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  • Reprise de la lutte des classes en Europe tandis que la crise de la zone euro s’approfondit

    Le Comité Exécutif International (CEI) du Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO) s’est réuni du 17 au 22 janvier 2011, en Belgique, avec 33 pays d’Europe, d’Asie, d’Amérique Latine et d’Afrique représentés. Après le premier rapport du meeting du CEI sur la situation mondiale, voici un rapport de Finghin Kelly sur les développements cruciaux en développement en Europe.

    Finghín Kelly, Socialist Party (CIO en Irlande)

    L’année dernière, l’Europe a connu une forte remontée des luttes, avec des mobilisations et des mouvements considérables. L’Europe a aussi été balayée par les mouvements Occupy et des Indignés. C’est dans ce contexte et celui de la crise économique, politique et sociale que le CEI a discuté des perspectives européennes, discussion introduite par Tony Saunois et conclue par Clare Doyle, tous deux membres du Secrétariat International du CIO.

    La classe dominante européenne a implanté des programmes d’austérité vicieux pour tenter de faire payer la crise du capitalisme à la classe ouvrière. Les réformes qui ont été obtenues après des années de lutte, comme les droits à la pension, à la sécurité sociale, les conditions de travail et les dépenses sociales, sont maintenant violemment attaquées. Ce processus élimine tous les acquis et conquêtes de la classe ouvrière depuis la seconde guerre mondiale. C’est une réponse aux idées réformistes de l’après-guerre, dans une période de croissance économique, qui a laissé place à un retour sur les conditions de vie et l’Etat-providence. Cela ne veut toutefois pas encore dire que les idées réformistes ne vont pas resurgir.

    L’approfondissement de la crise de la zone euro, à laquelle le capitalisme est complètement incapable de répondre, est une bonne illustration de l’instabilité et de la fragilité de la position des capitalistes.

    En réponse à cela et à la montée de la riposte des travailleurs contre les plans des banques et du marché, les Etats utilisent de plus en plus des méthodes autoritaires, anti-démocratiques ou celles du ”Bonapartisme parlementaire”, avec une augmentation de la répression et le minage des institutions ”démocratiques”.

    Les attaques de l’austérité sont visibles partout en Europe. Les contributeurs à la discussion ont illustré la nature de l’austérité dans chaque pays ainsi que la révolte et les résistances qu’elles ont provoquées. L’austérité et la réaction à celle-ci ont particulièrement été aigües en Grèce. Les contributions des participants Grecs au CEI ont montré quelle situation explosive existe dans ce pays.

    La Grèce a connu 14 grèves générales, dont deux de 48 heures, au cours des deux dernières années uniquement. Plusieurs intervenants ont vivement montré ce que l’austérité signifie pour les travailleurs grecs. Les conditions de vie se sont effondrées, avec des parts entières de la société ruinées ou appauvries, dont une partie de la classe moyenne. Le chômage est massif : celui des jeunes est maintenant proche de 50%. Des enquêtes montrent que 91% des foyers ont subi une forte baisse de leur revenu – en moyenne une diminution de 30%. Maintenant, 78% des foyers ont des difficultés à subvenir à leurs besoins. Ceci a conduit à des exemples tragiques de familles proposant leurs enfants à l’adoption.

    L’émigration est un problème énorme dans beaucoup de pays ; l’Irlande, l’Espagne, le Portugal et la Grèce en particulier connaissent une émigration massive des jeunes. Non seulement cela a des conséquences sociales dévastatrices, mais cela complique les luttes de masse et peut agir comme une soupape temporaire pour le capitalisme, car les couches les plus énergiques sont alors éloignées des luttes.

    Mouvements sociaux

    Le CEI a entendu beaucoup de rapports des mouvements sociaux en Grèce, dont le mouvement de non-paiement d’une nouvelle taxe par foyer, et d’autres campagnes contre les péages routiers et le prix du métro et du bus après des hausses massives. Le CEI a aussi entendu des rapports du mouvement qui rejette l’implantation d’une décharge dans une ville grecque, une révolte ouverte contre les autorités.

    Ces mouvements considérables ne sont pas confinés à la Grèce; le Portugal a connu sa plus grande grève générale depuis 1974. En Grande Bretagne et en Irlande du Nord, le secteur public a mené une grève historique contre les attaques du gouvernement de coalition contre les retraites. Entre 1 et 2 millions de travailleurs sont entrés en action : c’est la plus grande grève depuis la Grève Générale de 1926. La Belgique a aussi connu de grandes mobilisations et une grève générale du secteur public en décembre. Le 30 janvier, il y aura une grève générale contre l’austérité du nouveau gouvernement (ce rapport a été publié en anglais avant que celle-ci ne se déroule, NDLR).

    L’Espagne a été secouée par les mouvements de masses, qui ont impliqué des millions de travailleurs et de jeunes, un mouvement qui a joué un rôle-clé dans le renversement du gouvernement Zapatero. De plus, l’Espagne a été le terrain du développement du mouvement des Indignados, qui s’inspirait des révolutions en Afrique du Nord et au Moyen-Orient et s’est à son tour exporté à travers le monde et a nourri le mouvement Occupy. Le CEI a entendu beaucoup de rapports de ces mouvements.

    Ces mouvements ont été une manifestation importante de la jeunesse radicalisée qui souffre d’un chômage élevé et est touchée par l’austérité. En Espagne, le chômage est de 21%, celui des jeunes est maintenant de 50%.

    Le mouvement Occupy est arrivé comme une première réponse des travailleurs et des jeunes à cette crise historique. C’est un mouvement extrêmement important et significatif qui s’est approfondi et qui a eu plus d’effet que les mouvements anticapitalistes de la dernière décennie. Ce mouvement contient des éléments des « mouvements sociaux », qui ont émergé en Amérique Latine dans les dernières décennies par des luttes construites par la base pour combattre dans l’intérêt des principaux secteurs de la société. Tout comme dans ces mouvements, la question de lier le mouvement Occupy aux luttes de la classe ouvrière organisée est décisive. Il est nécessaire de lier les mouvements sociaux aux mouvements de la classe ouvrière. Les camarades du CIO au Brésil ont connu une situation similaire et se sont battus pour la formation d’une nouvelle centrale syndicale, Conlutas, qui inclut les mouvements sociaux tout en étant basée sur la classe ouvrière.

