Tag: Albert Faust

  • La direction nationale du Setca décapite le secteur industrie de la régionale Bruxelles-Hal-Vilvorde

    Nous pouvons bien imaginer le désarroi et la colère de beaucoup de syndicalistes, des 2000 militants et des 14.000 membres du Setca secteur industrie BHV en particulier. Tous ces travailleurs, dans ces 400 entreprises, sont délaissés du jour au lendemain. Certains d’entre eux sont impliqués dans des dossiers de restructurations compliqués. Que les militants aient dû apprendre cette nouvelle par les médias rend la chose encore plus pénible.

    Pour ceux qui sont actifs depuis longtemps à la section Setca/ BHV, la nouvelle du licenciement immédiat pour “fautes graves”, début septembre, de l’équipe entière des secrétaires syndicaux (5) du secteur industrie par la direction nationale, n’était pas tout à fait une surprise. C’est pourtant la conséquence ‘logique’, mais pas moins tragique, de la chasse aux sorcières qui avait commencé avec le licenciement forcé en 2002 d’Albert Faust (à l’époque le secrétaire général explicitement à gauche du Setca BHV, article du PSL en 2002). La question à se poser dans l’immédiat est: “Qui sera le suivant?”

    Un sommet syndical qui utilise les méthodes des patrons pour gérer la dissidence interne, a peu en commun avec la démocratie syndicale. Selon le quotidien flamand, De Standaard, Erwin De Deyn, président fédéral du Setca, aurait dit ce qui suit : “Un syndicat a des budgets et du personnel et doit donc être géré comme une entreprise.” Ceci ne demande aucun commentaire.

    L’ampleur de ‘l’opération’ se comprend dans le cadre d’un certain calendrier. Ce 24 septembre devrait se tenir, pour la première fois depuis 2005, un congrès statutaire de la régionale de BHV. En principe il faut organiser un tel congrès tous les 4 ans, mais depuis l’affaire Faust ces statuts n’ont même plus la valeur du papier-toilette. Un mois plus tard, en octobre, suit le congrès fédéral de deux jours du Setca fédéral. A l’approche du congrès de la régionale de BHV un certain nombre d’assemblées des militants devraient être organisé ce mois-ci.

    Mais cette semaine les militants ont reçus une lettre par courrier: “Suite à des circonstances exceptionnelles, nous sommes amenés, à notre grand regret, à devoir postposer l’AG des secteurs.” La lettre conclut ainsi: “Nous reviendrons au plus vite vers vous pour vous donner une information complète à propos de ces circonstances exceptionnelles et vous proposer une nouvelle date pour notre assemblée générale.” En d’autres mots: entretemps les militants n’ont qu’à se débrouiller…

    A suivre …

  • Réponse du MAS au Secrétariat fédéral sur sa participation au sein d’UAG

    Le Bureau Exécutif du MAS, 8 juin 2006

    Camarades,

    La lettre émanant du secrétariat fédéral d’Une Autre Gauche – et plus encore le communiqué de quatre « initiateurs » d’UAG (Alain Van Praet, Freddy Dewille, Corinne Gobin et Jean-Claude Deroubaix) voulant imposer un gel de toutes les réunions et activités de cette initiative – mettent en cause l’attitude du MAS (LSP en Flandre) au sein d’UAG. Les « initiateurs » nous rendent quasiment responsable de tous les problèmes que rencontre UAG et de son trop faible développement depuis trois mois tandis que le Secrétariat nous demande avec insistance de nous déterminer face à une série de « décisions » concernant le fonctionnement d’UAG.

    Nous sommes en désaccord avec cette approche qui consiste à dire que nous faisons régulièrement des « manœuvres », comme avoir tenté d’imposer notre projet de tract pour le 1er mai et de forcer une fusion d’ Une Autre Gauche (UAG) et d’Een Andere Politiek (EAP). Cela est faux. Nous ne sommes pas coutumiers de ce genre de pratique. Nous avons soumis à la discussion – lors d’une réunion prévue expressément pour cela – une proposition de tract qui, pour nous, permettait de réunir les deux initiatives pour une première apparition publique commune et nous n’avons rien imposé. Et nous avons proposé de travailler ensemble à Bruxelles, une ville où vivent les deux communautés, afin de ne pas avoir des réunions et des activités locales séparées pour les Flamands et les francophones.

    Nous ne sommes d’ailleurs pas les seuls visés par ces accusations de « manœuvres ». Corinne Gobin, dans sa lettre de démision du Secrétariat Fédéral (2 juin), écrit que la position de Jef Sleeckx quant à l’utilisation du terme « gauche » est elle aussi une manoeuvre. Elle prétend que si Jef Sleeckx propose de ne pas utiliser ce terme, ce ne serait pas pour la raison qu’il explique, mais parce qu’il céderait à la pression des partis traditionnels qui reprennent des idées du VB.

    Pourtant Sleeckx se présente ouvertement comme un socialiste dans la presse alors que le SP.a a retiré ce mot de son nom. Sleeckx pense qu’utiliser le terme « gauche » est un frein à la participation de militants et de délégués de la CSC/ACV et plus largement de travailleurs issus du mouvement ouvrier chrétien. Nous ne sommes pas d’accord avec lui sur ce point. Mais Corinne, qui, à notre connaissance, n’a jamais été en Flandre voir le travail d’EAP, préfère se baser sur ses préjugés sur la Flandre et la gauche en Flandre plutôt que sur une discussion sérieuse des arguments de Sleeckx pour expliquer la position de celui-ci. Sa conclusion est éloquente : « …son (Jef Sleeckx) programme se réduit à « Faites-moi confiance car je vais respecter ce que vous me direz de faire. Expliquez-moi ce que vous voulez et j’en ferai mon programme ». « Là nous sommes au degré zéro de la politique,… ». Jef serait donc d’après elle un populiste manoeuvrier.

    Mais, plus fondamentalement, les problèmes de « fonctionnement » nous semblent dus avant tout à la volonté de certains « initiateurs » d’UAG de garder le monopole de la décision par un refus de dicuter et cela au mépris de la démocratie dont ils se revendiquent.

    Nos positions par rapport à Une Autre Gauche ont déjà été expliquées à plusieurs reprises dans notre matériel propre ( journal « Alternative Socialiste » / site www.socialisme.be ) mais également dans le courrier posté sur le forum : lettre du Bureau Exécutif du MAS-LSP par rapport au tract du 1er Mai (25 avril) et lettre des 8 membres du MAS présents à la dernière AG fédérale en réaction au PV de cette AG (17 mai). Les a-t-on lues (et comprises) ? A défaut, cela expliquerait-il pourquoi nos positions ne sont pas présentées de manière correcte dans la lettre au nom du SF? Il nous semble donc indispensable de revenir sur les points essentiels de notre politique avant d’aborder les autres questions.

    1. Le MAS est pour un nouveau Parti des Travailleurs

    Depuis 1995, nous plaidons pour un nouveau parti des travailleurs (« travailleurs » au sens large de ce mot, c’est-à-dire les travailleurs actifs et non actifs; wallons, flamands, bruxellois, immigrés et sans papiers; encore étudiants ou déjà à la retraite; actifs dans des entreprises ou cherchant de l’emploi, FGTB et CSC) qui se profile clairement à gauche, un parti capable de rassembler tous ceux qui sont prêts à lutter – en paroles et surtout en actes – contre la politique néo-libérale que mènent tous les partis traditionnels aux différents niveaux de pouvoir.

    Cette nécessité est devenue encore plus criante – et a été perçue par un nombre grandissant de gens – depuis la lutte contre le Pacte des Générations l’an dernier lorsqu’aucun des partis représentés au parlement ne s’est fait l’écho des centaines de milliers de travailleurs qui ont fait grève contre ce Pacte.

    Cette nouvelle voix, nous voulons qu’elle se fasse entendre pas seulement au moment des élections, mais tous les jours dans les entreprises, les quartiers, les écoles et partout où les opprimés sont prêts à résister.

    Comment un tel parti large pourra-t-il se développer ? Pas simplement en réunissant les gens qui aujourd’hui sont déjà conscients de la nécessité de s’opposer totalement à la politique néo-libérale ou au capitalisme. Mais en se tournant résolument vers des couches plus larges de militants et de délégués syndicaux, de jeunes, de sans-papiers qui peuvent comprendre eux aussi cette nécessité et s’engager… pour autant qu’on aille à leur rencontre et qu’on discute avec eux.

    Le MAS est prêt à collaborer avec toutes les autres forces de gauche pour construire ce parti. Mais gagner ces couches larges à la construction de ce parti (c’est-à-dire de penser en termes de milliers de personnes et pas de centaines ou de dizaines comme aujourd’hui!) implique de discuter avec ces gens, de participer à leurs luttes, de les impliquer dans les combats que nous menons, de mener un débat politique sérieux sur ce que nous voulons faire ensemble, de construire une confiance politique entre les organisations politique existantes et les nombreuses personnes non organisées politiquement qui nous rejoindront,…

    Ce processus prendra du temps et de l’énergie et passera sans doute par plusieurs étapes successives de coopération renforcée. Un tel parti ne peut donc pas être créé en quelques semaines. Ce qui n’est pas une raison pour ne pas commencer à travailler aujourd’hui !

    Le MAS est prêt à s’intégrer dans un tel parti large, à y fonctionner en tant que tendance et à y défendre son orientation anticapitaliste et socialiste aux côtés d’autres tendances et d’autres options. Car nous pensons que ce parti devra être – pendant sa phase de construction comme après – un lieu de débats et de confrontations d’idées et que ce débat sera un moteur pour le développement d’un parti large et non un frein.

