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Tag: Bureau Exécutif
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Tunisie: Bas les pattes de l'UGTT !
- Contre le gouvernement pro-capitaliste et antisocial
- Pour la construction d’une grève générale de masse de 24H, en riposte aux attaques contre les syndicats et pour la défense des droits démocratiques
- Pour l’accomplissement des objectifs de la révolution
Ces derniers jours, plusieurs sièges de la centrale syndicale tunisienne UGTT ont été attaqués, saccagés, brûlés, ou ont été la cible de différents actes de vandalisme, tels que le déversage de déchets devant les bureaux du syndicat. Ce n’est pas une pure coïncidence que ces actes, répétés dans différentes régions du pays, ont lieu juste après le début d’une grève nationale de trois jours lancée par les employés municipaux affiliés à l’UGTT, parmi lesquels les éboueurs, grève qui a débuté le lundi 20 février pour exiger une amélioration générale des conditions de travail et des salaires.
Déclaration du Déclaration du Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO/CWI)
Au bureau local du syndicat à Feriana, dans le gouvernorat de Kasserine, certains des agresseurs ont exigé du fonctionnaire local de l’UGTT d’ouvrir son bureau, en menaçant de le brûler dans le cas où il n’obtempérait pas. Par la suite, le bureau a été saccagé et brûlé, et des documents syndicaux officiels ont été détruits dans l’incendie. Les quartiers généraux de la centrale syndicale à Tunis, ainsi que plusieurs locaux régionaux et locaux du syndicat à Monastir, Kairouan, Kebili, Ben Arous, Douze, Thala et La Manouba, ont subis des attaques similaires.
Tant que la tête de l’UGTT était dominée par de serviles bureaucrates de droite pro-Ben Ali, la classe capitaliste pouvait vivre avec une telle situation. Cependant, depuis le récent Congrès de la centrale en décembre dernier, qui a vu l’élection d’un Bureau Exécutif bien plus hostile à Ben Ali et aux gouvernements provisoires qui se sont succédés depuis le début de la révolution, la situation a changé, les actions de grève et revendicatives se sont accélérées, et les tensions se sont accumulées entre l’UGTT d’un côté, et la nouvelle coalition au pouvoir de l’autre, laquelle s’appuie sur la vieille machine d’Etat qui, bien qu’ayant été coupée de certaines de ses figures les plus notoires, est en substance toujours celle de la dictature de Ben Ali.
Le caractère systématique de ces attaques suggère qu’il ne s’agit pas d’incidents isolés, mais d’une série d’attaques planifiées et coordonnées dans tout le pays, dans le but d’intimider et de briser l’esprit de résistance qui anime de larges couches de la classe ouvrière, résistance symbolisé par leur puissante centrale syndicale. En effet, à travers l’UGTT, c’est bien tous ceux qui persévèrent dans la lutte pour leurs droits sociaux et démocratiques, toutes les organisations et les individus qui sont déterminés à poursuivre et à approfondir la lutte révolutionnaire contre les tentatives des dirigeants actuels de la faire reculer, qui sont indirectement visés.
Ces actions vicieuses et préméditées sont destinées à paralyser l’opposition des travailleurs au nouveau gouvernement, et à son agenda pro-capitaliste visant à la restauration de ‘l’ordre’, au détriment des droits et des conditions de vie de la majorité des Tunisiens qui ont été au cœur de la révolution. Il s’agit d’une offensive calculée par des éléments liés à la nouvelle élite dirigeante, qui cherchent à mettre l’UGTT sous la botte de son régime, lequel est fondamentalement opposé aux intérêts de la classe ouvrière et des couches populaires.
Attaquer les bâtiments de l’UGTT est hautement symbolique, car ceux-ci ont toujours été une sorte de refuge contre la répression engagée par les différents régimes autoritaires tunisiens par le passé. Les affiliés de l’UGTT ont joué un rôle clé dans le mouvement de masse qui a fait tomber la dictature de Ben Ali, et, au début de la révolution en particulier, dans différents régions, c’est souvent à partir des locaux de l’UGTT que les premières mobilisations ont été organisées et sont parties.
En janvier 1978 déjà, après l’appel à la grève générale par l’UGTT, qui avait été l’étincelle pour un soulèvement populaire contre le régime de Bourguiba, celui-ci avait tenté de briser le syndicat et envoyé ses milices pour attaquer le siège du syndicat. Ces méthodes ont été répétées en 1985, au travers d’une campagne massive visant à détruire le syndicat, dans la suite de la répression des ‘émeutes du pain’ de 1984. Maintenant, une fois de plus, le régime tunisien, cette fois sous la façade d’un gouvernement ‘démocratiquement’ élu, a décidé de passer à l’offensive par une tentative d’intimider ce qui représente sa plus grande menace: la classe ouvrière organisée.
Les chiffres récents dévoilés par le Premier ministre Hamadi Jebali ont révélé que les 12 derniers mois ont vu 22.000 ‘mouvements de protestation’, avec 600.000 journées de travail perdues par des grèves. C’est exactement ce dont se plaint la classe capitaliste, dont la nouvelle coalition au pouvoir dirigée par le parti religieux Ennahda a promis de défendre les intérêts. Le gouvernement actuel préfère en effet défendre les intérêts de ses amis milliardaires Qataris plutôt que d’améliorer les conditions sociales de la majorité de la population. Et ce gouvernement s’empresse d’assurer qu’il paiera la dette contractée sous Ben Ali -et donc n’étant pas celle du peuple tunisien- (5 milliards de dollars pour la prochaine échéance, d’après la Banque centrale de Tunisie) tandis qu’il refuse de satisfaire les revendications des travailleurs et des masses.
L’UGTT occupe une position unique dans le Maghreb par sa force organisationnelle, et c’est bien pourquoi les exploiteurs, leurs nouveaux représentants politiques et les restes de l’ancien régime, tous rêvent de lui briser le cou.
Le secrétaire général du bureau syndical régional de Kasserine a affirmé qu’un groupe d’activistes appartenant à Ennahdha est venu dans la matinée au siège du syndicat le mardi pour protester contre la grève des employés municipaux, et que ce sont eux qui auraient mis le feu au bâtiment par la suite. Le communiqué publié par l’UGTT, pour sa part, a accusé les partis au pouvoir actuel de la volonté de « restaurer une dictature ». Sami Tahri, un porte-parole de l’UGTT, a fait remarquer qu’ « il s’agit d’un acte politique, bien organisé par le mouvement Ennahda. »
Bien que l’identité exacte des auteurs de ces attaques ne soit pas connue, il est hors de doute que la responsabilité première de ces actes repose sur les épaules de l’actuel gouvernement, de ces bailleurs de fond et de ces soutiens issus du monde de la finance et des grosses entreprises, et de leurs relais dans les médias et dans l’appareil d’État. La campagne idéologique de dénigrement contre le syndicat et contre les grèves et les sit-in, consistant à accuser les travailleurs, les chômeurs et les pauvres qui luttent pour leurs droits d’être responsables de la crise économique, du chaos et de la destruction d’emplois, a été systématique et perpétuelle dès le 14 janvier de l’année dernière, et a pris un ton de plus en plus agressif dans les dernières semaines.
À la fin du mois de janvier, Sadok Chourou, un éminent dirigeant d’Ennahda, a déclaré à l’Assemblée nationale que les grévistes étaient des ‘ennemis de Dieu’ et a ouvertement déclaré que la meilleure solution pour mettre fin aux grèves et aux sit-in consécutives était la force, suggérant, en citant un verset du Coran, de les exécuter ou de les crucifier, ou de leur couper une main ou une jambe.
Voilà tout ce qu’ont à répondre les riches dirigeants d’Ennahdha, face à des gens qui luttent pour en finir avec des conditions de travail dangereuses et insalubres, en particulier les éboueurs qui jouent un rôle majeur pour assurer la propreté des villes et des quartiers.
Les partenaires gouvernementaux d’Ennahda, le CPR et Ettakatol, qui ont été dans l’opposition à Ben Ali, vont-ils continuer à participer à un gouvernement qui s’attaque de front aux droits des travailleurs, des jeunes et des masses populaires, un gouvernement qui s’attelle à mettre peu à peu en place une nouvelle dictature ?
Zoubeir Ch’houdi, un porte-parole d’Ennahda, a déclaré que le ministère de la Justice a été chargé d’ouvrir une enquête pour déterminer qui se cache derrière les récentes agressions. Aucune confiance ne peut être mise dans un corps qui n’a guère été réformé depuis la révolution. Seul un organisme indépendant, composé de représentants véritables des travailleurs et des syndicats locaux, devraient être en charge d’une telle enquête.