    Tendance anti-capitaliste

    Ces mouvements représentent le développement d’une tendance antisystème et anticapitaliste. Dans de nombreux cas, il lui a manqué une alternative claire par laquelle remplacer le capitalisme. Une autre caractéristique significative de ces mouvements, c’est que, bien qu’ils n’aient la participation active que d’une minorité, le soutien pour ces mouvements est très large parmi la classe ouvrière.

    Il y a eu une discussion sur l’atmosphère « anti-parti » de ces mouvements. Cette tendance reflète le scepticisme et même l’hostilité envers les partis politiques traditionnels. Les marxistes doivent dialoguer avec ces mouvements sur l’alternative au capitalisme, présenter le socialisme et lier les mouvements à la classe ouvrière et des communautés organisées, défendant l’idée du besoin d’un instrument politique pour la classe ouvrière pour permettre la lutte pour le socialisme.

    Le développement de la conscience de différentes parties de la société, et de la classe ouvrière en particulier, a été discuté au CEI. Beaucoup de travailleurs espèrent encore que les politiques réformistes ou Keynésianistes peuvent vaincre la crise, alors que d’autres en arrivent à la conclusion que le capitalisme est dans une impasse.

    La politique du “moindre mal” vue dans les élections, ou les succès des partis sociaux-démocrates dans les sondages, ont aussi été discutés. Cela ne reflète pas de grandes illusions dans ces partis mais un espoir qu’ils pourront amoindrir les effets des mesures d’austérité. Le soutien pour ces partis peut très vite s’éroder. Cela s’est vu en Irlande, où une coalition Fine Gael / Labour a été élue en février à une large majorité, dans l’espoir qu’ils « brûleraient les porteurs d’obligations ». Mais ces espoirs ont été balayés par les politiques de coupes du nouveau gouvernement de coalition.

    La question du moindre mal est posée dans plusieurs pays dont la France, où le parti « socialiste » peut mettre en échec Sarkozy cette année (surtout après la perte du triple A par la France). Cette question est fortement liée au manque d’alternatives de masse à gauche des partis traditionnels. L’échec du NPA en France à se développer comme une référence massive dans un contexte de radicalisation montante est aussi décisif. En Espagne, ce même facteur a conduit à la venue au pouvoir du parti de droite PP : bien que son soutien n’ait pas beaucoup augmenté. Beaucoup se sont tournés vers lui pour porter un coup au gouvernement PSOE, qui a été massacré aux élections de novembre.

    Les intervenants ont montré comment une conscience socialiste relativement faible parmi les masses de la classe ouvrière peut être un facteur-clé dans la limitation des mouvements de masse d’opposition.

    C’est en train de changer et on peut s’attendre à des bonds en avant dans la conscience de classe à mesure que la lutte se développe, ce qui va augmenter de beaucoup l’attrait pour le socialisme. L’idée et le mot « socialisme » ont été entachés, non seulement par le stalinisme, mais aussi par les gouvernements « socialistes » qui en Europe du Sud ont appliqué des programmes d’austérité. Cela renforce le rôle des marxistes et socialistes authentiques d’expliquer et de populariser une alternative socialiste basée sur la propriété publique et le contrôle démocratique des principales ressources et industries de la société à travers un gouvernement des travailleurs.

    Rôle des syndicats

    Le rôle joué par les directions syndicales et les partis de gauche a été indentifié comme un facteur qui bride le développement de la conscience de la classe ouvrière. Là où les dirigeants syndicaux ont appelé à une grève, ils l’ont généralement fait les dents serrées et seulement après une forte pression venue d’en bas.

    Dans certains cas, les syndicats ont été désertés par leurs activistes et ne sont plus des pôles d’attraction pour les jeunes et les chômeurs radicalisés. Certains des appareils syndicaux sont devenus des organisations « jaunes » ou « d’entreprise » qui agissent comme le bras droit du patronat. C’est une complication pour la lutte. C’est une tâche essentielle pour les militants de se battre pour construire des groupes d’opposition dans les syndicats et essayer de se réapproprier les syndicats. Les véritables socialistes n’adoptent pas une approche sectaire ou gauchiste des syndicats mais doivent aussi se préparer à des scissions et la formation de nouvelles organisations syndicales.

    Le CEI a discuté de l’échec des nouveaux partis et formations de gauche à exploiter la situation.

    Beaucoup n’ont pas réussi à attirer les secteurs radicalisés de la jeunesse et n’ont pas été actifs dans les luttes. Ils ont échoués à augmenter en nombre, bien que dans quelques cas ils aient eu quelques succès électoraux et de bons résultats dans les sondages.

    Il est clair que la crise économique s’intensifie mondialement ; l’Europe et l’Euro sont au cœur de la crise. La question de l’éclatement de l’euro et d’une reconfiguration de l’UE est posée. Le CEI a discuté en profondeur et en détail de comment la crise peut se développer et des conséquences de cela.

    Les dégradations de notes par les agences de notation montrent qu’elles n’ont pas confiance en les programmes d’austérité pour sortir de la crise. La question du défaut de paiement est beaucoup posée, les « marchés » et beaucoup de commentateurs capitalistes indiquent que le défaut de paiement de la Grèce et du Portugal est une possibilité immédiate. Cela serait le premier cas d’un pays occidental depuis 70 ans.

    Quel futur pour l’euro?

    L’éclatement de l’euro aurait de lourdes conséquences pour l’économie européenne et mondiale. Les estimations montrent qu’un million d’emplois disparaitraient rien qu’en Allemagne et que le PIB de l’Allemagne diminuerait de 25%. Les classes dirigeantes capitalistes d’Allemagne et des autres pays feront donc tout ce qu’elles peuvent pour garder l’euro. Les euros-obligations ou un plus grand rôle de la BCE sont mis en avant comme moyen de sortir de la crise par beaucoup de commentateurs capitalistes et une partie de la gauche soutient ces mesures. Beaucoup d’intervenants en ont parlé au CEI. Les différents pouvoirs capitalistes agiront pour protéger leurs intérêts nationaux. Le capitalisme allemand ne veut pas voir l’utilité des euros obligations à ce stade. Cependant, il pourrait y être amené par la pression des évènements, dans une tentative désespérée de sauver l’économie européenne du désastre. Mais même cela ne sera pas une solution à la crise, ni à long ni même à moyen terme.

    Plusieurs intervenants ont aussi souligné et discuté de la tendance accrue à court-circuiter les procédés démocratiques parlementaires « normaux » et le rognage des droits démocratiques. L’année dernière, des gouvernements « technocratiques » ont été imposés en Italie et en Grèce, quand les marchés et l’UE ont perdu la foi dans la capacité des gouvernements de ces pays à mener à bien les énormes coupes d’austérité.