    2. Deux initiatives pour un nouveau parti de gauche…

    Deux initiatives sont nées au cours des derniers mois avec comme objectif commun d’aboutir à la création d’un nouveau parti à gauche des PS/Sp.a et Ecolo/Groen.

    Après avoir fait campagne ensemble contre le projet de Constitution Européenne, Jef Sleeckx (ex-parlementaire SP.a), Lode Van Outrive (ex-député européen SP.a) et Georges Debunne (ancien président national de la FGTB) ont lancé une initiative pour Une Autre Politique (Een Andere Politiek – EAP). Au cours des six derniers mois, Sleeckx a participé à des dizaines de discussions avec des groupes de délégués et de militants syndicaux et tenu des meetings locaux dans plusieurs villes. A la suite de ces diverses discussions, des groupes locaux de cette initiative se sont mis en place dans plusieurs endroits et font vivre et progresser la discussion sur la nécessité d’une politique alternative au néo-libéralisme et d’une nouvelle formation politique de gauche. Une première Assemblée Générale de cette initiative aura lieu le 17 juin.

    Un peu plus tard, quelques militants francophones (Alain van Praet, Freddy Dewille, Corinne Gobin, Jean-Claude Deroubaix) ont, avec le soutien d’une trentaine d’autres signataires, lancé un appel « Une Autre Gauche est Nécessaire » qui a été finalement publié dans « La Libre Belgique » le 28 février. Sur base de cet appel, ils ont appelé à une Assemblée qui a réuni une soixantaine de personnes et donné naissance à l’initiative « Une Autre Gauche est Nécessaire » (UAG).

    Le MAS participe à EAP et jusqu’ici à UAG dans la mesure où elles représentent des pas en avant pour les gens qui cherchent une alternative politique à gauche. Dans ces deux initiatives, nous défendons notre perspective politique d’un nouveau parti des travailleurs (telle que nous l’avons expliquée au point 1). Mais nous portons une appréciation différente sur le contenu et les perspectives de ces deux initiatives.

    3. …et deux approches différentes

    L’initiative EAP n’a pas démarré par la confection d’un programme complet pour un nouveau parti. Ses initiateurs ont préféré lancer une discussion large sur la critique de la politique néo-libérale actuelle et la nécessité d’une autre politique auprès de centaines de délégués et de militants syndicaux et d’autres militants et travailleurs. Leur objectif est de stimuler la volonté de construire une nouvelle politique parmi des couches plus larges que celles qui se mobilisent habituellement avec la « petite gauche radicale ». La concrétisation d’un programme et la création d’un nouveau parti doivent venir progressivement et émerger du débat avec ces couches plus larges. Enfin, les initiateurs d’EAP ont insisté dès le départ sur leur volonté de construire une initiative nationale tant en Flandre qu’en Wallonie et à Bruxelles.

    Si l’objectif final que se donne UAG – un nouveau parti à gauche des partis socialistes et écologistes – est semblable à celui d’EAP et même s’il y a eu des contacts et des échanges avec celle-ci, UAG s’est développée de manière différente d’EAP.

    Mais le problème vient du refus de discuter des initiateurs d’UAG et de l’utilisation de mesures antidémocratiques afin de forcer chacun à appliquer leur vision de construction. On comprend que ce refus obstiné de discuter et les déformations courantes de nos positions par les 4 « initiateurs » amènent à un manque de clarté des positions défendues dans UAG chez certains participants à l’initiative. Il nous semble clair que :

    1. L’insistance mise à agiter comme point de départ de toute adhésion à UAG le terme d’« anticapitaliste » signifie que l’initiative se tourne dès le départ vers le milieu de la « petite gauche radicale » et en particulier sa frange intellectuelle et altermondialiste (les militants déjà organisés politiquement mais aussi et surtout, dans l’espoir des initiateurs, les gens qui ne sont pas encore organisés politiquement). Cela nous semble renforcé par le fait que, tant dans ses interventions publiques (à la conférence-débat d’UAG à Liège notamment) que dans sa récente lettre au Secrétariat d’UAG, Corinne Gobin situe l’origine d’UAG dans la foulée du mouvement altermondialiste, d’ATTAC et des Forums Sociaux en passant sous silence les luttes des travailleurs, le mouvement syndical et la lutte contre le Pacte des Générations.

    2. Puisque l’initiative s’adresse à des gens déjà convaincus de l’essentiel (l’anticapitalisme), il est logique alors de vouloir donner la priorité à la discussion d’un programme plus approfondi, à la création de groupes de travail et de réflexion (reposant sur les membres actuels de l’initiative), à discuter rapidement de la mise en place de structures, de statuts et du choix d’un nom « définitif »,…

    3. Par contre, il est frappant de voir à quel point les « initiateurs » se soucient peu de l’élargissement du projet, de l’organisation de réunions locales et régionales, de contacts avec des syndicalistes,… Là où Jef Sleeckx parcourt la Flandre d’un bout à l’autre et saisit chaque occasion pour intervenir en Wallonie et à Bruxelles, les « initiateurs » d’une Autre Gauche semblent attendre les invitations chez eux !

    4. Ce manque d’intérêt pour l‘élargissement d’UAG (en nombre de participants mais aussi en qualité – en attirant l’intérêt et la collaboration de militants et de gens réellement engagés dans des luttes syndicales, étudiantes, de quartiers,…) nous fait penser que les « initiateurs » considèrent que les futurs membres d’UAG figurent déjà dans leurs carnets d’adresses personnels et que le reste du monde n’existe guère.

    5. Un nouveau pas dans la fuite en avant a été fait récemment par Corinne Gobin dans une lettre au Secrétariat d’UAG où elle explique que « les représentants d’autres partis n’ont rien à faire dans les structures de décision d’un autre parti en construction ». On peut en déduire que les militants d’organisations de gauche soutenant UAG pourraient être acceptés pour distribuer les tracts, coller des affiches, remplir des salles (pour autant qu’ils se taisent !) mais pas pour faire connaître leur point de vue et le défendre dans les endroits où se prendraient les vraies décisions. Nous devons bien avouer que le rapport entre cette conception d’exclusion et la démocratie dont se réclame si fort Corinne Gobin nous échappe complètement ! Par contre, le rapport avec la manière dont les politiciens traditionnels voient l’utilisation de leur « base » nous semble évident.

    6. Avec une orientation de ce type, le développement d’un outil politique large qui donne une voix aux travailleurs (au sens large) est impossible. Le seul résultat auquel UAG pourra aboutir est la création d’une nouvelle petite organisation d’extrême-gauche. C’est ce que défend Corinne dans sa lettre de démission au SF: « Je voulais au sein d’UAG relever le défi inverse : créer une union d’individus assumant la même vision de transformation de la société.»

    Cette nouvelle organisation ne se différenciera des autres que parce que :

    · elle aura un programme plus « soft » (l’anticapitalisme mais pas le socialisme et la révolution !)

    · elle sera tournée prioritairement vers les intellectuels et le milieu altermondialiste

    · elle sera moins militante que le PTB/PVDA et le MAS/LSP.

    Inutile de dire que ce n’est pas cela qui pourra remplir le vide politique à gauche du PS et d’Ecolo et donner un espoir à des milliers de gens !

    4. Une Autre Gauche est nécessaire. Une Autre Orientation aussi !

    Notre conception du développement d’UAG est différente. Nous sommes pour une initiative qui se développe pas simplement en unissant les gens qui aujourd’hui sont déjà conscients de la nécessité de s’opposer totalement à la politique néo-libérale et au capitalisme, mais en se tournant résolument vers des couches plus larges de travailleurs (dans le sens large : avec ou sans emplois, encore aux études ou à la retraites, de toutes origines,…) qui peuvent comprendre eux aussi cette nécessité et s’engager… pour autant qu’on aille à leur rencontre et qu’on discute avec eux.

    L’initiative doit pouvoir s’implanter dans un nombre d’entreprises, d’écoles et de quartiers. Nous devons discuter avec les syndicalistes qui animent le groupe EAP à Anvers pour voir comment ils ont réussi à intéresser des dizaines de délégués et des militants combatifs à l’initiative EAP. Nous devons nous demander comment attirer les travailleurs licenciés de Splintex après quatre mois de lutte, les animateurs de la lutte des sans-papiers (qui, eux, ne s’arrêtent pas à des frontières linguistiques !), les locataires de Droixhe en résistance contre la société de logement Atlas, les jeunes qui refusent le plan Arena d’immixtion du privé dans l’enseignement secondaire, les étudiants et les membres du personnel de la VUB qui luttent contre le plan Vandenbroucke de réforme élitiste de l’enseignement supérieur flamand,… et, plus globalement, les milliers de délégués et de militants syndicaux qui ont lutté contre le Pacte des Générations et qui, demain, devront affronter un Pacte de Compétitivité et le blocage des salaires réels.