Mais bien que nécessaire, cela ne sera pas suffisant. En plus de dénicher les coupables de ces attaques barbares, il y a une question beaucoup plus large qui est en jeu ici. La question de savoir comment renforcer le mouvement ouvrier et d’éviter que de telles attaques contre-révolutionnaires soient répétées dans le futur.
En juin de l’année dernière déjà, le CIO commentait: « Des forces de défense bien organisées par les travailleurs ont besoin d’être mises en place pour protéger les grèves et les actions contre les briseurs de grève, quelque soit leur origine. Toutes les manifestations, sit-in et autres protestations doivent être systématiquement encadrées par des militants volontaires ; les bâtiments syndicaux, qui ont été attaqués ou pillés à plusieurs reprises en de nombreux endroits, doivent être défendus de la même manière ». Cette remarque retient toute sa pertinence à la lumière des récents événements.
Déjà plusieurs manifestations locales, telles qu’à Bizerte, ont pris place dans les derniers jours contre ces attaques. Une grande manifestation, sous le slogan «Tout le monde avec l’UGTT contre la violence» est appelée pour ce samedi 25 Février. Le CIO soutient pleinement ces initiatives, mais pense aussi qu’une réponse plus audacieuse sera nécessaire pour poursuivre le combat. En effet, ces attaques prennent place dans un contexte plus large de menaces croissantes, de violence, de répression et d’intimidation contre les militants politiques, les organisations et associations de gauche, contre les femmes, et contre tous et toutes celles qui représentent le progrès et la lutte pour un avenir meilleur.
Une grève générale de masse de 24H pourrait vraiment permettre d’inscrire le mouvement ouvrier dans la situation, de réaffirmer sa force, de donner un nouvel élan à tous les opprimés qui se battent avec ténacité depuis des mois, de renforcer toutes les actions industrielles locales et les protestations en cours, et de les unir au travers d’une réponse puissante, organisée à l’échelle nationale. Cela donnerait une leçon solide à tous les ennemis de la classe ouvrière, comme premier avertissement en prévision de futures actions.
A cette fin, des assemblées générales et des réunions de quartier devraient être organisées, par l’UGTT et ses soutiens, et par tous ceux qui ne veulent pas voir se mettre en place une nouvelle dictature, pour s’organiser et mobiliser collectivement, pour cette action mais aussi pour ses suites, afin de discuter ensemble de la continuation de la lutte et des revendications, et de comment inscrire le mouvement dans la durée pour poursuivre la révolution jusqu’à la victoire.
Cela implique une lutte durable et conséquente non seulement pour la défense des droits démocratiques et syndicaux, mais aussi pour la réalisation des nombreuses revendications sociales, pour en finir avec la pauvreté, les bas salaires, le chômage de masse ! Pour un emploi décent pour tous et toutes avec un salaire permettant de vivre dignement, pour un logement décent pour tous et toutes, pour l’amélioration des infrastructures et pour des services publics de qualité et accessibles dans toutes les régions du pays, contre le paiement de la dette, pour une purge effective de l’appareil d’Etat et pour un gouvernement des travailleurs et des masses populaires.
Pour réaliser tout cela, en dernière instance, une rupture complète avec le capitalisme et un changement socialiste de la société seront nécessaires.
Le CIO apporte sa pleine solidarité à tous les travailleurs, les jeunes, les femmes, les chômeurs, et tous ceux qui en Tunisie continuent leur combat courageux contre l’exploitation, la misère et la violence imposée par le système actuel.
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A propos du parti – Nouvelles du PSL
Cette rubrique de socialisme.be vous propose des nouvelles de notre parti, de ses activités et initiatives,… Cette rubrique comprendra donc divers courts rapports d’actions, des brèves de campagne, des appels pour des conférences, des rapports de réunion, ou encore de petits textes de nouveaux membres qui expliquent pourquoi ils ont rejoint notre parti.
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A noter dans votre agenda
- Me. 19 octobre. Liège. 19h15. Réunion d’EGA: Dexia, ArcelorMittal, Electrabel,… pourquoi nationaliser, et comment? A la Fédération des Etudiants, 24 place du XX août
- Me. 19 octobre. Gand. 19h30. Irish Pub, St-Michielshelling. Réunion d’EGA: Quelle alternative socialiste à la crise?
- Je. 20 octobre. VUB. 19h, local E005 (campus Etterbeek). Meeting de lancement d’EGA: Le capitalisme ne fonctionne pas, quelle alternative?
- Je. 20 octobre. Anvers. Café-EGA pour faire connaissance et avoir des discussions politiques individuelles. Plus d’infos: als.antwerpen@socialisme.be
- Ma. 25 octobre. Gand. 19h30. Irish Pub, St-Michielshelling. Meeting: Dexia, les pertes pour le public et les profits pour le privé ?
- Me. 26 octobre. Anvers. 19h30 Multatuli. Réunion ouverte du PSL: Après la crise de Dexia, plaçons le secteur financier dans les mains du public!
- Sa. 29 octobre: Seconde Journée du Socialisme organisée par la Table Ronde des Socialistes en Flandre
- Me. 3 novembre. Anvers. 19h30 R 0.10 (Rodestraat). 38 ans après le coup d’Etat de 1973 au Chili : les travailleurs et les jeunes en résistance massive. Avec Pablo, membre d’EGA d’origine chilienne et un orateur de Colectivo Zudaka
- Me. 3 novovembre. Gand. 19h30. Therminal, vergaderzaal 2. Réunion d’EGA: Le matérialisme historique et la position des femmes dans la société
- Me. 16 novembre. Anvers. 19h30. Rodestraat R0.10 (stadscampus). Débat: Le capitalisme en crise: quelle réponse de la gauche? Avec Meryem Almaci (Groen), Erik De Bruyn (Rood), Peter Mertens (PTB) et Bart Vandersteene (PSL). Un orateur du SP.a est également demandé.
- Sa.-di. 26-27 novembre. Congrès régionaux du PSL
- 3 décembre: Manifestation Climat
- 8 mars 2012: Manifestation anti-NSV à Louvain
- 25 mars 2012: Protestation contre la manifestation anti-avortement à Bruxelles
Agenda de Rood!
Le PSL participe en Flandre à la construction de Rood!. Voici ci-dessous quelques dates de l’agenda de cette initiative.
- Je. 27 octobre. Anvers. 19h30 café Multatuli. Débat sur la pauvreté
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Préparation de nos Congrès de District
Fin novembre (et milieu décembre dans le Brabant Flamand/Limbourg) se dérouleront les Congrès régionaux du PSL. La préparation de ces congrès démarrent avec un texte de perspectives préparé par le Bureau Exécutif et par des textes régionaux qui comprennent une évaluation du travail passé et qui trace les priorités pour la période à venir. Le texte de perspective du BE est disponible en néerlandais et le sera bientôt en français. Il s’agit d’un texte de 24 pages abordant en grandes lignes le contexte de la crise économique mondiale et de la crise politique dans pays. Les sections vont organiser différentes discussions sur ces textes afin de préparer les membres de façon optimale pour les congrès régionaux.
De grandes possibilités parmi la jeunesse
Cette semaine à à nouveau démontré qu’il existe un grand potentiel pour les idées du marxisme révolutionnaire et pour défendre une alternative socialiste démocratique parmi la jeunesse. Après les meetings réussis de Gand (56 participants) et de Louvain (26), il y a eu cette semaine les meetings consacrés à la résistance des jeunes eu Europe, avec notamment 26 personnes à Liège, 36 à l’ULB à Bruxelles, 71 à Anvers et une douzaine à Namur.
A Anvers, le NSV (organisation étudiante officieuse du Vlaams Belang) avaient menacé de bloquer le meeting. Mais ils ont pu remarquer avant même que celui-ci se tienne que le soutien pour EGA était très large, et ils ne se sont pas montrés. La présence était telle à ce meeting qu’une nouvelle réunion est organisée afin de mieux discuter de notre travail avec toutes ces nouvelles personnes.
Le meeting de Liège
Le meeting d’Anvers
Les Etudiants de Gauche Actifs également à la VUB
Comme chaque année, les Etudiants de gauche Actifs étaient présents à ‘Kick Off The Campus’ à la Vrije Universiteit Brussel. Nous y avons tenu un stand d’informations où l’on pouvait trouver t-shirts et livres politiques. En tant qu’organisation étudiante anticapitaliste, nous voulons organiser les jeunes contre la crise, le racisme, le sous-financement de l’enseignement,.. bref, contre tous ces problèmes qui sont la conséquence du système capitaliste lui-même. Le meeting d’ouverture d’EGA à la VUB prendra place au campus Etterbeek, ce 20 octobre, à 19h au local E005.
Discussions publiques sur Dexia
Les semaines à venir, différentes sections tiendront des réunions ouvertes pour discuter de la nationalisation de Dexia et de la nécessité de placer le secteur financier entier dans les mains du public. N’hésitez pas à nous contacter pour plus d’informations. Ci-dessous, l’annonce de la réunion d’Anvers.
