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Tag: Bernard Wesphael
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Le parcours d’intégration : un moyen de cohésion ou de division ?
Est-ce le contexte de crise économique qui pousse la droite européenne à épouser les thèses de l’extrême-droite ? Est-ce la proximité des élections communales ? Les libéraux ont créé le buzz ces dernières semaines avec les déclarations de Didier Reynders sur le fait que ‘‘Molenbeek, c’est déjà l’étranger’’ puis en proposant (en urgence s’il vous plaît !) une loi sur un nouveau parcours d’intégration.
Il faut dire qu’ils ont étés bien aidés par les intégristes de sharia4belgium à qui on pourrait décerner la palme de l’idiot utile de la xénophobie. On est habitué depuis longtemps aux accents poujadistes du MR et à ses poussées de fièvres conservatrices ou xénophobes. Afin de convaincre les plus sceptiques, rappelons simplement que certains des parlementaires MR avaient voté contre la loi permettant l’adoption pour les couples homosexuels.
On aimerait être étonné que des partis comme le PS et Ecolo ne remettent pas en question la nécessité du parcours d’intégration mais on est hélas habitué à ce que ces partis emboîtent le pas à la pensée dominante du moment. Si ces partis proposent une version adoucie du parcours d’intégration, aucun ne s’est interrogé sur sa pertinence et sur sa signification. Le parcours d’intégration apparaît pour renforcer et donner raison au préjugé xénophobe ‘‘les étrangers ne s’intègrent pas à la société belge.’’ Première mise au point : les travailleurs immigrés font partie de la société belge. Ils sont cette société au même titre que les travailleurs belges de souche. La surpopulation des écoles d’alphabétisation et d’apprentissage des langues nationales prouve à elle seule la volonté des étrangers primo-arrivants de se donner la possibilité d’évoluer au sein de cette société. Le parcours d’intégration, obligatoire ou non, ne va pas influer sur cet état de fait et sert donc surtout à conforter ceux qui voudraient voir les travailleurs immigrés renoncer à leur culture pour adopter tous les aspects de la culture dominante.
Cet angle d’approche ne doit pourtant pas masquer d’autres raisons, plus profondes, pour lesquelles le MR fait de la question de l’intégration des immigrés son cheval de bataille. Nous vivons des temps de crise économique profonde. Si l’austérité ne frappe pas la Belgique de plein fouet, on a commencé à en voir la tête avec les premières mesures contre les chômeurs. Dans ce contexte de crise, et face à des travailleurs qui pourraient vouloir s’organiser contre des mesures qui vont aller croissantes pour défaire leurs acquis sociaux, les bonnes vieilles recettes du patronat refont surface pour semer la division. Faire croire que les travailleurs belges et immigrés n’ont pas les mêmes intérêts est un de ces tours de passe-passe. Il est important pour le MR, surtout face à un PS fort en Wallonie, de montrer au patronat belge qu’il est le meilleur pour ce job. Le PS, bien sûr, ne voudra pas laisser si facilement filer sa place de premier de la classe, raison pour laquelle il emboîte le pas au MR. Et si Ecolo fait de même, il aura démontré publiquement ce qu’il est devenu : un autre parti du patronat qui n’a pas encore fait son coming out.
Le fait qu’aucun parti traditionnel ne veuille prendre position pour l’unité des travailleurs, contre un parcours d’intégration et pour la création d’une société solidaire et respectueuse de la culture de chacun où le vivre ensemble est le maître mot, montre encore plus clairement l’urgence de se doter d’un parti de classe. Un parti qui défende les intérêts de l’ensemble des travailleurs de façon aussi efficace que l’ensemble des politiciens défendent les intérêts de la bourgeoisie. A ce titre, le soutien de Bernard Wesphael (qui vient de lancer son Mouvement de Gauche) à la demande d’urgence déposée par le MR au Parlement wallon concernant le parcours d’intégration est une très mauvaise indication.
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‘‘Gauches Communes’’ et Rood ! ont lancé leurs campagnes avec le soutien de la gauche européenne
Cet automne, la crise la plus importante depuis la Grande Dépression des années ’30 en sera à sa quatrième année. Le capitalisme, son idéologie, ses institutions et ses représentants politiques font l’objet d’une profonde crise de légitimité. Cela nécessite une alternative issue de la seule force de cette société capable d’aboutir à un véritable changement : la classe ouvrière, soutenue par toutes les couches exploitées de la société.
