Tag: CGSP ALR

  • Motion de solidarité de la CGSP ALR Bruxelles contre la répression en Chine/Hong Kong

    Nous publions ci-dessous une importante motion de solidarité qui se situe dans la fidèle tradition de la solidarité internationale entre travailleurs. Nous vous invitons à faire de même et à envoyer cette déclaration à info@socialisme.be

    La CGSP ALR Bruxelles, exprime sa plus totale opposition à la répression contre les syndicalistes et les militants pour la démocratie à Hong Kong. Notre syndicat, qui représente les travailleurs du secteur public régional bruxellois, soutient les campagnes de solidarité avec ceux qui luttent pour des syndicats véritablement indépendants et les droits démocratiques des travailleurs à Hong Kong et en Chine.

    Nous exprimons notre solidarité avec les syndicalistes et le peuple de Hong Kong qui font face à des attaques sans précédent contre les droits démocratiques. Notre syndicat note que depuis 2020, Hong Kong a été le théâtre d’une sévère répression politique de la part du gouvernement, qui a imposé une loi de sécurité nationale assortie de sanctions draconiennes. Cette loi est utilisée pour écraser les droits démocratiques à Hong Kong.

    D’éminents syndicalistes sont pris pour cible. Winnie Yu Wai-ming, infirmière et fondatrice de l’Hospital Authority Employees Alliance (HAEA), est actuellement en prison dans l’attente d’un procès pour “subversion”, tout comme Carol Ng du HKCTU. La HAEA a été formée pendant les manifestations pour la démocratie de 2019 et a été le premier syndicat hospitalier au monde à faire grève pour obtenir davantage de ressources pour lutter contre Covid-19.

    Les développements à Hong Kong sont “un assaut brutal contre les droits humains fondamentaux : la liberté d’association, la liberté d’expression, la liberté de se réunir”, déclare Sharan Burrows, secrétaire générale de la ITUC. L’Union for New Civil Servants a annoncé sa dissolution en 2021 sous les menaces du gouvernement. En Chine, le régime ne tolère pas les syndicats indépendants ni les droits démocratiques fondamentaux et étend désormais ce système politique à Hong Kong.

    Nous appelons tout le mouvement syndical et social à :

    – Exiger l’abolition de la loi répressive sur la sécurité nationale et abandonner les accusations infondées contre les militants de la démocratie.

    – Soutenir les campagnes de solidarité avec ceux qui luttent pour des syndicats véritablement indépendants et pour les droits démocratiques des travailleurs à Hong Kong et en Chine.

  • Carte rouge de la CGSP ALR / Hôpitaux IRIS : Refinancer les services publics et la santé !

    Refinancer les services publics et le secteur de la santé : une conclusion qui s’impose à l’heure de la pandémie.

    Depuis plus de vingt ans, nous dénonçons un sous-financement dans les soins de santé et l’ensemble des services publics. Cette pandémie n’a fait que mettre en lumière ce que nous, travailleuses et travailleurs de la santé, n’avons cessé de répéter.

    Cette situation chronique de manque de personnel, de dégradation de la qualité des soins, d’accélération des cadences, de gestion purement économique de nos institutions de soins, de lourdeur administrative des tâches informatisées n’ont fait qu’aggraver nos conditions de travail et la qualité du service rendu. Mais surtout, elle a créé, chez beaucoup trop d’entre nous, un sentiment profond de perte de sens dans notre travail.

    Bien que nous ne fussions pas prêts (décideurs politiques, gestionnaires d’institutions et travailleurs de terrain) à faire face à cette crise, nous avons, en quinze jours de temps, réorganisé toutes nos institutions grâce à la volonté et l’expérience des travailleurs.

    Aujourd’hui, après deux mois de travail intense en première ligne, nous sommes en colère. En colère car le gouvernement n’a pas fait face aux nécessités vitales du personnel des institutions de soins (pénurie d’équipements de protection, de tests de dépistages et insuffisance de mesures générales fortes de prévention sanitaire). En colère car la seule solution que le gouvernement nous propose pour la suite de la crise, c’est celle d’un système de réquisition du personnel soignant sous certificat médical imposé par la Ministre de la Santé Maggie De Block. En colère parce qu’elle se permet de brader la profession d’infirmière en permettant que d’autres travailleurs d’institutions de soins puissent effectuer des actes infirmiers. En colère car ce ne sont pas des « merci pour votre sacrifice » que nous voulons du gouvernement, mais des moyens financiers, du matériel de protection de qualité et en suffisance ainsi que des effectifs supplémentaires pour que nous ne devions, précisément, pas nous sacrifier.

