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Tag: Capitalisme
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La guerre est-elle inhérente au capitalisme ?

Presque tout le monde soutient l’idée de la “paix dans le monde”, et pourtant, en 2022, près de 40 guerres ou conflits différents sont en cours. Et avec l’invasion russe de l’Ukraine, la menace d’une guerre nucléaire, et de notre anéantissement à tous, est plus grande aujourd’hui qu’elle ne l’a été depuis des décennies. Mais pourquoi en est-il ainsi ?
Par Kevin McLoughlin (section irlandaise d’ASI)
Le fait est que, malgré ce que dit la propagande capitaliste, la guerre est inhérente au capitalisme parce qu’il s’agit d’un système reposant sur le profit, la concurrence et le besoin constant de s’étendre, ce qui se fait inévitablement au détriment des concurrents. Il ne peut y avoir de coexistence pacifique. Tout capitaliste qui veut progresser doit tirer le maximum de ses travailleurs – en les faisant travailler plus dur et plus longtemps et en les payant moins. Mais il doit le faire avant ses rivaux capitalistes, afin de s’assurer une part du marché ou le contrôle des ressources.
Bien que les capitalistes aient souvent recours à divers actes sournois contre leurs rivaux, ils ne s’engagent pas dans des conflits violents les uns contre les autres, car l’État capitaliste a le monopole de la violence grâce à son contrôle des forces armées telles que la police et l’armée. Il peut arbitrer les conflits entre capitalistes au sein d’un même État. Cependant, le capitalisme est un système international et le marché est mondial mais divisé entre nations disposant de leurs propres États capitalistes, qui agissent pour protéger et, si possible, faire progresser les intérêts de leurs propres classes capitalistes. Les États les plus puissants exercent leur influence sur la scène mondiale en tant que puissances impérialistes, dominant tous les autres mais rivalisant les uns avec les autres. Les tensions augmentant continuellement.
Cette concurrence entre États-nations représentant des classes capitalistes rivales est la source ultime des guerres qui ravagent notre monde, dont l’ampleur et l’intensité varient.
Bien sûr, la guerre est aussi une affaire de gros sous. Les guerres sont menées non pas pour de grands idéaux, mais pour des terres et des ressources, par exemple, la guerre en Irak était liée à l’accès au pétrole pour les entreprises américaines, et non à la brutalité de Saddam Hussein. Près de 2.000 milliards de dollars sont aujourd’hui consacrés chaque année à la “défense”, un montant qui a augmenté chaque année au cours des huit dernières années et qui devrait encore s’accroître de façon spectaculaire. Même au plus fort du crash économique dû à la pandémie de 2020, les 100 plus grandes entreprises d’armement ont atteint un chiffre d’affaires record de 531 milliards de dollars.
En dehors des entreprises d’armement privées elles-mêmes, les seuls intérêts servis par ces dépenses de défense sont ceux des classes capitalistes – pour protéger leurs biens des concurrents étrangers, mais aussi de leurs propres classes ouvrières, qui n’ont absolument aucun intérêt dans une quelconque guerre capitaliste. En fait, la classe ouvrière est la perdante assurée d’une telle guerre, quelle qu’en soit l’issue.
C’est pourquoi les socialistes révolutionnaires sont les opposants les plus constants à la guerre impérialiste. En même temps, nous ne sommes pas des pacifistes. Le pacifisme, aussi sincère soit-il, n’est pas vraiment une réponse appropriée ou pratique à la guerre car, s’ils sont attaqués, les gens ont le droit de se défendre, et la résistance organisée de la classe ouvrière à la guerre peut être puissante. Rechercher la paix en espérant convaincre les fauteurs de guerre capitalistes de renoncer à la violence dans leur quête de profits et de pouvoir est futile.
Nous nous opposons aux guerres impérialistes, car aucune des grandes puissances – les États-Unis, l’Union européenne, le Royaume-Uni, la Chine ou la Russie – n’offre autre chose que la poursuite des inégalités, de l’oppression, de la destruction de l’environnement et de la guerre. Le nationalisme qu’elles promeuvent pour susciter un soutien à leurs aventures guerrières doit être rejeté. Toute idée selon laquelle nous devrions soutenir nos dirigeants dans des guerres contre les peuples d’autres pays est une ruse pour détourner l’attention de la guerre de classe qu’ils mènent contre nous. Le Manifeste Communiste l’a bien dit : “Travailleurs de tous les pays, unissez-vous !”
La lutte et la solidarité internationales de la classe ouvrière ont toujours été les armes les plus vitales de l’arsenal du mouvement anti-guerre. Et un monde socialiste, basé sur la démocratie réelle, la propriété publique et la planification de l’économie, est le seul moyen de gagner la paix mondiale.
