Tag: Campagne ROSA

  • Manifestation contre Dewinter à Gand : un premier pas important dans la reconstruction de la lutte antifasciste

    Ce jeudi 1er décembre, 800 personnes sont descendues dans la rue afin de protester contre une conférence de Filip Dewinter tenue à l’université de Gand. Le cercle étudiant catholique d’extrême droite KVHV avait invité le chef de file du Vlaams Belang à y présenter son nouveau livre sur le « Grand remplacement », une théorie complotiste raciste. Le PSL/LSP s’est impliqué dans la mobilisation avec les Etudiant.e.s de Gauche en Action (EGA) et la Campagne ROSA (Résistance contre l’Oppression, le Sexisme et l’Austérité) auprès du personnel et des étudiant.e.s de l’université. La manifestation a réuni de grandes délégations d’étudiant.e.s, d’activistes, d’associations étudiantes et de syndicalistes (notamment de l’ACOD UGent (la délégation de la CGSP à l’université) et de l’ABVV Oost-Vlaanderen (la régionale FGTB Flande Orientale) dans la lutte contre l’extrême droite. C’est un grand pas en avant dans la reconstruction de la lutte antifasciste à Gand.

    Par Koerian (Gand)

    https://fr.socialisme.be/53098/retour-sur-le-premier-dimanche-noir-et-la-naissance-de-la-campagne-antifasciste-blokbuster
    https://fr.socialisme.be/59108/dossier-black-lives-matter-combattre-le-racisme-par-la-solidarite-tout-ce-qui-nous-divise-nous-affaiblit

    Le recteur Van de Walle accorde (encore) une tribune à la haine

    La conférence devait initialement être organisée à l’auditorium Blandijn. Une plateforme d’activistes, d’associations étudiantes et de syndicats a décidé, sur notre proposition, d’organiser un festival antifasciste au sein du Blandijn ce jour-là, garantissant ainsi que la conférence ne puisse avoir lieu. Avec cette conférence, le personnel du Blandijn craignait pour sa sécurité et celle des étudiant.e.s (en particulier celles et ceux du programme de néerlandais pour les nouveaux arrivants) et a exigé que l’université annule la conférence. Le recteur de l’université de Gand, Rik Van de Walle, a alors décidé de déplacer celle-ci au campus Aula dans l’Universiteitstraat, où la police peut plus facilement boucler la zone.

    Filip Dewinter, le Vlaams Belang ou le KVHV n’ont pas leur place à l’UGent. Le KVHV utilise systématiquement l’université comme une plateforme pour légitimer la haine. Jeff Hoeyberghs a été condamné pour incitation à la haine et à la violence en raison du sexisme qu’il a répandu alors qu’il était venu parler à l’UGent en 2019 à l’invitation de ce cercle étudiant. Le KVHV a été à peine sanctionné pour cette réunion haineuse et a été autorisé à continuer de cracher son venin. Le recteur Rik Van de Walle a ignoré les craintes du personnel du campus Aula et a offert à Dewinter la plate-forme universitaire qu’il désirait. Le Vlaams Belang a longuement remercié Rik Van de Walle pour services rendus. Pour le recteur, les faveurs aux racistes l’emportent sur la sécurité des étudiant.e.s et du personnel.

    Une manifestation contre l’extrême droite comme première étape

    Faire déplacer la conférence était en soi une victoire. Le Blandijn est un lieu historiquement progressiste, au milieu du quartier étudiant. L’extrême droite en a été repoussée et a dû se réfugier derrière un cordon policier loin du quartier étudiant. Afin de protéger la sécurité des étudiant.e.s et d’empêcher l’extrême droite de déverser sa haine sans contestation, une manifestation a été organisée dans le quartier étudiant qui s’est terminée par un événement culturel au Vooruit.

    Cette manifestation était un premier pas important dans la construction d’un nouveau mouvement antifasciste. La majorité des étudiant.e.s et du personnel rejette la haine du KVHV, la manifestation l’a clairement montré. Il s’agit maintenant d’organiser cette majorité pour qu’elle manifeste partout où le Vlaams Belang, le KVHV ou d’autres marchands de haine lèvent la tête.

