Tag: Climat

  • Le capitalisme nous assèche… Il faut un plan d’urgence pour le climat et la sécurité alimentaire !

    Délégation d’Alternative Socialiste Internationale (dont le PSL/LSP est la section belge) lors du sommet de Glasgow en novembre dernier.

    Alors que la guerre entre la Russie et l’Ukraine a privé beaucoup de pays d’une importation vi¬tale de blé, le gouvernement Indien avait promis de “nourrir le monde”. Mais le deuxième plus grand grenier du monde se referme. Touchée par une vague de chaleur extrême avec des pics à 50°C affectant les récoltes, l’Inde a décidé en mai interdire toute exportation de blé. En raison du changement climatique, les canicules sont plus fréquentes mais aussi bien plus sévères.

    Par Arno (Liège)

    Pouvoir d’achat ou écologie: il ne faut PAS choisir !

    Ces évènements nous rappellent que le problème climatique n’est pas une abstraction, un phénomène lointain ou une problématique d’ordre moral : il participe activement à la destruction de nos capacités de production et la dégradation de nos conditions de vie. Mais pas forcément pour tout le monde.

    En effet, si la classe travailleuse paye sévèrement le prix du réchauffement climatique dans les pays capitalistes avancés (inondations, inflation) et dans le monde néocolonial (destruction de récolte, fa¬mine, etc.), certains tirent de cette destruction des bénéfices records. En effet, les grandes entre¬prises pétrolières comme Exxon, BP, Shell et Chevron ont à elles seules engendrées près de 2.000 milliards de bénéfices depuis les années 90 !

    Les capitalistes et leurs représentants politiques savaient, mais ils n’ont rien fait

    C’est pourtant pendant cette décennie que les dangers du réchauffement climatique et son origine humaine ont commencé à devenir évidents pour la communauté scientifique. Ce n’était pourtant pas une partie de plaisir, quand on sait que certains groupes de réflexion, comme le Marshall institute, ont été payés par ces mêmes compagnies pour mener à bien des études niant les causes humaines du réchauffement climatique (1).

    Le but de ce genre d’institut pseudo-scientifique est simple: semer le doute afin de préserver leurs profits, comme autrefois le faisaient les cigarettiers en payant des médecins niant le lien entre le cancer et la consommation de tabac. Depuis les années 90, chaque année, Exxon, BP, Chevron, Shell et Total dépensent en moyenne tous les cinq 200 millions de dollars en lobbying pour se présenter comme éco-responsable (2).

    Pourtant, les entreprises pétrolières et les gouvernements savaient que les émissions de CO2 dues à la combustion de fossiles entraînent une augmentation de la température et ce depuis longtemps. Un rapport déposé auprès du président des États-Unis datant de 1965 en faisait déjà mention (3).

    Toutes ces connaissances ne les ont pas empêchés de continuer à mener à bien l’écrasante majorité des émissions de gaz à effet de serre. Seuls 20 compagnies s’occupant de l’extraction de charbon, de gaz et de pétrole sont responsables de 35% des émissions de gaz à effet de serre depuis 1965, dont 10% uniquement pour les 4 grandes compagnies pétrolières citées plus haut.
    Le syndrome de Stockholm

    Le 2 et le 3 juin aura lieu une réunion internationale des Nations unies sous le thème «Stockholm+50: une planète saine pour la prospérité de toutes et tous – notre responsabilité, notre chance» avec l’objectif de « célébrer » 50 ans d'(in)action climatique à partir de la Conférence des Nations unies sur l’environnement humain de 1972. C’est une vaste blague. Les capitalistes et leurs politiciens n’ont et ne vont jamais agir pour le climat, car cela signifie de mettre de côté leur soif illimitée de profit. Cette conférence ne sert qu’à susciter notre sympathie pour ceux qui prennent en otage notre environnement et notre avenir.

    Seul le mouvement organisé des jeunes et des travailleurs pourra imposer le changement nécessaire, c’est pourquoi le PSL/LSP sera présent aux côtés d’autres sections d’Alter¬native Socialiste Internationale (ASI), tout comme à Glasgow pour la COP26 en novembre dernier, pour défendre un programme d’urgence socialiste.

    1. Nationalisation du secteur de l’énergie !

    On ne contrôle pas ce qu’on ne possède pas : si nous voulons réduire le prix de l’énergie et assurer la transition écologique, il nous faut nationaliser le secteur sous le contrôle démocratique des travailleurs et des consommateurs !
    2. Investissons massivement dans un logement public de qualité !

    Nous manquons cruellement de logements sociaux. Il faut investir massivement dans leur construction et dans la rénovation de bâtis abandonnés aux spéculateurs immobiliers, afin également d’instaurer une pression à la baisse sur l’ensemble des loyers, en accompagnant le tout d’un plan public d’isolation et de rénovation des bâtiments, quartiers par quartiers, pour mettre fin au gaspillage énergétique !

