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Tag: Albert Faust
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La direction nationale du Setca décapite le secteur industrie de la régionale Bruxelles-Hal-Vilvorde
Nous pouvons bien imaginer le désarroi et la colère de beaucoup de syndicalistes, des 2000 militants et des 14.000 membres du Setca secteur industrie BHV en particulier. Tous ces travailleurs, dans ces 400 entreprises, sont délaissés du jour au lendemain. Certains d’entre eux sont impliqués dans des dossiers de restructurations compliqués. Que les militants aient dû apprendre cette nouvelle par les médias rend la chose encore plus pénible.
Pour ceux qui sont actifs depuis longtemps à la section Setca/ BHV, la nouvelle du licenciement immédiat pour “fautes graves”, début septembre, de l’équipe entière des secrétaires syndicaux (5) du secteur industrie par la direction nationale, n’était pas tout à fait une surprise. C’est pourtant la conséquence ‘logique’, mais pas moins tragique, de la chasse aux sorcières qui avait commencé avec le licenciement forcé en 2002 d’Albert Faust (à l’époque le secrétaire général explicitement à gauche du Setca BHV, article du PSL en 2002). La question à se poser dans l’immédiat est: “Qui sera le suivant?”
Un sommet syndical qui utilise les méthodes des patrons pour gérer la dissidence interne, a peu en commun avec la démocratie syndicale. Selon le quotidien flamand, De Standaard, Erwin De Deyn, président fédéral du Setca, aurait dit ce qui suit : “Un syndicat a des budgets et du personnel et doit donc être géré comme une entreprise.” Ceci ne demande aucun commentaire.
L’ampleur de ‘l’opération’ se comprend dans le cadre d’un certain calendrier. Ce 24 septembre devrait se tenir, pour la première fois depuis 2005, un congrès statutaire de la régionale de BHV. En principe il faut organiser un tel congrès tous les 4 ans, mais depuis l’affaire Faust ces statuts n’ont même plus la valeur du papier-toilette. Un mois plus tard, en octobre, suit le congrès fédéral de deux jours du Setca fédéral. A l’approche du congrès de la régionale de BHV un certain nombre d’assemblées des militants devraient être organisé ce mois-ci.
Mais cette semaine les militants ont reçus une lettre par courrier: “Suite à des circonstances exceptionnelles, nous sommes amenés, à notre grand regret, à devoir postposer l’AG des secteurs.” La lettre conclut ainsi: “Nous reviendrons au plus vite vers vous pour vous donner une information complète à propos de ces circonstances exceptionnelles et vous proposer une nouvelle date pour notre assemblée générale.” En d’autres mots: entretemps les militants n’ont qu’à se débrouiller…
A suivre …
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De quels syndicats avons-nous besoin? Pour des syndicats combatifs et démocratiques
De quels syndicats avons-nous besoin?
Les syndicats sont régulièrement pris sous le feu des employeurs : ils les trouvent trop radicaux. Beaucoup de militants se demandent si on parle bien des mêmes syndicats! Beaucoup de travailleurs se demandent en effet si les syndicats les défendent encore et si, à l’époque de la mondialisation, les syndicats peuvent agir efficacement. Nous tentons ici d’apporter une réponse.
Un délégué FGTB
Au cours des récentes années, un grand nombre d’emplois ont disparu suite aux fermetures et aux rationalisations: la faillite de la Sabena et le démarrage de SN Brussels Airlines avec beaucoup moins de personnel et avec de plus mauvaises conditions de travail, la fermeture de la phase à chaud chez Arcelor à Liège, les nombreuses pertes d’emplois à La Poste et à la SNCB, etc. Dans la plupart des cas les syndicats ont à peine réagi. Les actions menées par les travailleurs ont timidement été soutenues par les syndicats qui se sont surtout contentés de canaliser les actions et de se concerter avec les employeurs. Un telle politique syndicale ne peut mener les travailleurs qu’à la démoralisation et même à l’antisyndicalisme.
