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USA : Les électeurs rejettent le programme de la droite
Il faut se préparer à lutter contre la politique des deux partis de Wall Street
Des dizaines de millions de personnes ont soupiré de soulagement en entendant que Mitt Romney et Paul Ryan n’entreraient pas à la Maison Blanche. Les syndicalistes, les femmes, les afro-américains, les latinos et les LGBT ont considéré avec raison le programme des Républicains comme une véritable menace.
Bryan Koulouris et Ty Moore, Socialist Alternative (Partisans du CIO aux USA)
- USA : Socialist Alternative remporte un score historique de 27% contre le Président de la Chambre des Représentants de l’Etat de Washington
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La droite a essayé de voler ces élections en intimidant les électeurs, en prenant une posture économique faussement populiste dans les dernières semaines, en injectant environ un milliard de dollars dans la campagne,… afin de tenter de convaincre les pauvres, les jeunes et les personnes de couleur de renoncer à leurs droits. Mais le soutien électoral d’Obama n’était en rien semblable à celui qui avait couronné la campagne énergique et enthousiaste de 2008. Cette année, la participation a baissé de 12 millions d’électeurs comparé à 2008. La plupart des gens ont voté Obama en le voyant comme le ”moindre mal” plutôt que comme le sauveur qui apporterait ”l’espoir et le changement” d’il y a 4 ans.
Le mouvement Occupy Wall Street a eu un impact sur l’élection en mettant en avant une discussion sur les inégalités économiques entre ”les 99% et les 1%”. Des millions de gens ont été indignés de voir que 6 milliards de dollars ont été dépensés dans les élections fédérales. Le message d’Occupy contre la domination des grandes entreprises a aussi alimenté une saine haine contre Mitt ”Milliards” Romney.
Obama a remporté cette élection malgré son bilan politique favorable aux grandes entreprises. Les banques ont reçu des milliers de milliards de subventions alors que les services sociaux ont subi des coupes budgétaires et que des millions de familles ont perdu leurs maisons. Beaucoup d’électeurs anti-guerre ont soutenu Obama, malgré les bombardements continuels de civils dans plusieurs pays, malgré la continuité du modèle de Bush d’une présidence impérialiste qui n’a de comptes à rendre à personne, malgré la guerre en Libye, malgré le fait que les attaques de drones, partout dans le monde, ne fassent l’objet d’aucune discussion au Congrès.
Beaucoup d’électeurs d’Obama ont été profondément déçus de sa performance pendant ces quatre dernières années, le voyant – très justement – comme une marionnette de Wall Street et des 1% de super-riches. L’administration Obama a commencé son deuxième terme sans réel mandat. La ”base” du Parti Démocrate parmi les syndicalistes, les personnes de couleur, les femmes et les LGBT a ravalé sa colère contre Obama pendant l’élection et a voté pour le ”moindre mal”. Maintenant, après les élections, toute la colère refoulée est prête à bouillir.
La demande d’emplois, d’investissements dans l’énergie, de fonds pour l’éducation, du droit au logement, et de solutions à une liste sans fin d’injustices va revenir à la surface. Et Obama va recommencer à faire passer les intérêts de Wall Street et du grand capital en premier, provocant à nouveau l’indignation et l’opposition. Le temps est mûr pour construire de nouveaux mouvements des travailleurs et des opprimés, politiquement indépendants des deux partis des grandes entreprises.
Une situation en changement
Pour la première fois au niveau national, les électeurs de Washington, du Minnesota, du Maine et du Maryland ont voté en faveur du droit au mariage entre personnes de même sexe, un tournant historique dans la lutte pour l’égalité pour les LGBT. Beaucoup d’autres questions progressistes ont gagné dans le pays, depuis des augmentations du salaire minimum à la défense des droits syndicaux et des mesures contre la très raciste ”guerre contre la drogue”. Les électeurs du Minnesota ont rejeté une tentative d’inscrire dans leur constitution des restrictions électorales parmi les plus dures du pays. Cela montre un changement dans la démographie et un changement dans les attitudes parmi les travailleurs et les jeunes. Si on ajoute à cela la colère massive de la classe ouvrière, tout cela constitue une base pour des mouvements explosifs dans les prochaines années.