    3. Mettons fin à la destruction de l’environnement !

    Luttons contre les projets de pipelines et la prédation de l’agro-business, qui détruisent chaque jour des hectares de forêts qui pourraient absorber le CO2 émis, en luttant aux côtés des populations indigènes et en assurant la reconversion des travailleurs des secteurs polluants avec de bons salaires et de bonnes conditions de travail.

    4. Mettons fin aux guerres impérialistes !

    Chaque année, les armées du monde entier émettent des quantités hallucinantes de CO2 pour mener à bien des massacres. Des centaines de milliards qui pourraient être investis dans la transition écologique sont dévorés dans ces guerres, qui ne font qu’enrichir la classe capitaliste des pays impérialistes !

    5. Contre le chaos du marché, la planification socialiste !

    Le système capitaliste fonctionne sur deux bases: la concurrence et la recherche de profit. Isolés chacun dans leur coin, les capitalistes sont incapables d’avoir une vision d’ensemble de l’économie, et sont trop occupés à chercher à gagner plus de dividendes. Ils ne peuvent penser à diriger la production pour répondre aux besoins sociaux (et donc les limites de notre planète, au-delà desquelles on ne peut plus répondre aux besoins). Contre ce chaos du marché, luttons pour une économie planifiée démocratiquement répondant aux besoins, une économie socialiste !

    6. Le capitalisme détruit nos emplois, la planète et notre niveau de vie !

    Le système actuel est basé sur l’exploitation des humains et de la nature, et détruit les deux. Il ne sert à rien d’opposer climat et emploi : le dérèglement climatique touche avant tout la classe travailleuse, et la transition écologique créerait plus d’emplois vert qu’elle n’en détruira dans les secteurs polluants !

    7. A la rivalité nationaliste des capitalistes,opposons la solidarité internationale des travailleurs !

    Le changement climatique est un problème mondial. Aucun pays, même le plus émetteur, ne pourra, s’il agit seul, agir concrètement contre le réchauffement climatique. Il faut revenir à la tradition inter-nationaliste du mouvement ouvrier, c’est pourquoi le PSL/LSP fait partie d’une organisation internationale, Alternative Socialiste Internationale, présente dans plus de 30 pays sur tous les continents.

    8. Changer le monde exige de se battre pour le socialisme international !

    Nous ne pouvons pas compter sur les politiciens capitalistes pour lutter contre le réchauffement climatique, car le système sur lequel ils se fondent ne peut que détruire la planète. Seul le mouvement organisé des travailleurs et de la jeunesse le peut. Le mouvement pour le climat a démontré ses forces mais aussi ses limites. Il faut qu’il se montre plus organisé, avec des comités démocratique¬ment élus, capables de défendre un programme et de lier les revendications écologiques à celle du mouvement ouvrier organisé, qui a le pouvoir de bloquer l’économie par la grève, et qui est la seule force sociale capable de reprendre en main l’économie et de faire tourner le monde d’une autre manière – une économie planifiée démocratiquement – et d’ainsi transformer notre société capitaliste destructrice et à bout de souffle en une société différente, capable de répondre aux besoins sociaux et environnementaux : une société socialiste.

    Notes

    1. L’Histoire Continue : 1995, comment le doute a été semé sur un rapport du GIEC, rtbf.be, 20 mai 2022.
    2. Revealed: the 20 firms behind a third of all carbon emissions, theguardian.com, 9 octobre 2019.
    3. Restoring the quality of our environment report of the environmental pollution panel president’s science advisory committee, The White House, novembre 1965.

  • C’est le système qu’on doit changer!

    Le changement climatique et la crise écologique ne peuvent être combattus par des efforts individuels… Les grands pollueurs, les multinationales, considèrent que leurs profits sont plus importants que notre avenir. Cela ressort clairement des rapports du GIEC, entre autres. C’est la classe capitaliste, qui contrôle ce qui est produit et de quelle façon, qui maîtrise la société dans le seul but de faire un maximum de profits. A cette fin, ils épuisent toutes les sources de richesse : les travailleurs et la nature ! Ainsi, 100 multinationales sont responsables à elles seules de 71 % des émissions de gaz à effet de serre depuis 1988 !

    PDF de ce tract

    Le problème est trop grave pour respecter ce qui est “possible” au sein du capitalisme. Partir de ce qui est nécessaire pour la majorité de la population et les générations futures implique de nous en prendre en premier lieu à la production et pas à la consommation.

    Nous exigeons des transports publics plus nombreux, meilleurs et gratuits; un secteur de l’énergie dans les mains du public; des investissements massifs pour une transition rapide vers une énergie 100% durable et un contrôle démocratique sur la technologie et la science dans le cadre d’un programme massif d’emplois verts et socialement utiles. L’humanité et la nature ne sont pas ennemis !

    Notre gouvernement et les politiciens néolibéraux trouvent ces revendications irréalistes, mais uniquement parce qu’ils défendent les intérêts des multinationales et de leurs actionnaires. L’argent ne manque pas pour des investissements publics aussi massifs dans une production durable. Oxfam a calculé que 26 capitalistes à peine possèdent autant que la moitié de la population mondiale, soit 7.600 milliards de dollars ! De plus, 1.700 milliards de dollars ont été dépensés pour des armes dans le monde en 2017. Imaginez ce qui serait possible en expropriant cette classe de grands propriétaires et en utilisant toute cette richesse pour le bien de l’humanité et de la planète!