    Ces approches différentes quant au choix des couches vers lesquelles nous voulons orienter l’initiative, amènent à des conclusions pratiques différentes. Nous pensons que, dans les tracts et tout le matériel d’UAG, nous devons mettre au placard le langage académique et incompréhensible pour la majorité des gens. Nous pensons que les idées anticapitalistes doivent être traduites dans des revendications concrètes qui partent des expériences et des préoccupations des gens. Nous pensons aussi que l’initiative doit être ouverte à ceux qui ne sont pas encore prêts à se coller une étiquette « Anticapitaliste » sur le front mais qui ne sont pas prêts non plus à entrer en coalition avec les partis traditionnels, tout comme elle doit aussi rester ouverte à ceux qui portent fièrement cette étiquette sur le front, qui l’ont même colorée en fluo afin qu’elle attire l’attention, mais qui sont encore prêts à figurer une fois de plus sur des listes électorales du PS, du SP.a, d’Ecolo et de Groen, des partis qui appliquent la politique néolibérale depuis des années. Nous pensons qu’il faut premièrement élargir l’initiative – c’est-à-dire rassembler une première couche de travailleurs dans l’initiative – et élaborer le programme avec ceux-ci, une fois que l’initiative a acquis une réelle représentativité. Mettre ces gens devant le fait accompli d’un programme tout fait et établi en petit comité serait complètement contre-productif.

    Cette différence de démarche n’aboutit pas seulement à des conclusions différentes quant au langage à utiliser et à la façon d’établir le programme mais aussi sur un autre point capital : la nécessité d’une initiative nationale.

    5. Le MAS est pour Une Initiative Nationale

    Le patronat et les politiciens stimulent les idées racistes, nationalistes et sexistes afin de diviser les travailleurs. Les différences régionales existent évidemment en Belgique mais les « problèmes communautaires » sont systématiquement mis en avant par les politiciens traditionnels et les patrons pour détourner l’attention des attaques qu’ils lancent contre la population. Lors de la « crise » sur Bruxelles-Hal-Vilvorde, tous les sondages ont montré que ce problème était le cadet des soucis des Belges et, que même pour les habitants de cette zone, il était loin d’être leur première préoccupation.

    En pleine lutte contre le Pacte des Générations, la scission de la Centrale des Métallos FGTB sur base communautaire a été avancée alors que ce secteur est l’un des plus combatifs. Cette scission affaiblira fortement la capacité de riposte des travailleurs face aux mesures néo-libérales. On imagine dans quelle situation seront plongés les travailleurs d’une même entreprise à Bruxelles, comme à VW. Les conséquences de cette scission se feront sûrement sentir lors des prochaines grèves dans l’usine. On a eu un avant-goût de jusqu’où cela peut mener pratiquement lors de la grève générale du 7 octobre dernier à la SNCB à Bruxelles,. Il n’y a eu aucune coordination entre Flamands et francophones afin de répartir les forces sur les différentes gares. Les Flamands ne savaient pas combien de francophones seraient présents à quel endroit et inversement, ce qui a mené à une situation absurde où environ 3/4 des militants et des délégués ont convergé vers la gare du Midi et 1/4 vers la gare du Nord.

    Les « initieurs », dans leur texte « Avancé dans la clarté » avance leur position sur le lien a avoir entre UAG et EAP. Nous sommes opposés à leur idée de développements séparés pour UAG et EAP et de l’établissement d’ « une structure confédérale souple » permettant à chaque organisation de marcher séparément en s’organisant sur la base de leur propre communauté (c’est-à-dire que les francophones et les Flamands tiendraient chacun leurs réunions dans leur coin avec deux organisations différentes y compris à Bruxelles, ville-région bilingue) tout en faisant quelque chose ensemble de temps en temps. Cette argumentation des initiateurs qui met en avant les différences régionales pour défendre leur proposition est la même que celle du sommet syndical pour scinder une centrale. Leur proposition est absurde et divise dès le départ la population. Comment peut-on défendre l’idée de proposer aux travailleurs flamands de la STIB et de De Lijn de s’organiser séparément des francophones de cette même STIB et des TEC ?

    Nous sommes pour l’unité de l’ensemble des travailleurs. Les positions antiflamandes et, dans le même ordre d’idées, antichrétiennes du Parti Ouvrier Belge au 19e et 20e siècles on eu pour effet – désastreux pour le mouvement ouvrier belge – de pousser une couche importante de travailleurs vers les partis bourgeois. Il faut éviter de commettre des erreurs similaires à l’avenir. Nous plaidons pour construire dans tous le pays un outil politique large qui offre une voix tant aux travailleurs flamands que francophones. Nous défendons l’idée qu’il faut une seule initiative nationale et pas deux comme actuellement.

    Nous sommes favorables à l’idée d’une conférence nationale impliquant tous les participants d’EAP et d’UAG en octobre à Bruxelles qui pourrait préciser les « grandes lignes » d’un programme et d’une structure au niveau national et préciser les orientations de travail pour continuer à aller de l’avant. Ces « grandes lignes » et orientations devraient être écrites de manière claire et concise cet été – sur base des multiples discussions ayant déjà eu lieu en Flandre mais aussi sur base de contributions francophones – et débattues pendant les semaines précédant cette conférence et évidemment lors de celle-ci.

    Bref, nous participons à UAG et à EAP pour développer la possibilité d’aller vers un outil politique large qui puisse donner une voix aux travailleurs et à leurs familles. Le succès du meeting à Anvers d’EAP qui a rassemblé une centaine de personnes dont une majorité de syndicalistes, ainsi que celui de la conférence-débat meeting à Liège qui a rassemblé 87 personnes, illustrent le potentiel existant déjà aujourd’hui. Mais nous avons pu constater que l’orientation donnée au meeting à Anvers était attrayante pour des couches plus larges tandis qu’à Liège le discours académique sorti tout droit de l’ULB a eu plutôt l’effet inverse sur la partie du public qui n’avait pas déjà un engagement ou une expérience dans la gauche radicale.

    Au vu des orientations qu’ont prises ces deux initiatives, le MAS se sent plus en phase avec EAP qu’avec UAG . Mais, en plus, l’accumulation de faits et de mesures antidémocratiques constitue un vrai problème dans UAG. Le manque de démocratie ne peut que repousser les travailleurs et casser toute possibilité de développement de l’initiative. Les délégués et les militants syndicaux ont déjà assez d’expérience avec les méthodes bureaucratiques utilisées dans leurs syndicats pour s’en farcir une nouvelle couche dans Une Autre Gauche.

    6. Le MAS et les problèmes de « fonctionnement » au sein d’UAG

    Nous avons pu constater que nous n’étions pas les seuls à être affligés par le contenu de la lettre des 4 « initiateurs » qui considèrent avoir le pouvoir de décider seul pour UAG. S’ils veulent imposer un gel de l’initiative, c’est parce qu’ils ne contrôlent pas tout ce qui se fait dans UAG mais qu’ils veulent éviter une discussion de fond et sont prêts, pour cela, à casser le début de dynamique en cours. Un petit groupe de 4 personnes, qui ne constitue en aucune manière une direction élue et qui, dans les faits, ne représentent qu’eux-mêmes font passer leurs points de vue personnels avant l’intérêt de la majorité des participants à l’initiative. Ces méthodes sont connues des délégués du SETCa-BHV qui ne reçoivent plus d’informations de leur centrale depuis l’élimination d’Albert Faust par l’appareil.

    Les 4 estiment ainsi « de leur responsabilité de rectifier le tir » en décidant d’annuler les AG fédérales, les réunions locales, les réunions du SF et des groupes de travail. Pendant que les membres d’UAG sont ainsi mis arbitrairement en vacances politiques, nos 4 « initiateurs » élaboreront dans leur coin les « textes constitutifs portant sur les valeurs, les grands points programmatiques et le mode de fonctionnement d’un futur parti indépendant à l’égard de toute structure socio-politique déjà existante ». Les militants organisés dans un parti ou un groupe soutenant l’initiative UAG sont donc renvoyés en enfer pour l’éternité, les « indépendants » sont simplement au purgatoire en attendant que les 4 leur fassent passer dans un futur indéterminé l’examen d’entrée en vue de l’adhésion au « futur parti indépendant ». Ceux qui se permettraient de ne pas être d’accord avec toutes les positions des 4 pourront-ils espérer pouvoir défendre leur point de vue ? Rien n’est moins sûr.

    Quelle est la méthode utilisé par les 4 « initiateurs »? Elle consiste à créer un épouvantail afin d’éviter la discussion politique. Cet épouvantail qu’ils ont créé, c’est le MAS, en déformant les faits et nos positions. Cela peut se voir dans chacune de leurs contributions, entre autres dans «UAG et le MAS », « Avancer dans la clarté » et « Une pause est indispensable ». « A cause de l’attitude du MAS …» est devenu l’argument-massue pour faire accepter leurs positions en évitant le débat démocratique. Nous n’avons pas répondu à toutes les attaques stupides dont nous étions l’objet sur le forum pendant les deux semaines qui ont suivi la réunion à bruxelles(ce qui c’était déja produit au par avant). Il est donc normal que certains de nos camarades finissent par perdre patience. De plus, tous ceux qui ne sont pas d’accord avec l’approche des « initiateurs » sont assimilés au MAS. Corinne et les autres refusent de discuter les choses avec d’autres qu’eux- mêmes, comme ce fut le cas à la réunion locale de Bruxelles.

    S’il n’y a pas de place pour de vraies discussions, il n’y a pas de possibilité qu’UAG puisse se développer. De plus en plus de mesures sont évoquées afin d’éviter la discussion. La lettre des 4 décidant le gel d’UAG est la cerise sur le gâteau, le résultat logique d’un fonctionnement non-démocratique adopté à diverses reprises (élaboration du tract du 1er Mai, boycott de la réunion locale à Bruxelles, …). Cette volonté d‘éviter la discussion y est ouvertement affichée. La mesure qui vise à établir un porte-parole par organisation a également cet objectif. Tout cela confirme les craintes que nous avions émises auparavant par rapport à la manière dont avait été réalisé le tract du 1er Mai et au développement du Secrétariat fédéral. Nous voulons revenir en détail sur ces points.