Par Eric Byl
L’activité militante n’a pas connu de pause, comme le prouvent les nombreuses mobilisations de masse et grèves qui ont eu lieu. Sans traduction politique hélas. Ce n’est que maintenant que nous assistons aux débuts du développement d’une représentation politique des luttes avec le Front de Gauche en France ou Syriza en Grèce. En Belgique aussi, nous avons besoin d’une formation de gauche conséquente, basée sur la coopération, le respect mutuel et l’ouverture. C’est pourquoi les militants du PSL vont participer aux prochaines élections communales dans diverses initiatives unitaires. Ce mois de juin, trois d’entre elles (à Anvers, Gand et Bruxelles) ont lancé leur campagne avec des meetings internationaux. L’auteur de ces lignes était présent à Anvers et Bruxelles.
A Anvers, Erik De Bruyn (de Rood !) a réfuté devant les 85 auditeurs l’idée selon laquelle les élections communales n’ont rien à voir avec la politique nationale. C’est pourquoi Rood ! a commencé sa campagne par une rencontre internationale, parce que l’austérité imposée à l’échelle européenne trouve une traduction à l’échelle nationale, régionale et communale. Il explique pourquoi il n’existe aucun moyen pour les jeunes, ce qu’a également abordé Tine Pauwels, la plus jeune candidate sur la Liste Rood ! à Anvers, ou pour l’enseignement et le logement, ce qu’a aussi abordé l’enseignante Elke Heirman. ‘‘Il y a de l’argent à Anvers’’, a déclaré Jarmo De Regemorter (PSL), ‘‘sous les matelas et sur les comptes bancaires des fraudeurs diamantaires et des patrons de l’industrie portuaire.’’ Peter Veltmans, du SAP (la LCR en Flandre), militant de la CGSP-Finances, a souligné une autre source possible pour les dépenses sociales: un audit sur la dette de la ville et un moratoire sur le remboursement. Frank Baeyens, conseiller de district à Merksem, a fait le tour de la politique appliquée dans son district. Ivo Janssen, qui tirera la liste de Rood! à Anvers, a expliqué que Rood ! veut être le porte-parole de tous ceux qui ne se sentent plus représentés par les politiciens traditionnels.
Anja Deschoemacker a développé ce même point lors du meeting de ‘‘Gauches Communes’’ à Bruxelles, où 150 personnes étaient présentes. La volonté de Johan Vande Lanotte de reporter la publication du budget fédéral au lendemain des élections communales ‘‘n’est pas motivée par la peur que le 1% soit en désaccord’’ a-t-elle souligné, ‘‘mais par la prise de conscience que les 99% les puniraient.’’ Le fait que la politique locale n’est pas déconnectée de la politique nationale, elle-même inséparable de la politique internationale, a été souligné par de nombreux orateurs. Bernard Wesphael (du Mouvement de Gauche) a averti de la catastrophe que représentera l’application du nouveau traité fiscal européen et a appelé à un front uni sur cette question. Paul Murphy, le seul eurodéputé européen irlandais à avoir voté contre ce traité d’austérité lors du référendum irlandais, a précisé la saignée massive que cela représenterait pour la population. L’économie européenne va s’effondrer en plein dans la récession. Il a réfuté le mensonge selon lequel ce traité allait aider à sauver l’Irlande. La seule chose qui sera aidée, a-t-il dit, c’est la montée du chômage et de l’émigration. Paul venait tout juste de rentrer de Grèce ‘‘la ligne de front de la guerre de classe.’’ L’importance de ce combat pour tous les travailleurs, les étudiants, les allocataires sociaux ou les malades nous a été expliquée par Panayota Maniou, collaboratrice de Nikos Chountis, député européen de Syriza. Elle a parlé d’une véritable catastrophe humanitaire. Syriza sera présent à la fois au Parlement et dans la rue en opposition à la politique d’austérité, a-t-elle affirmé. Charlotte Balavoine (Front de Gauche) a donné une idée des points centraux autour desquels le FdG tente d’organiser la résistance : la redistribution des richesses par la nationalisation des banques et le financement massif d’un secteur public au service du peuple, la démocratisation des diverses institutions qui sont devenues exclusivement des outils pour les riches et enfin la révision de la construction européenne, notamment par l’abrogation des traités de Lisbonne et de Maastricht.
Réaliser un tel programme à Liverpool, dans les années ’80, a exigé des politiciens défendant les intérêts des travailleurs et de leurs familles avec autant d’acharnement que celui qu’ont les politiciens au service des banquiers et des spéculateurs, a déclaré Tony Mulhearn. Il fut cette année candidat à la mairie de Liverpool sur une liste de coalition de militants syndicaux et marxistes. Selon lui, un parti de masse des travailleurs et des opprimés constamment opposé à l’austérité peut très certainement l’emporter à l’avenir. L’ère des partis monolithiques est derrière nous. Tant Jose Menendez (Izquierda Unida, Espagne) que Stephen Bouquin (de Rood !) ont insisté sur le fait que la gauche doit se rassembler dans une atmosphère d’ouverture et de respect mutuel. Le fait que le parti communiste grec ait perdu la moitié de ses voix en pleine crise du capitalisme et au moment où Syriza a quintuplé son soutien électoral est riche d’enseignements, y compris pour la gauche en Belgique.
