Tag: Anja Deschoemacker

  • [DĂ©bat] Comment stopper Trump et la classe des milliardaires ?

    Jeudi 1er juin, 19h, Pianofabriek (35 rue du fort Ă  Saint-Gilles)

    DÉBAT introduit par Anja Deschoemacker porte parole de Gauches Communes et de la campagne ROSA

    Ne nous laissons pas diviser, luttons ensemble.

    Trump participera le 24 mai prochain au sommet de l’OTAN Ă  Bruxelles. Ce sera sa premiĂšre visite officielle en Europe depuis son Ă©lection. Des mobilisations, d’une ampleur sans prĂ©cĂ©dent depuis la guerre du Vietnam, traversent les Etats-Unis : Million Women’s March, Student Walk Out, Black Lives Matter,
 Assurons-nous aussi de lui rĂ©server l’accueil qu’il mĂ©rite par un torrent de protestation contre sa politique.

    Non au Muslim-Ban et au mur Ă  la frontiĂšre mexicaine

    Trump mĂšne une politique haineuse et raciste. RĂ©fugiĂ©s, musulmans, Mexicains,
 sont pointĂ©s comme la source des problĂšmes. Trump et ses adeptes en Europe, les Le Pen et Francken, distillent le racisme comme un poison dans la population pour dĂ©tourner l’attention des politiques antisociales. Contre la haine et les divisions : la solidaritĂ© !

    Contre le sexisme et pour le libre choix des femmes

    Trump illustre un retour Ă  l’avant-plan des idĂ©es conservatrices. La position et les droits des femmes sont en ligne de mire. DĂ©clarations sexistes encourageant la violence, coupes budgĂ©taires dans les plannings familiaux et pour l’accĂšs Ă  l’avortement. DĂ©fendons les droits des femmes : ‘‘mon corps mon choix !’’

    Contre la guerre et la course à l’armement

    Le sommet de l’OTAN sera l’occasion pour pousser en avant les dĂ©penses militaires. Trump parle de doubler celles-ci. Les tensions commerciales, l’escalade militaire et les conflits armĂ©s s’intensifient. Les interventions militaires aux Moyen-Orient ne font qu’approfondir le chaos et amplifier le terreau pour le terrorisme. Contre les guerres et l’augmentation des budgets militaire ! Sortie de la Belgique de l’OTAN !

    Stoppons le réchauffement climatique

    Le gouvernement de Trump est ouvertement climato-sceptique. Les Ă©nergies fossiles reçoivent la prĂ©fĂ©rence d’un gouvernement au service des grands groupes pĂ©troliers. MalgrĂ© l’insuffisance des accords climatiques internationaux, Trump veut s’en dĂ©gager. Cela ne fera qu’aggraver la crise climatique et ses consĂ©quences sur les populations : famines, migrations, guerres, etc. Pour une planification Ă©cologique ! Changeons le systĂšme, pas le climat !

    Tous ensemble contre Trump et la classe des milliardaires

    Le gouvernement Trump est constituĂ© presque entiĂšrement de milliardaires, ceux-ci pĂšsent tous ensemble 35 milliards de Dollars ! Les grandes banques et multinationales sont directement aux postes de commandes. Un patron de fast food dirige le dĂ©partement de l’emploi, avec ExxonMobil aux affaires Ă©trangĂšres et la banque Goldman Sachs Ă  la Finance, ils mĂšnent et mĂšneront Ă©videmment une politique en faveur des 1% les plus riches et contre les 99% de la population.

    Manifester contre Trump renforce notre lutte contre la droite

    Les politiciens du gouvernement Michel ne rechignent pas non plus Ă  utiliser le racisme Ă  l’image de ThĂ©o Francken (NVA) qui a accusĂ© MĂ©decin Sans FrontiĂšre de «causer indirectement plus de morts» en MĂ©diterranĂ©e. La mobilisation qui prendra place contre Trump Ă  Bruxelles sera bien plus qu’un mouvement de solidaritĂ© avec les jeunes et les travailleurs en lutte aux États-Unis : cela visera Ă©galement le gouvernement fĂ©dĂ©ral, et la N-VA en particulier. La volontĂ© de s’opposer Ă  Trump en Belgique doit ĂȘtre saisie comme une occasion de renforcer la lutte sociale contre Michel et sa bande.

    Pour une alternative de gauche

    Le dĂ©goĂ»t et la colĂšre suscitĂ©s par les politiques d’assainissements, les licenciements, les pĂ©nuries, ouvrent un espace politique pour une alternative. Sans une alternative de gauche anti-austĂ©ritaire consĂ©quente, les trumpistes pourront obtenir des succĂšs. La campagne de Bernie Sanders aux Etats-Unis et celle de la France Insoumise de MĂ©lenchon nous illustrent le potentiel pour de telles initiatives. Les sondages qui indiquent que le PTB devient un vrai challenger en Belgique sont trĂšs enthousiasmants. Quelle occasion pour rassembler des dizaines de milliers de travailleurs et de jeunes au sein d’un large parti combatif de gauche inclusif ! Le PSL est prĂȘt Ă  y contribuer.

    Pour un plan massif d’investissements publics

    De telles nouvelles formations auraient la tĂąche de rĂ©pondre Ă  la colĂšre et de l’organiser autour de programmes visant Ă  rĂ©soudre les Ă©normes pĂ©nuries : logements, soins de santĂ©, enseignement, emplois, 
 DĂ©fendons un plan massif d’investissements publics pour rĂ©soudre les besoins des 99% et la crise environnementale. Pour rĂ©aliser un tel plan, nationaliser les banques et les secteurs vitaux de l’économie sera nĂ©cessaire. Construisons une sociĂ©tĂ© socialiste dĂ©mocratique dĂ©barrassĂ©e des guerres, du terrorisme et de l’exploitation.

    24 mai: Manifestation contre la venue de Trump Ă  Bruxelles – 17h Gare du Nord

    • STOP AU RACISME, AU SEXISME ET À L’AUSTÉRITÉ
    • CONTRE LA GUERRE ET LA TERREUR
    • POUR UNE SOCIÉTÉ AU SERVICE DES 99%, PAS POUR LES 1% LES PLUS RICHES
  • [INTERVIEW] “Se prĂ©parer Ă  l’austĂ©ritĂ© Ă  venir par un front de rĂ©sistance !’’

    Interview d’Anja Deschoemacker

    Pour ces Ă©lections, des listes ‘‘Gauches Communes’’ Ă©taient dĂ©posĂ©es Ă  Bruxelles, Ă  la Chambre et Ă  la RĂ©gion. Ces listes regroupaient des militants du Parti Socialiste de Lutte et du Parti Humaniste, avec Ă©galement des indĂ©pendants, autour de la nĂ©cessitĂ© d’un plan radical d’investissements publics massifs pour rĂ©pondre aux diverses nĂ©cessitĂ©s sociales (logement, crĂšches, Ă©coles,
) tout en crĂ©ant des emplois dĂ©cents et socialement utiles. Nous avons discutĂ© de l’évaluation de cette campagne avec Anja Deschoemacker, tĂȘte de liste Ă  la Chambre pour Gauches Communes et membre du PSL.

    Comment s’est dĂ©roulĂ©e la campagne de Gauches Communes ?

    Tout d’abord, nous n’avons bĂ©nĂ©ficiĂ© d’aucune attention mĂ©diatique. Nous avons Ă©tĂ© trĂšs peu invitĂ©s aux dĂ©bats syndicaux, associatifs, etc., consĂ©quence du ‘‘vote utile’’ pour le PTB. Lors de prĂ©cĂ©dentes campagnes, soit avec le Front des Gauches (qui rĂ©unissait le PC, la LCR, le PH, le CAP, VĂ©lorution et le PSL en 2010), soit pour la premiĂšre campagne de Gauches Communes aux derniĂšres Ă©lections communales, nous avions pu ĂȘtre orateurs lors de plusieurs dĂ©bats. Mais pour ces Ă©lections, nous avons eu comme seule visibilitĂ© notre campagne en rue et les nombreuses discussions sur le terrain.

    Mais compte tenu de nos forces encore limitĂ©es, il ne nous a pas Ă©tĂ© possible de mener campagne dans tout Bruxelles, nous ne l’avons fait que dans les quatre communes oĂč nous nous Ă©tions prĂ©sents aux communales – Anderlecht, Jette, Ixelles et Saint-Gilles – en nous concentrant toutefois sur Saint Gilles. D’autres campagnes avaient Ă©galement Ă©tĂ© menĂ©es contre les deux derniĂšres augmentations des tarifs de la STIB, et contre l’augmentation du prix de la distribution de l’énergie, consĂ©quence de la maniĂšre dont la commune fait payer Ă  la population l’affaire Dexia. La commune devra encore payer de nombreuses annĂ©es l’emprunt contractĂ© auprĂšs de Dexia pour
 avoir renflouĂ© Dexia ! On parle tout de mĂȘme d’un demi-million d’euros par an
 Une des particularitĂ©s de ces campagnes Ă©tait l’effort systĂ©matique visant Ă  mener des actions avec les habitants et pas seulement entre militants.

    Quel a Ă©tĂ© l’écho des idĂ©es dĂ©fendues par Gauches Communes parmi la population ?

    Il fut trĂšs bon. Une des idĂ©es que nous avons le plus accentuĂ© est la nĂ©cessitĂ© de construire un large front de rĂ©sistance une fois les Ă©lections passĂ©es, puisque nous savons qu’une politique d’austĂ©ritĂ© nous attend Ă  tous les niveaux. Sur ce point, les discussions ont Ă©tĂ© formidables aux stands et lors des distributions de tracts.
    Mais nous avons Ă©tĂ© confrontĂ©s Ă  deux ‘‘votes utiles’’. Le premier, pour le PS, n’a rien de neuf, mais il est par contre en (plein) dĂ©clin. Il a Ă©tĂ© basĂ© sur l’idĂ©e de se prĂ©parer Ă  la victoire de la N-VA en Flandre ainsi que sur la menace de finir avec Reynders comme ministre-prĂ©sident de la RĂ©gion bruxelloise. Mais le dĂ©goĂ»t s’est fortement dĂ©veloppĂ© vis-Ă -vis du PS, suite Ă  l’expĂ©rience d’un gouvernement fĂ©dĂ©ral dirigĂ© par Di Rupo. Et ce n’est pas la politique rĂ©gionale ou communale qui fait la diffĂ©rence
 Mais, mĂȘme affaibli, le PS est tout de mĂȘme trĂšs prĂ©sent. Le deuxiĂšme vote utile, c’était celui pour le PTB. LĂ  aussi, c’était un Ă©lĂ©ment dĂ©jĂ  prĂ©sent lors des Ă©lections communales, mais cela s’est considĂ©rablement renforcĂ©.