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C’est soit le capitalisme, soit une planète saine ! Impossible d’avoir les deux !

En lutte pour un changement socialiste, pas un changement climatique !
Le changement climatique menace l’avenir de l’humanité, notre avenir. Cette nouvelle inquiétante confirmée par les scientifiques a conduit des centaines de milliers de jeunes et de moins jeunes à manifester. La journée d’action du 15 mars fut historique : 1,6 million de manifestants ont occupé les rues de 2.200 villes de 120 pays ! En Belgique aussi, les grandes manifestations de milliers de jeunes n’ont pas manqué. Ce n’était qu’un début : la lutte pour notre avenir doit se poursuivre sans répit !
Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) estime qu’un basculement radical s’impose pour les 11 prochaines années, faute de quoi les changements climatiques auraient des conséquences graves et imminentes. Ce que nous voyons aujourd’hui va déjà très loin : le plastique asphyxie les mers et menace notre santé et la survie d’espèces animales. Nous vivons actuellement la sixième grande vague d’extinction d’espèces. C’est la première fois que cette vague est causée par l’être humain lui-même. Pas par tout le monde bien sûr : par le système de production capitaliste qui exploite nos vies et la planète.
Nous ne pouvons pas attendre de solutions du capitalisme. Depuis la signature des Accords de Paris sur le climat en 2015, 33 banques ont investi pas moins de 1,9 billion de dollars dans les énergies fossiles. Plus de 70% des émissions de gaz à effet de serre depuis 1988 sont le fruit de seulement 100 grandes entreprises. Pas moins d’un cinquième des émissions mondiales de carbone dans l’industrie sont subventionnées par des investissements publics. Les grandes entreprises polluent parce qu’elles en tirent des profits record. Les gouvernements parlent de plans climatiques, mais entre-temps ils continuent de dépenser l’argent de la collectivité au bénéfice des grands pollueurs.
Ces faits sont importants : pour s’attaquer au problème, nous devons nous attaquer aux grands pollueurs. Nous ne sommes pas les responsables, mêmes si nous mettons parfois un steak sur le barbecue ou si nous voyageons en avion après un an de dur labeur. Non, les grands pollueurs qui font la différence en matière d’émissions de carbone sont les grandes entreprises et leurs propriétaires. Ce sont les capitalistes ultra-riches qui veulent seulement faire plus de profit, même si c’est au détriment de la santé de la population et de la planète. Le capitalisme et une planète saine ne vont pas de pair : il faut changer le système !
Aujourd’hui, la collectivité ne contrôle pas ce qui est produit et la manière de le faire. Ce sont les actionnaires qui décident de tout, alors que les seules sources de richesse sont les travailleurs et la nature. Toutes deux sont exploitées par le capitalisme. C’est là que réside la force capable de tout changer : les travailleurs. Ils peuvent faire grève, occuper leurs entreprises et prendre la production en main afin que les profits soient investis dans la production d’énergie sans CO2 sans perdre d’emplois.
La lutte contre le réchauffement climatique doit nous conduire à maîtriser les secteurs-clés de l’économie, où se situent la pollution et la solution au problème climatique. La production doit être planifiée démocratiquement et écologiquement dans l’intérêt des êtres humains et de la planète. Aujourd’hui, la majorité de la population – les travailleurs et les jeunes – font face aux ultra-riches pollueurs. Pour remporter la bataille du climat, nous devons organiser cette masse opprimée pour combattre le système capitaliste qui étouffe la planète et le renverser. Une économie socialiste rationnellement planifiée partirait des besoins des humains et de la planète.
Le combat pour un tel type de changement de société n’est pas fini. Les actions de masse de ce premier semestre n’étaient qu’un début. Cet automne, une nouvelle journée internationale de grève pour le climat
aura lieu le 20 septembre et un sommet sur le climat prendra place au Chili du 11 au 21 novembre : la COP 25. Comme l’a dit Greta Thunberg : ‘‘Pour tout changer, nous avons besoin de tous. Nous devons nous engager dans une résistance massive – nous avons montré que l’action collective fonctionne.’’ Rejoignez-nous !
