Tag: Agents pénitentiaires

  • Liège : Concentration rouge à la gare des Guillemins

    liege_rassemblement_0606_01Ce lundi 6 juin à midi, plusieurs centaines de syndicalistes se sont réunis à l’Esplanade des Guillemins à Liège pour un rassemblement destiné à dresser quelques perspectives dans le cadre du nouveau plan d’action syndical contre Charles Michel et sa clique. La CGSP wallonne a récemment annoncé viser explicitement au renversement du gouvernement. L’essentiel des militants présents étaient membres de la CGSP, mais on trouvait aussi quelques travailleurs du privé parmi lesquels des métallos, qui ont déposé un préavis de grève vendredi dernier pour couvrir tous types d’actions mené ces prochains mois, jusqu’au 31 décembre. Quelques syndicalistes agents pénitentiaires de la CSC étaient aussi au rassemblement, au côté de leurs collègues.

    Avant les prises de paroles, nous avons pu entretenir de nombreuses discussions avec les syndicalistes, dont la majeure partie revenait tout juste d’Assemblées du personnel sur leur lieu de travail qui avaient permis de tâter le pouls de la base. A certains endroits, celles-ci furent de réelles réussites avec une participation impressionnante.

    Nous avons pu remarquer une fois de plus quel fut l’impact du plan d’action de 2014 sur le renouvellement de certaines délégations. Des syndicalistes même récents sur leur lieu de travail ont véritablement émergé de la lutte et ont renforcé ou carrément remplacé des délégations qui portaient plus sur leur dos le poids de la période passée, moins portée sur la confrontation ouverte avec le pouvoir en place. Une toute nouvelle déléguée terminait ainsi avec humour le récit de son début d’expérience à la tête de la représentation syndicale «les 45 heures, pour l’instant, on les réalise chez nous, et même plus, mais c’est pour organiser notre combat !» On ne répétera jamais assez les efforts et les sacrifices que les militants combatifs réalisent pour la protection de nos droits.

    Nombreux étaient les travailleurs impatients d’entendre les prises de parole afin de voir quelles perspectives présenter ensuite à leurs collègues. Est-ce que la colère est présente sur les lieux de travail ? Oui, ce n’est pas ça qui manque. Mais en divers endroits, c’est le danger du doute qui s’installe. Ira-t-on jusqu’au bout ? La chute du gouvernement est-elle possible (personne ne se demandait si elle était souhaitable…) ? Comment Passer l’épreuve de l’été ? Comment les choses se passent-elles chez les collègues des autres services publics ? Et dans le privé ? Aux pieds des escaliers de la gare transformés en tribune improvisée comme c’est maintenant la tradition se trouvaient les agents pénitentiaires, dans le combat de longue haleine inspire le respect. 42 jours de grève ! A leur côté, quelques cheminots, dont la grève de plus d’une semaine a été suspendue jusqu’au 13 juin au soir. Mais est-il possible d’entrainer ses collègues dans une telle bataille à d’autres endroits ? Pour beaucoup de militants, il reste encore à convaincre autour d’eux, même si la progression du ras-le-bol n’est plus à démontrer.

    Une lame de fond demandeuse d’actions

    liege_rassemblement_0606_02Toutes ces questions ne remettent pas en cause la combativité de la base. Interrogé dans L’Avenir, le directeur de la Form’Action André Renard (FAR) Bernard Bolly a d’ailleurs précisé qu’il existe au sein de la FGTB “une lame de fond” demandeuse d’actions, située principalement à Liège. “Et c’est cette lame de fond qui est en train d’apparaître aujourd’hui”.”

    Les prises de parole des responsables syndicaux ont commencé par un hommage aux victimes du dramatique accident ferroviaire survenu hier soir à Saint-Georges-sur-Meuse. Trois personnes sont décédées, parmi lesquelles un militant de la CGSP, et 9 personnes ont été blessées. Par la suite, quelques points de la longue liste des horreurs du gouvernement Michel ont été énumérés, et il a été plus concrètement question de l’agenda à venir.

    Un appel a été lancé pour partir en grève dans les services publics demain, certains sont partis en grève à partir du rassemblement, certains lieux de travail seront encore à l’arrêt par la suite. Ainsi, dans diverses communes, il est question de faire grève ce mardi, ce mercredi et ce jeudi. Les modalités d’actions divergeront certainement en fonction de la tradition syndicale instaurée sur le lieu de travail, à certaines places il faut encore convaincre pour dépasser le noyau dur de la délégation syndicale. Lundi prochain, le 13 juin, un plan d’action spécifique aux services publics sera présenté dans la perspective de la grève générale nationale des secteurs public et privé à l’appel de la FGTB le 24 juin prochain. La CSC-Enseignement et la CNE ont déjà annoncé leur participation à cette nouvelle journée de lutte.