    Nous avons toujours fait des propositions au PTB pour dĂ©poser des listes unitaires Ă  gauche, tant avec le Front des Gauches qu’avec Gauches Communes, propositions qui se sont toujours soldĂ©es par un refus. Cette fois-ci, nous avions proposĂ© de participer aux listes PTB-GO, mĂȘme un groupement de liste n’a pas Ă©tĂ© possible ! Le PTB-GO (qui comprenait Ă©galement des candidats de la LCR et du PC) a prĂ©fĂ©rĂ© conclure un accord avec les listes Pro-Bruxsel et BUB, alors qu’elles n’ont rien de gauche.

    Nous n’avons jamais cessĂ© de discuter lorsque notre interlocuteur nous disait prĂ©fĂ©rer voter pour le PTB : c’est un pas en avant positif par rapport au soutien aux partis Ă©tablis, et c’était l’opportunitĂ© de discuter des initiatives Ă  prendre une fois passĂ©es les Ă©lections, notamment autour de cette question d’un front large et unitaire de la rĂ©sistance sociale contre la politique d’austĂ©ritĂ©.

    Au final, nous avons obtenu 0,29% Ă  la Chambre (soit 1.461 voix) et 0,21% Ă  la RĂ©gion (soit 843 voix). Sur Saint-Gilles, nous avons obtenu 1,12% Ă  la Chambre et 0,89% Ă  la RĂ©gion. Bien entendu, nous aurions espĂ©rĂ© obtenir un meilleur, tout en sachant par avance que cela n’allait pas du tout ĂȘtre Ă©vident de reproduire le rĂ©sultat obtenus aux communales Ă  Saint-Gilles (3,65%). Mais ce qui est frappant, c’est la nouvelle progression de la gauche vĂ©ritable dans cette commune. Alors que le PTB et Gauches Communes rĂ©alisaient ensemble 7,5% aux communales, le score le plus Ă©levĂ© dans une commune bruxelloise, il est maintenant question de plus de 9% ! Nos campagnes ont incontestablement jouĂ© un rĂŽle dans ce succĂšs. Si nous parvenons Ă  rĂ©aliser une unitĂ© plus large, nous pouvons positionner la gauche radicale comme deuxiĂšme force de cette commune derriĂšre le PS !

    A cĂŽtĂ© des Ă©lĂ©ments prĂ©citĂ©s, il faut aussi savoir qu’une large partie de la population saint-gilloise est issue des communautĂ©s europĂ©enne ou marocaine, qui pouvaient voter pour le scrutin communal mais pas pour ces Ă©lections.

    Peux-tu nous en dire plus sur cette nĂ©cessitĂ© d’un front de rĂ©sistance contre l’austĂ©ritĂ© ?

    Nous avons eu un bon dĂ©but de discussion autour de cette idĂ©e lors d’un meeting que nous avons organisĂ© avec ‘‘Alternatives Ă  Bruxelles’’. Le PTB n’avait malheureusement pas envoyĂ© d’orateur, mais des reprĂ©sentants du PC, de la LCR, de VEGA, de la LCT, du PSL et du PH Ă©taient prĂ©sents Ă  la tribune. Il ressortait clairement de cette discussion que, malgrĂ© les divergences, l’idĂ©e faisait mouche. Gauches Communes veut d’ailleurs organiser une rencontre Ă  la rentrĂ©e afin de poursuivre cette discussion et de voir comment poser les premiers pas concrets en cette direction.
    Les autoritĂ©s vont bĂ©nĂ©ficier de 5 ans sans Ă©lection nationale (et de 4 ans avant les prochaines communales). Elles vont appliquer une austĂ©ritĂ© bien plus sĂ©vĂšre que ce que le gouvernement prĂ©cĂ©dent a dĂ©jĂ  rĂ©alisĂ© (le gouvernement Di Rupo a dĂ©jĂ  appliquĂ© une austĂ©ritĂ© de 22 milliards d’euros
). Ce constat est partagĂ© plus largement puisque, quelques jours plus tard, Jean-François Tamellini, secrĂ©taire fĂ©dĂ©ral FGTB, a lancĂ© un appel Ă  un ‘‘vaste mouvement social’’ contre l’austĂ©ritĂ©.

    Mais des obstacles restent prĂ©sents, parmi lesquels les liens entretenus entre les directions syndicales et des partis comme le PS, le SP.a ou encore le CD&V, trĂšs certainement dans le cas d’une tripartite traditionnelle au fĂ©dĂ©ral. MalgrĂ© la discussion autour de l’Appel du 1er mai 2012 de la rĂ©gionale FGTB de Charleroi & Sud-Hainaut appelant Ă  rompre avec le PS et Ecolo, la direction nationale de la FGTB a trĂšs explicitement appelĂ© Ă  voter pour le PS et le SP.a. Aucun groupe de gauche ou organisation de gauche ne peut, Ă  lui seul, briser cette situation, il faut que les diffĂ©rentes organisations de gauche soutiennent et inspirent la gauche syndicale pour qu’elle s’organise et qu’émerge enfin un plan d’action consĂ©quent et audacieux qui implique activement le nombre le plus large de travailleurs.

    A ce titre, le processus de l’Alliance D19-20, qui a pris en charge l’organisation d’actions contre l’austĂ©ritĂ© europĂ©enne et le TraitĂ© Transatlantique, reprĂ©sente un pas dans la bonne direction et illustre le potentiel existant pour un plan d’action Ă©laborĂ© collectivement, notamment avec des assemblĂ©es gĂ©nĂ©rales, et pas uniquement avec des rĂ©unions de reprĂ©sentants syndicaux ou de mouvements. Mais il faut rĂ©agir Ă  tous les niveaux de pouvoir, car les mesures d’austĂ©ritĂ© viendront de partout. Sans lutte sĂ©rieuse, nous ne ferons que perdre nos conquĂȘtes sociales les unes aprĂšs les autres.

    A la RĂ©gion bruxelloise, des annĂ©es durant, toutes les revendications des travailleurs ont Ă©tĂ© mises de cĂŽtĂ© sous l’argument qu’il fallait attendre le refinancement de la RĂ©gion. Ce refinancement est aujourd’hui lĂ , mais il est quasiment exclu qu’il soit utilisĂ© pour amĂ©liorer les conditions de travail et le salaire des travailleurs de la RĂ©gion. Ne parlons mĂȘme pas des travailleurs communaux chez qui l’on trouve les conditions de travail les plus rĂ©voltantes !
    Ce front de rĂ©sistance devrait aussi soutenir les travailleurs du privĂ©, qui aujourd’hui sont souvent condamnĂ©s Ă  se battre de maniĂšre isolĂ©e. Nos luttes doivent ĂȘtre reliĂ©es, les unes aux autres, pour pouvoir enfin lier Ă  l’action la force de la classe des travailleurs, lorsqu’elle est unie et marche dans la mĂȘme direction.


     

    Merci !

    Nous tenons Ă  remercier nos Ă©lecteurs de mĂȘme que tous les camarades et sympathisants de Bruxelles et d’ailleurs qui ont rendu possible cette campagne dans les rues de Saint-Gilles. Le travail n’a pas manquĂ© et ce fut un grand effort de pouvoir maintenir des stands quotidiens, assurer le collage d’affiches dans les magasins, distribuer les tracts dans les boĂźtes aux lettres (plusieurs tracts diffĂ©rents en 20.000 exemplaires Ă  chaque fois).
    Cette expĂ©rience fut trĂšs bĂ©nĂ©fique. Les membres du PSL sont habituĂ©s Ă  intervenir aux piquets de grĂšve, lors d’actions ou de manifestations syndicales et de la jeunesse radicalisĂ©e. Mais c’est autre chose de mener une campagne vers un public plus large sans baisser le niveau de notre programme, avec un effort constant pour populariser des mots d’ordre tels que la nationalisation des secteurs-clĂ©s de l’économie sous contrĂŽle dĂ©mocratique et en argumentant systĂ©matiquement sur la nĂ©cessitĂ© de changer de systĂšme pour parvenir Ă  un changement rĂ©el.
    Dans la perspective du retour de luttes massives en Belgique, cette campagne fut une excellente préparation pour notre parti.

  • S’organiser contre l’avalanche d’austĂ©ritĂ© !

    Bruxelles : Listes Gauches Communes

    Le Soir a publiĂ© le 18 avril dernier le rapport d’une Ă©tude de la Banque Centrale EuropĂ©enne selon laquelle la fortune (connue) des ‘‘Belges’’ a, entre 2012 et 2013, augmentĂ© pour atteindre les 1085 milliards d’euros. Cela place notre pays dans la liste des ‘‘pays riches’’. Tout va bien, donc.

    Par Anja Deschoemacker, tĂȘte de liste Ă  la Chambre

    Mais cette fortune est trĂšs mal repartie : les 10% les plus riches disposent en moyenne d’un patrimoine de 84.700 euros alors que les 20% les plus pauvres ont en moyenne un patrimoine de 27.400 euros et les 40% suivant restent en majeure partie sous les 50.000 euros. Economistes et sociologues sont de plus en plus unanimes pour affirmer que la sociĂ©tĂ© est devenue moins ‘‘mobile’’ socialement. ConcrĂštement, cela signifie qu’il est de plus en plus difficile de s’enrichir en travaillant. Devenir riche n’est une possibilité  que pour ceux qui le sont dĂ©jĂ  !

    Ces 30 derniĂšres annĂ©es ont connu un gigantesque transfert de moyens vers une Ă©lite parasitaire qui a peu Ă  peu rongĂ© les bases de l’Etat-Providence. MĂȘme les services publics de premiĂšre importance comme l’enseignement, les soins de santĂ© ou encore les transports en commun ont connu un sous-financement chronique aux consĂ©quences dĂ©sastreuses pour le personnel et les usagers. Les administrations et les entreprises publiques ont Ă©tĂ© envahies par les statuts contractuels ou prĂ©caires; le personnel nommĂ© et avec un bon salaire se fait rare.

    Un secteur Ă  bas salaire est en plein dĂ©veloppement, notamment poussĂ© par les licenciements qui frappent l’industrie et les services privĂ©s ainsi que par le gel salarial imposĂ© par le gouvernement Di Rupo. La chasse aux chĂŽmeurs est devenue plus fĂ©roce, des dizaines de milliers de chĂŽmeurs vont perdre leur allocation tandis que des dizaines de milliers d’autres ne reçoivent dĂ©jĂ  plus qu’une simple aumĂŽne.

    Les programmes des partis Ă©tablis – des verts Ă  la N-VA – illustrent trĂšs clairement que leur premiĂšre inquiĂ©tude n’est pas de s’en prendre sĂ©rieusement aux nĂ©cessitĂ©s sociales en souffrance au niveau de la lutte contre la pauvretĂ©, de l’emploi, du logement, de l’aide Ă  la jeunesse, de l’accueil des enfants, de l’enseignement, des soins de santĂ©, des soins aux aĂźnĂ©s ou aux personnes handicapĂ©es, etc. Tous partent de l’idĂ©e que la sociĂ©tĂ© s’écroulerait si l’élite de parasites capitalistes n’était pas soutenue pour devenir encore plus riche, et tant pis si cela signifie d’imposer l’austĂ©ritĂ© Ă  la majoritĂ© de la population. Si quelques partis Ă©tablis colorent encore quelque peu leurs programmes de mesurettes qui devraient forcer les plus riches Ă  un peu contribuer aux caisses de la collectivitĂ©, ce n’est que pour mieux masquer la rĂ©alitĂ© antisociale de leur politique.