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Un système de plus en plus inégalitaire, à jeter dans les poubelles de l’histoire
Plus d’un Belge sur cinq risque de sombrer sous le seuil de pauvreté ou d’être victime d’exclusion sociale. C’est ce qui ressort d’une récente étude du groupe de réflexion allemand Bertelsmann Stiftung, relayée en Belgique par le quotidien néerlandophone De Standaard. 50% de risques en plus qu’en République tchèque…Edito de l’édition d’octobre de Lutte Socialiste, par Nicolas Croes
L’étude pointe du doigt que les pauvres, les chômeurs, les enfants et les malades sont mal intégrés à la société belge en raison d’une faible lutte contre la pauvreté, d’une inégalité dans l’enseignement et d’un marché du travail saturé. Concernant l’enseignement, le contexte socio-économique familial n’est aussi déterminant pour les performances scolaires que dans sept autres pays européens.
Malgré ce constat, il semblerait que la Belgique soit l’un des pays les plus égalitaires d’Europe, toujours selon le groupe Bertelsmann Stiftung. Pourtant, en Belgique, les 10% les plus riches possèdent 44% de la richesse nationale. Pas moins de 15% de la population vit sous le seuil de pauvreté et, sans la sécurité sociale, ce chiffre exploserait pour atteindre les 42%. Voilà de quoi sérieusement relativiser cette idée d’un pays ‘‘égalitaire’’. Cette situation des plus révoltantes est destinée à s’assombrir à nouveau de par les mesures austéritaires discutées à tous niveaux de pouvoir, et particulièrement au niveau fédéral.
Un appauvrissement collectif
La coalition dite suédoise actuellement en formation prévoit des économies budgétaires à hauteur de 17 milliards d’euros (le rythme d’application est encore sujet à discussions). Cela ‘‘ne se fera pas sans un appauvrissement collectif inévitable’’ déclare le professeur en Finances publiques Herman Matthijs (VUB et Université de Gand). Ce constat fait la quasi-unanimité.
L’étude de Bertelsmann Stiftung explique le côté ‘‘égalitaire’’ de la Belgique par les résultats obtenus sur le plan des soins de santé. Mais il est justement question de réduire la norme de croissance des soins santé. Le rapport pointe du doigt le taux de chômage, particulièrement parmi la jeunesse. Mais la coalition des droites prévoit de durcir les règles d’accès à la pension et de supprimer presque totalement la prépension. Un quart des pensionnés vivent déjà sous le seuil de pauvreté en Belgique. Mais MR, N-VA, CD&V et Open-VLD discutent de revoir à la baisse le calcul de la pension des fonctionnaires et de mettre fin aux régimes d’exception dans la police et chez les cheminots.
A tout le monde de se serrer la ceinture ? Pas vraiment… Le monde patronal recevrait 2 milliards d’euros de cadeaux fiscaux supplémentaires. Le secteur diamantaire, notamment, a de quoi se frotter les mains : Bart De Wever a fait savoir que les négociateurs de la coalition suédoise prévoyaient de nouvelles mesures favorables au secteur. ‘‘On tombe dans la caricature du lobby droitier…’’ a bien dû reconnaître La Libre.
Toutes ces recettes ne sont pas neuves et le désastre qu’elles laissent dans leur sillage est bien connu. Nous vivons dans un monde où 85 personnes à peine possèdent autant de richesses que la moitié la plus pauvre de l’humanité, comme le révélait il y a quelques mois une étude d’Oxfam.
Nous sommes de plus en plus nombreux à être convaincus que ce système est à renverser. La tâche peut paraître titanesque, mais la colère contre l’establishment capitaliste se répand et se renforce. Reste à l’organiser de manière conséquente, avec un programme capable d’arracher les leviers de l’économie à la rapacité des actionnaires, spéculateurs et grands patrons pour les placer dans les mains de la collectivité : le programme du socialisme démocratique.
Les travailleurs n’ont rien à perdre que leurs chaînes, ils ont un monde à gagner, disait Karl Marx en son temps. Il n’a jamais eu aussi raison qu’aujourd’hui.
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Afrique : ou le socialisme, ou une barbarie sans cesse plus grande
L’Afrique est ravagée par un ouragan de pauvreté. C’est le seul continent devenu plus pauvre depuis 1980. Près de la moitié de la population vit avec moins d’un dollar par jour. La faim s’étend presque comme une maladie. Des millions d’africains sont mort faute de nourriture. Et l’avenir s’annonce plus triste encore. Le rapport de l’UNDP/UNICEF dit qu’en 2015 l’Afrique pourra nourrir moins de la moitié de sa population.
