Tag: Collectif Krasnyi

  • Liège. Soirée-débat “Comment faire réseau?”

    100visages« Marcher séparément, frapper ensemble : pourquoi et comment ? », cela aurait pu être l’intitulé de cette la soirée-débat organisée hier dans le cadre du festival « 100 visages de lutte / lutte des sans visages » dans les locaux du Centre PolyCulturel Résistance (CPCR) à Liège. A la tribune étaient présents des représentants de divers réseaux actifs dans la résistance sociale : audit citoyen de la dette publique en Belgique (ACiDe), Tout Autre Chose (TAC), Stop Art.63§2 (contre les exclusions des allocations de chômage dites d’insertion), Stop-Répression (contre la répression policière), Alliance pour des Alternatives à l’Austérité (AAA) et Alliance D19-20 (contre le Traité transatlantique (TTIP) et l’austérité), le débat étant géré par un représentant de l’ASBL philoCité. Autant dire que les 2h30 d’échanges riches et conviviaux de cet évènement ont laissé un sérieux goût de trop peu…

    100visages_01La soirée avait commencé par une présentation du Collectif Krasnyi (un collectif militant de photographes) qui a investi les lieux avec son exposition « Tensions » relatant trois années de luttes sociales, essentiellement en Belgique, aux côtés d’une exposition d’affiches palestiniennes. Le cadre était donc bien placé pour aborder le travail des réseaux militants liégeois.

    Différents thèmes ont ainsi été abordés sous les angles différents et souvent complémentaires des réseaux présents : quelle dynamique mettre en place pour réunir les énergies d’individus et d’organisations pour défendre des sujets insuffisamment traités ou traités de manière dispersée, quelle articulation entre groupes locaux et structure nationale, quel processus de décision instaurer pour éviter que seuls les plus actifs aient leur mot à dire,… En bref, comment construire un rapport de forces efficace préservant un fonctionnement démocratique.

    100visages_02Mais le plus important, à notre sens, a surgi de la salle au travers de la question suivante : qui fait l’Histoire ? Les activistes des réseaux militants ou les masses ? Le rôle de l’action des masses a été plus que souligné lors du plan d’action de l’automne dernier contre le gouvernement Michel, où sans qu’il y ait besoin de longs palabres, tous les activistes et leurs initiatives se sont retrouvés dans l’action au côté des centaines de milliers de personnes qui se sont impliquées dans cet admirables mouvement de lutte.

    C’est hélas à ce moment clé où commençaient à se poser plus clairement les questions du rôle à jouer envers les masses, de la transmission et du partage d’expérience de lutte, de la préparation des activistes aux mouvements de masse à venir, etc. qu’il a fallu rendre la salle. La discussion a toutefois continué au bar et dans la rue, jusqu’aux petites heures pour certains. Et il est certain que cette soirée aura constitué un pas supplémentaire dans le développement de la confiance entre initiative diverses.

    Le festival se poursuit encore ces prochains jours, avec un débat sur la lutte des sans-papiers, un autre sur les solidarités internationales, une soirée d’information sur les actions opposées au traité transatlantique du mois d’octobre, projection d’un film, divers concerts,…

    Plus d’infos sur facebook

  • TENSIONS : une exposition photo du Collectif Krasnyi

    tensionsC’est une rétrospective des luttes sociales couvertes par Krasnyi sur les trois dernières années, 144 pages, une dizaine de photographes, 11 chapitres introduits par des acteurs des terrains abordés, 2 langues, 29 traducteurs, relecteurs, rédacteurs,… et surtout 200 personnes qui ont cru en ce projet et l’ont rendu possible par le financement participatif.

    Mais l’aventure ne s’arrête pas là. A l’occasion de la sortie de notre revue, nous vous invitons à découvrir une sélection de nos images, lors de notre exposition des 14 et 15 mars à L’ESKIV.

    Cette première exposition sera l’occasion de vous présenter notre travail et de se rencontrer dans une ambiance festive et engagée. Plusieurs concerts seront organisés, histoire de passer une bonne soirée en musiques et en images.