    Pour nous, la priorité du gouvernement aurait être plutôt de réquisitionner immédiatement l’ensemble du matériel existant ainsi que les entreprises capables d’en produire. Ensuite, et afin de pouvoir suivre les recommandations de l’OMS sur le testing massif des prestataires des soins de santé et de la population, il aurait fallu élargir directement à l’ensemble des laboratoires agréés la compétence d’effectuer ces tests. Cela aurait été la seule manière d’atteindre une capacité de testing suffisante pour aider à diminuer radicalement l’ampleur de la crise. C’est une erreur grave dans le chef de notre gouvernement.

    Concernant les manquements du gouvernement en matière de prévention, il est clair aujourd’hui que le choix a été fait de maintenir la pleine activité économique, alors que l’épidémie faisait déjà de nombreuses victimes en Europe. Nous constatons que ce choix a été réitéré avec les mesures prévues pour le déconfinement, où l’économique prime à nouveau sur le reste.

    Ce dernier choix constitue une des grandes inquiétudes pour le personnel en première ligne. Quand on sait que rien n’est prévu pour soutenir l’activité dans les soins de santé en cas de deuxième vague, voire de troisième vague. Les équipes en première ligne sont fatiguées et ne pourront pas supporter les conséquences d’un déconfinement précipité et mal réfléchi.

    Certaines choses doivent également être clarifiées. A l’heure actuelle, le personnel hospitalier ou celui de certaines maisons de repos n’est toujours pas testé systématiquement et continue, malgré lui de transmettre le virus. Le matériel de protection (en quantité limitée et souvent de mauvaise qualité) ainsi que les médicaments, risquent à tout moment de faire défaut. N’oublions d’ailleurs jamais ce qu’il s’est passé dans les MR/MRS où les mesures ont été trop tardives, où le manque de matériel était encore plus important (et caché par les directions) et où le personnel a vécu et vit encore des situations dramatiques.

    Nous craignons que ce gouvernement continue sa politique sans écouter les travailleurs du terrain et sans concertation avec les représentants de ces travailleurs. Derrière l’appel à soutenir les « héros » de cette crise, la politique défaillante et, au fond, très méprisante envers les premiers concernés, crée les conditions optimales pour avoir une nouvelle vague catastrophique de personnes atteintes de Covid-19.

    Les services publics ont prouvé une fois de plus qu’ils sont essentiels au fonctionnement de notre société. Quand la société « se met à l’arrêt », nous continuons à travailler pour le bien-être de l’ensemble de la population. La sécurité sociale a ainsi permis d’éviter jusqu’à aujourd’hui une grande crise sociale comme celle que sont en train de vivre les travailleurs de certains autres pays. Ce sont ces deux piliers, services publics et sécurité sociale, que nous devons dès aujourd’hui renforcer. Comme tout le monde aura pu le remarquer, ce ne sont ni les fédérations patronales, ni les banques qui ont sauvé des vies, ou encore, garanti des revenus à la population pendant la pandémie.

    Nous avons donc rapidement besoin d’un réinvestissement massif dans la sécurité sociale et les soins de santé, afin d’améliorer les conditions de travail et pouvoir soigner dans les meilleures conditions possibles. Nous avons besoin d’une révision des normes d’encadrement en personnel soignant, la réduction du temps de travail sans perte de salaire et une gestion humaine des équipes pour permettre au personnel des établissement de soins de santé de tenir le coup toute une vie durant et ainsi assurer que des soins de qualité redeviennent un droit pour tous, sans distinction de classe sociale ou d’âge.

    A ceux qui diraient que, sous prétexte de crise économique, il n’y a pas d’argent pour réaliser cela, nous leur répondons qu’il faut aller chercher l’argent là où y est : dans les paradis fiscaux, en faisant payer les banques et les grandes entreprises. Même le FMI (qui ne peut sérieusement pas être suspecté d’être du côté des travailleurs) fait des recommandations de taxation des grandes fortunes et des entreprises pour relancer l’économie réelle et pour profiter de la crise afin d’opérer une reconversion dans l’économie verte. Pour une fois, nous sommes presque d’accord avec eux.

    Pour la CGSP ALR, il est clair que si nous nous laissons faire et que nous ne nous mobilisons pas pour une autre société, demain sera pire qu’hier. D’ores et déjà, nous appelons à soutenir l’appel à la Grande Manifestation de la Santé initiée par La santé en lutte. C’est, tous ensemble, que nous pourrons construire un avenir meilleur !