Il y a pourtant une aspiration des travailleurs à passer à l’action pour se défendre. Il suffit de citer les nombreux débrayages spontanés à La Poste ou aux TEC, les grèves sectorielles pour le renouvellement des conventions collectives ou encore la manifestation de masse du 21/12/04 pour un meilleur accord interprofessionnel. Les mobilisations dans le non-marchand montrent que les travailleurs sont mobilisables quand le jeu en vaut la chandelle.
Et pourtant, malgré les nombreuses actions dans les secteurs, le résultat des conventions collectives est souvent plus maigre que ce qui était initialement prévu dans le projet d’accord interprofessionnel! Cela n’est pas dû à un manque de combativité de la base, mais à la couardise des directions syndicales soucieuses de la “santé économique” des entreprises et dont le radicalisme s’exprime en paroles mais pas en actes. Par exemple contre la directive Bolkestein.
Ce n’est que lorsque ça dépasse vraiment les bornes, comme par exemple avec l’affaire Picanol (où le manager avait empoché un solide magot), qu’ils osent encore élever la voix pour s’en prendre au “mauvais” capitalisme. Où est le temps où, à l’intérieur des syndicats, une aile gauche remettait en cause le capitalisme même? Dans les années 80, la FGTB a encore mené des actions de masse contre la politique des gouvernements Martens-Gol. Aujourd’hui le sommet de la FGTB est un allié du gouvernement Verhofstadt via ses alliés politiques privilégiés (PS et SP.a).
Il faut bien constater au-jourd’hui que l’aile gauche dans les syndicats est fluette et que les directions syndicales tentent vite de faire taire les voix dissidentes. Le putsch contre Albert Faust, au sein du SETCa de Bruxelles Hal Vilvorde, mené par un quarteron de secrétaires ambitieux, ralliés temporairement au SETCa national, sous la supervision de Mia De Vits, en est l’exemple le plus frappant. Quelques années plus tôt, les délégués les plus en pointe des Forges de Clabecq, en pleine bataille pour la réouverture de leur usine, avaient été exclus de la FGTB sans avoir la possibilité de se faire entendre dans les structures. La direction de la FGTB voudrait – comme à la CSC – une direction fortement centralisée pour pouvoir plus facilement faire la chasse aux dissidents. Cela semble momentanément leur réussir. Mais cela peut changer. Comment?
Le MRS et le MPDS
Pendant la lutte des travailleurs des Forges de Clabecq s’est créé le Mouvement pour le Renouveau Syndical (MRS). Ce fut un pôle d’attraction – bien que limité – pour tous ceux qui voulaient refaire du syndicat un organe de lutte. Le fait que la liste Debout, aux élections européennes de 1999, ait récolté 5% des voix dans certains cantons électoraux ouvriers montre l’audience qu’avaient ceux de Clabecq. Le MRS s’est cependant progressivement éteint après la fin du procès des 13 travailleurs des Forges, faute de perspectives et de structuration.
Après la liquidation d’Albert Faust et son lynchage médiatique, le Mouvement pour la Démocratie Syndicale (MPDS) a été impulsé par les militants de gauche du SETCa de Bruxelles Hal Vilvorde. Cette initiative a tout de suite suscité l’intérêt de militants syndicaux de gauche d’autres secteurs, mais le MPDS, malgré ses efforts pour s’adresser à la gauche syndicale au-delà du SETCa, n’a pas pu réellement s’élargir.
Le MRS et le MPDS ont pu se développer à partir de l’activisme et le militantisme de syndicalistes de gauche dans une période de lutte. Les militants du MAS présents dans le MRS et dans le MPDS ont insisté sur la nécessité d’avoir une analyse correcte de la situation économique et politique. Etre radical ne suffit pas en soi. Cela doit être encadré.
Quand la lutte perd de son élan, le militantisme faiblit. La tâche d’une direction est alors d’analyser la situation et de réorienter le cours afin d’éviter la démoralisation des travailleurs et d’étayer le rapport de forces pour de futures luttes. Lorsque les travailleurs de Splintex ont entamé leur lutte courageuse pour le maintien de l’emploi, une gauche syndicale aurait pu jouer un rôle important pour soutenir et élargir le mouvement. En l’absence d’une telle gauche syndicale, les directions syndicales avaient les mains libres pour laisser le conflit s’asphyxier progressivement.