Dagga Tolar et Peluola Adewale (2006)
2015 est aussi l’année que les dirigeants du monde ont fixé comme date pour réduire la pauvreté et la faim de moitié entre autres « Objectifs du Millénaire pour le Développement » (OMD). Ces objectifs incluent également la réduction de la mortalité infantile de 75% et l’arrêt de l’extension de l’épidémie de SIDA/HIV. Cependant, la Banque Africaine de Développement a déclaré que l’Afrique est la région la moins prête à réaliser ces objectifs. Les Nations Unies ont exposés que si les indices de développement sociaux continuent sur leur voie, l’Afrique ne pourra rencontre les OMD qu’après 150 ans ! Plus de trois quarts des décès dû au SIDA se situent en Afrique sub-saharienne, et 65% des malades du SIDA vivent sur ce continent. Pour rendre les choses pires encore, l’histoire post-coloniale de l’Afrique est remplie des horreurs de la guerre qui ont pris la vie de millions de travailleurs.
Les statistiques ci-dessus qui démontrent largement le sous-développement de l’Afrique sont horribles. Qu’est ce qui a bien pu se passer pour que la situation soit si épouvantable malgré des richesses stupéfiantes ? Les Socialistes disent que le capitalisme est coupable. Lénine le qualifiait d’horreur sans fin. Ce système basé sur les inégalités répand ses méfaits en Afrique plus encore que partout ailleurs. En terme de ressources naturelles, l’Afrique est peut-être le continent le plus riche au monde. Mais le capitalisme, à toutes ses étapes de développement, a extirpé du continent ses ressources, du commerce trans-Atlantique d’esclaves à travers le colonialisme à l’époque impérialiste. Les politiques néo-libérales d’aujourd’hui n’ont fait qu’empirer la situation des masses. Le continent est pillé de ses ressources pour financer son développement et pourvoir aux besoins basiques de la population. Les gouvernements comptent sur le capital étranger, pour la plupart sous forme de prêt avec des intérêts exorbitants qui sont autant de fardeaux étouffants.
A présent, l’impérialisme mondial utilise la triade de la dette, de sa domination sur le commerce mondial et de la corruption des dirigeants africains comme armes pour forcer l’Afrique à se prosterner face au pillage impudent de ses richesses à travers les politiques néo-libérales.
Les fardeaux de la dette et le néo-libéralisme
En octobre 2005, l’Afrique avait remboursé 580 milliards de dollars à ses créditeurs (les nations et institutions impérialistes) pour une dette originale de 540 milliards de dollars, et il reste encore 330 milliards de dollars à payer. En luttant pour rembourser ces dettes, les gouvernements négligent l’éducation, la santé, l’approvisionnement en nourriture et autres besoins basiques des travailleurs. Les gouvernements ont pris le poison du Programme d’Ajustement Structurel (PAS) ou les politiques néo-libérales de privatisation, de commercialisation, de libéralisation du commerce, de coupes dans les dépenses publiques, etc., comme conditions pour récupérer les possibles restes de la souffrance due à une dette largement fictive et odieuse.
Ce n’est donc pas accidentel si l’Afrique a le plus haut taux de malades du SIDA. Africa Action a dénoncé qu’en 2003 les pays africains ont dépensés plus de 25 milliards de dollars en remboursement de dettes, et ce même si 2,3 millions d’Africains ont perdu leur vie à cause du SIDA. Cette année, l’Organisation Mondiale de la Santé a déclaré que 4,1 millions d’Africains touchés par la maladie ont un besoin urgent de médicaments anti-rétroviraux, mais seulement 50.000 personnes peuvent en avoir.
Le capitalisme et les politiques néo-libérales sont les causes majeures de faim en Afrique. Craig Timberg, du Washington Post a écrit que, bien plus que les désastres naturels comme la sécheresse ou le changement de climat, la famine que connaît le Niger est principalement due à la politique de libre marché débridée appliquée par le gouvernement nigérien. A la demande de la Banque Mondiale, le Niger a abolit le contrôle des prix avec pour conséquence que les prix de la plupart des denrées comestibles sont maintenant au-dessus des moyens d’une large part des travailleurs. Les taxes imposées sur la nourriture ont menés à deux actions de protestation massives pour le seul mois de mars 2005. Tout cela dans la lignée des demandes de la Banque Mondiale et du Fonds Monétaire International concernant les « Pays Pauvres Hautement Endettés », initiatives entraînant le néo-libéralisme. Ceci explique pourquoi les autres pays pauvres, comme le Burkina Faso, la Mauritanie, l’Ethiopie et le Mali sont dans la même angoisse face à la faim que le Niger et neufs autres pays africains, récemment assurés de l’annulation de leur dette extérieure après des années de soumission ininterrompues aux dictats du FMI et de la Banque Mondiale.
