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  • Pour un véritable choix : Pour le droit à l’avortement et le droit d’avoir des enfants sans sombrer dans la pauvreté !

    Le dimanche 24 mars dernier s’est déroulé la ‘‘Marche pour la Vie’’, et il a été question un moment d’une ‘‘Marche européenne pour la Vie et la Famille’’ en avril. A côté de ces manifestations, les activistes du ‘‘Sinterklaasgroep’’ (Groupe Saint Nicolas) tiennent des piquets hebdomadaires devant le centre d’avortement de Gand. Les femmes qui s’y rendent sont culpabilisées et intimidées de manière scandaleuse. Cette poignée de fanatiques a, depuis leur première action, grandi jusqu’à rassembler maintenant une vingtaine de personnes, et le planning familial de Gand n’est plus le seul centre visité régulièrement par ce groupe dont la revendication est l’abolition du droit l’avortement.

    Par Anja Deschoemacker

    Il est grand temps de construire un contre-mouvement. Laisser passer la ‘‘Marche pour la Vie’’ sans contre-action signifie accepter que ces groupes réactionnaires occupent les médias sans aucune riposte. Au sein des plannings familiaux, il faut mener des campagnes qui pourront en finir avec leur présence. Mettre sous pression morale et émotionnelle des femmes à un tel moment n’est, en aucun cas, à considérer dans le cadre du droit à la libre expression : il s’agit clairement ici de harcèlements et de tentatives d’intimidation.

    Construire un mouvement de défense du droit des femmes à disposer de leurs corps nécessite de répondre également à l’instrumentalisation populiste des problèmes sociaux par le mouvement ‘‘pro-vie’’. Le constat que la voie libérale n’a pas conduit à l’égalité sociale mène à la recherche d’autres solutions. Les mouvements de type ‘‘pro-vie’’ offrent un retour au passé. En tant que militants marxistes, nous devons montrer le chemin vers un futur débarrassé des discriminations, de l’oppression, de l’exploitation,… un avenir où aucun citoyen de second rang n’existerait.

    Le démantèlement graduel de l’Etat-providence conduit à la pauvreté plus fortement encore pour les femmes

    La féminisation de la pauvreté est régulièrement illustrée par diverses études. Ainsi, une enquête, de mars 2010, réalisée conjointement par la plate-forme de défense des droits des femmes Comeva et par la Fondation Roi Baudouin, a mis en lumière que 22% des femmes éprouvent des difficultés financières (7% affirment ne pas s’en sortir et 15% éprouvent des difficultés). 40% d’entre-elles affirment pouvoir s’en sortir, mais sans se permettre d’extra. Seules 30% déclarent vivre ‘‘confortablement’’.

    Les bas salaires auxquels les femmes sont confrontées, liés au coût croissant de la vie (logement, énergie,…), assurent que les femmes célibataires risquent bien plus de sombrer dans la pauvreté que les femmes dont le revenu familial comprend un salaire masculin (généralement plus élevé). 60% des femmes qui ne s’en sortent pas, ou difficilement, sont célibataires (contre 25% des femmes qui s’en sortent) et 38% vivent seules avec leurs enfants (contre 11% pour celles qui s’en sortent).

    36% des parents isolés, dont 80% sont des femmes, courent le risque de devenir pauvre. Travail et diplôme n’offrent pas de garantie pour échapper aux difficultés financières : 38% des femmes qui s’en sortent difficilement ont un diplôme supérieur et 30% travaillent à temps plein. La moitié des femmes déclarent être financièrement dépendantes de leur mari/copain et 11% affirment même rester avec lui faute de ne pouvoir financièrement s’en sortir si elle le quittait (14% des femmes en pauvreté, 7% de celles qui s’en sortent).

    Cette étude montre qu’un gagne-pain masculin fait encore et toujours partie de la meilleure stratégie pour échapper à la pauvreté. Un constat pénible dans une société qui a longtemps affirmé que l’égalité entre homme et femme était à portée de main, pour ne pas dire complètement atteinte.

    La crise et l’austérité menacent le reste des acquis d’après-guerre

    L’austérité du gouvernement Di Rupo s’est déjà chiffrée à 18 milliards d’euros, et cela n’est pas près de finir. Il est à craindre que tout un tas d’attaques structurelles soient prévues après les élections de 2014. Après cela, pour la première fois depuis longtemps, il y aura quatre années sans élections.

    Les pertes d’emplois les plus spectaculaires ont beau se produire dans les secteurs industriels, essentiellement masculins, les femmes sont très durement touchées par la crise. Elles ont été frappées par des décennies de sous-financement des soins sous toutes leurs formes : enfants, malades, personnes âgées, personnes handicapées,… ont, de plus en plus, besoin d’être pris en charge par la famille, faute de places suffisantes dans les diverses institutions. Comme les femmes gagnent généralement moins que les hommes, si quelqu’un doit moins travailler voire quitter son emploi pour prendre le relais des structures déficientes, la plupart du temps, il s’agit de la femme.