    Le gouvernement italien qui a été intronisé était, en réalité, un gouvernement des banquiers, puisque chaque membre du cabinet a un passé dans les grandes banques ou les institutions financières ou de forts liens avec elles.

    La commission européenne a aussi accru son intervention dans de nombreux pays ; ce qui se voit clairement dans les pays « programme », où des programmes d’austérité détaillés ont été planifiés par la « troïka », en conjonction avec les gouvernements nationaux. Même dans les autres pays, cette intervention a augmenté. En Belgique, la Commission a exigé que le gouvernement se réunisse un weekend pour trouver d’autres idées de coupes, parce que selon elle, les coupes n’allaient pas assez loin.

    Mesures autoritaires

    L’érosion de la démocratie ne s’est pas faite seulement aux niveaux des parlements et des gouvernements ; une tendance générale à l’usage de mesures étatiques autoritaires, la répression et la criminalisation des protestations, ont été discutés. Cela s’est vu dans les tentatives de mettre fin au mouvement Occupy, en Espagne et partout ailleurs.

    L’érosion des droits démocratiques est évidente en Hongrie, le premier pays européen à être renfloué par le FMI pendant la crise économique. Les délégués ont rapporté les attaques au droit de grève, le nouveau code du travail et les camps de travail pour les chômeurs-longue durée. Comme dans les autres pays, les droits aux pensions et aux retraites anticipées ont été attaqués. La répression contre les Roms a empiré. Un nouvel impôt à taux unique augmente les difficultés économiques des pauvres. La liberté des médias a été rognée par de nouvelles lois. Une nouvelle constitution introduite par le gouvernement ronge beaucoup de droits démocratiques de base.

    En même temps qu’une crise économique, les classes capitalistes européennes font face à une crise politique. Les réserves politiques de la bourgeoisie leur échappent parce que les partis politiques traditionnels sont discrédités par leurs politiques de coupes. Nous avons vu une série de crises gouvernementales en Europe. Tous les pays au premier plan de la crise de l’euro ont subi des changements politiques : l’Italie, l’Espagne, la Grèce, l’Irlande et le Portugal ont changé de gouvernement en 2011.

    Même en Allemagne, où il y a eu quelque croissance économique, cela n’a pas donné un coup de pouce aux partis dirigeants. Par exemple, le FDP est en crise et est menacé de perdre ses représentants parlementaires.

    Des évènements tumultueux dans les mois à venir

    Les anciens partis des travailleurs se sont encore droitisés pendant la crise et se sont discrédités aux yeux des travailleurs. Le Labour en Grande Bretagne a dit qu’il ne reviendrait pas sur les coupes du gouvernement Con-Dem quand il reviendrait au gouvernement. En Italie, le PD (Parti Démocrate) a voté pour les coupes de Monti !

    Dans un certain nombre de pays, le vide politique est partiellement rempli par les forces de droite. Le Front National en France utilise cyniquement une rhétorique populiste anti-banque pour essayer d’augmenter son soutien. L’émergence du parti néo-fasciste Jobbik en Hongrie a aussi été discutée en exemple de la façon dont l’extrême-droite peut occuper cet espace. Le danger de l’extrême-droite et la menace raciste peuvent être combattus par le mouvement ouvrier avec un clair programme de classe qui unifie les travailleurs contre les attaques néolibérales et lutte pour les emplois, le logement et des aides sociales pour tous, et pour un vrai changement de système.

    Dans cette situation, la question nationale va réapparaitre. Les développements en Écosse et en Espagne ont été discutés par les intervenants de ces pays, où la crise a fait monter la question nationale et posé la question du séparatisme. Les forces du CIO, tout en défendant le droit à l’auto-détermination, opposent une alternative de lutte unifiée et socialiste pour atténuer le nationalisme bourgeois.

    De cette excellente et très riche discussion, il ressort très clairement que l’Europe va connaitre des évènements tumultueux dans les mois et années qui viennent, au fur et à mesure que la crise économique et politique s’approfondit. Cela va donner au CIO d’énormes opportunités pour construire le soutien aux idées socialistes.

  • Italie : ControCorrente rejoint le CIO

    Un week-end de discussion sur les perspectives pour la Gauche – en Italie et en Europe – avec pour toile de fond la crise capitaliste internationale.

    Le PSL est extrêmement fier de publier cette traduction d’un rapport publié ce lundi sur le site de ControCorrente. Les camarades de ControCorrente ont été actifs au sein du PRC (Parti de la Refondation Communiste) et de la CGIL (Confédération Générale Italienne du Travail), et relèvent le défi que sont nos tâches politiques, telles qu’exigées par la situation. Cela faisait quelque temps qu’ils débattaient de nombreux enjeux avec le Comité pour une Internationale Ouvrière. Lors de cette conférence de samedi passé, l’association ControCorrente a unanimement décidé d’exprimer sa solidarité politique avec le CIO.

    Rapport publié sur le site de ControCorrente

    La visite en Ligurie (province de Gênes) de Peter Taaffe, secrétaire général du Socialist Party d’Angleterre et Pays de Galles, et de Clare Doyle, du Secrétariat International du CIO, a été divisée en différents événements. Vendredi 14 mai et samedi 16 se sont tenus deux meetings publics sous le titre: ‘‘Pour une gauche politicienne, ou pour une gauche ouvrière? Un enjeu international’’. Environ 50 personnes étaient présentes au premier de ces meetings, à Gênes, et 20 au second, à Savona (une petite ville de Ligurie).

    Le public a été limité (à cause du bref délai de mobilisation), mais était très bon. Parmi les personnes présentes se trouvaient des travailleurs et des délégués syndicaux de l’usine Ericsson, des chantiers navals Fincantieri, de Navalimpianti, de Datasiel, d’Eurocontrol, de Bombardier, d’AMT, d’ASTEr et d’ASEF (ex-ouviers communaux), de l’enseignement et de l’université, des dirigeants CGIL, RDB et COBAS, et quelques représentants d’autres organisations de gauche.

    ‘‘En Italie’’, a dit Marco Veruggio, porte-parole national de ControCorrente, ‘‘il y a un vide massif dans la représentation politique du monde du travail, et c’est dans ce vide que s’engouffrent la Ligue du Nord et l’extrême-droite. Mais ce problème n’est pas qu’un problème italien.’’

