Tag: Centre de Recherche

  • Enseignement et sous-financement

    Septembre, la période de rentrée des classes. Comme chaque année, les médias nous abreuvent d’images sympathiques montrant des élèves joyeux ou nerveux à l’idée de retourner au cours. La réalité est souvent plus inquiétante : manque de place, inégalité scolaire, frais exorbitants…20% des écoles regroupent 80% des élèves défavorisés socialement. La rentrée n’est pas facile pour tout le monde : selon les études Pisa, l’enseignement en Belgique est l’un des plus inégalitaires au monde.

    Par Thomas (Namur)

    Le budget de l’éducation en communauté française est de plus de 6 milliards d’euros, mais cela est insuffisant car les manques sont partout. Certaines écoles vont jusqu’à couper le chauffage dans les locaux par manque de budget ou à donner cours dans des préfabriqués par manques de locaux. Par manque de moyens disponibles le nombre d’heures de cours particuliers explosent. Les prix varient mais se situent aux alentours de 25-30 euros par heure, à charge des familles.

    Comment nos politiciens réagissent-ils à ces carences flagrantes ? De la même manière dont ils gèrent les autres secteurs. La ministre Simonet avait d’abord pensé prendre de l’argent aux écoles pauvres, pour le redistribuer aux écoles encore plus pauvres, le fameux décret robin des bois, mais sans augmentation du budget global de l’éducation il n’y aura pas de solution! Face à la grogne sociale que ce décret avait suscité, la Communauté Française a finalement débloqué quelques millions d’euros et à neutraliser les effets notamment pour l’enseignement libre. Un soi-disant ‘‘grand accord’’ qui est l’équivalent d’une goutte dans la mer du Nord…

    40% des enseignants quittent leur profession dans les cinq premières années. La majorité des jeunes profs sont baladés de contrats temporaires en mission de remplacement pendant des années avant de trouver un poste stable. Les classes sont surpeuplées, les installations vétustes. Le manque de moyens affecte beaucoup les activités pédagogiques, visites, excursions. Quelle est la réponse de l’Olivier face à ces conditions de travail extrêmement dures : l’attaque des prépensions et la culpabilisation des profs pour l’état actuel de l’enseignement.

    La gestion des groupes-classes pose de plus en plus problème. Par rapport à l’école d’antan, les groupes-classes se sont diversifiés (massification de l’enseignement et arrivée de l’immigration), il y a eu aussi une évolution de la société vers le consumérisme (le tout et tout de suite) et l’individualisme. Il y a aussi les effets de 30 ans d’une période économique aux prises avec des caractéristiques dépressionnaires, aggravé par la crise profonde du capitalisme de ces dernières années. L’Ecole est peu armée pour gérer les conséquences de tout cela. Une réforme de la formation des profs comme d’aucuns le proposent peut constituer un élément de solution et d’amélioration de la qualité d’enseignement mais ne peut à elle seule suffire dans un contexte ou les liens sociaux se désagrègent sous les coups de butoir des capitalistes assoiffés de profit D’après le CRIOC (Centre de Recherche et d’Information des Organisations de Consommateurs), le prix d’une rentrée scolaire serait de 436 euros en maternelle, 339 euros en primaire et secondaire 609 euros et enfin en supérieur, 1315 euros. Et on ne parle que de la rentrée, le coût d’une année d’étude est bien plus élevé ; plus de mille euros en maternelle, à plus de 2000 euros à la charge des parents en primaire et secondaire. Pour le supérieur, avec 800 euros de minerval, le coût des études est très variable selon la distance de l’université et s’il faut payer un kot au jeune. Entre 2008 et 2011, on voit une augmentation de 15% d’étudiants qui ont eu besoin du revenu d’intégration sociale, soit 16.874 jeunes.