    Pour Gauches Communes, le seul moyen d’empĂȘcher la casse des conquĂȘtes sociales de la majoritĂ©, c’est la rĂ©sistance massive du mouvement des travailleurs, des jeunes, des organisations sociales,
 C’est pourquoi nous appelons Ă  la formation d’un front de rĂ©sistance pour riposter contre l’austĂ©ritĂ© qui ne manquera pas d’arriver une fois les Ă©lections passĂ©es.

    Chaque lutte destinĂ©e Ă  bloquer l’application d’une mesure d’austĂ©ritĂ© ou visant Ă  obtenir une meilleure distribution de la richesse doit ĂȘtre soutenue. Mais l’élite dominante dispose de nombreux moyens pour Ă©chapper Ă  ses obligations. Instaurer une politique qui utilisera les richesses fantastiques aujourd’hui produites en Belgique pour rĂ©soudre les problĂšmes auxquels la majoritĂ© de la population est confrontĂ©e, cela nĂ©cessitera de se battre ensemble pour collectivement disposer du contrĂŽle sur la production de ces richesses.

    C’est pourquoi Gauches Communes dĂ©fend ouvertement la nationalisation des secteurs-clĂ©s de l’économie – dont le secteur bancaire – et le refus du paiement de la dette de l’Etat (sauf pour le petit dĂ©tenteur d’obligations). Nous sommes pour un changement fondamental de sociĂ©tĂ© : pour la construction d’une sociĂ©tĂ© oĂč la production sera basĂ©e sur les besoins de la population et non sur les perspectives de profits Ă  court terme. Il faut prendre le pouvoir des mains de l’élite dominante !

    Ces idĂ©es, il vous est possible de les soutenir en votant pour Gauches Communes Ă  Bruxelles (Ă  la Chambre et Ă  la RĂ©gion) ce 25 mai. Mais n’hĂ©sitez pas Ă  faire un pas supplĂ©mentaire en nous aidant Ă  mener campagne jusqu’à cette date et ensuite. Suivez le site de Gauches Communes pour vous tenir au courant !

  • Anja Deschoemacker au dĂ©bat du MOC Ă  Bruxelles

    Ce jeudi soir, aprĂšs l’action contre l’European Bussiness Summit, le Mouvement Ouvrier ChrĂ©tien de Bruxelles avait invitĂ© les principaux partis politiques dans ses locaux afin de les interpeller sur base de son mĂ©morandum quant Ă  leurs prioritĂ©s pour Bruxelles. Les partis invitĂ©s Ă©taient les quatre partis traditionnels, le FDF et le PTB-GO. Ce n’était initialement pas prĂ©vu, mais puisque le MR ne s’est pas prĂ©sentĂ©, Anja Deschoemacker, tĂȘte de liste Ă  la Chambre pour Gauches Communes et prĂ©sente au meeting, a Ă©tĂ© invitĂ© Ă  monter Ă  la tribune en derniĂšre minute.

    A notre avis l’absence du MR n’était aucunement un hasard. Le concept du dĂ©bat Ă©tait de regarder les conditions des divers partis pour participer Ă  une majoritĂ©. Les sujets traitĂ©s allaient du logement Ă  la mobilitĂ© en passant par la santĂ© et la violence conjugale, l’emploi et l’enseignement. Sur chacun de ces sujets, le MOC voulait savoir des partis interrogĂ©s quels points de son mĂ©morandum seraient des points de cassure. Au vu des intĂ©rĂȘts contradictoires que dĂ©fendent le MR et le MOC, le MR doit avoir estimĂ© que sa participation Ă  un tel dĂ©bat Ă©tait la derniĂšre de ses prioritĂ©s.

    Le MR n’était d’ailleurs pas seul Ă  s’excuser. AprĂšs la rĂ©pression abusive de la manifestation contre l’European Bussiness Summit, la ministre de l’intĂ©rieur JoĂ«lle Milquet a prĂ©fĂ©rĂ© ne pas ĂȘtre confrontĂ©e Ă  ceux qu’elle venait tout juste de rĂ©primer violemment, elle s’est faite remplacer par un autre reprĂ©sentant du CDH. Gauches Communes n’aura probablement pas d’Ă©lus suite Ă  ces Ă©lections, et la question de la participation Ă  un gouvernement ne se pose donc pas dans son cas. Mais la prĂ©sence systĂ©matique de Gauches Communes aux cĂŽtĂ©s des militants du MOC au cours de nombreuses actions et luttes, y compris contre l’European Bussiness Summit, explique qu’il lui a Ă©tĂ© permis de s’intĂ©grer au dĂ©bat.

    Le dĂ©bat mĂȘme a commencĂ© par une sĂ©rie d’interviews filmĂ©es de travailleurs sans emplois. Du point de vue de Gauches Communes, il aurait Ă©tĂ© difficile d’imaginer meilleure introduction. Tant dans l’analyse de la situation que dans les souhaits exprimĂ©s par les chĂŽmeurs interviewĂ©s, il Ă©tait Ă©vident que leurs revendications collaient parfaitement au programme dĂ©fendu par Gauches Communes. AprĂšs cette sĂ©ance plĂ©niĂšre, nous nous sommes divisĂ©s en trois groupes oĂč, Ă  chaque fois, deux des 6 partis prĂ©sents devaient rĂ©pondre Ă  une question clĂ© sur chaque thĂšme. Les partis tournaient Ă  deux d’un groupe Ă  l’autre, dans le cas d’Anja, c’était avec Christos Doulkeridis, d’ECOLO, SecrĂ©taire d’Etat Ă  la RĂ©gion de Bruxelles-Capitale en charge du Logement et de la Lutte contre l’Incendie et l’Aide mĂ©dicale urgente.

    En bref, Anja y a dĂ©fendu la nĂ©cessitĂ© de construire 60.000 logements sociaux publics ; la gratuitĂ© des transports publics ; la crĂ©ation d’un service national de santĂ© ; l’individualisation du droit Ă  une allocation ; une rĂ©duction du temps de travail Ă  32h par semaine, sans perte de salaire ni augmentation des cadences et avec embauches compensatoires ; et un refinancement public de l’enseignement Ă  la hauteur de 7% du PIB. Anja n’a surement pas convaincu tous les participants, mais sur base des diverses rĂ©actions et du nombre de militants qui sont venus la voir par aprĂšs, elle a certainement gagnĂ© la sympathie et le vote de bon nombre d’entre eux.

  • Interview d’Anja Deschoemacker

    Interview d’Anja Deschoemacker, tĂȘte de liste de Gauches Communes (liste 29) pour la Chambre des reprĂ©sentants Ă  Bruxelles.

    Les listes ‘Gauches Communes’ sont des listes unitaires rĂ©unissant des travailleurs, des syndicalistes, des jeunes, des pensionnĂ©s, des allocataires sociaux et diffĂ©rentes composantes de la gauche qui s’opposent Ă  l’austĂ©ritĂ© et qui sont dĂ©jĂ  prĂ©parĂ©es Ă  construire un relais politique large vĂ©ritablement de gauche. Gauches Communes dĂ©pose des listes pour ces Ă©lections du 25 mai Ă  Bruxelles, Ă  la Chambre et Ă  la RĂ©gion. L’initiative est soutenue par le Parti Socialiste de Lutte, le Parti Humaniste et des indĂ©pendants.

  • Bruxelles. « Un front de RĂ©sistance Ă  l’austĂ©ritĂ©? »

    Le Garcia Lorca, Alternatives Ă  Bruxelles & Gauches Communes organisent un dĂ©bat sur le thĂšme : « Un front de RĂ©sistance Ă  l’austĂ©ritĂ©? »

    La FGTB de Charleroi – Sud Hainaut a lancĂ© un appel Ă  un rassemblement Ă  la gauche du Ps et d’Ecolo basĂ© sur un programme d’urgence anticapitaliste. Pour le 25 mai, les partis traditionnels ne nous offrent qu’un choix entre une austĂ©ritĂ© brutale et rapide et une austĂ©ritĂ© graduelle et accompagnĂ©e. Qu’importe l’exacte composition des prochains gouvernements, ils lanceront une offensive contre les droits et les acquis de la majoritĂ© de la population, Ă  tous les niveaux de pouvoir. Un front de RĂ©sistance contre l’austĂ©ritĂ© avec libertĂ© de dĂ©bat et unitĂ© d’action peut-il voir le jour aprĂšs les Ă©lections ? Nous avons invitĂ© l’ensemble des formations qui soutiennent et participent Ă  l’appel de la FGTB de Charleroi pour y rĂ©pondre.

    En présence de :

    – Anja Deschoemacker, 1e Ă  la Chambre Gauches Communes, PSL

    – Roland Nyns, 7e Ă  la RĂ©gion PTB-go!, PC

    – Caroline Bertels, 3e Ă  la RĂ©gion VĂ©ga

    – Mauro Gasparini, LCR

    -Gilles Smedts, 1e à la Région Gauches Communes, PH

    – Un reprĂ©sentant de la LCT

    – Un reprĂ©sentant du PTB est Ă©galement invitĂ©.

    Ouverture des portes à 18h30, débat à 20h. Il est possible de manger des sandwichs sur place

    Entrée Gratuite

    Au Garcia Lorca, 47/49 rue des Foulons – 1000 Bruxelles

    => Page facebook

    Alternatives Ă  Bruxelles est un cadre de travail commun, initiĂ© par le PSU (Parti Socialiste UnifiĂ© (Maroc) section Belgique, la FĂ©dĂ©ration de Belgique de Izquierda Unida, la FĂ©dĂ©ration de Belgique de Refundazione Comunisti Italiani, Die Linke Bruxelles et Syriza Belgique dans le but de coordonner des actions avec d’autres collectifs progressistes de Bruxelles

    Gauches Communes sont des listes unitaires rassemblant des travailleurs, des syndicalistes, des jeunes, des pensionnĂ©s, des allocataires sociaux et diffĂ©rentes composantes de la gauche qui s’opposent Ă  l’austĂ©ritĂ© et qui sont dĂ©jĂ  prĂ©parĂ©es Ă  construire un relais politique large vĂ©ritablement de gauche. Il y aura des listes pour la Chambre et la RĂ©gion Ă  Bruxelles. L’initiative est soutenue par le Parti Socialiste de Lutte (PSL-LSP) et le Parti Humaniste (PH-HP). www.reprenonsnoscommunes.be

  • Anja Deschoemacker, une vraie socialiste

    Listes Gauches Communes Ă  Bruxelles : Stop Ă  l’austĂ©ritĂ© ! Pour un choc de solidaritĂ©

    • via un salaire minimum de 15 € brut/heure,
    • une pension minimum de 1500 €/mois
    • et une allocation de chĂŽmage minimum de 1200 €/mois.
    Anja Deschoemacker, TĂȘte de liste Ă  la Chambre pour Gauches Communes Ă  Bruxelles.