    La poursuite de la destruction de nos services publics oblige de plus en plus de femmes à travailler à temps partiel et, donc, à perdre leur indépendance financière. Maintenant déjà, nombreuses sont celles qui doivent quitter, temporairement au moins, le marché de l’emploi à cause du manque de places abordables dans les crèches. La pénurie de places dans l’enseignement (ce qui implique qu’un nombre important d’enfants se rendent dans une école qui n’est pas dans leur voisinage) assure également que beaucoup de femmes éprouvent des difficultés à trouver un emploi à temps plein et à le conserver.

    Les femmes sont aussi plus durement touchées par une série de mesures générales telles que le démantèlement de la pension légale ou la dégressivité des allocations de chômage. Selon Femma (Vie Féminine en Flandre, communiqué de presse du 31/10/2012), les chômeuses isolées vont être durement touchées par la dégressivité : ‘‘Elles finiront bientôt à 1090 euros/mois. Loin en-dessous du seuil de pauvreté européen.’’ Les femmes sont aussi surreprésentées dans la catégorie des ‘‘cohabitants’’, qui finissent au plus bas à 485 euros/mois. Cette mesure instaure aussi une nouvelle pression à la baisse sur les pensions alors que 60% des femmes ont déjà une pension en dessous des 1000 euros/mois (contre 30% des hommes).

    “Les hommes doivent travailler moins d’heures, les femmes plus” (Monica De Coninck)

    Si la double tâche (travail et tâches ménagères) empêche les femmes de devenir socialement égales aux hommes, faudrait-il alors que les hommes s’impliquent plus dans le ménage ? Cela fait partie de la rhétorique des féministes bourgeoises. Il est vrai que la division traditionnelle des tâches ménagères limite la progression des femmes sur le marché de l’emploi. Mais se contenter de dire qu’il ne s’agit que du ‘‘choix’’ de la facilité par les hommes est une erreur. Et si la solution réside uniquement dans une meilleure répartition : que faire des mères célibataires ?

    Si l’homme âgé de 25 à 40 ans est le roi du marché de l’emploi, cela n’est pas suite à une décision des ‘‘hommes’’. En effet, les patrons les embauchent d’une part, parce qu’ils ne peuvent pas tomber enceints et d’autre part, parce que les patrons partent de l’idée que ces hommes ne vont pas être distraits de leur travail si leurs enfants tombent malades.

    Les patrons embauchent des hommes parce qu’ils peuvent faire des heures supplémentaires, ce qui est d’ailleurs encouragé par le gouvernement (notamment par la Ministre de l’Emploi Monica De Coninck, SP.a) avec les baisses de charges sur les heures supplémentaires. Nous nous dirigeons graduellement vers l’annualisation du temps de travail. Cela signifie de dépasser le temps plein par moment, situation évidemment impossible à combiner avec la semaine de 32 heures de l’enseignement. Si nous voulons que les hommes s’impliquent plus dans le ménage et l’éducation des enfants, il leur faut travailler moins d’heures et non plus.

    Si nous voulons que les femmes travaillent à temps plein, seule chance pour les femmes d’obtenir une réelle indépendance, le nombre d’heures pour un emploi à temps plein doit diminuer. Une diminution du temps de travail vers 32 heures par semaine sans perte de salaires avec des embauches compensatoires, ne serait pas seulement un pas important dans la résolution du chômage, mais permettrait aussi aux parents – hommes et femmes – de trouver un meilleur équilibre et une meilleure division d’une partie des tâches ménagères et des soins.

    Il faut surtout socialiser une partie des tâches domestiques. De bons repas frais et de qualité sur les lieux de travail et à l’école libéreraient les familles – et surtout les femmes – de nombreuses heures de travail non-payées (courses, cuisine, vaisselle,…). Des lavoirs et des ateliers de repassage publics, avec un personnel au statut de fonctionnaire, créeraient de nombreux emplois tout en libérant du temps dans chaque foyer. Les emplois actuellement compris dans le système des titres-services devraient tomber dans ce statut public afin que tout le monde puisse en disposer et afin que le personnel, en grande majorité des femmes, reçoive de bonnes conditions de travail et de salaire.