    Le 13 juin, ce sera aussi la date de la grève des travailleurs de Bpost et des cheminots, qui ont suspendu leur grève vendredi dernier afin de laisser les grévistes souffler un peu, financièrement et physiquement. Les médias ont beau clamer haut et fort que l’activité des grévistes se limite aux barbecues, la réalité est celle d’un combat usant par nature.

    A la suite de la concentration, une bonne partie des participants s’est dirigée vers le Tour des Finances toute proche, qui a été pacifiquement vidée de ses travailleurs.

    Jusqu’à la chute du gouvernement !

    Ce gouvernement doit être renversé. Les agents pénitentiaires et les cheminots ont créé un momentum à saisir. Vous pouvez le renforcer en insistant sur la tenue d’assemblée du personnel et en convaincant vos collègues de participer à la grève générale du 24 juin ou même avant si la dynamique de la vague de grèves l’exige. Cela instaurerait une pression sur les dirigeants syndicaux pour, cette fois-ci, continuer jusqu’à la chute du gouvernement. Les syndicats doivent rompre avec leurs partenaires politiques traditionnels et, en collaboration avec les mouvements sociaux comme Tout Autre Chose, le PTB, le PSL, etc., construire un front politique pour une société au service de la collectivité et pas seulement d’une poignée de super-riches.

    => Notre tract distribué au rassemblement d’aujourd’hui : La coupe est pleine ! Mobilisez avec nous pour la grève du 24 juin

  • Liège: «Ce gouvernement de crapules et de salauds doit partir!»

    Liege04C’est sous les applaudissements et les vivats que cet appel lancé de la tribune syndicale a été accueilli par les syndicalistes réunis à 16h30 à la gare des Guillemins hier, à la fin de la journée d’action en défense des services publics prévue dans le nouveau plan d’action syndical. A Liège, comme ailleurs en Wallonie, la CGSP avait appelé à la grève. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle a bien été suivie…

    Liege01Nous avons commencé notre tournée des piquets à la prison de Lantin, à 5h, pour directement rejoindre l’action de blocage partiel des accès au port pétrolier de Wandre menée par une bonne centaine de grévistes, des agents pénitentiaires et des cheminots essentiellement. Les discussions y allaient bon train sur la lutte, pas seulement de leur secteur (les agents pénitentiaires entrent ce mercredi dans leur 6e semaine de grève!) mais aussi plus largement, contre le gouvernement. Jusqu’à sa chute ? Jusqu’à sa chute!

    Parmi les syndicalistes avec lesquels nous avons discutés subsistent bien peu de doutes quant aux possibilités de «faire reculer» Michel et sa clique. Notre tract et la première page de notre journal, Lutte Socialiste, titraient justement sans la moindre équivoque : «Continuons jusqu’à la chute du gouvernement!» Reste à savoir comment, et c’est sur ce point que nous avons le plus débattu durant toute la journée.

    A Liège, au centre-ville, si on ne trouvait pas des piquets partout (le poids de la CGSP étant tel que personne ne s’est présenté en de nombreux lieux de travail), ceux que nous avons pu voir étaient généralement bien fournis. Les piquets de grève peuvent aussi constituer des lieux de débats pour discuter de la suite du combat, et nous avons voulu apporter notre pierre à cet édifice avec notre tournée de solidarité.

    Liege12Le centre-ville a également été marqué par une action de sensibilisation menée par des enseignants venus en nombre bien plus imposant que prévu, les paquets de tracts à distribuer aux passants et automobilistes ont rapidement manqué! Ce fut l’occasion de voir la détermination à lutter qui se trouve dans ce secteur mais aussi, grâce à la distribution de tracts, de pouvoir apprécier le soutien de la population, qui a klaxonné avec enthousiasme ou qui criaient «vous avez raison». Il y a bien eu quelques grincheux, mais force est de constater que la propagande de dénigrement des médias et du gouvernement a un impact plus limité que ce que laissent imaginer les commentaires sous les articles de presse en ligne…

    => Le tract du PSL pour la journée d’action et de grève de ce 31 mai: La coupe est pleine: Continuons jusqu’à la chute du gouvernement !