Romney a largement basé sa stratégie sur le vote des hommes blancs (surtout dans le Sud) et l’espoir qu’il y aurait une forte abstention (quitte à truquer le scrutin pour que ce soit le cas). Depuis les années 1960, la tactique des Républicains a toujours été de gagner les élections en attisant la peur et la haine chez les électeurs blancs. Cette stratégie va être de plus en plus difficile à appliquer dans les élections nationales, ce qui va devenir encore plus clair dans les prochaines élections avec la nouvelle génération qui atteint l’âge de voter. Cette défaite électorale va approfondir cette crise qui fermente dans le Parti Républicain, qui va être forcé de redéfinir son identité ou risquer d’être réduit à un parti minoritaire permanent.
Même s’il n’y a pas eu de grand changement dans la composition du Congrès selon les lignes des partis, les changements de législateurs Républicains valent le coup d’être remarqués. Les Républicains ”modérés” du Maine et le ”centriste” Dick Lugar ont perdu leurs sièges, tout comme plusieurs des plus fous du Tea Party. Malgré plusieurs défaites du Tea Party, l’équilibre des forces dans la délégation Républicaine au Congrès s’est déplacé encore plus vers la droite, préparant le terrain pour une nouvelle impasse du bipartisme.
Mais dans le discours de victoire d’Obama, il a répété son engagement de ”franchir l’allée” vers les Républicains. En fait, le bipartisme d’Obama est élaboré cyniquement pour donner une couverture à ses politiques ouvertement en faveur des grandes entreprises, qui vont bientôt être exhibées. Les deux partis préparent des coupes historiques dans la Sécurité Sociale, Medicare et dans d’autres programmes vitaux, avant la fin de l’année 2012. Cela pourrait provoquer une radicalisation, des manifestations et davantage de luttes. Dans ce contexte, il y a des opportunités de construire une résistance unifiée de la classe ouvrière, des campagnes électorales contre le monde des affaires, et un parti politique des 99%.
Construire le mouvement socialiste dans un nouvel environnement
Le résultat historique obtenu par la candidate de Socialist Alternative (les partisans du CIO aux USA), Kshama Sawant, dans l’état de Washington, illustre le potentiel présent pour construire un mouvement contre le capitalisme. Se présentant ouvertement comme socialiste, Sawant a obtenu plus de voix que n’importe quel Républicain n’en a jamais obtenu contre Frank Chopp durant les 18 ans de carrière de ce puissant politicien Démocrate.
En faisant campagne contre les coupes budgétaires et les évasions fiscales et en appelant à la propriété publique de Boeing, Microsoft et Amazon, le défi électoral de Socialist Alternative a permis de populariser les idées du socialisme démocratique, de gagner plus de 11 906 voix de la classe ouvrière qui pourraient atteindre les 20 000 une fois le décompte terminé. Ce résultat est le plus élevé au niveau local pour les candidats indépendants de gauche sur cette année 2012, dans tout le pays, et quelque chose doit être construit à parti de là.
Pour tirer profit de cette situation, nous avons besoin d’appeler audacieusement à une résistance organisée contre les coupes budgétaires en impliquant les centaines de milliers de membres des syndicats, les militants du mouvement Occupy, les militants des collectivités locales et les jeunes. Ces coalitions auront besoin de préparer des grèves et des actions directes massives pour défendre le niveau de vie contre les attaques du capital. A partir de ces luttes, nous pouvons créer la base pour ce dont nous avons besoin – un parti massif de la classe ouvrière avec un programme socialiste démocratique.
Parmi d’autres nouvelles, il y a la menace du populisme de droite. Gary Johnson, le candidat du Parti Libertaire à la Présidentielle, a reçu plus d’un million de voix, trois fois plus que la plus importante candidate de gauche, Jill Stein du Parti Vert. Comme les victoires du Tea Party en 2010, cela donne un aperçu du potentiel de croissance pour les idées populistes de droite si la gauche et le mouvement ouvrier échouent à construire une alternative politique massive à l’establishment capitaliste détesté.
Ces élections, qui ont lieu lors de la cinquième année de la crise économique, ont montré l’approfondissement de la polarisation de la société américaine. Cette polarisation politique et sociale découle de l’affûtage des divisions de classe et de la montée du désespoir de dizaines de millions de travailleurs. Le manque d’une voie politique clairement pour la classe ouvrière dans les élections et la concurrence entre les politiciens capitalistes donnent une expression déformée à la colère de classe. Dans cette situation, les idées de droite pourraient récolter du soutien, et ces quatre dernières années nous avons vu une montée rapide des groupes haineux.
D’un autre côté, là où une initiative audacieuse de la gauche est menée, la polarisation de classe peut aussi conduire les gens à considérer des solutions plus radicales. Il y a de plus en plus de recherche d’idées qui ouvrent une porte de sortie de la misère capitaliste supervisée par les deux partis du grand capital. Comme le montre la campagne de Socialist Alternative pour Kshama Sawant, la société américaine devient de plus en plus fertile pour les idées socialistes.