    Les Etudiants de Gauche Actifs défendent une société où la majorité de la population contrôle et gère les secteurs les plus importants de l’économie, de la science et de la technologie, mais aussi des ressources naturelles. C’est ainsi que les moyens de production pourraient être utilisés pour des priorités sociales et environnementales. Cela permettrait une approche plus planifiée de l’utilisation des ressources disponibles, en tenant compte des besoins de l’être humain et de la planète. Une telle planification démocratique fait partie de ce que nous appelons une société socialiste.

    Les grèves de jeunes se sont étendues à au moins 270 villes en Australie, en Allemagne, en Suède, aux Etats-Unis, en Belgique, etc. Elles ont remis le sujet à l’ordre du jour. Imaginez si nous pouvions prolonger ces grèves, et non plus seulement en tant que jeunes, mais en tant que travailleurs, et mettre un terme à cette société capitaliste !

    L’histoire montre que la lutte de la classe des travailleurs est cruciale pour parvenir à un changement social majeur. Ce ne sont pas les capitalistes, mais les travailleurs qui font tourner l’économie. C’est avec cette lutte que nous avons arraché nos conquêtes économiques et sociales. C’est pourquoi les Etudiants de Gauche Actifs recherchent le soutien actif et la coopération du mouvement des travailleurs et que nous les appelons à lutter ensemble pour une société socialiste démocratique !

     

    Rejoignez les Etudiants de Gauche Actifs !

    Il est urgent de changer les choses ! La stratégie de compromis et de solutions individuelles est insuffisante pour parvenir à cela. Le capitalisme – un système qui ne fonctionne qu’en faveur d’un petit groupe d’ultra-riches qui parasitent le travail des travailleurs – n’a à nous offrir que crise écologique, économique et sociale. Une autre société est nécessaire. La mobilisation croissante des jeunes mais aussi leur action conjointe avec les travailleurs sont cruciaux.

    Pour lutter efficacement, il faut chercher les causes du problème et en dégager des solutions… D’où provient la crise et qu’est-ce qui peut changer les choses ? Greta Thunberg, la jeune fille qui a déclenché ce mouvement mondial de la jeunesse à partir de la Suède, dit que “certaines personnes, certaines entreprises et certains décideurs politiques en particulier, savent très bien quelles valeurs et richesses inestimables ils sacrifient pour faire des profits inimaginables”.

    Dès les premiers jours du capitalisme, la résistance s’est organisée contre l’exploitation qui accompagne ce système. Tous les droits politiques et économiques existants (droits de vote, pensions, accès à l’éducation, etc.) ont été arrachés par la lutte de classe, la lutte entre le travail et le capital, ou entre les exploiteurs et les exploités. EGA s’appuie sur cette tradition et cette histoire de lutte contre la guerre, l’inégalité, la misère et l’oppression et veut en tirer des leçons. La lutte contre la destruction de notre planète fait partie de cette lutte des classes.

    Les Etudiants de Gauche Actifs (EGA, Actief Linkse Studenten en Flandre) est l’organisation de jeunesse du Parti Socialiste de Lutte. Nous luttons pour une alternative socialiste démocratique. Cela n’a rien à voir avec le stalinisme ou avec la social-démocratie du PS et du sp.a. Cela signifie qu’il faut lutter contre le capitalisme et qu’il faut au contraire une société où ceux qui font tourner l’économie (les travailleurs) sont aussi ceux qui la contrôlent et planifient démocratiquement son fonctionnement. De cette façon, les ressources peuvent être utilisées dans l’intérêt de tous les jeunes, des travailleurs et de la planète.

    Joignez-vous à nous et aidez-nous à construire une telle société !

  • Train pour le Climat vers Varsovie : "Il est déjà minuit 10''

    Le vendredi 15 novembre dernier, 700 activistes belges se sont rendus à Varsovie à bord d’un train spécialement affrété par ”Climat et Justice Sociale” pour participer à une manifestation en marge du sommet de l’ONU sur le climat, la COP 19 (19e conférence), qui se déroulait dans la capitale polonaise. Plusieurs manifestants arboraient sur leur visage une horloge indiquant minuit passé de dix minutes, pour symboliser que l’urgence s’impose au point qu’il est déjà un peu trop tard…

    Par Nicolas Croes, photos par MédiActivista

    La délégation africaine présente à Varsovie n’a d’ailleurs cessé de scander que les changements climatiques sont déjà à l’œuvre là-bas, que ce n’est pas de demain dont il est question, mais déjà d’aujourd’hui. Le tout récent désastre provoqué par le typhon Haiyan aux Philippines a quant à lui cruellement rappelé l’urgence d’agir et de sortir des beaux discours. Mais force est de constater que, depuis la première conférence de l’ONU sur le climat organisée en 1992 à Rio, rien n’a changé, ou peu, tellement peu. Ce Sommet de Varsovie visait à préparer l’accord sur la limitation des émissions de gaz à effet de serre qui doit être signé à Paris en 2015 (la COP 21). Mais, de toutes parts, les arguments officiels ne manquent pas pour échapper à tout accord contraignant. Les Etats-Unis ont d’ores et déjà déclaré refuser d’appliquer après 2015 un autre objectif que celui que l’administration américaine se fixera elle-même, et les autres pays ne sont pas en reste, en se cachant souvent très hypocritement derrière le fait que les grandes puissances ne veulent parvenir à rien de concret.