    Pour beaucoup de femmes, le temps partiel est une nécessité suite à la flexibilité du marché de l’emploi et de l’absence de services publics pour les tâches domestiques. Avec cette réalité, les paroles de De Coninck signifient de faire porter la responsabilité des bas salaires et des pensions sur les ‘‘choix’’ individuels des femmes et des hommes. Pourquoi? Parce qu’une telle ‘‘solution’’, en plus de ne rien coûter à l’État, rend les hommes responsables des bas salaires des femmes. Bref, la stratégie classique du diviser pour mieux régner.

    Le mouvement “pro-vie” présente le passé comme la solution aux problèmes actuels

    Que le mouvement ‘‘pro-vie’’ ne montre vraiment sa tête en Belgique qu’aujourd’hui n’est pas du tout étonnant au vu de l’insécurité sociale actuelle touchant une large couche de la population. Nous avons déjà vu que l’attrait de la famille traditionnelle est soutenu par le fait que les femmes s’en sortent généralement mieux avec un partenaire masculin. Nous avons également vu que la dégradation du marché de l’emploi amène de plus en plus de femmes (et surtout des mères) à ne plus gagner de revenus à part entière. Monica De Coninck affirme qu’il faut que plus de femmes travaillent à temps plein, mais elle refuse de créer les conditions matérielles pour y parvenir. De leur côté, les ‘‘pro-vies’’ disent qu’il faut en revenir à cette veille famille traditionnelle où la maman a du temps pour s’occuper des gosses. Ceux-ci passent, évidemment, sous silence que les femmes seront alors totalement dépendantes de leur mari et auront un horizon limité à leur famille.

    Beaucoup de jeunes femmes parviennent à la conclusion qu’au vu des bas salaires des femmes et des frais élevés de l’éducation d’un enfant, le jeu n’en vaut vraiment pas la chandelle. Elles revendiquent le droit de rester à la maison plus longtemps avec leurs enfants et de pouvoir travailler à temps partiel au moins provisoirement pour ne pas avoir une vie extrêmement épuisante pour un revenu ridicule. Nous partageons ces revendications, qui ne devraient d’ailleurs poser aucun problème au vu de la productivité d’aujourd’hui. Ces revendications reflètent le fait que ‘‘la famille’’ est également un ‘‘lieu de travail’’, même s’il n’est pas rémunéré. Les ‘‘pro-vies’’ instrumentalisent cette situation et revendiquent un salaire de femme au foyer.

    Notre alternative est fondamentalement différente : plus de flexibilité en faveur des parents qui travaillent, la reconnaissance de six mois minimum de congé parental obligé et le paiement du salaire complet (pour les mères et les pères), le droit de travailler au moins temporairement à temps partiel sans subir une grande perte de salaire au moment où les tâches familiale exigent plus de temps (enfants malades, soins aux personnes âgées,…), etc. Ces mesures faciliteraient grandement la vie de nombreuses femmes et permettraient aux hommes de s’impliquer plus fortement dans les tâches ménagères et des soins sans que cela implique une forte perte de revenus.

    L’élargissement de ce genre de possibilités dans le cadre de la sécurité sociale (il faudrait donc augmenter – et fortement! – les contributions patronales) protégerait beaucoup de femmes de la perspective de devenir femme au foyer permanente, avec tous les désavantages que cela comporte (dépendance et isolement, possibilités limitées de développement de soi, répétition infinie des même tâches simples,…).

    Dans la société capitaliste, ces solutions sont censées être ‘‘impossible à payer’’. Non pas que cela soit effectivement impossible à payer, mais bien parce que cela nécessite d’aller chercher l’argent là où il est : parmi l’élite de riches. Sur ce point au moins, la Ministre de l’Emploi rejoint le mouvement ‘‘pro-vie’’: leurs ‘‘solutions’’ ne touchent pas à cette élite.

    Pro-avortement ou pro-choix ?

    Nous ne pouvons pas laisser le moindre doute : le droit à l’avortement est un droit fondamental qui doit être défendu bec et ongles. Personne ne peut décider à la place de la femme de garder un enfant ou pas. Dans ce sens, la loi belge est toujours limitée : la période durant laquelle l’avortement est légalement possible est restreinte, sauf en cas de danger pour la mère ou l’enfant. Ceux qui en ont les moyens peuvent encore se rendre à l’étranger, les autres n’ont qu’à se débrouiller. Dans une société où les salaires des femmes baissent au fur et à mesure que les femmes ont plus d’enfants, où les mères isolées courent un énorme risque de pauvreté, où la violence conjugale est largement répandue,… le contrôle de ses propres capacités reproductrices est très important et nécessaire.

    Penser que l’abolition du droit à l’avortement conduit à une baisse de l’avortement est d’ailleurs une dangereuse illusion. L’interdiction légale ne conduit qu’à une augmentation des pratiques dangereuses, pouvant conduire à l’infertilité ou à la mort. Une étude de l’Organisation Mondiale de la Santé a démontré qu’en 2008, 49% des avortements à travers le monde étaient des avortements à risque où 1 femme sur 8 a perdu la vie.