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USA : Socialist Alternative remporte un score historique de 27% contre le Président de la Chambre des Représentants de l’Etat de Washington
Kshama Sawant, candidate de Socialist Alternative (les partisans du Comité pour une Internationale Ouvrière aux USA) inspirée par le mouvement Occupy, a réalisé le score de 27% contre le Président de la Chambre sortant, le démocrate Frank Chopp. Ce résultat est le plus important score pour un candidat ouvertement socialiste dans l’Etat de Washington depuis des décennies, et représente la plus forte contestation de la place de Frank Chopp en 18 ans de carrière! Cela n’a pas été sans peine, il a fallu un procès pour forcer le Secrétaire d’Etat de Washington, le procureur général et le comté de King à imprimer le nom de ”Socialist Alternative” sur les bulletins de vote !
Communiqué de presse de Socialist Alternative (Partisans du CIO aux USA)
- USA : Les électeurs rejettent le programme de la droite
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”Nous avons obtenu ce score électoral par une campagne ouvertement socialiste qui a été largement ignorée par les médias capitalistes, qui n’a reçu aucun don d’entreprise, qui a été financé avec des bouts de ficelles”, a expliqué Kshama Sawant. ”Occupy a donné une voix à la rage de la classe ouvrière contre Wall Street, et notre campagne a donné une voix à la colère massive contre les politiciens capitalistes. Cela montre le potentiel qui existe pour la construction d’un puissant défi électoral de gauche aux deux partis capitalistes”.
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"Sawant a quasiment réussi à elle seule à dépasser tous les votes combinés des candidats socialistes au niveau national, dans un seul district! Aucune couche de l’électorat américain n’a jamais autant soutenu un socialiste clairement anti-austérité et clairement révolutionnaire contre un Démocrate aussi puissant pour un résultat proche de ces 27%. Ne nous trompons pas, Sawant and Socialist Alternative ont fait l’Histoire à Seattle."
The North Star
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”Ce vote envoie un message clair à Frank Chopp et à l’establishment politique : nous arrivons! Nous tendons la main à d’autres forces progressistes pour former une liste de candidats de la classe ouvrière indépendants pour mener une campagne vigoureuse aux élections municipales en 2013”, a déclaré Kshama Sawant. ”Wall Street a deux partis – les travailleurs ont besoin du leur”.
Les Démocrates qui contrôlent le gouvernement de l’état vont probablement appliquer davantage de coupes budgétaires dans les services publics au cours des prochaines années alors qu’ils permettent aux grandes entreprises comme Boeing et Microsoft de s’en tirer sans payer quasiment aucune taxe. Kshama Sawant, professeur d’économie à Seattle Central Community College et syndicaliste, a commenté : ”A côté du défi électoral de la gauche, les syndicats des services publics comme le mien ont besoin de préparer une grève contre les coupes budgétaires. Les gens doivent être prêts à occuper l’Hôtel de Ville et le capitole d’état à Olympia contre les attaques contre nos conditions de vie.”
Lors de la soirée électorale, des célébrations de masse ont éclaté dans les rues de Seattle après la victoire du ”oui” au Referendum 74 qui permet le mariage entre couples du même sexe. Du haut d’un camion-sono de fortune, Sawant s’est adressée à une foule de plus de 2000 personnes : ”si vous pensez que les politiciens du Parti Démocrate ont fait cela pour vous, laissez-moi vous dire que c’est nous qui avons gagné ça ! La lutte pour les droits des LGBT vient seulement de commencer, nous avons encore besoin de lutter contre la pauvreté, le problème des sans-abris et la discrimination au travail.”
Vidéos de la soirée électorale à Seattle
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USA : Un candidat marxiste défie la politique pro-capital dans l’Etat de Washington
”Dans cette élection dominée par les politiciens de carrière, loyaux aux grandes entreprises, je me présente en tant que candidat de Socialist Alternative pour assurer qu’il y ait au moins un candidat indépendant de gauche qui défende les travailleurs dans l’Etat de Washington, et pour lequel cela vaux la peine de voter.”
Kshama Sawant, Socialist Alternative (partisans du CIO aux Etats-Unis)
Je me présente contre le Président de la Chambre, Frank Chopp, du parti Démocrate, pour la Chambre des députés dans le 43eme district de Seattle, afin de construire un mouvement qui lutte pour les besoins des travailleurs et des pauvres. Les Partis Républicain et Démocrate représentent les intérêts des 1%, et je pense qu’il est essentiel que nous, les 99%, soyons représentés.