    ‘‘En fait, lors du récent congrès de la CGIL, tous ceux qui ont soutenu le document alternatif (contre celui de la direction) se sont retrouvés sans aucun soutien politique’’, a ajouté Antongiulio Mannoni, secrétaire CGIL de Gênes et porte-parole de la motion d’opposition Moccia-Rinaldini.

    Nouveaux partis ouvriers de masse

    Peter Taaffe a expliqué comment le Socialist Party (et le CIO) au Royaume-Uni a cherché à remplir ce vide en collaborant avec le RMT (syndicat des transports, qui compte 80.000 membres), l’Association des Gardiens de Prison et d’autres organisations syndicales des services publics, des pompiers, des élus locaux et d’autres organisations politiques telles que le Parti Communiste et d’autres socialistes pour lancer dans un premier temps l’alliance NO2EU puis la TUSC (Coalition de syndicalistes et de socialistes) en tant qu’alliance à la gauche du Labour Party, et qui se sont présentées aux élections européennes puis nationales.

    ‘‘De nombreux travailleurs en Angleterre espèrent que la défaite du New Labour va le pousser à gauche, a expliqué Peter, mais cela ne se produira pas. Ce n’est pas une coïncidence si le principal candidat pour succéder à Gordon Brown était David Milliband, un des plus proches collaborateurs de Tony Blair. Par conséquent’’, a-t-il poursuivi, ‘‘il est nécessaire de continuer à œuvrer pour un nouveau parti de masse qui représente une alternative au Labour Party pour les travailleurs.’’

    ‘‘La question d’une alternative aux partis de ‘centre-gauche’ (qui ont viré encore plus à droite)’’, a dit Clare Doyle, ‘‘existe également dans d’autres pays. Il y a des formations dans lesquelles intervient le Comité pour une Internationale Ouvrière, telles que le Nouveau Parti Anticapitaliste en France, Die Linke en Allemagne et Syriza, la fédération de gauche en Grèce, à laquelle appartient Xekinima, la section grecque du CIO.’’

    ‘‘En cette époque de grandes batailles de classe, si Syriza adoptait un programme clairement socialiste pour combattre les effets de la crise et les mesures d’austérité de Papandreou, elle pourrait rapidement croître et avoir un gros effet dans la bataille pour transformer la société en Grèce.’’

    Un autre enjeu qui a été soulevé a été celui de coordonner les luttes des travailleurs en Europe. Joe Higgins, parlementaire européen du Socialist Party irlandais, joue un rôle crucial en poussant le groupe de la gauche européenne à promouvoir une action de solidarité parmi les travailleurs européens touchés par la crise. En juin, il y aura une autre initiative encore plus grande afin d’organiser la solidarité avec le mouvement en Grèce. En Espagne, le dirigeant de l’UGT, la fédération syndicale traditionnellement alliée aux socialistes, parle de rompre avec le PSOE, le parti au gouvernement, après que Zapatero ait annoncé une réduction de 5% des salaires dans le secteur public. Le 2 juin, avec les Commissions Ouvrières (proches des «Communistes»), une grève générale du secteur public va être organisée. Le CIO travaille très dur pour tenter d’obtenir que soit déclarée le même jour une grosse mobilisation d’action de grève en Grèce et au Portugal.

    ControCorrente et le CIO

    Samedi 15 mai, l’Assemblée Nationale de l’association ControCorrente a eu lieu avec la participation d’environ 25 camarades. L’assemblée a exprimé son accord complet avec les analyses et les méthodes du Comité pour une Internationale Ouvrière, et son intention de consolider la relation entre les deux organisations. A la fin de la réunion, un nouveau comité national a été élu, composé de M. Armellin (Venise), A. Ghaderi (Abruzzes), P. Granchelli (Milan), L. Minghetti (Turin), C. Dicembre et C. Thomas (Bologne), M. Veruggio (Gênes) et F. Nigro (trésorier national).

  • Que lire pendant les vacances?

    Les vacances, c’est aussi l’occasion le temps de lire, chose qui n’est pas toujours nécéssairement évidente pendant l’année… A l’occasion de nos campagnes d’été, nous avons décidé de republier plusieurs brochures de notre parti sur l’environnement, l’antisexisme, le marxisme, la question nationale et notre parti. D’autre part, nous disposons de plusieurs livres publiés par le PSL ou notre internationale, le CIO

    Brochures du PSL

    Le marxisme en 160 questions et réponses

    3 euros, 43 pages (format A4)

    Il y a déjà un bail que Karl Marx a affirmé que le système capitaliste serait incapable de répartir équitablement les richesses: seule une petite minorité en profiterait vraiment tandis que la pauvreté prendrait des proportions gigantesques à travers le monde dans un système traversé de crises de surproduction. Pas mal d’économistes ont passé leur vie à démontrer à quel point Marx s’était trompé, mais là, ça devient franchement dur…

    Cette brochure intéressera tous ceux qui recherchent une alternative face à la société capitaliste. En 160 questions, les bases du marxisme sont expliquées (économie, matérialisme dialectique, matérialisme historique, l’Union Soviétique était-elle la preuve que le marxisme n’est pas réaliste,…) à la façon d’une discussion entre amis.

    La lutte contre le sexisme est toujours d’actualité!

    1 euro, 13 pages (format A4)

    Pendant plus de 20 ans, de nombreuses femmes (qu’on appelle post-féministes) ont mis en avant qu’il n’y avait plus de discriminations de genre, qu’il s’agissait simplement pour les femmes de conquérir le pouvoir, de prendre les places des hommes, quitte pour cela à faire sacrifice de sa famille. Mais depuis quelques années, notamment avec la lutte contre le Pacte des Générations en 2005 et les diverses attaques antisociales mises en place par nos gouvernements, cette idée d’égalité acquise vacille et il est devenu impossible pour ces post féministes de nier la réalité.

    Cette brochure comporte un texte abordant la problématique du sexisme et des discriminations des femmes ainsi que le programme que met en avant le PSL sur cette question. Un autre texte est consacré à l’histoire de la Journée Internationale des Femmes.

    Détruire le capitalisme… avant qu’il ne détruise la planète!

