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  • USA : les électeurs ont rejeté le programme de la droite

    Le 9 novembre, un soupir de soulagement a parcouru le monde à l’annonce de la réélection d’Obama. Mitt Romney n’allait pas devenir le nouveau président américain. Les républicains avaient réussi à terrifier le monde avec leur rage d’ultra-droite. Mais l’enthousiasme pour ce nouveau mandat d’Obama est considérablement plus faible qu’en 2008. Ces 4 dernières années, Barack Obama a été vu tel qu’il est : une marionnette de Wall Street et de l’élite américaine, avec un agenda simplement plus doux que celui des républicains.

    Par Bart Vandersteene

    De ‘l’espoir’ de ‘changement’ au ‘moindre mal’

    Par rapport aux élections de 2008, il y a eu 12 millions d’électeurs en moins. Cela déjà en dit long sur le déclin de l’enthousiasme de la population américaine. En 2008, on considérait Obama tel un sauveur qui apportait ‘‘espoir’’ et ‘‘changement’’. Bien des choses se sont passées depuis lors, et il ne représente plus aujourd’hui que le ‘‘moindre mal’’. Il a finalement remporté ces élections malgré son propre bilan présidentiel. Les banques se sont vu offrir des centaines de milliards de dollars, les services sociaux ont été amputés et des millions de familles ont perdu leurs maisons. De nombreux militants anti-guerre avaient voté pour Obama, même s’il a poursuivi l’œuvre guerrière de Bush, et la prison de Guantanamo n’est toujours pas fermée, en dépit de toutes ses promesses.

    Près de la moitié de la population (146 millions d’Américains) vit sous le seuil de pauvreté, ou se situe à peine au-dessus. Ce nombre était moindre avant l’arrivée d’Obama. Les riches, par contre, sont devenus encore plus riches. En 2010, 93% de l’augmentation du revenu a été empochée par les 1% les plus riches.

    Austérité

    La crise a déjà fait de sérieux ravages aux États-Unis, mais le pire est encore à venir. De dramatiques programmes d’assainissement ont jeté à la rue des centaines de milliers de travailleurs des services publics et de l’enseignement en particulier. Mais malgré tous ces efforts budgétaires, le déficit pour 2012 représente environ 7% du PIB du pays. Le gouvernement fédéral a donné toutes sortes de cadeaux fiscaux aux riches, mais n’a pas encore osé présenter toute la facture à la population. Chaque année, les dépenses excèdent les recettes à hauteur de plus de 1.000 milliards de dollars. Obama ne sera plus en mesure de continuer à jouer à cache-cache, il devra appliquer l’austérité et l’agenda de Wall Street, et essayera de faire passer la pilule avec quelques mesures contre les riches, essentiellement de l’ordre de la symbolique. Cela ne suffira toutefois pas pour éviter des manifestations, de larges mouvements sociaux et la radicalisation.

    Obama était-il le meilleur à élire ?

    Le large soutien dont Obama a encore pu bénéficier est dans une large mesure comparable à celui sur lequel les sociaux-démocrates européens peuvent encore compter, encore et encore, mais avec un succès de moins en moins éclatant. Leur argument principal est la peur de la brutalité de la droite dure. Cette logique a été poussée à son paroxysme aux USA, où l’establishment laisse le choix entre voter pour Pepsi ou pour Coca-Cola, deux variantes d’une seule et même politique. Accepter cette logique aurait signifié à Anvers de mener campagne pour Patrick Janssens afin d’éviter l’élection de Bart De Wever. L’argument porte constamment moins loin.

    Tout comme chez nous, il existe aux USA des positions politiques qui pourraient rassembler un très large soutien, mais qui ne sont défendues par aucun grand parti. Il suffit de penser à la défense des soins de santé, de l’augmentation des taxes sur les riches, de la réduction des dépenses en matière de défense ou d’un véritable programme de création d’emplois. Pas moins de 72% des Américains ont déclaré qu’ils envisageraient de voter pour un troisième parti si ce parti reprenait ces questions à son compte, 22% se sont déclarés certains de voter pour lui. Les syndicats ont dépensé environ 500 millions de dollars pour la campagne d’Obama. Ce montant rendrait capable de réaliser une campagne gigantesque pour un candidat qui défendrait réellement le programme des syndicats. Les Démocrates, fossoyeurs du mouvement social

    Toutes les réformes majeures obtenues dans l’Histoire américaine n’ont pas été le fruit de l’activité des Démocrates, mais bien le résultat de mouvements de masse. Le Parti Démocrate est devenu un obstacle pour les réformes progressistes de grande envergure et, concrètement, il tente de faire taire les protestations sociales à la première occasion.

    Il suffit de comparer le bilan des gouvernements du républicain Richard Nixon et du démocrate Bill Clinton. La politique appliquée par le premier serait considérée comme une politique de gauche aujourd’hui. Il a pris des mesures de protection de l’environnement (création de l’Environmental Protection Agency) et de la sécurité au travail, a mis un terme à l’intervention américaine au Vietnam, a étendu la sécurité sociale et a mis fin à la ségrégation raciale dans les écoles publiques du sud. Le second, quant à lui, s’est attaqué à la sécurité sociale, a laissé carte blanche au secteur financier, a signé une loi défavorable aux homosexuels, a refusé de ratifier de Protocole de Kyoto,…

    Ce n’est pas que Richard ‘‘Watergate’’ Nixon était un bon gars comparativement à Clinton. La différence est entièrement due au climat politique et social du moment. Nixon était sous la pression constante et gigantesque d’un mouvement de masse. Clinton, par contre, est devenu président dans les années 90, à l’époque du règne incontesté et sans partage du néolibéralisme. Les conséquences de ses politiques et la déception qui en a résulté constituent la raison par excellence qui explique l’élection de Bush en 2000 et sa réélection par la suite. La logique de soutien au candidat du ‘‘moindre mal’’ entraîne souvent de devoir taire ses critiques, chaque opposition étant de nature à affaiblir la position du ‘‘moindre mal’’ pour ouvrir la voie au ‘‘plus grand mal’’. Cette logique musèle tous les mouvements sociaux. Par conséquent, notre organisation-sœur aux USA, Socialist Alternative, défend le rassemblement de toutes les forces de gauche afin de bâtir un instrument politique indépendant de Wall Street et défendant les intérêts des travailleurs et de leurs familles.


    29% pour un candidat marxiste à Seattle !

    Kshama Sawant était la candidate de Socialist Alternative dans l’État de Washington. Elle a atteint un résultat réellement historique aux USA en étant capable de regrouper sous son programme 29% des voix de son district au cours d’une âpre lutte électorale pour un siège au parlement de l’Etat.

    Sawant a défendu un programme explicitement socialiste, et s’est attiré plus de 20.000 voix. Aux USA, il s’agit du meilleur résultat obtenu depuis de très nombreuses années par un candidat de gauche indépendant. Son résultat constitue une base sur laquelle construire. Après les élections, Socialist Alternative a lancé un appel à tous les militants de gauche (militants du mouvement Occupy, des syndicats, des mouvements sociaux,…) afin de se regrouper sur une liste unitaire dans le cadre des élections municipales de 2013.

    Le résultat de Sawant est aussi une réponse fantastique face à l’argument selon lequel les Américains seraient tous de droite et allergiques au socialisme. Nos camarades américains ont réussi à concrétiser les idées du socialisme démocratique et à les populariser en défendant un programme de lutte contre les coupes budgétaires et contre les cadeaux fiscaux pour les riches, la revendication de la nationalisation de Boeing, Microsoft et Amazon (dont les sièges sont à Seattle), etc.

    Le journal local The North Star a déclaré le 11/8/12. “Ne nous trompons pas: Sawant et Socialist Alternative ont écrit l’Histoire à Seattle.”

    Les autres candidats à ces élections n’ont pas fait le poids face à la machine à fric électorale des Démocrates et des Républicains. Jill Stein du Parti Vert a obtenu 400.000 voix. Le populiste de droite Gary Johnson, candidat du Parti libertarien, a reçu un million de voix. Tout comme les victoires du Tea Party en 2010, ce dernier résultat illustre le potentiel également présent pour les idées populistes de droite.

