de l’establishment politique ? Qu’il ne s’agisse pas d’une question facile est devenu clair en France, où l’alliance LO/LCR (deux formations avec lesquelles nous avons des divergences fondamentales) est retombée à 3,3%, perdant ainsi ses cinq parlementaires européens. Deux ans auparavant, lors des élections présidentielles LO et LCR obtenait ensemble 10,4%. N’ayant pas saisi les opportunités pour construire un puissant nouveau parti des travailleurs, LO/LCR s’est vu dans l’incapacité de créer une dynamique pour maintenir et améliorer son score.

    C’est un avertissement aux autres partis de gauches qui ont obtenu de bons résultats comme le Bloc de Gauche au Portugal, la Rifondazione Comunista en Italie et le SP aux Pays- Bas. La méfiance envers les partis traditionnels est flagrante. C’est positif en soi, mais il faut aller plus loin en développant une phase dans laquelle des parties importantes de la classe ouvrière s’engagent activement dans des mouvements de lutte pour défendre leur acquis sociaux.

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