    L’an dernier, la mort de la jeune Savita Halappanavar en Irlande nous a montré l’importance de rendre légal l’avortement. Sa vie était en danger suite à des complications lors de sa grossesse, son fœtus n’était plus viable. Un avortement aurait pu lui sauver la vie, mais cela est toujours illégal en Irlande. L’idéologie soi-disant ‘‘pro-vie’’ a du sang sur les mains ! La défense du droit à l’avortement doit être menée sur différents terrains. Dans beaucoup de pays et de régions, ce droit est mis sous pression à l’initiative des conservateurs. Mais des politiciens soi-disant ‘‘progressistes’’ mettent également ce droit en danger avec des coupes budgétaires dans les moyens des soins de santé, en limitant le financement de l’aide aux personnes, en rendant l’opération plus chère,…

    Mais la seule défense du droit à l’avortement n’offre pas de réponse au discours utilisé par les “pro-vies” dans le but de séduire des couches plus larges. Ce mouvement dénonce que la société ne soutient pas assez les familles nombreuses et impose ainsi aux femmes pauvres de pratiquer l’avortement. Ses membres affirment encore que du fait de l’absence de moyens mis en place pour les personnes handicapées, les femmes enceintes d’un enfant handicapé sont du coup mises sous pression pour avorter.

    Ce discours peut être considéré comme un peu plus social, mais leurs ‘‘solutions’’ sont loin de l’être. Leur alternative à l’avortement est de donner l’enfant en adoption, y compris pour des cas de viol ou de mère mineure. Et quelle est leur solution pour le manque de services de soins de santé ? La femme au foyer ! Et la contraception libre et gratuite ? Non, abstinence !

    Nous défendons le droit à un véritable choix, ce qui comprend le droit à l’avortement, mais ne s’arrête pas à ça. Il ne devrait pas y avoir de femmes qui, désireuses d’avoir des enfants, soient forcées à avorter pour des raisons financières ou parce que leur double tâche dépasse déjà leur force.

    Pour cela, il faut construire une société où avoir des enfants ne conduit pas à l’appauvrissement ou à la double tâche pour les femmes, une société où les allocations familiales couvrent les coûts réels d’un enfant, où chaque enfant a une place dans des structures accessibles et de qualité, où il existe des services de qualité qui allègent les tâches domestiques et qui offrent des soins à ceux qui en ont besoin,… et où personne n’est pas menacé de pauvreté à cause de bas salaires et de basses allocations.

    Avec la société actuelle régie par le capitalisme, les progrès des femmes sur tous ces terrains reculent depuis déjà un bon bout de temps, non pas faute de moyens, mais parce que ces moyens sont de plus en plus accaparés par une infime élite toujours plus riche.

    Cette élite maintient un système à son avantage, qui crée la pauvreté et qui refuse à toujours plus de monde de pouvoir décider réellement de l’orientation de sa vie. Ce système crée systématiquement de nouvelles crises et en fait payer la facture à la majorité de la population. Leur contrôle sur les richesses assure que celles-ci ne soient disponibles que pour ceux qui engrangent du profit, et tant pis pour le reste.

    La lutte pour une véritable liberté de choix ne peut parvenir à sa conclusion logique qu’avec la victoire de la lutte pour le socialisme démocratique, un système où la production sera démocratiquement planifiée pour satisfaire les besoins de la majorité de la population.

  • La répression kazakhe également en vigueur à Bruxelles ?

    Un parlementaire européen condamne l’arrestation des supporters

    De pacifiques supporters qui voulaient soutenir les travailleurs du pétrole au Kazakhstan et dénoncer la répression à l’œuvre dans ce pays au régime dictatorial ont implacablement été arrêtés lors du match de ce soir entre les Diables Rouges et l’équipe du Kazakhstan. Le pouvoir dictatorial du Président Nazarbayev s’étend apparemment jusqu’à Bruxelles.

    Communiqué de presse

    Un tract avait été produit afin d’être distribué aux supporters à l’entrée du match contre le Kazakhstan. C’est visiblement un crime dans notre pays ; exprimer une opinion est catalogué de ‘‘nuisance’’, tout comme au Kazakhstan. Ou alors les supporters ne peuvent-ils savoir ce qui se passe actuellement au Kazakhstan?

    Pour le Parti Socialiste de Lutte, ce genre d’approche répressive est l’apanage des régimes dictatoriaux où seul le parti du président est élu au Parlement et où toute forme de protestation organisée est victime de répression. Nous l’affirmons : ce soir, la répression kazakhe est en vigueur au Stade Roi Baudouin.

