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Tag: Alaska
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La Nouvelle-Zélande frappée par une catastrophe écologique sans précédent
Au large de l’île de Tauranga, au nord de la Nouvelle-Zélande, la situation est dramatique. La quantité de fioul déversée par le porte conteneur libérien Rena est ahurissante. Encore une fois, la soif de profit et ses conséquences en termes d’économies sur la sécurité, le matériel et le personnel ont provoqué une catastrophe environnementale.
Le porte conteneur s’est échoué dans une baie touristique, à 22 kilomètres à peine de la côte. La marée noire a causé des dégâts importants aux alentours et a rapidement atteint la côte. Le capitaine du navire a directement été arrêté pour avoir mis le bateau en danger et emmené au tribunal de Tauranga, mais sous haute protection policière afin d’éviter la colère de la population. Son avocat avait également demandé que son nom et sa photo ne soient pas publiés pour éviter que “le public se charge lui-même de faire justice”.
La quantité de fioul déversée dans les eaux a augmenté de jour en jour, de 20 tonnes le premier jour jusqu’à 350 tonnes rapidement. La marée noire, longue de 100 kilomètres, atteindra les plages des semaines durant. La population doit rester éloignée de celles-ci en raison de risques pour la santé. Plus de 500 personnes se sont directement organisées pour tenter de nettoyer les plages, mais le travail est titanesque et le temps particulièrement mauvais, ce qui a également permis que plus de pétrole soit déversé. Le bateau transportait 1300 tonnes, et on peut pomper au maximum 3 à 4 tonnes par heure.
Les conséquences de ce naufrage se feront sentir longtemps. Même 22 ans après la catastrophe de l’Exxon Valdez en Alaska, tout n’est pas revenu à la normale. Le Rena était utilisé par la plus grande entreprise de porte-conteneurs au monde, MSC. Ce désastre soulève de nombreuses questions: pourquoi le navire a-t-il navigué par mauvais temps, pourquoi est-il venu si près de la côte, les normes de sécurité étaient-elles respectées,… Et, en fait, il est assez aisé de répondre.
La Rena était un vieux porte-conteneurs qui ne remplissait pas toutes les conditions de sécurité, mais il est toujours possible aujourd’hui d’utiliser des navires aussi dangereux. Ce bateau était grec, mais battait pavillon libérien pour échapper à certaines législations, et le personnel engagé était composé de marins philippins choisis pour être exploités à bas prix et non pour leurs compétences. Laconique, le Centre d’action marin international (ISAC, un syndicat philippin de matelots) a commenté la catastrophe en disant : ‘‘Ce n’est pas surprenant. Tôt ou tard, ce navire devait avoir un accident.’’
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Eco-terrorisme dans le Golfe du Mexique
Nationaliser BP et le secteur pétrolier
Suite à l’explosion, le 20 avril dernier, de la plate-forme Deepwater Horizon, le président américain a qualifié la catastrophe de ‘‘11 septembre écologique’’ ! Il n’a malheureusement pas poussé son raisonnement jusqu’au bout… Le capitalisme et sa logique de maximisation du profit est prêt à causer des dégâts irréversibles à l’environnement et à ceux qui y vivent. La ‘‘guerre contre le terrorisme’’ est un échec, et si nous voulons éviter que la lutte contre ‘l’éco-terrorisme’ n’emprunte la même voie, nous devons détruire la base matérielle de cet ‘éco-terrorisme’ : le système de production capitaliste. Seule une gestion démocratiquement planifiée de l’économie peut à l’avenir assurer qu’une telle catastrophe ne se reproduise plus.
Par Alain, Namur, article tiré de l’édition d’été de Lutte Socialiste
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Multinationales pétrolières et changements climatiques
La réalité des changements climatiques est aujourd’hui généralement acceptée, mais les sociétés pétrolières ne jouent pas seulement un rôle important dans la pollution. Elles essayent aussi de jouer sur la perception que nous avons de cette pollution.
Le journaliste d’investigation George Monbiot a démontré qu’ExxonMobil avait ainsi directement ou indirectement subventionné 124 organisations dont le but était de contester les changements climatiques. La tâche de ces organisations est de semer la confusion en affirmant qu’il existe d’autres positions scientifiques que celles qui dénoncent les modifications climatiques. Cela aboutit parfois à des conclusions absurdes, comme de dire qu’il y a plus de chance de connaître une invasion extra-terrestre qu’un changement climatique… Tout est bon pour semer le trouble dans les médias et l’opinion publique.