Commerce inéquitable
A travers le commerce inéquitable, l’Afrique a été pillée de ses énormes ressources. Entre 1980 et maintenant, la part du continent dans le commerce mondial a chuté de deux tiers, de 6% en 1980 à moins de 2%. Le prix de ses principales exportations ne cesse de plonger. Une étude a révélé qu’entre 1980 et 2001, les prix du café ont plongé de 85%, ceux du cacao de 67%, d’huile de palme de 60% et ceux du cuivre de 41%. Les autres exportations du continent à l’exception du pétrole, suivent la même tendance. Les pays impérialistes qui prêchent le dogme du libre commerce, libéré de tout subsides, etc. imposent des barrières artificielles aux produits africains et subsidient lourdement leurs riches fermiers. On estime que les pays développés dépensent 200 milliards de livres sterling par an pour subsidier leurs agriculteurs, soit 17 milliards de livres sterling en plus que le Produit Intérieur brut de l’entièreté des pays africains. La Banque Mondial déclare que si l’Amérique du Nord, le Japon et l’Europe laissaient tombés leurs barrières aux produits africains, les exportations africaines augmenteraient de 1,5 milliards de livres sterling par an.
Mais pourquoi l’Afrique est-elle dans cette situation? Fondamentalement, la réponse est que l’économie mondiale est depuis longtemps dominée par les classes dirigeantes et compagnies des pays riches. Les 500 plus grandes compagnies internationales contrôlent 70% du marché mondial, alors que les 50 plus grosses banques et compagnies financières contrôlent 60% du capital global. Aujourd’hui, 300 multinationales et banques importantes effectuent 70% des investissements directs à l’étranger.
Cette domination bloque le développement de rivaux indépendants de ces monopoles. Là où de nouvelles technologies et produits se développent, ils sont rapidement dominés par les pouvoirs impérialistes. Les exceptions à cette règle générale, comme la Corée du Nord ou la Malaisie, furent aidés par l’Ouest durant la guerre froide pour des raisons stratégiques. Dans le cas unique de la Chine, les bases économiques de son récent développement furent construites sur les avancées initiales dans l’infrastructure et l’éducation rendues possibles par une économie nationalisée et planifiée, malgré les effets de la direction anti-démocratique du stalinisme maoïste.
Dirigeants corrompus
La douleur de l’Afrique est combinée à la corruption caractéristique de ses dirigeants. Il est intéressant de voir que la corruption n’est en rien limitée à l’Afrique ou aux pays en voie de développement. La chute d’Enron, le géant américain de l’énergie, par exemple, démontre que la corruption est universelle sous le capitalisme. La plupart des ressources qui échappent au commerce inéquitable ou au remboursement de la dette sont volées par les dirigeant pro-occidentaux corrompus et placés dans des comptes privés en Europe et en Amérique du Nord. Ce vol montre aussi qu’ils n’ont aucune confiance envers le développement des pays africains sur une base capitaliste. Le capitalisme néo-libéral, philosophie régnante de gouvernance, a donné plus d’assises aux dirigeants africains pour le pillage, car ils n’ont plus à utiliser ses ressources pour les besoins basiques de la population. Les gains initiaux qui suivirent l’indépendance et avaient procurés des investissements relatifs de la part des gouvernements nationaux dans les services sociaux et entreprises publiques ont été érodés par les politiques néo-libérales de privatisation, de commercialisation et de coupes dans les dépenses publiques.
La guerre et la question nationale
Le néo-libéralisme pousse la masse de la population vers la pauvreté et la marginalisation et ne peut résoudre les questions nationales, héritage du colonialisme, qui sont dans la majorité des cas aux racines des guerres qui ravagent le continent. La plupart des pays africains sont des créations artificielles des maîtres coloniaux pour leurs intérêts stratégiques et économiques sans regards pour les différentes nations, histoires, traditions et langages qu’ils ont réunis.
Il est clair que l’élite bourgeoise africaine est incapable de résoudre la question nationale. Les sections mécontentes de l’élite dirigeante capitalisent le désenchantement des masses laborieuses pour assoir leurs gouvernements et exploitent les différentes ethnies pour les mobiliser dans des guerres, qui sont en fait dirigées pour servir leurs seuls intérêts. Hors de ces conflits, ils tirent des avantages excessifs pour prendre directement le pouvoir ou négocier pour être intégrer dans la classe dirigeante, au détriment des masses laborieuses utilisées comme chair à canon. Ces guerres ont laissés des millions de travailleurs sans vies, blessés pour le restant de leurs jours, ou encore sans logements. Les statistiques révèlent qu’il y a eu 4 millions de morts au Congo, 2 millions au Soudan, et 1 million au Rwanda, sans parler du Sierra Leone, du Liberia, de l’Ethiopie/Erythrée, de la Côte d’Ivoire, etc. où les guerres ont récemment coûtés des centaines de milliers de morts.