Comment faire pour avoir des syndicats combatifs?
Les militants combatifs sont actuellement peu nombreux et dispersés. Aujourd’hui la mise sur pied d’une structure pour les réunir risque de n’être, tout au plus, qu’une réédition de l’expérience du MRS et du MPDS, dans de plus mauvaises conditions. La tâche des syndicalistes de gauche consiste avant tout à œuvrer, sur les lieux de travail mêmes, à rassembler et à former un noyau syndical combatif capable d’analyser la situation et prêt à agir pour mettre en mouvement la masse des travailleurs pour se défendre contre les attaques patronales. Cela implique d’accorder beaucoup d’attention à l’implication des militants et de développer un travail de conscientisation vers les jeunes travailleurs.
Des contacts informels, au sein du secteur et sur le plan régional, peuvent permettre de tisser peu à peu un réseau de militants syndicaux de gauche. Quand ce réseau aura suffisamment de poids, on pourra songer à le structurer pour mener la bataille au sein des syndicats pour exiger plus de démocratie syndicale.
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Séance d’hommage à Albert Faust
Samedi 21 mai 2005. Hommage au militant Albert Faust
Organisé à l’initiative du MPDS(mouvement pour la démocratie syndicale) et d’Une Autre Chanson
Espace Senghor, Chaussée de Wavre 366, Etterbeek (Bus 34-36 et métro: station Schuman).Albert Faust nous quittait le 18 juillet 2004. Lors de ses funérailles quelques 600 personnes s’étaient rassemblées au au cimetière d’Uccle. Il avait insisté dans son testament, pour qu’il n’y ait aucun "tralala" syndical mais éventuellement le discours d’un frère de loge franc-maçonne. Il avait surtout préparé lui-même les trois chansons qui devaient accompagner son dernier voyage.
Nous, les militants du MPDS/BVSD et de Une Autre Chanson, avons souhaité lui rendre hommage à notre façon en continuant les débats d’aujourd’hui et de demain sur les enjeux politiques et syndicaux. Alors qui nous apprenons qu’il n’y auro plus de fête du 1er mai, c’est la meilleure façon de prolonger son héritage… avec, aussi, la chanson qu’il affectionnait tant.
Programme de la journée:
15h: Rencontres-débats. Luttes sociales & mouvements syndicaux
19h30: Concerts et hommages. avec la participation de nombreux artistes dont : Claude SEMAL, Tom GOLDSCHMIDT, Myriam FUKS, LAZARE, MARCO, CLAUDINE, Laurent HORGNIES, Michel VEEVAETE etc…
Toute la journée: expo, projections, bar-restaurant
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1er Mai à Bruxelles. L’an prochain… avec les majorettes?
La FGTB de Bruxelles a décidé cette année de ne pas organiser de fête de Premier Mai à la place Rouppe. C’était pourtant un rendez-vous annuel important pour toute la gauche à Bruxelles. Dès le début de l’après-midi, une foule d’organisations et d’associations politiques de gauche installaient leur stand, plusieurs milliers de personnes se rassemblaient autour du podium central où se succédaient une multitude de groupes musicaux tandis que les discussions allaient bon train autour des stands.
Guy Van Sinoy
Albert Faust, à l’époque président de la FGTB de Bruxelles et secrétaire général du SETCa, avait pris l’initiative en 1995 d’organiser la première fête du Premier Mai. Bernard Lavilliers y avait donné un concert. Cette initiative allait faire école puisque quelques années plus tard la FGTB de Liège décida de faire de même à la Place St-Paul. L’enterrement de cette fête de Premier Mai est un peu comme si on enterrait Albert Faust une seconde fois. Le motif officiel avancé pour annuler la fête est d’ordre financier (180.000 euros). Les communiqués aux journaux avancent que cette somme permettra d’organiser des formations (les syndicats reçoivent pourtant des subsides pour cela) et… d’envoyer des e-mail de solidarité aux travailleurs en lutte dans d’autres pays. Cela fait cher l’e-mail !