Sécurité ignorée
Des documents démontrent que BP a ignoré des avertissements au sujet de la possibilité d’une fuite. En 2009, un rapport de la multinationale a affirmé qu’un accident était peu probable, voire même impossible. Mais les scientifiques et les membres du personnel ont toujours dit que c’était une conclusion un peu trop rapide. BP a économisé de toutes les manières imaginables, notamment en travaillant avec des sous-traitants, ce qui a assuré le licenciement de centaines d’ingénieurs. On a vu le résultat qui accompagne ces pratiques.
Les amis de BP
Jusqu’à présent, BP a entretenu de très bons liens avec l’establishment politique. Sarah Palin peut bien faire des critiques aujourd’hui, les liens entre son parti, les républicains, et le secteur pétrolier ne sont plus à démontrer. Le président Obama a, par exemple, reçu une aide financière de la compagnie pour sa campagne électorale. A peine un mois avant le désastre du Golfe du Mexique, le gouvernement Obama avait d’ailleurs examiné une loi destinée à élargir les possibilités pour le forage en haute mer. Quant au secrétaire d’Etat à l’énergie du gouvernement Obama, Steven Koonin, il était encore il y a fort peu directeur de recherche au service de… BP. Il était notamment responsable de la surveillance de la sécurité des plateformes en haute mer !
A lire aussi:
- Rubrique "écologie" de ce site
- Nationalisation de BP et des sociétés pétrolières – Transition vers l’énergie propre MAINTENANT! – Tract de Socialist Alternative (CIO-USA)
- Marée noire catastrophique dans le Golfe du Mexique – Arrêtons les pollueurs !
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11 travailleurs payent de leur vie la course aux profits
Selon plusieurs sources (dont deux élus démocrates au congrès US), BP aurait pris des risques lors du forage de la plateforme afin de se débarrasser de certains coûts… dont celui de la sécurité. Les économies ainsi réalisées seraient comprises entre 7 et 10 millions de dollars. De plus, avant l’explosion, plusieurs rapports avaient rapporté des incidents, sans que BP ne juge utile de leur donner suite.
Lors de l’explosion de la plateforme, 11 travailleurs sont décédés, une illustration du fait que la classe ouvrière paye toujours le prix fort de la course au profit. La classe des travailleurs toute entière sera touchée de diverses manières : les travailleurs de Louisiane (déjà victimes de l’ouragan Katrina) vont subir le choc de la catastrophe sur un secteur important de l’économie régionale, celui de l’élevage de crevettes (40% des fruits de mer consommés dans le pays proviennent de Louisiane). Le coût engendré par le nettoyage des plages ne sera que partiellement payé par BP. Des bénévoles sont parfois à l’œuvre sur certaines plages pour éliminer les galettes de pétrole qui s’y échouent. Et comment évaluer la perte subie par le patrimoine naturel (poissons, fonds marins, modification du biotope et de la biocénose) ? Le coût de la catastrophe ne pourra être que sous-évalué, au détriment de la collectivité.
La énième catastrophe
Le 24 mars 1989, l’Exxon Valdez a été responsable d’une marée noire de 38.500 tonnes en Alaska. Exxon a payé 3.4 milliards de frais de nettoyage et 500 millions de dollars de ‘‘dommages punitifs’’. Le 16 mars 1978, l’Amoco Cadiz a été responsable d’une marée noire de 227.000 tonnes de pétrole sur les côtes de Bretagne. Standard Oil a payé 1,25 milliard de dollars après 14 ans de procédure. Le 12 décembre 1999, le naufrage de l’Erika a déversé 20.000 tonnes sur les côtes de Bretagne, Total ne payant que 570 millions d’euros, dont 200 millions font toujours l’objet d’un pourvoi en cassation. Le Prestige, le 13 novembre 2002, a déversé 64.000 tonnes sur les côtes d’Espagne, de France et du Portugal. Le fond international d’indemnisation pour les dommages dus à la pollution (FIPOL) par les hydrocarbures estime à 1.05 milliard d’euros le coût de cette catastrophe. Finalement, le désastre du 20 avril 2010, qui aura déversé (selon les estimations du gouvernement américain) entre 177.000 et 322.000 tonnes de pétrole dans le Golfe du Mexique coûtera 9,8 milliards de nettoyage et environ 8,6 milliards d’indemnisation et de frais de justice (Le Soir, 16 juin 2010). Cette somme, même astronomique au regard des salaires et des sommes avec lesquelles la classe ouvrière doit se débrouiller, n’est qu’une grosse cacahuète au vu des dividendes versés par BP ces dernières années (environ 8,7 milliards d’euros par an).