Fonds de lutte: 92% de l’objectif obtenu le précédent trimestre
Durant le troisième trimestre de 2011, nous avons obtenu 92% de notre objectif de 12.000 euros de soutien financier parmi nos membres, nos sympathisants et en menant nos campagnes politiques. Les sections de Namur, Bruxelles et Anvers ont réussi à remplir la totalité de leur objectif tandis que les sections de Gand ont obtenu 99% et que Louvain, Keerbergen et Charleroi sont au-delà des 90%. Nous voulons bien entendu obtenir 100% de notre objectif lors du dernier trimestre de l’année, afin d’avoir les moyens nécessaire pour construire nos campagnes efficacement et diffuser au mieux les idées du marxisme révolutionnaire. Vous voulez nous soutenir? Envoyer un don au n° 001-2260393-78 du PSL. Vous pouvez également prendre un ordre permanent bancaire. Si vous envoyez au moins 2 euros, vous recevrez alors notre mensuel à la maison.
Les résultats par région:
- Bruxelles et brabant Wallon : 102%
- Brabant Flamand et Limbourg : 89%
- Flandre Occidentale et Orientale : 87%
- Anvers : 85%
- Hainaut et Namur : 84%
- Liège : 35%
- National : 137%
- Total: 10.984,24 euros, soit 92%
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IV. NOTRE FONCTIONNEMENT INTERNE
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"Le PSL – LSP, un parti pour changer de société"
– Préface
– II. Perspectives, tâches et objectifs
– III. Notre programme
Cette brochure peut être commandée via redaction@socialisme.be et revient à 3 euros (que vous pouvez verser sur le n° de compte 001-2260393-78 du PSL/LSP avec la mention "brochure PSL").
[/box]Le point de départ de notre parti n’est pas notre structure organisationnelle, mais nos idées. Nous nous battons et nous recherchons un soutien pour ces idées et pour notre programme parce que nous sommes persuadés qu’ils constituent nos meilleures armes dans la lutte contre les attaques des capitalistes sur nos conditions de travail et de vie et pour pouvoir changer de société.
Mais les idées ont besoin d’une organisation pour pouvoir devenir une force sociale. Nos structures ont pour objectif de constituer une organisation efficace et consciente ayant pour but la réalisation de notre programme.
L’unité de base du PSL/LSP est la section locale. C’est par le biais de la section que le parti communique et qu’il obtient une image concrète, dans son ensemble, de l’atmosphère et de la conscience présente dans la société et dans les différentes couches de la classe ouvrière à un moment donné. La section locale réunit les membres qui sont actifs dans différents domaines – à l’école, à l’université, sur leur lieu de travail, dans les comités de quartiers,… – et élabore une stratégie sur la manière de développer le parti dans un quartier ou une ville.
L’engagement de chaque membre auprès de sa section est donc très important. Il veille à ce que chacun acquière l’expérience et la formation nécessaires, dans la théorie comme dans la pratique. Il veille aussi à ce que le parti puisse, à tout moment, par le biais de ses membres, faire une évaluation de la lutte des classes et puisse prendre les initiatives appropriées.
Ce sont les sections qui élisent les délégués pour les Congrès nationaux et les Conférences nationales où les perspectives, le programme et les priorités du PSL/LSP sont discutés et décidés et où une direction nationale est élue.
Cette direction a pour tâche de centraliser l’expérience de tout le parti et, sur base de cette expérience, de donner une orientation au parti et, par le biais du parti, à la lutte de la classe ouvrière, avec laquelle le parti reste organiquement liée grâce à ses membres.
Dans la mesure du possible, il est demandé à chaque membre de participer activement à sa réunion de section hebdomadaire, de vendre le journal du parti (l’Alternative Socialiste), de l’utiliser comme un moyen pour introduire nos idées et nos slogans dans la société et de faire une contribution financière mensuelle, une cotisation, dont le montant dépend de la situation et des possibilités de chacun.
L’organisation d’une section comprend différentes tâches, de la présidence à la trésorerie, en passant par la responsabilité du travail jeune voire le suivi du travail syndical, selon la composition sociale de la section. La force et l’énergie d’une section ne sont pas seulement déterminées par le nombre de membres qui la compose. Le nombre de camarades qui participent activement aux tâches de la section est également très important. Si un seul camarade est responsable de chaque aspect du fonctionnement – la convocation des membres, les campagnes de récolte du fonds de lutte, la formation politique,… – cela réduit considérablement le fonctionnement et les possibilités.
C’est en impliquant chaque membre au maximum que nous serons en mesure de convaincre le plus de monde possible de notre programme. Sur base de perspectives et d’un programme corrects, des interventions actives dans la lutte des classes et de la volonté de se battre pour nos idées, nous voulons, dans la pratique, gagner la confiance des couches les plus combatives et les plus conscientes de la classe ouvrière. Notre capital est constitué de membres formés et combatifs ayant une implantation dans la classe ouvrière.
Les statuts
Le PSL/LSP travaille selon les principes du centralisme démocratique. Cela signifie un processus décisionnel aussi démocratique que possible et une exécution centrale des décisions. Cela exige un engagement aussi grand que possible des membres lors de toutes les activités du parti et une centralisation de cette expérience dans les structures nationales du parti. Ces structures nationales sont, à leur tour, indispensables pour donner, sur base de cette expérience accumulée, une direction politique et organisationnelle à tout le parti. Réagir comme un seul homme – une seule femme – cela peut transformer une bonne idée en une arme redoutable dans la lutte pour le renversement de la société capitaliste.
Ci-dessous sont retranscrits les statuts du PSL/LSP. Des statuts ne sont évidemment pas une garantie suffisante du fonctionnement démocratique d’une organisation. Les circonstances matérielles dans lesquelles cette organisation doit travailler, les traditions du mouvement ouvrier et la formation des militants sont beaucoup plus importants que les statuts, qui doivent donc être considérés au maximum comme un outil.
En réalité, ils reflètent la forme d’organisation la plus appropriée à un moment donné et sont donc, en ce sens, plutôt un instantané qu’un principe à appliquer indéfiniment. Il va de soi que le fonctionnement en tant que parti socialiste révolutionnaire dans une "démocratie" parlementaire exige d’autres structures organisationnelles que le fonctionnement sous une dictature militaire. Aucune structure ne pouvant prévoir tous les développements possibles, nous ne pouvons qu’essayer d’agir au maximum de la manière politique la plus correcte possible.
De plus, l’utilisation des statuts et règlements sont limités à leur minimum absolu, c’est-à-dire à ces situations dans lesquelles nous ne réussissons pas, via la discussion politique collective, à arriver à un même avis, quand nous sommes obligés de prendre une décision à la majorité pour pouvoir agir efficacement. Les statuts doivent offrir une méthode de travail avec laquelle il est possible, malgré les désaccords, de mener campagne collectivement.
Ci-dessous sont également retranscrits les statuts du Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO). Le PSL/LSP a approuvé ces statuts. La lutte pour le socialisme peut bien commencer sur le plan national, elle finira inévitablement dans l’arène internationale. Nous sommes persuadés que seul un "parti mondial", comme le Comité pour une Internationale Ouvrière veut le construire, constitue un instrument efficace contre le capital international.
Les statuts du PSL/LSP doivent donc être lus en relation avec ceux du CIO.
Statuts du PSL/LSP
But et principes
1. Le Parti Socialiste de Lutte / Linkse Socialistische Partij est une organisation révolutionnaire qui se base sur la classe ouvrière avec laquelle elle lutte pour l’instauration d’une société socialiste, où les travailleurs seront au pouvoir, en Belgique et dans le monde. Pour écraser l’Etat bourgeois et le remplacer par un État ouvrier démocratique, pour nationaliser les moyens de production, la classe ouvrière a besoin d’un parti révolutionnaire de masse.
2. Le PSL/LSP est pour la lutte, la solidarité et le socialisme et vise à faire partager ces idées à la classe ouvrière et à ses organisations de masse politiques et syndicales.
3. Le PSL/LSP est pour la plus grande unité possible des travailleurs: tout effort de la bourgeoisie et de la bureaucratie pour diviser la classe ouvrière selon le nationalisme, la race, la langue, le sexe ou de quoi que ce soit, représente un poison, mortel qui doit être tué dans l’œuf par les marxistes. Sur la base des droits égaux pour tous, nous défendons les droits démocratiques de la classe ouvrière contre la répression de l’État capitaliste.
4. Le PSL/LSP défend le point de vue selon lequel la question nationale en Belgique ne peut être résolue qu’à partir d’une transformation socialiste de la société. Ce n’est que sur cette base qu’il est possible de réaliser les aspirations démocratiques et économiques de chaque minorité et d’établir une base pour vivre ensemble de manière égalitaire et volontaire.