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Nous avons besoin d’un relais politique !
Plusieurs éléments récents (1) ont relancé les discussions sur la nécessité d’un large parti de gauche ou un front de différentes organisations capable de regrouper tous ceux qui veulent lutter contre l’austérité et les politiques néolibérale qu’on nous impose. Une telle formation pourrait convaincre à nouveau tous ceux qui sont électoralement démoralisés mais, surtout, elle permettrait de pousser la résistance et les luttes en avant.
Par Ben (Charleroi)
Un début de scission entre le PS et la FGTB
Si certains pensent encore que le PS est le moindre mal, beaucoup commencent à faire le bilan des 20 ans de pouvoir du PS : Plan global en 1993, suppression massive de postes dans l’enseignement en 2005, mise en place de la chasse aux chômeurs en 2004, Pacte des générations en 2005 et maintenant un budget d’austérité comme la Belgique en a rarement connu.
Comme des milliers de militants syndicaux et politiques le répètent depuis des années, le PS n’est plus un relai politique pour les syndicats. Au contraire, il participe à l’élaboration d’une politique néolibérale qui s’attaque frontalement au niveau de vie de la majorité. C’est pourquoi, après la CGSP-admi de Tournai et Mons, ce fut au tour de la FGTB de Charleroi de dire que “le PS nous a trahi une fois de plus, une fois de trop”. Puis de déclarer : “Aujourd’hui, camarades du PS, la politique du moindre mal ne passe plus chez nos militants. La phrase magique “ce serait pire sans nous” fait offense à leur intelligence.”
Le ras-le-bol exprimé par la FGTB de Charleroi s’est donc concrétisé par un appel à rassembler à gauche du PS et d’ECOLO. “Il y a la des forces vives, actives, militantes et anticapitalistes porteuse d’espoir pour le monde du travail. Cela ne sera pas chose facile, mais si chacun peut faire un pas vers l’autre, PTB, LCR, PSL, PC, gauche chrétienne peut-être, gauche du PS et d’ECOLO s’il en reste, sûrement, nous pourrons certainement renouer avec l’espoir pour le monde du travail”.
Une nouvelle formation à l’ordre du jour
Le potentiel pour une nouvelle formation de gauche véritable, prête à s’opposer aux mesures d’austérité et à construire son propre programme basé sur les besoins réels des travailleurs et de leur famille est énorme. C’est ce qu’illustre l’intérêt pour le Front de Gauche en France ou pour Syriza en Grèce.
En Belgique aussi ce potentiel existe. D’une certaine manière, l’interêt pour le Mouvement de Gauche de Bernard Wesphael est un élément qui le démontre. Même si l’orientation que prendra ce nouveau mouvement est encore incertaine : en cavalier seul ou non ? Avec une orientation claire vers les luttes des travailleurs ?
En tout cas, comme beaucoup, nous sommes convaincus qu’une gauche plurielle, syndicale et associative est possible. Mais cette nouvelle formation se doit d’être démocratique, ouverte et capable de fédérer respectueusement les différents courants et sensibilités de la gauche, car il est évident que les divergences politiques ne vont pas disparaitre d’un coup. Mais l’ère des partis qui considérait chaque désaccord comme un problème à éliminer est heureusement derrière nous. Le débat démocratique et le respect des majorités et minorités rend possible de surmonter des désaccords en les considérants pour ce qu’ils sont : des contributions à un débat.
Les discussions ne font évidemment que commencer. Les diverses organisations syndicales, politiques ou associatives mèneront des débats et des réflexions à des rythmes différents, mais espérons toutefois que cela ne dure pas une éternité.
Les syndicats ont un rôle primordial à jouer dans ce processus. Ils peuvent mieux que personne rassembler tous les opposants à l’austérité, les organisations de la gauche dite radicale mais aussi de très nombreuses personnes qui ne sont pas encore politiquement engagées. Ils peuvent aussi assurer une orientation basée avant tout sur les luttes plutôt que vers les élections.
Les élections communales sont l’occasion de stimuler le débat autour d’un programme contre l’austérité, c’est ce qui se discute à Charleroi dans le groupe pour un Front de Gauche qui réunit actuellement le PC, le PSL ainsi que quelques militants syndicaux et associatifs. Des listes unitaires se préparent également sur Bruxelles. Mais le véritable objectif devrait être 2014 ce qui laisse le temps de construire patiemment une initiative politique large de façon démocratique, avec l’implication active de centaines puis de milliers de personnes à travers tout le pays.