Le titre de BP a subi des troubles en Bourse suite aux annonces menaçant de ne pas verser de dividende cette année. Cela démontre encore une fois de quelle rapacité font preuve les actionnaires face aux désastres écologiques et humains.
Une catastrophe qui en cache des tas d’autres dans le secteur
Dans le delta du Niger, un oléoduc d’ExxonMobil s’est rompu rejetant 4 millions de litres de brut pendant 7 jours avant que la brèche ne soit colmatée. Avec ces 606 champs pétrolifères, le Delta du Niger fournis 40% des importations américaines de pétrole. C’est devenu aussi la capitale mondiale de la pollution pétrolière… En deux générations, l’espérance de vie est retombée à 40 ans dans certaines régions de ce Delta. Entre brèche et fuite, tous les sols sont souillés. La corruption des régimes compradores de la région permet que les compagnies pétrolières ne soient pas trop inquiétées.
Plus jamais ça ?
Barack Obama a appelé l’économie américaine à se libérer de sa dépendance face au pétrole pour s’orienter vers les énergies du 21 siècle. Ce genre de déclaration ne vise qu’à restaurer son image, fortement écornée par sa gestion de l’affaire, qualifiée au mieux de molle.
Quand on demande aux travailleurs du secteur de la crevette dans la région s’ils sont favorables à la fermeture des plates-formes, leur réponse n’est pas unilatérale. En effet, le secteur pétrolier est aussi un grand pourvoyeur d’emplois et chaque crevettier a soit un fils, soit des amis qui travaillent dans le secteur. L’attitude incantatoire d’Obama tente en fait de masquer que les USA sont dépendants de l’industrie pétrolière. La seule solution, pour sortir de cette dépendance, est de nationaliser ce secteur hautement stratégique et en même temps dangereux. La mise sous contrôle des travailleurs de sites critiques comme ceux des plateformes en haute mer permettrait de ne pas laisser au seul soin du profit d’évaluer la politique de gestion du risque.
Pour sortir de la dépendance aux énergies fossiles, il faut planifier la transition vers les énergies renouvelables. Cela ne peut se faire que dans le cadre d’une économie planifiée. En effet, sur base capitaliste, la transition vers les énergies renouvelables est bloquée par l’investissement énorme qui est nécessaire afin de développer le secteur.
La concurrence dans un secteur pour obtenir une bonne part de marché et réaliser son profit, combinée à la concurrence entre tous les secteurs de l’économie, donne lieu à une répartition sectorielle du taux de profit. Le capitalisme vert n’est qu’une modification sectorielle de la répartition du taux de profit. Cela signifie que cela reste du capitalisme et, sous ce système, on ne peut trouver aucune solution pour répondre aux besoins sociaux tout en faisant face aux contraintes environnementales.
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Marée noire catastrophique dans le Golfe du Mexique – Arrêtons les pollueurs !
Nationalisons les géants du gaz et du pétrole
Une catastrophe environnementale menace la côte des Etats-Unis qui entoure le Golfe du Mexique, à la suite de l’explosion et de la submersion d’une plateforme pétrolière de la compagnie Deepwater Horizon (louée par BP), le 20 avril.
The Socialist, journal du Socialist Party (CIO-Angleterre et Pays de Galles), 5 mai 2010
Tandis que près d’un million de litres de pétrole s’échappent chaque jour du puits détruit, et sans perspective immédiate de pouvoir boucher les trois fuites majeures, les effets environnementaux et économiques dans la région vont être graves et durables sur le long terme. Les bassins à crevettes et les marécages côtiers fragiles seront ruinés pour des années si une importante quantité de pétrole parvient sur la côte.
Dans l’Etat de Louisiane (où est ancrée la deuxième plus grande flotte de pêche américaine, avec un chiffre d’affaires de 1,8 milliards de dollars par an), un habitant sur cinq vit déjà sous le seuil de pauvreté. Ce nombre ne peut que s’accroître au fur et mesure que le désastre se développe.
Le Président américain Barack Obama est déterminé à ne pas être perçu comme en train de roupiller pendant cette crise, contrairement à son prédécesseur George Bush lorsque l’ouragan Katrina a dévasté la région en 2005.
A la grande déception de ses partisans environnementalistes, Obama avait récemment annoncé la vente aux enchères pour les grandes multinationales pétrolières des permis d’exploitation des gisements pétroliers de l’espace maritime américain atlantique. Il a maintenant mis en suspens son annonce précédente, et à la place, son administration est tombée sur le géant pétrolier BP – une cible relativement facile, étant donné que cette compagnie n’est pas basée aux Etats-Unis, et étant donné son passé affreux tant sur le plan environnemental que sur celui de la sécurité.