Depuis que la crise a éclaté en 2008, le corps législatif de l’Etat de Washington a effectue 10,5 milliards de dollars de coupes dans des services essentiels tels que l’éducation, la santé, et les services a la personne, ainsi que dans les allocations et les emplois de fonctionnaires.
Le programme de santé de l’Etat, Basic Health, a été décimé par une réduction de ses fonds de 1,7 milliard et la suppression de 60.000 postes. Les autres coupes incluent 2,7 milliards de dollars dans l’éducation, 1,7 milliards dans les indemnités des fonctionnaires et des employés de l’éducation primaire et secondaire, 1,3 milliards dans l’éducation supérieure, 551 millions dans les soins aux handicapés, aux malades chroniques et aux malades mentaux et 730 millions dans les autres services. A propos du budget de 2011, Adam Glickman, vice-président du service de soins de santé a Seattle, a déclaré a la presse que les politiciens ”devraient avoir honte”.
Ces coupes brutales ont été appliquées dans une période de crise économique historique, alors que les travailleurs et les pauvres ont plus que jamais besoin de ces services.
En tant que professeur d’économie au Seattle Central Community College et militant dans la American Federation of Teachers Local 1789, je ne sais que trop bien que l’éducation publique a été saccagée. Les initiatives pour financer des classes de peu d’effectif et augmenter le pouvoir d’achat des profs ont été annulées et les frais de scolarité ont énormément augmente. Depuis que le corps législatif a voté des coupes dévastatrices dans les aides financières et d’autres programmes, il est chaque année plus difficile d’aller a l’université.
Ces coupes ont été effectuées alors que les grandes entreprises soutenues par Washington faisaient d’énormes profits, grâce aux renflouements et subventions payées par les contribuables de la classe ouvrière et de la classe moyenne.
L’Etat de Washington est le berceau de plusieurs des entreprises les plus riches du pays, comme Boeing, Microsoft, Amazon et Starbucks. Dans les 30 dernières années, elles ont obtenu plus de 500 exonérations fiscales pour les grandes entreprises de la part du corps législatif. Cela représente un total incroyable de 6,5 milliards de dollars par an en argent public perdu – assez pour revenir sur toutes les coupes et améliorer les services publics de l’Etat.
Ces mêmes partis politiques qui nous disent qu’il n’y a pas d’argent pour des services sociaux vitaux ont garanti à Boeing 3,2 milliards de subvention au cours de la dernière récession, en même temps qu’ils rendaient plus difficile pour les travailleurs saisonniers de toucher des indemnités chômage. En 2011, le corps législatif de l’Etat a complètement ignoré la volonté des travailleurs qui rejetaient le vote 1082 et a continué a réduire la somme que les entreprises doivent verser aux travailleurs blessés au travail.
Mon adversaire, le démocrate Frank Chopp, va tenter de blâmer les républicains pour leur programme de subventions aux riches entreprises et de coupes pour nous autres. Mais cet argument ne tient pas la route. Le Parti Démocrate a détenu la gouvernance de l’Etat et la majorité dans les deux chambres pendant toute cette période.
En fait, en tant que Président de la Chambre depuis 2002, Chopp est le plus puissant membre de la Chambre de l’Etat de Washington. Mais il a constamment utilisé sa position pour une législation au bénéfice des 1% les plus riches au détriment des 99%.
Chopp, comme les politiciens du Parti Démocrate de tout le pays, a adopté le point-de-vue que les intérêts des grandes entreprises doivent être préservés et que les coupes dans les services publics sont la seule réponse réaliste au déficit budgétaire. Je pense qu’il est absolument nécessaire que nous contrions cette idée fasse et combattions les plans des grandes entreprises cupides que cette idée représente.
Si je suis élu, j’exposerai publiquement et sans relâche les politiques corrompues du gouvernement d’État et proposerai a la place une voix politique pour les travailleurs, les jeunes, les pauvres et tous ceux opprimés par le capitalisme comme les femmes, les personnes de couleur et les LGBT (Lesbiennes, Gays, Bisexuels, Transsexuels).
En tant que militant du mouvement Occupy Wall Street, j’ai vu à quel point les gens sont prêts à combattre la domination de Corporate America sur notre société et a affronter les deux partis politiques de Wall Street.