  • Près de la moitié des cheminots néerlandophones en grève. Bientôt tous ?

    namen2Les tentatives visant à diviser la révolte des cheminots selon des lignes communautaires échoueront. Les rapports qui font état de l’échec de la grève en Flandre sont mensongers. Là aussi, la grève se développe. Entre un tiers et la moitié des cheminots flamands sont impliqués dans le mouvement. Il est vrai que la participation y est encore inférieure à celle connue du côté francophone, où jusqu’à 80% du personnel est à l’arrêt, mais la grève est en pleine expansion en dépit de la menace de sanctions. Nous avons ainsi appris qu’une réunion du personnel a spontanément pris place cet après-midi à l’atelier de Malines, où a été voté d’arrêter le travail aujourd’hui et demain.

    A Namur, une excellente initiative a été prise : les agents pénitentiaires et le personnel des chemins de fer (y compris l’atelier de Salzinnes) ont manifesté ensemble à travers la ville.

    Il est important que les cheminots ne soient pas seuls à lutter. Les agents pénitentiaires sont déjà en grève depuis 4 semaines pour exiger plus de collègues, avec des revendications offensives. C’est également possible dans le rail. Ce n’est pas simplement l’attaque contre les jours de crédit récemment dévoilée qui doit être balayée de la table: toutes les autres doivent être repoussées, comme le plan Galant, et il faut aller plus loin, en exigeant plus de collègues et plus de moyens pour défendre un service maximal pour les usagers.

    La CGSP Wallonne vient de terminer son Congrès par une décision d’importance : devant le délabrement organisé de la fonction publique par le Gouvernement fédéral (prisons, justice, finances, SNCB, administrations …), la CGSP vient de décréter une grève au finish qui se poursuivra donc au-delà de la seule journée du 31 mai.

    Ci-dessous: quelques photos de Namur
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  • La situation détestable dans les prisons? Rien à voir avec les grévistes.

    prisonLe sous-financement et la mauvaise gestion sont responsables !

    Ces dernières semaines, nous avons quotidiennement pu voir des reportages sur les horribles conditions de détention en Belgique. Sans les grèves, personne n’en aurait parlé. Mais ce gouvernement des riches tire plus vite que son ombre dès qu’il s’agit d’instrumentaliser une grève pour défendre l’un de ses sujets de prédilection : le célèbre service minimum. Après les cheminots et les contrôleurs aériens, les agents pénitentiaires sont devenus la nouvelle cible de la guerre médiatique. Le gouvernement s’est par contre révélé incapable de trouver la moindre solution pour les prisonniers.

    Par Anja Deschoemacker

    Les conditions de détention n’empêchent pas les politiciens de dormir.

    Il suffit de regarder l’âge de nos prisons pour comprendre l’ampleur du sous-investissement. Celle de Forest est encore relativement jeune (1910). En tout cas plus jeune que celle de Saint-Gilles (1884), d’Ypres (1876), de Malines (1874), de Mons (1870), de Louvain (1860), de Ruiselede (1849) et bien sûr de Merksplas (1825). Mais dans la presse, face aux planchers qui s’effondrent et aux infiltrations d’eau, le coupable… c’est la grève !

    Quand les détenus de Merksplas (pas en grève) se sont révoltés, c’est à peine si les médias en ont fait mention. Tous les projecteurs sont braqués sur la condamnation de l’État belge à assurer un service minimum en prison en cas de grève des agents pénitentiaires, mais c’est silence-radio sur les nombreuses condamnations de la Belgique (notamment de la Cour européenne des droits de l’homme) concernant la situation déplorable des prisons en ‘‘conditions normales’’, c’est-à-dire en dehors des grèves. Le système pénitentiaire belge figure aussi, en permanence, en bonne place dans les rapports d’Amnesty International.

    Le sous-investissement est non seulement une question d’infrastructures négligées et délabrées (à l’instar des écoles, des musées, des tribunaux, des tunnels,…), mais aussi de personnel trop limité, en sous-effectif à la suite de décennies d’assainissements budgétaires. Depuis 2014 à peine, le nombre de gardiens de prison est passé de 8.200 à moins de 7.000. Le nombre de détenus dépasse, par contre, maintenant les 11.000 pour moins de 10.000 places. Résultat: un personnel surchargé de travail avec beaucoup de malades (de longue durée). Mais même à cet égard, la presse ne lâche pas prise : les grévistes sont accusés d’être en congé maladie de manière à garder leur salaire alors qu’ils sont en grève. La réalité est toute autre. Entre le 26 avril et le 12 mai, 294 contrôles ont été effectués : 10 agents avaient une absence justifiée, mais ont été remis au travail plus rapidement et 2 agents avaient une absence injustifiée. La situation dans les prisons est intolérable tant pour les prisonniers que pour les agents. Alors que certains commentateurs voudraient nous faire croire que ce sont les gardes qui sont fautifs du peu d’activités pour les prisonniers, c’est en réalité le résultat logique du manque de personnel.