Obama a accusé BP de n’entreprendre que des mesures de nettoyage de la fuite pendant les quatre jours qui ont suivi la submersion de la plate-forme à cause de l’explosion. Malheureusement pour les riches propriétaires de BP, la catastrophe du Golfe du Mexique coïncide avec le versement en dividendes de l’immense somme de 3,6 milliards de livres de profit accompli pendant le premier trimestre de cette année – surtout à cause d’une hausse rapide du prix de l’essence.
La catastrophe du Golfe du Mexique est en train d’être comparée à celle d’Exxon Valdez en Alaska en 1989, lorsque plus de 40 millions de litres de pétrole brut se sont échappés d’un super-pétrolier échoué.
Les gens demandent des réponses de la part de BP et des autorités américaines, quant à savoir pourquoi les mécanismes de sécurité de la plateforme n’ont pas fonctionné.
Mais le fait d’éviter de tels désastres (et pas simplement BP qui paye la facture du nettoyage, sous-estimée à hauteur de 1 milliards de dollars) ne pourra se faire que s’il y a un contrôle sur la production. Ceci requiert la mise en propriété publique de l’industrie pétrolière, ce que les gouvernements capitalistes occidentaux qui apprécient leurs relations fraternelles avec les multinationales du pétrole se refusent à faire.
Toutefois, dans les pays producteurs de gaz et d’électricité tels que la Bolivie et le Venezuela, les gouvernements de gauche élus ont en partie nationalisé leurs industries gazière et pétrolière. Ces mesures populistes ont infligé un coup énorme aux intérêts de l’impérialisme occidental en Amérique latine.
Un gouvernement socialiste qui nationaliserait complètement ses industries d’hydrocarbures sous le contrôle et la gestion des travailleurs – dans le cadre d’un plan global de production économique – non seulement permettrait une production d’énergie en toute sécurité, mais plus encore, tenterait de rompre avec la dépendance par rapport aux carburants fossiles, pour aller vers des sources d’énergie renouvelables.
La mentalité « chéquier » de BP
BP est la quatrième plus grande compagnie pétrolière au monde. Sa taille et sa richesse ont été bâties au prix des vies des travailleurs et de l’environnement. Onze personnes ont été portées disparues – on les suppose décédées – après que la plateforme Deepwater Horizon, louée par BP et appartenant à la firme américaine Transocean, ait pris feu et ait coulé.
En 1991, BP a été citée comme l’entreprise la plus polluante aux Etats-Unis. Selon une recherche du PIRG, BP a été responsable de 104 fuites de pétrole entre janvier 1997 et mars 1998.
En 2006, une fuite d’un des pipelines de BP sur la Pente Nord de l’Alaska a causé la perte de plus d’un million de litres de pétrole brut qui se sont répandus dans la toundra.
Il y a cinq ans, 15 personnes ont été tuées et 180 ont été blessées à la raffinerie BP à Texas City. Une enquête a déclaré que c’était l’ensemble de la politique de gestion de l’entreprise qui était responsable d’avoir ignoré les avertissements quant aux problèmes de sécurité catastrophiques, aggravé par une « mentalité chéquier ».
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Quelle alternative à la politique antisociale des Républicrates et des Démoblicains ?
Pourquoi nous soutenons Nader
Les USA éliront leur président et leur vice-président(e) en novembre. Les conventions des deux partis traditionnels, les Démocrates et les Républicains, ont fait les joies du monde de l’entreprise, le principal bailleur de fonds des deux campagnes. Tandis que les conventions bruissaient de palabres sur les multiples façons de remplir les poches des capitalistes, les opposants politiques en étaient tenus à l’écart par des robocops.
Par Wim Cardoen, depuis les USA
Des images, pas de programme
Les vrais points de programme affleurent à peine dans les médias, qui fourmillent au contraire d’enquêtes fouillées pour savoir si Obama s’est oui ou non rendu coupable de sexisme. Les Républicains veulent ainsi détourner l’attention de l’opinion publique en noircissant leur adversaire. Et ils n’hésitent pas à appeler Dieu à la rescousse. Sarah Palin aussi annoncé à la plus grande heure d’écoute qu’elle pouvait voir la Russie depuis l’Alaska et que, si sa vue lui faisait défaut, elle pouvait toujours faire appel à la Providence. Car, selon elle, c’est en effet la volonté divine qui l’a conduite à approuver la construction d’un oléoduc à travers l’Alaska.