    Lien vers notre événement Facebook

    En pratique :

    Quand ? le 14 et 15 Mars 2015
    Où? à « LESKIV », 57 rue Groeselenberg, 1180 Bruxelles
    (arrêt Héros / Helden : 38, 41,98)

    Vernissage le 14 Mars dès 18h

    Concerts dès 20h :

    * Jabul Gorba

    * Cop on Fire

    * Les Lapins Electriques

  • TENSIONS : Exposition photo du Collectif Krasnyi

    Grâce au soutien de près de 200 personnes via le financement participatif, le Collectif Krasnyi est heureux d’annoncer que la revue “Tensions” est finalisée et paraîtra sous peu.

    Par le Collectif Krasnyi

    Dans la foulée, et pour officialiser la sortie de notre revue, nous organisons une exposition sous le même nom mettant en rétrospective trois années d’existence de notre collectif, soit un recueil de trois années de reportage social.

    “TENSIONS” s’inscrit dans une démarche collective, dans laquelle collaborent non seulement une dizaine de photographes, mais aussi différents acteurs des combats mis en images. Nous voulons en effet mêler les photos aux mots de ceux qui y figurent.

    Cette première exposition sera l’occasion de vous présenter notre travail et de se rencontrer dans une ambiance festive et engagée. Plusieurs concerts seront organisés histoire de passer une bonne soirée en musiques et en images.

    Lien vers notre événement Facebook

    En pratique :

    Quand ? le 14 et 15 Mars 2015
    Où? à « LESKIV », 57 rue Groeselenberg, 1180 Bruxelles
    (arrêt Héros / Helden : 38, 41,98)

    Vernissage le 14 Mars dès 18h
    Concerts dès 20h. Plus de details très prochainement !

    Bar et bouffe à prix libre

  • Lancement de la revue “Tensions” et 1ère exposition photo du Collectif Krasnyi

    tensions

    Peut-être connaissez-vous déjà le Collectif Krasnyi, fondé en janvier 2011, ce collectif rassemble des passionnés de l’image partageant un même engagement dans le mouvement social. Comme ils l’expliquent sur leur site : “Les bouleversements politiques, sociaux, économiques ou encore environnementaux que traverse notre société nous convainquent de l’urgence d’être sur le terrain et de documenter les différentes formes de résistance qui se développent. Avec nos moyens, nous avons l’ambition de construire un instrument pour redonner la parole aux acteurs sociaux et aux laissés pour compte, victimes d’un système qui les poussent tantôt dans la misère, tantôt dans la révolte.”

    Si vous voulez soutenir ce collectif pour qui l’image est une arme du changement social, une occasion  concrète vous est proposée aujourd’hui.

    Après trois ans de reportage social, le collectif a décidé de lancer une revue rétrospective, suivie d’une exposition collective. mais un tel projet demande des fonds. Afin de conserver leur indépendance, ces militants ont décidé de faire appel à ceux qui s’intéressent à leurs reportages, qui apprécient leur travail et qui veulent le voir se développer.

    Un appel aux fonds a ainsi été lancé via KISSKISS BANKBANK ou aux donations sur notre compte bancaire (pour ceux qui n’auraient pas de carte bancaire permettant un payement en ligne): BE76 7506 4046 5395

    En contrepartie, il vous est proposé une rétribution sous forme de préachat de la revue, de tirages photographiques et de remerciements.

    L’exposition et la parution de la revue sont prévues pour le mois de janvier.

    Il est possible d’être tenu au courant de toutes les nouvelles informations via cet événement facebook.

  • Mamadou, cible d’Aube Dorée

    Interview de Mamadou Ba, jeune immigré guinéen arrivé en Grèce en 2006, réalisée par le Collectif Krasnyi. A cause de ses origines et son engagement, sa vie est aujourd’hui menacée en Grèce par Aube Dorée, parti néonazi grec. Après avoir dénoncé les exactions extrêmement violentes des milices d’Aube Dorée et les tentatives de meurtre commises avec la connivence de la police, Mamadou en est devenu lui-même une cible. Attaqué par 8 néonazis et laissé pour mort par ces derniers, il a alors été contraint de fuir le pays. Aujourd’hui, il est demandeur d’asile en Belgique et demande donc à l’Etat belge de lui accorder sa protection, en tant que membre d’un groupe “cible” de discriminations et de la violence d’extrême-droite, mais aussi policière, et comme réfugié politique au sens strict, personnellement pourchassé pour ses opinions et ses activités.