    La polarisation est croissante dans la société. Les contradictions entre classes sociales sont de plus en plus ouvertes et le désespoir est explosif parmi des dizaines de millions de familles de travailleurs. En l’absence d’alternative, il est à craindre que l’extrême droite ne puisse obtenir plus de soutien au cours de la prochaine période. Mais si une initiative de gauche conséquente se développe, alors la polarisation peut aussi conduire à un plus grand soutien pour les solutions réellement socialistes.

    www.socialistalternative.org

  • Ils nous demandent de nous serrer la ceinture, mais eux s’en foutent plein la panse !

    Alors qu’en Grèce, le taux de pauvreté record force des centaines de milliers de personnes à se présenter aux distributions de nourriture gratuite pour survivre (phénomène bassement récupéré par le parti d’extrême-droite Aube Dorée) et que l’Espagne et le reste de l’Europe dévalent la même pente, à Bruxelles, c’est une avalanche de bouffe sur laquelle une centaine de multimillionnaires et milliardaires, membres du think-tank ‘‘Friends of Europe’’, pourront se jeter le jeudi 11 octobre, dans le cadre d’un repas organisé au palais d’Egmont en l’honneur de son président le vicomte Etienne Davignon.

    Par Romain (Liège)

    Rassemblement contre le banquet des riches : Jeudi 11 octobre à 18h au Petit Sablon, rue de la Régence à Bruxelles (arrêt tram 92).

    Il s’agit du diner annuel en l’honneur du président de ce think thank néolibéral, un rendez-vous qui rassemble une centaine de personnalités européennes : des politiciens, des experts de la finance, des personnages influents des médias et de la société civile, des ambassadeurs ainsi que des dirigeants de 40 firmes parmi lesquelles BP, Total, ou encore Coca Cola. La liste des invités comprend le financier et spéculateur George Soros (à qui l’on doit par exemple l’invention des hedge funds), le président de la commission européenne José Manuel Baroso ou encore le président du conseil européen Herman Van Rompuy. ‘‘Friends of Europe’’ est un think thank basé à Bruxelles sous la présidence d’Etienne Davignon, par ailleurs déjà créateur du lobby de la très patronale ‘‘Table ronde des industriels européens’’ et destinée à ‘‘encourager les discussions et les réflexions sur les problèmes auxquels font face l’Europe et ses citoyens’’. La nature de ces ‘‘discussions’’ et de ces ‘‘réflexions’’ est notamment indiquée par la composition de son conseil d’administration, où l’on retrouve entre autres Pascal Lamy, directeur général de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC).

    Ce triste personnage s’est taillé une certaine notoriété en étant l’instigateur de l’Accord multilatéral sur l’investissement (AMI) négocié secrètement au sein des vingt-neuf pays membres de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) entre 1995 et avril 1997 et qui prévoyait notamment de permettre aux entreprises d’attaquer en justice un Etat suite à une grève ou une manifestation (!). Heureusement, la divulgation publique de ce traité a suscité tellement de protestations que le projet fut enterré en 1998. Ce n’est qu’un exemple, mais il est extrêmement révélateur de la nature des discussions qui prennent place dans un tel diner où l’on retrouve beaucoup d’invités réguliers des conférences du groupe Bilderberg (autre réunion ‘‘informelle’’ des puissants de ce monde). Entre deux plats dont le prix pourrait payer le loyer d’un ménage, il sera question de la domination de l’élite capitaliste sur l’économie, et de la meilleure stratégie à appliquer pour la préserver.

    Les Comités Action Europe, ‘‘un collectif qui rassemble des militants syndicaux, des altermondialistes, indignés ou des citoyens révoltés’’, appellent à une mobilisation massive le 11 octobre à 18h devant le palais d’Egmont pour faire entendre notre colère. Ce n’est pas à une élite qu’il appartient de manipuler l’économie afin de sauvegarder ses privilèges et asseoir son influence !

    Le PSL et les Etudiants de Gauche Actifs soutiennent cet appel, et mobilisent pour faire de cette action un succès. Ce sera aussi, pour tous les participants, l’occasion, au-delà de la protestation, de discuter ensemble de la meilleure manière d’en finir avec la domination d’une infime élite de parasites capitalistes sur l’économie. Nous revendiquons l’organisation de l’économie de façon démocratiquement planifiée, sur base de la nationalisation des secteurs vitaux de l’économie. De cette manière, il serait possible d’orienter la production de la société vers la satisfaction des besoins de la population et non pour tenter de calmer l’avidité sans borne des spéculateurs, des grands actionnaires et des grands patrons.

  • En Bref…

    Cette rubrique est destinée à mettre en avant différents faits, citations, vidéos ou petites nouvelles particulièrement frappantes. Aujourd’hui, il est notamment question de l’impact de l’accord fédéral sur les chômeurs ou encore de divers économistes pour qui l’austérité n’est en aucun cas la solution.


    Di Rupo 1er et les chômeurs

    La FGTB vient de publier des chiffres issus de leur estimation de l’impact de l’accord gouvernemental sur les chômeurs. Selon le syndicat, pas moins de 24.000 sans-emplois seraient exclus des allocations de chômage dès avril 2012, dont 17.000 uniquement en Wallonie. Les 80.000 militants qui se sont retrouvés dans la rue ce 2 décembre avaient bien raison: il faut résister contre le gouvernement ”papillon”, ce gouvernement d’austérité !


    ”Un «socialiste» au «16», le socialisme au tapis”

    C’est le titre de l’édito de ce 9 décembre de Nico Cué, président des métallos Wallonie-Bruxelles de la FGTB. Il déclare notamment : ”Depuis sa note de l’été dernier, Elio Di Rupo n’a cessé de reculer. Son parti se présente comme un bouclier pour les travailleurs. Il ressemble aux «tortues» des légions romaines dans Astérix. Sauf qu’ici, elles n’avancent pas, elles participent aux reculs des forces du travail. (…) A gauche, nous avons besoin d’une politique de gauche. Comme de pain. D’une gauche offensive. D’une gauche qui rende les coups plutôt que de les encaisser. D’une gauche qui fasse changer la peur de camp. D’une gauche qui permette enfin d’envisager pour nos enfants un avenir meilleur que leur présent.” Il a tout à fait raison. A quand la traduction concrète de ce constat, par un appel à la construction d’un nouveau parti des travailleurs ?


    ”Les politiques d’austérité ne résoudront pas la crise”

    Pour l’économiste américain Joseph Stiglitz, prix Nobel en 2001 et ancien vice-président de la Banque mondiale, les politiques d’austérité ne vont en rien résoudre la crise, ni aux Etats-Unis, ni en Europe. ”Les politiques d’ajustement aux Etats-Unis et en Europe ne résoudront pas la crise économique. Le déficit budgétaire n’est pas à l’origine de la crise, c’est au contraire la crise qui a causé le déficit budgétaire.”, a-t-il ainsi déclaré à l’occasion d’une conférence à l’Université d’État de Buenos Aires.


    De Grauwe et l’eurozone

    Le magazine flamand Humo a relayé les propos de l’économiste Paul De Grauwe, qui s’oppose aux politiques d’austérité menées dans les divers pays. L’économiste libéral n’est pas non plus des plus optimistes concernant l’avenir de la crise. ”Ce que je crains le plus, c’est une profonde récession qui conduit à une crise bancaire: c’est désormais une bombe à retardement. Avec une récession et une crise bancaire, nous serons coincés pour de nombreuses années, même si nous pouvons continuer à jouer avec l’eurozone. Mais le danger réside dans le fait que ce cocktail est très dangereux et que même cela peut s’effondrer. " Pour De Grauwe, un effondrement de la zone euro pourrait conduire à une plus petite union, centrée autour de l’Allemagne.