    “L’austĂ©ritĂ© des partis de droite et des partis de gauche se rejoignent, assĂšne Anja Deschoemacker. Tous les niveaux de pouvoir, sont utilisĂ©s afin de faire payer la crise Ă  la population: dĂ©gradation des conditions de travail, cadeaux fiscaux aux grandes sociĂ©tĂ©s, augmentation des tarifs des transports en commun, pĂ©nuries dans les crĂšches, les Ă©coles
 Nous devons reprendre en mains les secteurs vitaux de l’économie, sous gestion publique et dĂ©mocratique.” (Le Soir 20/06/2012)

    Combattante contre la hausse des tarifs de la STIB

    “Le 25 mai, les partis au pouvoir ne nous offrent qu’un choix entre l’austĂ©ritĂ© radicale et rapide et l’austĂ©ritĂ© graduelle et accompagnĂ©e. Tous ces partis sont prĂȘts Ă  baisser les ‘charges salariales’, c’est-Ă -dire les salaires ou les contributions Ă  la sĂ©curitĂ© sociale.

    “Quand ils utilisent le mot ‘profiteur’, ils pensent aux chĂŽmeurs ou aux prĂ©pensionnĂ©s qui n’ont pourtant pas choisi d’ĂȘtre sans emplois ou de se retrouver prĂ©pensionnĂ©s dans le cadre d’une restructuration. Ils ne pensent pas aux grands actionnaires qui ne payent pratiquement pas d’impĂŽts, ni aux spĂ©culateurs qui ont pourtant organisĂ© le casino qui nous a jetĂ© dans la crise.

    Prise de parole lors du rassemblement de Gauches Communes le 1er février 2014

    “Ces derniĂšres annĂ©es, les politiques Ă  tous niveaux ont Ă©tĂ© occupĂ©es Ă  faire payer la facture de cette crise Ă  la majoritĂ© des gens. Ils font cela pour pouvoir sauvegarder les intĂ©rĂȘts du grand capital, qui s’en vont avec la majoritĂ© des richesses produites par les travailleurs. Pendant que les capitalistes ont parquĂ© leurs Ă©normes capitaux dans des paradis fiscaux ou l’utilisent pour la spĂ©culation, nos enfants n’ont pas assez de places dans les crĂšches et les Ă©coles, nos jeunes ne trouvent pas d’emploi ou prĂ©caires, nos parents qui ont besoin de soins (personnes malades, handicapĂ©es, ĂągĂ©es
) se trouvent devant des listes d’attente et des services Ă  des prix inabordables et nous vivons dans des appartements trop chers, souvent en Ă©tat douteux


    “Ces derniĂšres dĂ©cennies, la grande majoritĂ© de la population a Ă©tĂ© tĂ©moin et victime de l’augmentation de la pauvretĂ©, de l’insĂ©curitĂ©, du chĂŽmage, des dettes (
) pendant que le 1% des personnes les plus riche n’a fait que s’enrichir.

    “Pour rĂ©pondre aux besoins de la majoritĂ© de la population, il faut un plan d’investissement public massif dans l’emploi, le logement, les crĂšches et les Ă©coles, les soins de santĂ© et les services publics, etc. Les moyens existent, mais leur utilisation n’est pas dĂ©terminĂ©e par la majoritĂ© des gens. Les derniers gouvernements ont dĂ©pensĂ© des milliards pour sauver les banques, pour ensuite nous servir la facture sous forme de plans d’austĂ©ritĂ©.

    “Imaginer que l’on peut rĂ©soudre les pĂ©nuries sans mener une lutte pour les moyens volĂ©s par les 1% est une utopie. Imaginer que les partis au pouvoir sont Ă  cĂŽtĂ© de la majoritĂ© des gens pour mener cette lutte n’est que rĂȘverie. Nous voulons stimuler la crĂ©ation d’un front de rĂ©sistance contre l’austĂ©ritĂ©. Celui-ci doit commencer par prendre cette lutte en main en s’opposant Ă  toutes attaques envers les services publics, la sĂ©curitĂ© sociale et les dĂ©penses sociales. Il faut aller chercher les moyens lĂ  oĂč ils se trouvent.

    “Pour construire une sociĂ©tĂ© socialiste, oĂč ce n’est plus la recherche de profits qui dĂ©cident de lĂ  oĂč les investissements doivent se faire, mais bien les besoins, il nous faut collectivement reprendre le contrĂŽle de la production, jusqu’à prĂ©sent dĂ©tenue dans les mains du 1% le plus riche. Tant que les secteurs-clĂ©s de l’économie – l’énergie, le transport, l’industrie lourde, etc. – ainsi que les banques restent aux mains de cette Ă©lite, il n’y aura jamais assez de moyens pour les besoins de la majoritĂ©.”

    Anja Decshoemacker

    Le CV d’une combattante :

    Pour le libre choix des femmes
    Mars 2014 : Pour la dĂ©fense du droit Ă  l’avortement

    En 1991, j’ai figurĂ© parmi les fondateurs de la campagne antifasciste Blokbuster prĂ©cĂ©dant le fameux “‘dimanche noir”’ de la percĂ©e du Vlaams Belang (Vlaams Blok Ă  l’époque). Blokbuster a organisĂ© des centaines d’actions locales contre le Vlaams Belang, mais aussi une manifestation qui a rassemblĂ© 40.000 personnes sous le slogan “des emplois, pas de racisme” dans les rues de Bruxelles.

    Au dĂ©but des annĂ©es 90’, j’ai quittĂ© la social-dĂ©mocratie avec une trentaine de camarades, car le PS et le Sp.a n’étaient dĂ©jĂ  plus de gauche, plus du tout socialistes. Au cours de ces vingt derniĂšres annĂ©es, on les a vus dans toutes les politiques nĂ©olibĂ©rales et toutes les attaques menĂ©es contre nos conditions de vie.

    Opposante Ă  toute forme de discrimination, j’ai fondĂ© la commission femme du PSL. Je me suis Ă©galement positionnĂ©e contre la surenchĂšre communautaire, sujet auquel j’ai consacrĂ© un livre : “La question nationale en Belgique – une rĂ©ponse des travailleurs est nĂ©cessaire”.

    Aux cÎtés des syndicalistes
    Novembre 2012 : Avec le personnel de St-Gilles contre l’austĂ©ritĂ©

    Je me suis engagĂ©e en 2010 comme tĂȘte de liste du Front des Gauches Ă  Bruxelles-Hal-Vilvorde et pour la liste Gauches Communes Ă  Saint-Gilles en 2012. Nous avions obtenu respectivement les scores honorables de 2,3% et 3,7% Ă  Saint-Gilles. Cela rend possible l’obtention d’élus Ă  l’avenir. C’est avec le mĂȘme esprit de combattante que je me suis engagĂ©e Ă  tirer la liste Gauches Communes pour la Chambre le 25 mai prochain.

    Chaque candidat de cette liste est convaincu qu’un Ă©lu doit lutter aux cĂŽtĂ©s des travailleurs et des pauvres, et non se limiter Ă  l’une ou l’autre motion au parlement, qu’un Ă©lu doit s’engager Ă  organiser la rĂ©sistance active de la population contre chaque mesure antisociale et ainsi construire une relation de force capable d’empĂȘcher l’application de l’austĂ©ritĂ©.

    Contre l’austĂ©ritĂ© en Europe
    Juillet 2012 : En solidarité avec les mineurs espagnols

    Les travailleurs, les chĂŽmeurs, les pensionnĂ©s, les jeunes (
) ont besoin de leur propre relais politique, ouvert et dĂ©mocratique, respectant les diverses tendances regroupĂ©es en son sein, avec des reprĂ©sentants qui, contrairement aux politiciens Ă©tablis, ne gagneraient pas autant qu’un manager, mais l’équivalent du salaire moyen d’un travailleur. C’est pourquoi nous nous engageons aux cĂŽtĂ©s de l’appel de la FGTB de Charleroi – Sud Hainaut Ă  un rassemblement de l’ensemble des forces Ă  gauche du PS et Ecolo.

    Avec les marches des jeunes pour l’emploi : “La moitiĂ© des personnes suspendues sont ĂągĂ©es de moins de 30 ans. Cette chasse aux chĂŽmeurs doit stopper, a indiquĂ© Anja Deschoemacker. En 2010, le patronat a dĂ©jĂ  reçu prĂšs de 8,9 milliards d’euros de subventions salariales ainsi qu’une rĂ©duction des cotisations patronales. De l’argent doit ĂȘtre investi pour crĂ©er de l’emploi pour les jeunes.” Belga 15/10/2010

    Aux cÎtés des jeunes
    Février 2014 : Interpellation du conseil communal de Saint-Gilles contre les Sanctions Administratives Communales

    Contre la surenchĂšre communautaire : “Un pied de nez Ă  ceux qui ramĂšnent tout aux luttes tribales communautaires. C’est tellement vrai que dans l’arrondissement au cƓur de toutes les excitations politiques, c’est une jeune femme nĂ©erlandophone, Anja Deschoemacker, qui tire la liste (Front des Gauches), par ailleurs auteur d’un livre ‘politiquement incorrect’ sur ‘la question nationale’.” La Libre 21/05/2010

    Contre la hausse des tarifs STIB et pour la gratuitĂ© : “Anja Deschoemacker, vous avez manifestĂ© ce samedi contre l’augmentation des tarifs de la STIB. 2,10€, c’est vraiment trop cher ?Si on regarde le revenu moyen et le prix des loyers Ă  Bruxelles, c’est trop cher. (
) Plusieurs partis ont assurĂ© dans leurs programmes qu’ils souhaitaient arriver Ă  la gratuitĂ© totale : mais oĂč en est-on? Pourtant, on construit des projets de prestige comme NEO. Il y a donc des sous, mais le gouvernement ne veut pas le dĂ©penser dans le transport public.” L’Avenir 05/02/2014

  • Interpellation du conseil communal de Saint-Gilles contre les SAC

     Le 27 fĂ©vrier 2014, Anja Deschoemacker, tĂȘte de liste de Gauches Communes Ă  Saint-Gilles, lors des Ă©lections communales en 2012, a fait une interpellation au conseil communal de Saint-Gilles concernant les Sanctions Administratives Communales, et leur application. Nous reprenons ici le texte intĂ©gral de cette interpellation, et ce que nous avons retenu de la rĂ©ponse du Bourgmestre, Charles PicquĂ© (PS).