    Informations pour le soutenir.

  • Manifestation – Les Afghans marchent sur Gand

    En lutte depuis plusieurs mois, les centaines de sans papiers Afghans ont entamé une marche de trois jours vers Gand. Ils avaient déjà marché en décembre sur Mons afin de construire la solidarité en Wallonie et pour obtenir un entretien avec le Premier Ministre Di Rupo. Ce matin du 11 janvier, ils prenaient donc la route de Gand avec un premier arrêt à Merchtem, ville dirigée par Eddie De Block, le frère de Maggie De Block, secrétaire d’ état en charge de l’asile et de la migration.

    • Collectif Krasnyi
  • [INTERVIEW] Collectif Krasnyi : l’image comme arme de changement social

    Les passionnés de l’image ne manquent pas dans les manifestations, les grèves ou les actions de protestation. Bien souvent, c’est d’ailleurs à ces journalistes improvisés que l’on doit les meilleurs captures de moments de lutte, ces vidéos et reportages-photos insoumis qui permettent de mieux saisir l’atmosphère d’un combat social en comparaison des informations qui passent par les canaux dominants. Reste à chercher à diffuser cette approche au-delà de son simple réseau d’amis ou de collègues… C’est le défi que s’est lancé le Collectif Krasnyi, et nous en avons brièvement discuté avec Laure Miège, par ailleurs également membre du PSL.

    D’où provient votre collectif ?

    Notre collectif était embryonnaire lors des évènements qualifiés d’”émeutes à Matongé” fin 2011 dans les médias. En fait, c’est lors de ces manifestations qu’il est né. Un des photographes à l’initiative du projet y a rencontré un autre, ils ont été arrêtés ensemble, et ont décidé de joindre leurs photos via le collectif. L’envie était forte de dépeindre, par leurs images, une réalité bien différente de celle qui transparaissait quotidiennement dans les médias classiques.

    En l’occurrence, ces “émeutes” que l’on photographiait au quotidien, étaient relatées dans les médias de manière très différente de la réalité que nous observions. Les Congolais y étaient fortement criminalisés alors que nous vivions en direct une énorme répression, dont la violence émanait d’abord des policiers. Le collectif est donc parti d’une constatation : celle que les médias traditionnels, malheureusement les plus vus ou entendus, ne diffusent pas une vision neutre de l’actualité, mais bien un point de vue. Et ce point de vue défend, la plupart du temps, les intérêts des ‘‘grands’’ de ce monde, que cela soit par la façon dont les sujets sont traités ou par le choix des sujets traités. Nous voulions faire un contrepied à cette information clairement orientée.

    Il était important pour nous de mettre l’image au service des gens que nous photographions, contrairement à ce que l’on voit trop souvent. Nous ne voulions pas de cette photographie qui se prétend “artistique”, mais qui n’a de prétention que de servir celui qui la prend, et qui ne se préoccupe en aucun cas des gens qu’elle révèle.

    Le regard que vous portez sur les événements n’est donc pas ‘‘neutre’’…

    Pour nous le regard neutre n’existe pas. Personne ne peut prétendre être neutre. D’une part parce que nous sommes des êtres humains, que nous avons chacun nos expériences, notre propre regard sur les choses. Ensuite parce que le point de vue que nous choisissons de prendre, ou qui s’impose à nous comme une évidence, est propre à chacun. Ainsi, un même sujet, traité soit disant de manière neutre, sera totalement différent s’il se place d’un côté des évènements, ou de l’autre. Nier cette réalité n’est que pur mensonge.