    Récemment, différentes actions de solidarité ont eu lieu, entre autres en Grande-Bretagne, en Suède, en Allemagne,… Ce lundi, une audition a pris place au Parlement Européen avec des porte-parole de l’opposition kazakhe suite à la répression qui frappe les grévistes du secteur du pétrole à Manguistaou, à l’ouest du Kazakhstan, une lutte qui se développe depuis maintenant quatre mois. Le chanteur britannique Sting, notamment, a lui aussi exprimé sa solidarité avec les grévistes et a refusé de jouer dans la capitale kazakhe, Astana.

    Le député européen Paul Murphy (Socialist Party, Irlande), porte-parole de la campagne de solidarité avec les travailleurs du pétrole au Kazakhstan, a bien entendu été choqué par l’arrestation des supporter s belges. Il a déclaré : "Je dénonce cette approche répressive de la part de la police belge. Ceci est une violation des droits démocratiques".

    Plus d’informations :

    Geert Cool: 0485/40.07.80

    Tanja Niemeier, assistante de Paul Murphy: 0486/37.51.99

  • Supprimer le redoublement : solution contre l’échec scolaire?

    La rentrée des classes est source de stress pour beaucoup de familles. Avant, pour trouver une ‘‘bonne école’’ et, lors de la rentrée, pour trouver les sous que coûte cette école. Les sous pour les fournitures, les déplacements, les activités parascolaires, mais aussi les sous pour le soutien scolaire si l’enfant rencontre des difficultés. Pour les politiciens traditionnels, loin de ces basses préoccupations, la rentrée est synonyme d’effets d’annonce à même de faire remonter leur popularité écornée par l’effet de leur propre politique…

    Par Alain (Namur)

    Un monde de l’enseignement en ébullition

    En juin de l’année passée, suite aux attaques contre les départs anticipés, les enseignants se sont lourdement mobilisés, excédés face aux dégradations de leurs conditions de travail et donc des conditions dans laquelle nos enfants apprennent. Ce sont pas moins de 12.000 personnes qui ont battu le pavé à Liège contre les mesures d’austérité imposées au secteur. Cela fait tout de même 10% du corps professoral.

    Devant cette mobilisation, les directions syndicales et les politiciens ont pris peur. Ils ont décidé de créer une commission afin de tenter d’amadouer le mouvement. Jusqu’à présent aucune demande exprimée lors de la manif n’a été rencontrée.

    Alors qu’aucune solution n’est à l’ordre du jours à l’heure de la rentrée, les différents partis au pouvoir se sont précipités dans la presse pour faire des effets d’annonce : Marcourt (PS) pour annoncer qu’il allait lancer une réforme de la formation des enseignants, Nollet (ECOLO) pour les bâtiments scolaire, Simonet et Demotte pour annoncer qu’ils allaient lancer des projets visant à abolir le redoublement.

    Es-ce que cela veut dire que la mobilisation pour sauver notre système scolaire est partagée de tous ? Rien n’est moins sûr, car aucun de ces partis n’a dit vouloir apporter de l’argent supplémentaire alors que toutes les mesures mises en avant nécessiteront énormément de budget. En gros, il faut faire plus et mieux avec moins et toujours moins…

    Un enseignement toujours aussi inégalitaire

    Ce que la majorité Olivier se garde bien de mettre en avant, c’est la situation réelle de l’enseignement. Les enseignants, les experts et toutes les études le disent. Notre système d’enseignement est l’un des plus inégalitaires. Une étude de la fondation Roi Baudouin revient sur le test PISA et montre que non seulement les résultats moyens de nos élèves sont moins bons que ceux des autres pays de l’OCDE mais, de plus, les élèves issus de l’immigration subissent une discrimination par rapport à la population belge.

    Les réformes menées dans le professionnalisant vont sans aucun doute accroître ces inégalités. La certification par unité (CPU), va renforcer le fossé qui existe au niveau des savoirs généraux entre le général et le professionnel et ne permettra même pas d’améliorer la formation technique des élèves puisqu’il ne sera pas obligatoire de réussir la totalité des unités.

    Face cette réalité et à la démotivation des enseignants qui subissent années après années des réformes sans lien et une dévalorisation de leur profession que font nos politiciens à part des effets d’annonces ?

    Des mesures phares comme slogan, sans réelle mesure de refinancement

    Ces derniers mois, différentes mesures ont étés mises en avant :

    • Le passage de la formation initiale des enseignants de 3 à 5 ans
    • La régulation des inscriptions
    • Former un tronc commun de formation générale
    • Abolir la pilarisation de l’enseignement
    • Interdiction du redoublement

    Ces mesures, pour la plupart, sont portées par des associations, des organisations de parents, des représentants de réseaux, des syndicats, des universitaires qui ont tous à cœur d’améliorer notre système d’enseignement et de le porter vers une voie réellement émancipatrice. Ils se basent sur ce qui marche dans les autres pays, surtout la Finlande, considérée comme un must en matière scolaire.