5. Le PSL/LSP se fonde sur les idées du marxisme: la lutte pour le socialisme est une lutte internationale, qui ne peut être menée jusqu’au bout que par la classe ouvrière. Nous sommes pour une fédération socialiste mondiale. C’est seulement sur cette base que les richesses du monde pourront être utilisées pour satisfaire les besoins de chacun. Cette sécurité matérielle permettra à chacun de développer de manière optimale toutes ses potentialités.
Le Comité pour une Internationale Ouvrière – CIO/CWI
6. Le PSL/LSP est la section belge du Comité pour une Internationale ouvrière (CIO) et oeuvre avec les autres sections à la construction d’une nouvelle internationale socialiste révolutionnaire.
Principes d’organisation
Le Congrès National
7. Le congrès national est convoqué au minimum une fois tous les deux ans et est composé de délégués élus par les sections selon les modalités définies par le Comité National. Le Comité National peut organiser entre deux Congrès Nationaux des Conférences Nationales pour discuter avec les membres sur un aspect déterminé de la situation politique ou du travail
8. Pendant la période de discussion ouverte pour le Congrès National, le Comité National édite un bulletin interne de discussion ouvert à toutes les contributions. Les modalités pratiques telles que le délai de rentrée des textes et le nombre de pages maximum est réglé par le Comité National lors du lancement de la discussion.
9. Le Congrès National est l’organe souverain du PSL/LSP. Le Comité National sortant est dissout automatiquement par l’ouverture du Congrès National. Celui-ci organise ses travaux. Le Congrès national élit le Comité National, une Commission de contrôle et une Commission de contrôle financier. A la fin des travaux du Congrès National, celui-ci est dissout par un vote.
10. A chaque instant, le Comité National peut convoquer un congrès extraordinaire qui a l’autorité d’un congrès statutaire.
11. A la demande d’un tiers des membres du Comité National ou d’un quart des sections, le Comité National doit, dans les trois mois de la requête, organiser un Congrès extraordinaire.
Le Comité National
12. Le Comité National est élu par le Congrès National selon les modalités élaborées au Congrès National même sur base des principes du centralisme démocratique. A part les membres effectifs, on peut aussi élire des candidats membres avec voix consultative. Entre deux Congrès, le Comité National a l’autorité du Congrès National. Il est responsable de la direction politique et du développement de l’organisation au niveau national.
13. Le Comité National a le droit de coopter avec une majorité simple de nouveaux membres au Comité National. Le nombre est limité à un maximum d’un tiers du nombre des effectifs. Le Bureau Exécutif peut inviter des camarades au Comité National quand le Comité National l’accepte et au moment de la présentation de l’ordre du jour.
14. Entre deux Congrès Nationaux, le Comité National peut créer des groupes de travail ou commissions non élus qui peuvent contribuer au travail du PSL/LSP. Ces organes travaillent sous l’autorité du Comité National et doivent s’y rapporter. (Il y a aujourd’hui, entre-autres, un comité de rédaction, une commission femme, un comité jeune et des groupes syndicaux actifs, ceux-ci peuvent cependant à l’avenir être complétés ou partiellement remplacé par de nouveaux organes).
15. Le Comité National élit en son sein un Bureau Exécutif. Entre deux réunions du Comité national, le Bureau Exécutif a l’autorité du Comité National.
16. Chaque membre du Bureau Exécutif a une tâche bien définie par celui-ci.
La Section
17. La structure de base du PSL/LSP est la section, constituée au minimum de trois membres sur base géographique. Tout membre participe à sa section et applique les décisions de celle-ci. La section dirige le travail de ses membres. Toute création d’une nouvelle section, toute division d’une section devenue trop grande ou toute dissolution de section est décidée par l’instance supérieure: le Bureau de District ou à défaut le Bureau Exécutif.
18. Chaque section se réunit de façon hebdomadaire. Elle détermine en son sein les responsabilités. Elle applique les décisions des instances supérieures et développe une activité politique sur son terrain d’intervention. A la demande d’un tiers des membres, le responsable de section doit convoquer une réunion de section dans les deux semaines.
19. Est membre celui ou celle qui accepte les buts, les principes de base et les statuts du PSL/LSP, qui paie des cotisations et travaille sous la direction de ses instances officielles.
20. L’adhésion se fait par la section. Tout recrutement est ratifié par le bureau de district ou à défaut par le Bureau Exécutif.
21. Chaque membre paie une cotisation mensuelle. Le Congrès National fixe un objectif mensuel moyen selon le revenu. Sur base de cet objectif le trésorier local aura une discussion régulière sur la situation personnelle du membre pour fixer un montant concret. Le PSL/LSP applique des devoirs financiers vis- à-vis du CIO selon les décisions des instances du CIO.
Le District
22. Le Comité National peut décider de grouper dans un District un groupe de sections sur base géographique. Le Congrès de District est convoqué par le Comité de District et se réunit au moins une fois tous les deux ans. A ce Congrès de District, un Comité de District est élu sur base d’une discussion politique sur les perspectives et les objectifs. Le Comité de District peut élire un Bureau de District qui aura l’autorité du Comité de District entre deux réunions. Le Comité de District et le Bureau de District travaillent selon le cadre tracé par les structures nationales élues.
La Commission de contrôle
23. Le Congrès National élit une Commission de contrôle composée de trois membres ne faisant pas partie du Comité National. La Commission de contrôle doit examiner toute plainte ou soupçon sérieux et, sur base de cette enquête, remettre un avis au Comité National ou au Congrès National. La Commission de contrôle ne prend aucune décision et informe le Comité National de toutes ses activités.
Principes de fonctionnement
24. Le régime intérieur du PSL/LSP à l’échelle nationale, régionale et locale est régi par les principes et la pratique du centralisme démocratique. Représentant le maximum de démocratie possible dans la discussion intérieure pour l’élaboration d’une ligne politique, et la discipline la plus ferme dans l’application de cette ligne, après qu’elle ait été déterminée, il comprend la procédure suivante:
- a) l’élection de toutes les instances de direction par des assemblées et congrès appropriés, avec la réélection périodique statutaire, et la possibilité de démettre des instances à tout moment par les instances qui les ont élues. Des rapports périodiques de ces instances à leurs mandataires;
- b) l’interdiction des mandats impératifs;
- c) le caractère strictement obligatoire des décisions des instances supérieures par les instances inférieures; l’exécution immédiate des décisions, mais avec un droit d’appel aux instances supérieures, ces appels ne justifiant pas un retard dans l’exécution des directives;
- d) la prise de décision de chaque instance par la majorité simple et pour autant que le quorum soit atteint.
- e) Tant qu’il satisfait aux conditions pour être membre, tout membre a le droit de faire connaître des opinions différentes à l’intérieur des structures de PSL/LSP, aussi bien oralement que par écrit. Ceci inclut le droit d’utiliser le bulletin interne. Des tendances et des fractions peuvent, à leur demande, être reconnues par le Comité National. Ce ne peut pas être fait à la légère. Cela ne peut se faire que sur base d’une plate-forme écrite, autour de divergences importantes et après une période de discussion orale et écrite pour éclaircir les divergences.
- f) La minorité doit appliquer de façon disciplinée les décisions majoritaires, mais a le droit inaliénable de se positionner en tant que groupe, de s’organiser en tendance ou même en fraction sur base d’une plateforme écrite, et de disposer des droits démocratiques tels que: – présenter ses positions à toute l’organisation dans un bulletin intérieur pendant la période de discussion dans l’organisation; – avoir la possibilité sur le plan national d’intervenir dans les discussions préparatoires au Congrès après consultation préalable du Comité National; – être représentées au Comité National en ce qui concerne les tendances et les fractions.
- g) le droit pour les membres ayant à répondre à une sanction disciplinaire de prendre connaissance à l’avance des accusations portées contre eux et de présenter leur défense;
- h) une information aussi complète que possible sur les développements et les activités de l’Internationale,
- i) aucun permanent ni aucun membre titulaire d’un mandat public ne peut disposer d’un salaire supérieur à celui d’un travailleur moyen qualifié. L’organisation décide de l’utilisation des indemnités résultant d’un mandat.
Sanctions
25. Tout membre qui ne répond plus aux conditions minimales (être actif, soutenir financièrement) depuis trois mois ne peut participer aux votes. Après six mois, il peut être radié de l’organisation par sa section. Tout membre qui refuse d’appliquer le centralisme démocratique ou qui met en danger l’organisation peut être exclu pour raison disciplinaire par sa section. La décision d’exclusion doit être ratifiée par l’instance supérieure: le Bureau de District ou à défaut le Bureau Exécutif. Tout membre exclu pour raisons disciplinaires à un droit d’appel devant le Congrès National.