    2 euros, 26 pages (format A4)

    Le monde n’est pas seulement frappé par une crise économique de grande ampleur, il est aussi durement touché par une crise environnementale historique. Maintenant, cette réalité n’est plus niée par les politiciens traditionnels. Au contraire! Chacun, ou presque, a ses solutions sur la question. Mais il ne suffit pas de mettre un peu de peinture verte sur de vieilles recettes pour qu’elles deviennent efficaces pour la protection de notre environnement…

    Ce texte développe quel est selon nous le programme le plus efficace pour s’en prendre réellement aux causes des changements climatiques et de la pollution. Ce programme n’est d’ailleurs pas à détacher des autres luttes de la société: que ce soit le sexisme, le racisme, la crise économique ou la crise environnementale, les racines s’enfoncent dans les profondeurs de la logique de profit capitaliste. Pour l’environnement aussi, une société réellement socialiste est nécessaire!

    Le PSL/LSP: un parti pour changer de société!

    3 euros, 48 pages (format A4)

    Cette brochure est une version actualisée d’un texte discuté à notre Conférence Nationale de novembre 2007 consacrée à la nécessité du parti révolutionnaire ainsi qu’à son programme.

    Cette discussion, qui pouvait alors être encore abstraite pour certains, est aujourd’hui beaucoup plus concrète. La crise économique, écologique et politique mondiale remet à l’agenda le débat sur le socialisme de même que celui sur l’instrument nécessaire pour parvenir à un changement de société.

    Avec ce texte, nous voulons donner l’opportunité au lecteur de mieux faire connaissance avec le Parti Socialiste de Lutte / Linkse Socialistische Partij (PSL/LSP), ses idées, ses analyses, ses méthodes ainsi que son programme.

    La question nationale en Belgique: Une réponse des travailleurs est nécessaire!

    6 euros, 97 pages (format A4)

    Fin 2005, une Conférence Nationale du PSL/LSP a mené une discussion approfondie sur la question nationale en Belgique, à partir d’un texte retravaillé par la suite. Ce texte comprend plusieurs parties : sur le marxisme et la question nationale, sur "l’histoire de l’histoire" en Belgique, sur le développement de la question nationale dans notre pays, sur la question de Bruxelles, sur la communauté germanophone, sur les réformes d’Etat, et enfin sur le programme du PSL/LSP en rapport avec la question nationale.

    Même si presque quatre années se sont écoulées depuis la tenue de cette conférence, l’actualité récente n’a fait que confirmer ce qui y avait été avancé.

    Livres

    Mai 68: Un mois de révolution

    7 euros, 90 pages, en français

    Mai – Juin 1968. Des milliers d’étudiants descendent dans la rue. La police les réprime brutalement. En l’espace de quelques jours, dix millions de travailleurs français se mettent en grève. Les usines sont occupées, les drapeaux rouges brandis, et l’Internationale est chantée dans les rues de Paris. Même les forces armées sont infectées par l’esprit révolutionnaire. L’avenir du capitalisme français semble ne plus tenir qu’à un fil. Des comités d’action ouvriers et étudiants discutent constamment sur la poursuite du mouvement ; pourtant, après quelques semaines, les grèves se terminent et « l’ordre » est restauré.

    Que s’est-il passé ? Quelles erreurs ont donc bien pu être commises pour qu’une si grande lame de fond n’ait pas emporté le système ? Des leçons peuvent-elles être tirées pour les luttes actuelles ? Est-il possible d’éviter de reproduire les mêmes fautes aujourd’hui ? Par Clare Doyle qui, présente en France en 1968, a pu voir de ses yeux le flux et le reflux révolutionnaire au fil des jours. Toujours marxiste et militante à l’heure actuelle, son regard sur ces évènements n’est pas empli de nostalgie, mais bien de la rage de lutter et de vaincre aujourd’hui.

    Tienanmen -1989, les sept semaines qui ébranlèrent le monde

    7 euros, 96 pages, en anglais

    Dans la nuit du 3 au 4 juin 1989, Deng Xiaoping et les partisans d’une ligne dure au sein du régime dictatorial "communiste" chinois prennent la décision d’organiser un véritable carnage pour reprendre le contrôle de la situation après de gigantesques protestations. Plus de 200.000 soldats sont mobilisés pour envahir la capitale (presque autant que ce que les USA déploieront pour envahir l’Irak en 2003 !). Ce massacre est resté dans les mémoires comme celui de Tienanmen.

    Ce livre republie le témoignage de Stephen Jolly, un de nos camarades qui était présent lors des gigantesques manifestations estudiantines d’avril-juin 1989 contre l’autocratie et la corruption. A côté de ce texte figurent de nouveaux articles de Vincent Kolo et de Chen Mo.

    “Socialism and left unity”

    7,5 euros, 100 pages, en anglais

    Le nouveau livre «Socialism and left unity – A critique of the Socialist Workers Party» est un livre intéressant à plus d’un titre, en Belgique également. Il illustre les idées et la méthode de notre organisation. Ce livre écrit par le secrétaire général du Socialist Party (notre parti-frère en Angleterre et au Pays de Galles), Peter taaffe, prend base sur une polémique avec le SWP, une organisation qui se réclame également du trotskisme et qui n’est maintenant plus représentée en Belgique.

    Peter Taaffe donne avec ce livre une parfaite image de notre évaluation des années ’90, de notre attitude face à la question de l’unité de la gauche dans le contexte britannique mais aussi au sujet du travail à l’intérieur de Die Linke en Allemagne et vis-à-vis de notre application du centralisme démocratique sur le plan international et national. Cela rend ce livre tout aussi intéressant pour les marxistes qui ne sont pas directement confrontés au fonctionnement du SWP.

    China, Sweatshop of the world – The Coming Revolt

    « Le PIB de Chine s’est développé avec une croissance annuelle moyenne de 9.6% pendant 30 ans, ce qui a conduit la plupart des chinois en dessous de l’âge de 40 ans à croire que c’est ‘normal’. Cela a soutenu la relative cohésion du groupe dirigeant du Parti Communiste Chinois – il n’y a pas eu de scission déstabilisatrice ouverte, alors que cela a caractérisé l’histoire du PCC avant 1989. Peu de régimes à travers le monde ont plus à perdre par la crise capitaliste globale qui se développe. » affirment les auteurs de ce livre édité par chinaworker.info.

    « La Chine, bagne du monde – la révolte à venir » est un livre de Vincent Kolo et Chen Lizhi, du site chinaworker.info. L’objectif de ce livre est d’essayer de répondre à une des plus épineuses questions politiques : vers où va la Chine?