    Metallica: un "produit d’exportation américain"

    On avait visiblement tort de considérer que Metallica était un groupe dont l’activité est de faire de la musique… Selon le manager du groupe, Metallica est "un produit d’exportation comme, par exemple, Coca Cola." Il s’explique: "Nous recherchons les meilleurs marchés." Le manager poursuit en expliquant que la tournée européenne du groupe a été avancée "Dans les années à venir, le dollar va devenir plus fort et l’euro plus faible. J’ai donc insisté pour d’abord partir en tournée en Europe."


    24 milliards d’économies en Italie

    Le gouvernement italien non-élu dirigé par le technocrate Monti veut économiser 24 milliards d’euros, en s’attaquant notamment à l’âge du départ en pension. Alors qu’un jeune sur trois est sans emploi, les travailleurs âgés ne pourront prendre leur retraite qu’après 42 ans de travail. Ceux qui travailleront jusqu’à 70 ans pourront obtenir des avantages fiscaux. La sécurité sociale est également attaquée. Pour les riches, il n’y a par contre que de petites mesurettes toutes symboliques.


    Cartoon

    ”J’espère juste que l’on gardera tout cela sous contrôle après que la police ait découvert que nous volons leurs pensions.”

  • Il faut briser la norme salariale dans les négociations sectorielles

    Après différentes actions contre la norme salariale de 0,3% et le maintien de la discrimination entre statuts d’ouvrier et d’employé, les négociations sectorielles vont commencer. C’est l’occasion de briser cette norme salariale et de mettre en avant des revendications offensives, si possible en front commun syndical.

    Article tiré de l’édition d’avril de Lutte Socialiste

    Les actions contre l’AIP

    La majorité des syndicalistes s’est prononcée contre la proposition d’Accord Interprofessionnel, dans les trois gros syndicats et contre leurs propres directions nationales. Seules la FGTB et la CGSLB ont respecté cette majorité et sont partis en action. Mais les manifestations et actions régionales étaient relativement désorganisées, sans mot d’ordre clair donné suffisamment longtemps à l’avance. La journée d’action du 4 mars a toutefois été un succès. Différents secteurs et zonings industriels étaient à l’arrêt, tout comme le port d’Anvers qui, aux dires du chef de l’autorité portuaire, a perdu un million d’euros par heure. La fédération patronale du métal, Agoria, a perdu 20 millions d’euros de revenus et 35.000 journées de travail.

    Il faut refuser la norme salariale !

    Avant et après la journée d’action nationale du 4 mars, la volonté d’avoir de nouvelles actions était grande, mais l’absence d’un plan d’action a miné le potentiel de la journée du 4 mars. Il a bien été question du sommet de l’Union Européenne du 24 mars (voir en page 5), mais le débat concernant l’AIP a été renvoyé aux négociations sectorielles.

    Au cours des actions contre l’AIP, les informations concernant les augmentations salariales des directions d’entreprises, de plus de 0,3% évidemment, ont fait tache. Maintenant qu’aucun accord national n’a été conclu, les négociations dans les secteurs et les entreprises peuvent commencer, pour obtenir des augmentations salariales décentes.

    L’exemple allemand : 7%

    Quant on parle de salaire, le patronat aime bien se référer au modèle allemand de bas salaires et de travail flexible (voir notre édition de février). Une part grandissante des travailleurs allemands tombe dans le secteur des (très) bas salaires, mais les secteurs traditionnellement plus forts n’hésitent pas à défendre des augmentations importantes. Le syndicat de la chimie IG BCE revendique 7% d’augmentation pour une année (index compris) pour les 550.000 travailleurs du secteur. La production de ce secteur a augmenté de 11% en 2010, le chiffre d’affaire de 17,5% et la marge de bénéfice a aussi augmenté. Dans la télécommunication, les syndicats allemands revendiquent 6,5% d’augmentation. Ils ont manifesté et fait grève en février contre la ‘‘proposition’’ patronale de 1,08%.

    Suivons ces exemples pour les négociations sectorielles. Yvan De Jonge, secrétaire de la FGTB-Alimentation, a déclaré à la presse que : “Toutes les indications nous donnent le droit de demander plus que les 0,3% qu’ils veulent aujourd’hui nous donner. Par exemple, Coca-Cola a réalisé en 2009 un bénéfice 96% supérieur à la moyenne des 10 dernières années et en 2010 il sera trois fois supérieur à la moyenne. Quick a engrangé un bénéfice en hausse de 109% par rapport à la moyenne des dix dernières années. Des entreprises comme Candico, Dossche Mills, CSM notamment ont engrangé de ‘superbénéfices’.’’ Il a aussi dénoncé qu’alors que les bénéfices des entreprises augmentent, le personnel doit travailler 10% plus dur qu’il y a dix ans. Pour les barèmes minimaux, la FGTB-Alimentation revendique 4,5% d’augmentation.

    Quelques arguments…

    “Il n’y a pas de marge pour une augmentation de salaire”

    Au beau milieu de la crise, en 2009, au moins 10 entreprises présentes dans notre pays ont réalisé plus d’un milliard d’euros de profit (presque 30 milliards d’euros ensemble). Les 18 entreprises du Bel20 qui ont fait connaître leurs résultats pour 2010 parlent de 16 milliards d’euros de profit, soit 30% de plus qu’en 2009. Environ la moitié de ces bénéfices seront versés aux actionnaires.

    Alors qu’on nous demande de nous serrer la ceinture, il n’y a pas de problèmes pour les topmanagers et les politiciens. Les 13 managers les plus hauts placés d’ABInbev reçoivent 20,33 millions d’euros en salaires et bonus. Et nous ?

    “Nous voulons partir en action, mais ceux de la CSC ne veulent pas…”

    S’il y a division au sommet syndical, ce n’est pas le cas à la base dans le cadre de l’AIP. Le militant de la LCB (centrale flamande des employés de la CSC) Jon Sneyers a effectué une recherche sur les votes concernant l’AIP dans la CSC, qui démontre que 55% de la base s’est opposée au projet, chiffre ‘‘transformé’’ en 67% de ‘OUI’ avec différentes manipulations. Mais à la direction de la FGTB, on trouve aussi des coupables : la secrétaire générale Anne Demelenne a signé le projet d’Accord Interprofessionnel avant que sa base ne le rejette.

    Les manœuvres au sommet entraînent très certainement des tensions à la base, mais il ne faut pas les favoriser. Le 4 mars, des militants de la CSC étaient aussi présents aux piquets, et la CNE/LBC avait fait une action particulièrement réussie le 28 février à Bruxelles, avec une petite délégation de militants de la FGTB. Travaillons l’unité à la base, les directions pourront moins facilement jouer avec nos pieds.

    “Nous voulons partir en action, mais pas les Flamands…”

    Cet argument, on peut souvent l’entendre du côté francophone: les Flamands seraient de droite et pas combatifs. Le 4 mars, il y avait 2.500 manifestants à Gand, 2.000 à Anvers, un millier à Louvain, et le port d’Anvers était totalement à l’arrêt. Avec des actions ce jour-là souvent mieux organisées que du côté francophone. Cet argument d’une moindre volonté de lutter en Flandre est faux, et ne doit pas être répéter si on veut construire un mouvement plus offensif.

    Aucun parti traditionnel ne soutient les positions des travailleurs

    Si cela nécessitait encore confirmation, le syndicat socialiste des employés SETCa et la Centrale Générale ont eu l’occasion de s’en apercevoir en faisant la tournée des partis traditionnels les 6 et 17 mars : aucun parti n’a soutenu les revendications syndicales.

    Les partis gouvernementaux, y compris le PS, ont soutenu la proposition d’AIP, avec la norme salariale de 0,3% et le maintien de la discrimination entre statuts ouvrier et employé. Cette proposition a d’ailleurs aussi reçu le soutien de la N-VA. Le 4 mars, Bart De Wever s’est explicitement prononcé contre les actions pour de meilleurs salaires, a parlé d’une ‘‘ville occupée’’ et a exigé l’intervention de la police contre les grévistes. Nous avons bien vu ce qu’il fait du droit à l’action collective.