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    A bord du train pour le climat

    Organiser tout un train bourré à craquer de militants vers la Pologne en assurant le logment sur place et les repas durant le voyage (et même la bière au fût), c’était un fameux défi que Climat et Justice Sociale a brillamment relevé. Victime de son succès, le train a hélas dû laisser le wagon initialement consacré aux débats aux personnes supplémentaires, mais cela n’a pas empêché les discussions d’aller bon train durant le voyage.

    Quant à la manifestation, le contingent venu de Belgique s’est fait remarquer, par son ampleur en comparaison de la manifestation, mais aussi par son dynamisme, particulièrement dans le cas des délégations de JNM (Jeugdbond voor Natuur en Milieu) et de Comac, l’organisation de jeunesse du PTB.

    Quelques militants du PSL étaient également présents dans le train. Nous avons pu sur place retrouver nos camarades de la section polonaise du Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO), Alternatywa Socjalistyczna (Alternative Socialiste), et militer ensemble durant le cortège. Lors du meeting final, un de nos camarades a pu prendre la parole pour brièvement mettre en avant le lien entre la crise environnementale et la crise économique ainsi que l’importance de lier les mobilisations sociales entre elles vers une lutte de masse pour une société socialiste démocratique.

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    Un sommet placé sous le signe du capital

    ‘‘La COP19 sera le cas le plus extrême de mainmise par le privé sur la COP que nous n’ayons jamais vu’’, a dénoncé à Varsovie un membre du Corporate Europe Observatory à une journaliste du quotidien français Libération. ‘‘Le gouvernement polonais a accordé le statut de partenaire à onze entreprises privées, y compris celles qui accumulent quelques-uns des antécédents les plus préjudiciables pour le climat, tels qu’ArcelorMittal, le plus grand bénéficiaire du marché carbone européen, ou le constructeur automobile BMW, qui bloque les tentatives de l’UE pour réduire les émissions des voitures depuis des décennies.’’

    Mais si les autorités polonaises constituent un exemple assez extrême – le ministère de l’Economie polonais a été jusqu’à organiser un Sommet mondial sur le charbon et le climat en parallèle des négociations de l’ONU afin de soutenir le secteur minier – la logique de concurrence et de course au profit du système de production capitaliste pousse chaque gouvernement à se rendre dans ces négociations avec pour premier objectif la sauvegarde de la compétitivité de son économie nationale.

    Rien ne bouge, ne changeons rien ?

    Albert Einstein décrivait la folie en ces termes : ‘‘se comporter de la même manière et s’attendre à un résultat différent.’’ C’est un peu de cela qu’il s’agit lorsqu’on parle de contre-sommets. Pour de nombreux activistes et pour pas mal d’ONG et de groupes partis en train de Belgique pour Varsovie, l’idée de cette mobilisation était avant tout d’assurer que ‘‘les dirigeants fassent preuve de courage et de détermination.’’ Mais ces dirigeants n’ont rien fait jusqu’ici pour affronter le cœur-même du problème – le gigantesque gaspillage de ressources et d’énergies d’un mode de production international basé sur la maximalisation du profit au détriment de l’environnement et de la majorité de la population – pourquoi commenceraient-ils maintenant ?

    Tous les jours nous pouvons constater que ces autorités gouvernementales ne sont que les laquais serviles de la dictature des banques et des multinationales : politiques d’austérité, normes environnementales revues à la baisse sous prétexte de crise économique, aides massives aux entreprises (c’est-à-dire aux patrons et actionnaires, pas aux travailleurs),…

    Certains militants se réfugient derrière l’idée que, conjointement aux manifestations, les catastrophes et la réalité du changement climatique seront suffisants pour obtenir un ‘‘sursaut citoyen’’ de la part des élites au pouvoir. L’exemple de la banquise arctique est là pour nous démontrer une fois de plus à quel point le capitalisme sait s’adapter aux pires circonstances : la fonte des glaces y a ouvert un nouveau champ de bataille économique pour y extraire les ressources pétrolières maintenant accessibles.

    System change, not climate change!

    Le contingent belge à Varsovie représentait près de la moitié de la manifestation… Moins de 2.000 personnes étaient présentes, une claire illustration, notamment, de la perte légitime d’enthousiasme pour ces Sommets qui ne servent à rien et pour ces manifestations à l’efficacité également très limitée. De plus, mobiliser sur ce thème est particulièrement difficile en Pologne.