    Le déficit budgétaire de la communauté française est de 450 millions d’euros en 2011 et on nous assène que les caisses sont vides. La moyenne d’imposition des entreprises a diminué de 19.9% en 2001 à 11.8% en 2009. Le coût des seuls intérêts notionnels était estimé en 2009 à 5.7 milliards d’euros de pertes pour l’Etat. D’énormes cadeaux fiscaux distribués à des actionnaires qui, soi-disant, font tourner l’économie et créent de l’emploi. Quel emploi rétorquera-t-on, il y a officiellement 700.000 chômeurs dans ce pays, et même réussir de grandes études n’assure pas un avenir stable pour les étudiants. Un think thank libéral, l’Itinera Institute, propose pour pallier au manque budgétaire, d’augmenter le minerval que l’étudiant payera à crédit. Ce genre de fausses solutions qui est déjà en œuvre depuis longtemps en Grande-Bretagne ne ferait qu’accroitre le fossé entres les jeunes issus d’un milieu aisé et ceux des couches moyennes et modestes. Comment étudier sereinement avec une dette de plusieurs dizaines de milliers d’euros ?

    Les manques des écoles sont énormes. Il nous faut exiger un refinancement massif du secteur, à hauteur de 7% du PIB, comme cela a déjà été le cas dans les années 80. Ne tombons pas dans le piège de la division : parents, élèves et professeurs et personnel technique et administratif ont en dernière analyse les mêmes intérêts à exiger un enseignement de qualité.

    La seule manière d’obtenir ce refinancement est de l’imposer à nos politiciens, grâce à des actions massives et coordonnées. Comme la grève massive du cinq mai dernier, ou douze mille enseignants manifestaient pour de meilleurs salaires, contre l’austérité budgétaire, et contre l’allongement de la prépension. Les différents politiciens en charge de l’éducation ont répondu à cette mobilisation par des effets d’annonces, qui n’ont toujours pas été suivis de mesures concrètes.

  • En Bref…

    Cette rubrique est destinée à mettre en avant différents faits, citations, vidéos ou petites nouvelles particulièrement frappantes.


    Pouvoir d’achat et pauvreté : principale préoccupation des Belges

    Ce vendredi, une étude du CRIOC (Centre de Recherche et d’Information des Organisations de Consommateurs) a révélé que les principales inquiétudes de la population du pays sont la baisse du pouvoir d’achat et de la pauvreté (41% des sondés). En seconde place arrive la montée du chômage (33%). Depuis 2008, première année où ce type d’enquête a été mené, les ménages épargnent dans tous leurs budgets, mais le CRIOC note notamment l’augmentation des économies sur l’alimentation en Wallonie. Une personne sur trois (39%) a également économisé sur les soins de santé…


    Les droits des femmes remis en cause en Europe

    Dans divers pays européens, des attaques ont été lancées contre les droits sexuels, surtout le droit à l’avortement, sous couvert du prétexte d’économies à réaliser pour faire face à la crise mondiale. Le 31 août, le Parlement polonais a examiné un projet de loi interdisant complètement l’avortement, rejeté à une très courte majorité seulement. Depuis le 30 août, l’avortement est radié des prestations de l’assurance maladie de base en Suisse. A cela s’ajoute la campagne contre l’avortement lancée par le gouvernement hongrois (avec le financement de l’Union européenne) et, ce mois-ci, un texte est discuté au Parlement russe concernant l’obligation pour les femmes mariées d’obtenir une autorisation écrite de leur mari pour avorter, entre autres mesures restrictives. Il est grand temps de repartir à l’offensive pour défendre les droits des femmes…


    L’index du “R-word”

    Le journal The Economist a récemment réalisé un recensement des articles contenant le ‘‘mot en R’’ (c’est-à-dire ‘‘récession’’) dans la presse écrite. La courbe parle d’elle-même… Ce procédé bien peu scientifique est toutefois illustratif des craintes pesant sur l’économie mondiale.