    À cela vient s’ajouter une politique qui pousse beaucoup de gens vers les prisons. Le sous-financement du secteur de la santé mentale implique – malgré les nombreuses condamnations d’organismes inter nationaux – que des centaines de détenus sont enfermés dans la prison plutôt que d’être accueillis dans une structure appropriée. Mais c’est vrai, les détenus ne peuvent pas voter… Les politiciens bourgeois et les médias ne s’intéressent aux conditions inhumaines du système carcéral qu’en cas de grève, pour dénigrer celle-ci. Et leur seule solution, c’est de s’en prendre au droit de grève.

    Il faut plus de moyens !

    Cela fait longtemps déjà que les agents pénitentiaires luttent pour des conditions de travail humaines, ce qui signifie plus de personnel. Les gouvernements successifs s’en sont tenus à de vagues promesses jamais concrétisées. Ce n’est pas une surprise s’ils éprouvent de la méfiance envers une nouvelle ‘‘réforme’’ qui ne comporte aucune augmentation fondamentale du budget, bien au contraire.

    En dépit d’un effort persistant pour faire jouer la division communautaire – les syndicats flamands ont accepté les propositions du Ministre Geens, tandis que les gardiens wallons les ont rejetées – ce n’est qu’une question de temps avant que de nouvelles grèves éclatent en Flandre. Le nombre d’agents est minimal et le remplacement de ceux qui partent en pension n’est garanti que pour 2016 dans le projet de Geens.

    Le sous-financement systématique de tous les services publics, y compris les forces de sécurité, ne rend pas non plus le remplacement des gardiens de prison des plus évidents. Après plus de deux semaines, la colère a commencé à se diffuser dans la police et il a été question d’une éventuelle action de grève. Le gouvernement a ensuite envoyé l’armée, qui a immédiatement répondu qu’elle était déjà surchargée et ne voulait pas être utilisée pour briser la grève. Les pompiers de Liège ont déposé un préavis de grève après que l’on ait fait appel à eux pour la prison de Lantin. Pendant ce temps, même les magistrats menacent de partir en grève en juin parce qu’ils ne peuvent plus faire leur travail correctement dans le cadre actuel. Eux aussi font face à une pénurie systématique du personnel, à l’insuffisance de moyens et à des infrastructures obsolètes.

    C’est pareil dans tous les services publics et dans toutes les infrastructures. Giuseppe Pagano, professeur de finances publiques à l’Université de Mons, donne un aperçu du désinvestissement dans l’infrastructure publique dans une interview accordée au Soir (11 mai) : ‘‘Depuis le milieu des années 1970, le désinvestissement est constant. À chaque crise, on passe sous un palier et on ne remonte jamais au-dessus : on était entre 4 et 4,5 % du PIB d’investissements publics dans les années 70, on est tombé à 3 % dans les années 80, on est à 2,4 % en 2015. (…) La volonté des pouvoirs publics de diminuer les dépenses en personnel est aussi très claire. Tout ceci alors que la population belge continue à augmenter et dans le même temps ses besoins en services publics. Concernant le personnel, on peut faire des gains de productivité. Mais ces gains sont très difficiles à réaliser dans les métiers d’accompagnement physique des gens, comme l’enseignement, les soins de santé ou les prisons.’’

    Mettre un terme à ces conditions inhumaines de détention signifie de bouleverser l’ensemble de la politique. Il nous faut un plan massif d’investissements publics pour satisfaire les nécessités sociales. Les prisons déclarées trop vieilles à de nombreuses reprises doivent être fermées ou rénovées si c’est possible. La détention provisoire doit être limitée autant que possible, mais même l’extension sensible de la surveillance hors de prison par bracelet électronique exige du matériel et du personnel. Les personnes souffrant de troubles mentaux ne doivent jamais être envoyées en prison. Cela signifie de revoir le financement des établissements adéquats.

    Halte aux coupes budgétaires

    Le gouvernement est prêt à toutes les absurdités budgétaires pour offrir encore plus de cadeaux aux riches et aux grandes entreprises. Les détenus, les gardiens de prison et la politique de réinsertion ne bénéficieront jamais de pareille bienveillance.