    Mobilisation, mais aussi organisation

    Nous devons débattre au sein du mouvement antifasciste. Les événements médiatiques ou culturels, comme celui qui a eu lieu au Vooruit après la manifestation, sont un complément à la lutte, mais ne doivent pas s’y substituer. Si nous voulons organiser les étudiant.e.s et le personnel contre l’extrême droite, nous devons les mobiliser dans la rue avec des propositions concrètes pour réagir contre la présence de l’extrême droite ici et maintenant. C’était tout l’enjeu de la manifestation et ce fut un succès. Des étudiant.e.s et des militant.e.s se sont réuni.e.s dans les rues avec des délégations de l’ACOD UGent et de l’ABVV Oost-Vlaanderen. L’implication des syndicats est une étape très importante dans la lutte antifasciste.

    Nous comprenons que des personnes aient tenu à agir elles-mêmes à l’Universiteitsstraat ce soir-là pour tenter d’empêcher le meeting du KVHV. Mais réaliser une occupation réussie n’est possible que si celle-ci est précédée d’une campagne de mobilisation sérieuse et soutenue, une mobilisation qui rassemble les étudiant.e.s et le personnel et leur donne confiance dans le fait que l’extrême droite peut effectivement être stoppée. Essayer de perturber Filip Dewinter à quelques dizaines – en vain – n’y contribue pas.

    La manifestation était une étape importante dans la construction de la lutte. Le potentiel est présent. Comme l’a dit Angeline Van Den Rijse, présidente de la Centrale générale de la FGTB pour la Flandre Orientale : la menace d’un score élevé pour le Vlaams Belang aux élections de 2024 rend notre organisation aujourd’hui encore plus importante.

    Il n’y a pas de capitalisme sans racisme

    Tim Joosen, délégué FGTB à l’UGent et membre du PSL, a cité Malcom X dans son discours lors de la manifestation : « Il n’y a pas de capitalisme sans racisme. » Le système capitaliste a besoin de la division et de la haine pour se maintenir en place. Répondre aux problèmes sociaux qui alimentent l’extrême droite (manque de logements à loyer abordable, pauvreté, inflation…) reste crucial. EGA et la Campagne ROSA ont réuni des centaines de jeunes dans un bloc anticapitaliste combattif pour délivrer ce message de manière claire et forte.

  • Après la manifestation contre les violences faites aux femmes : organiser la colère vers des victoires

    Le 27 novembre, nous étions plusieurs milliers à manifester à Bruxelles à l’initiative de la plateforme Mirabal. Du harcèlement au féminicide, la violence de genre est omniprésente. C’est un problème social qui puise ses racines dans l’ADN même du système capitaliste. Les conséquences personnelles sont terribles. Les explosions de colère contre les violences sexistes et LGBTQIA+phobes sont régulières, toute la question est de les relier et de les organiser en une dynamique d’actions croissantes vers un changement fondamental de société.

    De Téhéran a Bruxelles : tout le système est coupable !

    Nous avons vibré au rythme du développement de la lutte révolutionnaire en Iran. Plus rien ne sera jamais pareil en Iran. Continuons à nous inspirer de cette résistance active ! Du harcèlement au féminicide, les violences sexistes sont omniprésentes. Ce n’est pas le fait de quelques-uns, mais bien un problème de société, ancré au plus profond du système capitaliste, avec des impacts personnels terrifiants.

    Le capitalisme repose sur l’exploitation et a besoin de nous diviser pour se maintenir. Il n’a aucune réponse à apporter aux crises qui s’accumulent : vie chère, guerre, pandémie, dérèglement climatique, etc. Les inégalités sont de plus en plus extrêmes, aucune égalité de genre n’y est possible…

    Pas une de plus !

    19 féminicides ont déjà été comptabilisés cette année en Belgique. Mais il aura fallu attendre 11 ans pour que le gouvernement commence à répondre aux obligations de la Convention d’Istanbul en termes de comptabilisation des féminicides et de stratégie de prévention au travers d’un projet de loi.

    Le projet de loi prévoit aussi des formations pour les policiers et magistrats et des protocoles d’évaluation des risques. Ces mesures vont dans la bonne direction mais ne sont absolument pas à la hauteur de l’urgence et de la gravité du problème. Les acteurs de terrain mettent, en plus, en garde quant à la faisabilité de leur mise en œuvre vu l’énorme sous-financement des services publics.