26. Un rapport écrit des décisions prises par chaque réunion d’une instance statutaire doit être tenu à disposition des membres de la réunion, de toutes les structures supérieures et de toutes les structures qui ont le droit de révoquer cette structure supérieure.
27. Chaque mois, les trésoriers des sections doivent faire un rapport écrit. Le Comité National fait parvenir un rapport financier au Congrès National.
28. Les statuts peuvent être modifiés par le Congrès National par une majorité simple.
29. Pour tous les cas où les statuts nationaux ne prévoient pas de solution, les statuts du CIO entrent en vigueur.
Statuts du Comité pour une Internationale Ouvrière
(adoptés au Congrès mondial de novembre 1993)
1. Le Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO) s’appuie sur les idées fondamentales de Marx, d’Engels, de Lénine et de Trotsky ; sur les principales décisions des quatre premiers Congrès de fondation de la III° Internationale et des documents du Mouvement marxiste depuis 1938
2. Le CIO se considère comme l’embryon de la future Quatrième Internationale et est composé de sections nationales qui s’efforcent de construire, dans leur pays respectif, des partis ouvriers révolutionnaires de masse. Il se fonde à chaque niveau sur les traditions du centralisme démocratique.
Affiliation
3. Le CIO est composé de militants révolutionnaires membres d’une organisation unifiée. Tous les membres sont organisés dans des sections du CIO qui agissent dans les différents Etats nationaux.
4. Chaque section nationale se fonde sur le programme et s’accorde avec les structures définis et établis par le Congrès Mondial du CIO.
5. Là ou il n’existe pas de section nationale, des individus peuvent adhérer au CIO et travailler sous la direction du Secrétariat International (SI). Des membres individuels du CIO doivent travailler à constituer un groupe qui peut adhérer au CIO comme section nationale.
6. Les organisations nationales sont normalement des sections à part entière du CIO. Cependant, quand des groupes sont encore en cours de formation ou encore en discussion avec le CIO, ils peuvent poser leur candidature pour être reconnus comme section sympathisante.
7. Le Comité Exécutif International (CEI) est mandaté pour prendre toute décision concernant l’affiliation, avec droit d’appel final au Congrès Mondial. 8. Un Congrès Mondial doit être tenu au moins tous les trois ans. Le Congrès Mondial représente l’autorité suprême au sein du CIO et ses documents politiques et ses résolutions sont impératives pour chaque section nationale.
9. Les sections à part entière sont représentées aux Congrès et aux Conférences sur base des modalités déterminées à chaque occasion par le CEI, en tenant compte de la taille, de l’influence et de l’importance respective de chaque section. Le nombre maximum de délégués par section est limité à cinq.
10. Les sections sympathisantes ont des déléguées consultatifs avec droit de parole mais avec droit de vote consultatif.
11. Les délégués présents au Congrès mondial sont habilités à voter sur base d’une voix par délégué. Ceci vaut pour chaque section sauf dans les conditions suivantes :
- a) Les sections qui, en raison de certaines circonstances spécifiques, sont dans l’impossibilité d’envoyer au Congrès Mondial l’entièreté de leur délégation habilitée peuvent se voir accorder un vote par procuration à concurrence du nombre de délégués dont elles ont droit. Une telle procuration doit être attribuée à un délégué de la section choisi par la même instance que la section qui élit les délégués.
- b) Le CEI décide de l’attribution d’un tel système de vote par procuration et des conditions sous lesquelles il peut être accepté. Les sections qui adoptent une telle procédure devront informer la Commission des mandats à l’ouverture du début du Congrès Mondial qui présentera le fait dans son rapport lors de la première session du Congrès.
12. Les délégués seront élus par leur section nationale lors d’une réunion appropriée du Comité Central (CC), d’un Congrès ou d’une Conférence Nationale
13. Pour désigner des délégués effectifs une section ne peut avoir plus de trois mois de retard de cotisations, sauf si le CEI en décide autrement.
14. S’ils ne sont pas élus comme délégués effectifs, les membres du CEI, de la Commission internationale de contrôle (CIC) et les vérificateurs des comptes, peuvent participer au Congrès en tant que délégué consultatifs. Ils auront le droit de parole. Les membre du CEI auront un droit de vote consultatif.
15. Aucun mandat impératif ne peut être imposé à un délégué au Congrès Mondial.
16. Le CEI élira une Commission des mandats pour le Congrès. Celle-ci doit comprendre trois membres et doit soumettre un rapport complet soumis au vote au début de la première session du Congrès.
17. Le Congrès élira un présidium qui organise ses activités.
18. Les décisions sur toutes les questions sont prises à la majorité simple des délégués effectifs.
19. Des invités des sections nationales ou de pays ou il n’existe pas encore de section peuvent aussi être présents au Congrès avec l’accord préalable du CEI ou du SI.
20. Un Congrès Mondial extraordinaire peut-être convoqué par le CEI et doit l’être aussi à la demande d’un tiers des sections à part entière affiliées au CIO
Le Comité exécutif international
21. Un CEI sera élu à chaque Congrès Mondial. Il sera composé de membres dirigeants des sections nationales et/ou des permanents du CIO. Le CEI sera composé d’une part de membres effectifs avec droit de vote effectif et de candidats membres avec droit de vote consultatif.
22. Le CEI se réunira au moins deux fois par an pour discuter des développements internationaux majeurs et pour évaluer et guider le travail de chaque section nationale.
23. Entre deux Congrès Mondiaux, le CEI est l’autorité suprême. Il a l’obligation de préparer les documents et les résolutions à présenter au Congrès Mondial. A travers le SI, il est aussi responsable pour la publication régulière d’un bulletin.
24. Le CEI à le droit de coopter des membres additionnels à la majorité simple des membres effectifs du CEI.
25. Une réunion extraordinaire du CEI peut-être convoquée par le SI et doit être convoquée à la demande d’un tiers des membres effectifs du CEI.
Le Secrétariat International
26. Le CEI élit un Secrétariat International responsable du travail quotidien de l’organisation. Entre deux réunions du CEI, le SI a le pouvoir de prendre, au nom du CEI, toutes les décisions nécessaires entre deux réunions du CEI. Le SI attribuera des responsabilités à ses membres qui seront soumises à l’approbation du CEI. Le SI présentera à chaque réunion du CEI un rapport complet de ses travaux.
27. Le SI désignera tout sous-comité approprié nécessaire à la conduite du travail, à soumettre à la ratification du CEI.
28. Le SI est responsable de l’engagement des permanents du CIO, à soumettre à l’aval du CEI.
Droits démocratiques et discipline
29. Les décisions majoritaires de l’Internationale sont impératives pour tous les membres et les sections. En coopérant à l’application des décisions de la majorité, toutes les minorités ont le droit d’exprimer des opinions dissidentes au sein de l’Internationale. Des membres de sections et des sections nationales ont le droit de faire circuler travers le CIO, avec l’accord du SI/CEI, tout matériel concernant ces opinions.
30. Toutes les sections et tous les membres ont le droit d’appel auprès des instances supérieures contre toute décision avec laquelle ils sont en désaccord.
31. Après avoir épuisé toutes les procédures possibles de discussion, les membres ont le droit de former des fractions sur des sujets et des idées spécifiques sur lesquelles il existe des désaccords.
32. Le Congrès Mondial déterminera les limites de chaque discussion. Préalablement à la convocation d’un Congrès Mondial, le CEI sera responsable pour déterminer les limites et la conduite de la discussion.
33. Tout membre sujet à une mesure disciplinaire dispose du droit d’appel d’abord auprès de l’instance la plus élevée de la section dont il est membre, ensuite auprès du SI, du CEI et du Congrès Mondial ; entre-temps la sanction reste en vigueur.
34. Tous les responsables de l’Internationale et les membres des Comités peuvent être révoqués par les instances appropriées qui les ont choisis.
La Commission internationale de Contrôle
35. Chaque Congrès Mondial élira une Commission Internationale de Contrôle. Elle ne comprendra pas de membres de CEI, ni de permanents employés pour le CIO. La CIC sera composée d’un panel de camarades permettant à la commission de fonctionner dans les différents parties du monde, et ses membres doivent élire un président.
36. Au sein de ce panel, un groupe d’au moins trois membres sera choisi par le président de la CIC, en consultation avec le SI, pour entreprendre une enquête. La composition de la commission sélectionnée parmi le panel par le président de la CIC et le SI doit être approuvée à la majorité simple par les membres effectifs de la CIC. Cette approbation sera obtenue sur base d’une consultation des membres de la CIC par le président de la CIC et le SI.