    Le blackout médiatique y est total concernant les thématiques environnementales. 86% de l’électricité du pays est encore issue d’énergies fossiles et environ 3 millions d’emplois en dépendent d’une manière ou d’une autre (il existe par exemple encore plus de 90.000 mineurs). Parler de ‘‘transition écologique’’ est compliqué dans ce pays encore marqué par la ‘‘transition démocratique’’ qui a vu un capitalisme sauvage remplacer l’économie stalinienne. Même les syndicats sont extrêmement sceptiques quant à tout accord environnemental. Dans un tel contexte (et de manière plus générale aussi d’ailleurs), limiter les solutions environnementales aux discours basés sur une ‘‘consommation responsable’’ ou sur le photovoltaïque ne vaut pas grand-chose.

    Riposter face à l’opposition factice entre emploi et environnement signifie de s’en prendre vigoureusement à la racine du problème. Il est absolument crucial de lier la faillite totale du capitalisme tant sur le plan économique que sur celui de l’humain ou de l’environnement, et donc de lier les mobilisations entre elles autour d’un programme de rupture anticapitaliste et socialiste et des moyens d’action dont dispose le mouvement des travailleurs : le blocage de l’économie par la grève générale et la lutte de masse.

    Face au péril environnemental, nous avons besoin d’un plan de réorientation de l’économie audacieux capable de balayer les entraves réactionnaires du monde du Big Business par la collectivisation des secteurs-clés de l’économie, sous contrôle et gestion démocratiques, contrairement aux économies bureaucratiquement planifiées connues à l’Est jusqu’à l’effondrement de l’Union Soviétique.

    Les récentes mobilisations de masse qui ont ébranlé le monde depuis la Révolution tunisienne de 2011 montrent la voie. Mais l’impasse apparente dans laquelle se sont retrouvés tous ces mouvements admirables illustre l’absolue nécessité de discuter en profondeur de l’alternative à défendre face au capitalisme ainsi que de la manière d’y parvenir. En rester au niveau de la simple dénonciation de la responsabilité du système ne permettra en rien de freiner ce dernier, ne parlons même pas de le renverser.

    Pour en savoir plus:

    Quelques autres photos – socialisme.be

  • Ecologie : la soif de profits menace notre avenir

    Le mode de production chaotique du capitalisme est responsable de la surproduction et est à la base d’une répartition profondément inéquitable des richesses. Il conduit à des crises à tous niveaux : une crise économique profonde qui pousse des millions de gens dans la misère, une crise sociale qui cause l’aliénation des gens vis-à-vis d’eux-mêmes et des autres, et une crise écologique qui rend impossible l’accès à des besoins de base comme l’eau, la nourriture ou un environnement sain. Le nœud du problème se trouve dans le fonctionnement du capitalisme.

    Ce système menace notre environnement parce que les capitalistes n’ont de considération que pour leurs profits immédiats, qui doivent être toujours plus élevés. Les besoins sociaux ou écologiques sont sacrifiés dans cet objectif. On produit aussi bon marché que possible pour ensuite vendre des produits de qualité médiocre. Bas salaires, licenciements, diminution de la sécurité au travail, accroissement des déchets, favorisation de moyens de production plus rentables mais nocifs pour l’environnement,… toutes ces conséquences sont ignorées au nom du dogme de la ‘‘maximalisation des profits’’ et de la ‘‘position concurrentielle’’. Que le taux de profit ne se maintienne pas dans la production et on passe alors au casino des marchés financiers internationaux. Les profits ne servent évidemment pas à la collectivité, ils nourrissent les paradis fiscaux et remplissent les poches d’une infime élite de super-riches.

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    En action

    Le 12 octobre : protestez contre Monsanto !

    Après des actions réussies contre le rôle que joue la multinationale Monsanto dans le contenu de nos assiettes, le 12 octobre, une nouvelle journée d’action internationale sera organisée. Monsanto dispose de toute une série de brevets et est le leader mondial du développement des organismes génétiquement modifiés (OGM). Des modifications génétiques peuvent être utiles pour la société, mais pas quand elles sont motivées par la chasse aux profits des entreprises privées. La résistance croissante contre les OGM pose plusieurs questions importantes : qui dirige la société, et comment ce contrôle s’exerce-t-il? Aujourd’hui, des multinationales comme Monsanto augmentent leur mainmise sur la production, et donc sur ce qui arrive dans nos assiettes. Nous soutenons la résistance contre ces multinationales. Participez aux actions ce 12 octobre, à 14h, à la Bourse de Bruxelles !

    Le 20 octobre : Non aux armes nucléaires !

    Le 20 octobre, une manifestation contre les armes nucléaires aura lieu au parc du Cinquantenaire à Bruxelles. 30 ans exactement après la première grande manifestation contre les armes nucléaires dans notre pays (le 23 octobre 1983, 400.000 personnes protestaient contre les bombes), l’appel pour le refus de ces armes résonne encore. La présence d’armes nucléaires sur le site de Kleine Brogel n’est même plus niée, on parle même de la modernisation de ces armes. Ces armes destructrices sont une menace pour l’humanité et la planète, soutenez la résistance !