    Quand la proposition scandaleuse d’AIP est sortie des négociations du ‘‘groupe des dix’’, le PS a déclaré que ‘‘Cet accord donne une nouvelle fois tout son sens au maintien au niveau fédéral de la concertation sociale interprofessionnelle, pivot de la compétitivité de nos entreprises, de la formation des salaires et des conditions de travail de milliers de travailleurs’’. Quand le gouvernement a cherché à imposer son projet, le PS a soutenu ce dernier dans un communiqué se terminant par : ‘‘Pour le PS, la priorité absolue est d’aboutir à un accord interprofessionnel équilibré et de garantir la paix sociale, dans une situation de crise particulièrement difficile.’’

    On ne doit rien attendre de ces partis. Si les syndicats laissent tomber la question du prolongement politique de leur résistance contre l’AIP, ils reviendront vers les partis traditionnels la queue entre les jambes. Il est grand temps de rompre tout lien entretenu avec les partis traditionnels! Les militants combatifs doivent commencer à discuter de la façon de construire leur propre instrument politique, un nouveau parti des travailleurs.


    Quelques chiffres sur les salaires…

    A Bayer, les syndicats ont publié un tract comprenant les chiffres des profits de leur entreprise. En 2010, Bayer a eu 1,3 milliards d’euros de bénéfices, après impôts. De l’aveu même de la direction, le chiffre d’affaire a été cette année-là le plus élevé de l’histoire de l’entreprise.

    En 2010, les dividendes par action ont été augmentés de 0,10 euro pour atteindre 1,5 euro. Les actionnaires ont reçu au final 1,24 milliards d’euros, soit 7% de plus qu’en 2009.

    Les 6 membres du “bureau de management” ont reçu 10 millions d’euros en 2010, 13,5% de plus qu’en 2009. Le CEO (chief executive officer) Dekkers a gagné 80 fois plus qu’un simple ouvrier

    Les travailleurs du site d’Anvers ont, eux, reçu une prime unique de 225 euros…

    Si les actionnaires peuvent recevoir 7% de plus et les managers 13,5%, pourquoi doit-on se contenter de 0,3% ?

  • La FGTB-Alimentation veut plus que les 0,3%

    Dans le secteur de l’alimentation, la FGTB ne veut pas se contenter de la norme salariale de 0,3% que veut faire appliquer le gouvernement. Le secrétaire Yvan De Jonge a ainsi déclaré ce lundi à l’agence Belga: "Toutes les indications nous donnent le droit de demander plus que les 0,3% qu’ils veulent aujourd’hui nous donner" En disant cela, il fait référence aux super-profits réalisés dans ce secteur. Cela nous permet aussi de savoir très vite où part l’augmentation des prix…

    Yvan De Jonge se réfère à différents exemples: "Par exemple, Coca-Cola a réalisé en 2009 un bénéfice 96% supérieur à la moyenne des 10 dernières années et en 2010 il sera trois fois supérieur à la moyenne. Quick a engrangé un bénéfice en hausse de 109% par rapport à la moyenne des dix dernières années. Des entreprises comme Candico, Dossche Mills, CSM notamment ont engrangé de ‘superbénéfices’." qui sont de 32 à 86 pour-cents plus élevés que la moyenne de ces dix dernières années. Ces chiffres constituent la norme dans le secteur de l’alimentation. Par contre, il a aussi dénoncé dans la Gazet van Antwerpen que le personnel devait, lui, travailler 10% plus dur que les 10 dernières années.

    Les raisons ne manquent pas pour partir à l’offensive pour de meilleurs salaires. Il n’existe pas de chiffre précis, mais le syndicat affirme que les barèmes minimaux pourraient augmenter de 4,5%. Dans les entreprises qui réalisent de grands profits, la FGTB-Alimentation veut dépasser la norme salariale. Sans quoi, la FGTB pourrait partir en action.

    Lors des négociations sectorielles, la norme salariale que veulent imposer le patronat et le gouvernement doit être rejetée. L’Accord Interprofessionnel a été rejeté par une majorité des travailleurs (y compris à la CSC). Maintenant, les négociations libres dans les secteurs et au niveau de l’entreprise vont prendre place. A nous de mener la bataille pour de meilleurs salaires.

  • Un chanteur homophobe au festival de Dour – EGA ne l’accepte pas !

    Il y a quelques jours, les organisateurs du festival Couleur Café avaient été contraints d’annuler le concert de Beenie Man, réputé pour ses propos homophobes. Cette fois-ci, c’est le chanteur de reggae jamaïcain Capleton, qui aime se faire appeler « le prophète », qui est dans la ligne de mire des associations LGBT. En cause, certaines paroles de ses chansons qui appellent carrément à la crémation des homosexuels. Le chanteur homophobe s’est finalement produit sur la scène de Dour ce dimanche 18 juillet 2010 grâce au soutien d’un député CDH et d’une ministre PS. Les Etudiants de Gauche Actifs militent comme chaque année contre l’homophobie sur les différents festivals cet été.

    par Pablo V. (Bruxelles)

    Des organisateurs peu crédibles !

    Pris à partie par les associations LGBT, les organisateurs affirment qu’ils ont pris des mesures pour que le prophète Capleton ne présente pas de chansons à caractère homophobe à Dour. ‘‘Hypocrisie, c’est de l’éthique à bas prix !’’, crient les associations. ‘‘C’est évident que pour préserver son accès aux scènes européennes et américaines, le chanteur jamaïcain signe de temps à autres de tels contrats.’’ En effet, à la suite d’annulations de différents concerts en 2005 à Lille, Toulouse, Reims, en Suisse, à San Francisco, New Orleans et West Hollywood, ‘Le prophète’ Capleton a signé une déclaration par laquelle ‘‘il se désole que ses chansons aient pu être mal interprétées.’’ Or, en décembre de la même année, il récidivait lors d’un concert en Jamaïque. La situation la plus ridicule arriva en août 2004 lorsque Virgin Records diffusait une note d’excuse officielle au nom de Beenie Man, juste avant sa tournée Américaine. Le lendemain, l’agent de Beenie Man démentait la véracité de cette note d’excuses sur les ondes d’une radio Jamaïcaine. On voit bien que les messages officiels ne sont envoyés que pour assurer un maximum d’entrées à ce genre d’évènement.

    Un chanteur plus qu’homophobe !

    En 14 ans, Capleton a écrit 29 chansons homophobes dont certaines appellent ouvertement au meurtre des homosexuels. En 2001, Capleton obtient un énorme succès avec Bun Out Di Chi Chi, où le refrain va comme suit ‘‘Démembrer-les avec une machette, couper, poignarder, fusiller-les.’’ Ou encore dans Woah : ‘‘Les sodomites et les pédés, moi je les flingue.’’ On peut aussi l’entendre chanter dans Hang Dem Up : ‘‘L’homosexualité est contre l’humanité ! Brûlez les gays ! Saignez-les ! Je tire sur les sodomites et les pédés. Tu devrais savoir que Capleton brûle les anormaux ! Le même feu s’applique aussi aux lesbiennes ! Etranglez et pendez tous les anormaux qui viennent ici. La terre mère dit qu’aucun ne doit survivre.’’

    Des appels au meurtre qui font mouche en Jamaique !

    Dans un témoignage pour Amnesty International, un homosexuel se rappelle la mort tragique de son copain en 2003 : ‘‘Il devait être 2 heures du matin, mon ami se trouvait dans une boite. Il s’amusait et dansait. À un moment, il a reçu un coup derrière la tête, et quand il se retourna, ses agresseurs lui ont tiré 3 balles au visage. Lorsqu’il s’écroula sur le sol, ils continuèrent de lui tirer dessus. Ils m’ont ensuite dit que j’étais le prochain, en ajoutant «vous devez tous mourir.»’’ En juin 2004, Brian Williamson, fondateur d’une association LGBT, se fait sauvagement assassiner à son domicile. L’autopsie révélera que 77 coups de machettes et de couteau ont été trouvés sur son cadavre, dont plusieurs au visage. En décembre 2005, un jeune gay se noie au port de Kingston en voulant échapper à un attroupement qui le poursuivait en lui criant ‘‘sale pédé’’ et en le menaçant de mort.