Nous savons de bonne source que les responsables du SETCa bruxellois ont mis leur veto à l’organisation de cette fête en prétextant des difficultés financières. Or l’argent nécessaire à l’organisation de la fête était provisionné sur le plan interprofessionnel. Plus crûment, certains responsables du SETCa ont avancé «qu’ils en avaient marre de voir des tracts de soutien à Albert Faust». En sabordant la fête du Premier Mai, que Faust avait initiée il y a 10 ans, les responsables syndicaux actuels donnent la mesure du gouffre qui sépare le syndicalisme d’épicier du syndicalisme de panache. Car au-delà des gros sous, la fête du Premier Mai avait le mérite de placer la FGTB de Bruxelles au centre de tout ce qui gravite à gauche à Bruxelles. La social-démocratie n’était pas mise à l’écart, mais toutes les forces de gauche avaient droit à faire entendre leur voix.
Dans les années 80, avant l’instauration de cette fête, après avoir écouté le discours de Philippe Moureaux, un maigre cortège de syndicaliste FGTB défilait, avec les mutuelles socialistes, derrière un groupe de majorettes. L’élimination de Faust a permis au PS de remettre la main sur l’appareil de la FGTB. Reverra-t-on bientôt les majorettes ?
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SETCa/BHV : de plus en plus glauque
Au SETCa de Bruxelles-Hal-Vilvorde, la purge de tous les militants contestataires, entamée lors de l’élimination d’Albert Faust en juillet 2002, continue. On ne compte plus les militants éjectés de leur délégation syndicale ou du comité exécutif (dernier en date : Polo Marcus, compagnon de route de Faust). Au comité exécutif du 22 février, deux secrétaires qui pèsent lourd, Van der Smissen et Frissen (inculpé de détournement de primes syndicales, mais néanmoins candidat au poste de secrétaire général du SETCa-BHV) ont proposé une modification des statuts qui donne encore plus de pouvoir aux secrétaires et dépouille le comité exécutif de beaucoup de ses compétences (notamment fixer le salaire des secrétaires).
Au passage, les secrétaires s’octroient une indemnité mensuelle de 1.000 euros de frais généraux (en plus des frais de voiture). Malgré les protestations des opposants, les ¾ des délégués présents ont voté pour le projet (Van der Smissen avait interdit de déposer des amendements !). En fin de séance, quand tout le monde se lève pour sortir, un secrétaire annonce que les règles de désignation des mandats au congrès qui doit avaliser les nouveaux statuts sont changées.
Ecœuré par le comportement dictatorial de Van der Smissen et de Frissen, Fabien Pierre, un délégué oppositionnel qui avait annoncé sa candidature contre celle de Frissen, se lève et fait le salut nazi à leur encontre. Il est immédiatement accusé d’être fasciste et fait l’objet d’une procédure d’exclusion du syndicat. Cerise sur le gâteau : Frissen a abreuvé d’injures sexistes une déléguée (pensionnée) des grands magasins.
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Albert Faust (1945 -2004)
Albert Faust, ex-secrétaire général du SETCa de Bruxelles Hal Vilvorde et ex-président de la FGTB de Bruxelles est mort à l’âge de 59 ans ce dimanche 18 juillet 2004 à la suite d’une maladie incurable.
Pour le MAS/LSP, Guy Van Sinoy
Albert Faust avait pris depuis de nombreuses années des positions en pointe sur le terrain syndical, social et politique: mise sur pied d’une Commission des travailleurs immigrés dès les années 70, actions de solidarité contre le licenciement de délégués syndicaux employés ou ouvriers, occupation du siège de la FEB, organisation de fêtes de la FGTB le 1er Mai indépendamment du PS, soutien au peuple palestinien, campagnes contre le racisme et contre le fascisme, soutien au 13 de Clabecq, campagne de syndicalisation et de défense des travailleurs sans-papiers,…
En juillet 2002, il avait été éliminé de façon anti-statutaire de ses responsabilités syndicales et licencié de façon illégale par le président national du SETCa national Christian Roland. Elimination anti-statutaire car Faust avait été élu par un congrès seul apte à le démettre de ses fonctions. Licencié de façon illégale car employé par le SETCa de Bruxelles Hal Vilvorde il ne pouvait être licencié par le SETCa national qui n’était pas son employeur.