    Dans l’absolu, ces mesures sont toutes souhaitables et auront surement un effet positif sur la qualité de l’enseignement et sur la réussite scolaire. Il faut cependant considérer les problèmes que rencontre notre enseignement dans son processus, on ne peut pas simplement appliquer ce qui marche en Finlande, alors que la Finlande a connu des développements particuliers qui lui ont permis d’aboutir à un tel système. Ignorer cela, c’est considérer les choses de manière abstraite, sans substrat avec les conditions que nous rencontrons. En Belgique, même si cela est souhaitable, il est peu probable que l’on arrive par décret à supprimer les réseaux. La pilarisation de la société, même si elle tend à se diluer aujourd’hui, reste une caractéristique de la société belge. Beaucoup de gens s’identifient encore aux piliers, que ce soit via le syndicat, la mutuelle ou l’école. Il ne suffira pas de dire que l’on fait un seul réseau pour que tous les problèmes soient réglés d’un coup.

    Il en va de même pour la formation des enseignants. Le régendat a été créé à une période où il y avait pénurie d’enseignants. Depuis lors, les régents enseignent au niveau du primaire et du secondaire inférieur. Il est clair qu’au vu de la complexification du métier une formation universitaire serait souhaitable pour renforcer les connaissances de la matière enseigné, mais aussi les connaissances en sociologie, en pédagogie et orthopédagogie et en didactique. Cependant, au vu du coup des études, un passage de 3 à 5 ans peut démotiver une partie de ceux qui veulent s’engager dans le métier. De plus, le système universitaire étant très élitiste, on risque d’accroitre encore l’écart entre le milieu culturel et économique des professeurs et des élèves.

    La dernière mesure en date – interdire le redoublement – est emblématique de la contradiction entre l’idéal et le réel. Le redoublement coute chaque année 350 millions d’euros par an à la communauté (mais pour le dire cyniquement, c’est le coût de la sélection sociale). Tous les experts s’accordent à dire qu’il est inefficace car il détruit l’estime de soi des élèves et est marqué socialement. Il témoigne d’une bien ‘‘pauvre relation pédagogique’’ entre l’élève et le prof. Cependant, la lutte contre l’échec scolaire nécessite de mettre des moyens supplémentaires à disposition des écoles pour procéder à la remédiation immédiate et à l’accompagnement ciblé et individualisé.

    Ce que l’Olivier propose, c’est que les écoles luttent individuellement contre l’échec scolaire avec, éventuellement, une aide. Il n’y a donc aucun plan global de lutte contre l’échec scolaire. Cela signifie de renforcer la ségrégation entre les écoles qui ont les moyens humains et financiers de lutter contre l’échec et ceux qui ne l’ont pas. Avec une inégalité flagrante pour les élèves, puisque selon que l’enfant est dans une école qui a bénéficié de subventions ou pas, il pourra doubler ou non.

    Le redoublement est un symptôme, il faut combattre la maladie, qui est le sous-financement de l’enseignement en termes matériel et humain, résultat d’une société gangrénée par ses contradictions de classes. Cette société de classe est profondément inégalitaire, ce se reflète dans notre système d’enseignement.

    Pour combattre la maladie, il faut tuer le virus

    Afin de pouvoir réellement améliorer notre système pour qu’il puisse répondre à ses glorieux objectifs d’émancipation, il faut que les enseignants, les élèves, leurs familles luttent tous ensemble :

    • Il faut l’unité de la lutte au-delà des réseaux parce que tout les réseaux sont dans la même situation de sous financement.
    • Il faut améliorer les conditions des travailleurs du secteur, ce qui passe par le maintien et la restauration des acquis et par une revalorisation salariale ainsi qu’une attention pour la formation continue, organisée et payée par la collectivité.
    • Il faut que les étudiants du secondaire et du supérieur se mobilisent pour exiger un enseignement général technique et scientifique pourvu d’infrastructures dignes de ce nom accessible à tous
    • Il faut que tous ensemble (parents, élèves, professeurs, personnel non-enseignant), on réclament un enseignement réellement gratuit en prenant l’argent nécessaire là où il est chez les capitalistes et les patrons

    Cela passe par la création de comité d’élèves, de parents et de travailleurs du secteur, professeurs ou non, qui discutent démocratiquement des besoins et des revendications de chacun afin de mettre en avant un plan d’action qui puisse faire changer le cours des choses.