    Pour commander

    Envoyez un mail à redaction@socialisme.be, ou téléphonez aux numéros 02/345.61.81 ou 0485/05.86.39

  • France: Construisons un nouveau parti de lutte contre Sarkozy et le capitalisme !

    Construisons un nouveau parti de lutte contre Sarkozy et le capitalisme !

    Brochure Nouveau parti

    Depuis l’annonce en Juin 2007 par la Ligue Communiste Révolutionnaire de lancer un processus de création d’un nouveau parti anticapitaliste, la Gauche Révolutionnaire (section française du Comité pour une Internationale Ouvrière) s’est déclarée prête à y participer activement. La brochure éditée par leurs soins est donc une contribution et des propositions que nos camarades français soumettent au débat pour faire avancer la construction d’un outils de lutte pour les travailleurs.


    Cette brochure est disponible à 2 euros (sans les frais de port). N’hésitez pas à passer commande au 02/345.61.81 ou en écrivant à: info@lsp-mas.be.

    Voici quelques extraits de cette brochure…

    1) Pourquoi un nouveau parti des travailleurs est nécessaire ?

    Le système capitaliste cherche toujours à se présenter comme le seul système économique progressiste et viable, mais la situation internationale montre tout le contraire. C’est en réalité un capitalisme fragilisé par ses contradictions qui s’illustre dans les guerres et les conflits, dans la misère non résorbée et dans chacune des luttes sociales qui s’étendent dans toutes les parties du globe. Selon la Banque mondiale la croissance mondiale va ralentir à 3,3% en 2008 (autour de 5% les dernières cinq années). Causes principales de ce ralentissement : "l’affaiblissement du dollar, le spectre d’une récession aux Etats-Unis et la volatilité croissante des marchés financiers". Les institutions comme les groupes d’affaires envisagent fortement une récession aux Etats-Unis et annoncent une croissance américaine de 1,9 %. Une récession qui touchera fortement les économies notamment en Asie et dans l’Union européenne.

    Dans ce contexte de crise et concurrence accrue entre impérialistes, il ne s’agit plus pour Sarkozy d’essayer de maintenir un rang mondial impossible à conserver mais de tout axer autour de quelques secteurs stratégiques. Car la politique présidentielle est clairement au service de la haute bourgeoisie et des plus gros capitalistes français. Elle est donc prête à sacrifier le reste afin de maintenir et développer la petite dizaine de secteurs performants. Pour cela il est nécessaire d’accélérer les privatisations et les attaques contre le droit du travail afin de pouvoir créer ces super entreprises.

    Pour maintenir les profits les capitalistes français doivent abaisser directement et indirectement le coût du travail, c’est-à-dire la part de la valeur créée par le travail de l’ouvrier que le patron lui concède. C’est le but de l’offensive générale du gouvernement et de la haute bourgeoisie : allonger la durée du temps de travail, maintenir la politique de bas salaires, remettre en cause tout ce qui garantissait encore quelques droits aux salariés à travers les cadres des conventions collectives ou des contrats, définis nationalement, accentuer la concurrence entre les travailleurs avec ou sans emploi, relancer la croissance en la faisant porter par l’endettement des ménages. La manœuvre est simple : museler la classe ouvrière en lui ôtant toute possibilité de lutte, aussi bien légale que financière.

    Cette politique de Sarkozy n’est pas liée à une vision personnelle mais à une nécessité absolue du capitalisme français. Il n’y a pas de capitalisme amendable ou à visage humain. Aussi toutes les forces qui refusent de remettre en cause ce système visent donc de fait à servir cette politique. Le tout pour elles sera de placer un vernis plus ou moins opaque ou de placer quelques "mesurettes" pour faire baisser un peu la vapeur.

    C’est ce que vise le PS qui au-delà des mouvements de manche à l’assemblée ne développe pas d’opposition de fond à la politique de Sarkozy. Hollande n’a –t-il pas déclaré que "la politique de rigueur est inéluctable" ? On avait déjà pu constater lors de la campagne présidentielle que les programmes économiques du PS et de l’UMP étaient similaires. De plus en plus de travailleurs ont désormais conscience que le PS n’est plus dans leur camp. Cette évolution s’est depuis bien confirmée avec les entrées au gouvernement de Kouchner et Besson (ancien responsable à la direction du PS des questions économiques), avec les déclarations de Royal qui veut "augmenter la productivité de la France". La cerise sur la gâteau a été posée par Strauss Kahn et sa nomination à la tête du FMI (organisation fortement responsable pour la misère dans les pays ex-coloniaux) et qui a jugé dans son bulletin de février 2007 que le gouvernement français doit lutter contre les rigidités sur le marché du travail et doit éviter de nouvelles revalorisations du SMIC.

    Le PS est devenu un parti entièrement pro-capitaliste, un parti bourgeois qui ne défend plus les intérêts des travailleurs. Quant au PC, ce parti se contente de vouloir gérer "un peu mieux" le capitalisme sans construire une véritable opposition à la politique de Sarkozy au service des capitalistes. Certains militants ont cru peut-être à un renouveau avec notamment les collectifs pour le "non" au référendum sur la Constitution européenne. Mais faute de perspectives et d’alternative concrète à proposer aux travailleurs, son déclin s’est trouvé confirmé une fois de plus par les dernières élections. Et sous des dehors un peu radicaux, le PC se contente d’accompagner le PS et de faire des alliances avec celui-ci afin de sauvegarder son réseau d’élus mais n’apparaît plus massivement comme le parti qui représente les travailleurs. […]

    […] Un nouveau parti des travailleurs permettrait de regrouper les travailleurs des différents secteurs et les jeunes, tous ceux qui veulent lutter contre cette politique au service des riches et des patrons. Au sein de ce nouveau parti, les travailleurs et les jeunes pourraient discuter et décider des revendications et du programme, du fonctionnement et de comment construire un mouvement de masse pour stopper des attaques. Plus généralement ils pourraient discuter de la nécessité de s’opposer à la logique du profit et de se battre pour une véritable alternative au capitalisme : le socialisme. La création d’un tel parti pourrait être donc un pas positif et permettrait de commencer à construire une véritable opposition à Sarkozy et au capitalisme.

    2) Les bases programmatiques et l’orientation du nouveau parti des travailleurs

    […] Le nouveau parti devra être clair sur la cause des attaques, le système capitalisme lui-même. Ce parti devra se distinguer des partis traditionnels qui ont représenté les travailleurs et pour qui ils votent encore parfois. Il devra être clairement anticapitaliste et se battre pour une société débarrassée de la misère et de l’exploitation générée par la loi du profit.