Seule les masses laborieuses peuvent résoudrent les questions nationales en supportant les droits des nations et minorités, en incluant l’autodétermination des peuples, tout en luttant pour des mouvements unifiés contre les ennemis communs. Une caractéristique d’un réel mouvement des travailleurs est de voir des personnes issues de différentes nationalités marchant côte à côte contre les attaques capitalistes contre leurs conditions de vie. Cela montre le potentiel pour construire des mouvements unifiés capables de transformer la société.
Le rôle des travailleurs
La descente actuelle de l’Afrique vers la barbarie est une expression de la faillite de l’impérialisme et des élites capitalistes locales à développer l’économie africaine et les standards de vie de la population. Pour toute la période qui suivit l’indépendance de l’Afrique, tant les militaires que les sections civiles de la classe capitaliste ont dirigés le continent avec les mêmes effets contre-productifs et ruineux. En terme de développement économique général et de niveau de vie des travailleurs, l’Afrique aujourd’hui est encore plus loin derrière l’Europe et les pays capitalistes avancés que ce n’était le cas il y 4 ou 5 décennies.
Cependant, une infime partie de la population africaine est aussi indécemment riche que les capitalistes des pays développés. C’est le résultat du vol des budgets gouvernementaux, et de la collaboration avec l’impérialisme pour piller le reste des africains et les ressources matérielles.
Il ressort de l’histoire du capitalisme, et en particulier de l’histoire limitée du capitalisme en Afrique, que seule la classe ouvrière possède le potentiel de mettre fin à ce système qui signifie la misère pour les masses à côté d’une abondance indescriptible.
Les progrès de la civilisation moderne restent pour une large part une application des connaissances technologiques pour convertir les ressources naturelles en produits fini consommables. Sous la logique capitaliste qui prévaut actuellement, la plupart de ces connaissances technologiques et des ressources mondiales sont passées sous la propriété privée d’une poignée de corporations ou de propriétaires capitalistes. Et c’est là que ce situe la contradiction majeure. Alors qu’au niveau international et même dans plusieurs secteurs de l’économie, continents ou pays, il existe une abondance de connaissance techniques et de ressources pour donner une vie décente à toute personne sur terre, la nature d’égoïsme et de profit du capitalisme fait que dans la majorité des cas, ces potentiels sont irréalisés.
Pourtant, le côté positif du capitalisme est le développement et l’existence de la classe ouvrière. C’est la classe sociale qui a en main les clefs des opérations journalières du système sans lesquelles rien ne peut se passer et qui est également capable d’actions collectives.
Pour pourvoir aux besoins de tous, et non d’une minorité, la classe ouvrière, supportée par d’autres couches de pauvres, doit mener une révolution sociale. Cela entraînera la propriété commune et un contrôle démocratique des commandes de l’économie et des ressources avec une planification et une organisation centralisée vers l’utilité, et non le profit.
Il est extrêmement important de remarquer que l’histoire contemporaine de l’Afrique est en elle-même très riche en mouvements de masses et de luttes. Uniquement l’an dernier se sont déroulées des protestations de masse contre les politiques néo-libérales et capitalistes au Mali, au Liberia, au Burkina Faso, au Niger, en Afrique du Sud, au Nigeria etc.
Des années ’90 au début des années 2000, c’est la classe ouvrière qui a mené les protestations/luttes/révoltes qui aidèrent à la défaite des gouvernements capitalistes impopulaires de Kerekou en République du Bénin, et de Kenneth Kaunda en Zambie. Le Mouvement pour des Changements Démocratiques au Zimbabwe dirigé par Morgan Tsvangirai s’est initialement développé à partir des syndicats et de la résistance de la classe ouvrière contre le gouvernement de Robert Mugabe. En Afrique du Sud, seul le COSATU a mené des grèves et des manifestations de masse contre la politique anti-pauvre et néo-libérale du gouvernement capitaliste de l’ANC.
Au Nigeria, l’actuel pro-impérialiste et anti-pauvre gouvernement du président Olusegun Obasanjo a été ébranlé jusqu’aux racines en plusieurs occasions par une série de grèves et de protestation massives menées par le mouvement syndical.
Malheureusement cependant, toutes ces luttes, nombreuses et collectives, ont montré la faiblesse qui doit être dépassée pour passer de la protestation et de la défensive vers le changement du système. Cela requiert la construction d’un mouvement avec un programme clair et une direction n’ayant pas peur d’affronter le capitalisme.