Pour réaliser ce coup de force, Christian Roland avait besoin de deux conditions: le feu vert de la FGTB nationale (car Faust était aussi président interprofessionnel de la FGTB de Bruxelles) et un appui au sein du SETCa de Bruxelles Hal Vilvorde. Il a trouvé cet appui auprès d’un certain nombre de secrétaires du SETCa BHV ligués dans une coalition sans principes: d’un côté des carriéristes prêts à tout, de l’autre des compagnons de route du PTB estimant être plus à gauche que Faust. Du côté de la FGTB nationale le feu vert avait déjà été donné par Mia De Vits quand elle avait annoncé lors de son arrivée à la présidence de la FGTB son intention de combattre au sein du syndicat «l’extrême gauche comme l’extrême droite». Le véritable enjeu pour la FGTB nationale était la reprise en main de la FGTB de Bruxelles jugée trop indépendante à l’égard du PS.
Accusé de détournement de fonds par le tandem De Vits/Roland, Albert Faust avait d’emblée été placé par ses accusateurs dans une situation difficile car lors d’une conférence de presse Christian Roland n’avait pas hésité à communiquer à la presse des copies de documents comptables fragmentaires et invérifiables «semblant prouver» la mauvaise gestion de Faust. Le proverbe dit: «Il n’y a pas de fumée sans feu». Une fois publiés dans la presse, ces documents (vrais, fragmentaires ou carrément faux) avaient vite eu pour effet de jeter le trouble chez la masse des syndiqués. De surcroît la maladie foudroyante qui a frappé Albert l’a placé dans l’incapacité de se défendre.
Pour l’appareil tenter de faire croire que Faust avait détourné des fonds était indispensable pour le discréditer car, de par son action militante en tant que responsable syndical, il était très populaire auprès de centaines de militants du SETCa de Bruxelles Hal Vilvorde et d’autres centrales.
Le MAS/LSP ne partageait pas toujours les positions d’Albert Faust, mais il fallait se dresser sans réserves contre son élimination bureaucratique annonciatrice d’un tournant à droite de la FGTB et d’une nouvelle chasse aux sorcières. Dans les mois qui ont suivi l’élimination d’Albert Faust des dizaines de militants, de délégués, de permanents ou de membres du personnel du SETCa de Bruxelles Hal Vilvorde ont d’ailleurs été éliminés. Les responsables de ce gâchis devraient d’ailleurs tirer les conclusions de leur politique destructrice de l’organisation syndicale et démissionner.
Le MAS/LSP salue la mémoire d’Albert Faust car c‘était un combattant du mouvement ouvrier – responsable syndical – comme on en trouve peu aujourd’hui. Il adresse aussi à tous les militants qui se sont dressés contre cette élimination bureaucratique et qui luttent pour un syndicalisme de combat et démocratique un salut fraternel.
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Elections Sociales. Ce que les chiffres ne disent pas
LES RESULTATS provisoires, sur base de 83% des résultats, annoncent une légère avancée pour la CSC et la CGSLB aux dépens de la FGTB. Les résultats complets ne seront publiés qu’à la fin septembre. La FGTB espère encore pouvoir améliorer un peu son score puisque un nombre de résultats de grandes entreprises comme Caterpillar, Carrefour, Match et Lidl ne sont pas encore connus.
Eric Byl
Finalement les rapports de forces entre les syndicats n’ont pas changé. Ce n’est pas étonnant. Il fallait être un fin connaisseur pour découvrir les différences entre «10 mesures sur lesquelles nous signons à deux mains» (FGTB) et «Le Programme de 10 points» (CSC). Les instances officielles ont suivi leur tactique traditionnelle: dépolitiser les élections par des slogans sans contenu et ne pas se lier les mains par des revendications concrètes qui pourraient être comprises par la base comme un feu vert pour passer à l’action. Pour la FGTB le slogan était «Notre force, c’est vous!», celui de la CSC était «Notre boulot: défendre le vôtre». Les deux slogans expriment vers où les directions syndicales entendent aller: transformer les syndicats en entreprises purement de services.