    Le nouveau parti devra se distinguer de ceux qui acceptent de gérer les affaires pour les capitalistes. Il faudra refuser de soutenir dans les élections ceux qui privatisent, licencient ou acceptent d’expulser. Et dans les luttes, il faudra développer une orientation pour leur construction, leur renforcement et leur coordination comme le seul moyen durable de stopper les attaques. Le nouveau parti mettra alors en pratique une politique d’indépendance de classe face aux politiques capitalistes.

    Pour que cette société marche à l’endroit, c’est-à-dire pour les besoins de tous, c’est aux travailleurs de prendre les choses en mains. Ce ne sont pas les entreprises qui créent les richesses mais les travailleurs qui y travaillent. Le programme du nouveau parti doit montrer le rôle essentiel des travailleurs dans le fonctionnement du système capitaliste et les intérêts communs qu’ont tous les travailleurs. Le combat contre ce système qui n’apporte plus rien de bon durablement à la majorité des travailleurs et des jeunes doit être l’objectif du nouveau parti. La perspective du socialisme en alternative au capitalisme doit devenir une perspective crédible pour un nombre grandissant de travailleurs. La seule qui peut donner un avenir à l’humanité et à la planète.

    Quel programme pour le lancement d’un nouveau parti ?

    Le programme pour un nouveau parti des travailleurs doit établir les mots d’ordres permettant aux travailleurs de défendre leurs acquis et leurs emplois mais doit également donner une vraie perspective aux travailleurs pour pouvoir se débarrasser de l’exploitation et de la misère : la lutte pour le socialisme. Seul le socialisme mettra fin à l’exploitation et satisfera les besoins de toutes et de tous.

    C’est dans ce sens qu’un programme de défense des travailleurs doit développer des revendications immédiates pour lutter contre les attaques du gouvernement et des patrons. Ces revendications doivent s’inscrire dans le cadre plus global de la lutte pour le renversement du capitalisme et dans celui de la lutte pour le socialisme, car les acquis gagnés par les travailleurs sont en permanence remis en cause par les capitalistes, par leur volonté d’augmenter sans cesse leurs profits.

    (Seuls les titres sont reproduits ici, dans la brochure tout un programme de revendications est dévelopé)

    I) Un programme de défense des travailleurs

    […] Salaires, emploi, retraite, contre les licenciements, logement, services publics ….

    II) Luttons pour les droits démocratiques

    III) Non à l’impérialisme !

    IV) Pour la solidarité ouvrière internationale !

    V) Pour le renversement du capitalisme, pour le socialisme !

    Tant que les capitalistes possèdent des moyens de production, les travailleurs seront toujours exploiter et auront toujours du mal à subvenir à leurs besoins, même aux plus fondamentaux. Seule la propriété publique des principaux moyens de production permettra une organisation de l’économie dans l’intérêt de tous. Dans un premier temps, les entreprises du CAC 40 et des secteurs clés (énergie, transports, communications, banques, distribution…) doivent être expropriées. L’économie sera ainsi contrôlée et gérée démocratiquement par les travailleurs eux-mêmes et l’économie sera planifiée en fonction des besoins réels des travailleurs. Une telle gestion et planification constituera la base matérielle pour la construction d’une société socialiste. Une société où les décisions seront prises démocratiquement, grâce à des élections directes des représentants au niveau local, régional et national avec le seul objectif de satisfaire les besoins de tous et de faire disparaître chaque forme d’oppression, d’exploitation et de discrimination.

    Comment construire un Nouveau parti des travailleurs ?

    Aujourd’hui, la majorité des travailleurs et des jeunes ne sont pas organisés. Ils ont pourtant massivement lutté ces dernières années contre les politiques capitalistes, contre la casse des acquis sociaux. Ils ont également voté massivement pour les organisations anticapitalistes, comme récemment 2 millions pour LO et la LCR au premier tour des élections présidentielles. Cela montre le potentiel pour la création d’un nouveau parti anticapitaliste. La popularité d’Olivier Besancenot confirme dans une certaine mesure ce potentiel. De plus, aujourd’hui, l’absence d’un parti des travailleurs pèse sur les luttes. Les difficultés pour lutter contre la propagande des capitalistes contre les grévistes, "privilégiés et prenant en otages les autres travailleurs" pourraient être combattues par un parti des travailleurs qui mènerait une campagne de coordination et de soutien aux luttes. En ayant la possibilité de s’organiser, les travailleurs et les jeunes les plus combatifs auraient plus confiance, seraient plus efficaces dans la construction de leur lutte et plus forts dans la bataille dans les syndicats pour une orientation combative.

    C’est à cette couche des travailleurs et des jeunes que ce nouveau parti doit s’adresser en priorité car il est évident que ce nouveau parti ne peut pas être un simple regroupement des forces politiques déjà existantes. L’échec des collectifs antilibéraux avant les élections présidentielles en est une illustration. Pour le lancement du nouveau parti il faut donc une approche large et inclusive qui dépasse le cadre des organisations existantes. Ceci ne veut pas dire que les organisations anticapitalistes et révolutionnaires ne devraient pas participer à la construction du nouveau parti. Elles peuvent être à l’origine d’une telle initiative, être partie prenante, être constructrices et moteurs mais devraient toujours avoir le souci d’impliquer un maximum de travailleurs et jeunes encore inorganisés. […]

    […] Il faudrait donc que le nouveau parti s’oriente vers les luttes, se construise dans celles-ci et propose un programme, des revendications et des perspectives pour les luttes. Il doit être donc dès le début un véritable parti de combat contre les politiques capitalistes et il doit faire ses preuves dans les luttes à venir. L’intervention dans les luttes est cruciale pour pouvoir gagner le soutien des travailleurs et jeunes inorganisés à la recherche d’un outil pour défendre leurs intérêts, mais aussi pour gagner le soutien des travailleurs déjà organisés et plus expérimentés (syndicalistes, militants politiques et associatifs).

    3) Quel fonctionnement pour ce nouveau parti?

    Il ne s’agit pas de vouloir tout ficeler dès le départ mais d‘avancer des propositions qui nous semblent essentielles pour que ce parti puisse fonctionner démocratiquement et réponde aux enjeux auxquels il doit faire face.