Les luttes d’Occupy ont réussi à changer l’agenda politique national en quelques mois. Cela illustre le pouvoir potentiel des jeunes et des travailleurs lorsqu’ils commencent à s’organiser et a lutter ensemble pour nos intérêts communs. L’Histoire montre que nous avons le pouvoir de changer la société en construisant des mouvements massifs prépares a s’engager dans une lutte déterminée.
Cette campagne électorale sera une plate-forme pour construire un soutien à tous les mouvements de la base des 99% et pour appeler les travailleurs et les jeunes a rejoindre ces campagnes. Mais nous ne pouvons pas atteindre nos buts uniquement par les luttes dans la rue. Nous devons aussi exposer l’agenda des entreprises et le défier dans toutes les arènes possibles, dont les élections.
Par exemple, les luttes Occupy ont rencontré une réponse brutale par les polices municipales et d’état et les forces de sécurité. Cela a été ordonné par les politiciens élus qui devraient assurer la sécurité des citoyens plutôt que de faire le sale boulot des 1%. Je demanderai une investigation complète sur la façon dont l’Etat et le gouvernement local ont ordonné ces actions, et soumettrai au vote que les forces de sécurité ne puissent plus attaquer les luttes sociales, qu’elles soient organisées par les militants d’Occupy, du mouvement ouvrier, des communautés, ou par ceux qui défendent leurs maisons contre la fermeture.
Nous avons aussi besoin de ne pas seulement nous opposer aux inégalités mais de dire ce pour quoi nous sommes, en mettant en avant une alternative claire aux politiques dominées par les grandes entreprises et le système économique. Le capitalisme a échoué pour les 99%. Les intérêts des travailleurs et des jeunes ne peuvent par être servis dans le cadre de ce système économique pourri.
En tant que socialistes, nous pensons qu’un autre monde est possible – et nécessaire –un monde basé sur les besoins de l’humanité et de l’environnement. Soutenez notre campagne et rejoignez la lutte pour un socialisme démocratique !
Ce pour quoi nous nous battons
Nous avons besoin de programmes de créations d’emplois massives aux niveaux étatique et fédéral pour fournir des emplois avec des salaires décents pour tous ceux qui cherchent un travail, reconstruire notre économie avec les technologies vertes et étendre l’éducation, la sante et le logement publics. Créer une banque publique d’Etat pour investir dans les emplois en Washington.
- Non aux coupes dans les services sociaux ! Non aux licenciements et aux attaques contre les travailleurs des services publics ! Revenir sur toutes les coupes budgétaires dans l’éducation, la santé et l’aide aux handicapés. Construisons un puissant mouvement contre les coupes pour obliger les législateurs a écouter nos besoins, et non ceux des grandes entreprises.
- Taxons les riches et le grand capital ! Annulation des centaines d’exonérations d’impôts pour les grands capitalistes et établissons une taxe sur la richesse pour les super-riches. Utilisons ces revenus pour étendre les services publics pour les 99%.
- Extension des fonds pour les écoles publiques et établissement d’une éducation supérieure publique et gratuite. Réduction de l’effectif par classe. Arrêt des attaques contre les professeurs et les syndicats. Non aux propositions des capitalistes pour l’école qui affaiblissent encore notre éducation.
- Arrêt de toutes les coupes dans le Basic Health et extension de ce programme vers un système de sante complet a l’échelle de l’Etat.
- Non a la brutalité de la police et au racisme institutionnel de la justice pénale. Investissement dans la réhabilitation, la formation professionnelle et dans des salaires décents, pas dans les prisons et les centres de détention ! Abolissement de la peine de mort.
- Légalisation complète et droits égaux pour tous les sans-papiers. Non à l’E-verify.
- Pour le droit des femmes à choisir quand et si elles veulent un enfant. Défense du droit a l’avortement. Droits complets a la reproduction, dont le contrôle des naissances gratuit, l’éducation sexuelle, congés maternel et paternel payés, et des crèches abordables de qualité.
- Droits égaux pour les Lesbiennes, Gay, Bisexuels et Transgenres, dont le mariage entre personnes de même sexe.
- Fin de la guerre en Afghanistan. Retrait de toutes les troupes maintenant !
- Rompons avec les deux partis du grand business ! Pour un parti de masse des travailleurs qui rassemble les travailleurs, les jeunes et les militants du mouvement Occupy, des lieux de travail, des droits civil, des campagnes pour l’environnement et anti-guerre, pour fournir un programme politique combattif alternatif a celui des deux partis du grand business.