Les socialistes disent que l’Afrique sortira seulement du cercle vicieux de déclin en rompant avec le capitalisme et en prenant les ressources économiques du continent des griffes de l’impérialisme et des capitalistes locaux. C’est seulement sur base d’une économie démocratiquement planifiée que les ressources seront utilisées dans les intérêts de la majorité de la population. Ce n’est pas l’ancien système où l’élite locale pille l’Etat et les entreprises nationalisées à leurs propres fins. Au contraire les socialistes luttent ils pour une nationalisation sous contrôle démocratique des travailleurs pour prévenir de la corruption et assurer que les ressources sont utilisées dans l’intérêts des masses laborieuses.
L’Afrique n’est pas seule à avoir un avenir incertain sous le capitalisme. La santé de l’économie mondiale aujourd’hui est de plus en plus précaire. Internationalement, les travailleurs, y compris d’Europe et des USA, ne voient qu’un avenir fait d’attaques continuelles envers leur niveau de vie et leurs emplois. Dans cette situation si, même dans un pays africain, une cassure socialiste avec le capitalisme est effectuée, cela aura un écho gigantesque dans les autres pays africains et au-delà. C’est à travers cet impact international que l’isolement d’un pays en rupture avec le capitalisme pourra être dépassé. C’est sur cette base que les socialistes voient l’unité réelle des peuples d’Afrique.
Mais pour faire cela, un programme et une politique clairement socialiste ainsi qu’une classe ouvrière disciplinée sont nécessaires. Sans cela, il y a le danger que les luttes ne mènent qu’à un simple changement du gang de voleurs au pouvoir. C’est ce qui s’est produit dans la Zambie de Chiluba, un gouvernement formé d’anciens activistes des syndicats, qui mène une politique néo-libérale. Bien sûr les travailleurs peuvent lutter aux côtés d’autres forces sociales dans certaines luttes, quand cela concerne des buts économiques, sociaux ou politiques. Cependant, à l’intérieur de ces mouvements, les socialistes défendront qu’un changement fondamental, la fin du capitalisme, est nécessaire pour rendre permanente n’importe quelle victoire obtenue lors de ces luttes partielles.
En République du Bénin, les mouvements de masse de la classe ouvrière furent assez fort que pour mettre fin au gouvernement de Kerekou, mais par manque de leurs propres organisation et dirigeants, il n’y eu d’autre choix que d’investir Mr Soglo, un dissident de la classe dirigeante capitaliste, qui ne fit naturellement que continuer la politique antisociale au pouvoir.
Tristement également, la tentative de créer un parti des travailleurs au Zimbabwe ne s’est soldée que par la fondation du parti pro-capitaliste MDC, ce qui a enlevé à la population une opportunité de combattre et de vaincre le parti capitaliste du dirigeant Mugabe. De façon similaire, c’est le manque d’alternative, de politique socialiste et de détermination pour chasser le gouvernement Obasanjo qui a permis que le très haï président du Nigeria soit capable de comploter pour s’assurer de revenir au pouvoir après la fin de sa législation, en mai 2007.
Pour arrêter le déclin économique et les horreurs de la guerre qui ravagent l’Afrique, la création de mouvements politiques et d’organisations de luttes pan-africaines de la classe ouvrière jointes à la tâche ultime de l’abolition du capitalisme, la cause principale de l’inégalité sociale et des troubles. Cette tâche ne peut être transposée par les masses laborieuses africaines, les jeunes et les révolutionnaires.
Rejoignez nous!
“Tout spectateur est autant un lâche qu’un traître”– Amica Cabra. Si vous êtes mécontent des politiques anti-pauvres menées par les gouvernements africains pro-impérialistes et intéressés de lutter contre ces politiques, l’organisation à rejoindre est le Comité pour une Internationale Ouvrière. Le CIO (CWI en anglais) est une organisation socialiste internationale présente dans près de 40 pays et qui travaille à l’unité de la classe ouvrière et les peuples opprimés contre le capitalisme et pour lutter pour un monde socialistes. Le CIO a des sections au Nigeria et en Afrique du Sud.
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85 riches possèdent autant que la moitié de l’Humanité !
Il nous faut un autre système!
En ce début d’année, le premier ministre Di Rupo (PS) n’a cessé de multiplier les réunions de famille. Forum économique de Davos, Cercle de Wallonie,… Son message est clair : selon lui, ‘‘la Belgique est sur la bonne voie’’. Mais qu’est-ce que cela peut bien vouloir dire dans un pays sans croissance et où les maigres emplois créés ne permettent plus depuis longtemps de compenser les fermetures et destructions massives d’emploi ?!