    Bruxelles, le 4 Mai 2020

    Les permanents santé IRIS de la CGSP ALR : Rosteleur Carine, Lancharro Rodriguez Marc, Renier Roxanne, Godfroid Dominique, Brikci-Nigassa Karim, Lorge Véronique

    Contact Presse : Carine Rosteleur 0498973618

  • Communiqué de presse : Travailler avec un grade E, ce n’est plus tenable !

    Communiqué de presse de la CGSP et de la CSC des Administrations Locales et Régionales de Bruxelles

    C’est avec un regret profond que nous constatons, qu’à ce jour, nos dirigeants et responsables politiques ne nous entendent pas. Cela fait des années que nous, personnel ouvrier des hôpitaux bruxellois, dénonçons avec nos organisations syndicales une situation généralisée de précarité dans laquelle on nous maintient consciemment.

    Nous avions eu espoir que nos revendications légitimes aient été entendues ces derniers mois mais force est de constater qu’il n’en est rien. La déclaration de politique générale du nouveau gouvernement bruxellois ne dit mot sur les travailleurs à bas salaires dans la région. La direction des hôpitaux IRIS a confirmé ce 16 septembre qu’il n’existait pas de budget pour revaloriser nos petits salaires. Ça suffit !

    Alors qu’en période pré-électorale, nombre de politiciens bruxellois disaient nous soutenir, nous devons tirer le malheureux constat qu’une fois cette période passée, les belles paroles se sont à nouveau envolées.

    Est-ce nécessaire de rappeler que 15 % des habitants du pays ont un revenu inférieur au seuil de pauvreté et que ce taux monte à 30 % à Bruxelles? Les travailleurs ont perdu en moyenne 1,7 % de pouvoir d’achat en 2016-2017. Le nombre de demandeurs d’emploi est de 515.000 personnes. La pension moyenne d’une travailleuse est de 882 euros, celle d’un travailleur de 1.182 €. Le baromètre socio-économique de la FGTB 2018 montre toute une série d’autres chiffres inquiétants. Cette réalité, nous n’en voulons plus !

    Alors que le prix des loyers, de l’électricité, du gaz, de la nourriture et d’autres produits de première nécessité ne cesse d’augmenter, nous lançons haut et fort un cri d’alarme. Le nombre de travailleurs pauvres avec emploi augmente sans cesse. Tous les jours, nous vivons dans une galère inextricable. Nous voyons un par un nos collègues souffrir alors qu’au quotidien nous travaillons pour le public dans une institution de soins bruxelloise. Ça suffit !

    Aujourd’hui, nous exigeons un salaire pour vivre et non pour survivre !

    Ce 5 novembre, l’équipe du nettoyage du CHU Brugmann a décidé de partir en grève pour défendre ses droits et obtenir satisfaction à ses revendications légitimes. Nous avons décidé de lancer cet appel public en espérant que les responsables politiques acceptent finalement de négocier une réelle amélioration de nos conditions de travail et salariales. La balle est dans votre camp mais sachez que cette fois, nous sommes déterminés à être entendus

    Nous appelons aussi l’ensemble de nos collègues des autres hôpitaux, des communes et des CPAS qui vivent la même situation à nous rejoindre ce 5 novembre dans notre combat !

    Nos revendications :
    • Pour un passage immédiat du grade E vers le grade D
    • Pour une revalorisation de tous les barèmes de 10%
    • Pour un salaire minimum de 14€/heure ou 2.300 € brut par mois
    • Pour du personnel supplémentaire afin de travailler dans des conditions acceptables

    RDV est déjà fixé ce 5 Novembre 2019 à 10h devant l’entrée principale du CHU Brugmann pour toutes celles et ceux qui souhaitent nous soutenir !

    Une caisse de solidarité est aussi ouverte pour soutenir financièrement les collègues qui se préparent à cette mobilisation. Chaque petit don sera le bienvenu et très important pour assurer une victoire à cette mobilisation : Versez sur BE09 0017 9484 5257 / Communication : solidarité grève nettoyage Brugmann

    « Quiconque travaille a droit à une rémunération équitable et satisfaisante lui assurant, ainsi qu’à sa famille, une existence conforme à la dignité humaine et complétée, s’il y a lieu, par tous autres moyens de protection sociale. » Article 23 de la Déclaration Universelle des Droit de l’Homme

     

  • Bruxelles : Le combat des ALR passe à la vitesse supérieure !

    Septembre, rentrée sociale. Pour le Front Commun Syndical représentant le personnel des administrations locales de la Région (ALR) de Bruxelles-Capitale et des Hôpitaux du réseau IRIS, c’était l’occasion de présenter à la presse son plan de mobilisation pour les mois à venir.