La convention démocrate à Denver a recyclé Al Gore. Il est venu à Denver pour donner sa leçon au ban, à l’arrière-ban et au monde : le candidat indépendant Ralph Nader a été la cause des huit années Bush ! Les démocrates affirment défendre des valeurs progressistes et, pour eux, une voix pour des candidats comme Nader est une voix perdue.
Mais comment peut-on se déclarer progressiste quand on a participé au recul du pouvoir d’achat de l’Américain moyen et soutenu les aventures guerrières des USA dans le monde ? Bill Clinton, qui a taillé sérieusement dans l’Etat-Providence dans les années ’90, a été fortement applaudi. Mais Jimmy Carter, qui fut président démocrate de 1976 à 1980 – l’homme qui avait pourtant fourni des armes et des conseillers au Shah d’Iran et à nombre de régimes militaires en Amérique Latine et donné le feu vert à l’aide américaine aux milices islamistes antisoviétiques en Afghanistan, – s’est vu refuser l’accès au podium pour avoir exprimé récemment des critiques un peu trop aigües sur les pratiques d’Israël dans les Territoires occupés.
L’espoir d’un changement
L’Américain moyen a peu d’illusions à se faire quand on passe en revue le programme de Barack Obama, qui a trouvé positif l’envoi de troupes supplémentaires en Afghanistan et émis des menaces envers l’Iran.
Lorsque le Sénat vote sur le financement de la guerre en Irak et en Afghanistan, Obama vote toujours pour. Il veut renforcer l’armée après son élection. Lorsqu’on sait que le budget de la défense américain équivaut déjà quasiment à la somme des dépenses militaires du reste du monde, on peut difficilement considérer Barack Obama comme un pacifiste.
Les principaux conseillers d’Obama en matière économique – Austan Goolsbee, David Cutler et Jeffrey Liebman – sont trois néolibéraux purs et durs. Goolsbee s’en est pris notamment à Michael Moore dont le film Sicko plaide pour un système national et général de soins de santé. Pour lui, c’est incompatible avec le marché libre. David Cutler, ancien conseiller de Bill Clinton, est lui aussi un partisan du principe du marché libre dans les soins de santé qui sont, pour lui, une manière de faire du profit. Jeffrey Liebman, un ancien de l’époque Clinton défendait déjà la privatisation de la sécurité sociale sous l’Administration Clinton. Quant à Joe Biden, le colistier d’Obama, il est connu sous le sobriquet de Credit Card Joe à cause de ses bons et loyaux services envers le secteur financier.
S’il y a des différences de programme entre McCain – qui se profile plus à droite – et Obama, il y a surtout beaucoup de points de convergence sur l’essentiel : les deux partis sont soutenus par le big business, partagent la même foi aveugle dans le marché libre, défendent l’impérialisme américain, …
L’alternative politique – pourquoi nous soutenons Nader
Y a-t-il une alternative politique à McCain et Obama ? Une alternative qui défende les intérêts des travailleurs et de leurs familles ? Les démocrates redoutent toute tentative de mettre en avant un troisième candidat, à côté du républicain et du démocrate, et ils s’en prennent par conséquent à la campagne de Ralph Nader.
Des changements dans les rapports sociaux ne surviennent pas tout seul. La classe des travailleurs n’a pu imposer des acquis qu’à travers des années de lutte. La fête du 1er Mai trouve son origine dans la lutte des travailleurs américains pour la journée des huit heures. La classe ouvrière a pu imposer des acquis sociaux dans les années trente et quarante, non pas en comptant sur les démocrates mais en engageant une lutte dure contre la bourgeoisie. La grève des camionneurs de Minneapolis (1934) en est un bon exemple. Le spectre d’une Amérique rouge a fait trembler l’Administration Roosevelt qui a dû fait des concessions importantes.
Le mouvement ouvrier américain est sur la défensive depuis des décennies. La régression sociale ne cesse de s’étendre; il est urgent de la stopper et de la faire reculer. Nader n’est pas un socialiste. Son programme n’en contient pas moins beaucoup d’éléments progressistes comme instaurer une caisse générale d’assurance maladie, mettre le holà à l’impérialisme, rétrécir sérieusement l’armée américaine, s’en prendre énergiquement à la criminalité en col blanc, abolir la loi antisyndicale Taft-Hartley, taxer la spéculation en bourse, protéger et renforcer les libertés individuelles qui ont été mises à mal par les démocrates comme par les républicains, rompre avec la tyrannie du bipartisme.
Une campagne Nader couronnée de succès pourrait être un signal clair : cela démontrerait l’existence d’un soutien plus large aux luttes des salariés et pourrait donner une impulsion à des actions plus offensives.