    A. Le tract du 1er Mai

    A quoi devait servir la réunion du 17 avril ? Pour rappel, le but était d’avoir non pas un tract d’UAG pour le 1er Mai mais bien un tract unique pour EAP et UAG qui serait diffusé en commun dans tout le pays par EAP et UAG. Ce que confirme le PV de la deuxième Assemblée Générale d’UAG : « Un appel commun, bilingue, sera diffusé à cette occasion (le 1er Mai). Un projet sera élaboré sur base des textes produits par le comité de soutien à Jef Sleeckx, Lode Van Outryve et Georges Debunne et l’appel d’Alain Van Praet et de Freddy Dewille, ainsi que le texte de Corinne Gobin et Jean-Claude Deroubaix. » Trois propositions de textes ont été présentées : la première venait de Corinne Gobin, un texte de 3 pages incompréhensible en dehors du milieu universitaire et totalement inadapté pour servir de tract, la deuxième venait de Nadine qui était un résumé de celui de Corinne et était présenté comme une synthèse d’avis de participants à UAG et enfin une proposition de tract du MAS qui se voulait court, lisible et rassembleur et qui traduisait les idées de gauche et anticapitalistes dans des revendications concrètes. Il n’y a pas eu de « manœuvre » dans la manière dont nous avons travaillé. Notre proposition de tract avait été envoyée préalablement au secrétariat fédéral d’EAP, et donc aussi à Thomas du POS qui en fait partie. Il n’y avait donc aucune volonté de « cacher » notre proposition. Mais celle-ci était au départ une base de travail pour élaborer une proposition d’EAP. Cela n’a pas été possible par manque de temps. C’est pourquoi nous l’avons présentée le 17 comme notre proposition.

    Lors de cette réunion commune de travail qui regroupait près d’une trentaine de membres d’EAP et d’UAG, les propositions de Corinne et Nadine ont été rejetées car jugées pas assez compréhensibles. Un nouveau tract (nous n’avons donc pas imposé le nôtre) a été mis au point le 17 avril par un petit groupe de quelques personnes (où ne figurait qu’un membre du MAS-LSP mais aussi Nadine, Paul Emile et Ataulfo) sur base des différentes propositions et il a été adopté par consensus de tous les participants à la réunion pour être diffusé tant en Flandre qu’en Wallonie et à Bruxelles. Nadine a conclu la réunion en proposant qu’on ne puisse plus apporter à ce texte que des modifications de simple détail et en annonçant que le tract serait mis le soir même sur le site dans les deux langues. Un pas important était ainsi fait dans la direction d’une initiative nationale.

    A la stupéfaction de beaucoup de gens, qu’ils soient du MAS ou non, le tract n’est pas apparu sur le forum ni le soir même ni les trois jours suivants. Mais un autre tract, nettement plus long, élaboré par Corinne et d’autres membres d’UAG en comité restreint est posté d’abord sur le forum (dans une forme marquée par le retour d’envolées lyriques). Le tract décidé en commun le 17 avril n’est rendu public qu’après cela, avec un commentaire qui le réduit dans les faits à une simple contribution au débat.

    Corinne et Co se sont octroyés le pouvoir de ne pas respecter la décision du 17 avril et de rompre le consensus avec les néerlandophones. Ils ont « justifié » ces procédés en disant que le tract décidé le 17 avril ne correspondait pas au projet politique d’UAG (alors que plusieurs d’entre eux étaient présents et ont participé à la rédaction et à l’approbation de ce texte !) et en mettant en avant l’utilisation du forum comme lieu ou des décisions pourraient se prendre. Il ne faut pas les doigts des deux mains pour compter le nombre de gens qui utilisent régulièrement ce forum. Cette mise en avant du forum a été une tentative pour essayer de faire croire qu’il y aurait un véritable travail collectif sur la version finale du tract pour le 1er Mai. Pour nous, seul le tract issu de la réunion du 17 qui a rassemblé 30 personnes est issu d’un travail collectif. Le forum ne peut pas être un lieu de décision. Nous pensons que seule une AG fédérale d’UAG devrait avoir le pouvoir de trancher un désaccord de ce type et qu’on aurait pu en organiser une d’urgence avant le 1er Mai. Nous constatons que quand la proposition de Corinne et Co est rejetée bien qu’un consensus ait été trouvé, un coup de force antidémocratique est organisé pour imposer à tout le monde leur vision du tract. Cela a bloqué en grande partie l’intervention lors du 1er Mai du côté francophone. En Flandre, le tract décidé en commun a été distribué largement comme prévu. Espère-t-on convaincre quelqu’un de collaborer à UAG comme cela ? Peut-on penser qu’un délégué va distribuer avec enthousiasme un tract qui est élaboré de la même manière que celle utilisée si souvent par la direction de son syndicat ?

    La raison pour laquelle les membres du MAS n’ont pas distribué le tract dans sa nouvelle version francophone made in Corinne et Co (et nous n’avons pas été les seuls à ne pas le distribuer, le Parti Humaniste a fait de même) ne réside pas tant dans le contenu de celui-ci que dans la méthode utilisée. Nos membres n’ont pas l’habitude de fonctionner comme dans le Parti Communiste Chinois ou Nord-Coréen et leurs avatars belges.

    B. La réunion locale à Bruxelles du 19 mai

    A cette réunion ont participé environ 45 personnes, parmi lesquelles 22 membres du MAS vivant et/ou travaillant ou étudiant tou(te)s à Bruxelles. Nous reproche-t-on d’avoir mobilisé sérieusement pour cette réunion ? Ce serait quand même un comble. Le fait que nous avons mobilisé largement parmi nos membres est quand même la meilleure preuve de notre volonté de construire l’initiative. Par contre, nous n’avions pas espéré que nous aurions quasiment une majorité dans la réunion. Au contraire, cela a été pour nous une déception. Nous espérions qu’il y aurait quand même un peu plus de forces au départ pour construire UAG Bruxelles. Mais plutôt que de nous attaquer sur le nombre de membres du MAS présents, ceux qui ont quitté la réunion (en particulier les « initiateurs » d’UAG et le POS) ne devraient-ils d’abord pas se demander pourquoi eux-mêmes n’ont pas voulu – ou réussi – à intéresser et à mobiliser plus de gens intéressés au projet ?

    Nous avons proposé dès l’ouverture une réunion bilingue – un certain nombre de membres du MAS/LSP et de membres de notre organisation étudiante à l’Université néerlandophone de Bruxelles (VUB) ne parlent pas assez bien le français et même pas du tout pour certains – et une présidence bilingue. Cette proposition n’a pas été défendue uniquement du point de vue de la langue mais aussi pour ne pas devoir présenter deux initiatives différentes aux travailleurs à Bruxelles (dont une large partie ne vit d’ailleurs pas à Bruxelles, mais en Flandre et en Wallonie). A Bruxelles, l’initiative autour de Jef Sleeckx est plus connue qu’UAG surtout chez les travailleurs flamands (résidents et navetteurs) et dans une moindre mesure chez les travailleurs francophones. Le MAS a proposé concrètement d’inviter aux réunions d’UAG-Bruxelles tant les gens intéressés par UAG que par Een Andere Politiek (EAP) et d’organiser des activités publiques (et bilingues) sous le nom UAG/EAP. Qu’y a-t-il d’horrible à proposer cela ? Il nous paraît fou de devoir dire aux francophones de VW qu’il ne doivent pas s’organiser avec leurs collègues flamands. Pourquoi a-t-il fallu plus d’une demie-heure pour enfin commencer à avoir des traductions ?

    Il n’y a aucune volonté de discuter cela du coté de Corinne et d’une partie des membres d’UAG qui ont bloqué la réunion. Un rapide rapport de la réunion de contact entre UAG et EAP qui s’était tenue deux jours avant a été fait mais aucune réponse n’a été apportée aux arguments politiques donnés en faveur d’une initiative commune UAG/EAP Bruxelles. Nous avons également proposé un meeting à Bruxelles le 23 juin avec Jef Sleeckx et un orateur d’UAG. Pourquoi un refus? C’est pourtant ce que le groupe local de Liège a organisé comme première activité. Nous pensons que la volonté de chercher un consensus est fondamentale comme méthode pour construire une formation politique large. Trouver un consensus nécessite de consacrer du temps à la discussion. Mais cela nécessite également d’écouter les arguments des autres. C’est la seule manière possible de créer la confiance nécessaire pour fonctionner.

    L’intervention de Luc (ex-PTB) qui a dit que personne n’était d’accord avec nos propositions et que ça ne servait à rien de discuter est explicite et reflète bien la dynamique qu’il y avait du côté de Corinne et Co. Plusieurs participants à la réunion qui ne sont pas du MAS étaient pourtant intervenus en faveur de nos propositions. Des gens dans la salle ont gueulé sur nos camarades. Si vous voulez que les militants du MAS s’investissent dans UAG, pourquoi les traiter comme des chiens ? Les insultes ont continué sur le forum dans les semaines qui ont suivi la réunion. Nous ne sommes pas les seuls à y être insultés, mais de manière générale tous ceux qui sont critiques dans UAG. Nous attendons dès maintenant une autre attitude, non seulement envers nous mais aussi envers tous ceux qui, dans UAG, ne sont pas d’accord avec les 4 « initiateurs ».