    Par Gauches Communes

    Interpellation

    Je veux vous rappeler que le 26 octobre dernier, 2000 jeunes ont manifestĂ© Ă  Bruxelles pour protester contre le systĂšme des Sanctions Administratives Communales, ceci Ă  l’appel des campagnes TegenGas/StopSac. Ils demandaient une politique sociale pour rĂ©soudre le problĂšme des incivilitĂ©s. Ils dĂ©nonçaient l’arbitraire total qui provient du fait que les bourgmestres sont juges et parties, et parlaient d’une justice de « shĂ©rif » qui entraine inĂ©vitablement son lot d’absurditĂ©s et d’injustices.

    Tout comme ces jeunes, nous ne pensons pas qu’il est possible de rĂ©soudre les problĂšmes sociaux et le malaise qui en est issu en augmentant la rĂ©pression. La liste des problĂšmes sociaux est trop longue pour ĂȘtre citĂ©e ici, mais pensons seulement au chĂŽmage des jeunes Ă  Bruxelles qui dĂ©passe le 30% et dans certains quartiers mĂȘme le 50% pendant que les jeunes qui ont un emploi restent trop souvent dĂ©pendant de contrats prĂ©caires de toutes sortes qui ne donnent pas une bonne base pour construire sa vie. Pour arrĂȘter le malaise social et les incivilitĂ©s qui en rĂ©sultent il faut selon ces jeunes un plan massif d’investissements publics pour rĂ©pondre aux besoins de la majoritĂ© de la population.

    Certainement – pour donner un avenir aux jeunes – il faut crĂ©er des emplois de qualitĂ©, il faut garantir un enseignement gratuit et de qualitĂ© sur tous les niveaux. Pour la propretĂ©, invoquĂ©e souvent pour justifier les SAC’s, il ne faut pas des amendes, mais mettre les moyens nĂ©cessaires dans les services concernĂ©s au lieu de continuer la politique de sous financement des derniĂšres dĂ©cennies.

    Dans ce cadre je veux vous poser les questions suivantes concernant les SAC’s

    – Monsieur PicquĂ©, vous avez notamment indiquĂ© ĂȘtre prĂȘt Ă  Ă©largir la rĂšglementation pour les mineurs, notamment grĂące aux garanties que comportent la nouvelle loi. Est-ce que cette dĂ©claration ne va pas Ă  l’encontre de la dĂ©claration du bureau politique du PS qui a indiquĂ© en novembre 2013 qu’ils n’appliqueront pas l’abaissement de l’ñge Ă  14 ans des SAC alors que le PS a une large majoritĂ© Ă  Saint-Gilles ?

    – Allez-vous augmenter le montant plafond des amendes Ă  350€ alors que ce sont dĂ©jĂ  les populations les plus dĂ©favorisĂ©es qui subissent le plus fortement ces amendes et que la pauvretĂ© frappe un bruxellois sur quatre ?

    – Avez-vous d’ores et dĂ©jĂ  budgĂ©tisĂ© les rentrĂ©es financiĂšres et les dĂ©penses attendues pour la commune et pour quels montants ? Comptez-vous rendre le systĂšme rentable pour la commune afin de combler les dĂ©ficits entre autre dus au fiasco Dexia ?

    – Doit-on s’attendre, comme ce fut le cas lors de diverses actions pacifiques, Ă  ce que les actions de protestations, les manifestations, les tractages soient dans le futur sanctionnĂ©s Ă  Saint-Gilles, et quelles garanties offrez-vous pour la libertĂ© d’expression et d’opinion ?

    – Ne pensez-vous pas que la cause des incivilitĂ©s soit Ă  chercher dans le malaise social et qu’au lieu d’augmenter la rĂ©pression il faut rĂ©soudre les problĂšmes en amont en menant une politique qui s’oriente sur la prĂ©vention, avec des investissements publics massifs dans l’enseignement, des facilitĂ©s pour la jeunesse, des meilleurs rĂ©coltes de dĂ©chets, et qui offrent aux jeunes un vĂ©ritable futur ?

    – Alors que vous n’avez pas Ă©tĂ© Ă©lu sur base d’un durcissement de la rĂ©glementation sur les SAC, oĂč en ĂȘtes-vous dans la mise en place de vos promesses Ă©lectorales de 1000 nouvelles places dans le fondamental pour le rĂ©seau communal d’ici 2 ans et des 200 nouvelles places dans les crĂšches communales ?

    – Allez-vous vous placer du cĂŽtĂ© de la Ministre JoĂ«lle Milquet et du gouvernement fĂ©dĂ©ral qui s’engagent dans un projet de sociĂ©tĂ© tel que dĂ©crit dans « 1984 » de George Orwell, oĂč la rĂ©pression et la criminalisation de la population sont de plus en plus poussĂ©es ? Ou du cĂŽtĂ© des 2000 jeunes qui ont manifestĂ©s Ă  Bruxelles en crĂ©ant une commune sans SAC comme il en existe des dizaines d’autres en Belgique ?


    Réponse

    Tout d’abord, Charles PicquĂ© a remarquĂ© que les questions posĂ©es parlaient de chose trĂšs diverses. Pour lui, il n’y a aucun lien entre la manque d’une politique sociale menĂ©e Ă  la commune, et l’application d’un rĂ©glementation SAC dans la commune : pour lui, les SAC sont purement une mesure administrative pour rĂ©ponde Ă  une problĂ©matique d’incivilitĂ©s et de petite criminalitĂ©, qui serait, en l’absence de cet outil SAC, purement la domaine de la justice et la police.

    En plus, pour lui, les SAC sont dans aucun cas un financement alternative pour la commune : l’annĂ©e passĂ©e, les rapports des SAC ne s’élevaient qu’à 66.000€ pour la commune de Saint-Gilles, pour 1.600 dossiers traitĂ©s. En plus, de ces 1.600 dossiers, seulement 5 concernaient des mineurs de moins de 16 ans, donc, pour PicquĂ©, l’élargissement de la rĂ©glementation des SAC vers les mineurs Ă  partir de 14 ans ne pose, pour lui, pas de souci en soi.

    Sur la question de l’utilisation des amendes SAC pour s’attaquer aux droits dĂ©mocratiques, PicquĂ© a repondu que sur le territoire de Saint-Gilles, une telle situation ne s’est jamais produite dans le passĂ©. Egalement, il en est convaincu que ailleurs, les SAC sont seulement utilisĂ©s contre les manifestants dans des cas des dĂ©rives, comme des manifestations non autorisĂ©es, violences et vandalisme.

    Pour rĂ©sumer : pour Charles PicquĂ©, les SAC sont un outil d’excellence pour combattre les incivilitĂ©s comme les dĂ©pĂŽts illĂ©gaux des dĂ©chets, oĂč le stationnement non permis. Il est convaincu que, Ă  cotĂ© d’une politique de prĂ©vention, la rĂ©pression est parfois nĂ©cessaire, et les SAC sont un excellent outil dans ce cas.

    Notre analyse

    Nous ne sommes manifestement pas d’accord avec le positionnement gĂ©nĂ©ral que Charles PicquĂ© prend sur les SAC. Pour nous, la question d’une politique sociale, qui offre de bons services publics, et un vĂ©ritable futur aux jeunes, est complĂštement liĂ©e Ă  la question des amendes SAC. Pour nous, les incivilitĂ©s ne sont pas un problĂšme des individus, mais une problĂ©matique sociale, liĂ© Ă  la casse des services publiques et le manque d’un vĂ©ritable futur pour les jeunes.

    Comment défendre les amendes SAC pour les dépÎts illégaux des déchets, quand dans les services de récolte des poubelles, et les parcs de containers, continuellement il y a des coupes budgétaires, résultant à des augmentations de prix pour les sacs poubelles, et une plus petite fréquence des récoltes des déchets. Nous voulons une récolte de déchets augmentée et gratuite, comme arme par excellence pou lutter contre les dépÎts illégaux des déchets.

    Le bourgmestre PicquĂ© fait remarquer que, pour le moment, il y a peu de problĂšmes avec les amendes SAC par rapport aux mineurs, et comme mesure contre les droits dĂ©mocratiques. Aussi, selon le bourgmestre, les rapports financiers de ces SAC sont peu Ă©levĂ©s, et il ne croit pas que des communes peuvent les utiliser pour combler leurs dĂ©ficits budgĂ©taires. Manifestement, il n’est pas aller regarder trĂšs loin, parce que la commune voisine Bruxelles-Ville, a prĂ©vu pas moins de 3 millions € de rentrĂ©es sur les amendes SAC. En plus, dans la zone de police Bruxelles-Capitale-Ixelles, les SAC sont rĂ©guliĂšrement utilisĂ©s contre des manifestants et des militants politiques : pour citer quelques exemples : lors des manifestations Ă  MatongĂ© autour des Ă©lections en RĂ©publique DĂ©mocratique de Congo, des centaines de personnes ont reçu des SAC pour avoir participĂ© aux manifestations. Lors de la mobilisation pour le « Banquet de Riches », la police bruxelloise a arrĂȘtĂ© plus de 150 personnes, inclusivement plusieurs mineurs, qui ont tous reçus une amende SAC. Lors d’un piquet de grĂšve de la CGSP devant la maison communale d’Ixelles, le bourgmestre Decourty (PS) a menacĂ© les syndicalistes avec des amendes SAC si ils ne rompaient pas le piquet de grĂšve
 Le fait que le bourgmestre PicquĂ© refuse de nous donner des garanties que des tels faits ne se reproduiront jamais, nous inquiĂšte largement.

    Pour nous, les SAC sont une mesure rĂ©pressive et anti-dĂ©mocratique, qui touche d’abord les plus dĂ©munis dans la sociĂ©tĂ©. Nous n’acceptons pas une politique qui estime que la seule rĂ©ponse aux incivilitĂ©s est l’augmentation de la rĂ©pression, certainement pas si c’est Ă  travers un outil aussi antidĂ©mocratique que les SAC.

    Nous dĂ©fendons une politique de nationalisation du secteur financier, et des plus grandes entreprises, pour utiliser les Ă©normes richesses et profits qu’ils produisent pour une vĂ©ritable politique sociale, comme rĂ©ponse sociale contre les incivilitĂ©s : plus de rĂ©coltes de dĂ©chets, une politique d’investissement dans l’enseignement, les transports publiques (pour combattre la problĂ©matique de la mobilitĂ© et du stationnement Ă  Bruxelles), et pour donner aux jeunes la perspective d’un vrai travail, avec un vrai salaire, ainsi que la perspective d’une vĂ©ritable futur. Nous continueront Ă  mobiliser contre les SAC, et garderont un Ɠil attentif sur leur application sur Saint-Gilles !