    Ce nouveau parti doit être attractif et rassembler des jeunes et des travailleurs qui veulent se battre contre le capitalisme et les attaques du gouvernement. Un des enjeux sera de s’adresser aux jeunes et aux travailleurs qui ne sont pas organisés et de les convaincre de le faire. Ce parti doit être vu et utilisé comme un outil permettant de défendre les intérêts de la classe ouvrière, d’organiser les jeunes et les travailleurs dans la lutte contre la politique du gouvernement et contre le capitalisme.

    Il est donc important que son fonctionnement soit réellement démocratique afin de permettre à tous [espace] ces nouveaux militants de s’impliquer dans la vie de ce nouveau parti , de participer à l’élaboration de son programme politique, de discuter de son orientation dans les luttes, de prendre des responsabilités. Ainsi, ces nouveaux militants pourront mieux intervenir sur leur lieu de travail [espace] , dans leurs quartiers, à la fac ou dans les lycées, pour construire les luttes, les soutenir et mobiliser. Pour cela il est indispensable que ce parti se dote de structures à l’échelle nationale, régionale et locale où les militants se retrouveront régulièrement.

    Une structuration permettant un fonctionnement démocratique

    La structuration de ce nouveau parti, avec des sections dans chaque ville, l’organisation d’assemblées générales régulières et de congrès nationaux est un élément central pour permettre aux militants d’agir et de décider ensemble. Les décisions devront être votées et des élections des instances devront être régulièrement organisées et ce à tous les échelons : locaux, régionaux, nationaux.

    Dans chaque ville, les sections se réuniraient régulièrement pour que les militants discutent de l’actualité politique, des luttes, de l’intervention du nouveau parti dans ces luttes, des points du programme politique… Les décisions prises par les sections seront remontées dans les instances.

    Seule une telle structuration garantit un fonctionnement réellement démocratique. Elle permet que chaque militant participe à l’élaboration du programme et que la ligne programmatique qui soit mise en avant par les dirigeants corresponde à celle définie par l’ensemble de ses militants. […]

    4) La Gauche Révolutionnaire et le nouveau parti

    La Gauche Révolutionnaire se bat pour un monde débarrassé de la guerre, de la misère, de l’exploitation. Nous sommes membres du Comité pour une internationale ouvrière (CWI/CIO) qui est présent dans plus de 37 pays sur tous les continents. […]

    […] Un nouveau parti des travailleurs pourrait être un pas positif pour redonner à la classe ouvrière une indépendance politique De nombreux exemples de révolutions ont montré que l’absence de parti révolutionnaire démocratique et ancré dans la classe ouvrière peut être fatale. Un tel parti révolutionnaire est indispensable pour faire une révolution socialiste et continuer la bataille avec tous les travailleurs pour que le pouvoir leur revienne vraiment. La Gauche révolutionnaire lutte pour la construction d’un parti révolutionnaire de masse, car pour défendre les idées réellement socialistes il faut être organisé et avoir un programme qui se donne comme objectif l’établissement du socialisme. Le mouvement ouvrier est assailli quotidiennement par les idées de la bourgeoisie, et il est traversé par différents courants. La création d’un nouveau parti devra permettre de clarifier le programme et la méthode pour que les travailleurs renversent le capitalisme, il devra donc réhabiliter les idées socialistes. Pour que cela soit possible il faudra qu’existe un courant révolutionnaire organisé dans ce parti et qui défende consciemment un programme authentiquement socialiste.

    Le PS et le PC ont depuis longtemps abandonné la perspective du socialisme et également la volonté de construire des luttes contre les politiques capitalistes. Les travailleurs n’ont donc plus d’outil pour se défendre, c’est pourquoi les capitalistes semblent si forts aujourd’hui. Un nouveau parti de lutte contre le capitalisme serait un pas positif pour redonner une indépendance et une représentation politique aux travailleurs et à la jeunesse. C’est le combat que mène la Gauche Révolutionnaire en France et les autres sections du Comité pour une internationale ouvrière.

    Les membres de la Gauche Révolutionnaire militent activement sur leur lieu de travail, dans les quartiers, dans les syndicats, dans la jeunesse, pour contribuer à construire les luttes et leur donner une orientation réellement combative. Que ce soit sur des questions immédiates (licenciements, dégradation des conditions de travail, de vie…), ou pour faire avancer les idées authentiquement socialistes, la Gauche révolutionnaire est ouverte à tous ceux qui partagent nos idées et qui sont prêts à lutter. Nous sommes donc disponibles pour la construction d’un nouveau parti des travailleurs et pour en discuter le programme (c’est l’un des objectifs de cette brochure). Nous n’avons pas la taille de la LCR et de LO mais nous militons activement pour que naisse dans les luttes et sur le terrain politique une véritable opposition à Sarkozy et au capitalisme.

    Les militants de la Gauche Révolutionnaire seront partie prenante du lancement de ce parti et de sa construction. Ils construiront ce parti loyalement en participant à ses réunions et activités, en le popularisant… Nous ne nous contenterons pas d’être des activistes de ce parti, nous interviendrons dans les discussions au sein du nouveau parti afin de contribuer à améliorer son fonctionnement et son programme.

    C’est dans ce cadre que la Gauche Révolutionnaire participera à toute initiative de lancement d’un nouveau parti des travailleurs ; en gardant sa structuration, ses instances, ses publications et son affiliation internationale.

    Parce que le capitalisme est un système mondialisé, notre combat ne s’arrête pas à la France. Dans de nombreux pays nous construisons des partis plus larges. Au Brésil notre organisation est l’une des initiatrices du nouveau parti (Parti Socialisme et Liberté, PSOL) qui a été créé il y a 3 ans. Lorsque de telles initiatives existent, et qu’elles sont réellement tournées vers la masse des travailleurs, des chômeurs, des jeunes etc., nous nous y investissons, défendant nos idées, et la construction d’un parti basé sur les luttes et la perspective d’un monde débarrassé du capitalisme, un monde socialiste. Et nous appelons tous ceux et toutes celles qui se retrouvent dans nos perspectives à nous rejoindre


    Visitez le site de nos camarades français:

  • www.gr-socialisme.org


    Liens:


    A lire également:

    “Mai ’68: Un mois de révolution”, par Clare Doyle, édité par le Mouvement pour une Alternative Socialiste, 90 pages, 7 euros. Présentation du livre ici. Un "must" pour éviter que l’expérience de Mai ’68 ne se perde pour les luttes d’aujourd’hui!

    N’hésitez pas à passer commande au 02/345.61.81 ou en écrivant à: info@lsp-mas.be.


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