    La crise bancaire profite aux… actionnaires

    Lu sur le site ‘‘6com.be’’, le site d’information développé par les Métallos-FGTB de Liège : ‘‘Selon Het Nieuwsblad, les entreprises belges ont payé au cours des dix dernières années des dividendes plantureux, malgré la crise économique. L’augmentation n’aurait jamais été aussi élevée que depuis l’effondrement du système bancaire. Le journal fait remarquer que l’argent a principalement été reversé aux actionnaires, et moins aux employés ou au fisc. A qui profite le crime?’’ Sans commentaire…


    Le Cercle de Wallonie voulait donner la parole à l’extrême-droite…

    Le Cercle de Wallonie – un ramassis de patrons, d’actionnaires et d’académiciens bourgeois,… – organise régulièrement des discussions ‘‘enrichissantes’’ sur divers thèmes. Un dîner littéraire était prévu pour le 13 octobre en présence de Gilbert Collard, un avocat français connu pour avoir couvert des procès très médiatiques, mais aussi pour être président du comité de soutien de Marine Le Pen, candidate du Front National aux prochaines présidentielles françaises… Suite au tollé déclenché par la révélation de l’évènement, l’invitation a été annulée. Il est vrai que le programme de Marine Le Pen (antisyndical à l’extrême, raciste,…) a de quoi séduire les patrons pour qui les travailleurs sont toujours un peu trop protégés…


    Vidéo: protestation de délégués britanniques combatifs

    Le 14 septembre, des délégués syndicaux ont manifesté à Londres. Après un meeting, les délégués se sont rendus devant les locaux de la fédération syndicale TUC pour revendiquer l’organisation d’actions contre les assainissements. Voici ci-dessous une vidéo avec quelques prises de parole.

  • En bref…

    Cette nouvelle rubrique paraîtra régulièrement le week-end, et est consacrée à mettre en avant différents fait ou petites nouvelles particulièrement frappantes.


    Un krach en septembre ou octobre?

    C’est l’interrogation que l’on a pu lire ce lundi sur le site Express.be, qui relayait les propos d’un cadre d’une banque londonienne tenu dans le Telegraph: ”Le problème provient d’un manque de liquidité, c’est ça qui provoque le problème avec les banques. On dirait que c’est la même chose qu’en 2008. (…) Je pense que nous nous dirigeons vers un krach en septembre ou octobre, qui surpassera tout ce que nous avons connu jusqu’alors.” Le Telegraph a rapporté les assurances pour les dettes de plusieurs grandes banques européennes sont plus élevées que durant la crise financière de 2008. Les couvertures de défaillance (CDS) sur les obligations de la Royal Bank of Scotland (RBS), de BNP Paribas, de la Deutsche Bank et d’Intesa Sanpaolo, entre autres, ont atteint des niveaux record la semaine dernière.

    Photo ci-contre: ”Si Marx était en vie, il dirait "je vous l’avais bien dit".


    Leurs remèdes ne fonctionnent pas

    C’est ce que l’on peut notamment lire en première page de l’édition de septembre de notre mensuel ”Lutte Socialiste”. La Commission grecque de contrôle du budget vient de confirmer cela cette semaine, en alertant que les nouvelles de l’économie grecque sont loin d’être rassurantes. "La dynamique de la dette grecque est désormais hors de contrôle" affirme-t-elle. Elle se base sur l’augmentation de la dette (le dernier chiffre est de 350 milliards d’euros) et sur les dernières données de récession pour le pays: – 4,5 % cette année, malgré les plans d’urgence de l’UE et les diverses attaques très brutales contre les travailleurs et leurs familles. Non, vraiment, les remèdes capitalistes pour sauver ce système malade ne fonctionnent pas.


    Test-Achats : la facture énergétique est trop élevée

    L’organisation de défense des consommateurs Test-Achats vient de confirmer ce que chacun sait déjà très bien: nous payons de trop pour notre énergie. L’Electricité et le gaz sont bien plus chers en Belgique que dans les pays voisins. Pour une facture annuelle de 900 euros avec Electrabel, on n’aurait payé que 500 euros en France. Test-Achats met particulièrement en avant le rôle des distributeurs d’énergie, qui représentent 30 à 40% de la facture finale pour l’énergie. L’organisation dit ”ne pas comprendre" pourquoi les prix ont tellement augmenté depuis la libéralisation du secteur, deux fois plus que l’index. Avez-vous pensé à la soif de profit du privé ? Test-Achats propose, entre autres à réduire la TVA sur l’énergie et d’instaurer un contrôle des prix. Avez-vous pensé à la nationalisation du secteur de l’énergie ?


    ”47% des Wallons avouent se serrer un peu la ceinture.’’