  • Ecolo et l’anti-racisme. Certain(e)s n’ont pas encore tout compris…

    “Il y avait moins de candidats d’origine étrangère chez Ecolo, sans doute parce que nous rétrocédons une part de nos émoluments au parti” C’est ce qu’Isabelle Durant a déclaré à la RTBF, relayée par Le Soir du 13 novembre. Et c’est scandaleux.

    Ainsi donc, de même qu’on attire pas les mouches avec du vinaigre, on attire pas les immigrés sans pognon, selon l’une des principales figure d’Ecolo? Nous aurions été en droit d’attendre ce genre d’« analyse » de la part d’élus à l’idéologie bien plus douteuse. Force est de constater que Mme Durand, qui, elle, ne court pas après les mandats et l’argent qui va avec – comme en témoigne son attitude à Schaerbeek le soir des élections communales… (hum) – a du travail à donner aux militants de son parti qui estiment être dans une organisation qui lutte efficacement pour une société ouverte à tous.

    Soyons sérieux, il est fort peu probable que Mme Durand soit une « raciste cachée », elle ne s’est probablement tout simplement pas rendu compte de ce qu’elle disait sur le moment. Mais ce fait même est préoccupant et mérite que l’on s’y attarde.

    Beaucoup de gens sont attirés par la « politique » pour des raisons peu honorables, uniquement pour faire carrière par exemple, et non pas pour défendre des idées. Combien sont-ils à ne s’intéresser vraiment au partis politiques qu’une fois leur diplôme de science politique obtenus ? Combien sont-ils à être rentré chez Ecolo après la « marée verte » qui a suivi les affaires de la dioxine et de la vache folle aux élections de 1999, et ce uniquement parce qu’à ce moment ce parti commençait à avoir lui aussi le potentiel d’offrir emplois et privilèges?

    Parmis les couches les plus pauvres, il y a également la question de se sortir de la misère, des problèmes sociaux et économiques. Les partis traditionnels ne proposent que des solutions individuelles à ces problèmes, et aucune solution collective (ce qui reviendrait à dire qu’il faudrait s’attaquer aux véritables parasites du systèmes : actionnaires et patrons qui vivent de notre travail). Autrement dit, pas grand chose. On répartit la pénurie. C’est la politique du « si tu as ta carte, tu pourras avoir un job ou un logement plus rapidemment et surtout plus sûrement » au lieu du « luttons ensemble pour une autre société, basée sur les besoins de la majorité ». Et le PS est loin d’être le seul à agir de la sorte. Si Ecolo échappe, dans une certaine mesure, à ce processus, c’est moins par éthique interne (les alliances MR-Ecolo, le soutien d’Ecolo à la constitution européenne néo-libérale, les accords pré-électoraux brisé –n’est-ce pas Mme Durant… – ont entre autres démontré les limites étroites de cette éthique) que par manque de temps passé au pouvoir. Du temps est nécéssaire pour prendre et s’assurer des places que d’autes se sont déjà distribuées.

    Au sein de la population immigrée, ces problèmes sociaux sont plus pointus. Une étude commandée par la Fondation Roi Baudouin a fait ressortir quelques données intéressantes à ce sujet. En 2001, le pourcentage de personnes d’origine turque vivant sous le seuil de pauvreté était de 58,94%, et celui chez les personnes d’origine marocaine de 55,56% ! Même en ce qui concerne l’immigration italienne, bien moins récente, le chiffre est de 21,49%. A titre de comparaison, le taux de pauvreté chez Belges d’origine était de 10,16%. Et la situation a été bien loin de s’améliorer puisque le taux de pauvreté globale était de 12,66% à l’époque, il est de 15,2% actuellement…

    Dans ce cadre, que certains candidats immigrés n’aient vu dans la cour que leur faisait les partis traditionnels qu’une occasion de s’en sortir eux-même (et leurs amis par la même occasion) n’est pas étonnant. Mais généraliser cela, et surtout laisser entendre que les seuls candiadats immigrés fonctionnent ainsi, c’est non seulement une gigantesque et impardonnable erreur, mais c’est aussi un élément qui renforce les sentiments racistes qui se développent sur le terreau de la politique asociale des partis traditionnels (auto-proclamés, assez cyniquement, « partis démocratiques »).