- Les syndicats, Occupy et les autres organisations du mouvement social ne doivent pas soutenir ou financer les Partis Démocrates et Républicains mais présenter des candidats de gauche indépendants contre le capital.
- Reprise des entreprises en faillite sous propriété publique sous la gestion démocratique de représentants élus des travailleurs et de la population. Compensation aux petits investisseurs, pas aux millionnaires, sur base des besoins prouvés.
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Kadhafi: du ‘socialisme arabe’ au capitalisme
Une région en révolte – ce qui a précédé… (4)
Le dictateur libyen Kadhafi est une des figures parmi les plus étranges de la scène politique mondiale. Tout d’abord partisan de Nasser, il s’était retrouvé ces dernières années à mener une politique de privatisations et de concessions aux grandes multinationales. Il nous semble utile de revenir sur un certain nombre d’éléments historiques.
La monarchie libyenne s’est effondrée en 1969 avec un coup d’Etat opéré par un groupe d’officiers, les ‘‘Officiers libres pour l’unité et le socialisme’’, dont était membre Kadhafi. Ce groupe était d’inspiration nassériste, du nom du leader égyptien Nasser. Nasser était lui-aussi parvenu au pouvoir après un coup d’Etat militaire, et avait lui-aussi renversé un roi corrompu. Nasser n’a pas mis fin au régime capitaliste dans son pays, mais utilisait par contre une rhétorique ‘‘socialiste’’ afin de disposer d’un soutien plus large parmi la population. Sa politique consistait essentiellement à louvoyer entre l’impérialisme occidental et le soutien de l’Union Soviétique. Il appelait cela le ‘‘socialisme arabe’’. Au vu de la période de croissance économique mondiale de l’époque, il lui a été possible d’améliorer le niveau de vie de la population sur base de réformes, entre autres en investissant dans l’enseignement, le développement d’un secteur public, en opérant des nationalisations,…
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Quelques photos que certains aimeraient beaucoup oublier aujourd’hui…
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Kadhafi était devenu membre des ‘‘Officiers libres pour l’unité et le socialisme’’ en 1963, alors qu’il était en formation à l’académie militaire de Benghazi. En 1969, cette organisation a commis un coup d’Etat contre le Roi Idris Ier, qui devait abdiquer en faveur de son fils. Les militaires proclament la ‘‘République arabe libyenne’’ et portent Kadhafi au pouvoir. Ce dernier mêlait des idées islamistes au panarabisme de Nasser. En 1972, il est même arrivé, purement officiellement, à une ‘‘Union des républiques arabes’’ dont étaient membres la Libye, l’Égypte et la Syrie, mais qui ne verra jamais véritablement le jour. Par la suite, en 1973-1974, il a tenté d’établir une union tuniso-libyenne qui, après un accord initial du président Habib Bourguiba, ne se concrétise pas non plus. Kadhafi a également soutenu des organisations telles que l’OLP (Organisation de Libération de la Palestine) avec des armes et des camps d’entraînement.
Cet échec dans ses tentatives d’instaurer une fédération régionale ont poussé Kadhafi à rechercher du soutien plus à l’extérieur. Cette nécessité avait particulièrement été inspirée par la crise économique internationale à partir de 1974. Le soutien qu’a alors trouvé Kadhafi auprès de l’Union Soviétique ne représentait pas un choix idéologique conscient. En 1971, Kadhafi avait encore envoyé à une mort certaine un grand nombre de communistes soudanais en les renvoyant de Libye vers le Soudan, où ils sont tombés aux mains du dictateur Jafaar Numeiri. L’Union Soviétique était de son côté fort intéressée par le pétrole libyen, certainement après que Kadhafi ait nationalisé les possessions de British Petroleum dans le pays. Une partie des militaires impliqués dans le coup d’Etat de 1969 ont eu des problèmes avec ce nouveau cours et ont tenté de démettre Kadhafi en 1975, sans succès. Un d’eux, Omar Mokhtar El-Hariri, est une des figures actuelles du Conseil National de Transition et dirigeant du gouvernement provisoire de Benghazi. Entre-temps, d’innombrables indications démontraient l’implication de la Libye dans des attentats terroristes, dont le plus connu est probablement celui de Lockerbie en 1988, où un Boeing 747 de la compagnie américaine Pan American World Airways a explosé au-dessus du village de Lockerbie en Écosse et causa le décès de 270 personnes.