    Finalement, nous avons compté 16 personnes qui ont refusé le débat et sont parties : Corinne et Jean-Claude, les 8 membres du POS, Nadine et Luc (tous deux ex-PTB), Guy et Francine (tous deux ex-POS et ex-MAS), Paul-Emile (GUE) et André (ex-PC). Sont restés : les membres du MAS, les 3 membres du PH (Michèle, Pierre et Rafaël) et 3 indépendants (Raouf, Jamy et Bénedikte). Luc (ex-PC), Michel et Christian (tous deux MAS) n’ont pas pu rester. En conclusion, il semble qu’en pratique, les réunions ne peuvent prendre de décisions que quand Corinne et ses amis sont d’accord. Se considèrent-ils comme au-dessus des AG régionales ? Par leur attitude, ils ont miné les possibilités de développement du groupe local.

    Ceux qui sont sortis ont dénoncé une « manœuvre » du MAS ou même un « putsch ». Les 6 personnes (membres du Parti Humaniste ou indépendantes) qui ne sont pas du MAS et qui sont restées serait-elles toutes trop bêtes ou trop naïves pour ne pas avoir vu qu’il y avait une manoeuvre de notre part ? Ou bien ont-elles compris qu’il n’y avait pas de manœuvre de notre part mais bien un blocage obstiné du débat en face ? Ceux qui voit des maneuvres par tout de notre part, tire t’ils cette conclusion parcequ’ils ont l’habitude de fonctioner avec de telles pratiques ?

    C. Le PV de la dernière AG fédérale

    Le texte envoyé au nom du Secrétariat fédéral affirme que le PV « reflète honnêtement la discussion » qui s’est tenue en Assemblée générale mais, un peu plus loin, il affirme également qu’il n’est pas utile de reprendre tous les points de vue exprimés en AG dans un PV décisionnel et que les e-mail et le forum sont là pour permettre à chacun de donner son avis.

    Nous pensons au contraire que les différents point de vue exprimés à l’AG doivent être repris dans le PV, certainement pas mot à mot mais au moins avec les arguments principaux et l’idée centrale. C’est le principal moyen pour ceux qui étaient présents de resituer les principaux arguments échangés au cours de – longues – discussions, le seul moyen réel de s’informer pour ceux qui n’étaient pas à l’AG, un moyen utile d’intéresser de nouvelles personnes à notre projet et surtout le meilleur moyen de comparer et tester les divers points de vue exprimés au sein de l’initiative. En bref, c’est un outil essentiel de démocratie politique.

    Plusieurs membres du MAS sont intervenus dans la dernière AG. Jean a critiqué l’orientation proposée par Corinne (la marche accélérée vers la constitution d’un parti anticapitaliste avec programme, statuts, membres,…); il a expliqué que la priorité devait être mise sur l’élargissement d’UAG, principalement en direction des délégués et militants syndicaux combatifs, et que la réalisation d’un programme plus complet ne pourrait se faire qu’avec ces couches plus larges et pas avant. Eric, pour sa part, a insisté sur le fait que nous pensons que, dans l’état actuel de développement de l’initiative, le SF doit avoir un rôle de coordination (c’est-à-dire fonctionner par consensus et s’en remettre à l’AG pour trancher les débats contradictoires) mais pas un rôle de direction car il ne peut avoir une légitimité réelle tant que UAG n’a encore aucune représentativité réelle. Rien ne mentionne ces discussions dans le PV, pas plus que d’autres apports à la discussion faits par d’autres participants. C’est pourquoi nos membres présents à l’AG ont été forcés de mettre sur papier leur point de vue sur la réunion, de manière à pouvoir présenter leur point de vue.

    D. Les propositions de fonctionnement

    Nous pensons que la manière de fonctionner et de prendre des décisions au sein d’une nouvelle force politique de gauche est une discussion fondamentale qui n’a pas encore été suffisamment débattue – et c’est tout à fait normal vu la jeunesse de l’initiative. Mais nous disons que certaines des propositions faites par le Secrétariat vont dans un sens antidémocratique et dangereux.

    1. Sur base de la conception que nous défendons en matière de prise de décision au sein d’une initiative comme UAG, nous proposons de remplacer la fin du point « Les projets de PV des AG fédérales sont soumis au secrétariat, c’est là que sont adressés les commentaires et rectificatifs, le secrétariat établit le PV définitif » par « le secrétariat établit le PV officiel qui est rendu public mais devra être approuvé par la prochaine AG ».

    2. Nous sommes en désaccord total avec la proposition « Les organisations doivent désigner un et un seul porte-parole (…) pour exprimer la position de leur organisation afin d’éviter la répétition systématique de celle-ci par tous les militants présents. Cela n’ôte en rien le droit à l’expression individuel d’un militant organisé à exprimer ses points de vue personnels. »

    Un tel fonctionnement revient à ne pas reconnaître l’égalité des droits pour chaque membre d’UAG et à établir une gradation inacceptable entre des membres. Les membres d’UAG qui ne seraient pas membres d’une organisation politique soutenant le projet auraient un accès libre et non contrôlé à la parole, uniquement grâce à leur statut d’« indépendant » et quelle que soit leur implication réelle dans UAG et leur militantisme social (syndical, associatif,…). Par contre, les membres d’une organisation auraient un accès limité à des « points de vue personnels », ce qui revient à dire qu’ils ne pourraient parler que s’ils sont en désaccord avec leur porte-parole officiel ou si leur organisation n’a pas de position sur le sujet ! Et qui déterminera à l’avance si un membre d’organisation va, dans une intervention qu’il n’a pas encore faite, défendre un « point de vue personnel ». Le président de la réunion ? Le Secrétariat ? A l’aide d’un « détecteur de pensées » qui reste à inventer ? Et qui aura le droit de juger si l’intervention en cours amène un « point de vue personnel » ou confirme simplement ce que le porte-parole autorisé a dit auparavant ? Le Secrétariat ? Le président de la réunion ? Sur quelle base ?

    On le voit, cette proposition est complètement antidémocratique, irréalisable et inacceptable. Pour nous, un membre d’une organisation n’est pas un petit soldat qui n’a pas son mot à dire et pas le droit de prendre une part active dans la construction d’UAG mais qui est obligé d’appliquer les décisions prises d’en haut – au Secrétariat d’UAG ou dans sa propre organisation. Et nous espérons que les organisations qui sont en accord avec cette proposition ne fonctionnent pas de cette manière.

    3. Pour les mêmes raisons, nous sommes en désaccord avec une autre proposition – qui ne figure pas dans la lettre du Secrétariat au MAS mais qui est évoquée dans le PV de la réunion du Secrétariat du 3 juin, à savoir : « A l’exemple du Bloc de Gauche portugais, les membres des organisations politiques seront minoritaires par rapport aux « sans partis » dans toutes les instances décisionnelles élues. »

    Pour nous, il devrait y avoir, à chaque niveau de décision de la nouvelle formation large, d’une part une représentation des organisations présentes dans l’initiative et d’autre part, en nombre plus grand, des militants élus par la base, qu’ils soient membres d’une organisation ou non. Les seuls critères pour le choix de ces représentants devraient être l’implication de ceux-ci dans le projet, le travail qu’ils y font, les perspectives qu’ils avancent, la correction de leurs rapports avec les autres membres,… et pas le fait de savoir s’ils sont membres ou non d’une organisation. A nouveau, cette proposition tend à diviser les membres d’UAG en leur donnant des droits inégaux plutôt que de les faire converger dans un projet commun.

    Nous pensons également qu’il s’agit d’un débat complexe où les expériences d’autres formations – le Bloc de Gauche portugais, mais aussi le Scottish Socialist Party, le WASG allemand,… – devraient être étudiées sérieusement et sans vouloir copier mécaniquement l’une ou l’autre mesure.

    4. Nous sommes entièrement d’accord avec la proposition qui dit « Dans l’attente d’un statut et d’un règlement interne général (travail en cours d’élaboration), les groupes locaux doivent s’engager à permettre l’expression égale des divers points de vue et doivent refléter dans toutes leurs structures provisoires la diversité des tendances en présence. » Mais ce point de vue semble ne pas devoir s‘appliquer au Secrétariat fédéral. La phrase qui suit, extraite du texte du secrétariat, est éloquente : « Comment peut-il (Jean) justifier, tant sur le fond que sur la forme, son attitude de désaccord persistant avec les décisions prises par UAG (tract du 1er mai non distribué par le MAS, tentative de fusion entre UAG et EAP en dehors de toute concertation et en irrespect avec la démarche de délégations entre initiatives en cours) par rapport à sa volonté d’y être représenté et d’y participer de façon officielle ?» Nous avons déjà expliqué plus haut que le non-respect des décisions prises est à chercher ailleurs que chez nous. Mais, au-delà de ce point, la conception qui se dégage de cette phrase est que quelqu’un qui a des désaccords politique dans le cadre d’un projet commun auquel il souscrit, n’a plus sa place au sein du Secrétariat Fédéral. Le SF est-il devenu partisan du mot d’ordre: Tous derrière la ligne du Parti ?

    Sur ces points, nous retrouvons malheureusement dans les propositions faites au nom du Secrétariat un écho des positions défendues par les 4 « initiateurs » qui veulent marginaliser, « domestiquer » et peut-être demain exclure les organisations politiques qui soutiennent et participent à UAG. Nous rejetons cette conception : le moyen de garantir qu’à l’avenir ces organisations ne dominent pas numériquement un futur parti de gauche n’est pas de limiter administrativement et bureaucratiquement le droit à l’expression de ces organisations et de leurs membres, mais de tourner résolument UAG vers l ‘extérieur et d’attirer dans ce projet des couches plus larges afin qu’elles deviennent dominantes. Dans ce processus – et pour autant qu’un débat démocratique puisse se développer – les organisations seront testées sur une échelle bien plus significative qu’aujourd’hui et trouveront la place qu’elle méritent chacune dans ce nouveau parti.