Pour trouver un contenu concret à la campagne, il fallait se contenter d’un nombre restreint de délégations syndicales. La délégation CGSP à la VUB a diffusé une édition spéciale «Elections sociales» de son bulletin d’information. On y trouve un cahier de revendications concrètes et une argumentation élaborée. Résultat: le score massif de 2000 (63,2%) progresse de 1,5% (64,7%). Malheureusement cet exemple de la VUB est une exception. Pas mal de syndicalistes combatifs ont été placés en milieu de liste sans consulter la base, et il n’y avait presque pas de propositions concrètes. L’ère où la FGTB défendait la lutte et la CSC la concertation fait partie du passé. Surtout depuis la formation des gouvernements Verhofstadt I et II la FGTB s’est profilée en partenaire loyal du gouvernement.
Les militant syndicaux combatifs récoltent en général plus de voix que leurs camarades qui se limitent au syndicalisme de services. Mais ils ne sont que très exceptionnellement capables de casser la tendance nationale et de compenser au niveau de l’entreprise le déficit de combativité des structures nationales, notamment parce qu’il n’y pas de gauche syndicale organisée. Le sommet syndical argumentera que son image ne peut être tellement mauvaise, puisque pas moins de 80% des électeurs potentiels – bien plus qu’en 2000 – ont voté. Il se réjouira sans doute du fait que le nom-bre de syndiqués progresse et que la composition des listes a été plus facile que jamais. La CSC avait plus de 63.000 candidats, la FGTB plus de 50.000 et le nombre de candidats de la CGSLB a fortement augmenté.
Selon le MAS cela ne s’explique pas par la popularité du sommet syndical, ni par un choix clair pour ou contre les propositions d’un des syndicats. Pour nous c’est l’expression d’une insécurité croissante dans une période de montée du chômage et d’attaques contre la sécurité sociale. L’avancée de la FGTB dans le non-marchand s’explique par le fait que le monopole de la CSC dans les institutions catholiques n’est plus de notre temps.
Le recul de la FGTB dans l’industrie et les finances est partiellement dû à la désindustrialisation. La légère avancée de la FGTB à Bruxelles est principalement le résultat d’une croissance dans l’enseignement libre et dans les cliniques privées et pas de l’éviction de l’ancien président de la FGTB de Bruxelles, Albert Faust, plus à gauche que l’actuelle direction.
Les nouveaux élus dans les entreprises devront faire face à une situation difficile. Ils devront défendre les travailleurs et leur famille contre un patronat déterminé à leur faire payer la crise, contre un gouvernement prêt à couper de manière drastique dans les dépenses sociales. Ils ne pourront pas compter sur les états-majors syndicaux, qui agissent plutôt comme représentants des partis gouvernementaux au sein des syndicats. La seule garantie dans la prochaine période c’est la politisation de la base par son implication active, la construction d’un réseau de syndicalistes et une campagne pour briser le lien entre la CSC/ ACV et les partis sociaux-chrétiens d’une part, entre la FGTB et le PS/ SP.A d’autre part. Ceci ouvrira la voie à un syndicat unifié et à un nouveau parti des travailleurs qui lutte vraiment pour nos intérêts.
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Le SETCa traîne ses militants en justice!
Echos du syndicat
Les responsables du SETCa national exerçant la tutelle sur le SETCa Bruxelles Hal Vilvorde (Christian Roland, Jean-Michel Cappoen) traînent devant les tribunaux 11 militants de leur propre syndicat. Motif: ces 11 militants avaient demandé, en 2002, et obtenu la désignation par le tribunal d’un administrateur judiciaire provisoire lors de l’élimination musclée d’Albert Faust par le SETCa national. Le SETCA national leur réclame le paiement de plus 50.000 euros (rémunération de l’administrateur judiciaire + frais divers). Parmi ces 11 militants il y a des candidats aux élections sociales, des prépensionnés, des invalides. La direction du SETCa a perdu la tête! Nous appelons tous les militants FGTB à exiger l’arrêt de ces poursuites. La première séance du procès est prévue pour le 29 avril.