    C’est constat auquel a abouti le Crioc (Centre de Recherche et d’Information des Organisations de Consommateurs) qui a lancé fin août un nouvel indicateur pour aborder les difficultés des Belges qui ne tombent pas sous le seuil officiel de pauvreté. Ce chiffre n’est bien entendu pas une véritable nouvelle pour nombre d’entre nous, mais c’est une illustration concrète de ce à quoi nous devons nous attendre si nous ne résistons pas. A Bruxelles, il s’agit de 30%.


    Envoyez les chômeurs au café!

    ‘‘Que le gouvernement intervienne avec des chèques-repas, qu’il subsidie les gens pauvres pour les aider à payer leur consommation d’énergie, c’est une aberration totale. Il vaut mieux leur donner de l’argent pour qu’ils aillent au café et prendre un verre ensemble. Ça coûtera moins en chauffage aussi.’’ Roland Duchatelet – nouveau propriétaire du Standard de Liège, ancien sénateur du VLD, ancien fondateur du parti Vivant (droite de droite) – a ses propres solutions pour la pauvreté. Une belle arrogance de la part de la 18e fortune de Belgique. Il ‘‘pèse’’ 502 millions d’euros…


    Les services de la jeunesse en action dans le district de David Cameron

    Dans le comté d’Oxfordshire, qui est aussi la circonscription du Premier ministre conservateur David Cameron, une action a été menée fin août contre les plans d’austérité des conservateurs, qui ont notamment pour conséquence la disparition de deux tiers des fonds pour la jeunesse. 26 centres de jeunesse sont menacés de fermeture. Peu de temps après les émeutes, David Cameron avait donné une conférence de presse dans un centre de jeunesse à proximité de l’endroit où l’action s’est déroulée… car même ce centre n’a pas son avenir assuré! 80 emplois sont en jeu. l’action a été menée par une soixantaine de personnes rassemblée au piquet de grève, une grève soutenue par 93% du personnel.


    Le chômage, néfaste pour les enfants aussi

    On a aussi pu lire cette semaine sur Express.be que ”La crise économique peut, chez des enfants de chômeurs de longue durée, conduire au stress, à des difficultés comportementales et économiques (…) Les problèmes économiques liés au chômage ont un impact négatif sur l’environnement familial, et les enfants en sont les victimes ". C’est ce qui ressort de l’étude de Heather Hill, professeur à l’Université de Chicago et spécialiste des services sociaux. Elle a, entre autres choses, noté que le chômage des parents augmente de 40% les problèmes de comportement à l’école.

  • Le scandale de la hausse des prix: leur avidité nous prend à la gorge!

    Pour peu qu’on aborde la question des salaires, les patrons et leurs alliés politiques hurlent au scandale du ‘‘handicap salarial’’ et exploitent bien vite les données des pays voisins. Mais – c’est marrant – si on parle de la hausse des prix, cette même logique ne vaut plus… Que les prix augmentent plus vite en Belgique que dans les pays voisins, ça, ça ne dérange pas le patronat.

    Par Nicolas Croes

    En janvier 2011, la facture annuelle d’une famille de 4 personnes se chauffant au gaz était de 1.463 euros à Bruxelles contre… 1.007 euros à Londres ! La Commission de Régulation de l’Electricité et du Gaz (CREG) affirme ainsi, chiffres à l’appui, que le gaz est moins cher de 31 % à Londres, et de 7 % à Paris (et sensiblement plus cher à Amsterdam et Berlin, de 1 et 4%).

    Selon l’Observatoire des Prix, l’inflation totale en Belgique a été de 2,3% en 2010, contre 1,4 % en moyenne dans les pays voisins. Précision utile, la tendance à la hausse s’est accélérée vers la fin de l’année (l’inflation était de 3,4% en décembre), et se poursuit en 2011… L’indice des prix à la consommation (IPC) en janvier s’est élevé à 3,7% dans notre pays, contre 2,3% dans la zone euro. En 2009, les denrées alimentaires comme la viande, le fromage, le lait et les oeufs étaient 20% plus chères en Belgique que dans le reste de l’Europe. En cinq années, l’alimentation est devenue 16,8% plus chère dans notre pays ! A lui seul, le prix des pommes de terre a augmenté de 44%…

    Alors, c’est vrai, il y a des prix qui baissent. Les télévisions à écran plat par exemple. Mais chacun conviendra que ça cale fort peu le ventre et tient mal sur une tartine. Les produits alimentaires non transformés (fruits et légumes,…), par contre, ont augmenté de 3,5% en 2010 (contre 1,9% dans la zone euro).