    Sur la base proposée par les « initiateurs » et avec des mesures restreignant la liberté d’expression, nous pensons qu’UAG ne sera pas capable d’accueillir significativement de nouveaux adhérents. C’est pourquoi nous mettons en avant la nécessité de donner la priorité à :

    1. l’élargissement d’UAG vers des couches plus larges que celles qui sont touchées aujourd’hui;

    2. un travail étroit avec EAP visant à constituer rapidement une seule initiative nationale matérialisée par la conférence nationale en octobre;

    3. un fonctionnement démocratique permettant l’expression des différents points de vue des organisations comme des indépendants.

    Nous pensons qu’il faut prendre le temps nécessaire pour les discussions qui débouchent sur des points de vue contradictoires afin de faire le maximum pour dégager un consensus. Cela nécessite de consacrer du temps à la discussion et la volonté d’écouter les argumentations des autres, mais c’est la seule manière de créer la confiance. Nous pensons que seule l’AG devrait avoir la possibilité de trancher des débats contradictoires et pas le SF tant que l’initiative n’a pas de représentativité réelle (voir ci-dessus nos remarques sur le PV).

    Ce n’est pas à nous de régler le problème mais bien à ceux qui l’ont créé. Nous espérons que l’AG du 11 juin rejettera l’option de liquidation défendue par les 4 « initiateurs » et la série de mesures antidémocratiques proposées et prendra en compte nos propositions. Sans cela, nous pensons qu’UAG ne sera pas capable d’accueillir significativement de nouveaux adhérents.

    Nous plaidons pour le plus de démocratie possible. Une base saine est nécessaire pour que l’initiative puisse aboutir à un instrument politique large qui donne une voix aux travailleurs. Cela implique de mettre fin aux abus de pouvoir des « 4 initiateurs » et d’instaurer un changement d’attitude envers le MAS et ceux qui émettent des critiques. Nous continuons pour l’instant à travailler avec UAG mais la motivation de nos camarades envers l’initiative est en train de se réduire comme une peau de chagrin. Nous voulons encore prendre le temps pour voir dans quel sens se développe l’initiative. Mais nous n’accepterons pas de mesures antidémocratiques, cela mine les possibilités d’avancer vers un instrument politique crédible à gauche du PS, Sp.a et d’Ecolo, Groen. Pour nous le point important aujourd’hui est la mobilisation pour une conférence nationale en octobre en vue d’une initiative nationale. Nous engagerons nos forces dans le meilleur outil pour y parvenir. Les semaines qui viennent seront déterminantes pour nous par rapport à UAG – et pour UAG elle-même.

  • De quels syndicats avons-nous besoin? Pour des syndicats combatifs et démocratiques

    De quels syndicats avons-nous besoin?

    Les syndicats sont régulièrement pris sous le feu des employeurs : ils les trouvent trop radicaux. Beaucoup de militants se demandent si on parle bien des mêmes syndicats! Beaucoup de travailleurs se demandent en effet si les syndicats les défendent encore et si, à l’époque de la mondialisation, les syndicats peuvent agir efficacement. Nous tentons ici d’apporter une réponse.

    Un délégué FGTB

    Au cours des récentes années, un grand nombre d’emplois ont disparu suite aux fermetures et aux rationalisations: la faillite de la Sabena et le démarrage de SN Brussels Airlines avec beaucoup moins de personnel et avec de plus mauvaises conditions de travail, la fermeture de la phase à chaud chez Arcelor à Liège, les nombreuses pertes d’emplois à La Poste et à la SNCB, etc. Dans la plupart des cas les syndicats ont à peine réagi. Les actions menées par les travailleurs ont timidement été soutenues par les syndicats qui se sont surtout contentés de canaliser les actions et de se concerter avec les employeurs. Un telle politique syndicale ne peut mener les travailleurs qu’à la démoralisation et même à l’antisyndicalisme.

    Il y a pourtant une aspiration des travailleurs à passer à l’action pour se défendre. Il suffit de citer les nombreux débrayages spontanés à La Poste ou aux TEC, les grèves sectorielles pour le renouvellement des conventions collectives ou encore la manifestation de masse du 21/12/04 pour un meilleur accord interprofessionnel. Les mobilisations dans le non-marchand montrent que les travailleurs sont mobilisables quand le jeu en vaut la chandelle.

    Et pourtant, malgré les nombreuses actions dans les secteurs, le résultat des conventions collectives est souvent plus maigre que ce qui était initialement prévu dans le projet d’accord interprofessionnel! Cela n’est pas dû à un manque de combativité de la base, mais à la couardise des directions syndicales soucieuses de la “santé économique” des entreprises et dont le radicalisme s’exprime en paroles mais pas en actes. Par exemple contre la directive Bolkestein.

    Ce n’est que lorsque ça dépasse vraiment les bornes, comme par exemple avec l’affaire Picanol (où le manager avait empoché un solide magot), qu’ils osent encore élever la voix pour s’en prendre au “mauvais” capitalisme. Où est le temps où, à l’intérieur des syndicats, une aile gauche remettait en cause le capitalisme même? Dans les années 80, la FGTB a encore mené des actions de masse contre la politique des gouvernements Martens-Gol. Aujourd’hui le sommet de la FGTB est un allié du gouvernement Verhofstadt via ses alliés politiques privilégiés (PS et SP.a).

    Il faut bien constater au-jourd’hui que l’aile gauche dans les syndicats est fluette et que les directions syndicales tentent vite de faire taire les voix dissidentes. Le putsch contre Albert Faust, au sein du SETCa de Bruxelles Hal Vilvorde, mené par un quarteron de secrétaires ambitieux, ralliés temporairement au SETCa national, sous la supervision de Mia De Vits, en est l’exemple le plus frappant. Quelques années plus tôt, les délégués les plus en pointe des Forges de Clabecq, en pleine bataille pour la réouverture de leur usine, avaient été exclus de la FGTB sans avoir la possibilité de se faire entendre dans les structures. La direction de la FGTB voudrait – comme à la CSC – une direction fortement centralisée pour pouvoir plus facilement faire la chasse aux dissidents. Cela semble momentanément leur réussir. Mais cela peut changer. Comment?

    Le MRS et le MPDS

    Pendant la lutte des travailleurs des Forges de Clabecq s’est créé le Mouvement pour le Renouveau Syndical (MRS). Ce fut un pôle d’attraction – bien que limité – pour tous ceux qui voulaient refaire du syndicat un organe de lutte. Le fait que la liste Debout, aux élections européennes de 1999, ait récolté 5% des voix dans certains cantons électoraux ouvriers montre l’audience qu’avaient ceux de Clabecq. Le MRS s’est cependant progressivement éteint après la fin du procès des 13 travailleurs des Forges, faute de perspectives et de structuration.

    Après la liquidation d’Albert Faust et son lynchage médiatique, le Mouvement pour la Démocratie Syndicale (MPDS) a été impulsé par les militants de gauche du SETCa de Bruxelles Hal Vilvorde. Cette initiative a tout de suite suscité l’intérêt de militants syndicaux de gauche d’autres secteurs, mais le MPDS, malgré ses efforts pour s’adresser à la gauche syndicale au-delà du SETCa, n’a pas pu réellement s’élargir.

    Le MRS et le MPDS ont pu se développer à partir de l’activisme et le militantisme de syndicalistes de gauche dans une période de lutte. Les militants du MAS présents dans le MRS et dans le MPDS ont insisté sur la nécessité d’avoir une analyse correcte de la situation économique et politique. Etre radical ne suffit pas en soi. Cela doit être encadré.

    Quand la lutte perd de son élan, le militantisme faiblit. La tâche d’une direction est alors d’analyser la situation et de réorienter le cours afin d’éviter la démoralisation des travailleurs et d’étayer le rapport de forces pour de futures luttes. Lorsque les travailleurs de Splintex ont entamé leur lutte courageuse pour le maintien de l’emploi, une gauche syndicale aurait pu jouer un rôle important pour soutenir et élargir le mouvement. En l’absence d’une telle gauche syndicale, les directions syndicales avaient les mains libres pour laisser le conflit s’asphyxier progressivement.

    Comment faire pour avoir des syndicats combatifs?

    Les militants combatifs sont actuellement peu nombreux et dispersés. Aujourd’hui la mise sur pied d’une structure pour les réunir risque de n’être, tout au plus, qu’une réédition de l’expérience du MRS et du MPDS, dans de plus mauvaises conditions. La tâche des syndicalistes de gauche consiste avant tout à œuvrer, sur les lieux de travail mêmes, à rassembler et à former un noyau syndical combatif capable d’analyser la situation et prêt à agir pour mettre en mouvement la masse des travailleurs pour se défendre contre les attaques patronales. Cela implique d’accorder beaucoup d’attention à l’implication des militants et de développer un travail de conscientisation vers les jeunes travailleurs.

    Des contacts informels, au sein du secteur et sur le plan régional, peuvent permettre de tisser peu à peu un réseau de militants syndicaux de gauche. Quand ce réseau aura suffisamment de poids, on pourra songer à le structurer pour mener la bataille au sein des syndicats pour exiger plus de démocratie syndicale.

  • Séance d’hommage à Albert Faust

    Samedi 21 mai 2005. Hommage au militant Albert Faust

    Organisé à l’initiative du MPDS(mouvement pour la démocratie syndicale) et d’Une Autre Chanson

    Espace Senghor, Chaussée de Wavre 366, Etterbeek (Bus 34-36 et métro: station Schuman).