    Novembre : un train pour Varsovie

    Le 16 novembre, dans la capitale polonaise, Varsovie, des manifestations auront lieu à l’occasion d’un nouveau sommet international sur le climat. Ces négociations n’auront, comme d’habitude, aucun effet. Les politiciens traditionnels ne seront présents à cet évènement qu’avec de belles paroles et des promesses creuses. L’action de protestation veut contrarier cela. Un train partira de Belgique pour participer à la manifestation du 16 novembre. Contactez-nous ou surfez sur : http://train-fr.climatejustice.eu/ !

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    Le système de production conduit à un épuisement croissant des ressources primaires (sol, eau,…), à un amoncellement de déchets qui ne peuvent plus être traités parce que ça coûterait trop cher, et à un énorme gaspillage de ressources premières et d’énergie, comme dans des opérations logistiques absurdes (transport de marchandises,…). Combattre les causes des problèmes écologiques revient à s’en prendre aux bases du système, ‘‘l’homme de la rue’’ est alors pointé du doigt et culpabilisé. Vous n’achetez pas uniquement des légumes bios ? Vous utilisez un sac plastique pour vos pommes ? Vous n’avez pas de toilettes sèches ? Alors c’est de votre faute. L’argumentation de toutes sortes d’écotaxes repose sur de pareils raisonnements moralisateurs.

    Une réponse socialiste

    On reproche souvent aux socialistes révolutionnaires qu’ils veulent s’en prendre au mode de production sans vouloir comprendre qu’il faut aussi rééduquer les gens, il faudrait ‘‘faire la révolution dans sa tête en premier lieu.’’ Nous pensons quant à nous qu’il est impossible de dissocier consommation et mode de production. Un système basé sur la course au profit ne peut qu’entraîner une production de qualité médiocre et une masse de déchets, une logique soutenue par le rythme de vie imposé par la société, par le bombardement quotidien de publicités,… Nous sommes d’accord avec le Parti de Gauche français de Jean-Luc Mélenchon quand il affirme dans son ‘‘Manifeste pour l’écosocialisme’’ que le socialisme détient toutes les clés pour parvenir à un développement de l’Humanité écologiquement responsable et un développement durable (terme par lequel on entend un développement qui n’entravera pas celui des générations futures).

    Par contre, l’argument selon lequel le socialisme part d’une ‘‘logique productiviste’’ partant du postulat que les ressources premières seraient illimitées (ce qui justifie l’invention du terme ‘‘éco’’-socialisme) est infondé. C’est néanmoins ce que le Parti de Gauche semble affirme de manière implicite quand il dit militer pour un écosocialisme où le socialisme se déferait de sa logique productiviste, ou encore que l’écologie doit s’envisager dans un cadre anticapitaliste. Le socialisme signifie avant tout d’adapter la production aux besoins réels de la population à travers une planification démocratique. Ces besoins incluent la survie de l’humanité, voilà pourquoi il nous faut une planification écologique. Rien qu’en utilisant les idées et ressources actuelles de façon optimale (maisons passives, recyclage, énergies renouvelables, développement des transports en commun,…) de grands pas en avant seraient tout de suite possibles. Aujourd’hui, nombre de méthodes ne sont accessibles qu’à une petite élite qui dispose de suffisamment de moyens et s’achète une bonne conscience par la même occasion. Sous le socialisme, tout cela pourrait s’appliquer à une échelle de masse.

    Mais, surtout, une planification démocratique de la production mettrait fin au gaspillage et à la pollution à outrance dont le capitalisme et sa logique de concurrence sont responsables. On pourrait aussi investir massivement dans la recherche d’alternatives écologiques. Une planification démocratique est nécessaire pour déterminer quels sont les besoins et les aspirations de la population, mais aussi pour donner enfin la parole aux scientifiques et aux spécialistes. De nombreuses possibilités ne sont pas utilisées aujourd’hui parce qu’elles ne sont pas rentables immédiatement, ou parce que la recherche n’est pas suffisamment financée.

    Comment atteindre ce but ?

    Nous considérons de manière positive le projet de planification écologique et démocratique de l’économie abordé par le Parti de Gauche, ainsi que le lien qu’il fait entre la crise écologique et la nécessité d’une réponse socialiste. Cela manque cruellement dans le débat en Belgique. Mais pour nous, le socialisme a un caractère écologique inhérent. Le terme ‘‘écosocialisme’’ implique qu’une différence avec le socialisme ‘‘classique’’ est nécessaire pour mettre l’accent sur cet élément écologique, et il faut encore nous démontrer où. Les dictatures staliniennes d’Europe de l’Est pourraient le justifier, mais le stalinisme n’était qu’une sanglante caricature de socialisme, où une bureaucratie exerçait sa dictature et réprimait toute démocratie ouvrière.

    La question centrale – et le plus grand manque dans le programme du Parti de Gauche – c’est la manière de parvenir à cette alternative socialiste. Le parti de Mélenchon parle d’une ‘‘révolution citoyenne’’ mais reste vague sur la nature de cette révolution et ses moyens d’action. Pour arracher le pouvoir aux requins capitalistes et rendre possible une planification démocratique, nous avons besoin de l’organisation et de la conscientisation de la classe ouvrière et de ses méthodes de comités d’actions, de blocage de masse de l’économie par la grève générale,… Ce n’est pas par les élections et la reprise graduelle des institutions capitalistes que nous y parviendrons. A cette fin, il nous faut un parti de masse démocratique armé d’un programme socialiste et révolutionnaire capable d’unifier tous les opprimés dans le combat pour le renversement du capitalisme.