    L’énergie coûte plus cher, les loyers coûtent plus chers, les terrains à bâtir coûtent plus chers, la nourriture coûte plus cher, les transports en commun coûtent plus chers, etc. Avec nos salaires et nos allocations, on peut faire beaucoup moins de choses aujourd’hui qu’avant.

    Le CRIOC (Centre de Recherche et d’Information des Organisations de Consommateurs) a ainsi récemment mis en lumière que 44% des sondés d’une de ses enquêtes déclarent qu’ils mettent moins d’argent de côté qu’auparavant, une augmentation de 18 % par rapport à l’enquête réalisée début 2010. On constate aussi que plus d’économies sont faites par les ménages concernant l’argent pour les soins de santé. De plus en plus de familles n’arrivent plus à payer leurs factures. L’an dernier, 2.362 familles flamandes ont ainsi eu leur eau coupée, soit quatre fois plus qu’en 2009.

    Pourtant, la société regorge de richesses, mais ce n’est pas dans nos poches qu’il faut la chercher. Les grosses entreprises belges de l’indice boursier Bel 20 ont, ensemble, réalisé en 2010 un bénéfice de quelque 16,357 milliards d’euros soit… 33,1 % de profits en plus qu’en 2009 ! Voilà où passe notre argent, et voilà où il faut aller le rechercher ! Pression sur nos salaires, hausse des prix,… ça suffit ! Luttons pour de meilleurs salaires, pour notre pouvoir d’achat, et pour mettre fin à cette course folle aux profits qui nous conduit droit à l’abîme.

    • Pas touche à l’index ! Pour un index qui représente le coût réel de la vie !
    • Pour un salaire minimum net de 1.500 euros !
    • Abolition de la TVA sur les produits de première nécessité !
    • Pour de vrais revenus de remplacement, liaison des allocations au bien-être !
    • Pour un programme massif publiquement financé de construction de logements sociaux de qualité !
    • Abolition des Intérêts notionnels et des autres cadeaux néolibéraux aux patrons !
    • Pour un impôt sur les grandes fortunes !
    • Pour une répression sévère de la fraude fiscale !
    • Pour la semaine des 32 heures, avec embauches compensatoires et sans perte de salaire !
    • Pour la nationalisation des secteurs clés de l’économie comme les secteurs bancaire, énergétique, alimentaire,… Ceux-ci doivent être orientés en fonction des besoins, pas des profits.
    • Pour une société socialiste sous le contrôle démocratique des organes des travailleurs et de leurs familles !
  • Rentrée des classes ? Ce n’est pas une évidence sous le capitalisme !

    Le premier septembre rime avec rentrée des classes. Des centaines de milliers d’élèves retournent alors aux bancs scolaires, suivis quelques semaines plus tard par les étudiants du supérieur. Mais en conséquence de la continuelle insuffisance budgétaire de l’enseignement, envoyer ses enfants à l’école est devenu très cher, quand il y a une école où les inscrire…

    Par Tim (Bruxelles)

    Ces derniers mois, on a beaucoup parlé du problème des places dans les écoles, qu’elles soient wallonnes, bruxelloises ou flamandes. Dans l’enseignement bruxellois francophone, il faut construire pas moins de 79 nouvelles écoles pour le milieu de la décennie afin de faire face à l’afflux de nouveaux élèves et, pour l’enseignement néerlandophone de la capitale, il manque d’ores et déjà 3.000 places. On a beaucoup parlé en communauté française du décret mixité ou du décret inscription mais, en communauté flamande, la situation n’est pas meilleure, loin de là. A Anvers, ce n’est pas moins de 2.500 élèves qui n’ont pas réussi à s’inscrire dans une classe ! Dans la commune de Borgerhout, 34% des enfants n’ont pas trouvé de place en maternelle ! Et, des deux côtés de la frontière linguistique, les solutions proposées sont fantaisistes, la palme d’or revenant à la commune de Deinze (Flandre Orientale), où des caravanes ont été installées pour accueillir les élèves ! Pour des solutions durables – de nouvelles écoles de qualité avec suffisamment de professeurs – l’argent n’existe pas.