Kadhafi a essayé d’idéologiquement étayer son virage et a publié son ‘‘Livre vert’’ à la moitié des années ’70. Il y décrivait sa vision de ce qu’il qualifiait de ‘‘socialisme’’, un mélange de rhétorique à consonance socialiste concernant des comités populaires et des congrès populaires jusqu’à la ‘‘suppression du travail salarié’’, en plus d’influences religieuses, sans toutefois les appeler ainsi. Mais après la chute du stalinisme, Kadhafi a à nouveau opéré un virage. Mais il est frappant de constater que des mesures anti-travailleurs décidées dès 1969 (comme l’interdiction de tout syndicat indépendant et les restrictions du droit de grève) n’ont jamais été remises en question, quelque soit le virage de Kadhafi…
Dans le contexte de la nouvelle situation mondiale qui a suivi la chute du mur et l’effondrement de l’Union Soviétique, Kadhafi a dû rechercher de nouveaux alliés, ce qui impliquait un nouveau virage. Le régime libyen a donc recherché à se rapprocher de l’impérialisme occidental, et Kadhafi a donc été le premier dirigeant arabe à condamner les attentats du 11 septembre 2001. Il s’est aussi excusé pour l’attentat de Lockerbie, et lors de l’invasion de l’Irak, il a expliqué que le pays stoppait son programme de développement ‘‘d’armes de destruction massive’’,… Ces dix dernières années Kadhafi a pu installer ses tentes chez presque tous les dirigeants du monde à Bruxelles, à Paris, à Washington,… Très peu ont continué à le considérer comme un ‘‘anti-impérialiste’’, le président vénézuélien Hugo Chavez est l’un des derniers. Chavez se trompe lourdement d’ailleurs : soutenir un dictateur qui s’oppose aux intérêts des travailleurs et des pauvres ne signifie pas d’avancer dans la lutte contre le capitalisme et l’impérialisme. Chavez se trouve en douteuse compagnie à cet égard, car Kadhafi a même reçu le soutien de l’extrême-droite européenne pour son ‘‘anti-impérialisme’’ bien particulier (il a été chuchoté ça et là que les contrats pétroliers entre la Libye et la province autrichienne de Carinthie à l’époque où le dirigeant d’extrême-droite Jörg Haider y était au pouvoir a été obtenu grâce aux très bons liens personnels entre Haider et Saïf Al-Islam Kadhafi, le fils de Kadhafi).
Les revenus du pétrole ont donné durant plusieurs années la possibilité à la dictature de louvoyer entre les différentes classes sociales et les puissances internationales. Une certaine forme d’Etat-Providence a même pu être développée, qui a accordé au régime un relatif soutien. D’ailleurs, malgré la politique de privatisations de ces dernières années, il reste encore certaines mesures sociales.
L’accès au pétrole libyen pour les multinationales occidentales a assuré que la Libye soit peu à peu retirée de la liste des ‘‘Etats voyous’’. Le premier dictateur tombé cette année en Afrique du Nord (Ben Ali en Tunisie), a toujours pu compter sur le soutien de Kadhafi. Berlusconi a aussi conclu un accord avec la Libye pour empêcher les immigrants africains de parvenir en Italie. D’autre part, des dirigeants internationaux tels que Tony Blair ou Condoleezza Rice se sont rendus en Libye pour discuter avec Kadhafi.
Mais malgré ce nouveau virage de Kadhafi, il n’a jamais été considéré comme un allié véritablement fiable. La possibilité de le faire tomber sur base du mouvement initié à Benghazi a été saisie par l’impérialisme pour partir en guerre contre lui. Mais la victoire n’est pas venue rapidement. Les exemples des pays voisins comme l’Égypte et la Tunisie illustrent la meilleure manière de faire chuter un dictateur: par un mouvement de masse, initié par la base même de la société.
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EADS/Airbus. Les profits s’envolent, l’emploi s’écrase!
Nouvelle onde de choc dans le monde des travailleurs : EADS a décidé de supprimer 10.000 emplois en quatre ans sur les 55.000 que compte sa filiale Airbus. Une fois encore, ce n’est pas une entreprise en crise qui se sépare d’une partie de ceux qui ont forgé ses richesses : le chiffre d’affaire d’EADS s’élève à 39,4 milliards d’euros pour 2006, soit une hausse de 15% par rapport à 2005.