    • Pour une science publique, hors des griffes du secteur privé ! Stop à la concurrence et à la logique marchande !
    • Pour des transports publics gratuits et de qualité !
    • Pour un plan public d’isolement des bâtiments, quartiers par quartier !
    • Pour l’utilisation des sources d’énergie renouvelables et des investissements publics dans la recherche et le développement d’énergies renouvelables !
    • Pour la nationalisation des secteurs-clés de l’économie (banques, énergie, secteur financier, alimentation,…) pour rendre possible une planification démocratique et écologiquement responsable de l’économie.
  • Environnement : La terrifiante pollution en Chine

    La population chinoise étouffe dans le smog. L’hiver dernier, la capitale, Pékin, et d’autres villes du Nord ont souffert de la pire pollution de l’air jamais connue. A la mi-janvier, l’ambassade américaine à Pékin, qui irrite le régime chinois en publiant ses propres statistiques largement consultées, a déclaré que les niveaux de particules fines dans l’air (PM 2.5, de minuscules particules qui peuvent se loger dans les poumons et causer de graves dommages) étaient 40 fois supérieurs au niveau de sécurité fixé par l’Organisme mondial de la santé (OMS).

    Sally Tang, Socialist Action (CIO-Hong Kong)

    Sur une autoroute reliant Pékin à Hong Kong et Macau, il y a récemment eu 40 accidents de voitures en 9 heures causés par la visibilité réduite due au smog. Les principales causes de la pollution de l’air en Chine sont la combustion de charbon, les voitures, les chantiers de construction et l’expansion de l’industrie. La consommation de charbon chinoise a connu une croissance fulgurante, allant jusqu’à 4,05 milliards de tonnes l’année passée. La Chine brûle désormais presque autant de charbon que le reste du monde réuni. Depuis le vain sommet de Copenhague sur le climat en 2009, les émissions de carbone par la Chine ont presque doublé.

    Les masques faciaux sont communs dans les villes aujourd’hui. Les purificateurs d’air sont aussi des produits importants pour ceux qui peuvent s’en offrir. Mike Murphy, chef de la direction de la compagnie suisse IQAir en Chine, déclare que les ventes de purificateurs d’air domestiques ont triplé au cours des premiers mois de cette année. Le mode de vie des enfants a également beaucoup changé ; les écoles annulent les activités en extérieur, les parents gardent leurs enfants à la maison. Les familles riches choisissent des écoles internationales qui ont dépensé de l’argent dans des système de filtrage d’air.

    Les gens sont perplexes quant à la détérioration de la qualité de l’air de ces dernières années. Les améliorations promises par le gouvernement n’ont pas été matérialisées. Moins de 1% des 500 plus grandes villes chinoises remplissent les quotas de qualité d’air de l’OMS. Selon la Banque Mondiale, 750.000 personnes meurent prématurément à cause de la pollution de l’air chaque année en Chine.

    Les parents sont inquiets à propos de la santé de leurs enfants. Certains compagnies parlent d’une tendance à la perte de personnes hautement qualifiées puisque de nombreux membres des classes moyennes et des classes aisées ainsi que des étrangers quittent la Chine à cause de la pollution. Mais pour la grande majorité de la population – les fermiers, les travailleurs migrants et les pauvres – il n’y a pas d’autre choix que de rester et de vivre avec.

    En juin, le Premier Ministre Li Keqiang a annoncé dix nouvelles mesures destinées à améliorer la qualité de l’air, dans une tentative de freiner l’anxiété générale. Les gros pollueurs doivent divulguer une information générale détaillée au grand public, et le gouvernement a promis de réduire les émissions des entreprises les plus polluantes de plus de 30% d’ici la fin de 2017. Mais des promesses similaires ont été faites avant et les nouvelles mesures de Li contreviennent aux efforts du gouvernement de maintenir la croissance économique à 7-8%.

    Le Parti ”Communiste” Chinois d’état (CCP) n’a pas de position unifiée sur ces questions. Les autorités locales poursuivent leurs propres intérêts, souvent au mépris des ordres de Pékin. Elles manipulent les statistiques et tentent de cacher les informations, y compris les manifestations contre les industries polluantes.

    Plus tôt cette année, plus de 16.000 cochons morts ont été retrouvés flottant dans la rivière Huangpu, qui fournit un habitant sur cinq de Shanghai en eau potable. Les cochons ont été jeté par des agriculteurs en amont à Jiaxing, une région porcine majeure dans la province voisine de Zhejiang. Quelques semaines plus tard, la même région a assisté à l’apparition d’un nouveau virus de la grippe aviaire, H7N9, qui a, jusqu’ici tué 37 personnes. L’OMS met en garde contre celui-ci qui est ”l’un des virus les plus létaux”.