     

  • 8 mars : Action pour les droits des femmes

    Contre le capitalisme, l’impĂ©rialisme et le fondamentalisme religieux, expressions d’un modĂšle patriarcal dĂ©modĂ©

    Rapport et photos par Eric

    C’est sous ce slogan se sont rĂ©unis hier une petite centaine de militants des droits des femmes, principalement d’origine kurde et iranienne, le long de l’Avenue de la Toison d’or Ă  Bruxelles. Un impressionnant collage-photos d’exemples de l’oppression des femmes Ă  travers le monde a Ă©tĂ© dĂ©ployĂ©, des photos choquantes d’infibulations et de lapidation cĂŽtoyaient d’autres illustrant la prostitution, la violence domestique, le harcĂšlement sexuel ainsi que la pauvretĂ© et le manque d’infrastructures comme les crĂšches, etc. On pouvait trouver des photos tant de pays oĂč les femmes doivent porter un voile que d’autres de pays occidentaux oĂč des mannequins meurent de faim pour satisfaire les idĂ©aux de beautĂ©. Tout cela a servi Ă  illustrer Ă  quel point les droits des femmes sont opprimĂ©s Ă  bien des Ă©gards Ă  travers le monde entier. Ce que toutes ces formes d’oppression ont en commun, c’est qu’elles sont le fruit de sociĂ©tĂ©s basĂ©e sur l’exploitation et l’oppression, dans le cadre du capitalisme mondial oĂč la production n’est orientĂ©e que vers la soif de profits d’une petite Ă©lite au dĂ©triment des besoins de la collectivitĂ©.

    Il Ă©tait expliquĂ© dans le tract du comitĂ© d’organisation de l’Ă©vĂ©nement que les femmes accomplissent deux tiers du travail dans le monde, mais ne reçoivent que 10 % des revenus et qu’elles ne possĂšdent que 1% de toutes les possessions. 70 % des pauvres sont des femmes. Globalement, un tiers des femmes sont victimes de violences sociales ou familiales. Les viols, assassinats, meurtres et violences liĂ©es Ă  l’honneur, la prostitution forcĂ©e, les humiliations, les insultes et les menaces Ă  l’encontre des femmes n’ont fait qu’augmenter depuis le dĂ©but de la crise. L’industrie du sexe et les publications sexistes font du corps de la femme un bien de consommation. Ailleurs, les femmes sont confrontĂ©es Ă  la charia, Ă  la polygamie, aux mutilations gĂ©nitales, au rĂ©tablissement des exĂ©cutions publiques de femmes et, bien sĂ»r, au port forcĂ© du hijab. Les femmes connaissent les pires tragĂ©dies. Mais au sein de ces deux modĂšles rĂ©actionnaires, les femmes constituent une armĂ©e de travailleurs qui est indispensable au fonctionnement de ce systĂšme d’oppression et d’exploitation. Ensemble avec leurs collĂšgues masculins, elles reprĂ©sentent une force capable de renverser les barriĂšres patriarcales capitalistes pour arracher une libertĂ© vĂ©ritable et pour commencer Ă  construire une sociĂ©tĂ© socialiste dĂ©mocratique.

    Cela Ă©tait rendu clair par l’intĂ©ressant collage-photos, mais aussi parce que de nombreux participants, en particulier les femmes, Ă©taient dĂ©jĂ  bien conscients de la situation, certains ont mĂȘme spontanĂ©ment fait part de leurs propres expĂ©riences aux militants. La rĂ©fĂ©rence au capitalisme, Ă  l’impĂ©rialisme et au fondamentalisme religieux n’a en aucun cas Ă©tĂ© une entrave. Plusieurs femmes kurdes et iraniennes ont pris la parole, tout comme Anja Deschoemacker pour le PSL.

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  • Histoire de la JournĂ©e Internationale des Femmes

    Anja Deschoemacker (texte de 2008)

    La JournĂ©e Internationale des Femmes trouve son origine dans une grĂšve de travailleuses de l’industrie de textile et de vĂȘtements Ă  New York, le 8 mars 1908, menĂ©e pour une journĂ©e de travail de 8 heures, pour de meilleures conditions de travail et pour le droit de vote des femmes. L’annĂ©e suivante, un appel du Socialist Party amĂ©ricain a dĂ©bouchĂ© sur une lutte de plusieurs semaines pour de meilleurs salaires et conditions de travail, dans laquelle 30.000 travailleuses ont Ă©tĂ© impliquĂ©es,. Cette journĂ©e est restĂ©e longtemps un jour de fĂȘte et de lutte pour les organisations de femmes du mouvement ouvrier, mĂȘme si la mobilisation s’affaiblissait d’annĂ©e en annĂ©e. La nouvelle vague d’activitĂ©s fĂ©ministes aprĂšs Mai’68 a repris cette vielle tradition et, cette annĂ©e encore, il y aura des activitĂ©s partout dans le monde, bien que celles-ci ne mobilisent plus les masses.

    L’histoire de l’origine de la JournĂ©e Internationale des Femmes ressemble beaucoup Ă  celle du 1er Mai. Tout comme celle-ci, elle cĂ©lĂšbre des actions qui ont eu lieu aux Etats-Unis et qui ont Ă©tĂ© ensuite reprises internationalement par le mouvement ouvrier organisĂ©. La premiĂšre cĂ©lĂ©bration internationale, celle qui a Ă©tĂ© en ce sens la premiĂšre vĂ©ritable JournĂ©e Internationale des Femmes, date de 1911. La JournĂ©e des Femmes la plus tumultueuse et la mieux connue, celle aussi qui a eu le plus de consĂ©quences, a Ă©tĂ© celle du 8 mars 1917 (23 fĂ©vrier en Russie), qui annonçait le dĂ©but de la RĂ©volution de FĂ©vrier dans ce pays. Ce n’est qu’en 1922, Ă  l’appel de l’Internationale Communiste, que la journĂ©e a Ă©tĂ© fixĂ©e Ă  une date qui s’est imposĂ©e partout : le 8 mars.

    Les ouvriĂšres ont luttĂ© pour l’acceptation de leurs revendications dans le mouvement ouvrier

    L’acceptation de la revendication du droit de vote des femmes n’était pas Ă©vidente dans l’Internationale Socialiste (aussi connue comme la DeuxiĂšme Internationale), tout comme ne l’était d’ailleurs pas l’ensemble de la lutte pour les droits des femmes. L’organisation en 1907, par Clara Zetkin et les femmes socialistes allemandes, d’une ConfĂ©rence internationale des femmes, qui s’est rĂ©unie la veille de la ConfĂ©rence de la DeuxiĂšme Internationale, a donc marquĂ© la prĂ©histoire du mouvement. Une motion y a Ă©tĂ© votĂ©e par laquelle les partis adhĂ©rents s’engageaient Ă  lutter pour le droit de vote des hommes et des femmes.

    Clara Zetkin Ă©tait une figure importante dans le parti socialiste allemand, une socialiste convaincue et une championne des droits des femmes, mais aussi une opposante dĂ©terminĂ©e au fĂ©minisme bourgeois. Lors de la rĂ©union oĂč a Ă©tĂ© dĂ©cidĂ©e la mise sur pied de la DeuxiĂšme Internationale (1889), elle avait dĂ©jĂ  argumentĂ© que le socialisme ne pouvait pas exister sans les femmes, que les hommes devaient lutter ensemble avec les femmes pour les droits des femmes, que cette lutte faisait partie aussi de la lutte des classes. La rĂ©ponse peu encourageante qu’elle avait reçue l’avait conduite Ă  prendre l’initiative d’un mouvement socialiste des femmes, ayant pour but d’influencer les partis socialistes. Elle avait essayĂ© d’acquĂ©rir et d’élargir cette influence avec le journal femme socialiste Die Gleichheit, dont elle Ă©tait rĂ©dactrice en chef.

    Mais, malgrĂ© l’acceptation de la rĂ©solution, l’enthousiasme pour le droit de vote des femmes Ă©tait tiĂšde dans la plupart des partis socialistes. Pour changer cela et pour impliquer davantage les femmes dans la lutte, la deuxiĂšme ConfĂ©rence Internationale des Femmes Socialistes a dĂ©cidĂ© de tenir chaque annĂ©e une journĂ©e internationale des femmes, une journĂ©e pendant laquelle on manifesterait, on ferait de la propagande,
 En 1911, la JournĂ©e Internationale des Femmes a Ă©tĂ© cĂ©lĂ©brĂ©e en Allemagne, en Autriche, au Danemark, en Suisse et aux Etats-Unis. La liste des pays s’est Ă©largie jusqu’à la PremiĂšre Guerre Mondiale.

    Cette guerre n’a pas signifiĂ© seulement un massacre massif, mais aussi la dĂ©sintĂ©gration de la DeuxiĂšme Internationale. Le soutien Ă  la guerre, venu d’abord de la social-dĂ©mocratie allemande mais adoptĂ© ensuite par tous les partis de la DeuxiĂšme Internationale, a montrĂ© que, dans chacun de ces partis, le soutien Ă  sa propre bourgeoisie dans le cadre d’un socialisme rĂ©formiste avait pris le dessus sur l’internationalisme, sur le refus de laisser les travailleurs de « son » pays tirer sur ceux d’autres pays, au seul bĂ©nĂ©fice de leur propre bourgeoisie belliqueuse. Le seul parti qui est restĂ© fidĂšle aux principes internationalistes du socialisme a Ă©tĂ© le parti russe, et en particulier son aile gauche majoritaire (les bolcheviks) sous la direction de LĂ©nine, suivi dans cette voie par une partie de l’aile gauche de l’Internationale Socialiste.

    L’organisation internationale des femmes a continuĂ© d’exister et s’est rangĂ©e dans le camp anti-guerre. Les Femmes Socialistes allemandes, au contraire de la direction du Parti Social-DĂ©mocrate allemand, ont aussi continuĂ© Ă  mobiliser contre la guerre et contre la rĂ©pression de l’Etat, notamment en 1914 contre la guerre qui approchait Ă  grands pas et contre l’arrestation de Rosa Luxembourg, qui participait avec Clara Zetkin Ă  la direction des groupes de gauche dans le SPD.

    Les protestations Ă  l’occasion de la JournĂ©e Internationale des Femmes ouvrent la voie Ă  la RĂ©volution de FĂ©vrier en Russie

    Pendant la guerre, les femmes socialistes ont poursuivi les actions de protestation Ă  l’occasion de la JournĂ©e Internationale des Femmes, dont la date varie alors entre le 23 fĂ©vrier et le 18 mars. Ces protestations Ă©taient fortement centrĂ©es sur le manque de vivres et les prix Ă©levĂ©s de la nourriture provoquĂ©s par la guerre, ainsi que sur l’opposition Ă  la guerre elle-mĂȘme.