    Albert Faust nous quittait le 18 juillet 2004. Lors de ses funérailles quelques 600 personnes s’étaient rassemblées au au cimetière d’Uccle. Il avait insisté dans son testament, pour qu’il n’y ait aucun "tralala" syndical mais éventuellement le discours d’un frère de loge franc-maçonne. Il avait surtout préparé lui-même les trois chansons qui devaient accompagner son dernier voyage.

    Nous, les militants du MPDS/BVSD et de Une Autre Chanson, avons souhaité lui rendre hommage à notre façon en continuant les débats d’aujourd’hui et de demain sur les enjeux politiques et syndicaux. Alors qui nous apprenons qu’il n’y auro plus de fête du 1er mai, c’est la meilleure façon de prolonger son héritage… avec, aussi, la chanson qu’il affectionnait tant.

    Programme de la journée:

    15h: Rencontres-débats. Luttes sociales & mouvements syndicaux

    19h30: Concerts et hommages. avec la participation de nombreux artistes dont : Claude SEMAL, Tom GOLDSCHMIDT, Myriam FUKS, LAZARE, MARCO, CLAUDINE, Laurent HORGNIES, Michel VEEVAETE etc…

    Toute la journée: expo, projections, bar-restaurant

  • 1er Mai à Bruxelles. L’an prochain… avec les majorettes?

    La FGTB de Bruxelles a décidé cette année de ne pas organiser de fête de Premier Mai à la place Rouppe. C’était pourtant un rendez-vous annuel important pour toute la gauche à Bruxelles. Dès le début de l’après-midi, une foule d’organisations et d’associations politiques de gauche installaient leur stand, plusieurs milliers de personnes se rassemblaient autour du podium central où se succédaient une multitude de groupes musicaux tandis que les discussions allaient bon train autour des stands.

    Guy Van Sinoy

    Albert Faust, à l’époque président de la FGTB de Bruxelles et secrétaire général du SETCa, avait pris l’initiative en 1995 d’organiser la première fête du Premier Mai. Bernard Lavilliers y avait donné un concert. Cette initiative allait faire école puisque quelques années plus tard la FGTB de Liège décida de faire de même à la Place St-Paul. L’enterrement de cette fête de Premier Mai est un peu comme si on enterrait Albert Faust une seconde fois. Le motif officiel avancé pour annuler la fête est d’ordre financier (180.000 euros). Les communiqués aux journaux avancent que cette somme permettra d’organiser des formations (les syndicats reçoivent pourtant des subsides pour cela) et… d’envoyer des e-mail de solidarité aux travailleurs en lutte dans d’autres pays. Cela fait cher l’e-mail !

    Nous savons de bonne source que les responsables du SETCa bruxellois ont mis leur veto à l’organisation de cette fête en prétextant des difficultés financières. Or l’argent nécessaire à l’organisation de la fête était provisionné sur le plan interprofessionnel. Plus crûment, certains responsables du SETCa ont avancé «qu’ils en avaient marre de voir des tracts de soutien à Albert Faust». En sabordant la fête du Premier Mai, que Faust avait initiée il y a 10 ans, les responsables syndicaux actuels donnent la mesure du gouffre qui sépare le syndicalisme d’épicier du syndicalisme de panache. Car au-delà des gros sous, la fête du Premier Mai avait le mérite de placer la FGTB de Bruxelles au centre de tout ce qui gravite à gauche à Bruxelles. La social-démocratie n’était pas mise à l’écart, mais toutes les forces de gauche avaient droit à faire entendre leur voix.

    Dans les années 80, avant l’instauration de cette fête, après avoir écouté le discours de Philippe Moureaux, un maigre cortège de syndicaliste FGTB défilait, avec les mutuelles socialistes, derrière un groupe de majorettes. L’élimination de Faust a permis au PS de remettre la main sur l’appareil de la FGTB. Reverra-t-on bientôt les majorettes ?

  • SETCa/BHV : de plus en plus glauque

    Au SETCa de Bruxelles-Hal-Vilvorde, la purge de tous les militants contestataires, entamée lors de l’élimination d’Albert Faust en juillet 2002, continue. On ne compte plus les militants éjectés de leur délégation syndicale ou du comité exécutif (dernier en date : Polo Marcus, compagnon de route de Faust). Au comité exécutif du 22 février, deux secrétaires qui pèsent lourd, Van der Smissen et Frissen (inculpé de détournement de primes syndicales, mais néanmoins candidat au poste de secrétaire général du SETCa-BHV) ont proposé une modification des statuts qui donne encore plus de pouvoir aux secrétaires et dépouille le comité exécutif de beaucoup de ses compétences (notamment fixer le salaire des secrétaires).

    Au passage, les secrétaires s’octroient une indemnité mensuelle de 1.000 euros de frais généraux (en plus des frais de voiture). Malgré les protestations des opposants, les ¾ des délégués présents ont voté pour le projet (Van der Smissen avait interdit de déposer des amendements !). En fin de séance, quand tout le monde se lève pour sortir, un secrétaire annonce que les règles de désignation des mandats au congrès qui doit avaliser les nouveaux statuts sont changées.

    Ecœuré par le comportement dictatorial de Van der Smissen et de Frissen, Fabien Pierre, un délégué oppositionnel qui avait annoncé sa candidature contre celle de Frissen, se lève et fait le salut nazi à leur encontre. Il est immédiatement accusé d’être fasciste et fait l’objet d’une procédure d’exclusion du syndicat. Cerise sur le gâteau : Frissen a abreuvé d’injures sexistes une déléguée (pensionnée) des grands magasins.

  • Albert Faust (1945 -2004)

    Albert Faust, ex-secrétaire général du SETCa de Bruxelles Hal Vilvorde et ex-président de la FGTB de Bruxelles est mort à l’âge de 59 ans ce dimanche 18 juillet 2004 à la suite d’une maladie incurable.

    Pour le MAS/LSP, Guy Van Sinoy

    Albert Faust avait pris depuis de nombreuses années des positions en pointe sur le terrain syndical, social et politique: mise sur pied d’une Commission des travailleurs immigrés dès les années 70, actions de solidarité contre le licenciement de délégués syndicaux employés ou ouvriers, occupation du siège de la FEB, organisation de fêtes de la FGTB le 1er Mai indépendamment du PS, soutien au peuple palestinien, campagnes contre le racisme et contre le fascisme, soutien au 13 de Clabecq, campagne de syndicalisation et de défense des travailleurs sans-papiers,…

    En juillet 2002, il avait été éliminé de façon anti-statutaire de ses responsabilités syndicales et licencié de façon illégale par le président national du SETCa national Christian Roland. Elimination anti-statutaire car Faust avait été élu par un congrès seul apte à le démettre de ses fonctions. Licencié de façon illégale car employé par le SETCa de Bruxelles Hal Vilvorde il ne pouvait être licencié par le SETCa national qui n’était pas son employeur.

    Pour réaliser ce coup de force, Christian Roland avait besoin de deux conditions: le feu vert de la FGTB nationale (car Faust était aussi président interprofessionnel de la FGTB de Bruxelles) et un appui au sein du SETCa de Bruxelles Hal Vilvorde. Il a trouvé cet appui auprès d’un certain nombre de secrétaires du SETCa BHV ligués dans une coalition sans principes: d’un côté des carriéristes prêts à tout, de l’autre des compagnons de route du PTB estimant être plus à gauche que Faust. Du côté de la FGTB nationale le feu vert avait déjà été donné par Mia De Vits quand elle avait annoncé lors de son arrivée à la présidence de la FGTB son intention de combattre au sein du syndicat «l’extrême gauche comme l’extrême droite». Le véritable enjeu pour la FGTB nationale était la reprise en main de la FGTB de Bruxelles jugée trop indépendante à l’égard du PS.

    Accusé de détournement de fonds par le tandem De Vits/Roland, Albert Faust avait d’emblée été placé par ses accusateurs dans une situation difficile car lors d’une conférence de presse Christian Roland n’avait pas hésité à communiquer à la presse des copies de documents comptables fragmentaires et invérifiables «semblant prouver» la mauvaise gestion de Faust. Le proverbe dit: «Il n’y a pas de fumée sans feu». Une fois publiés dans la presse, ces documents (vrais, fragmentaires ou carrément faux) avaient vite eu pour effet de jeter le trouble chez la masse des syndiqués. De surcroît la maladie foudroyante qui a frappé Albert l’a placé dans l’incapacité de se défendre.

    Pour l’appareil tenter de faire croire que Faust avait détourné des fonds était indispensable pour le discréditer car, de par son action militante en tant que responsable syndical, il était très populaire auprès de centaines de militants du SETCa de Bruxelles Hal Vilvorde et d’autres centrales.

    Le MAS/LSP ne partageait pas toujours les positions d’Albert Faust, mais il fallait se dresser sans réserves contre son élimination bureaucratique annonciatrice d’un tournant à droite de la FGTB et d’une nouvelle chasse aux sorcières. Dans les mois qui ont suivi l’élimination d’Albert Faust des dizaines de militants, de délégués, de permanents ou de membres du personnel du SETCa de Bruxelles Hal Vilvorde ont d’ailleurs été éliminés. Les responsables de ce gâchis devraient d’ailleurs tirer les conclusions de leur politique destructrice de l’organisation syndicale et démissionner.

    Le MAS/LSP salue la mémoire d’Albert Faust car c‘était un combattant du mouvement ouvrier – responsable syndical – comme on en trouve peu aujourd’hui. Il adresse aussi à tous les militants qui se sont dressés contre cette élimination bureaucratique et qui luttent pour un syndicalisme de combat et démocratique un salut fraternel.