    N’oublions pas que la Jamaïque a toujours dans son code pénal une vieille loi britannique, qui date de 1864, qui permet une peine de dix ans de prison pour les hommes qui ont (ou sont même soupçonnés) d’avoir des rapports sexuels avec un autre homme.

    ‘‘Out of the Closets and into the Streets !’’

    En moins d’une semaine, plus de 2.700 personnes se sont indignées de la présence du Prophète au festival de Dour. Des badges contre l’homophobie ont aussi massivement été distribués par les associations à l’entrée de son concert. En effet, les demandes insistantes de nombreuse associations LGBT et des droits de l’homme (Arc-en-ciel, Tjenbé Rèd, Stop Murder Music, Amnesty…) de ne pas laisser de tels propos s’exprimer librement, sont malheureusement restées lettres mortes. Le chanteur homophobe s’est finalement produit à Dour. En effet, Carlo Antonio, l’organisateur du festival de Dour, qui est aussi député CDH à la Communauté française, a refusé de déprogrammé le chanteur homophobe. Parmi les différents sponsors de ce festival, on retrouve pêle-mêle une ministre PS (Eliane Tillieux), la banque Dexia, Belgacom, Coca-cola, RedBull et Jupiler. Cet été, on voit que certains n’hésitent pas à surfer sur la haine des homosexuels afin de récolter quelques milliers d’euros. A 120€ la place, on comprend l’acharnement des organisateurs à vouloir défendre ‘Le Prophète’ homophobe.

    Le problème c’est que dans une société qui se nourrit de la division et qui n’a d’yeux que pour les bénéfices, l’homophobie ne peut pas disparaître d’un simple claquement de doigt. Nous continuerons de lutter contre toute forme de discriminations, pour les droits LGBT et pour une société basée sur les besoins de tous et non sur les profits de quelques organisateurs de festivals pour en finir avec l’homophobie ! Rejoignez-nous !

  • DOSSIER: Capitalisme = barbarie. Pour une société socialiste !

    Le capitalisme est plongé dans une profonde crise systémique. De temps à autre, certains essaient de sauver la face en annonçant que la fin du tunnel est proche, mais c’est toujours pour ajouter très vite qu’il faudra quand même faire de sérieux efforts et des assainissements drastiques. En clair, cela signifie démanteler l’Etat-providence au cours des 5 à 10 années à venir. A la population de régler la facture de la crise qui nous a déjà coûté une longue liste de concessions salariales et horaires, de flexibilisation, d’attaques contre la sécurité sociale, les fins de carrière, les services publics, les soins de santé,…

    Dossier par Bart Vandersteene

    Remettre en cause le marché ‘libre’ ou en éviter simplement les excès?

    La chute du Mur en 1989 a inauguré le règne du dogme selon lequel le marché ‘libre’ était le meilleur système de création de richesses. On considérait comme une critique marginale de dire que cette génération de richesse était basée sur des bulles de savon spéculatives. Quant à l’écart grandissant entre pauvres et riches, tant au niveau mondial qu’en Occident, il ne devait s’agir que d’un grain de beauté destiné à disparaître avec le temps et la bonne gouvernance. La force soi-disant créatrice du marché ‘libre’ a engendré beaucoup d’illusions. Dans la pratique, elle s’est surtout révélée être une force destructrice.

    Pourtant, aujourd’hui, le marché ‘libre’ n’est pas fondamentalement remis en question. Bien au contraire, on essaie même de le sauver en disant qu’il faut seulement en éliminer les pires excès. Selon certains, il suffirait d’écrémer quelque peu les bonus des top-managers et de saupoudrer le marché d’un peu plus de régulation pour parvenir à dompter le capitalisme. L’absence d’une alternative socialiste suffisamment forte et clairement définie est aujourd’hui le plus grand obstacle au développement d’une lutte massive contre l’impact de la crise. Avec la chute du Mur, a été prédite la fin du socialisme en tant que modèle de société. Mais ce qui a disparu n’était toutefois qu’une caricature dictatoriale et non pas des modèles d’Etats socialistes.

    Le capitalisme conduit inévitablement à la crise. Avec leur salaire, les travailleurs sont incapables d’acheter la valeur qu’ils produisent collectivement, ce qui cause une tendance constante à la surproduction ou à la sous-consommation. Un tel problème peut être postposé un temps, en poussant grâce au crédit les travailleurs à déjà dépenser aujourd’hui leur salaire de demain. Mais un jour ou l’autre, la facture doit être payée.

    La faillite du système de marché ‘libre’ ne peut que stimuler la quête d’une alternative. Le marxisme va à nouveau trouver un soutien parmi les travailleurs et les jeunes à la recherche d’une solution à l’avenir sans issue qu’offre le capitalisme. Cela explique sans doute pourquoi l’ouvrage de Marx Le Capital est republié en néerlandais (ce qui n’était plus le cas depuis une trentaine d’années) ou le fait qu’un film (une comédie) se référant au révolutionnaire russe Léon Trotsky sorte au Canada. Dans de nombreux livres, textes et articles, on trouve à nouveau des références au socialisme et au marxisme.

    PS et SP.a: le capitalisme pour seul horizon

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    Cherchez l’erreur : le socialisme selon…

    • Dictionnaire Van Dale: ordre socio-économique dans lequel il n’y a plus de contradictions de classes.
    • Woorden.org: système économique dans lequel les moyens de production n’appartiennent pas à des particuliers et où les revenus de ces moyens de production bénéficient autant que possible à toute la population.
    • Larousse: Théorie visant à transformer l’organisation sociale dans un but de justice entre les hommes sur le plan du travail, de la rétribution, de l’éducation, du logement, etc.
    • Caroline Gennez (présidente du SP.a): le socialisme est une forme évoluée du libéralisme (mai 2009).

    Les quatre premiers articles de la Charte de Quaregnon:

    1. Les richesses, en général, et spécialement les moyens de production, sont ou des agents naturels ou le fruit du travail – manuel et cérébral – des générations antérieures, aussi bien que de la génération actuelle ; elles doivent, par conséquent, être considérées comme le patrimoine commun de l’humanité.

    2. Le droit à la jouissance de ce patrimoine, par des individus ou par des groupes, ne peut avoir d’autre fondement que l’utilité sociale, et d’autre but que d’assurer à tout être humain la plus grande somme possible de liberté et de bien-être.

    3. La réalisation de cet idéal est incompatible avec le maintien du régime capitaliste qui divise la société en deux classes nécessairement antagonistes : l’une, qui peut jouir de la propriété, sans travail, l’autre, obligée d’abandonner une part de son produit à la classe possédante.

    4.Les travailleurs ne peuvent attendre leur complet affranchissement que de la suppression des classes et d’une transformation radicale de la société actuelle. Cette transformation ne sera pas seulement favorable au prolétariat, mais à l’humanité toute entière; néanmoins, comme elle est contraire aux intérêts immédiats de la classe possédante, l’émancipation des travailleurs sera essentiellement l’œuvre des travailleurs eux-mêmes.

    Le fait n’est pas neuf, les sociaux-démocrates ne remettent plus en question le capitalisme, ils considèrent le marché ‘libre’ et la propriété privée des moyens de production comme des lois naturelles, à l’instar de la gravité. Bruno Tobback, le chef du groupe parlementaire du SP.a à la Chambre ne laisse planer aucun doute à ce sujet. Il a ainsi répondu dans une interview que remettre en question le marché ‘libre’, c’était comme remettre en question le fait d’avoir des relations sexuelles…

    Commentant cette situation, le journaliste Franck Albers a écrit dans le Knack (du 17 février 2010): ‘‘Evidement, le SP.a a d’autres accents que les capitalistes de Voka (une référence vers les extrémistes patronaux de la fédération patronale flamande, ndlr). L’un veut un peu plus de redistribution par l’Etat, l’autre veut un peu plus de ‘libre marché’. Le système en Europe fait yoyo entre ces deux pôles depuis déjà plus d’un demi-siècle. Mais peut-être faut-il des remèdes plus radicaux pour une solution fondamentale et orientée sur l’avenir.’’