    Ces deux exemples montrent les effets désastreux d’une industrie de l’élevage à but lucratif : des conditions dangereuses et de surpopulation, des abus d’antibiotiques et d’autres produits chimiques. Les chercheurs ont découvert l’utilisation abusive des antibiotiques dans les grands élevages de porcs, avec utilisation de cocktails de drogues. Certains fermiers nourrissent leurs porcs à l’arsenic organique pour leur donner une apparence rose et brillante, ce qui signifie plus de profits, malgré le fait que l’arsenic organique est cancérigène.

    Le ministre de l’environnement a admit pour la première fois, dans un rapport sorti en février de cette année, l’existence de ”villages cancérigènes” en Chine – avec des taux de cancers bien au dessus de la moyenne nationale. Ce phénomène a été reconnu depuis 1998 mais est renié par les autorité du Parti Communiste. Mais ce rapport a été dénoncé comme ”inapproprié” par les officiels de la santé au meeting de mars du Congrès National du Peuple (le faut parlement chinois). Des instructions ont été envoyées aux média locaux pour éviter d’utiliser le terme de ”villages cancérigènes”.

    La pollution industrielle de l’eau potable, généralement par les usines construites en amont, est la principale cause des villages cancérigènes. Les usines déversent des eaux usées non traitées, contenant des niveaux élevés de métaux lourds et d’autres substances toxiques, entraînant des cancers. Il y a maintenant 459 villages cancérigènes en Chine, tandis que le taux de mortalité national dû au cancer a augmenté de 80% au cours des 30 dernières années, causant 2,7 millions de morts chaque année.

    La Chine rurale a également connu des flambées d’empoisonnement au plomb en raison des usines et des fonderies qui déversent leurs déchets dans les rivières et les décharges. Ces empoisonnements causent des dommages au cerveau, aux reins, au foie et des lésions nerveuses. Les enfants y sont particulièrement sensibles. Au cours des dernières années, des milliers de cas particuliers ont été recensés dans, au moins, 9 provinces. Un rapport des Droits de l’Homme en 2011 a accusé les représentants du gouvernement de ”limiter arbitrairement les analyses du plomb et d’éventuellement manipuler les résultats des tests, refusant un traitement approprié aux enfants et aux adultes et essayant de faire taire les parents et les militants.”

    Le boom économique chinois de ces 30 dernières années a produit une crise écologique aiguë. Le pays est aux prises avec de l’air, de l’eau, des sols et de la nourritures gravement pollués. Selon un rapport de 2013, sur les dix villes les plus polluées du monde, la Chine en compte sept, y compris Pékin.

    La crise des aliments contaminés – le riz, le lait en poudre, les huiles de cuisson, les légumes, les fruits, … – ne laisse personne indifférent. De nouveaux rapports en mai ont révélé que près de la moitié du riz vendu à Guangdong, la province la plus riche de Chine, contenait des niveaux dangereux de cadmium, qui provoque le cancer.

    Le gouvernement a des centaines de fermes spéciales qui fournissent des cultures sures à l’élite. Cela renforce le cercle vicieux de l’inaction du gouvernement sur la pollution ajoutée à la répression contre les victimes. En 2008, un scandale quant à du lait en poudre toxique a causé la mort de six bébés et a entraîné des dizaines de milliers d’enfants à contracter une maladie rénale. Le gouvernement a utilisé la répression pour faire taire les groupes de parents qui voulaient découvrir la vérité derrière l’affaire. Zhao Linhai, dont le propre enfant a été une victime, a été condamné à deux ans et demi de prison en raison de son activisme sur cette question.

    Un rapport officiel a montré que 90% de l’ensemble des manifestations environnementales étaient liées à la pollution de l’eau. Il a constaté que 57,3% des eaux souterraines dans 198 villes en 2012 étaient « mauvaises » ou « extrêmement mauvaises ». Un tiers des rivières et 75% des lacs sont sérieusement pollués, et près de 1000 lacs ont disparu. L’eau non potable est utilisée par 320 millions de personnes et 190 millions de personnes sont malades chaque année à cause de la pollution de l’eau.

    Ces deux dernières années, les protestations environnementales en Chine ont augmenté. Dans des villes comme Dalian, Tianjin, Xiamen et Kunming, des milliers de personnes ont manifesté contre la construction ou le fonctionnement d’usines chimiques. La ré-émergence du capitalisme en Chine combine les pires aspects du capitalisme néolibéral avec la dictature répressive d’un parti unique. Cela signifie le chaos et l’absence de contrôles démocratiques, même minimes.

    La Chine mène désormais le monde dans la production de cellules photovoltaïques solaires et d’éoliennes, mais près de deux tiers de la capacité des ses parcs éoliens sont gaspillés puisque le réseau électrique n’est pas équipé. L’industrie solaire, principalement destinée à l’exportation, est en surcapacité et est également un grand consommateur d’énergie au charbon. Une solution socialiste est nécessaire afin de résoudre cette situation chaotique et sauver des millions de personnes – pour l’abolition du capitalisme et le contrôle public démocratique sur l’économie.

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