    Une des solutions proposée aujourd’hui est le Partenariat Public-Privé (PPP), où le privé construit ou rénove les écoles tandis que le gouvernement repaie à long terme. L’enseignement est ainsi devenu un marché fort lucratif et tant pis si les profits des entreprises de construction s’effectuent au détriment des frais des écoles et du gouvernement. En conséquence, beaucoup d’écoles sont devenues expertes en ‘comptabilité créative’ en économisant de l’argent en sous-traitant la cantine par exemple. Mais pour ces entreprises, encore une fois, les profits priment sur la santé des enfants. Une de ces entreprises spécialisée dans les cantines a ainsi un pudding aux bananes quasi uniquement composé de… maïzena et d’exhausteurs de goût ! C’est que les bananes sont si chères…

    Le manque chronique de financement pour l’enseignement se voit encore à d’autres niveaux. Le CRIOC (Centre de Recherche et d’Information des Organisations de Consommateurs) a ainsi calculé qu’en moyenne, une rentrée scolaire (fournitures, frais scolaires, habillement mais pas le cartable) allait cette année coûter 436 euros en maternelle, 339 euros en primaire, 609 euros en secondaire et 1.315 euros en supérieur… Le mois de septembre est une véritable catastrophe financière pour de nombreuses familles.

    Ces dernières années, les membres du PSL qui travaillent dans l’enseignement ont joué un rôle important dans les luttes revendiquant plus de moyens publics pour l’enseignement et contre différentes attaques. Beaucoup de nos membres sont des militants syndicaux combatifs et appréciés, actifs dans tous les syndicats, dans tous les réseaux et sur tous les niveaux. Avec notre organisation étudiante pour le secondaire et le supérieur, Etudiants de Gauche Actifs (EGA), nous sommes actifs dans toutes les grandes universités ainsi que dans plusieurs hautes écoles et écoles secondaires où nous jouons un rôle important dans la lutte pour un enseignement démocratique et de qualité.

    Notre revendication centrale est l’augmentation du financement public de l’enseignement, avec comme première étape 7% du Produit Intérieur Brut (le niveau du début des années ’80, contre 5% aujourd’hui).

    Cet argent est indispensable afin d’investir dans l’infrastructure scolaire, de diminuer la charge de travail du personnel en engageant plus de travailleurs et d’offrir un accompagnement convenable à chaque étudiant. On nous dit ‘il n’y a pas d’argent’, mais on a tout de même bien vite trouvé 25 milliards d’euros pour sauver les banques, et les profits des plus grandes entreprises belges atteignent les 15 milliards d’euros. D’autre part, chaque année, près de 9 milliards d’euros de cadeaux fiscaux sont donnés au patronat.

    Le manque des moyens dans l’enseignement est un choix politique. La priorité est de favoriser les profits des grandes entreprises et pas d’aller vers un enseignement démocratique et de qualité.

    Le PSL et EGA vont poursuivre leur lutte, rejoignez-nous !

  • Négociations salariales. Recul ou progrès ?

    Le 13 novembre, les partenaires sociaux ont commencé les négociations pour fixer la ‘norme salariale’ des deux prochaines années, c’est à dire l’augmentation maximale de nos salaires. Sera-ce un pas en avant, oui ou non?

    Geert Cool

    Les managers américains…

    Aux Etats-Unis, les salaires du 0,01% des travailleurs les mieux payés (qui sont en fait des managers) a connu une croissance de 617% entre 1996 et 2001, et pour le 0,1% de veinards les mieux rétribués, l’augmentation est « seulement » de 256%.