    C’est ainsi les femmes socialistes italiennes de Turin ont diffusĂ© une affiche, adressĂ©e aux femmes des quartiers ouvriers. L’arriĂšre-plan de leur propagande, c’est alors l’augmentation gĂ©nĂ©rale des prix de la nourriture de base, comme la farine (dont le prix a grimpĂ© de 88% entre janvier 1910 et 1917) et les pommes de terre (+ 134%). Ces affiches disaient : « N’avons-nous pas assez souffert Ă  cause de cette guerre ? Maintenant la nourriture qu’il faut pour nos enfants commence Ă  disparaĂźtre aussi. (
) Nous crions : Ă  bas les armes ! Nous faisons tous partie de la mĂȘme famille. Nous voulons la paix. Nous devons montrer que les femmes peuvent protĂ©ger ceux qui dĂ©pendent d’elles. »
    Mais les protestations les plus spectaculaires ont eu lieu lors de la cĂ©lĂ©bration de la JournĂ©e Internationale des Femmes en 1917 en Russie. Sous la direction d’Alexandra KollontaĂŻ, les femmes russes sont descendues dans les rues. Au centre de leurs prĂ©occupations se trouvaient les conditions de vie qui continuaient Ă  empirer. Le loyer d’un logement Ă  Saint-PĂ©tersbourg avait doublĂ© entre 1905 et 1915. Les prix des produits alimentaires, surtout ceux de la farine et du pain, avaient augmentĂ© de 80 et 120%. Le prix d’une livre de pain de seigle, qui Ă©tait la base de la nourriture des familles ouvriĂšres de Saint-PĂ©tersbourg, Ă©tait montĂ© de 3 kopecks en 1913 Ă  18 kopecks en 1916. MĂȘme le prix du savon avait augmentĂ© de 245%. Une spĂ©culation Ă©norme et un marchĂ© noir de la nourriture et de l’énergie se dĂ©veloppaient Ă  toute allure alors que les entreprises fermaient leurs portes l’une aprĂšs l’autre faute d’énergie. Les femmes et les hommes qui Ă©taient licenciĂ©s partaient souvent en grĂšve. En janvier et fĂ©vrier 1917, plus d’un demi-million de travailleurs russes ont ainsi fait grĂšve, surtout Ă  Saint-PĂ©tersbourg. Comme dans les autres pays impliquĂ©s dans la guerre, les femmes formaient une grande partie de ces travailleurs, vu que beaucoup d’hommes avaient Ă©tĂ© envoyĂ©s au front.

    A l’occasion de la JournĂ©e Internationale des Femmes (le 23 fĂ©vrier du calendrier russe correspond au 8 mars) les femmes ouvriĂšres ont organisĂ© une manifestation passant le long des usines de Saint-Petersbourg. Beaucoup de travailleurs des usines mĂ©tallurgiques ont rejoint l’action. Le 25 fĂ©vrier, deux jours aprĂšs le dĂ©but de l’insurrection des femmes, le Tsar a commandĂ© Ă  l’armĂ©e de tirer sur les masses pour arrĂȘter le mouvement. Ainsi a commencĂ© la RĂ©volution de FĂ©vrier, qui a forcĂ© le tsar Ă  abdiquer le 12 mars.

    Le Gouvernement Provisoire qui a pris le pouvoir en main est le premier gouvernement d’une grande puissance Ă  accorder le droit de vote aux femmes. Mais, pour le reste, ce gouvernement n’était pas du tout prĂȘt Ă  augmenter le niveau de vie des masses. Le Tsar Ă©tait parti mais les grands propriĂ©taires fonciers et les capitalistes continuaient d’exploiter les masses et d’accaparer les richesses. A cotĂ© de ce Gouvernement Provisoire, une autre force s’est construite, les Conseils (soviets) de dĂ©lĂ©guĂ©s Ă©lus des travailleurs, paysans et soldats. Ces Soviets sont entrĂ©s en concurrence avec le Gouvernement Provisoire sur la question centrale : qui va diriger le pays. En outre, le gouvernement refusait Ă©galement de mettre fin Ă  la guerre, une revendication qui gagnait toujours plus de soutien parmi les masses, en raison aussi de la campagne menĂ©e sans rĂ©pit par les bolcheviks.

    Ce double pouvoir – d’un cotĂ© le Gouvernement Provisoire et de l’autre les soviets – ne pouvait pas durer longtemps. Lors de la RĂ©volution d’Octobre, les Soviets, rĂ©unissant les reprĂ©sentants Ă©lus des masses laborieuses, ont rĂ©pondu Ă  l’appel des bolcheviks et ont pris le pouvoir en main. Ces Ă©vĂ©nements ont fixĂ© la date de la JournĂ©e Internationale des Femmes en Russie et en Europe au 8 mars. L’Internationale Communiste (ou TroisiĂšme Internationale), mise sur pied Ă  l’initiative de LĂ©nine et Trotsky, les principaux dirigeants de la RĂ©volution Russe, a fait en 1922 de cette journĂ©e un jour fĂ©riĂ© communiste.

    La dégénérescence du mouvement communiste révolutionnaire coïncide avec celle de la Journée Internationale des Femmes

    L’Etat ouvrier, arrivĂ© au pouvoir par la RĂ©volution d’Octobre, a donnĂ© aux femmes travailleuses des acquis dont les femmes en Occident ne pouvaient alors que rĂȘver. A cotĂ© de l’égalitĂ© devant la loi, non seulement il leur a offert le droit au travail et des rĂ©gimes de travail spĂ©ciaux (diminution du temps de travail, interdiction du travail de nuit, congĂ© de maternitĂ©,
) qui tenaient compte de la fonction sociale des mĂšres en plus du travail hors de la maison, mais il a aussi Ă©tĂ© le premier Ă  prendre rĂ©ellement ses responsabilitĂ©s envers les masses populaires sur le plan du logement et des services de base. Les richesses produites par la population laborieuse ont Ă©tĂ© pour la premiĂšre fois rĂ©ellement utilisĂ©es pour servir les intĂ©rĂȘts des masses, par le biais d’une Ă©conomie planifiĂ©e qui avait au cƓur de ses prĂ©occupations les besoins des masses et qui, dans une premiĂšre pĂ©riode, Ă©tait aussi Ă©laborĂ©e de maniĂšre dĂ©mocratique Ă  travers les soviets, les conseils des travailleurs, paysans et soldats.

    Mais le jeune Etat ouvrier a fait beaucoup plus encore. L’oppression des femmes est en effet un problĂšme plus profond qu’une simple question de revenu et de salaire. Le droit Ă  l’avortement, la possibilitĂ© de divorcer plus facilement, l’abolition des « droits » que les hommes avaient sur les femmes dans le mariage,
 tout cela a fait partie des acquis des femmes travailleuses russes – des acquis que les femmes occidentales ont du attendre longtemps encore. Afin de stimuler et d’aider les femmes Ă  sortir de leur foyer et Ă  s’engager dans la sociĂ©tĂ©, un travail de formation sur une grande Ă©chelle a aussi Ă©tĂ© entamĂ©, au moyen de campagnes d’alphabĂ©tisation dans la campagne et du travail de formation pour Ă©lever le niveau culturel. Des femmes socialistes ont parcouru cet immense pays pour expliquer aux femmes les droits dont elles disposaient.

    Mais la RĂ©volution Russe ne pouvait pas rester debout et Ă©voluer vers une sociĂ©tĂ© socialiste dans l’isolement total dans lequel se trouvait le pays aprĂšs la dĂ©faite des mouvements rĂ©volutionnaires en Europe, et tout particuliĂšrement en Allemagne, des dĂ©faites qui se sont succĂ©dĂ©es surtout Ă  cause de la trahison des partis socialistes de la DeuxiĂšme Internationale. La sociĂ©tĂ© russe se heurtait Ă  un manque de dĂ©veloppement technique, Ă  une arriĂ©ration culturelle dans les vastes rĂ©gions rurales,
 et Ă©tait en plus entraĂźnĂ©e dans une guerre sans fin, les puissances capitalistes de l’extĂ©rieur faisant tout pour aider l’ancienne Ă©lite dirigeante russe Ă  reprendre le pouvoir, en bloquant les relations commerciales mais aussi en envoyant des troupes (les armĂ©es de 21 pays ont ainsi foncĂ© Ă  travers le territoire de la Russie). La continuation d’une situation de guerre imposĂ©e Ă  la sociĂ©tĂ© russe a conduit Ă  des famines dans diffĂ©rentes parties du pays.

    Le soutien – ouvert et concret – donnĂ© par tous les partis russes, exceptĂ© les bolcheviks, Ă  la contre-rĂ©volution a conduit Ă  une situation dans laquelle de plus en plus de partis ont Ă©tĂ© mis hors-la-loi. Cette pĂ©riode de « communisme de guerre » reste toujours vue, mĂȘme aujourd’hui, par une sĂ©rie de partis communistes comme un « modĂšle » alors qu’elle n’était qu’une adaptation concrĂšte et nĂ©cessaire Ă  la guerre qui Ă©tait imposĂ© au jeune Etat ouvrier. Beaucoup de penseurs bourgeois mettent cela en avant pour montrer combien le « communisme » est « antidĂ©mocratique » – bien que dans les pays capitalistes la dĂ©mocratie ait Ă©tĂ© Ă©galement suspendue en temps de guerre et parfois d’une maniĂšre encore plus profonde qu’en Russie.

    Mais l’échec des rĂ©volutions en Europe occidentale et les difficultĂ©s Ă©conomiques internes dans un pays dĂ©truit par la guerre ont fait qu’en Russie, une bureaucratie a pu concentrer dans ses mains toujours plus de pouvoir. Cette bureaucratie, sous la direction de Staline, a progressivement Ă©tranglĂ© toute opposition et a remplacĂ© le fonctionnement dĂ©mocratique de l’économie planifiĂ©e par son propre pouvoir tout-puissant. Cette prise de pouvoir s’est marquĂ©e aussi Ă  travers l’adaptation graduelle du programme du Parti Communiste russe envers les femmes, qui a glissĂ© de plus en plus vers la glorification de la maternitĂ© et de la famille nuclĂ©aire dans laquelle la mĂšre prĂ©occupĂ©e du bien-ĂȘtre de la famille occupait la place centrale.

    ParallĂšlement, l’Internationale Communiste est devenue partout dans le monde un instrument de cette bureaucratie russe, donnant chaque jour davantage la prioritĂ© aux intĂ©rĂȘts de la politique extĂ©rieure de l’URSS sur les intĂ©rĂȘts de la classe ouvriĂšre dans le reste du monde. C’est ainsi qu’a commencĂ© une longue chaĂźne de trahisons, dĂ©butant avec la premiĂšre RĂ©volution Chinoise dans les annĂ©es ’20 (au cours de laquelle le Parti Communiste a Ă©tĂ© forcĂ© Ă  aider le Kouo-Min-Tang, le parti bourgeois nationaliste au pouvoir), se poursuivant avec la guerre civile espagnole en 1936-39 (au cours de laquelle le Parti Communiste a notamment utilisĂ© son influence pour retirer leurs armes aux femmes ouvriĂšres et les cantonner au rĂŽle de cuisiniĂšres et d’infirmiĂšres dans l’armĂ©e), dans laquelle les intĂ©rĂȘts des travailleurs et paysans espagnols ont reçu une importance bien moindre que les accords que Staline avait conclus avec des diffĂ©rents pays capitalistes, ce qui a menĂ© Ă  la victoire de Franco ou encore avec la RĂ©volution Iranienne de 1979, au cours de laquelle le Parti Communiste a refusĂ© de jouer un rĂŽle indĂ©pendant et de diriger lui-mĂȘme la lutte, a apportĂ© son soutien Ă  Khomeiny et a abandonnĂ© les femmes iraniennes totalement Ă  leur sort. Dans ce cadre, la JournĂ©e Internationale des Femmes a changĂ© de nature dans les pays staliniens pour devenir une sorte de fĂȘte des mĂšres ou de Saint-Valentin, un jour oĂč les femmes reçoivent des fleurs.