    Depuis un an déjà, le font commun mobilise autour d’un ambitieux cahier de revendication autour, notamment, de la suppression du grade E (le niveau le plus faible de rémunération), de l’augmentation de 10% de tous les barèmes, de la réduction collective du temps de travail sans perte de salaire et avec embauches compensatoires, de la statutarisation du personnel, une programmation sociale (prime de fin d’année) dans tous les pouvoirs locaux et, plus globalement, de l’instauration d’une véritable politique de bien-être au travail et de l’arrêt des pratiques de management autoritaires. Ces multiples exigences ne tombent pas de nulle part : elles sont le fruit d’un intense travail de discussion interne, une large implication du personnel qui a permis d’amorcer une excellente dynamique de mobilisation.
    Après une phase initiale de sensibilisation interne notamment par le biais d’une pétition, le cahier de revendications a été déposé auprès du Ministre-Président de la Région en septembre 2018. S’en sont suivis une série de manifestations dans les rues de Bruxelles, de multiples arrêts de travail et une tournée aux Conseils Communaux nouvellement installés après les élections d’octobre 2018, etc. Tout cela avec des réunions et assemblées générales afin de donner au personnel les outils de s’approprier leur combat.

    A l’approche des élections de mai, différents représentants du PS et d’Ecolo se sont déclarés solidaires du combat du personnel. Que de belles paroles il y a eu… Mais quand les représentants des travailleurs ont pris connaissance de la déclaration de politique générale du Gouvernement Bruxellois, ils n’ont rien trouvé concernant le personnel des pouvoirs locaux. Il était bien question d’une revalorisation de salaires… mais uniquement celui des bourgmestres !

    La suppression du grade E a déjà été effectuée au niveau régional, mais pas local. Il s’agit de la plus large catégorie de travailleurs communaux (28% des agents des pouvoirs locaux). La différence n’est pas des moindres : les échelles barémiques régionales sont actuellement 13,93% supérieures aux locales (soit 178,45 euros) !

    Un agenda de rentrée bien chargé

    Cet affront, le Front Commun Syndical l’a pris comme une déclaration de guerre. C’est donc à juste titre qu’il a présenté un vaste plan d’actions pour cette rentrée sociale 2019. Des actions auront lieu durant tout le mois d’octobre jusqu’à la tenue d’une grève régionale le 7 novembre, un an après celle de l’an dernier. Un préavis de grève a été déposé pour couvrir toutes les actions qui prendraient place de septembre à décembre.

    Ces moments de mobilisation seront accompagné de moments de débat et de discussion afin de continuer à assurer le contrôle des travailleurs sur leur combat, mais aussi pour voir comment organiser des actions et des grèves plus dures, puisque les autorités ont décidé de faire la sourde oreille jusqu’ici. D’autant plus que le nouveau ministre de la fonction publique bruxelloise est Bernard Clerfayt (Défi), le seul bourgmestre à avoir refusé de recevoir les travailleurs durant la tournée des conseils communaux.

  • La santé en lutte ! Interview de Karim Brikci, délégué permanent CGSP de l’hôpital Brugmann-Horta

    Depuis mars s’est développé un mouvement social chez le personnel des soins de santé bruxellois. Débutant dans les urgences et soins intensifs de l’hôpital Brugmann-Horta, celui-ci s’est étendu à d’autres hôpitaux et veut fédérer le secteur de la santé en lutte. Nous avons donc interviewé le délégué permanent CGSP de l’hôpital Brugmann-Horta, Karim Brikci.

    Propos recueillis par Pablo (Bruxelles)

    Bonjour Karim, j’imagine que la colère du personnel des soins de santé ne tombe pas du ciel. Peux-tu nous expliquer son contexte ?

    ‘‘En effet, comme dans beaucoup de secteurs, le ras-le-bol est profond. La situation s’est détériorée à très grande vitesse avec des conséquences catastrophiques pour le personnel et les patients. Ce constat est dénoncé par les organisations syndicales et les travailleurs depuis de longues années. Au jour le jour tout ceci se traduit par une démotivation, une explosion des burnouts,…

    ‘‘En parallèle, depuis plusieurs législatures, les soins de santé ont subi des économies à grande échelle devant être supportées par le personnel de terrain : non-remplacements d’effectifs, suppressions d’acquis tels que des jours de congés, primes de fin d’année,… Les patients ont aussi subi de plein fouet les conséquences de ces politiques avec des délais d’attentes de plus en plus importants, des augmentations de tarifs et de prix des médicaments.’’

    Comment le mouvement s’est-il développé ?