    Le combat des agents pénitentiaires est révélateur de la situation qui prévaut dans l’ensemble des services publics, à tous les niveaux de pouvoirs, fédéral, régional, communautaire, provincial et communal. Si nous ne parvenons pas à mettre fin à l’austérité, le gouvernement continuera à détruire les services publics, à l’instar des gouvernements précédents, mais à un rythme plus soutenu. Une défaite dans un secteur sera le prélude à une autre dans un secteur différent.

    Le gouvernement vise aussi à s’en prendre au droit de grève.

    L’instauration d’un service minimum serait un butin important pour cette bande d’apprentis-Thatcher. Mais les agents pénitentiaires, à l’image des cheminots et des contrôleurs aériens, déclarent qu’ils sont incapables d’assurer le minimum requis pour leur tâche dans les conditions actuelles en temps normal. Imposer un service minimum n’a rien à voir avec la défense des usagers des services publics, il s’agit de casser le droit de grève pour continuer tranquillement la politique de désinvestissement et d’augmentation de la charge de travail pour le personnel. Si le service minimum est instauré dans les prisons, il ne faudra pas longtemps avant qu’il ne soit imposé aux autres services publics.

    Le gouvernement lance déclaration de guerre après déclaration de guerre. Ne pas riposter signifie être vaincu. Les prisonniers et les gardiens doivent espérer que le nouveau plan d’action des syndicats sera massivement suivi comme le précédent, mais que cette fois-ci il ne sera pas stoppé avant la chute du gouvernement.

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    Des gardiens privés ?

    La N-VA, qui n’en rate décidément pas une, veut privatiser le secteur des agents pénitentiaires. L’exemple des États-Unis illustre suffisamment à quel point cela est néfaste pour la société. Mais pas besoin d’aller aussi loin. Le Centre de psychiatrie légale de Gand, où se trouvent des détenus avec des troubles mentaux, est géré par le privé. Le rapport des services flamands d’inspection sanitaire a conclu que les services de base n’étaient pas assurés en raison du manque de personnel. Fin décembre, le centre a renvoyé un détenu dans une prison ordinaire parce que toutes les cellules d’isolement étaient utilisées à la suite d’incidents divers. Le régime devient plus répressif à mesure que le manque de personnel est important. Ni les travailleurs, ni les détenus ne sont servis par une telle situation.

  • [VIDEO] Les agents pénitentiaires en colère manifestent à Bruxelles.

    Aujourd’hui, nous avons vu une manifestation radicale des agents pénitentiaires, avec le soutien d’autres secteurs. La grande colère présente n’a rien de surprenant, cela fait déjà une quinzaine d’années que l’on connait les problèmes de surpopulation carcérale et de manque de personnel. Et ce que le gouvernement propose, c’est encore moins de personnel.

    Le ministre prétend toujours vouloir discuter, mais il ne met rien sur la table. Les dépenses dans la justice sont extrêmement faibles et toute la pression dans les prisons retombe sur les gardiens. Le gouvernement parle aujourd’hui des conditions de détention des détenus, mais ils le savent depuis des années et n’ont jamais rien fait. C’est utilisé pour casser la grève et envoyer l’armée soi-disant en « mission humanitaire » au sein des prisons.

    Mais en réalité, quand il s’agit d’investir plus de moyens, on n’entend pas les autorités. Ce sont tous les secteurs qui sont confrontés au manque de moyens. Ce gouvernement des riches doit être renversé. Le plan d'action des syndicats offre la possibilité de combiner revendications spécifiques et générales en un puissant mouvement par lequel il nous est possible de renverser le gouvernement.

    Quelques mots d'Eric Byl, responsable du travail syndical du PSL, d'abord en français, ensuite en néerlandais.

  • A nouveau plus de 100.000 le 24 mai? 2e plan d’action : A bas le gouvernement et l’austérité

    agents_penitentiaires_17mai2016

    Nous sommes encore en plein dans les élections sociales. Quelle en est la participation? Quelle délégation progresse? Quelles seront les relations entre syndicats? C’est encore largement inconnu. Pour les patrons et les politiciens, nos militants sont égoïstes et nos candidats ignorent ce qui se passe au boulot. Dans les médias, les syndicats sont quotidiennement décriés. Pourtant, nous nous renforçons. Il n’y a jamais eu autant de candidats auparavant : 132.750 ! Le nombre de membres des syndicats a grimpé de 200.000 depuis 2006. 75% des électeurs flamands et 81% des francophones estiment que les syndicats sont importants pour défendre nos droits sociaux. Mobiliser cet immense réservoir de soutien en faveur d’une alternative aux politiques néolibérales, voilà tout l’enjeu du plan d’action des syndicats.