    Même si le PS essaie de travailler son image à gauche, bien plus que le SP.a, et si Elio Di Rupo est fier de prétendre que le PS est le plus à gauche de tous les sociaux-démocrates en Europe, il se garde bien lui aussi de remettre en question le ‘libre’ marché: ‘‘les socialistes d’aujourd’hui acceptent le libre marché. Ils le voient comme un facteur dans les relations, les échanges, le progrès et le bien-être de l’individu et du collectif. Ils le voient comme un moyen de satisfaire un grand nombre de besoins.’’ (Être Socialiste Aujourd’hui, 2009). Le PS peut bien se raccrocher de temps en temps à des slogans comme ‘‘Le capitalisme nuit gravement à la santé’’ (de la FGTB wallonne), ce n’est qu’une question d’image.

    Nous pensons qu’il n’est pas possible d’éliminer les pires conséquences du capitalisme en restant dans ce système. La maximalisation des profits est un élément central, véritablement au cœur de la bête, auquel le reste n’est que subordonné. Nous assistons aujourd’hui à une spéculation contre la montagne de dettes grecques, les spéculateurs poussent la Grèce au bord de la faillite. De façon identique, la crise alimentaire de 2008 était une conséquence de la rétention de stocks de blé ou de riz par les spéculateurs, qui comptaient sur l’augmentation conséquente des prix. Des multinationales exploitent aujourd’hui des maisons de repos et même des prisons et elles n’ont aucune honte à expliquer, chiffres à l’appui, comment l’Etat peut servir de vache à lait, au mépris des conséquences sociales.

    Tout se réduit à la notion de marchandise, tant les relations humaines que le corps humain ou encore la nature. La crise environnementale crée même de nouvelles ‘‘opportunités’’ avec le commerce des droits d’émission et la commercialisation des labels ‘‘écologiques’’. Le sommet de Copenhague s’est ainsi déroulé sous les slogans hypocrites et opportunistes de Coca-Cola, Mc Donald, Carlsberg, Siemens,… De leur côté, la recherche scientifique et la justice sont ‘‘influencées’’ pour aboutir à des conclusions ‘‘correctes’’. Cette société dégouline de la pourriture du capitalisme par tous les pores.

    Le marché ‘libre’ n’est rien de plus et rien de moins que la dictature de la maximalisation des profits. On n’impose pas de règles à ce système, on l’élimine.

    Que signifie le socialisme?

    ‘‘La tâche historique de notre époque consiste à remplacer le jeu déchaîné du marché par un plan raisonnable, à discipliner les forces productives, à les contraindre d’agir avec harmonie, en servant docilement les besoins de l’homme. C’est seulement sur cette nouvelle base sociale que l’homme pourra redresser son dos fatigué et – non seulement des élus – mais chacun et chacune, devenir un citoyen ayant plein pouvoir dans le domaine de la pensée.’’ (Leon Trotsky, En défense d’Octobre, 1932)

    Nationalisation du secteur financier

    L’an dernier, plusieurs Etats ont été obligés de prendre le secteur bancaire dans leurs mains, partiellement ou entièrement. De là est née l’expression de “socialisme pour les riches”: les profits éventuels sont réservés aux grands actionnaires tandis que les pertes sont prises en charge par le gouvernement (et donc la collectivité).

    D’anciens apôtres du marché ‘libre’ en sont arrivés, avec une gêne sincère, à la conclusion que ce système n’est quand même peut-être pas l’idéal, comme Paul De Grauwe: ‘‘La théorie était que les banquiers savaient mieux que le gouvernement ce qui était bon pour eux et pour nous, et que le système avait assez de qualités autorégulatrices. Les faits nous ont démontré à quel point cette théorie était incorrecte.’’ (De Standaard, 26 janvier 2010)

    On cherche actuellement de nouvelles règles pour le secteur bancaire, mais de nombreux commentateurs crient déjà depuis des mois que rien n’a changé depuis le début de la crise, que les produits et mécanismes responsables de la chute du secteur financier il y a deux ans sont à nouveau utilisés à plein régime. Ce n’est aucunement une surprise. Obama a par exemple nommé les top-managers de la banque Goldman Sachs à son cabinet des Finances. Goldman Sachs était d’ailleurs un des plus grands bailleurs de fonds de la campagne électorale d’Obama. Les politiciens traditionnels ne sont pas grand-chose d’autre que des marionnettes aux mains des décideurs économiques. Ils sont d’ailleurs richement récompensés par la suite avec des postes lucratifs dans les conseils d’administration: Dehaene chez Inbev et Dexia, Willy Claes chez Carrefour,…

    Le secteur financier doit être retiré des mains de ces charognards. Seul un secteur financier aux mains de la collectivité sous le contrôle des travailleurs et des usagers peut garantir que ce secteur remplisse ses tâches essentielles.

    Pour une économie nationalisée et planifiée

    Affiche du PSL pour les élections de 2009

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    Ce qui vaut pour le secteur bancaire vaut également ailleurs. Tant que les différents secteurs de l’économie restent aux mains d’une petite minorité de grands capitalistes, ils resteront bloqués dans la logique du système selon laquelle les profits sont prioritaires sur toute autre considération.

    ‘‘Le marché libre est un grand mensonge. Il n’existe d’ailleurs pas. La confusion entre libre marché et liberté humaine est dangereuse. (…) Cette crise confirme que le monde repose sur sa tête, les pieds en l’air et la tête en bas. Ce qui doit être puni est récompensé et vice versa. La spéculation est récompensée et le travail est puni. Aujourd’hui, le système est démasqué, c’est un système basé sur la privatisation des profits et la socialisation des pertes.’’ (Eduardo Galeano, Mo-magazine, 27 mai 2009)

    Dans une société socialiste, les usines, les machines et les terrains des secteurs clés seraient propriété publique afin qu’ils soient au service de la satisfaction des besoins de la population.

    Pour une société démocratique et socialiste

    Une économie socialiste doit être une économie planifiée. C’est la seule option permettant que la technologie, les forces de travail, la science et les matières premières soient utilisées de manière efficace et durable pour la satisfaction des besoins humains.

    Toute la société doit être activement impliquée dans l’élaboration d’un tel plan et dans les décisions sur la façon de produire. Des réunions locales pourraient élire des représentants mandatés à participer aux discussions et décisions au niveau régional, national et même international. Ces élus devraient systématiquement rendre des comptes à leur base et être révocables à tout moment. La motivation d’un élu ne pouvant jamais être basée sur des privilèges, les représentants ne pourraient pas gagner plus que le salaire moyen d’un travailleur.

    Pour permettre à chacun de participer à la gestion de la société, le temps de travail doit être drastiquement réduit, mais cela est parfaitement possible si on stoppe toute production inutile et si la production est orientée vers des produits durables et non des produits jetables propres à la société capitaliste. La répartition du temps de travail en impliquant les centaines de millions de chômeurs actuels aurait aussi un impact important pour diminuer le temps de travail de chacun.

    Enfin, seule une économie socialiste où la richesse et les investissements sont gérés collectivement est apte à garantir le développement de méthodes de production qui préservent notre environnement. Pour notre avenir, le socialisme est la seule option.


    Les 125 ans du Parti Ouvrier Belge – Les 120 ans du premier mai

    Le 5 et le 6 avril, nous avons fêté le 125e anniversaire de la fondation du Parti Ouvrier Belge (le prédécesseur du PS et du SP.a). La mise sur pied d’un parti ouvrier en 1885 a constitué un important pas en avant pour le mouvement ouvrier de notre pays. Avant cela, les travailleurs comptaient sur les libéraux de gauche présents au Parlement. Mais une telle approche ne faisait notamment pas progresser la lutte pour le suffrage universel. Avec la mobilisation des masses et la constitution d’un parti ouvrier indépendant de la bourgeoisie, une arme plus forte a été forgée.