37. Les fonctions de la CIC devraient être :
- a) D’enquêter sur toute plainte ou toute recherche particulière qui peuvent être renvoyées devant le SI ou le CEI, et de faire rapport au CEI des résultats de ses investigations et recherches.
- b) D’enquêter sur les plaintes émanant d’individus, de parties constituantes des sections nationales et/ou de sections nationales contre des mesures disciplinaires prises contre eux par des instances supérieures, et de soumettre leur recommandations sur ces plaintes au SI, au CEI et au Congrès mondial pour une décision finale.
Conférences Internationales
38. Le CEI peut convoquer des Conférences Internationales durant la période entre deux Congrès Mondiaux afin de lancer et de développer la discussion sur des questions clés dans l’ensemble de l’organisation internationale.
39. Le CEI, ou le SI en consultation avec le CEI, peut organiser d’autres réunions ou rencontres internationales de formation et de discussion politique. D’autres activités de solidarité et de campagne peuvent être organisées si le SI/CEI le trouve opportun.
Finances
40. Chaque section nationale doit payer des cotisations trimestrielles. Le montant des cotisations est fixé par le Congrès Mondial, par les Conférences Internationales ou par le CEI.
41. En cas de nécessité, le montant à verser par une section peut être déterminé après consultation entre le SI et les directions nationales, en tenant compte du niveau de vie relative et d’autres considérations opportunes. Ceci doit faire l’objet d’un rapporté à soumettre à l’approbation du CEI.
42. Des contributions additionnelles peuvent aussi être imposées par le SI/CEI. Le CEI peut décider d’annuler des cotisations ou des contributions.
43. Lors de chaque réunion du CEI et du Congrès Mondial un rapport financier sera présenté.
44. Chaque Congrès Mondial élira trois vérificateurs des comptes, qui ne seront ni membres du CEI ni employés par le CIC, afin d’examiner régulièrement les finances du CIO. Les vérificateurs seront membres de différentes sections nationales. Les vérificateurs des comptes présenteront annuellement un rapport à la réunion du CEI et à chaque Congrès mondial.
Divers
45. Le CEI peut autoriser la formation de toute structure consultative régionale qui peut être nécessaire pour l’organisation des activités de l’Internationale.
46. En cas d’urgence, le CEI aura le pouvoir d’amender ces statuts avec l’accord de deux tiers des membres effectifs du CEI et à soumettre à la ratification du Congrès Mondial suivant.
47. Ces statuts entrent en vigueur à la date du 1er décembre 1993 et peuvent être amendés à la majorité des votants lors d’une prochain Congrès Mondial.
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1-3 décembre: Congrès national du MAS/LSP
Du 1er au 3 décembre, le Congrès bisannuel du MAS/LSP aura lieu à la côte belge. Ce Congrès se déroulera au beau milieu du lancement d’une alternative politique face à la politique de casse sociale des partis traditionnels.
Karel Mortier
Il y a maintenant 12 ans, notre organisation a entammé la lutte pour un nouveau parti des travailleurs. Avec le CAP (Comité pour une Autre Politique), cette nécéssité se concrétise peu à peu.
Le but d’un Congrès est, sur base de discussions sur la situation politique et sur le bilan du travail de notre parti, de déterminer les perspectives et priorités pour la période à venir.
Le Congrès devra se préparer à ce défi fait de dangers à éviter et d’occasions à saisir. Deux textes serviront de point de base à la discussion: un texte sur les perspectives politiques et un texte sur le travail du MAS/LSP, textes qui seront en premier lieu discutés en sections. Nos sections se réunissent chaque semaine et sont ouvertes pour tous les membres, c’est le coeur de notre parti, celui duquel partiront les amendements aux textes de discussion. En outre, les sections éliront leurs délégué(s) pour le Congrès. Bien que celui-ci est ouvert à tous les membres, seuls les représentants des sections y ont le droit de vote sur les textes et les amendements.
Lors du Congrès National, une nouvelle direction sera également élue: le Comité National (CN). Le CN est responsable de la direction politique ainsi que du développement de l’organisation entre deux Congrès. Au sein du CN, une direction quotidienne sera élue : le Bureau Exécutif (BE).
Notre organisation fonctionne selon le principe du centralisme démocratique. Cela signifie le plus d’espace possible pour la discussion interne sur les positions politiques et activités du parti, mais avec une discipline stricte sur l’exécution de ceux-ci une fois adoptés. Bien évidemment, la possibilité de revenir sur ces décisions est toujours présente.
Un Congrès National est un événement politique très important pour notre organisation. Contrairement aux autres partis, la présence de nos membres est importante. Ils ne sont pas mobilisés pour servir de machine à applaudissements pour quelques têtes médiatiques. Nos membres sont activement impliqués dans l’élaboration de nos points de vue et perspectives.
L’engagement de nos membres et les discussions dans les sections ainsi qu’au Congrès constituent la base afin d’arriver à une bonne évaluation pour mettre en avant de correctes perspectives pour la période à venir.
Le MAS/LSP juge dès lors qu’il est primordial que les sections prêtent le plus d’attention possible aux discussions pour se préparer au Congrès.
Les présidents de sections fournissent les textes aux membres. Après le Congrès, le texte de perspectives politique sera publié.
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Pourqoui MAS/LSP collabore à l’initiative Een Andere Politiek, mais plus à Une Autre Gauche
A sa réunion du 20 juin, le Bureau exécutif du MAS/LSP a décidé de proposer aux membres et militants de quitter « Une Autre Gauche », et ce au moins jusqu’à la conférence du 21 octobre. Auprès de la majorité de nos membres, cette décision est accueillie avec enthousiasme et provoque un sentiment de libération. Pour d’autres, elle soulève plusieurs questions. Ces questions peuvent porter à la fois sur le pourquoi de la décision comme sur la manière de prendre celle-ci. Nous espérons clarifier ces deux aspects avec ce texte.
Le Bureau Exécutif du MAS/LSP
Pour un Nouveau Parti des Travailleurs à la gauche du PS, du SP.a, d’Ecolo et de Groen ! le 21 octobre en résultat de la conférence d’ « Une Autre Politique »
Le MAS/LSP mobilise pour le 21 octobre avec « Une Autre Politique » en Flandre, à Bruxelles et en Communauté germanophone. Par contre, nous sommes arrivés à la conclusion qu’« Une Autre Gauche » n’est pas une aide, mais bien un obstacle dans la formation d’un nouveau parti des travailleurs. En Wallonie, nous allons donc mobiliser pour le 21 octobre avec nos propres forces ou avec d’autres formations démocratiques.
A sa réunion du 20 juin, le Bureau exécutif du MAS/LSP a décidé de proposer aux membres et militants de quitter « Une Autre Gauche », et ce au moins jusqu’à la conférence du 21 octobre.
Auprès de la majorité de nos membres, cette décision est accueillie avec enthousiasme et provoque un sentiment de libération. Pour d’autres, elle soulève plusieurs questions. Ces questions peuvent porter à la fois sur le pourquoi de la décision comme sur la manière de prendre celle-ci. Nous espérons clarifier ces deux aspects avec ce texte.
Nous n’attendons d’Une Autre Gauche que peu ou pas de réponses sur le contenu; le contraire serait une première. La réponse à cette décision – dans le style caractéristique d’UAG – prendra certainement la forme d’accusations, d’attaques sur les aspects formels. On nous présentera comme une secte fanatique de partisans de l’un ou autre gourou,… On prétendra que le MAS/LSP n’est intéressé que par sa propre construction et est fondamentalement anti-démocratique, on recherchera un agenda secret derrière chaque chose dite et/ou écrite,…
Nos membres qui militent depuis quelque temps connaissent ces accusations loufoques. Ils savent qui les met en avant, quels intérêts elles servent et ils savent aussi à quel point les organisations (ou parfois ex-organisations) de nos accusateurs ont décliné au fil des ans et peuvent être elles-mêmes antidémocratiques. Par contre, des membres et sympathisants qui n’ont que peu ou pas du tout d’expérience dans la prise de décision au sein du MAS/LSP pourraient peut-être être amenés à douter. Bien que ce texte soit principalement destiné à un usage interne, nous pensons qu’il doit aussi être accessible aux observateurs et, pourquoi pas, également aux adversaires. Ceux-là vont probablement penser qu’ « il n’y a pas de fumée sans feu ». C’est pour cela que nous voulons clarifier la manière dont de telles décisions sont prises au MAS/LSP.
Comment se prennent les décisions nationales au MAS/LSP ?