    ‘‘Face au constat, de nombreux petits combats ont été menés ces dernières années pour tenter au maximum de contrer ces choix politiques. Chaque petit combat isolé semblait perdu d’avance. Mais toutes ces luttes ont pu remettre à l’ordre du jour la nécessité de se battre pour une amélioration de nos conditions de travail et la défense de nos acquis.

    ‘‘En février, dans mon hôpital, les brancardiers ont mené une grève courageuse de trois jours pour empêcher la suppression de 3 postes et pour dénoncer un management devenu de plus en plus autoritaire, qui ne prenait pas en compte l’avis de ceux qui au quotidien souffrent de la surcharge de travail. La direction a été surprise et ne s’attendait pas à une telle détermination. Au bout des 3 jours, elle a dû céder et les brancardiers ont obtenu le remplacement en CDI des 3 postes menacés. Contrairement à ce qui a pu vivre par le passé, la solidarité et l’intérêt pour leur combat était assez remarquable. On entendait sur le piquet “Bravo, vous osez vous quand même !”, “On devrait tous faire la même chose”.’’

    Une sorte d’étincelle en somme…

    ‘‘Tout à fait. Quelques jours plus tard, notre délégation a été interpellée par des collègues infirmières des soins intensifs et des urgences pour discuter de leur participation à la grève prévue pour la Journée Internationale de lutte pour les droits des femmes. Partant de leur vécu et d’une situation devenue intenable, elles avaient dressé leur propre cahier de revendications et l’énorme majorité des équipes étaient prête à partir en grève pour soutenir leurs demandes. A partir du 8 mars, ces équipes sont rentrées en mouvement pour obtenir satisfaction à leurs revendications. On a travaillé systématiquement sous forme d’assemblées avec les collègues pour discuter des avancées, du suivi des discussions avec la direction,…

    ‘‘Avec les collègues du syndicat nous avons donné une attention particulière au fait que le combat est celui des travailleurs de terrain et que donc c’est à eux de le mener. Nous étions là pour les soutenir, les défendre, mais en aucun cas prendre des décisions à leur place. En interne, plusieurs avancées ont pu être obtenues après 2 mois de mobilisations et de négociations. Mais une bonne partie de leurs revendications, comme la reconnaissance du temps d’habillage, le remboursement des transports en commun ou encore la revalorisation salariale, étaient renvoyée vers la direction du réseau IRIS, seule, selon la direction locale, à pouvoir répondre à ces demandes.

    ‘‘En assemblée, nous avons discuté longuement sur la stratégie à suivre. La médiatisation autour de notre “petite” mobilisation allait nous aider et nous avons été mis au courant que nos collègues de l’hôpital Saint-Pierre – qui vivent bien évidemment la même situation – prévoyaient aussi de passer à l’action. Quelques rencontres et discussions nous ont amené à proposer au front commun syndical une action coordonnée de tous les hôpitaux IRIS avec une journée de grève et de manifestation. La date a été convenue pour le 3 juin. Cette journée fut un grand succès avec quelques 400 personnes présentes devant les bureaux de la direction du réseau. L’ambiance était incroyable et la volonté de lutter et de continuer la mobilisation bien présente. La direction a proposé ce jour-là de discuter tout l’été autour du cahier de revendications.

    ‘‘Bien que beaucoup soient méfiants, et à juste titre, de cette stratégie de groupes de travail, l’assemblée organisée à la fin de la journée de grève avec les travailleurs grévistes a décidé d’y participer, d’exiger des réponses pour début septembre et d’appeler à une réunion le 21 juin pour mettre sur pied une coordination de tous les travailleurs du secteur de la santé. Cette coordination a depuis pris un nom La Santé en Lutte.’’

    Quelle importance a cette coordination de “la Santé en Lutte” selon toi ?

    ‘‘Pour nous, c’est un développement extrêmement important. Notre secteur est tout d’abord confronté à un chantage moral quand nous discutons de passer à l’action. On peut facilement nous accuser de “prendre en otage les patients”. Pour nous, il est clair qu’aujourd’hui c’est l’austérité et les politiques menées qui prennent en otage les patients et que notre mouvement a pour but d’améliorer la situation de tous, travailleurs et patients. Mais nous devons prendre ça en compte et faire un travail de sensibilisation et de mobilisation conscient et efficace.

    ‘‘Ensuite, dans notre secteur, la division syndicale est très marquée entre public et privé ou entre hôpitaux et maisons de repos par exemple. La Santé en Lutte veut unifier dans ce combat global pour un refinancement des soins de santé l’ensemble des acteurs, syndiqués ou non, travailleurs et patients, syndicats et associations professionnelles, etc. Cela ne sera certainement pas évident, mais l’ensemble des collègues impliqués actuellement sont motivés par cette perspective et nous allons faire le maximum pour que la question de la santé soit sur la table à la rentrée de septembre 2019.’’