    Le POB a été fondé par une centaine de personnes représentant pas moins de 59 associations, dont des mutuelles, des syndicats, des groupes politiques, des groupes de lecteurs et des coopératives. Dès le début, il y a eu beaucoup de confusion. Les coopératives ont toujours plus déterminé les positions politiques du parti et cela a plusieurs fois signifié d’éviter tout élargissement conséquent de la lutte.

    La lutte pour le suffrage universel (pour les hommes…) a été menée grâce à la grande pression de la base du parti et contre la grande peur qu’éprouvait la bourgeoisie face à la croissance du POB. Dans ce contexte s’est tenu en 1894 un congrès idéologique qui a adopté la Charte de Quaregnon (voir ci-contre). En comparaison, et même si un certain nombre de faiblesses étaient présentes, les programmes actuels du PS et du SP.a font pâle figure.

    Le POB ne remettait pas suffisamment conséquemment en cause le capitalisme, mais c’était là un outil de taille à disposition des travailleurs afin qu’ils puissent lutter pour améliorer leurs conditions de vie et de travail. C’est cette lutte qui a donné d’importantes victoires, comme la journée des huit heures.

    Ce combat pour la journée des huit heures est inséparablement lié au Premier mai. Il y a 120 ans, le premier mai était la première journée d’action internationale pour les huit heures. Dès 1890, après des actions antérieures qui se sont déroulées aux Etats-Unis, des grèves ont eu lieu partout le premier mai, souvent réprimées. En Belgique aussi, des travailleurs ont été tués parce qu’ils militaient le Premier mai.

    Aujourd’hui, il n’y a plus de grand parti ouvrier – le PS et le SP.a sont devenus des partis vides où seule compte la politique gouvernementale néolibérale – et cela a dans beaucoup de cas vidé les commémorations du Premier mai de son essence combattive. Au même moment, le principe de la journée des huit heures subit des attaques de toutes parts.

    En vue des attaques à venir contre nos salaires, nos pensions, les soins de santé, l’enseignement,… nous allons devoir renouer avec ces traditions établies il y a de cela 125 et 120 années. Nous avons besoin de notre propre parti des travailleurs de masse et nous allons devoir lutter, internationalement, pour défendre nos intérêts! Cela constitue une part de la lutte pour une alternative socialiste contre la barbarie capitaliste.

  • Les opportunités de la crise

    Avec les derniers développements de la crise économique capitaliste, l’ambiance médiatique générale est anxiogène. Fort de ce constat, certains médias ont décidé de prendre le contre-pied de la morosité ambiante et de voir la crise comme une opportunité…

    Par Alain (Namur)

    Le Soir a publié plusieurs articles sur le thème : c’est la crise, tant mieux. Ce thème iconoclaste se voulait dépasser le négativisme généré par les mauvaises nouvelles qui tombent chaque jour du front économique. Pour exemple, le FMI a revu encore à la baisse ses prévisions de croissance pour la Belgique : de -1,9% la prévision est passée à -2,5% et la banque ING annonce -2,7%… Cela signifie que le déficit budgétaire qui s’établissait à 12 milliards d’euros va encore augmenter. Malgré cela, le Soir a présenté une vision résolument optimiste basé essentiellement sur les discours de managers du type : derrière chaque situation quelle qu’elle soit, il y a une opportunité… On ne peut qu’être déçu de la faiblesse en termes de contenu des dossiers présentés. À lire les articles, on comprend que le choix éditorial a été effectué par des personnes qui n’ont pas peur de perdre leur emploi ou de voir leur condition de vie se dégrader.

    Mais les autres médias n’ont pas été en reste, RTL-TVI a actuellement une campagne «RTL-positive» qui vise à promouvoir des gens qui font « charité » autour d’eux ou qui par leurs actions mettent un peu de lumière dans ce sombre monde.

    Nous n’avons bien entendu rien du tout contre la solidarité. Mais la charité a ses limites. Il est plus que temps pour la classe ouvrière de s’organiser parce que vivre de charité, ça ne rempli ni bien, ni éternellement le frigo. Il faut dès à présent organiser une marche nationale pour l’emploi afin de résister à la tentative de la bourgeoisie de nous faire payer la crise. Mais cette lutte, les médias acquis au système n’en veulent pas.

    C’est sympathique de la part de la presse de tenter de nous remonter le moral, ajoutons tout de même néanmoins un petit bémol à cette altruisme médiatique…

    Dans son livre : On achète bien les cerveaux, la publicité et les média, Marie Bénilde nous apprend qu’en 10 ans, les dépenses publicitaires ont augmenté de 10 milliards d’euros (chiffre pour la France). En Belgique, le budget annuel pour la publicité est de 9 milliards d’euros. Le secteur de la communication est souvent le premier poste de dépense des entreprises après les salaires. Il est salutaire de se rappeler en cas de doute cet extrait de discours de Patrick Le Lay qui était en 2004 PDG de TF1 : «A la base, le métier de TF1, c’est d’aider Coca-Cola à vendre son produit(…). Or pour qu’un message soit perçu il faut que le cerveau du téléspectateur soit disponible (…). Ce que nous vendons à Coca-Cola, c’est du temps de cerveau humain disponible».

    Avec les découvertes récentes sur le cerveau humain et le développement de l’imagerie cérébrale, le neuromarketing a pu faire des bons en avant. Ceci a un impact direct sur les contenu des médias quel qu’il soit. Afin de rendre son "produit" attractif, le média qui vend des espaces publicitaires doit faire attention à « l’environnement programme ». Afin de préparer le cerveau humain à la réceptivité, il faut privilégier les contenus et les formes qui surexpriment l’émotion cela afin de ne pas mettre en éveil le côté rationnel qui pourrait nuire à la réception du message publicitaire. Sans que cela soit affirmé de manière irréfutable, les études menées à ce sujet, conduisent à penser que lorsqu’un individu est placé dans un contexte émotionnellement positif il est plus réceptif au message publicitaire.

    C’est là que les bonnes intentions sont démasquées. La campagne de RTL comme celle du Soir sont une aubaine pour les annonceurs, en effet un message positif est placé à des endroits stratégiques : entre le journal et la météo pour la télé et dans les premières pages pour le Soir. Cela met le consommateur potentiel dans de bonnes conditions pour absorber le message publicitaire.

    Cette manière de procéder du monde publicitaire et des médias ne peut que mériter notre mépris, cela justifie d’autant plus le besoin d’une presse et de médias des travailleurs. Cela pose aussi la question de la recherche scientifique. En effet allons-nous laisser les magnifiques découvertes de la science aux mains du secteur privé ? Il faut que la recherche scientifique bénéficie à l’ensemble de la population et pas le contraire. Il faut donc mettre l’entièreté ce secteur sous contrôle public.

    Les élections européennes et régionales vont être l’occasion de discuter largement de ces thèmes et de populariser l’idée d’un nouveau parti des travailleurs qui serait le relais des aspirations de la classe ouvrière. Ce parti aurait comme première tâche de défendre les intérêts et la vision de notre classe contre tout ceux qui voit la crise comme un moyen de s’enrichir encore et encore sur nos dos.

  • Résistance internationale contre le capitalisme!

    Durant l’été, nous allons mener campagne pour préparer les actions de la prochaine année académique. Celles-ci seront principalement consacrées à la lutte pour les droits des femmes, pour la sauvegarde de notre environnement et contre le racisme.

    Tract de Résistance Internationale

    Participez à nos campagnes!

    Alors que la science et la technique ont atteint des niveaux sans précédent, le fossé entre riches et pauvres n’a jamais été aussi immense. Quelques centaines de richissimes familles gagnent autant que la moitié de la population mondiale alors que l’anarchie du “libre” marché pousse le monde dans la crise. La spéculation sur les produits alimentaires a pour conséquence que les 2.5 milliards de personnes qui vivent avec moins de 2 dollars par jour sont aujourd’hui confrontés à la famine.

    Les contradictions internes en Belgique n’ont également jamais été aussi importantes. Il y aurait aujourd’hui, selon une enquête de Télémoustique, quelques 3 millions de pauvres dans notre pays. Le pouvoir d’achat des travailleurs et de leurs familles est de plus en plus sous pression alors que les bénéfices vont de record en record et que les salaires des topmanagers se comptent en millions d’euros.