    Le plan d’action que la direction syndicale a présenté n’est pas des moindres (voir encadré). Il ne pouvait guère en être autrement: Kris Peeters est allé trop loin. Et qu’il ajoute, au beau milieu des Panama Papers, que nous vivons tous au-delà de nos moyens est incroyablement arrogant. Bientôt, les salaires et le droit de grève seront à l’agenda et alors pourra commencer cet été le véritable élagage selon Peeters. Il ne serait pas surprenant qu’un nouveau saut d’index survienne encore. Face à tant de foyers de lutte, la FEB en rajoute une couche en contestant la protection des délégués syndicaux.

    Casser la grève sous prétexte de “mission humanitaire”

    Le Premier ministre Charles Michel veut que “cette coalition unique change l’ADN de la société.” Comprenez: le gouvernement va à l’épreuve de force. Son attitude à l’égard de la grève des gardiens de prison montre jusqu’où il veut aller. Tout au long de l’année, les prisonniers doivent se soulager devant leurs codétenus en raison de cellules surpeuplées, mais quand les gardes désespérés décident d’entrer en grève, le gouvernement envoie les militaires pour «mission humanitaire». Si le gouvernement applique contre les grèves les mêmes moyens que contre les attentats, comment dès lors être surpris que l’extrémiste patronal Van Eetvelt suit la logique jusqu’à nous qualifier de terroristes?

    Armée ou pas, si nous sommes de retour à Bruxelles à plus de 100.000, le gouvernement sera secoué. C’est avec ce message qu’il faut aller vers nos entreprises : nos actions peuvent arracher de bons résultats. Nous ne devrions pas attendre la fin des élections sociales: la meilleure campagne électorale, c’est celle qui répond aux enjeux actuels. Il faut diffuser nos affiches et nos tracts, mais surtout également prendre le temps, avec le noyau militant, de convaincre l’ensemble des collègues de rejoindre le mouvement cette fois-ci. Pourquoi ne pas faire une liste de mobilisation complétée jour après jour ? Chaque secteur, chaque entreprise, chaque travailleur est à nouveau touché par au moins une des mesures. Nous devons en discuter et organiser des assemblées du personnel là où c’est possible. Pourquoi ne pas soumettre au vote le plan d’action afin de maximiser la participation?

    Mettre de côté les intérêts particuliers des patrons

    Personne ne participerait à une telle assemblée du personnel? On ne peut le savoir qu’en essayant. Mais même avec une présence décevante, vous pourrez au moins signaler que vous avez offert à chacun la possibilité de participer aux décisions. Le patron s’y oppose? Cette confrontation va au-delà de l’entreprise, il s’agit de la préservation de nos droits sociaux et ses intérêts particuliers doivent céder la place. Vous n’osez pas prendre la parole devant tant de gens ? Demandez à votre secrétaire ou si nécessaire à un délégué expérimenté votre secteur d’activité d’être invité comme conférencier. Votre entreprise est proche d’une zone résidentielle? Pourquoi ne pas demander aux voisins d’accrocher à leur fenêtre l’affiche de mobilisation ? Prenez des dispositions concrètes pour le 24 mai, à l’entrée de l’entreprise si possible. Amenez un mégaphone, des drapeaux, du café et une radio. Assurez-vous de l’animation au point de départ.

    Une manifestation et une grève, cela ne suffira pas, les enjeux sont trop élevés. La FGTB a raison de prévoir avant juillet une grève de 24 heures, le 24 juin. La menace serait sinon que l’attaque contre la semaine des 38 heures, contre les pensions des fonctionnaires et pour une flexibilité accrue soit débordée par de nouvelles mesures. Un certain nombre de centrales de la CSC ne l’entendent pas autrement. Mais ce n’est pas un hasard si le gouvernement prévoit son véritable travail de coupe pour cet été. Il espère moins d’attention et plus de clémence. Voilà pourquoi les syndicats doivent considérer leur plan d’action au-delà de l’été. La force des syndicats, ce sont les militants. Ils donneront forme au plan d’action dans l’entreprise et si possible dans les quartiers des environs également.

    Un taxshift? Ce gouvernement doit tomber!