Nicolas Croes
La société Airbus a été créée en 1970 et rassemble des entreprises aérospatiales nationales française, anglaise, allemande et espagnole. Nombreux étaient ceux qui voyaient dans ce consortium un des symboles les plus parlants de l’Union Européenne. Il y a deux ans à peine, le président français Chirac, le premier ministre britannique Blair, son collègue espagnol Zapatero et le chancelier fédéral allemand Schröder avaient eux-mêmes repris la métaphore à l’occasion de la sortie de l’A380. Finalement, le parallèle est effectivement très significatif, bien plus d’ailleurs que ne l’auraient souhaité ces chefs d’Etat…
18% : une aumône…
En 1999, le gouvernement français du « socialiste » Jospin a décidé de privatiser l’aérospatiale française. Rapidement, les intérêts du privé ont dominé au sein du nouveau groupe nommé EADS. Ce groupe est devenu n° 2 mondial dans l’aéronautique civile avec Airbus et n° 1 dans les hélicoptères militaires avec Eurocopter, le lancement de satellites avec Arianespace, le positionnement géosatellitaire avec Galileo et les missiles militaires avec MBDA.
Pour les cinq années à venir, les carnets d’Aibus sont copieusement remplis : 2.357 appareils sont commandés, ce qui correspond à 258 milliards de dollars. Une situation qui ravit les actionnaires qui, depuis la privatisation de 1999, s’en mettent plein les fouilles: les actions rapportent en moyenne plus de 18% de bénéfices chaque année. Mais ce n’est pas encore suffisant. C’est même très loin de l’être pour étancher la soif de profit de la direction et des actionnaires.
En conséquence, 4.300 travailleurs français seront jetés à la porte, au même titre que 3.700 allemands, 1.600 anglais et 400 espagnols. Ceux qui restent n’auront qu’à se réjouir, ils pourront même rester plus longtemps dans les usines… pour le même salaire! C’est ce que révèle le magazine allemand Focus : la direction d’Airbus envisagerait de faire passer les travailleurs de 35 heures de travail par semaine à 40, sans aucune compensation salariale.
C’est exactement ce qu’avait fait le groupe américain Boeing quand Airbus était devenu n°1 mondial (place qu’il a perdue cette année). Boeing a pu se hisser à nouveau à la première place en escaladant les corps des travailleurs laissés sur le côté : 42% de l’effectif de 1998 ont été licenciés alors que ceux qui ont évité la trappe doivent subir des cadences infernales. C’est maintenant au tour d’Airbus, tandis que la Chine vient juste de décider de se lancer sur le marché aéronautique, menaçant l’hégémonie des deux compagnies occidentales.
Sauver les meubles… pas les travailleurs
Comment enrayer le cycle infernal des travailleurs sacrifiés sur l’autel de la concurrence? La décision du conseil d’administration d’EADS aura aussi des répercussions en Belgique. Depuis le début des années 1980, plusieurs sous-traitants d’Airbus sont des entreprises belges (la Sonaca, la Sabca, Asco et Eurair). Lors du dernier conseil extraordinaire des ministres à Louvain, le gouvernement belge a décidé de débloquer 150 millions d’EUR. C’est autant d’argent qui sortira de nos impôts pour compenser la rapacité d’un groupe infime de grands actionnaires.
Cependant, pour beaucoup de politiciens placés devant ce drame humain – finalement si caractéristique de la société d’exploitation que nous connaissons – la solution se trouve là : faire intervenir l’Etat (et notre argent). Attention! Il n’est en aucun cas question de revenir sur les privatisations! Si l’Etat doit intervenir, c’est uniquement quand les choses vont mal. Pour le reste, les bénéfices peuvent continuer à alimenter la folie des grandeurs des capitalistes, et uniquement elle. En France, où Airbus s’est infiltré dans la campagne présidentielle, Nicolas Sarkozy a par exemple déclaré qu’il soutiendrait Airbus comme il l’avait «fait avec Alstom» (l’Etat avait pris 20% du groupe quand celui-ci était en difficulté).
Pour d’autres, le sort des travailleurs ne compte absolument pas. Le Premier ministre français Dominique de Villepin a ainsi précisé que s’il mesurait « pleinement l’inquiétude » des salariés, ce plan est pour lui « nécessaire pour sortir définitivement de la situation d’incertitude et préparer l’avenir »!
Airbus – ou VW-Forest pour prendre un autre exemple récent – illustre combien les logiques de « nos » gouvernements sont incapables de résoudre les problèmes de l’économie de marché. Pour sauver les emplois d’Airbus, il faut renationaliser l’entreprise, sans achat ni indemnité. Les travailleurs doivent avoir accès aux comptes de l’entreprise et à toutes les informations sans restrictions pour prévenir les erreurs de gestion et les magouilles. Mais seule une transformation socialiste de la société pourra sauvegarder définitivement les emplois d’Airbus et d’ailleurs.