    Quelle est la position des directions hospitalières face à ce mouvement ?

    ‘‘Un développement intéressant a été que cette mobilisation a forcé une série d’employeurs publics et privés à soutenir le mouvement et à déclarer publiquement qu’un refinancement était nécessaire. Ce positionnement est légèrement hypocrite compte tenu du fait que ce sont ces mêmes employeurs qui appliquent sans discuter cette austérité depuis des années, mais nous pouvons utiliser ça pour avancer et légitimer notre combat.’’

    Que prévoyez-vous pour la rentrée sociale ?

    ‘‘Beaucoup de choses sont discutées actuellement. Tout d’abord, nous organisons une grande assemblée de La Santé en Lutte le 13 septembre. Nous espérons pouvoir être capable de mettre tous les acteurs autour de la table et de discuter sérieusement d’un véritable plan d’action à la hauteur des enjeux. En parallèle, la mobilisation au niveau du réseau IRIS va continuer. Début septembre, la direction doit donner des réponses à nos revendications. Nous prévoyons des assemblées dans tous les hôpitaux IRIS pour présenter les réponses de la direction et décider de la suite à donner. Mais je peux déjà te dire qu’il est clair pour nombre d’entre nous que certains points de revendications sont cruciaux et que la mobilisation reprendra de plus belle si nos directions ne donnent pas de réponses avec des engagements sérieux.

    A côté de ça, la CGSP-ALR (Administrations locales et régionales) mène une campagne depuis une grosse année autour de la nécessaire et urgente revalorisation salariale de notre secteur qui comprend les hôpitaux publics, les communes, les CPAS, etc. Nous sommes encore un des seuls secteurs où de nombreux collègues sont payés en grade E, grade qui a disparu dans de nombreux endroits et qui ne permet pas de vivre décemment aujourd’hui à Bruxelles. Ce combat-là va aussi être mené à la rentrée parce qu’il semble clair aujourd’hui que le gouvernement bruxellois n’a pas mis à l’ordre du jour cette revalorisation malgré les différentes promesses pré-électorales. La rentrée sera donc assez chaude…’’

    – 13 sept. : Assemblée Générale ‘La Santé en Lutte’ 18h, rue du Congrès 17/19 Bruxelles
    – Suivez ce combat sur Facebook => ‘‘La santé en lutte’’

  • Grève dans les hôpitaux publics bruxellois

    Hier, le personnel des cinq hôpitaux publics du réseau IRIS à Bruxelles était en grève en raison de la charge de travail insoutenable, du manque de reconnaissance du personnel et, plus généralement, des économies réalisées dans le secteur de la santé qui détruisent le service. Le texte ci-dessous est le communiqué de presse du front commun syndical des hôpitaux IRIS.

    COMMUNIQUE DE PRESSE DU FRONT COMMUN SYNDICAL DES HOPITAUX PUBLICS DU RESEAU IRIS

    Suite aux différentes actions menées dans nos institutions ces derniers mois, le Front Commun Syndical représentant le personnel du réseau hospitalier IRIS (CHU Brugmann – CHU Saint-Pierre – Institut Bordet – Huderf –Hôpitaux Iris Sud) a déposé un préavis de grève auprès des autorités hospitalières pour la journée du lundi 03 juin 2019. Concrètement, ce préavis de grève prendra ses effets le dimanche 02 juin à 20h pour se terminer le lundi 03 juin à la même heure.

    Cette journée de grève sera assortie d’une action syndicale de protestation qui se déroulera devant le bâtiment de la Faîtière Iris, situé rue Dejoncker, 46 à 1060-Saint Gilles. Le personnel et les militants des organisations syndicales sont appelés à venir manifester leur colère pendant que leurs représentants syndicaux et des représentants des travailleurs mobilisés assisteront à une réunion du Comité C Iris avec les autorités du réseau Iris.

    Les organisations rappellent que les négociations relatives au cahier de revendications du secteur des pouvoirs locaux bruxellois (19 Communes, 19 CPAS, Hôpitaux Iris et Associations Chapitre XII) sont quasi au point mort avec les autorités hospitalières.

    Nous exigeons une revalorisation générale des barèmes, un retour à l’octroi de la prime de fin d’année, des possibilités de réduction du temps de travail, la mise en place d’un second pilier de pensions pour les agents contractuels et le remboursement des frais de transport à 100%.