    Autre donnée intéressante, en 2005, un patron américain gagnait 10,5 millions de dollars par an, soit 369 salaires moyens d’ouvrier. En 1993, il s’agissait « seulement » de l’équivalent de 131 salaires, et en 1976, de 36!

    Qui gagne, qui perd?

    Les salaires des dirigeants des entreprises reprises dans l’indice boursier bege BEL-20 ont augmenté de 12% en une année seulement, de 2004 et 2005.

    Mais le Conseil Central de l’Economie (CCE) a pourtant dû avouer qu’en général le pouvoir d’achat réel des Belges a reculé de 1,3% au cours de chacune des quatre dernières années, notamment parce que certains produits ont été sortis de l’index, qui reflète donc moins la réalité. Une étude du Centre de Recherche et d’Information des Organisations de Consommateurs (CRIOC) dit même que le déclin du pouvoir d’achat a été en fait annuellement de 3%.

    Vers un accord interprofessionnel (AIP)?

    L’AIP est un accord général négocié tous les deux ans entre syndicats et patronat. Il traite entre autres des salaires et des conditions de travail des deux millions d’employés du secteur privé mais il concerne également les allocations sociales. De tels accord interprofessionnels sont conclus depuis le début des années ‘60. Il est toutefois frappant de constater que, depuis qu’une norme salariale (un plafond d’augmentation salariale à ne pas dépasser) a été imposée, la hausse autorisée des salaires a diminué (de 6,1% en 1997-1998 jusqu’à 4,5% en 2005-2006).

    Le CCE présente cette fois une norme salariale de 5,5%, supérieure à la norme salariale précédente. Pourquoi? Une raison importante est la montée de l’inflation (la hausse des prix et du coût de la vie) qui devrait être de l’ordre de 3,9% selon les prévisions pour les années 2007-2008. Cette inflation doit être déduite de la norme salariale.

    La Fédération des Entreprises de Belgique (l’organisation du patronat) affirme de son côté qu’il faudrait plutôt établir une norme salariale de 4,4%, les salaires belges ayant augmenté de 4,7%, plus rapidement donc (de 1,1%) que dans les pays voisins. Une spirale négative devrait par conséquent être entamée. Futur argument pour organiser des coupes budgétaires dans les pays voisins ?

    En fait, les salaires français et néerlandais ont connu une augmentation supérieure aux belges et ce sont surtout les salaires allemands qui augmentent moins vite que l’indice, ce qui traduit un véritable déclin concret pour les travailleurs et leurs familles de ce pays. Cela n’est pas une surprise quand on se rappelle les 250.000 manifestants qui ont défilé fin octobre contre la politique gouvernementale de la chancelière allemande Merkel. Le gouvernement de celle-ci veut même faire grimper l’âge de la retraite à 67 ans. Et c’est ce genre de politique qui nous attend si aucune résistance ne bloque les désirs du patronat.

    Comment les futures attaques seront-elles organisées?

    Les déclarations des cercles patronaux n’ont pas manqué ces dernières années pour réclamer que quelque chose soit fait à propos de l’index. Car une adaptation automatique des salaires à l’augmentation des prix, même partielle et faussée, dérange profondément les patrons.

    Cet indice a pourtant déjà été trafiqué. L’essence, par exemple, n’est plus prise en compte. L’impact des loyers est également sous-évalué : il ne compte que pour 6,2% dans le chiffrage de l’index alors que la majorité des familles bruxelloises consacrent plus de 30% de leur budget au logement et qu’en Wallonie et en Flandre, la moitié des locataires dépense plus de 20% de leurs revenus pour ce poste.

    Pourtant, pour la FEB, la suppression de l’index serait la «meilleure solution». Pour faciliter les attaques contre nos salaires, très certainement. Mais le patronat sait qu’il doit se montrer prudent. Il a, lui aussi, tiré les leçons du mouvement contre le Pacte des Générations. Avant de toucher à l’index, le patronat préfère lancer des attaques indirectes qui susciteront moins de remous.

    Les accords “all-in”

    La solution selon le patronat? Des accords par secteurs qui seraient autant de digues contre l’augmentation de l’index. Actuellement, 516.000 travailleurs (un cinquième du total) sont déjà sous une réglementation « all-in » ou des variantes de ceux-ci, comme les accords-solde.