    La semaine d’action du 9 au 12 juin pour plus de pouvoir d’achat organisée par les syndicats a été un énorme succès avec plus de 80.000 personnes présentes. C’est un pas en avant important dans la construction d’un rapport de force afin d’obtenir des augmentations des salaires et des allocations. Les travailleurs ont la force de faire vaciller les capitalistes. C’est pourquoi nous voulons orienter les jeunes vers le mouvement pour plus de pouvoir d’achat à l’automne afin renforcer les jeunes, ainsi que les travailleurs et leurs organisations.

    Nous devons nous attaquer au système qui crée nos problèmes, le capitalisme. Le racisme et le sexisme servent à semer la division afin de maintenir l’exploitation de la majorité. La recherche effrénée de profits par une poignée de capitalistes est réalisée au détriment de nos conditions de vie et de notre environnement. Pour en finir, lutte avec nous pour une alternative socialiste où la production est orientée en fonction des besoins du plus grand nombre et pas en fonction des profits d’une minorité.

    Des emplois, pas de racisme!

    La majorité de la population est confrontée à un manque d’emplois décents, de logements, d’écoles, de services sociaux,… au vu du manque de moyens qui y sont accordés. Car les politiciens traditionnels mènent une politique antisociale centrée sur l’accumulation de profits exorbitants par un petit groupe de capitalistes.

    La différence entre riches et pauvres ne cesse de s’amplifier. L’extrême-droite peut ainsi profiter d’un terreau fertile pour croître alors qu’elle réclame une politique antisociale encore plus dure.

    Elle cherche à cacher les vrais profiteurs en dénoncant les immigrés comme responsables de la crise. Les néo-fascistes du Front National, de Nation ou du Vlaams Belang veulent casser la résistance des travailleurs et de leurs familles par la division.

    Les antiracistes doivent s’organiser pour lutter contre l’activité des néo-facsistes et contre l’oppresion économique et sociale. Participe à notre campagne et prépare avec nous les actions: contre le congrès anti-Islam à Cologne en septembre et contre la manifestation du NSV (les étudiants du Vlaams Belang), le plus grand rassemblement antifasciste en Belgique.

    20 septembre 2008: Action internationale à Cologne Contre le congrès anti-Islam!

    Des groupes d’extrême-droite, dont le Vlaams Belang, veulent tenir un congrès international contre “l’islamisation”. C’est leur nouvelle manière d’écrire le racisme. L’extrême-droite, en faisant campagne contre l’islam, veut s’attaquer à l’ensemble des populations originaires de pays musulmans. Inscription pour le bus: 5 euros.

    5 mars 2009: Manifestation anti-NSV à Louvain

    Stop au sexisme!

    Le sexisme n’a pas disparu. Il suffit de regarder comment Coca-cola, avec ses “infirmières” utilise le corps de la femme sur les festivals pour vendre ses produits. Ceci renforce le machisme. Nous n’avons rien à voir avec les réactionnaires qui s’oppose à la liberté sexuelle, mais nous sommes contre la transformation du corps de la femme en objet sexuel à des fins commerciales. Les femmes sont ainsi incitées à accepter des comportements sexuels ne correspondant pas à leur désir mais plutôt à celui des hommes. Des études montrent qu’entre la moitié et les trois quarts des jeunes femmes en Europe se sentent “souvent mal à l’aise“ à cause de remarques et d’attitudes à connotation sexuelle pouvant dans certains cas virer au harcèlement.

    La lutte des femmes est toujours nécessaire. Elles ne gagnent encore que 70 % du salaire moyen des hommes. On retrouve une grande majorité de femme pour tous les boulots précaires, travail à temps partiel, chèques-service, intérims. Ces emplois à bas salaire et aux conditions de travail éprouvantes ne permettent pas une indépendance financière. Les femmes sont les premières victimes de la politique néolibérale et subissent de plein fouet la baisse du pouvoir d’achat et l’augmentation des coûts des services.

    Le 8 mars dernier, nous avons organisé avec des femmes iraniennes et kurdes la première manifestation pour les droits des femmes depuis des années à l’occasion de la Journée Internationale des Femmes. Nous voulons refaire cette expérience le 8 mars prochain. Si tu veux t’opposer à cette situation, participe à notre campagne !

    8 mars 2008: Action dans le cadre de la Journée Internationale des Femmes

    Destroy the capitalism… before it destroys the planet!

    Les conséquences du réchauffement climatique pour l’espèce humaine sont dramatiques: épidémies, sécheresse, réfugiés climatiques, catastrophes naturelles, disparition d’espèces,… Ceux qui dirigent la société – les patrons et leurs gouvernements – ne font rien pour dégager une véritable solution.

    90% de la production d’énergie provient des ressources fossiles, la plus émettrice de CO2. Le gros des investissements vont vers de nouvelles centrales au charbon ou nucléaire et les énergies renouvelable sont délaissées. La priorité des capitalistes est et reste la course aux profits, et ce aux mépris de nos vies. Nous voulons voulons casser l’emprise du privé sur la recherche scientifique et mobiliser l’ensemble des forces productives vers le développement d’énergies propres et pour un accès garanti au confort énergétique pour tous.

    On ne peut pas résoudre le problème environnemental comme consommateur vu que la pollution est déterminée par la petite minorité qui tient l’ensemble de la production entre ses mains. C’est pourquoi nous voulons avec notre campagne “Détruire le capitalisme… avant qu’il ne détruise la planète!” mobiliser autour de l’appel pour une manifestation à Bruxelles le 6 décembre prochain et organiser dans ce cadre des actions locales comme le festival à Anvers, le 25 octobre.


    N’hésitez pas à nous contacter, n’hésitez pas à vous aussi participer à une ou plusieurs de ces campagnes. Info: 02/345.61.81 ou info@lsp-mas.be

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    Liens:

  • Disparition d’espèces : « Always Coca-cola »

    Tout le monde connaît cette publicité de la célèbre boisson gazeuse américaine où un ours polaire se délecte d’une bouteille de coca tout en clignant de l’œil à l’écran. La multinationale ne pourra bientôt plus utiliser cette publicité : si rien ne change, il n’y aura plus d’ours polaires en 2030.

    En fait, six espèces d’ours sur huit sont menacées d’extinction. En Asie du Sud, la chasse à l’ours est illégale, mais beaucoup de paysans doivent se résoudre, poussés par la pauvreté, à devenir braconnier, un « métier » qui rapporte bien plus que de travailler pour des salaires de misère dans les usines des multinationales ou de leurs sous-traitants. L’ours noir d’Asie, l’ours Lippu, l’ours malais et l’ours des cocotiers payent le prix de la répartition inégale des richesses tandis qu’en Amérique Latine, l’ours Andin est victime du même processus.

    En fait, seuls l’ours brun et l’ours noir résistent à cette menace, mais ils habitent dans des pays moins touchés par la misère et la corruption, où les contrôles sont plus aisés et où personne ne va risquer sa vie pour les quelques dollars que peuvent rapporter aux chasseurs la bile, les pattes ou la fourrure des ours.

    Si les multinationales continuent à imposer leurs diktats sur le monde en méprisant fatalement l’environnement tout comme leurs travailleurs au bénéfice de profits gigantesques, la situation ne peut qu’empirer. Ce n’est pas seulement ce qui entraîne directement le réchauffement climatique ou la disparition d’espèce à cause de l’altération de leurs milieux de vie qu’il faut critiquer. L’exploitation, la misère, la répartition inégale des richesses ou encore l’absence d’accès à de véritables soins (ce qui contribue à faire perdurer des croyances selon lesquelles la bile des ours (ou les os de tigres, etc.) a des vertus « bénéfiques ») sont aussi responsables de la crise environnementale. C’est le système dans son entièreté et au niveau mondial qu’il faut combattre pour accéder à une société où personne n’aura à détruire son environnement pour survivre un jour de plus.

    Au slogan publicitaire « Toujours Coca Cola », opposons celui de Che Guevara « Pour la lutte, toujours ! »

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