    Outre ces revendications générales, nous voulons aussi mettre en évidence des situations propres aux hôpitaux Iris :

    • La souffrance des travailleurs est de plus en plus importante en regard de la charge de travail qui ne cesse de s’accroître en termes de services à rendre aux patients
    • Les autorités hospitalières (qui ne cessent de clamer la rigueur budgétaire) ne manquent pas de trouver de l’argent lorsqu’il s’agit de démultiplier les postes d’encadrement.
    • Les dégâts causés par les mesures budgétaires de la Ministre Fédérale de la santé sont profonds.

    Le personnel des cinq hôpitaux et leurs représentants syndicaux exigent que les autorités des hôpitaux prennent rapidement leurs responsabilités pour rétablir un climat de travail serein et motivant, tout en offrant des conditions salariales et de travail justes et valorisantes.

  • Bruxelles. Grève et manifestation du personnel des administrations locales et régionales

    Hier, une manifestation combative du personnel des communes, des CPAS et des hôpitaux publics de Bruxelles a eu lieu dans la capitale. Leur grève portait sur des revendications offensives : l’augmentation de tous les barèmes de 10%, la réduction du temps de travail avec embauches compensatoires et sans perte de salaire, le rétablissement de la prime de fin d’année dans toute la fonction publique d’un montant équivalent à un 13e mois et enfin l’amélioration des conditions de travail (engagements de personnel supplémentaire et nomination) pour un service public de qualité.

    Ces revendications font l’objet d’actions depuis un certain temps (voir notre article à ce sujet) : il y a d’abord eu une pétition, dont les premières signatures ont été remises lors d’une petite action, puis des arrêts de travail juste avant les élections et maintenant cette grève avec manifestation. “Tout augmente, sauf nos salaires”, tel est le slogan central de ce mouvement qui s’est construit au cours de ces derniers mois.

    Les manifestants se sont notamment rendus dans les bureaux du PS, où Laurette Onkelinckx, la responsable bruxelloise, est brièvement sortie pour dire qu’elle soutient les revendications des manifestants. Il n’en a toutefois pas été question lors des négociations pour les coalitions communales… Des revendications telles que la semaine des 30 heures ou le salaire minimum de 14 euros de l’heure sont soutenues par le PS dans ses textes de Congrès, mais pas dans les accords de majorité. Les revendications syndicales devraient pourtant être la pierre angulaire de toute négociation pour un conseil communal progressiste.

    La manifestation s’est poursuivie à proximité des bureaux de la fédération patronale FEB. La manifestation s’est terminée devant les locaux de la CGSP ALR (Administrations locales et régionales) où les prochaines étapes de la lutte ont été discutées.

    Avec ce mouvement, le personnel des administrations locales et régionales de Bruxelles démontre l’importance d’un plan d’action allant crescendo. L’utilité des exigences offensives est également démontrée. Ce mouvement ne se contente pas de dénoncer les manques, il pose des revendications qui délivrent une solution. Après cette grève et cette manifestation, la lutte doit se poursuivre avec des actions et une nouvelle extension de l’implication de la base.

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  • [VIDEO] Arrêt de travail à l’hôpital Brugmann : “Tout augmente, sauf nos salaires !”

    Ce jeudi 11 octobre, un arrêt de travail de deux heures a eu lieu en front commun syndical dans les hôpitaux publics, les communes et les CPAS de Bruxelles afin de réclamer notamment une augmentation des barèmes de 10%, sous le slogan « Tout augmente, sauf nos salaires ».

    Une vingtaine de lieux de travail ont ainsi connu un arrêt de travail. Cette vidéo donne un aperçu de la manière dont cette action s’est déroulée à l’hôpital Brugmann.

    Une nouvelle journée d’action est prévue pour le 8 novembre.

  • Journée d’action à Bruxelles “Tout augmente, sauf nos salaires !”

    Ce jeudi 11 octobre, un arrêt de travail de deux heures a eu lieu hier en front commun syndical dans les hôpitaux publics, les communes et les CPAS de Bruxelles afin de réclamer notamment une augmentation des barèmes de 10%, sous le slogan “Tout augmente, sauf nos salaires”. Une nouvelle journée d’action est prévue pour le 8 novembre.