    Enfin, malheureusement, les médias dominants sont aujourd’hui (pardonnez l’expression) ‘‘tenus par les couilles’’ par leurs principaux donateurs c’est-àdire par l’Etat ou encore par de riches milliardaires. Quelle liberté de ton peut on avoir avec la crainte d’incriminer ceux-là même qui nous financent ?

    La question du temps évidemment joue aussi dans l’altération de la qualité de l’information. Pour faire une information de qualité, il faut pouvoir avoir le temps de faire une réelle investigation et de prendre le temps de discuter avec les gens dont l’on veut parler. Or ce temps coûte de l’argent, et la sacrosainte rentabilité domine aussi dans les médias traditionnels. Donc l’information est la plupart du temps ponctionnée par les journalistes dans de grosses banques de données telles que les agences de presse Belga ou AFP, très loin d’être neutres…

    Nous avons donc voulu poser notre propre regard, mais surtout essayer de redonner la parole à ceux qui sont trop souvent condamnés au silence dans les médias traditionnels, renverser cette balance où seule la minorité dominante peut exprimer son point de vue. Nous voulions permettre de voir et d’entendre les personnes qui luttent au quotidien, les victimes qui font face à ceux qui disposent du pouvoir économique et politique.

    Vous référez-vous à de précédentes expériences dans l’histoire des luttes sociales ?

    Bien sûr, nombreux sont ceux qui nous ont inspirés et qui ont été précurseurs de cette mise en image des opprimés, des résistants, de la majorité silencieuse, peu importe comment on l’appelle. C’est le cas de Capa, de certains de Magnum, des Medvedkines, et bien d’autres encore. Il en existe encore beaucoup aujourd’hui, mais ils restent trop souvent dans l’ombre et on connait peu leur travail. C’est aussi une volonté du collectif, réunir tous ceux qui veulent, comme nous, relayer les mouvements sociaux à travers le monde.

    Quelles sont les réalisations dont vous êtes le plus fier, qui vous semblent le mieux illustre votre action ?

    C’est difficile à dire. D’une part parce que nous sommes tous très différents dans le collectif, et que nous aurions sans doute des coups de coeur très différents.

    Mais s’il faut en choisir un, notre reportage sur les mineurs espagnols des Asturies était sans doute une des plus belles expériences pour l’ensemble des membres du collectif.

    Que retirez-vous du contact avec des travailleurs en lutte, des grévistes,… ? Comment êtes-vous reçu dans les mobilisations ?

    De manière générale, nous sommes reçus de manière très chaleureuse, très généreuse de la part des acteurs des mouvements sociaux. Ça commence souvent par un peu de méfiance, mais ça change dès que les gens comprennent que nous ne voulons pas faire un tri sélectif des moments croustillants mais au contraire leur donner la parole. D’ailleurs, cela se comprend très vite puisque nous restons la plupart du temps plusieurs heures avec eux et non quelques minutes comme les journalistes traditionnels.

    Nous avons toujours été très bien accueillis par les gens que nous rencontrons. C’est à chaque fois une agréable surprise, et un moment d’échange très riche, où l’on apprend beaucoup. Une belle leçon d’humanité à tous les coups!

    Comment fonctionnez-vous concrètement concernant votre ligne éditoriale, vos prises de décision,… ?

    Nous avons établi depuis peu des statuts, et nous sommes en train de travailler sur une charte déterminant notre fonctionnement, mais aussi notre ligne éditoriale. Globalement, nous sommes pour laisser une grande liberté à chacun pour exprimer et traiter les sujets en fonction de ses affinités, et de la manière qui lui est propre. Evidemment, le fil rouge reste toujours de relayer autant que faire se peut la parole des acteurs sociaux en résistance.

    Concernant les prises de décisions, nous sommes encore un petit noyau donc nous avons toujours réussi à nous entendre en prenant le temps de discuter. Si nous devions trancher des questions urgentes, ou très polémiques, la majorité aurait force de décision et un bilan de celle-ci serait discuté après.


    www.collectif-krasnyi.be – Le collectif réunit actuellement Karim Brikci- Nigassa, Nelson De Vos, Pierre Vanneste, Laure Miège, Pablo Ortega, et Marieau Palacio.

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