Selon nos statuts, une telle décision peut être prise par le Bureau Exécutif (BE – élu par le Comité National). Cette décision ne peut être renversée que par le BE lui-même ou par un organe supérieur : soit par le Comité National (CN – élu par le congrès), ou bien par le Congrès National organisé tous les deux ans. Le prochain CN est prévu pour la fin août et le congrès pour décembre. Le BE propose de ne pas attendre ces dates, mais de décider le plus vite possible (nous expliquerons plus loin dans le texte – dans le passage sur le contenu – la raison de cette position). Formellement, un tiers du CN (33%) peut revendiquer une réunion d’urgence du CN pour changer ou confirmer la décision du BE. Un tiers du CN ou un quart (25%) des sections peut en plus revendiquer un congrès exceptionnel. En bref : le BE élu peut prendre cette décision, mais les membres possèdent divers instruments pour renverser cette décision. Le MAS/LSP est en plus la seule formation de gauche en Belgique qui reconnaît le droit de former des tendances et des fractions permanentes.
Tout cela est cependant essentiellement formel. Car, pour le MAS/LSP, la démocratie ne se limite pas à un certain nombre de petits règles mises sur papier dans des statuts. Les statuts ne sont qu’un dernier recours. Le plus souvent, si on doit les utiliser, c’est parce que la discussion démocratique a déjà fait faillite. Une direction marxiste démocratiquement élue ne peut pas laisser les choses en venir à ce point sur une question tactique comme celle-ci. Dès le moment où elle constate qu’une partie raisonnable du CN n’est pas d’accord avec la proposition ou exprime de graves doutes, elle va suspendre la décision et réunir un CN exceptionnel. De la même manière, elle va tenir compte de l’existence d’un courant représentatif à la base. Elle va laisser se dérouler pleinement la discussion pour que chaque argument, chaque tendance de pensée soit profondément comprise. S’il faut finalement quand même décider majorité contre minorité, la direction va s’assurer que la minorité soit représentée par une délégation sélectionnée par elle-même (la minorité, donc) à chaque niveau de l’organisation dans l’attente du moment où la pratique va clarifier les diverses hypothèses théoriques. C’est selon nous la seule façon de travailler qui est à la fois démocratique et tout de même efficace.
Pourquoi un nouveau parti des travailleurs ?
La discussion formelle sera peut-être la chose sur laquelle se jettent nos adversaires dans UAG mais le plus important reste la raison du contenu de notre décision. Le MAS/LSP abandonne-t-il l’idée d’un nouveau parti des travailleurs ? Rejetons-nous l’unité à gauche ? Le MAS/LSP ne s’intéresse-t-il à l’unité que dans la mesure où il peut la contrôler? Etc, etc.
Le MAS/LSP a lancé l’appel pour un nouveau parti des travailleurs – « qui puisse réunir tous les courants qui s’opposent aux attaques néolibérales du patronat et des politiciens » – depuis 1995 déjà. Bien longtemps avant que quiconque mette en avant cette orientation. Pourquoi ? Parce que nous voudrions un nouveau PS vu que l’ancien n’est plus satisfaisant? Parce que nous pensions que la révolution n’était plus à l’ordre du jour et qu’il suffirait de s’opposer au néolibéralisme ?
Bien sûr que non. Le MAS/LSP est une organisation socialiste avec un programme révolutionnaire. Et cela parce que nous sommes convaincus que le capitalisme aujourd’hui, contrairement au 19e siècle, ne peut plus jouer aucun rôle progressiste et ne vit plus que par une exploitation à outrance de l’homme et de l’environnement et parce que nous sommes convaincus aussi que seule une société dans laquelle la production est orientée en fonction des besoins de tous et non pas des profits de quelques-uns, une société socialiste donc, peut offrir une issue à l’humanité.
Pourquoi donc réunir « tous les courants qui s’opposent au néolibéralisme » ? Parce que le MAS/LSP est convaincu que la dégénérescence de la social-démocratie en un pur instrument du patronat fait que les travailleurs et leurs familles n’ont plus d’instrument politique, même déformé. La mainmise de la social-démocratie sur la direction de la FGTB et celle de la démocratie-chrétienne sur la direction de la CSC font que l’action – quand elle est encore possible – est extrêmement inefficace, mène à la passivité et à la démoralisation et donc à un recul de la conscience collective des travailleurs. Il suffit de regarder la façon dont la lutte contre le Pacte des générations a été freinée et comment, parallèlement, l’extrême-droite monte dans les sondages.
Tout ce qui peut faire remonter cette conscience constitue un pas en avant important. L’existence d’un instrument politique dans lequel les travailleurs puissent se reconnaître, avec lequel ils puissent tester et clarifier des idées dans la pratique et qui puisse leur donner en même temps un prolongement politique pour leurs luttes sur leur lieu de travail serait un pas en avant de géant. C’est cet instrument que le MAS/LSP, avec beaucoup de travailleurs, veut construire.
Quelle unité ?
C’est aussi ce qu’«Une Autre Politique » (UAP) autour de Jef Sleeckx, Lode Van Outrive et Georges Debunne essaie de réaliser : la création d’un nouveau parti politique qui rassemble tous les courants qui sont prêts à s’engager dans la lutte contre la politique néolibérale. Leur position est la suivante : chaque courant qui y est prêt est le bienvenu et peut garder sa propre identité ! Ils approchent la diversité non comme une menace mais comme un enrichissement. Ils veulent marcher ensemble et en même temps ouvrir le débat. Plus que ça : ils ne veulent pas bétonner le programme de ce futur parti mais laisser l’élaboration de ce programme aux travailleurs qui rejoignent le parti. En bref : ils ne veulent pas d’ultimatums, pas de programme mâché et imposé par le haut, pas de limitations à la liberté de discussion, mais un parti qui dès le début est structuré démocratiquement et dans lequel les travailleurs eux-mêmes élaborent un programme.
Le MAS/LSP approuve à 100% cette orientation et respecte le fait que ces trois personnes sont toujours prêtes, à leur âge, à mettre en jeu leur autorité et leur réputation au service du mouvement ouvrier. Bien sûr, le MAS/LSP ne cachera pas son programme au sein de ce parti et nous ferons nos propres propositions socialistes révolutionnaires. Sans doute aurons-nous des divergences d’opinion avec Jef, Lode et Georges sur beaucoup de questions mais, tout comme eux, nous voulons entrer dans le débat au lieu de le paralyser. Pour le MAS/LSP, le défi n’est pas le MAS/LSP ou un nouveau parti des travailleurs (NPT), mais le MAS/LSP et un nouveau parti des travailleurs. Donc, non, le MAS/LSP n’abandonne pas le moins du monde l’idée d’un NPT, ni de l’unité de la gauche, ne se replie pas sur lui-même et est certainement prêt à coopérer même si nous ne contrôlons pas cette coopération, comme tous les participants sérieux à Une Autre Politique sont prêts à en témoigner.
Une Autre Gauche est malheureusement presque le contraire d’UAP. Un programme élaboré par les travailleurs et leurs familles y est qualifié de « populiste ». l’idée mise en avant est celle d’un programme pré-mâché et « anti-capitaliste » qui est imposé à toute personne qui veut être impliquée dans UAG : « rejoins, et tais-toi ! ».
Le MAS/LSP n’a pas de problèmes avec les intellectuels, tant qu’ils sont prêts à mettre leur intelligence au service du mouvement ouvrier et tant qu’ils sont prêts à parler dans une langue compréhensible de tous. Mais, dans UAG, on appelle une langue compréhensible une « discussion de café». On préfère parler par énigmes à consonances intellectuelles sans cohérence. Et ceux qui plaident le plus pour des « ultimatums anticapitalistes » sont justement ceux qui vont prochainement se présenter à nouveau aux élections communales sur des listes de Groen ou d’Ecolo ou qui travaillent pour un parti européen dont plusieurs membres participent à l ‘application de mesures néolibérales.
Le MAS/LSP a déjà mis plusieurs fois cette contradiction en lumière. Beaucoup de travailleurs qui ne croient pas qu’on puisse sortir du cadre du capitalisme ne vont pas se reconnaître dans le terme « anticapitaliste » tout en refusant résolument de soutenir des partis comme Ecolo ou Groen !, qui jusqu’ici ont appliqué des politiques néolibérales et qui vont sans aucun doute vouloir répéter cela à l’avenir. De l’autre côté, des « anticapitalistes » d’UAG se mettront sans aucun scrupule sur des listes d’Ecolo ou de Groen ! Que feront-ils alors, au cas où ils auraient des élus si demain Tobback offre à Groen ! ou Van Cauwenberghe à Ecolo quelques postes d’échevins tout en annonçant en même temps ne plus pouvoir respecter les conventions collectives du personnel communal ? Vont-ils dire qu’ils n’étaient pas avertis ?