    Relance de la lutte des femmes dans les annĂ©es ‘60

    Dans le reste du monde, la JournĂ©e Internationale des Femmes a Ă©tĂ© de plus en plus oubliĂ©e pour n’ĂȘtre reprise qu’à la fin des annĂ©es ’60 par le nouveau mouvement fĂ©ministe, ce qu’on a appelĂ© la « deuxiĂšme vague » (aprĂšs une « premiĂšre vague » pour le droit de vote). C’est Ă©galement la pĂ©riode dans laquelle d’autres mouvements d’émancipation, comme le mouvement des homosexuels, a connu une forte poussĂ©e.

    Les annĂ©es ’60 ont vu un grand afflux de femmes sur le marchĂ© de travail. Vu le chĂŽmage trĂšs bas, les femmes ont Ă©tĂ© stimulĂ©es Ă  aller revendiquer leur place au travail. La nouvelle vague fĂ©ministe s’est donc dĂ©veloppĂ©e sur la base de ces conditions Ă©conomiques favorables. En Belgique, la montĂ©e de ce mouvement a Ă©tĂ© annoncĂ©e par la grĂšve des ouvriĂšres de la FN d’Herstal sur la revendication « Ă  travail Ă©gal, salaire Ă©gal » qui a durĂ© 12 semaines.

    Cette nouvelle vague fĂ©ministe, qui a coĂŻncidĂ© avec le dĂ©veloppement d’autres mouvements d’émancipation comme celui des homosexuels, avait comme objectifs d’obtenir l’indĂ©pendance Ă©conomique, de rompre avec la rĂ©partition classique des rĂŽles entre hommes et femmes, d’arracher la libĂ©ration sexuelle, de casser le « plafond de verre » qui tenait les femmes loin des hautes fonctions, y compris dans la politique. Dans beaucoup de pays, cette lutte a obtenu des acquis importants, entre autres sur les questions de la contraception et de l’avortement, de l’assouplissement des lois sur le divorce,
 illustrĂ©s par des slogans comme le trĂšs connu « maĂźtre de mon ventre » ou « le personnel est politique ».

    En termes lĂ©gaux, la revendication “à travail Ă©gal, salaire Ă©gal” a Ă©tĂ© obtenue, tout comme l’interdiction des discriminations professionnelles, mais sur ce plan on doit aujourd’hui bien constater que les salaires rĂ©els des femmes sont toujours en moyenne 25% plus bas que ceux des hommes.

    La JournĂ©e Internationale des Femmes doit ĂȘtre remise Ă  l’ordre du jour

    MalgrĂ© les Ă©normes acquis – accĂšs Ă  l’enseignement et au marchĂ© du travail, lĂ©galisation de l’avortement, facilitation des procĂ©dures de divorce, Ă©galitĂ© devant la loi,
 – obtenus par les femmes dans les pays capitalistes dĂ©veloppĂ©s, les problĂšmes ne sont pas fondamentalement rĂ©solus. Au contraire, au cours des 20 Ă  30 derniĂšres annĂ©es de politique antisociale et nĂ©olibĂ©rale, un grand nombre d’acquis ont Ă©tĂ© rabotĂ©s. Les femmes sont touchĂ©es de façon trĂšs dure : les chĂŽmeurs qui ont perdu leur allocation de chĂŽmage Ă  cause du fameux article 143 (devenu 80) limitant la durĂ©e des allocations pour les chĂŽmeurs cohabitants sont en grande majoritĂ© des femmes, les allocations de chĂŽmage partiel des travailleurs Ă  temps partiel non-volontaire ont Ă©tĂ© graduellement abolies, le dĂ©mantĂšlement de services comme ceux des hĂŽpitaux (notamment avec la rĂ©duction du temps de sĂ©jour) a pesĂ© surtout sur elle,


    Beaucoup de femmes travaillent en dehors de la maison aujourd’hui et trĂšs peu de filles et de jeunes femmes se voient comme futures femmes au foyer. Mais la sociĂ©tĂ© ne voit toujours pas les tĂąches mĂ©nagĂšres et de soins – que ce soit pour les enfants, pour le mari et, Ă  cause du coĂ»t Ă©levĂ© des maisons de repos combinĂ© au faible montant des pensions, toujours plus aussi pour les parents ĂągĂ©s – comme des tĂąches sociales pour lesquelles il faut crĂ©er des services publics. DĂšs lors, tout le poids repose dĂšs lors sur le dos des femmes qui subissent une double journĂ©e de travail. Cette double journĂ©e, dans la situation d’un marchĂ© de travail de plus en plus flexible, fait que beaucoup de femmes ne gagnent pas assez pour ĂȘtre indĂ©pendantes sur le plan financier. De bas salaires, le temps partiel, des pĂ©riodes de non-prĂ©sence sur le marchĂ© de travail,
 font qu’arrivĂ©es Ă  un certain Ăąge, les femmes sont aussi en moyenne bien plus pauvres parce que leurs pensions sont plus faibles, et parfois beaucoup plus faibles.

    Ce manque d’indĂ©pendance financiĂšre fait que les femmes sont vulnĂ©rables face Ă  la violence. MĂȘme si elles veulent Ă©chapper Ă  une relation violente, elles rencontrent plein d’obstacles sur leur route. Comment, avec les bas salaires que beaucoup de femmes subissent Ă  cause du temps partiel, avec les titres-services et autres « petits boulots », avec l’insĂ©curitĂ© d’un contrat temporaire ou intĂ©rim,
 trouver un nouveau logement et des revenus suffisants pour vivre, en particulier s’il y a des enfants ?

    La violence contre les femmes est inhĂ©rente au capitalisme : elle fleurit sur la division et les prĂ©jugĂ©s entretenus envers les groupes spĂ©cifiques afin de diviser et de paralyser la majoritĂ© de la population qui est exploitĂ©e et opprimĂ©e par la bourgeoisie. Les femmes sont souvent confrontĂ©es au harcĂšlement sexuel dans l’espace public, dans les Ă©coles et les lieux de travail, mais aussi avec la violence physique et sexuelle dans leurs familles. Les prĂ©jugĂ©s envers les femmes font aussi qu’elles doivent souvent travailler bien plus dur pour ĂȘtre vues comme Ă©gales aux hommes. Le sexisme installe des limitations trĂšs rĂ©elles dans la vie des femmes. MalgrĂ© les Ă©normes pas en avant qui ont Ă©tĂ© faits et la plus grande libertĂ© que les femmes ont aujourd’hui pour dĂ©terminer leur vie, cette violence dure toujours : la principale cause de mort et de handicap permanent pour les femmes entre 16 et 44 ans en Europe est la violence du partenaire.

    De nouvelles formes d’oppression sont aussi apparues, ou plus exactement de vieilles formes sous une nouvelle apparence. La croissance de l’internet a Ă©tĂ© utilisĂ© par la mafia du sexe pour assurer un Ă©largissement jamais vu de l’industrie de sexe – le porno est un des plus grands secteurs sur internet. On voit aussi un glissement vers du porno de plus en plus dur, vers la pornographie enfantine. Le porno est prĂ©sent partout aujourd’hui et diverses Ă©tudes ont montrĂ© que cela impose une pression sĂ©rieuse sur les jeunes femmes, en particulier sur le plan de leurs « prestations » sexuelles. Elles ont montrĂ© que, dans 97% du matĂ©riel pornographique, les relations entre les sexes reposent sur l’obĂ©issance et la soumission des femmes. La plus grande partie du matĂ©riel porno dĂ©borde de clichĂ©s du genre « si les femmes disent non, elles veulent dire oui.

    Pour beaucoup de jeunes femmes qui sont attirĂ©es dans cette industrie du porno – faire des photos est quand mĂȘme une façon « innocente » et facile de se faire un peu d’argent – ces premiers pas s’avĂšrent ĂȘtre un marchepied pour la prostitution. Bien qu’on entende aujourd’hui dire de plus en plus souvent que c’est un « choix » que les femmes font, il est quand mĂȘme remarquable que mĂȘme ces femmes qui pensent que c’était leur « choix » doivent Ă  terme utiliser des drogues pour pouvoir continuer Ă  faire ce « travail ». Toutes les prostituĂ©es sont confrontĂ©es rĂ©guliĂšrement Ă  la violence. Bien que diffĂ©rentes organisations, y compris des organisations soi-disant progressistes, veulent prĂ©senter aujourd’hui la prostitution comme « un boulot comme un autre », ce n’est pas du tout le cas. Pour la grande majoritĂ© des prostituĂ©es, il ne s’agit pas d’un « choix », mais d’une pure nĂ©cessitĂ© Ă©conomique. Une grande partie du marchĂ© de la prostitution est en outre occupĂ©e par ce qu’on ne peut pas appeler autrement que des esclaves sexuelles, importĂ©es par des rĂ©seaux de traite d’ĂȘtres humains. Ce n’est pas Ă©tonnant que cette industrie du sexe ait profitĂ© Ă  fond de la dĂ©sintĂ©gration des Etats staliniens en Europe de l’Est et en Russie et qu’un grand nombre de femmes submergent le marchĂ© de prostitution, forcĂ©es de façon directe ou indirecte par les trafiquants de chair humaine.

    MalgrĂ© le fait qu’une plus grande proportion de femmes que d’hommes se trouvent dans une situation de pauvretĂ©, leur surconcentration dans les emplois mal payĂ©s, temporaires et Ă  temps partiel, la violence, le harcĂšlement et les prĂ©jugĂ©s,
 une grande partie des politiciens et politiciennes prĂ©tendent pourtant que les femmes ne sont plus opprimĂ©es ni discriminĂ©es. En rĂ©alitĂ©, la situation s’est dĂ©tĂ©riorĂ©e au cours des derniĂšres dĂ©cennies pour les femmes qui travaillent ou qui dĂ©pendent d’une allocation. La dĂ©pendance Ă©conomique fait que toute une sĂ©rie de droits dont les femmes disposent lĂ©galement ne peuvent pas ĂȘtre appliquĂ©s dans la rĂ©alitĂ©.

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