Par ici la sortie…
Le 8 mars Mia De Vits annonçait qu’elle quittait la présidence de la FGTB (voir notre éditorial). Quelques jours plus tôt, les instances nationales du SETCa décidaient de se débarrasser de Thierry Nollet, secrétaire national du SETCa (et fils de Michel). Le communiqué officiel du SETCa remercie Thierry Nollet pour sa collaboration et vante ses compétences. Dans ce cas pourquoi se priver de ses services? En réalité, Thierry Nollet avait collaboré avec Mia De Vits pour introduire une plainte devant la COFI (Commission financière de la FGTB) sur la manière dont le SETCa national exerce la tutelle financière sur le SETCa Bruxelles Hal Vilvorde. Il nous revient que Michel Nollet, en personne, est venu négocier l’indemnité de rupture de son fiston. Gageons que le fiston n’est pas parti les mains vides.
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Mia Devits s’en va. Bon débarras!
«Je ne tolérerai jamais que certains se servent de l’organisation syndicale à des fins politiques» a clamé Mia De Vits en juin 2002 quand elle est devenue présidente de la FGTB. Moins de deux ans plus tard, en pleine campagne pour les élections sociales, elle déserte la FGTB pour faire carrière au parlement européen.. sur la liste du SP.a de son ami Frank Vandenbroucke qui vient de lancer une nouvelle attaque contre les chômeurs.
Guy Van Sinoy
Le départ précipité de Mia De Vits est l’occasion de revenir sur sa carrière syndicale. Entrée comme universitaire il y a une trentaine d’années au bureau d’études de la FGTB, elle a fait toute sa carrière dans l’appareil, n’a jamais été déléguée syndicale, ni candidate aux élections sociales, n’a jamais organisé une grève ni un piquet sur son entreprise.
Il y a trois ans, alors qu’il était encore président de la FGTB, Michel Nollet avait annoncé à la presse que Mia De Vits lui «succèderait». Comme dans les dynasties! La question n’avait pas encore été évoquée dans les instances du syndicat. Au congrès de juin 2002, comme elle était seule candidate, Mia De Vits est devenue d’office présidente, sans vote. D’emblée elle annonça son intention de lutter «contre l’extrême-gauche et l’extrême-droite». Quelques semaines plus tard elle lançait une offensive hargneuse contre la FGTB de Bruxelles en faisant liquider Albert Faust et Anne-Marie Appelmans qui s’étaient notamment opposés à De Vits en refusant la régionalisation des conventions collectives. Pour opérer un tournant encore plus à droite et faire avaler aux militants de nouvelles mesures asociales, l’appareil de la FGTB devait se débarrasser de sa propre aile gauche.
Mia De Vits a justifié son départ en invoquant l’hostilité de l’Interrégionale wallonne à la «modernisation» et le «machisme». D’une manière générale les appareils syndicaux, tant FGTB que CSC, sont peu démocratiques et laissent peu de place aux femmes. La lutte pour la démocratie syndicale est aussi une lutte pour que les femmes soient mieux représentées à tous les niveaux. Mais on ne peut avaliser au nom du «féminisme» les prises de position d’une Mia De Vits ou d’une Margaret Thatcher. La pseudo «modernisation» cache la volonté de certains respon-sables de l’ABVV de transformer leur syndicat en organisation de services avec des antennes locales pour concurrencer le réseau de l’ACV. Un tel virage signifierait la fin du syndicalisme de lutte et de négociations et la perte de pouvoir des centrales syndicales (SETCa, CMB, CGSP, Centrale générale) au profit des régionales FGTB. C’est une des raisons pour lesquelles Mia De Vits a perdu le soutien des centrales syndicales et a finalement jeté l’éponge. Les responsables FGTB maintiendront une unité de façade jusqu’aux élections sociales. Mais après la bataille reprendra entre régionales et centrales.
Le MAS et ses militants syndicaux défendent l’unité de la FGTB, un syndicalisme de combat démocratique, un syndicalisme qui informe les travailleurs, les mobilise et les prépare à la lutte, où tout responsable doit être élu et révocable, et dont le salaire ne dépasse pas le salaire moyen d’un travailleur.
Rejoignez-nous pour mener cette lutte!