    En voici quelques possibilités:

    – Supprimer une partie de l’augmentation salariale accordée quand l’index augmente « trop », comme cela existe déjà dans le secteur du métal.

    – Fixer un maximum général d’augmentation comprenant l’indexation, ce qui signifie que l’indexation est neutralisée si une augmentation trop forte se produit. Un tel type d’accord a été appliqué en octobre 2006 dans le secteur de la construction.

    – Arriver à un accord qui dit que les fortes augmentations seront réglées plus tard, dans des accords sectoriels.

    Quel est le problème avec nos salaires ?

    Si nous examinons les bénéfices des entreprises, on ne croirait pas qu’il y a tant de problèmes. Durant les seuls 9 premiers mois de 2006, Fortis a réalisé autant de bénéfices qu’en 2005, soit 3,6 milliards d’euros. Un cas isolé ? Certainement pas ! Ces 5 dernières années, les bénéfices des entreprises côtées en Bourse ont augmenté de 41%…

    De plus, la productivité des travailleurs belges augmente plus rapidement que leurs salaires. Pour la période 2003-2004, la productivité d’un travailleur en Belgique a augmenté de 3,1% et les coûts salariaux par unité produite de 1,4%. On produit davantage, mais si c’est invisible sur nos fiches de paie, cela se voit dans les bénéfices supplémentaires que le patronat accapare.

    Une autre façon d’augmenter les bénéfices est de réduire les contributions «patronales» à la sécurité sociale (en réalité, la part indirecte de nos salaires). Chaque année, la hotte de Saint-Nicolas pour les patrons se remplit un peu plus:

    • 2000 : 2.964.200.000 €
    • 2001 : 3.487.200.000 €
    • 2002 : 3.579.200.000 €
    • 2003 : 3.749.800.000 €
    • 2004 : 4.604.300.000 €
    • 2005 : 5.279.600.000 €
    • 2006 : 5.415.100.000 €

    Quel réponse syndicale?

    La position des sommets syndicaux semble très modérée et fait suite à la convention conclue avec le patronat en septembre, par laquelle les allocations ont été faiblement augmentées en contrepartie de nouvelles baisses de charges (entre autres sur les heures supplémentaires et le travail en équipes). A cette occasion, on s’est aussi pu se rendre compte que les directions syndicales avaient accepté l’idée patronale selon laquelle nos salaires ne peuvent augmenter trop fortement par rapport aux pays voisins. Aucune réaction n’est venue de leur part face aux déclarations des patrons.

    La base syndicale suivera-t-elle ses sommets ? Le mouvement contre le Pacte des Générations a démontré que la base ne suit pas nécessairement sa direction et ose parfois même s’y opposer : 58.000 membres de la CSC ont ainsi participé à la grève du 7 octobre 2005 alors que leur direction avait dépensé 140.000 euros pour la campagne «10 raisons pour ne pas faire grève ».

    Face aux propositions et exigences patronales, il faut construire un mouvement unifié et puissant, ce qui ne saurait être le cas en faisant systématiquement des concessions au patronat. Construisons un rapport de forces ! La base syndicale doit être informée et organisée pour plus tard pouvoir passer aux mobilisations. Un programme répondant aux préoccupations des travailleurs et de leurs familles renforcerait ce processus.

    • Non à la spirale négative de nos salaires ! Face à la concurrence pour la plus grande baisse du pouvoir d’achat en Europe, nous mettons en avant la nécessité d’une lutte commune pour augmenter réellement nos salaires
    • Non aux attaques contre l’index ! Pour un rétablissement complet de l’index, un index qui corresponde à la réalité
    • Non aux attaques indirectes contre l’index (accords all-in et autre)!
    • Pour une augmentation des salaires et des allocations sociales !
    • Pour un rythme de travail viable : non à l’augmentation de la flexibilité !
    • Pour une redistribution du travail au lieu du chômage ! Diminution du temps de travail, 32 heures de travail par semaine avec embauche compensatoire et sans perte de salaire !
0
    0
    Your Cart
    Your cart is emptyReturn to Shop