    Un plan d’action qui s’étale sur 5 mois peut être très fort. Cela nous donne le temps nécessaire pour bombarder d’arguments les collègues. Mais l’été ne pourrait pas l’affaiblir ? Allons-nous à nouveau nous laisser rouler par un taxshift qui s’est avéré être une attaque contre notre pouvoir d’achat? Nous avons appris du plan d’action de 2014 que le gouvernement ne veut pas fléchir, il ne “négocie” que des détails. Pourquoi ne pas dire les choses comme elles le sont: le gouvernement lance une épreuve de force politique, son renversement est la seule réponse appropriée. Une grève politique? Ce ne sont pas les syndicats mais bien le gouvernement qui place chaque conflit social sur l’agenda politique. Quel est le problème avec une grève politique de toute façon ? Cela nous a donné la journée de 8 heures, le suffrage universel et les congés payés. Le gouvernement a beau jeu de parler de «valeurs occidentales», il veut nier les moyens qui ont permis de leur faire voir le jour.

    Ce gouvernement n’est pas fort. Sa politique économique est un échec. Le déficit budgétaire est à nouveau dans la zone de danger européenne. La dette publique est en augmentation malgré les taux d’intérêt plus bas. Avec la Finlande, notre pays est le seul en Europe à voir baisser son taux d’emploi. Et si demain les prix du pétrole augmentent à nouveau ? Que faire si la Banque centrale européenne ajuste sa politique de création monétaire et de bas taux d’intérêt ? Que faire si l’économie chinoise glisse vraiment dans la récession? Que faire si David Cameron perd le référendum sur le Brexit? Chez qui pensez-vous que le gouvernement ira encore frapper ? Si nous renversons le gouvernement, celui qui le suivra devra chanter sur un autre ton. Il sera confronté à une classe ouvrière plus consciente d’elle-même.

    Les syndicats peuvent redessiner le paysage politique

    Un mouvement qui balayerait par la grève le gouvernement et l’austérité conduira inévitablement à la question de l’alternative politique. Simplement revenir aux coalitions de centre-gauche qui appliquent l’austérité à un rythme plus lent serait une énorme déception. Les syndicats sont les plus grandes organisations du pays. Leurs appels sont massivement suivis. Beaucoup de jeunes, y compris des non-syndiqués, essayent à leur manière de renforcer la lutte sociale, avec Tout Autre Chose, Nuit Debout et d’autres mobilisations spontanées. Un deuxième plan d’action ne doit pas se limiter à stopper l’austérité ni à la chute du gouvernement. Il doit unir les forces dans l’entreprise, dans les quartiers et dans la rue pour instaurer une politique différente.

    Ailleurs en Europe, de nouvelles formations de gauche comme la coalition espagnole Podemos-Izquierda Unida défient les partis traditionnels. Depuis que Jeremy Corbyn s’est retrouvé président du parti travailliste, une guerre civile s’y déroule entre la droite blairiste et la gauche corbyniste. La campagne de Bernie Sanders aux États- Unis illustre le potentiel pour un parti qui rompt totalement avec les politiques de Wall Street. Une rupture des syndicats belges avec leurs «partenaires» traditionnels pour prendre une initiative audacieuse ouverte aux nouveaux mouvements sociaux, au PTB et à d’autres forces de la gauche radicale pourrait générer un enthousiasme débordant et, dans un délai de quelques mois, redessiner le paysage politique du pays. Le PSL y contribuera et continuera à lutter pour mettre fin à ce système obsolète de la propriété privée et du profit afin de promouvoir un socialisme démocratique et moderne où les connaissances et les ressources disponibles bénéficieraient à tous.

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    • 24 mai : manifestation en front commun syndical
    • 31 mai : manifestation des services publics en front commun
    • 25 mai – 17 juin : actions à thème
    • 20 – 24 juin : sensibilisation dans les entreprises
    • 24 juin : grève générale de la FGTB (avec le soutien probable de centrales de la CSC)
    • 29 septembre : manifestation en front commun
    • 7 octobre : Grève générale en front commun

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    Nous ne pouvons pas compter sur les médias dominants pour relayer nos points de vue et nos préocupations. Là aussi, on ne mord pas la main qui nous nourrit. C’est pourquoi il est important de soutenir une presse telle que Lutte Socialiste. Achetez notre journal auprès d’un militant pour 2 euros
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  • Namur et La Louvière: Meetings contre la répression des droits syndicaux

    sol_droit_de_greve_namurA l’image du meeting “Droits syndicaux et syndicalistes attaqués” qui s’était tenu à Bruxelles le 18 mars dernier (lire notre rapport), les locaux de la FGTB de Namur accueilleront le cheminot Jordan Croeisaert, des syndicalistes de Goodyear et le secrétaire général de la FGTB Marc Goblet le 24 mai prochain, tout juste après la grande manifestation nationale qui se déroulera le même jour à Bruxelles.