    Les Centres de Prise en charge des Violences Sexuelles (CPVS) passent de 3 à 10 et devraient accueillir jusqu’à 3324 victimes par an. Cependant, 8000 personnes portent plainte pour agression sexuelle chaque année et seul 1 victime sur 10 ose déposer plainte. En limitant les centres à 10, le gouvernement acte qu’il ne permet pas à l’immense majorité des victimes d’accéder aux premiers soins et à un dépôt de plainte dans de bonnes conditions.

    Le suivi à moyen et long terme est tout aussi problématique. Nous n’oublierons jamais la jeune de 14 ans qui s’est suicidée l’année dernière. Elle avait demandé de l’aide suite à un viol collectif et c’est retrouvée sur une liste d’attente.

    => Pour un refinancement public massif des services d’aides aux victimes, pour des refuges et logements sociaux en suffisance.

    Sans indépendance financière, comment échapper aux violences ?!

    La précarité croissante engendre et augmente les violences sexuelles. Comment dénoncer son prof ou son chef si c’est de lui dont dépend la réussite de son année ou la poursuite de sa carrière… ?! Comment quitter une situation de violence domestique lorsqu’on dépend financièrement de son conjoint ?!

    Des plans de lutte contre les violences faites aux femmes ont été mis sur pied, mais comme le dénonce le Conseil Bruxellois de l’égalité entre les femmes et les hommes, certaines populations sont oubliées : les jeunes, les personnes âgées et les travailleuses précaires.

    Le gouvernement se profile comme un grand défenseur des droits des femmes, mais attaque les crédits temps parentaux et les pensions en particulier des salarié.e.s à temps-partiels, dont 80% sont des femmes… !

    => Pour un salaire minimum de 15€/h, des conditions de travail et des allocations sociales qui permettent une vie décente.

    Les ménages à faibles revenus, comme les familles monoparentales, ne savent pas faire face à l’explosion du prix de l’énergie. Deux femmes sont déjà mortes d’une intoxication au CO en essayant de se chauffer à moindre coût à l’aide du barbecue… Le gouvernement accepte que de nouveaux drames se produisent en ne prenant pas les mesures qui s’imposent.

    => Pour la nationalisation de tout le secteur énergétique sous contrôle et gestion par la collectivité.

    8 mars – Journée internationale de lutte pour les droits des femmes

    Le 8 mars ne doit pas simplement être une journée d’action symbolique. Nous avons besoin de vraies victoires. Organisons des actions sur nos lieux d’étude et de travail. Là où c’est possible, appelons à faire grève ou à ne pas nous rendre en cours et manifestons pour nos droits. Après le succès de la grève générale du 9 novembre, le 8 mars pourrait faire partie d’une série d’actions pour faire pression pour un Accord interprofessionnel (AIP) décent. On nous annonce plusieurs années sans augmentation de salaire, ce qui serait dramatique pour beaucoup, et surtout des femmes. Participe avec la campagne ROSA à l’organisation d’une manifestation le mercredi 8 mars dans ta ville (actions de sensibilisations sur ton école ou lieu de travail, distribution de tracts, collage d’affiches, préparation du matériel…). Construisons ensemble un mouvement de Résistance contre l’Oppression, le Sexisme et l’Austérité.

    Mai & Juin – Pride is a Protest

    Les personnes LGBTQIA+ sont confrontées à une violence constante. Mi-novembre, 5 personnes ont été tuées et autres 25 blessées lors d’une attaque contre un club gay dans le Colorado. Les lois anti-trans et le projet de loi “Don’t say gay” introduits dans plusieurs États américains alimentent cette violence. En Belgique, on nous dit que les personnes LGBTQIA+ ont obtenu l’égalité. La réalité le contredit. Les cours d’éducation sexuelle, les codes vestimentaires et toute la société sont hétéronormatifs. À cela s’ajoutent les listes d’attente pour les traitements d’affirmation du genre. La Pride devrait être une manifestation anti-capitaliste. Ce n’est qu’ainsi que nous pourrons obtenir une véritable égalité. Rejoignez la Campagne ROSA et organise une “Pride is a Protest” près de chez toi !

    => Accéder au reportage-photos entier de Liesbeth

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