    Le 20 septembre dernier, les travailleurs des Communes, CPAS et hôpitaux publics s’étaient déjà réunis, également en front commun syndical, devant le cabinet du Ministre Président de la région bruxelloise Rudi Vervoort pour lui remettre une pétition signée par 10.000 travailleurs de la fonction publique locale réclamant :

    • une augmentation de 10 % de tous les barèmes. En Région de Bruxelles-Capitale, de trop nombreux travailleurs n’arrivent plus à joindre les deux bouts vu l’augmentation constante du prix de la vie, des loyers, …
    • le passage des niveaux E en niveau D car aujourd’hui ces travailleurs vivent avec des salaires qui sont en-dessous des montants de référence en deçà duquel il n’est pas possible de mener une existence conforme à la dignité humaine;
      une politique de statutarisation massive pour préserver nos services publics et protéger les travailleurs de licenciements aléatoires;
    • la réduction collective du temps de travail avec maintien du salaire et embauche compensatoire pour créer de nouveaux emplois;
    • l’allongement barémique des carrières puisqu’il est aujourd’hui demandé aux travailleurs de
      continuer jusque 67 ans;
    • la réintroduction de la programmation sociale aux endroits où cela a été retiré;
      pour les contractuels travaillant dans la fonction public un second pilier d’au moins 6 % de la
      masse salariale;
    • l’amélioration générale des conditions de travail via l’engagement de personnel en suffisance et une véritable politique de bien-être.

    Des rassemblements et des actions ont eu lieu en divers endroits, notamment à l’hôpital Brugmann. Là bas, plus de 200 travailleurs ont participé à l’action, qui a débuté par une assemblée générale où, après quelques prises de paroles des délégués syndicaux, tous les travailleurs qui le souhaitaient étaient invités à prendre la parole. L’occasion était parfaite pour faire connaître les difficultés des divers services et contrer toutes les tentatives de la direction de diviser et d’isoler les travailleurs. Comme l’a fait remarquer un militant “seuls, nous sommes écraser, mais regroupés et organiser, c’est nous qui pouvons les faire reculer”.

    Par la suite, la petite foule s’est rendue à l’entrée de l’hôpital pour y déployer une grande banderole qui reprenait différentes mesures d’austérité et la manière dont elles impactent le quotidien des travailleurs. Un espace avait été laissé blanc pour inviter les participants à noter par eux-mêmes les thèmes qu’ils estiment importants. L’arrêt de travail s’est terminé par une petite manifestation dans l’enceinte de l’hôpital.

    Durant ces deux heures, la volonté d’impliquer le plus largement possible les travailleurs dans l’action et la bonne atmosphère étaient véritablement des éléments frappants. Là-bas, cet arrêt de travail a été utilisé au maximum pour préparer la prochaine date de mobilisation, le 8 novembre prochain. Ce n’est qu’un début, continuons le combat !

    Quelques photos de l’hôpital Brugmann

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  • [Communiqué de presse] Tout augmente sauf nos salaires : ça suffit !

    Communiqué de presse du Front commun des Administrations Locales et Régionales de Bruxelles.

    Ce 20 septembre 2018, les travailleurs des Communes, CPAS (Associations Chapitre XII ) et hôpitaux publics ( Chapitre XII bis) se réuniront en front commun syndical pour remettre une pétition signée par plusieurs milliers de travailleurs au Ministre Président Rudi Vervoort.

    Les travailleurs n’en peuvent plus. Trop de travail pour un salaire de misère. Leurs revendications sont donc pour nous justifiées :

    • Une augmentation de 10 % de tous les barèmes. En Région de Bruxelles-Capitale, de trop nombreux travailleurs n’arrivent plus à joindre les deux bouts vu l’augmentation constante du prix de la vie, des loyers, …
    • Le passage des niveaux E en niveau D car aujourd’hui ces travailleurs vivent avec des salaires qui sont en-dessous des montants de référence en deçà duquel il n’est pas possible de mener une existence conforme à la dignité humaine.
    • Une politique de statutarisation massive pour préserver nos services publics et protéger les travailleurs de licenciements aléatoires.
    • La réduction collective du temps de travail avec maintien du salaire et embauche compensatoire pour créer de nouveaux emplois.
    • L’allongement barémique des carrières puisqu’il est aujourd’hui demandé aux travailleurs de continuer jusque 67 ans.
    • La réintroduction de la programmation sociale aux endroits où cela a été retiré.
    • Pour les contractuels travaillant dans la fonction public un second pilier d’au moins 6 % de la masse salariale.
    • L’amélioration générale des conditions de travail via l’engagement de personnel en suffisance et une véritable politique de bien-être.

    La CGSP, la CSC-Services publics et le SLFP soutiennent ces revendications parce que de l’argent il y en a mais il est mal utilisé par nos mandataires politiques. Nous nous réunirons ce jeudi 20 septembre 2018 à 9H devant le siège du gouvernement Bruxellois au Boulevard du Régent 21-23.

    Personnes de contact :
    CGSP ALR : Carine Rosteleur 0498/97.36.18
    CSC SP : Benoît Lambotte 0475/49.99.96

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