    Le gouvernement utilise maintenant l’armée pour tenter de briser la grève des gardiens de prison. Nous sommes aussi à l’aube d’un nouveau plan d’action qui, espérons-le, ne s’arrêtera pas à mi-chemin et conduira à la chute du gouvernement Michel. Dans ce contexte, ce meeting qui donnera la parole à des syndicalistes victimes de la répression revêt une importance toute particulière.

    sol_droit_de_greve_lalouviereEn France, le mardi 12 janvier 2016, le tribunal correctionnel d’Amiens a condamné huit ex-salariés de Goodyear à neuf mois de prison ferme et quinze mois avec sursis. Une décision inédite. La solidarité internationale avec ces camarades est cruciale. Cela doit également nous servir d’avertissement en Belgique, au moment où le droit de grève est dans le collimateur des autorités. Le cas de Jordan Croeisaerdt est des plus emblématiques. Cet accompagnateur de train et délégué CGSP-Cheminots s’est vu infliger une astreinte à hauteur de 1700 euros lors de la grève des cheminots des 6 et 7 janvier derniers. Cette attaque vise à essayer d’intimider un délégué qui défend avec acharnement ses collègues et son métier pour s’en débarrasser.

    Ce 24 mai, après la manifestation nationale à Bruxelles, rendez-vous à Namur, à 19h aux locaux de la FGTB Namur, rue Dewez, au n° 40. A l’initiative d’AFICo ASBL.

    Le lendemain 25 mai, Jordan et les Goodyear seront à La Louvière en compagnie de Jean François Tamellini, secrétaire fédéral de la FGTB. Rendez-vous à 19h à la CGSP-Centre de La Louvière, rue du temple au n° 7. A l’initiative de la CGSP-Centre.

    => Groupe Facebook : Solidarité avec Jordan et contre la repression des mouvements sociaux

  • La lutte paie. Les gardiens de la prison d’Anvers remportent une victoire!

    Après des semaines de grève, les gardiens de la prison d’Anvers ont eu gain de cause sur tout la ligne. Il y aura plus de personnel pour combler le manque actuel. En cas de manque d’effectifs, le travail sera adapté. Il a fallu quatres semaines pour obtenir cela, même si ce manque de personnel suffisant était flagrante.

    Malgré cela, la ministre Onkelinx a préféré durcir le conflit. Son désir était la capitulation des gardiens de prison et elle fit tout son possible pour casser la grève. Elle pu compter sur le soutien du parlementaire VLD Fons Borgignon, qui proposa de limiter plus encore le droit de grève pour le personnel des prisons. Malheureusement, un protocole pour restreindre le droit de grève fut accepté par un syndicat : le CCOD ( la CCSP flamande, centrale CSC pour les services publics).

    Au piquet de grève de la prison d’Anvers, c’est à coup de gamineries que l’on chercha à démoraliser les travailleurs: ainsi a-t-on interdit aux grévistes de mettre un baril qui les rechauffait au piquet. Les services de nettoyage qui enlevèrent ce braséro, ont également (pourquoi pas ?) emporté trois drapeaux syndicaux: un de chaque couleur!

    Mais les semaines de grève ont porté leurs fruits. La ministre Onkelinx a annoncé que 36 gardiens de prison supplémentaires seront recrutés. Vingt d’entre eux peuvent commencer toute de suite et 16 sont en réserve. Mais d’autres encore sont nécessaires. De l’encadrement actuel (237 gardiens de prison), 60 ont demandé à être mutés ailleurs.

    La grève qui vient de se terminer eut comme base le départ de 23 gardiens vers une autre institution. Ce problème peut se reproduire dans un futur proche. A long terme, il faudra repartir en action. Un examen d’embauche supplémentaire pour la prison anversoise est nécessaire.

    Maintenant, le personnel de la prison a dû faire grève durant quatre semaines pour contraindre le gouvernement à tenir sa promesse de remplir un encadrement de personnel de 260 gardiens effectifs. Le gouvernement a refusé de tenir sa parole et devrait l’admettre. Les gardiens ont souffert financièrement à cause du gouvernement. Ils ont perdu le droit aux primes supplémentaires et verront partir en fumée une bonne partie de leurs primes de congé annuel en 2006. Ce ne serait que logique que le gouvernement reconnaisse qu’il a eu tort et prenne ses responsabilités en allouant les primes de congé annuel pour 2006 au personnel de la prison d’Anvers.

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