    Plusieurs idées à la limite du racisme émergent souvent sur la scène publique sans succiter, à tort, de grands remous. Ainsi, à l’époque du meurtre de Joe Van Holsbeeck, un édito de La Libre commençait en expliquant que la peur de l’autre est dans la nature de l’homme. A regarder l’histoire, on se rend pourtant rapidement compte qu’Indiens d’Amérique du nord ou du sud, Africains et autres peuples non-européens n’ont arrêté d’accueillir les colonisateurs à bras ouverts qu’à force de se faire tirer dessus. Cela fait beaucoup de gens qui ont eu comme premier réflexe d’aller à l’encontre d’une prétendue nature humaine faite de peur et qui n’a eu comme principale fonction que de justifier bien des massacres…

    La lutte anti-raciste, c’est aussi celle contre des idées préconçues largement acceptées à grand renfort d’articles de presse et de déclarations de personnes pourtant réputées au-dessus de tout soupçon. Ces idées découlent en fait de l’absence de véritable analyse sur les fléaux que rencontrent la société actuelle, et sont autant de solutions de facilité.

  • Enseignement Flamand. Stop à la destruction!

    Le 20 avril, les trois syndicats organisent un rassemblement devant le ministère de l’Enseignement flamand à Bruxelles. Il est question d’une action symbolique, mais la colère du personnel enseignant montre que la réalité est plus profonde. Malgré la précédente ratification d’une convention collective, la direction syndicale est très vite débordée par ses propres militants qui veulent passer à l’action contre les mesures prévues.

    Militant CGSP-enseignement

    Cela fait 20 ans que les mesures d’austérités sont menées, notamment dans l’enseignement secondaire. Cela a laissé des traces: 1/3 des bâtiments scolaires sont déficients en matière d’hygiène et de sécurité, et des classes supérieures à 30 élèves sont monnaie courante. De plus, les professeurs se plaignent de l’énorme pression exercée sur leur emploi. On attend d’eux qu’ils enseignent, mais aussi d’être assistant social, psychologue, employé administratif,…

    Le ministre de l’Enseignement Vandenbroucke était conscient que ses mesures d’austérité n’arrivaient absolument pas au bon moment et qu’il devait les encadrer. C’est pourquoi il a réalisé une étude de marché sur l’enseignement via la Fondation Roi Baudouin. Les résultats de cette enquête sont mieux connus sous le nom de "Accent op talent". Un certain nombre de priorités sont établies pour l’enseignement dans la période qui vient. "L’accent" n’est pas mis sur plus de moyens, mais sur des projets précis qui doivent changer l’aspect "ringard" de l’enseignement. Donc le ministre ne veut pas investir dans l’enseignement professionnel pour atteindre l’égalité des chances, mais les écoles doivent s’acquitter de leur financement en prenant des initiatives qui vont dans le sens voulu par les entreprises.

    La tendance actuelle poussant les écoles à aller chercher des investisseurs privés est renforcée par les mesures d’austérité prévues par Vandenbroucke.

    Tout d’abord, à partir de septembre 2005, il y aura moins d’enseignants embauchés parce que les moyens ad hoc sont calculés sur base d’un chiffre datant d’un an et demi. Néanmoins, il est prouvé qu’une des plus importantes causes de la diminution qualitative de l’enseignement repose sur la dimension "problématique" des classes. Cette mesure va amplifier fortement l’évolution négative de l’enseignement.

    De plus, 5% d’économies vont être faits sur le personnel administratif. Dans certains secrétariats, des emplois vont de toute façon disparaître et la flexibilité actuelle du personnel administratif va s’accroître. La paperasserie sera prise en charge par les enseignants euxmêmes…

    Il est également prévu d’économiser 2% sur les CLB (centre pour l’accompagnement des élèves, anciennement PMS), ce qui équivaut à un montant de 284.000 euros. Le CLB est responsable de l’accompagnement des élèves dans le sens large du terme; de l’assistance médicale à la résolution de conflits entre le personnel et les élèves. Dans une période où les problèmes sociaux s’accumulent dans les écoles, cette mesure d’austérité est tout bonnement crapuleuse.

    Toutes ces mesures d’austérité s’élèvent déjà à un montant de 51 millions d’euros, bien plus donc que les 38 millions annoncés à l’origine. L’argent supplémentaire va servir à soutenir les initiatives du ministre Vandenbroucke comme "Accent op talent". Et c’est le personnel de l’enseignement qui va évidemment payer la note des initiatives du ministre!

    Le MAS/LSP sera présent au rassemblement du 20 avril. Nous interviendrons avec un tract qui condamne ces mesures d’austérité et qui propose un plan d’action. Il est très important d’être présent à cette action, mais pas seulement avec des enseignants. Des délégations étudiantes combatives peuvent montrer que la lutte contre les économie dans l’enseignement doit se faire de façon unifiée. Seul un programme avançant la nécessité d’étendre la lutte à d’autres secteurs pourra signifier une rupture avec la politique antisociale du gouvernement.

    Rendez-vous : mercredi 20 avril. 15h / Ministère de l’Enseignement flamand / Bâtiment Hendrik Conscience, boulevard Roi Albert II, n°15 / Bruxelles (près de la gare du Nord)

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