Par Baptiste (Nivelles)
Il suffit de savoir à qui ce discours est adressé : aux fortunés, au patronat et à leurs plus puissants défenseurs. Se présentant comme étant leur ‘‘humble serviteur’’, le Premier ministre s’efforce de maintenir les privilèges des nantis en faisant payer la crise aux travailleurs et à leur famille, car après tout ‘‘ce sont les entrepreneurs qui sont à l’origine du bien-être de la population’’. Et peu importe le fait que nous créons les richesses par notre travail, quelque part nous ne faisons que profiter du système, et en particulier les bénéficiaires d’allocations bien entendu…
Ce sont pourtant ces politiques néolibérales qui ont créé un fossé toujours plus grand entre riches et pauvres, alors que jamais dans l’histoire de l’humanité il n’y a eu autant de richesses et de possibilités technologiques. Ces richesses permettraient à chacun d’avoir accès à des conditions de vie décentes, mais la réalité est tout autre.
De la précarité à la pauvreté
Pour 99% de la population, le bilan n’est pas folichon : austérité budgétaire tous azimuts, gel des salaires, réforme des prépensions, dégressivité accrue des allocations de chômage,… Pour beaucoup de ménages, notamment quand il y a une perte d’emploi, la route vers la pauvreté est de plus en plus courte. La réforme du chômage de 2012 prévoyait une baisse de 25% du montant des allocations, et à cela s’ajoute une augmentation des sanctions et l’exclusion des allocations d’insertion d’environ 55.000 personnes le 1er janvier 2015. En 2010, les indemnités de chômage ne représentaient déjà plus que 27% du salaire annuel brut moyen, contre encore 42% 20 ans plus tôt. Nul doute que la situation s’est encore dégradée.
La Belgique : un paradis fiscal sans île, mais bien rentable
Par contre, pour les patrons et autres nantis à la recherche de refuge fiscal, la Belgique est ‘‘the place to be’’, grâce à l’absence d’impôt sur la fortune et parfois carrément sur les bénéfices réalisés par les entreprises. Pourtant, le taux d’imposition des sociétés est théoriquement de 33,99%. Mais dans les faits, en intégrant les divers cadeaux offerts au patronat, intérêts notionnels en tête, ce taux n’avoisine plus que les 20% depuis 2008. Pour l’année 2012, on estime que la déduction des intérêts notionnels a permis aux entreprises en Belgique d’exempter d’impôt quelque 20,4 milliards € de bénéfices engrangés.
La baisse du taux effectif est quasi continuelle depuis 2001, et ce n’est plus un secret pour personne, ce sont les plus puissantes multinationales présentes en Belgique qui payent le moins sur des bénéfices souvent gigantesques : ArcelorMittal, Electrabel, Janssen Pharmaceutica, ABInbev,…
À qui ce système profite-t-il ?
En Belgique, ce pays où tout va bien, environ 15% de la population vit sous le seuil de pauvreté tandis qu’en même temps les 20% les plus riches possèdent 61% du patrimoine financier.
Pour nous, les factures ne font qu’augmenter sous la pression de plans d’austérité se chiffrant à chaque fois à plusieurs milliards ; pour eux, tout est mis en place pour préserver les milliards de bénéfices. Après un à trois ans de chômage, un chef de ménage devra s’en sortir avec 1.090,70€/mois, un cohabitant avec 483,86 €/mois ; au même moment, les patrons d’entreprises publiques se voient subir l’affront de recevoir des rémunérations annuelles plafonnées à 250.000 €… Alors, qui profite du système : ceux qui tentent de survivre avec des moyens à en manger des cailloux ou ceux qui vivent grassement à ne plus savoir que faire de leur pognon ?
Lors de son discours de rentrée, la secrétaire générale de la FGTB Anne Demelenne a déclaré vouloir le retrait de la réforme du chômage au vu de la catastrophe sociale imminente. Des actions seraient à prévoir d’ici les élections du 25 mai, pour ‘‘ faire passer la revendication à tous les partis traditionnels’’. Nous avons besoin d’un plan d’action pour lutter contre cette escroquerie néolibérale, mais jouer le rôle de l’aiguillon pour des partis qui ne nous représentent pas n’est plus viable. De plus, nous avons besoin d’un parti politique qui représente nos intérêts !
Les Étudiants de Gauche Actifs et les sections de Liège du PSL vous invitent à participer à leur meeting : Capitalisme = pauvreté, pollution, guerre, des gens qui fuient, discrimination et crise. Pourquoi le socialisme est-il nécessaire ?