  • Elections Sociales. Ce que les chiffres ne disent pas

    LES RESULTATS provisoires, sur base de 83% des résultats, annoncent une légère avancée pour la CSC et la CGSLB aux dépens de la FGTB. Les résultats complets ne seront publiés qu’à la fin septembre. La FGTB espère encore pouvoir améliorer un peu son score puisque un nombre de résultats de grandes entreprises comme Caterpillar, Carrefour, Match et Lidl ne sont pas encore connus.

    Eric Byl

    Finalement les rapports de forces entre les syndicats n’ont pas changé. Ce n’est pas étonnant. Il fallait être un fin connaisseur pour découvrir les différences entre «10 mesures sur lesquelles nous signons à deux mains» (FGTB) et «Le Programme de 10 points» (CSC). Les instances officielles ont suivi leur tactique traditionnelle: dépolitiser les élections par des slogans sans contenu et ne pas se lier les mains par des revendications concrètes qui pourraient être comprises par la base comme un feu vert pour passer à l’action. Pour la FGTB le slogan était «Notre force, c’est vous!», celui de la CSC était «Notre boulot: défendre le vôtre». Les deux slogans expriment vers où les directions syndicales entendent aller: transformer les syndicats en entreprises purement de services.

    Pour trouver un contenu concret à la campagne, il fallait se contenter d’un nombre restreint de délégations syndicales. La délégation CGSP à la VUB a diffusé une édition spéciale «Elections sociales» de son bulletin d’information. On y trouve un cahier de revendications concrètes et une argumentation élaborée. Résultat: le score massif de 2000 (63,2%) progresse de 1,5% (64,7%). Malheureusement cet exemple de la VUB est une exception. Pas mal de syndicalistes combatifs ont été placés en milieu de liste sans consulter la base, et il n’y avait presque pas de propositions concrètes. L’ère où la FGTB défendait la lutte et la CSC la concertation fait partie du passé. Surtout depuis la formation des gouvernements Verhofstadt I et II la FGTB s’est profilée en partenaire loyal du gouvernement.

    Les militant syndicaux combatifs récoltent en général plus de voix que leurs camarades qui se limitent au syndicalisme de services. Mais ils ne sont que très exceptionnellement capables de casser la tendance nationale et de compenser au niveau de l’entreprise le déficit de combativité des structures nationales, notamment parce qu’il n’y pas de gauche syndicale organisée. Le sommet syndical argumentera que son image ne peut être tellement mauvaise, puisque pas moins de 80% des électeurs potentiels – bien plus qu’en 2000 – ont voté. Il se réjouira sans doute du fait que le nom-bre de syndiqués progresse et que la composition des listes a été plus facile que jamais. La CSC avait plus de 63.000 candidats, la FGTB plus de 50.000 et le nombre de candidats de la CGSLB a fortement augmenté.

    Selon le MAS cela ne s’explique pas par la popularité du sommet syndical, ni par un choix clair pour ou contre les propositions d’un des syndicats. Pour nous c’est l’expression d’une insécurité croissante dans une période de montée du chômage et d’attaques contre la sécurité sociale. L’avancée de la FGTB dans le non-marchand s’explique par le fait que le monopole de la CSC dans les institutions catholiques n’est plus de notre temps.

    Le recul de la FGTB dans l’industrie et les finances est partiellement dû à la désindustrialisation. La légère avancée de la FGTB à Bruxelles est principalement le résultat d’une croissance dans l’enseignement libre et dans les cliniques privées et pas de l’éviction de l’ancien président de la FGTB de Bruxelles, Albert Faust, plus à gauche que l’actuelle direction.

    Les nouveaux élus dans les entreprises devront faire face à une situation difficile. Ils devront défendre les travailleurs et leur famille contre un patronat déterminé à leur faire payer la crise, contre un gouvernement prêt à couper de manière drastique dans les dépenses sociales. Ils ne pourront pas compter sur les états-majors syndicaux, qui agissent plutôt comme représentants des partis gouvernementaux au sein des syndicats. La seule garantie dans la prochaine période c’est la politisation de la base par son implication active, la construction d’un réseau de syndicalistes et une campagne pour briser le lien entre la CSC/ ACV et les partis sociaux-chrétiens d’une part, entre la FGTB et le PS/ SP.A d’autre part. Ceci ouvrira la voie à un syndicat unifié et à un nouveau parti des travailleurs qui lutte vraiment pour nos intérêts.

  • Le SETCa traîne ses militants en justice!

    Echos du syndicat

    Les responsables du SETCa national exerçant la tutelle sur le SETCa Bruxelles Hal Vilvorde (Christian Roland, Jean-Michel Cappoen) traînent devant les tribunaux 11 militants de leur propre syndicat. Motif: ces 11 militants avaient demandé, en 2002, et obtenu la désignation par le tribunal d’un administrateur judiciaire provisoire lors de l’élimination musclée d’Albert Faust par le SETCa national. Le SETCA national leur réclame le paiement de plus 50.000 euros (rémunération de l’administrateur judiciaire + frais divers). Parmi ces 11 militants il y a des candidats aux élections sociales, des prépensionnés, des invalides. La direction du SETCa a perdu la tête! Nous appelons tous les militants FGTB à exiger l’arrêt de ces poursuites. La première séance du procès est prévue pour le 29 avril.

    Par ici la sortie…

    Le 8 mars Mia De Vits annonçait qu’elle quittait la présidence de la FGTB (voir notre éditorial). Quelques jours plus tôt, les instances nationales du SETCa décidaient de se débarrasser de Thierry Nollet, secrétaire national du SETCa (et fils de Michel). Le communiqué officiel du SETCa remercie Thierry Nollet pour sa collaboration et vante ses compétences. Dans ce cas pourquoi se priver de ses services? En réalité, Thierry Nollet avait collaboré avec Mia De Vits pour introduire une plainte devant la COFI (Commission financière de la FGTB) sur la manière dont le SETCa national exerce la tutelle financière sur le SETCa Bruxelles Hal Vilvorde. Il nous revient que Michel Nollet, en personne, est venu négocier l’indemnité de rupture de son fiston. Gageons que le fiston n’est pas parti les mains vides.

  • Mia Devits s’en va. Bon débarras!

    «Je ne tolérerai jamais que certains se servent de l’organisation syndicale à des fins politiques» a clamé Mia De Vits en juin 2002 quand elle est devenue présidente de la FGTB. Moins de deux ans plus tard, en pleine campagne pour les élections sociales, elle déserte la FGTB pour faire carrière au parlement européen.. sur la liste du SP.a de son ami Frank Vandenbroucke qui vient de lancer une nouvelle attaque contre les chômeurs.

    Guy Van Sinoy

    Le départ précipité de Mia De Vits est l’occasion de revenir sur sa carrière syndicale. Entrée comme universitaire il y a une trentaine d’années au bureau d’études de la FGTB, elle a fait toute sa carrière dans l’appareil, n’a jamais été déléguée syndicale, ni candidate aux élections sociales, n’a jamais organisé une grève ni un piquet sur son entreprise.

    Il y a trois ans, alors qu’il était encore président de la FGTB, Michel Nollet avait annoncé à la presse que Mia De Vits lui «succèderait». Comme dans les dynasties! La question n’avait pas encore été évoquée dans les instances du syndicat. Au congrès de juin 2002, comme elle était seule candidate, Mia De Vits est devenue d’office présidente, sans vote. D’emblée elle annonça son intention de lutter «contre l’extrême-gauche et l’extrême-droite». Quelques semaines plus tard elle lançait une offensive hargneuse contre la FGTB de Bruxelles en faisant liquider Albert Faust et Anne-Marie Appelmans qui s’étaient notamment opposés à De Vits en refusant la régionalisation des conventions collectives. Pour opérer un tournant encore plus à droite et faire avaler aux militants de nouvelles mesures asociales, l’appareil de la FGTB devait se débarrasser de sa propre aile gauche.

    Mia De Vits a justifié son départ en invoquant l’hostilité de l’Interrégionale wallonne à la «modernisation» et le «machisme». D’une manière générale les appareils syndicaux, tant FGTB que CSC, sont peu démocratiques et laissent peu de place aux femmes. La lutte pour la démocratie syndicale est aussi une lutte pour que les femmes soient mieux représentées à tous les niveaux. Mais on ne peut avaliser au nom du «féminisme» les prises de position d’une Mia De Vits ou d’une Margaret Thatcher. La pseudo «modernisation» cache la volonté de certains respon-sables de l’ABVV de transformer leur syndicat en organisation de services avec des antennes locales pour concurrencer le réseau de l’ACV. Un tel virage signifierait la fin du syndicalisme de lutte et de négociations et la perte de pouvoir des centrales syndicales (SETCa, CMB, CGSP, Centrale générale) au profit des régionales FGTB. C’est une des raisons pour lesquelles Mia De Vits a perdu le soutien des centrales syndicales et a finalement jeté l’éponge. Les responsables FGTB maintiendront une unité de façade jusqu’aux élections sociales. Mais après la bataille reprendra entre régionales et centrales.

    Le MAS et ses militants syndicaux défendent l’unité de la FGTB, un syndicalisme de combat démocratique, un syndicalisme qui informe les travailleurs, les mobilise et les prépare à la lutte, où tout responsable doit être élu et révocable, et dont le salaire ne dépasse pas le salaire moyen d’un travailleur.

    Rejoignez-nous pour mener cette lutte!

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