La division et le nationalisme
UAP veut lutter contre la division parmi les travailleurs, créée et stimulée par le patronat et les politiciens. De là, la volonté de rassembler tous ceux qui veulent lutter contre la politique néolibérale, indépendamment du fait d’être athée, chrétien ou musulman, belge ou immigré, avec ou sans papiers, flamand, wallon ou bruxellois. Cela ne signifie pas du tout que UAP est insensible aux diverses spécificités et frustrations, pertinentes ou injustifiées. UAP veut mener des actions anticapitalistes, mais sans faire de l’anticapitalisme une condition. UAP veut attirer des gens de la CSC en leur garantissant le droit de maintenir leur propre identité, UAP veut lutter contre les contradictions communautaires en mettant sur pied une formation nationale, même si cela signifie perdre du temps en traductions, etc.
UAG, par contre, a cependant déjà décidé que seuls les « anticapitalistes » sont les bienvenus et on peut y entendre que des Flamands à Bruxelles qui ne parlent pas le français sont des « imbéciles », qu’une langue compréhensible est équivalente à « des discussions de café », que la « gauche flamande » est « populiste sous la pression de l’extrême-droite », et même qu’il est normal que le LSP, comme organisation flamande et donc « catholique », soit « antisémite »,… On pourrait répondre qu’il s’agit de déclarations d’individus et pas d’UAG en elle-même. Mais ce sont toutefois des déclarations provenant de dirigeants auto-proclamés ou de personnes qui pouvaient compter sur leur approbation tacite. Se taire quand il faut parler est parfois plus audible que des cris.
UAG veut que les francophones forment un « front » pour « ne pas être pris au dépourvu par les Flamands ». Les francophones qui ne sont pas d’accord ne peuvent simplement pas parler car « ils ne font que répéter ce que d’autres ont dit avant eux ». Le nationalisme bourgeois imprègne les murs d’UAG. Que penser de la position suivante entendue à la dernière AG : « un parti national n’a plus de sens en Belgique, on pourrait tout aussi bien proposer un parti européen » ? Des « dirigeants » d’UAG plaident pour « une structure confédérale », c’est-à-dire deux formations différentes avec une sorte de déclaration de solidarité (SP.a et PS peuvent encore apprendre quelque chose). A Bruxelles, « UAG-national » veut une initiative francophone aux côtés d’une initiative néerlandophone. Qu’une large majorité à Bruxelles ne soit pas d’accord, on s’en fiche.
Des « recommandations » antidémocratiques
Le MAS/LSP aurait pu mettre tout ça de côté si UAG, à quelques exceptions près, représentait plus qu’une petite poignée de membres de la gauche radicale, des ex-membres de ces organisations qui se déclarent aujourd’hui « indépendants » et des individualistes éperdus qui veulent en réalité une nouvelle organisation de la petite gauche, dans laquelle ils seraient à la direction avec une base qui se tait et écoute.
A la dernière Assemblée Générale d’UAG, quelques « recommandations » ont été votées: les organisations politiques soutenant UAG doivent parler dès maintenant par l’intermédiaire d’un porte-parole, ne peuvent pas avoir ensemble une majorité dans n’importe quel organe et doivent remettre leurs propositions au secrétariat avant les assemblées. Ce ne serait pas difficile à accepter si le nombre de membres des organisations concernées se laissait compter sur les doigts des deux mains. Mais, pour le MAS/LSP qui a une implantation réelle et qui est capable d’organiser des luttes et pas seulement de se limiter à des commentaires, c’est inacceptable et franchement honteux. N’importe quel « indépendant » – vrai ou supposé – aurait ainsi autant de poids que tous les membres de nos districts de Bruxelles, Hainaut et Liège réunis. Pour justifier cette mesure antidémocratique, il est fait référence dans UAG au Bloc de Gauche au Portugal. Là, quelques dirigeants de trois organisations de la petite gauche, désespérés parce que leurs organisations rétrécissaient depuis des années déjà, ont préparé (sans que leur base en soit informée pendant un premier temps, selon Miguel Portas) un projet de fusion avec des recommandations comparables, mais bien plus démocratiques.
A une réunion publique à Liège, quelques participants d’UAG ont voulu qu’un parlementaire européen du Bloc de Gauche mette cela en avant comme méthode à suivre. Le parlementaire en question ne s’est pas laisser abuser et a montré les caractéristiques spécifiques et la réalité particulière du Portugal. « Le Bloc de Gauche est une expérience intéressante pour apprendre, pas pour la copier », a-t-il dit, une remarque qui n’a été retrouvée dans aucun rapport des discussions qui ont suivi cette soirée…
On peut dire que les mesures votées à la dernière AG ne sont que des « recommandations ». Mais combien de temps faudra-t-il avant que ces recommandations deviennent loi ? Dans UAG, c’est en fait une méthode familière. Un tract à l’occasion du 1er mai, élaboré en commun par 30 personnes d’UAG et d’UAP, est sèchement réécrit par quelques « initiateurs » d’UAG » (qui revendiquent apparemment des droits de propriété intellectuelle sur l’initiative). Une réunion d’UAG-Bruxelles, où une majorité plaide pour rassembler UAP et UAG à Bruxelles, est quittée par une minorité qui déclare la réunion illégitime. Ce qui est décidé un jour prend une toute autre signification le lendemain. Des rapports de réunion se lisent comme des énigmes, notamment parce que les positions défendues par les intervenants n’y sont pas reprises. Quand la Sainte-Alliance qui « dirige » UAG a une majorité, on passe au vote ; quand elle est en minorité, elle quitte la salle. Sur le site web www.uneautregauche.be on a pu lire des bordées d’injures et on peut y dire n’importe quoi. UAG a fonctionné avec une succession de manoeuvres bureaucratiques où même les sommets syndicaux pourraient prendre de la graine.
Quelques uns, au sein du secrétariat et du Parti Humaniste entre autres, nous disent : « Mobilisons systématiquement pour les mettre en minorité ». Numériquement, pour le MAS/LSP, cela n’est aucunement un problème, mais nous faut-il descendre à ce niveau pour pouvoir faire de la politique au sein d’UAG ? Cela, nous le refusons. Les jeux de pouvoir bureaucratiques ne sont pas le terrain favori du MAS/LSP. Notre force est dans le mouvement réel et c’est sur cela que nous voulons nous concentrer. Certes, il faut parfois accepter des manoeuvres bureaucratiques parce que c’est la seule façon d’entrer en contact avec la base. C’est par exemple le cas dans pas mal de centrales syndicales, c’était aussi le cas dans les années ’80 quand nous travaillions encore dans le SP. C’est avec cette idée en tête que nous n’avons pas déjà quitté UAG le 1er mai. Maintenant, après les faits, nous pensons que c’était une erreur : dès la première manœuvre, nous aurions pu déceler qu’UAG allait rester une initiative morte-née.
Nous sommes partis de l’idée que nous pouvions accepter les manoeuvres bureaucratiques parce qu’un parti national plus large allait être créé le 21 octobre. Cela aussi était une erreur. UAG essaie de se présenter comme le seul partenaire francophone d’UAP et, de cette façon, former une minorité de blocage pour imposer à UAP sa propre approche politique et probablement boycotter une formation nationale. Le MAS/LSP est numériquement plus fort que le reste d’UAG mis ensemble. A notre propre initiative, nous pouvons mobiliser un bon nombre de francophones pour la conférence du 21 octobre et nous pouvons y assurer que UAP ne se fasse pas prendre en otage par UAG. Si, au contraire, nous restons dans UAG, nous risquons d’être englués dans d’incessants combats qui n’ont ni intérêt ni lien réel avec les questions qui se posent vraiment aux travailleurs et qui ne sont utiles ni pour nous, ni pour UAP. La seule réponse correcte à des jeux de pouvoir au sein d’UAG est une mobilisation francophone forte pour la conférence du 21octobre.
Le MAS/LSP veut s’engager dans la construction d’une formation plus large et anti-néolibérale, une formation des travailleurs, pour les travailleurs. Pour ce but, nous sommes en faveur de l’unité. UAP est un moyen approprié pour atteindre des couches larges de jeunes et de travailleurs. UAG ne l’est malheureusement pas à cause de sa composition et surtout de son programme erroné et de ses méthodes antidémocratiques.
Mais nous restons plus que jamais prêts à travailler en commun avec ceux qui – dans et en dehors d’UAG – veulent construire une nouvelle formation de gauche d’une façon ouverte et honnête, ceux qui, en d’autres mots, se sentent plus proches du modèle d’UAP que du monstre d’UAG, et qui veulent éventuellement tester cette coopération dans les élections communales.
Autres documents:
> Remarques du Mouvement pour une Alternative Socialiste (MAS) sur le PV de l’Assemblée générale du 6 mai
> Réponse du MAS au Secrétariat fédéral sur sa participation au sein d’UAG. 8 juin 2006
> En réaction aux réactions après l’AG de Een Andere Politiek. Jean Peltier, 20 mai 2006