(1) La lettre des délégations syndicales à Rudy de Leeuw (précédemment publiée dans ce journal), la sortie de Bernard Wesphael d’Ecolo et la création du mouvement de gauche, les déclarations de la FGTB de Charleroi pour créer quelque chose à la gauche du PS et d’ECOLO.
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Soirée ''Place au peuple !'' : un beau succès
Ce dimanche soir, le Parti de Gauche-Bénélux et Rood! (une initiative politique large à laquelle participe le PSL en Flandre) avaient organisé une soirée électorale pour commenter le premier tour des élections présidentielles françaises qui a pu compter sur la présence de plus de 80 personnes étaient présentes. Le résultat des élections a été commenté par Erik De Bruyn (de Rood!) et Bernard Wesphael (qui vient de quitter ECOLO et de lancer un nouveau mouvement politique).
Photos de Maxime
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Partis verts: Vers la crise finale?
Ecolo et Agalev ne relèvent pas la tête après leur défaite électorale de 2003. Les derniers sondages leur promettent un résultat encore plus médiocre. Ambiance.
Geert Cool et Thierry Pierret
Agalev en passe d’être recyclé par le SP.A
La discussion va bon train au sein d’Agalev sur l’opportunité d’adhérer au cartel SP.a/Spirit afin de préserver les chances d’avoir des élus. Agalev confirme ainsi sa vocation de parti qui jette par dessus bord tous ses principes pour pouvoir continuer à goûter aux prébendes du pouvoir.
De son côté le SP.A n’a plus rien d’un parti ouvrier et veut désormais apparaître comme un parti "social-progressiste". Son modèle est plutôt le Parti démocrate américain, une machine électorale où les bureaux de marketing ont plus à dire que les membres. L’évolution vers une polarisation entre deux pôles bourgeois, l’un à droite, l’autre «à gauche», ne laisse pas d’autre choix à Agalev que de rejoindre le cartel de Steve Stevaert.
Un tel cartel peut susciter des illusions chez les intellectuels pseudo progressistes. Certains croiront y reconnaître la grande alliance rouge-verte ou la loi d’airain selon laquelle les travailleurs finissent toujours par retourner dans le giron de la social-démocratie. Il n’est pas ex-clu que l’ACW (le MOC flamand) suive à terme le même chemin qu’Agalev vu le virage à droite du CD&V. Un tel pôle "de gauche" pourra compter sur un large potentiel électoral, mais ce sera un large potentiel d’illusions. Une telle formation ne luttera pas contre la logique néolibérale et encore moins contre le capitalisme. Au sein de la gauche révolutionnaire, l’un ou l’autre succombera peut-être à l’attrait d’un tel raccommodage. Dans un capitalisme en crise, un tel cartel politique "de gauche" deviendra vite une machine à privatiser et à assainir pour le compte de la bourgeoisie.
Ecolo au bord de l’implosion?
L’élection du nouveau secrétariat fédéral avait été fort disputée et les coups bas n’avaient pas manqué. Le choix d’Ecolo de rester au pouvoir à la Communauté française et à la Région wallonne ne fait pas l’unanimité au sein du parti. Les ministres Ecolo oscillent sans cesse entre la surenchère par rapport à leurs collègues du PS et du MR et les capitulations en rase campagne. Ainsi les ministres Ecolo du gouvernement wallon ont accepté le nouveau plan wallon des déchets qui entérine l’extension de la décharge de Mont-Saint-Guibert, malgré l’opposition des riverains et des associations de défense de l’environnement. Dominique Streel, ancien directeur de la Spaque (Société Publique d’Aide à la Qualité de l’Environnement) et cheville ouvrière entre le parti et le monde associatif, ne trouve pas de mots assez durs pour fustiger l’attitude d’Ecolo: "Les Verts sont en train de mourir. La démocratie interne est manipulée par des quasi professionnels entrés dans les cadres du parti. L’associatif n’en veut plus." (Le Soir, 31/10/03).
Les deux candidats battus à l’élection du secrétariat fédéral, Paul Lannoye et Bernard Wesphael, se préparent eux aussi à la dissidence. Ils préparent un manifeste et évoquent – sans rire – la transformation d’Ecolo en "grand mouvement populaire". Ils n’excluent pas la création d’un nouveau parti vert en cas de défaite électorale en 2004 et évoquent l’urgence de recentrer le parti sur les thèmes environnementaux. Il y a décidément des signes qui ne trompent pas: les rats ont commencé à quitter le navire en perdition.